Note : Heeeey tout le monde… Alors, je sais que mon absence a été carrément longue et, pour cela, je m'excuse. Je ne vous cache pas que j'ai bien failli abandonner cette fic mais …. Non. Finalement, j'ai vraiment envie de la terminer et la partager avec vous. Merci beaucoup pour vos reviews de soutien, ça m'a super motivée. J'ai de nombreuses idées pour la suite et, de ce fait, je pense poster des chapitres toute les deux semaines grand max. Encore désolée pour la longue absence. 3

Miss green rabbit : Toute première review ! Bah écoute, j'espère que tu apprécieras le chapitre 2, malgré qu'il soit arrivé tardivement. 3 3

Terino : Ah, ça, il ne fait aucun doute qu'il vont terminer ensemble ! J'y compte bien mdrrr. Merci pour le soutien, en espérant que ce chapitre 2 te plaise.

Ealine : Désolééééée Je sais que j'ai tardé, mais il est enfin là ! J'espère que tu apprécieras ta lecture !

Amnesia Riku : Merci beaucoup, beaucoup pour le soutien, désolée d'avoir mis autant de temps ! Bonne lecture 3

Di : Im soo fucking sorry ! Mais je l'ai enfin posté 3

Yuiu : Merci pour le soutien. Oui, c'est vrai que Tsuna est un des personnages les plus mystérieux de cette fic. Je le travaille énormément, afin qu'il soit exactement comme je le veux. Son passé devrait nous éclairer un peu plus. Et comme je l'ai dis précédemment, pour moi, il ne s'agit pas d'un OOC, mais clairement d'un Tsuna particulièrement développé ayant subi des choses qui l'ont contraint au changement, ultimement. Bonne lecture !

Naru : Merci d'avoir pris le temps de commenter alors ! Ton commentaire me fait énormément plaisir ! Oui, j'aime beaucoup écrire ce Tsuna. Ça change énormément de d'habitude et il représente un peu un challenge pour moi car il s'agit d'un personnage travaillé et contradictoire. Moi même, je ne sais pas toujours où il va mdrrr. En tous cas, j'espère que ce chapitre te plaira ! 3

Rydia16 : Merci pour ton commentaire ! Je suis vraiment désolée d'avoir mis autant de temps, j'espère que ta lecture te plaira ! 3

Phoenix Carmin : Merci pour cette review gentille et constructive ! Moi même, j'attends avec impatience les clash Xanxus/Tsuna ! Je ne me lasse pas d'écrire ce Tsuna ! Ah, ça oui, les possibilités sons tous autres ! C'est quelque peu un challenge… Bonne lecture 3

Crazy-Iya : Merci pour cette review ! Ça fait super plaisir… Et encore une fois, désolée pour le retard 3 J'espère que tu apprécieras ta lecture 3

M.M : Comme ils disent, mieux vaux tard que jamais *soupir * Merci pour ta review, j'espère que ce chapitre 2 te plaira 3

: Tes ondes ont du m'atteindre, parce que clairement, je suis à nouveau motivée ! Merci pour avoir cru en une suite ! J'espère que ce chapitre 2 te plaira!3

Kuroe17 : Elle aura mis pas mal de temps mais oui, elle est là mdrrrr Bonne lecture ! 3

Asuna-imagine : Merci pour ta review ! Ouiii, la suite est enfin là après un an d'absence (si je ne m'abuse) Bonne lecture ! 3


Chapitre 2

Cette nuit, il rêva de flots sombres et noirâtres. Leur toxicité rappelait celle du mercure et leurs souffles, une douloureuse assonance. Dans ce monde où tout était lourd et pesant, il était submergé et coulait.

Mais le rêve ne s'arrêtait pas.

Les songes de Tsuna n'avaient rien d'anodin. Plus que des images, ils lui laissaient un goût, des sensations languissantes, l'impression de n'être jamais seul. Leurs air était pollué, souillé par l'odeur du sang et de la chair calcinée…

Des mains pâles autour de sa gorge, une bouche cruelle tout contre son oreille, lui chuchotant d'inaudibles mais mortelles promesses. Un regard glacial qui l'exposait, lui renvoyait son reflet, tout ce qu'il n'avait pas envie de voir. Tsuna criait silencieusement: Dans cet endroit si froid, il avait peur d'émettre le moindre son et importuner des démons bien trop cruel pour être éveillés.

Ce n'était pas la première qu'il faisait ce rêve, mais Tsuna ne parvenait jamais à surmonter la terreur glaçante qui le saisissait lorsque l'emprise des mains s'affermissait jusqu'à ce qu'il suffoque. Dans ce songe, il n'y avait pas d'issu hormis la mort. Et à chaque fois, il s'y résignait.

Il ferma les yeux et la pression contre sa trachée devint infernale. Cette personne ne s'arrêterait pas avant qu'il soit mort. La poitrine de Tsuna était déjà en feu, les sons n'étaient plus qu'échos, et c'était probablement la fin qui arrivait, pourquoi ce songe semblait-il si réel ? Réel au point qu'il se sentait mourir pour la dernière fois, comme s'il ne se réveillerait jamais, comme si cette personne était là avec lui, comme si il –

Tsuna ouvrit brusquement les yeux. Le soleil était loin, déjà , piégé derrière la surface miroitante des flots. Parce que l'eau était devenue trop noire , il ne pu savoir si cette personne était encore là, tapie dans les tréfonds d'un océan oublié. Candide et imprudent, il tendit désespéramment les bras, en quête du néant.

Mais il était trop tard. Tout était déjà noir.

OoOoO

Tsuna se réveilla en sursaut, plaquant une main contre sa gorge avec urgence. Doux et vibrant, Angel On Fire de Halsey faisait écho aux murs crèmes de la chambre :

And I'm faded away, you know, I used to be on fire

I'm standing in the ashes of who I used to be

And I'm faded away, you know, I used to be on fire

Ses doigts ne rencontrèrent que sa pomme d'Adam, et il inspira une considérable bouffée d'air. Aussi récurent soit-il, ce cauchemar ne manquait jamais de le laisser dans un rare état de panique. Il avait besoin… d'un joint. Il alluma la lampe de chevet à tâtons, et ouvrit le tiroir de la table de nuit. Manqua de s'étrangler de stupeur. Il était arrivé ici avec trois paquets de Marlboro, un paquet de feuille slim, et 6 grammes de shit. Les feuilles ? Nickel. Les clopes ? Il en restait deux. Le shit ?…

- …

Tsuna cligna des yeux. Comment était-ce possible ? Cela ne faisait même pas deux semaines depuis qu'il était arrivé ici. Il était sur de n'avoir jamais autant fumé en si peu de temps, auparavant.

- Dîtes moi que c'est une blague…

Doucement, délicatement, il s'empara du petit bout de shit restant avec une adulation nouvelle. Il ne lui faisait aucun doute qu'il allait savourer ce joint comme si sa vie en dépendait – et croyez le ou non, mais le cauchemar qu'il venait de vivre ne lui avait pas donné envie de risquer sa vie de sitôt.

Tsuna frissonna. Il était en train de perdre pied dans un monde qu'il ne comprenait pas. Que faire ? Qui croire ? Rien ne demeurait, si ce n'était ces questions.

Cinq jours s'étaient écoulés depuis qu'il avait rencontré Reborn. Cinq jours d'ennui et de frustration mortelle, que les visites de Colonello n'allégeaient que temporairement. Tsuna était toujours cloîtré dans sa chambre, à écouter de la musique, fumer des joints et râler après son père, abonné aux absents. Quand pourra-t-il sortir ? Pas tant que le boss n'en avait pas donné l'ordre. Serait-il possible de rencontrer le boss ? Non. Pourquoi ? Retourne dans ta chambre.

Tch.

La date limite de dix jours était dépassée et Tsuna n'en avait rien à faire qu'il avait affaire à la mafia. Il n'était pas venu dans le but de mourir par manque de pizza, d'overdose d'herbe, et de muscles ankylosés en demeurant vautré sur un lit. La piscine était distrayante, mais jusqu'à un certain point. Il n'avait pas revu Reborn depuis leur première rencontre et, dans cette chaleur fiévreuse qui faisait frémir les horizons, Tsuna avait de plus en plus de mal à se convaincre que l'homme au cheveu noir n'était pas qu'un mirage.

(Les joints de devaient pas aider non plus, se disait-il souvent, allègre.)

Il faisait très chaud en Sicile. Tsuna fuma avec indolence, assis au bord du lit. Il lui démangeait de prendre son portable mais il savait ce qu'il y trouverait : une cinquantaine d'appels manqués et encore plus de messages. Il avait initialement prévu de mentir à ses amis en disant qu'il partait en vacance renouer avec son père mais, plus le temps passait, plus son angoisse grandissait. Et si tout cela n'était qu'une erreur ? Et si son séjour ici s'éternisait bien plus qu'il ne l'aurait cru ? Après tout, il n'avait aucune garanti qu'il apprendrait réellement à contrôler sa « flamme »…

Il lui paraissait pertinent de souligner la nature obscure des motivations de son père. Ok, il ne pouvait pas laisser un possesseur inexpérimenté de la flamme du ciel dans la nature. D'accord, le bien-être de Tsuna lui importait peut-être. Mais… et ensuite ? Ses mensonges étaient de qualité : Il avait réussi à dissimuler une vie entière passée dans la pègre. Ses raisons pour ramener Tsuna ici pouvaient être tout autres. Et si Iemitsu voulait se servir de lui? L'avait-il dupé ?

Tsuna fronça les sourcils, soucieux. Il porta le joint à ses lèvres et sa main trembla. Cela ne lui ressemblait pas. Il devait reprendre contrôle de la situation.

Il avait un plan à monter.

Ce soir, il rencontrera le maître des lieux.

OoOoO

Tsuna se laissa guider dans le labyrinthe de couloirs du manoir, joint à la main, et flanqué des deux gardes, dont il avait déjà oublié les noms. Comme à son habitude, il portait un tee-shirt blanc, le short de bain de Colonello, des claquettes Gucci…

Hein ?

Tsuna lança un regard exaspéré à ses pieds. Ne voulant pas éveiller de soupçon, il s'était habillé pareil que d'habitude mais, après réflexion, ses claquettes pourraient bien faire effondrer tout son plan.

Tch. Ma foi… Faudra faire avec.

Ne vous méprenez pas. Tsuna demeurait pessimiste quant à la réussite de son petit stratagème. Le « plan » en question s'appuyait sur des allégations particulièrement discutables et n'avait été structuré qu'en l'espace de cinq maigres minutes. Mais Tsuna se disait que, quoi qu'il advienne, il était certain de ne pas mourir et que rien d'absolument atroce ne lui arriverait… Si ?

Dans son agitation grandissante, il tira furieusement sur son joint et sentit alors le regard pesant du garde posté derrière lui s'attarder sur l'arrière de son crâne.

Soit il se doute de quelque chose, soit il pense que je suis définitivement un tox, ce qui n'est pas complètement faux non plus.

- Kufufufu, mais qu'avons-nous là ?

Tsuna se souviendrait toujours du frisson qui parcouru son échine à cet instant. Comme un seul homme, les deux gardes s'inclinèrent légèrement, une main derrière le dos.

- Mukuro-sama. Chrome-sama.

Hmm, ces noms lui disaient quelque chose. Son père ou Colonello avait dû lui en parler. Il jaugea les nouveaux venus avec curiosité. Bah, dans tous les cas, ils ne se rappelait plus ce qui avait été dit à leurs sujets… Il espéra vaguement que ce n'était rien d'important.

La ressemblance entre Chrome et Mukuro était frappante. Il devaient être jumeaux Tsuna ne voyait pas d'autre explication possible. La couleur violette de leurs cheveux s'expliquait probablement par une teinture, et la couleur de leurs yeux n'était pas exactement la même mais... leurs traits, ce regard pénétrant… Tsuna comprit alors ce qui le dérangeait. Ce n'était pas leur troublante ressemblance en elle-même, mais bien le caractère intime de leur relation.

Mukuro, qui tenait Chrome par la taille, adressa à Tsuna un sourire que certains considéreraient inquiétant :

- Kufufu, tu dois être Tsunayoshi ? s'enquit-il en se rapprochant d'un pas bien trop silencieux.

Évidemment qu'il connaissait Tsuna.

- Peut-être bien, confirma-t-il en tirant une taff, et toi, t'es qui ?

La température du couloir sembla baisser d'une vingtaine de degrés. Il ne fit plus aussi chaud d'un coup. Le garde brun ôta ses lunettes pour révéler un regard glaciale. Il se rapprocha de Tsuna d'un air menaçant.

- Hey, à qui penses-tu t'adresser ? Tu es peut être l'invité de Nono, et le fils du chef de la CEDEF, mais tu n'as aucun droit ferais bien de te rappeler ta pl–

- Ça suffit.

Le garde s'arrêta net dans sa tirade. Tsuna laissa son regard se poser sur Mukuro, qui le fixait d'un air mi-amusé, mi-narquois.

- Il me semble évident qu'il n'a pas encore comprit comment les choses fonctionnent ici. Ce n'est pas en l'enfermant dans sa chambre qu'il apprendra quoi que ce soit à propos de la hiérarchie du manoir.

Un point pour la tête d'ananas.

- Je suis Rokudo Mukuro, informa-t-il en scrutant Tsuna d'un air pensif, gardien de la brume de Federico, futur Vongola Decimo.

Tsuna acquiesça, jugeant plus sage de ne pas exprimer son incompréhension concernant le titre de gardien. De ce qu'il saisit, il comprit uniquement l'allusion à la brume, au nom de Federico et au titre de Vongola Decimo. Trois éléments sur quatre. C'était déjà pas mal.

- Quant à cette fille… (Mukuro adressa un regard furtif à Chrome) Il s'agit de Dokuro Chrome, second occupant des fonctions de gardien de la brume.

Allons bon. Il pouvait y avoir plusieurs gardiens par élément ? Tsuna sentait quelque chose lui échapper. Il n'eut pas le temps de s'attarder plus sur cette réflexion Mukuro lui tendait la main en souriant d'un air mutin.

- Enchanté de te rencontrer, Tsunayoshi.

Tsuna baissa la tête. Des centaines de vers, long d'une dizaine de centimètres, rampaient le long du bras nu et ensanglanté de Mukuro. Quant à sa main, il lui manquait deux doigts, et leurs moignons sanguinolents commençaient à pourrir. Une odeur nauséabonde flottait dans l'air.

Tsuna rendit son sourire à Mukuro. Lui serra la main elle était froide et lisse au toucher.

- Tout le plaisir est pour moi, Rokudo.

Si possible, le sourire de Mukuro s'agrandit et Tsuna fut sûr d'une chose. Il ne comprenait peut-être rien aux titres et à la hiérarchie mafieuse, mais… cet homme, Mukuro.

Ses illusions étaient puissantes, bien trop puissantes. Tsuna n'avait cure de la conséquente force physique qu'il avait ressenti chez l'illusionniste depuis qu'il était arrivé. Non, la force physique n'était qu'un détail, parce que tout le monde avait la possibilité de devenir plus fort qu'autrui. Mais… La force mentale, c'était plus complexe. Et, dernièrement, Tsuna n'était pas très sur de pouvoir s'appuyer sur la sienne.

Si tous les gardiens étaient aussi puissants – en sachant que seuls ceux de la brume étaient des illusionnistes – ça allait devenir compliqué.

Il serra également la main de Chrome, qu'il se surprit à bien plus apprécier.

- Vous allez à la piscine ? s'intéressa Mukuro, de nouveau incroyablement hautain. Vous croiserez sûrement Federico et Reborn, alors.

Quoi ?!

Décidément, cette soirée s'annonçait de plus en plus pourrie.

Pourquoi, de tous les soirs, Reborn décidait d'aller à la piscine précisément ce soir-là ?

Tsuna se mâchouilla la lèvre inférieure. Que faire ? Il avait prévu de se débarrasser des gardes à la piscine mais cela semblait désormais impossible. Il devra passer à l'action plus tôt, mais quand ?

- Sur ce, à la prochaine Tsunayoshi, lança Mukuro d'un air béat, enfin… Si tu ne te fais pas tuer !

Tsuna ravala une remarque acerbe. Il se contenta de rouler des yeux, perplexe. Pourquoi avait-il l'impression qu'on lui avait récemment dit quelque chose de similaire ?

OoOoO

Le silence était pesant alors que Tsuna et les gardes gagnaient rapidement la verrière. Les secondes étaient comptées et Tsuna le savait pertinemment. Que faire ? S'ils se rapprochaient trop, il n'y aurait aucun moyen qu'il puisse mettre son plan en action sans que Reborn et Federico n'entende ce qu'il se passe. Il avait besoin d'être silencieux et furtif pour disposer du plus de temps possible. Le but était de trouver le bureau du Vongola Nono avant que tout le monde ne découvre le pot au rose. Bien sur, ce plan s'appuyait sur l'hypothèse incertaine que Vongola Nono voudra bien écouter ce qu'il avait à dire...

Tsuna soupira et fit mine de tirer sur son joint. C'était maintenant ou jamais.

- Euh…

Il fouilla ses poches frénétiquement.

- Quoi encore ? soupira le garde brun d'un air agacé. Tsuna l'aimait de moins en moins.

- Je crois que j'ai oublié mon feu, pesta-t-il avec l'air le plus agacé qu'il fut capable d'imiter.

- Reborn en aura sûrement un, raisonna le blond.

- Vous pensez ? Demanda Tsuna d'un air embêté. Vous comprenez, je n'ai pas trop envie de le déranger…

Les deux gardes échangèrent des regards compatissants. Reborn devait réellement leur faire peur.

- C'est bon, je vais aller t'en chercher un, dit le blond, sympathique. Garde un œil sur lui, Alfredo.

- Hein ?! Pourquoi moi ?

Mais son compagnon était déjà parti. Le dénommé Alfredo soupira et lança un regard mauvais à Tsuna .

- Tch. Je ne comprends toujours pas pourquoi on doit se casser la tête et prendre autant de précautions autour d'un simple civil comme toi. A quoi pense Nono ?

Ça, Tsuna aimerait bien le savoir également.

- Qui sait ?

Il haussa les épaules avant d'ajouter:

- Peut-être que je suis réellement dangereux.

Le garde eut un ricanement étouffé.

- Écoute gamin, je te l'accorde, t'es un vrai gag. Mais, clairement, tu ne sais pas à qui tu–

Tsuna ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase. Avec élan et rapidité, il envoya une droite bien placée dans l'estomac du garde. Ce dernier, sous le choc, se plia en deux.

-Argh…

Tsuna en profita pour lui attraper une touffe de cheveux et plia son genou vers le haut, pour ensuite ramener avec violence la tête d'Alfredo dessus.

Son nez explosa en gerbes de sang et le crac qui retenti dans la nuit fut presque assez sinistre pour donner la nausée à Tsuna.

Mais il ne s'arrêta pas. Il ramena continuellement le visage du garde contre son genou, jusqu'à ce qu'il perde conscience.

Le corps d'Alfredo tomba au sol, flasque et inconscient. Tsuna inspecta les alentours rapidement, ne voulant pas perdre de temps. L'autre garde ne tarderait pas à revenir. Finalement, il traîna le corps d'Alfredo par les chevilles et le camoufla dans un buisson, de plus en sceptique quant à la validité de ses actions. Cependant, il était trop tard. La connerie était faîte.

Tsuna se précipita à toute vitesse vers le manoir, ou du moins aussi vite qu'il pu avec des claquettes Gucci, une serviette sur l'épaule, et la contrainte du silence. Une partie de lui se voyait faire un demi tour a 180° et partir loin, loin, loin….

Tsuna secoua la tête. Non ! Il n'était pas temps de penser à des stratégies aussi débiles ! Il était temps de trouver le bureau du Nono!

Il ne perdit pas de temps et s'engouffra dans le manoir par une petite porte arrière, espérant que ce n'était pas celle que le garde blond avait empruntée. Bien, maintenant, pour trouver le bureau du Nono. Tsuna tenta de se rappeler les instructions brouillons de Colonello. Il ne lui faisait aucun doute qu'il avait mentionné le 3e étage. Mais quelle aile ?! Tsuna avait un doute entre celle du sud et celle de l'ouest.

Merde !

Et c'est à ce moment-là que Tsuna se remémora qu'il n'avait aucune idée de sa position actuelle. Comment suivre une direction – dont il n'était même pas sûr – alors qu'il ne savait même pas où il était ? Il se prit la tête entre les mains. Que faire ?

Il n'avait même pas son portable. Les gardes ne lui laissaient jamais le prendre en dehors de sa chambre.

Putain.

De sa poche, il sortit un paquet de marlboro. Il ne lui restait plus que deux cigarettes, désormais. Tsuna sortit également un briquet – il eut un rictus amusé – et porta ses mains en coupe, par habitude.

Une fois sa cigarette allumée, Tsuna décida de ne pas rester statique et se mit à marcher, contemplant ses options. Pour commencer, il devrait se rendre au 3e étage. Déterminé, il accéléra le pas.

OoOoO

Il pense qu'il mit en moyenne dix minutes pour atteindre le 3e étage. Une fois la dernière marche gravie, son intuition ne s'affola pas et lui procura une sensation de contentement. Bon. Pour ce qui était de l'étage, c'était validé. Maintenant la direction…

- Kufufu, quel hasard de te recroiser ici, Tsunayoshi.

Dieu, mais pourquoi ? Pourquoi lui ?!

Tsuna ne prit même pas la peine d'étouffer un soupir et braqua son regard sur Mukuro. Tout deux étaient seul, cette fois. Cependant, Tsuna était le seul dans le tort, et Mukuro le savait très bien.

- Je te félicite d'être arrivé jusqu'ici sans te faire prendre.

Mukuro applaudit. Tsuna cru qu'il allait l'étrangler.

- Cependant, j'ai bien peur que ta petite escapade nocturne ne touche à sa fin. Si tu promets de venir avec moi sagement, je ferai en sorte d'amoindrir les conséquences de ta désobéissance. Ça ne me semble pas comme une mauvaise proposition, huh ?

À vrai dire, Tsuna ne s'attarda même pas dessus. Autant conclure un pacte avec Satan. Qui croirait un gars avec une coiffure en ananas, et probablement coupable d'inceste ?

- Désolé, mais si.

Il fit mine de se diriger dans la direction opposée, pour tomber sur un… mur ? Il fronça les sourcils et fit volte-face. Mukuro le toisait de son petit air vicieux.

- Arrête ça.

- Arrêter quoi, Tsunayoshi ? Questionna Mukuro en se rapprochant. C'est toi qui ne fais pas attention où tu vas.

Tsuna tiqua. Ce sombre idiot pensait encore le duper avec ses petits tours ?

- Je sais où je vais, et ce n'est certainement pas dans un mur, répliqua Tsuna en croisant les bras impatiemment. Arrête de jouer avec mon esprit.

Mukuro eut un rire moqueur.

- Je ne joue pas, Tsunayoshi. En fait, je suis très sérieux.

Mukuro se planta face à Tsuna, le surplombant de toute sa hauteur.

- Il me semble que tu as beaucoup d'ennemis, constata-t-il d'une voix doucereuse.

Tsuna eut un mauvais pressentiment.

- Peut-être que tu devrais en parler à quelqu'un ?…

Et sur ces mots, l'homme effleura de ses doigts longs et pâles des lignes précises sur le cou de Tsuna.

Ce dernier se sentit pâlir. Comment Mukuro parvenait-il à voir ces ecchymoses ? Elles n'étaient même pas réelles.

- Réel ou non, est-ce vraiment la question ? s'interrogea l'illusionniste en inclinant la tête sur le côté. Mais, si tu veux mon avis, tout cela me semble très tangible.

Tsuna constata avec une panique croissante que l'effroi avait paralysé tout son corps. Il ne pouvait même plus bouger. Jusqu'à quel point cet homme pouvait-il s'insinuer dans son esprit ? Ses sous-entendus étaient très clairs. Il en venait même à se demander…

- Ah ! s'exclama Mukuro avec une exaltation démente. Je l'ai trouvée.

Et d'un coup, Tsuna ne voyait plus Mukuro. Il vu une chambre baignée dans la pénombre, un lit, et trois hommes. Il sentit la bile, brûlante et acide, dans sa gorge. Puis, il n'y avait plus que du feu, du feu, du feu et encore du feu. Et des cris. L'odeur demeurait tout de même l'élément le plus infâme. C'était l'odeur de la cendre et de la chair calcinée.

Pourtant, Tsuna s'en réjouit. Il se délecta de leurs cris, et il inspira une énorme bouffé de cette fragrance mortelle qui imprégnait l'air. Sa véhémence ne fit que croître et il sentit une frénésie parfaite et incomparable l'envahir. Il se sentit redevenir lui-même.

Tu penses que j'ai peur ?

Mukuro n'avait rien compris. Tsuna avait gagné.

Il ouvrit les yeux – quand les avait-il fermés ? – et Mukuro arqua un sourcil à la fois incrédule, curieux, et méfiant.

Tsuna laissa quelque secondes de silence s'écouler. Puis, il cligna des yeux.

- Tu as été trop avide, Mukuro, commença-t-il d'un air quiet. Il y a des choses que personne n'est supposé voir… As-tu la moindre idée de ce que tu étais en train de faire ?

Mukuro n'avait même pas la décence d'avoir l'air coupable. Il scrutait son visage, à la recherche de son regard.

- Tu… es une personne bien curieuse, Tsunayoshi.

Il secoua la tête :

- Je m'excuse. Je suis allé trop loin.

J'apprécie les excuses, mais c'est un peu trop tard.

Tsuna secoua la tête. Des flammes dansaient toujours devant ses yeux.

- Où est le bureau du boss ?

Mukuro fronça les sourcils, hésita, et pointa du doigt une direction dans le dos de Tsuna.

- Au fond du couloir, prend à gauche. Ce sera la quatrième porte sur ta droite.

- Hmph.

Tsuna se détourna de Mukuro et commençait à s'y diriger lorsque l'illusionniste l'interpella :

- Tsunayoshi !

- Quoi encore, grommela Tsuna en jetant un coup d'œil à Mukuro. Le regard de ce dernier se faisait espiègle.

- Cette conversation n'est pas terminée.

- Comme si je ne le savais pas, soupira Tsuna en reprenant son chemin. Chao, tête d'ananas.

Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Mukuro avait déjà disparu.

OoOoO

Lorsque l'alarme se déclencha, Tsuna n'était même pas encore arrivé au bout du couloir. Il cru devenir sourd.

- Putain, mais c'est quoi ça encore ! s'exclama-t-il en plaquant ses mains contre ses oreilles.

Le ridicule de la situation ne cessait de l'abasourdir. Il ne lui restait pas beaucoup de temps… Comment avaient-ils découvert le pot au rose ? Tsuna se raisonna. Qu'importe Il était arrivé à destination.

Donc, quatrième porte à droite….

Tsuna se racla la gorge et toqua 3 coups secs. Pas de réponse. Son intuition ne cessait de s'alarmer bizarrement.

Il allait réitérer ses actions lorsque la porte s'ouvrit. Le poing en l'air, Tsuna leva la tête pour ne pas parler à un torse vêtu d'une chemise blanche. Il chercha le regard de l'homme et ne rencontra que deux piscines de charbon et d'onyx. Quelque chose semblait terriblement erroné.

L'homme croisa les bras. Des mèches noires tombèrent devant ses yeux comme des rubans d'ébènes. Tsuna le fixa une seconde de trop.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda l'homme d'une voix amusée. Tu sais que ton père est en train de péter les plombs ? Tout le monde te cherchent.

Tsuna déglutit. Cette voix… Il ne l'avait entendue que dans l'obscurité d'une nuit, chaude et onirique, mais il n'y avait pas de doute quant à l'identité de son propriétaire. Si Reborn possédait ce côté envoûtant alors même que l'on ne voyait pas son visage, l'appréhender en pleine lumière, c'était carrément autre chose.

- Errr… J'imagine que le bureau du Nono n'est pas ici ?

L'homme – Reborn – arqua un sourcil.

- Cet étage est réservé aux suites. Qui est-ce qui t'a raconté ça ?

- Colonello…

Le sourcil de Reborn disparut derrière sa frange.

- Pour Colonello, les rez-de-chaussée comptent comme des étages. Il a du t'indiquer le troisième au lieu du deux. Le bureau du Nono est juste en dessous.

Tsuna leva les yeux au ciel.

Je n'aurais jamais du accorder du crédit à ses explications !

Mais attend… Mukuro lui avait indiqué cette porte alors qu'il n'était même pas sur le bon étage ! Cet idiot ne perdait pas une occasion pour le faire chier !AAAHHHH, leur conversation n'était certainement pas terminée !

Alors que Tsuna complotait mille et une façons de tuer l'ananas de manière rapide et expéditive, des pas se rapprochèrent.

- Tch, où est-ce que ce gars à bien pu aller ? Putain ! Ils croient que j'ai que ça à foutre moi, de jouer à cache-cache?!

La voix se rapprochait dangereusement.

Tsuna échangea un regard paniqué avec Reborn, qui ne fit que rouler des yeux. Il dégagea l'entré de cette maudite suite.

- Allez, entre, Dame-Tsuna, murmura-t-il. J'espère juste que tu as une bonne explication.

Alors qu'il franchissait le seuil, Tsuna eut le temps de saisir les paroles d'une deuxième personne :

- Calme toi, tête de poulpe. À ce qu'il paraît, il est dangereux. Nous devons prendre cette tâche au sérieux.

- Dangereux ?! Mon cul ouais ! Juste parce qu'il aurait tué trois personnes ?!

Tsuna écarquilla les yeux. Il ne comprit pas pourquoi ces mots l'effarèrent autant.

Mais bien sur.

Ah oui. C'était la mafia ici.

A trop se focaliser sur lui-même, il en était venu à oublier qui occupait réellement ce manoir.

Il regretta presque d'être entré aussi docilement dans la suite de Reborn. Presque.


Note de fin : Moins long que la dernière fois, mais il me semblait sage de m'arrêter ici. N'hésitez pas à me donner vos impressions et les pairings que vous aimeriez voir dans cette fic !

PS : Mukuro fait tarpin peur, c'est trop *frissonne *