Dernier chapitre pour cette petite fic de vacances...En espérant qu'elle vous plaise!^^

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Assis sur un banc en face du Queensboro bridge, Finch ne profitait pas de la vue imprenable qu'il avait de Manhattan, par delà l'East River. Indifférent aux promeneurs qui profitaient du sentier que la municipalité leur avait aménagé entre le fleuve et le Queensbridge Park, l'informaticien était rongé par l'inquiétude et semblait complètement perdu, son regard vide fixant, sans les voir les gratte-ciels de New York qui se découpaient à l'horizon.

Lorsque ce matin, il avait entendu la voix de John sur son répondeur, il n'avait pu s'empêcher de frémir en reconnaissant la voix sensuelle et rauque de son agent, une voix aux accents charmeurs qui avait su le faire chavirer dans un monde de délicieuses voluptés. Mais le message qu'il avait laissé lui avait ensuite glacé le sang.

Finch, Harold, nous devons parler…

Nous devons parler…

Ces trois petits mots n'auguraient jamais rien de bon. Finch n'avait d'ailleurs même pas eu le courage de lui répondre. Trop peur d'entendre sa voix. Trop peur de ce qu'il voulait lui dire et ne sachant pas encore quoi lui répondre. Il savait bien que son comportement était totalement puéril, qu'il ne pourrait pas l'éviter indéfiniment, même si cette idée de rester cloîtré à jamais dans son appartement l'avait effleuré l'espace d'un instant…Mais il avait rapidement repoussé cette idée totalement irrationnelle. Au fond de lui, il savait qu'il devait avoir une conversation avec John, que c'était de loin la meilleure solution, pour tous les deux et pour les missions. Mais comme à chaque fois qu'il était à un tournant de sa vie, il devait réfléchir, peser le pour et le contre, se préparer avec soin pour affronter ce qui semblait être l'explication de sa vie.

Une fois son portable raccroché, Finch avait passé le reste de la journée à ressasser les événements de la veille, partagé entre la honte liée à son comportement totalement débridé, la peur face à ses sentiments dévoilés, la terreur de voir son partenaire laisser tomber les missions et l'abandonner. Mais bientôt, son appartement, qui lui était d'abord apparu comme un havre de paix, de calme et de quiétude qui pourrait lui permettre de retrouver un peu de sérénité pour réfléchir, s'était transformé en prison où il étouffait, tournait comme un lion en cage sans trouver de solution. Finalement, sentant qu'il était sur le point de basculer dans la folie, le reclus se décida à sortir de sa tanière en toute fin d'après-midi.

Mais une fois à l'extérieur, Harold fut saisi par l'atmosphère étouffante qui régnait dans les rues de Manhattan en ce début de septembre. Satané été indien ! Il avait eu l'impression d'étouffer dans son costume trop épais pour la saison. Il avait alors ôté sa veste, desserré sa cravate, ouvert quelques boutons de sa chemise puis retroussé ses manches avant de se mettre en route, à la recherche, comme tous les habitants de la ville, d'un endroit frais et plus supportable afin de remettre ses idées au clair. Tel un automate, il avait parcouru les rues de la Big Apple sans réel but, poussé par le hasard mais prenant tout de même soin d'éviter tous les endroits où il aurait put tomber nez-à-nez avec John. Il n'était pas encore prêt. Pas maintenant. Peut-être ne le serait-il jamais d'ailleurs…Il lui serait tellement facile de se cacher, de laisser à Shaw et John le soin de poursuivre les missions sans lui. Il pourrait se volatiliser…après tout, il l'avait déjà fait. Mais il rejeta cette idée avec force. John n'était pas Grace et la situation n'était absolument pas la même. Aucune vie n'était en danger. Seul son amour propre et son cœur pouvaient souffrir de la situation. Il serait lâche de tout quitter sur un simple coup de tête, une regrettable nuit qu'il était possible d'oublier, en faisant comme si elle n'avait jamais existé, une malheureuse erreur, une de plus à ajouter dans la liste déjà bien longue de toutes celles qu'il avait déjà commise par le passé. Et puis il y avait toujours ce petit espoir qui le taraudait. Ce satané petit espoir qui avait le don de lui réchauffer le cœur. Et si… Et si cette nuit n'était pas une erreur mais le début de quelque chose ? Finch était perdu, tiraillé entre la peur et l'espoir, la honte et le désir, la solitude ou l'amour.

Craignant de croiser l'objet de ses tourments à chaque coin de rues, l'informaticien avait bien évidemment évité, en premier lieu, la bibliothèque et s'était par la suite, attaché à s'éloigner le plus possible de tous les lieux où il avait ses habitudes comme le Lyric's café, le Washington Square, la cinquième avenue…

Mais, sans même s'en apercevoir, il s'est retrouvé dans le Queens, assis sur ce banc, à contempler comme un spectateur la vie des autres et la ville qui se dévoilait comme une carte postale devant ses yeux.

Seul, sur ce banc, en train de regarder le soleil qui déclinait derrière les immeubles de Manhattan, Harold attendait, comme un condamné, la sentence qui n'allait sans doute pas tarder. Car il savait que son partenaire allait le retrouver, il en était certain. Sa veste soigneusement pliée sur ses genoux, sa tenue négligée était le reflet de son état d'esprit, perdu, fataliste, résigné…

Petit à petit, ses souvenirs lui étaient revenus avec une troublante intensité. Au cours de la journée, le puzzle de sa soirée avec John s'étaient totalement reconstitué ainsi que des sentiments contradictoires. Bien sûr il avait toujours honte d'avoir eu un comportement totalement inapproprié avec son partenaire, qui tranchait avec son attitude habituellement froide et distante, mais il ne pouvait s'empêcher de frissonner en repensant à leurs caresses, à leurs baisers, à leurs mots d'amour échangés dans un murmure… Enfin, juste les siens…Et finalement, tout le problème était bien là. John n'avait absolument pas répondu à ses aveux, se contentant de l'embrasser, certes avec beaucoup de tendresse, mais gardant le silence sur ses propres sentiments…Et ce silence était de loin la pire des tortures, son esprit essayait de trouver une explication rationnelle à son mutisme. Et toutes ses suppositions le menaient invariablement à la même conclusion.

Finch refusait d'envisager que Reese avait profité de ce moment de faiblesse où il n'avait pu contenir ses sentiments…Et pourtant…Tout, durant la soirée, le portait à croire que son agent ne ressentait rien d'autre pour lui qu'un profond respect voire de la reconnaissance pour l'avoir sauvé et rien de plus. Sinon, pourquoi ne rien lui dire alors que justement, le moment était idéal ? C'était d'autant plus étonnant que John n'était pas saoul, lui. Il avait donc pu évaluer toute l'importance du moment et en profiter pour lui avouer ses sentiments…Si sentiments il avait…

-C'est donc ici que tu te caches ?

Finch tressaillit violemment en entendant la voix basse et sensuelle de son partenaire dans son dos. Comme d'habitude, il ne l'avait pas entendu arriver. Même s'il s'attendait à le voir apparaître à tout moment, il ne put empêcher son cœur de s'emballer en le sentant si près. Il était juste derrière lui, il pouvait sentir sa chaleur dans son dos, sa main posée juste à côté sur le dossier du banc, tout près de son épaule. Proche. Trop proche. Tout comme ce tutoiement. Preuve éclatante que leur relation avait inéluctablement changée depuis la veille.

Il prit quelques secondes pour se constituer un visage impassible et regagner un semblant de calme.

-Je ne me cache pas, répondit-il doucement sans se retourner, soulagé d'avoir contrôlé le tremblement dans sa voix.

-Ça y ressemble pourtant, souligna Reese toujours aussi doucement, comme s'il craignait d'effrayer son compagnon et qu'il disparaisse à nouveau.

Contrairement aux apparences, John était terrifié. Cette peur ne l'avait pas quitté de la journée depuis son réveil, quand il avait constaté la disparition de Finch jusqu'à maintenant où il était en face de lui. Elle était même montée d'un cran lorsqu'il avait reconnu la silhouette de son patron, assis seul sur ce banc en face du Queensboro bridge. La peur avait dominé sa journée car, après avoir laissé un message sur le portable de son patron, John avait attendu en vain une réponse de sa part. Ne supportant plus d'attendre un hypothétique message, Reese avait décidé de quitter son loft afin de partir à la recherche de son compagnon qui se terrait sans doute dans une de ses cachettes en ville. Comme une évidence, il s'était directement rendu à la bibliothèque, tout en vérifiant à plusieurs reprises son téléphone dans l'espoir d'y voir appel de Finch. Il avait gravi les escaliers de leur repaire avec un étrange mélange d'espoir et d'appréhension. Mais hélas, une fois la grille franchie, seuls Bear et Shaw l'avait accueillis.

En reconnaissant la démarche de son maître, le Malinois avait bondi de sa panière pour lui faire la fête tandis que Sameen, qui était en train d'engloutir un gigantesque beignet, ne lui avait même pas accordé un regard. Regardant en direction du bureau de Finch, John avait senti son sang se glacer dans ses veines en constatant, le cœur gros, qu'il n'y avait personne. Le fauteuil était vide, les moniteurs étaient éteints, aucune tasse ni aucune boite de beignets ne traînaient sur le bureau. John avait longuement soupiré avant de se rendre à l'évidence : Finch n'était pas passé ici depuis la fin de leur dernière mission…

Malgré tout, il s'était tourné vers sa partenaire et avait demandé d'un ton le plus neutre possible, essayant de dissimuler son angoisse derrière sa nonchalance habituelle:

-Tu as vu Finch aujourd'hui ?

Shaw avait avalé sa bouchée puis avait tourné la tête vers son partenaire pour lui répondre :

-Non, pas depuis hier soir…

Mais en observant Reese pour la première fois depuis son arrivée dans leur repaire, elle avait perdu le fil de sa phrase, stupéfaite par son allure et par son visage. Planté au milieu de la bibliothèque, les bras ballant le long du corps, les poings serrés et le visage fermé, l'homme lui avait paru totalement perdu.

-Tu as une mine affreuse, avait constaté Shaw avec sa diplomatie habituelle.

Voyant que Reese ne répondait pas à sa pique, elle s'était redressée pour demander, soudainement inquiète :

-Il y a un problème ?

-Non, je dois le voir, c'est tout, avait-il expliqué laconiquement avant de tourner les talons, pressé de quitter l'endroit tant pour échapper aux questions trop pressantes de Shaw que pour se remettre à la recherche de Finch.

La tueuse l'avait simplement regardé partir en silence. D'instinct, elle avait su que quelque chose de grave préoccupait Reese. Il était plus sombre, plus taciturne, plus tendu que d'habitude et l'absence de Finch n'était sans doute pas étrangère à son comportement inhabituel. Elle s'était demandé ce qui avait bien pu se passer entre eux, pour expliquer l'absence de son patron et la panique qu'elle avait cru déceler dans les yeux de John. Puis, elle avait réalisé ! Un sourire en coin était apparu sur ses lèvres alors que le Malinois était venu vers elle chercher les caresses que son maître, trop perturbé, ne lui avait pas données.

-Ne t'inquiète pas, Bear, il doit simplement régler une affaire qui traîne depuis trop longtemps avec ton autre maître, avait-elle expliqué en déposant un baiser entre les oreilles du chien.

Semblant comprendre les paroles rassurantes de sa maîtresse, le Malinois était retourné se coucher dans sa panière, en veillant bien à se tourner vers la grille pour guetter le retour de ses deux maîtres.

Une fois dehors, John s'était résolu à retrouver Finch grâce au traceur qu'il avait caché dans ses lunettes après ses multiples enlèvements. Mais à son grand désarroi, aucun signal n'avait été repéré sur son portable. L'informaticien, toujours méfiant, avait dû repérer le mouchard et l'avait détruit…John avait donc été contraint de poursuivre ses recherches à l'ancienne. Il avait longuement erré dans les rues de New York, écumant tous les endroits où l'homme plus âgé avait ses habitudes. Mais hélas, aucune trace de son partenaire.

La peur s'était alors muée en angoisse sourde qui lui avait vrillée les entrailles. Si Finch avait décidé de disparaître comme il l'avait déjà fait avec Grace ? Il savait maintenant que Shaw et lui pouvaient poursuivre les missions sans lui…

Alors que la journée touchait presqu'à sa fin, Reese avait fait le tour des lieux habituels de son patron. A court d'idées, il avait déambulé sans réel but dans la ville et, sans même s'en rendre compte, presque malgré lui, il s'était mis à longer les bords aménagés de l'East River. Et il l'avait vu. Enfin. Après toute une journée de recherches, de questions et d'errance, il l'avait enfin retrouvé.

L'homme était assis, seul, sur un banc en face du Queensboro bridge. Ce banc. Leur banc. Là où ils avaient uni leur destin trois ans auparavant. Mais contrairement à leur première rencontre, Finch paraissait beaucoup moins sûr de lui. Son dos était vouté, ses épaules affaissées, sa tête baissée, il semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules. Il avait ôté sa veste qu'il tenait entre ses mains crispées sur ses cuisses. Reese expira longuement, réalisant que sa vie était à nouveau suspendue à la discussion qui allait se dérouler sur ce banc. Quelle ironie du sort ! Enfin peut être que le hasard n'y était pas pour grand-chose dans le choix de ce lieu…

Posté derrière son partenaire, l'agent attendait avec anxiété la réponse de son patron. Mais il y avait tellement d'autres questions, nettement plus importantes qui le tourmentaient depuis ce matin. Pourquoi es-tu parti sans rien dire ? Pourquoi m'as-tu fui toute la journée ? Que veux-tu faire maintenant ? Que représente cette nuit pour toi ? Tu as dit que tu m'aimais hier soir, ces mots ont-ils une signification pour toi ?

-J'avais besoin d'être un peu seul pour réfléchir aux…derniers événements, répondit Finch, les yeux toujours perdus dans la contemplation du paysage.

John tiqua. Aux derniers événements. Ces mots étaient si froids, si impersonnels, totalement aux antipodes de ce qui s'était passé en réalité. Pour lui, la nuit dernière avait été si passionnée, si incroyable, si explosive…Il essaya néanmoins de ne rien laisser paraître de son malaise et demanda d'un ton neutre en essayant de masquer au mieux son angoisse :

-Et quels sont les résultats de vos réflexions, demanda John, le cœur au bord des lèvres.

Finch laissa échapper un long soupir avant de prendre la parole, évitant toujours soigneusement de se retourner même s'il sentait le poids du regard de l'autre homme sur sa nuque :

-Je tenais à vous présenter mes excuses pour mon comportement totalement inapproprié d'hier soir. J'étais totalement ivre et je ne savais plus ce que je faisais.

L'informaticien fit une pause pour permettre à son partenaire de répondre, mais Reese garda le silence, attendant avec anxiété la suite. Finch décida alors de se lancer et de dévoiler ce qu'il avait sur le cœur :

-Je sais que mon comportement est tout à fait impardonnable, que j'ai mis en péril notre partenariat et les missions de manière totalement inconsidérée. Je comprendrais parfaitement que vous ne souhaitiez plus poursuivre notre collaboration. Si c'est le cas, je vous dédommagerai évidemment et vous laisserez largement de quoi vous évanouir dans la nature et reprendre une vie tout à fait confortable.

Voilà c'était dit. La balle était maintenant dans le camp de Reese. Finch attendait une réaction de sa part, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, les doigts triturant nerveusement les plis de sa veste qu'il serrait contre lui comme un bouclier pour se protéger de la réponse de son agent qui pouvait, en un mot, lui briser le cœur. Mais John ne disait toujours rien, comme s'il digérait lentement le flot d'informations qu'il venait de recevoir.

-Alors ? Qu'en dites-vous ? demanda le reclus à bout de nerfs face à ce mutisme très inhabituel de son partenaire.

-Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre analyse, répondit John au bout d'un long moment.

Il contourna lentement le banc pour venir s'assoir à côté de son patron, qui se raidit de cette soudaine proximité, comme s'il ne supportait plus la présence de son partenaire. Reese s'efforça de mettre de côté cette information qui lui brisait le cœur et prit sur lui pour paraître détendu.

- Il y a deux erreurs dans votre analyse de ces … derniers événements, commença l'agent en reprenant volontairement les termes si froids de son patron.

-Comment ça ? Demanda Finch en se tournant vers lui pour la première fois depuis le début de leur conversation.

Ce qu'il découvrit le sidéra. John n'était que l'ombre de lui même. Ses traits étaient tendus et sa posture raide alors qu'il contemplait le paysage tranquille devant lui. Son visage était plus émacié que d'habitude, ses yeux d'ordinaire si vifs étaient inexpressifs, ses cheveux ébouriffés et ses joues creusées étaient mal rasées. C'était comme s'il avait enfilé son costume sans prendre la peine de prendre une douche. Son allure tranchait radicalement avec l'homme à la classe folle qu'il était habituellement.

L'homme ne le regardait toujours pas, comme s'il avait oublié sa présence. Finch pouvait voir son profil fier se détacher dans le soleil couchant. Puis, au bout d'interminables secondes pour le reclus, il se décida à rompre le silence. Un timide sourire étira les lèvres sensuelles de John alors qu'il lui répondait :

-Je n'étais pas saoul hier soir et vous étiez peut être ivre mais tout à fait conscient de vos actes. Jamais je n'aurai profité de vous.

Finch se raidit imperceptiblement puis rougit face à cette vérité. Il est vrai que l'alcool l'avait vraisemblablement aidé à avouer ses sentiments et que, cette nuit, il l'avait voulu, rêvée, désirée, de toute son âme. Mais il n'empêche qu'il s'agissait d'une erreur, une erreur d'autant plus regrettable que son agent ne partageait visiblement pas ses sentiments.

-Et… la seconde chose ? demanda Finch avec hésitation.

Reese soupira longuement avant d'ajouter avec force et conviction :

-Je ne souhaite pas renoncer à notre partenariat. J'y tiens plus que tout.

Harold pinça les lèvres et baissa la tête, contemplant ses mains serrées sur sa veste sur ses genoux. Bien sûr qu'il tenait à cet emploi. Il lui donnait un but, une raison de vivre après des années d'errance et un confort matériel plus que suffisant. John était un homme d'action. Il l'imaginait mal prendre sa retraite dans une cabane dans le Montana…

-Très bien, soupira Finch, dans ce cas, je vous propose de ne plus jamais évoquer cette regrettable soirée. Nous reprendrons les missions comme si rien ne s'était passé.

Un silence accueillit cette tirade. John, le regard toujours perdu dans la contemplation de la ville où les fenêtres des gratte-ciel s'illuminaient progressivement. Finch était littéralement suspendu à la réponse de son agent. Mais Reese semblait trouver une sorte de fascination dans le paysage de New York à la tombée de la nuit et ne répondait toujours pas. Les minutes s'égrenèrent au point que Finch se demandait si l'agent avait bien entendu sa proposition. L'informaticien s'apprêtait à répéter sa phrase lorsque John daigna enfin répondre d'une voix claire et ferme :

-Non.

Le mot claqua dans le silence de la nuit. Le reclus sursauta et regarda son partenaire avec incompréhension et appréhension.

-Nous ne pouvons pas revenir en arrière Finch, vous le savez aussi bien que moi.

L'informaticien soupira longuement avant de répéter d'un ton fataliste :

-Dans ce cas, il vaut mieux mettre un terme à notre collaboration.

John ignora superbement ce dernier commentaire, estimant qu'il avait déjà répondu à cette éventualité. Pour lui, il était aussi inenvisageable de mettre fin à leur relation que de faire comme si cette soirée n'avait jamais existé. Finch était devenu aussi nécessaire pour lui que l'air qu'il respirait. Imaginer une vie sans lui, lui était tout bonnement inconcevable. Cette nuit, il l'avait souhaitée, imaginée, fantasmée à plusieurs reprises et elle avait dépassé de loin ses rêves les plus fous.

Reese décida alors de poser la question qui le tourmentait depuis son réveil :

-Pourquoi êtes-vous parti ce matin, sans un mot, sans même me réveiller ?

Finch baissa les yeux, honteux de son comportement :

-J'ai…J'ai paniqué. Quand je me suis réveillé dans votre lit, je n'avais plus aucun souvenir de ce qui s'était passé la veille, alors…

-Alors, vous avez préféré fuir… Comme d'habitude…, conclut Reese avec lassitude en se passant une main dans les cheveux.

Finch se renfrogna mais ne contredit pas non plus son partenaire qui avait vu juste, comme d'habitude. Bien sûr qu'il avait fui, il était perdu et ne souhaitait pas soutenir le regard de son compagnon après cette soirée dont il n'avait aucun souvenir. Et la suite l'avait conforté dans son attitude. A la lumière des vidéos et de ses souvenirs revenus, il ressentait la plus grande honte de sa vie.

-Et maintenant ? demanda subitement l'agent.

- Maintenant quoi ?

- Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé ?

Finch rougit avant de répondre d'une toute petite voix :

-Oui…et vous ?

-De tout, répondit John sans une once d'hésitation.

Un silence de plomb retomba entre eux. Les deux hommes se replongèrent dans leurs pensées comme pour chercher la meilleure solution à leur inextricable problème. Reese fut le premier à rompre le silence. D'un ton brusque, tout son corps crispé, comme s'il retenait ses mots depuis trop longtemps, il demanda:

- Vous avez dit hier soir que vous m'aimiez.

Finch ferma les yeux. Il avait, l'espace d'un instant, espéré que sa déclaration ait été oubliée par son agent, mais c'était sans compter sa mémoire et sa capacité d'écoute dans toutes les circonstances. Bien sûr qu'un tel aveu n'était pas passé inaperçu…

-C'est exact, je l'ai dit, confirma le reclus d'une toute petite voix sachant pertinemment que cela ne servirait à rien de nier l'évidence.

-Et alors ? Ces mots ne signifiaient rien pour vous ? demanda-t-il dans un murmure.

Le cœur de Finch se serra à l'évocation de ces mots qui lui avaient échappé sous le coup de l'alcool et de la passion.

-Si, mais…Il s'agit d'une erreur, tout ceci est une regrettable erreur, expliqua Finch avec la force du désespoir, je n'aurai jamais dû dire cela et cette soirée n'aurait jamais dû avoir lieu. Je regrette tellement ce qui s'est passé !

Reese eut l'impression de recevoir un coup de poing dans l'estomac. En entendant son compagnon balayer cette nuit d'amour d'un revers de la main avec mépris et regret, l'agent sentit ses entrailles se serrer et la bile lui remonter dans la gorge. Au bord du malaise, il se leva brusquement du banc, tournant volontairement le dos à Finch pour ne pas lui montrer l'étendu de sa déception. Les poings serrés, les larmes au bord des yeux, il se mordit les lèvres pour laisser son compagnon finir sa diatribe.

Une fois terminé, Finch fixa avec anxiété le dos de son compagnon. Il avait du mal à distinguer sa silhouette solide à travers les larmes qui lui brouillaient la vue. Toutefois, il percevait une tension extrême chez son partenaire.

-Et bien pas moi. Je ne regrette absolument pas cette soirée, Finch, bien au contraire, rétorqua Reese avec force, puis il reprit d'un ton plus bas comme résigné, mais je respecterai votre choix.

Finch hocha tristement la tête, à la fois soulagé que son agent accepte ses conditions mais incroyablement triste à l'idée de ne plus jamais le voir. Alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, John reprit la parole :

-J'aimerai tout de même que vous répondiez à une seule question, ensuite je vous laisserai tranquille, je vous le promets.

-Je vous écoute, répondit l'informaticien, à nouveau tendu.

-Vous prétendez m'aimer et vous voulez tout de même rompre ?

Harold tressaillit. Il n'était plus question simplement de partenariat ou de relations professionnelles dans cette question. Mais pourquoi rompre quelque chose qu'il n'avait même pas commencé ? Il ne comprenait pas où son agent voulait en venir.

-Ça me parait évident, répondit Finch, l'air buté en baissant les yeux pour cacher les larmes qui menaçaient de déborder à tout moment.

-Expliquez-moi, encouragea l'agent d'un ton suppliant, de plus en plus déstabilisé par l'attitude butée de son patron, par sa volonté de mettre un terme à leur relation alors qu'il affirmait pourtant l'aimer.

Finch inspira longuement, se préparant à une humiliation supplémentaire :

-Parce que mes sentiments ne sont pas réciproques.

John parut tellement surpris par la déclaration de son compagnon qu'il tourna la tête pour le contempler. Il s'était attendu à beaucoup de choses de la part de son patron : nier ses sentiments en expliquant qu'il était tellement saoul qu'il avait dit n'importe quoi, prétexter qu'il avait oublié… Mais là, Finch venait d'avouer une nouvelle fois ses sentiments. Oui, il l'aimait ! Le cœur de l'agent fit un bon dans sa poitrine.

Le jeune homme en était tellement à sa joie qu'il faillit ne pas remarquer la mine sombre de son partenaire. Finch, tête baissée, serrait son costume contre lui. Ses yeux étaient fermés et des larmes amères roulaient silencieusement sur ses joues tandis qu'il se mordait nerveusement les lèvres dans un petit rictus désormais familier. L'homme paraissait au supplice. Son visage reflétait la douleur et le désespoir des plus profonds.

-Qu'est-ce qui vous fait croire ça ? demanda-t-il dans un souffle, n'osant croire, espérer ce qui allait suivre.

-Eh bien, vous ne m'avez rien dit à propos de vos sentiments. Votre silence me semble plus qu'éloquent…Mais je ne vous en veux pas, s'empressa de rajouter l'informaticien.

-Ah ?...Et pourquoi ? reprit l'agent, soudainement plus détendu, avec dans la voix, le soupçon d'humour et d'ironie propre aux gens rassurés et sûrs d'eux.

Ce changement d'attitude n'échappa pas au reclus qui se raidit, ayant l'impression d'être l'objet de moquerie de la part de l'autre homme. Décidemment, il n'aurait jamais pensé que son partenaire puisse se repaître de cette manière de son trouble, accentuant à dessein son malaise.

-Comment pourrais-je vous en vouloir de ne pas éprouver de sentiments envers moi ! Regardez-vous et regardez-moi ! Vous êtes jeune, séduisant, incroyablement beau et brillant, à l'aise avec les autres alors que moi…

Finch s'arrêta et, toujours les yeux ostensiblement baissés pour ne pas croiser le regard de son voisin, se désigna d'un geste comme si ses défauts étaient tellement visibles qu'il n'avait pas besoin de les lister :

-Alors que vous… ? Insista doucement Reese, un sourire attendri sur les lèvres, comprenant maintenant parfaitement le malaise de l'autre homme.

-Je suis vieux, handicapé, asocial…

Les mots moururent sur ses lèvres alors que le sourire de John se transformait en rire. Outré par son attitude, Finch redressa brusquement la tête et croisa le regard de l'autre homme. Ses larmes cessèrent comme par magie car ce qu'il vit dans les prunelles bleues n'était ni de la moquerie ni de la méchanceté mais quelque chose de doux, de tendre et de profondément honnête.

-Alors que vous êtes brillant, intelligent, solitaire, mystérieux, secret, fascinant…je pourrais continuer pendant des heures à énumérer la liste de vos qualités et de vos défauts que je trouve irrésistibles, continua John dans un murmure en s'approchant lentement de son partenaire.

Finch écoutait son partenaire avec des yeux ébahis. Il était tellement sidéré par la tournure de la conversation qu'il n'osait en tirer des conclusions. Elles lui paraissaient trop inespérées, trop belles pour être réelles. Toujours hésitant, il avait besoin d'entendre les choses, qu'elles soient pour une fois claires et nettes, sans sous-entendu ni doute.

-Mais…pourquoi n'avoir rien dit cette nuit ? Demanda Finch d'une voix incertaine.

-Lorsque cette nuit, vous avez avoué m'aimer, j'étais tellement heureux que je ne me suis pas rendu compte que je ne vous avais pas répondu. Je pensais que mes sentiments pour vous étaient tellement évidents, que vous les aviez compris depuis bien longtemps…Je n'ai réalisé mon erreur que ce matin après votre départ précipité…

-Je…ne suis pas sûr de comprendre…

Malgré son intelligence hors du commun, Finch avait décidément bien du mal à lire entre les lignes. Reese, tout à sa joie, se permit même de taquiner gentiment son partenaire:

-Pour un génie, vous n'êtes vraiment pas perspicace.

Puis, il décida de cesser de le tourmenter. Il s'agenouilla devant Finch, lui prit délicatement les mains, déposa un tendre baiser dans le creux de ses poignets avant de murmurer d'une voix vibrante d'émotions :

-Comment n'avez-vous pas remarqué à quel point je vous aimais ? J'avais tellement imaginé cette nuit que ce matin, lorsque je me suis réveillé, j'ai un instant cru qu'il s'agissait encore d'un rêve. Et puis j'ai vu les menottes, les marques sur mon corps et mon cœur a bondi de joie…

-Mais je n'étais plus là…continua Finch qui n'en croyait pas ses oreilles, subjugué par la lueur d'adoration visible dans les yeux bleus de l'agent.

-Effectivement. Je pense que vous m'avez infligé la pire des tortures, Harold.

-Je suis désolé…

Mais John posa un doigt sur sa bouche de Finch, l'empêchant de continuer.

- Non, ne le soyez pas. Assez de remords, assez d'excuses, assez de temps perdu. Tout ce qui compte, c'est nous et ce qui se passe ici et maintenant.

Ce disant, John se redressa légèrement, posa délicatement sa main sur la nuque de son compagnon et s'approcha lentement, comme pour lui laisser le temps de réaliser ce qui allait se passer. Mais Finch était figé, peinant à comprendre ce qui était en train de lui arriver et n'osant esquisser le moindre geste de peur que son partenaire ne s'évanouisse en fumée et qu'il ne réalise que tout ceci n'était finalement qu'un rêve.

Ce n'est que lorsqu'il sentit les lèvres de Reese se poser doucement sur les siennes que Finch fut rassuré. Non, ce n'était pas un rêve, leur baiser était bien réel, tout comme les bras puissants qui le serraient dans une étreinte passionnée. Il posa une main sur la poitrine ferme de l'agent, ému de sentir son cœur battre la chamade et savourant les muscles puissants roulant sous ses doigts.

Ce baiser, d'abord tendre et doux, devint progressivement plus passionné. Plus aucun doute, plus aucune question ne venaient brider les deux hommes qui pouvaient exprimer pleinement leurs sentiments. Soudés l'un à l'autre, les deux hommes s'enlacèrent avec force, indifférents aux regards surpris et envieux des promeneurs.

Lorsque Reese s'éloigna, à regret, il plongea son regard fiévreux dans celui de son compagnon et demanda avec espièglerie :

-Et si nous retournions à mon appartement pour poursuivre ce que nous avons commencé ?

-Avec plaisir, répondit Harold sans aucune hésitation en saisissant la main tendue par Reese.

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Lorsque John referma la porte de son loft, une heure plus tard, il soupira de contentement. Jamais un trajet en taxi ne lui avait paru aussi long. Assis côte à côté à l'arrière du véhicule, les deux hommes avaient désespérément essayé de paraître détendus. Mais la tension sexuelle dans l'habitacle avait été palpable et le désir grandissant qu'ils avaient l'un de l'autre était devenu de plus en plus difficile à contenir. Malgré tous leurs efforts, ils n'avaient pu s'empêcher de se jeter des regards entendus, de s'échanger des sourires charmeurs. Leurs jambes s'étaient frôlées au détour d'un virage un peu serré, leurs doigts s'étaient effleurés discrètement avant de s'entrelacer durant tout le reste du chemin.

Maintenant, dans l'intimité de l'appartement, ils pouvaient enfin laisser libre cours à leurs sentiments. Heureux et excité à la perspective de passer une nouvelle nuit avec Harold, John remonta lentement le couloir qui débouchait sur son salon en ôtant sa veste qu'il posa sur le dossier d'un fauteuil puis en déboutonnant sa chemise.

Finch attendait, immobile, devant l'une des fenêtres du loft. John aurait tout donné pour savoir à quoi pensait l'autre homme. Il en eut un aperçu lorsqu'il se retourna pour le dévisager. Toujours en chemise, les manches retroussées et le col largement ouvert, le reclus était bien loin de son image habituellement stricte. L'agent contempla avec amour l'homme qui occupait ses pensées et qui avait pris son cœur. Pendant de longues secondes, leurs regards demeurèrent rivés l'un à l'autre.

Puis, Finch lui adressa un sourire avant de s'approcher en boitant. Il franchit rapidement la distance qui les séparait et posa une main sur le ventre plat de Reese. Ce geste téméraire coupa le souffle de l'ex-agent. Puis, comme il ne bougeait pas, John saisit la main de l'informaticien et la guida. Sans aucune pudeur, Harold effleura puis caressa sans aucune retenue l'entre-jambe de son partenaire à travers son pantalon, ravi de le sentir aussi excité que lui.

-Finalement, peut être que l'alcool n'a fait que révéler ta nature profonde, murmura l'agent d'une voix plus basse et plus rauque que d'habitude.

Finch se contenta de sourire en adressant à son compagnon un regard plein de défi tout en continuant ses caresses coquines. John émit un grognement rauque et s'empara des lèvres offertes de son amant dans un baiser fiévreux qui exprimait tout son désir. Finch s'accrocha aux épaules de son partenaire avant de repousser les pans de sa chemise, dénudant son torse robuste et marqué de cicatrices.

-John…

D'une main fébrile, Reese débarrassa l'informaticien de ses vêtements qui s'éparpillèrent un peu partout sur le sol du salon puis l'allongea sur le canapé avec une infinie tendresse. Il se redressa et retira ses propres effets sous le regard intense et voilé de Finch qui ne perdait pas une miette de cet effeuillage terriblement érotique. L'informaticien tendit la main vers lui et effleura une cuisse musclée avant de remonter lentement vers ses hanches dans une caresse osée.

-Ne fais pas ça, murmura John d'une voix rauque terriblement sexy, à moins que tu ne veuilles…

Finch haussa un sourcil interrogateur mais laissa sa main dériver vers l'aine de son compagnon, satisfait de le voir réagir à sa provocation.

-A moins que je ne veuille quoi ? demanda-t-il tout en referment ses doigts sur sa virilité fièrement dressée.

John ne répondit pas tant il était subjugué par l'attitude provocante de son amant. Les sensations qui le submergeaient alors que Finch le caressait tout en le contemplant, étaient d'une telle intensité qu'il en avait perdu le fil de ses pensées.

Reese s'allongea délicatement sur Harold et l'embrassa à pleine bouche avant de laisser ses lèvres dérivées sur sa gorge, sa poitrine puis toujours plus bas. Le reclus, les mains crispées dans les mèches poivre et sel, gémit de plaisir et se lança complètement emporter par le flot de sensations toujours plus intenses.

N'y tenant plus, John remonta doucement, déposant des baisers sur chaque centimètre de peau jusqu'à capturer à nouveau les lèvres offertes de Finch. Enfin, les yeux dans les yeux, l'agent prit lentement et précautionneusement possession du corps fragile de son partenaire. D'abord tendre, leur étreinte devint de plus en plus fiévreuse à mesure qu'ils s'abandonnaient totalement au plaisir.

Quand l'extase explosa en eux, les emportant comme un immense raz-de-marée, les deux hommes poussèrent un cri éperdu avant de s'effondrer sur les coussins du canapé, épuisés, haletants mais comblés.

Enlacés, ils demeurèrent immobiles de longues minutes, craignant de briser la magie de l'instant. Puis, réalisant que Finch devait supporter tout son poids, John voulut s'écarter mais deux bras l'entourèrent pour le maintenir tout contre lui. Caressant paresseusement le dos marqué de son amant, Finch chuchota d'une petite voix :

-J'ai un aveu à te faire.

-Encore ? Répondit John en se redressant sur un coude pour contempler amoureusement le visage de son compagnon.

Finch rougit et baissa les yeux, subitement gêné. Mais John ne ressentait aucune appréhension. Pour lui, le seul aveu qui comptait était celui de leur amour. Désormais, plus rien d'autre n'avait d'importance.

-Je…Eh bien…Lorsque je t'ai offert cet appartement, j'y avais placé des caméras.

Un long silence accueillit cette confession. Finch leva un regard incertain vers son partenaire. Ce dernier avait beaucoup de mal à ne pas éclater de rire. Devant la mine déconfite du reclus, John répondit avec un sourire attendri:

-Je le savais.

-Tu le savais ? répéta l'autre homme sans comprendre.

-Penses-tu réellement pouvoir piéger un ex-agent de la CIA ? La première chose que j'ai faite en m'installant ici est de repérer toutes les caméras et les mouchards que tu avais cachés, expliqua Reese en repoussant une mèche brune qui retombait sur le front de son amant.

-Mais…Pourquoi ne pas les avoir retirées ? demanda Finch, visiblement déstabilisé par la réponse de son partenaire.

Ce fut au tour de John de rougir avant de répondre :

-Peut-être que je voulais que tu me regardes.

-Oh John, murmura Finch en riant avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres de son compagnon.

Posant son front contre celui de son amant, Finch soupira:

-Nous formons vraiment un drôle de couple, entre toi qui ne supporte pas l'alcool et moi qui m'exhibe…

-Il faudra cesser tout cela, conclut d'une voix faussement sévère l'informaticien.

-Tout-à-fait, confirma Reese avec force.

Mais soudain, il fit mine de se raviser.

- Quoique…j'aime beaucoup l'effet de l'alcool sur toi, il t'a fait avouer tes sentiments et te rends très…entreprenant, expliqua-t-il alors qu'une lueur de désir illuminait à nouveau ses belles prunelles bleues.

-Et la perspective d'être filmé peut… pimenter un peu les choses, murmura Finch avec un sourire coquin et une lueur plein de promesses dans le regard…

FIN