L'intrus

Hey ! :D

Ok, grande annonce : c'est le dernier chapitre ! Il fait le double des autres mais c'est bel et bien le dernier ! Oui, déjà (ou enfin XD c'est selon !) J'en reviens pas, je l'ai fini ! Mamamiiiia ! Quel exploit ! Un mois à poster presque quotidiennement cette petite crotte, j'en verserais bien ma larmichette… :'(

J'aurais bien un futur projet à bourrer sur ce fandom mais ce ne sera pas pour toute de suite ! En tout cas, merci d'avoir été fidèle à cette ficlette toute modeste, vous m'avez fait hyper plaisir ! Tous ! Je vous remercie du fond du cœur d'avoir été là du début à la fin ! (A y est, on est dans l'instant émotion, je me perds…)

Bon, pour ne pas perdre les bonnes habitudes, réponses aux reviews (pour le dernière fois ! Awww ! :O) :

Liver-chan :

Merci pour ton commentaire ! Et d'avoir été là tout ce temps ! Mine de rien, ça fait un mois déjà et tu es toujours fidèle au poste ! Tous tes commentaires m'ont fait grave plaisir ! Enjoy le petit dernier de la série ! :D

Kizuna :

Oh bon sang, c'est la fin, ça y est ! T.T Pleure pas ou je vais m'y mettre aussi et ce serait parfaitement ridicule (pour changer, tiens !) Merci pour toutes tes reviews ! Merci mille fois, ça me touche ! Kiss !

AsamiRei :

J'aime bien tes suppositions pour leur première fois, aussi clichées soient-elles ! XD J'ai trouvé autre chose mais j'aime toujours lire les idées des autres ! Merci beaucoup ! Pour toutes tes reviews ! Keuuur !

Heaven-Sama :

Merci pour toutes tes reviews, chacune m'aura fait plaisir ! J'espère que cette fin te plaira et sera à même de… disons… briser l'innocence de Yuuri (huhuhu !) Kiss, kiss sur tes deux fesses !

Viktuuri :

Bon, vu que c'est le dernier chapitre, tu auras la réponse à tes questions (spoil : c'est Victor qui mène la barque pour cette fois XD) Je ne dirais rien sur tes métaphores (absolument délicieuses) parce que je sais que j'ai déjà dû en sortir des pas mal aussi XD Bon, sinon, j'ai choisi de ne pas faire le Chris/Phichit, parce qu'il est assez évident dans la fic et que je n'ai malheureusement plus le temps U.U (greuh…) Mais j'aurais aimé ! Et merci beaucoup pour tes encouragements ! Et d'avoir fait lire ça à ta copine (bisou à elle aussi, tiens !) Merci mille fois pour tout !

Satan-sensei :

Ahaha ! Merci de ton commentaire ! Phichit était peut-être trop faible pour vaincre l'innocence de Yuuri, qui sait ? U.U Ne le sous-estimons pas, celui-là ! Sinon, j'ai fait de Chris le personnage blasé parce qu'il en fallait un et que c'est le seul potentiellement adulte du groupe XD Oui, c'est tout, fuck it ! En tout cas, merci beaucoup, beaucoup, beaucoup pour tous tes messages ! Kiss !

Voilà !

Bon, en ce qui concerne les reviews de ce dernier chapitre, je vous répondrais en MP, sauf pour les guests qui n'ont pas de compte et qui devront donc se contenter de mon affection éternelle (Kizuna, Liver-chan, je pense à vous et vous remercie d'avance parce que je sais que, choupinette comme vous êtes, vous allez me dire des choses qui vont me faire rougir d'allégresse et accessoirement gonfler mes chevilles).

Merci à tous, encore une fois !

Et the last one : bonne lecture !


Chapitre XXIV :

Yuuri s'adonnait enfin à une quiétude totale.

Après des mois d'incertitude, de replis sur soi, de peurs, d'insécurité et de chocs, il vivait. Alors qu'il était mort, alors qu'il aurait dû se sentir prisonnier de ce manoir ayant été si peu accueillant, il se sentait malgré tout plus vivant que jamais. Plus de stress, plus de fuite. Pour son cœur malade des frayeurs de la vie, cette sérénité était un sublime trésor. Il ne lui avait jamais fallu beaucoup de choses pour être heureux…

Victor lui suffisait.

Bien sûr, il y avait énormément d'autres choses plaisantes qui gravitaient autour de lui. Phichit, qui revenait le plus souvent possible, au point où il avait désormais sa chambre attitrée au manoir. Chris, qui était d'agréable compagnie par son esprit vif et son côté protecteur. La danse, que Yuuri pratiquait toujours pour son plaisir, et non pour une quelconque représentation qui ne lui plaisait pas. La musique, jouée par les doigts de fée de son compagnon, qui accompagnaient ses pas à chaque déplacement. Les livres par milliers qui se cachaient derrière chaque meuble, et qu'il commençait à comprendre depuis que Victor avait pris l'initiative de lui apprendre le russe en échange d'apprendre lui-même le japonais.

Yuuri n'était pas malheureux pour un sou. Il avait parfois l'impression d'être bêtement en train de vivre d'amour et d'eau fraiche, comme le dit l'expression – à la nuance qu'il ne buvait pas – mais, après tout, quel mal y avait-il à être heureux de peu ?

Un soir de printemps, à peu près une semaine après que leurs deux amis et uniques visiteurs ne soient reparties, Yuuri s'était retrouvé dans cette situation qu'il chérissait tant, à savoir : lui, Victor, le canapé et un livre. Simple mais parfait à ses yeux.

En plus d'apprendre le russe, Yuuri avait l'impression que Victor lui apprenait tout bonnement à communiquer. Ils s'étaient rapprochés au point où même le caractère tactile du pianiste ne le dérangeait plus – et ce n'était pas faute d'avoir rougi et rouspété pendant des mois. En même temps, ce n'était pas comme si Victor lui laissait le choix. Avec sa mémoire de poisson rouge, il pouvait oublier en deux minutes ce pourquoi Yuuri l'avait engueulé.

Parfois, je trouve qu'on ressemble à un couple de petits vieux.

Victor avait du panache dans le rôle du retraité à moitié amnésique. La faute à son caractère papillonnant.

De fait, pour en revenir à l'instant présent, ils étaient tous les deux à moitié couchés sur le canapé du salon – l'un des très nombreux canapés de ce manoir, d'ailleurs – et Yuuri faisait la lecture d'un extrait du fameux conte de « l'enfant neige », livre préféré de Victor. Yuuri se doutait bien que son accent devait être complètement pénible à la longue, mais Victor semblait pourtant se repaître de sa voix comme un ermite se nourrirait de silence.

La patience de cet homme n'avait aucune limite. Ou alors, il était juste trop bon pour ce monde de brutes.

Cette tolérance à ses fautes rendait Yuuri inquiet, lui qui était plutôt habitué à être réprimandé pour ses erreurs. Il ne se gêna donc pas pour interroger le Russe à ce sujet.

« Tes oreilles ne saignent pas trop quand je parle russe… ?

_ Et les tiennes quand je parle japonais ? répliqua-t-il du tac-au-tac avec un sourire charmeur ».

Touché. Victor avait un talent fou pour lui ôter ses craintes.

« Tu es peur de me décevoir ? reprit le pianiste avec un air soudainement très affecté ».

Mais comment faisait-il pour le lire aussi bien ? Les pensées profondes de Yuuri étaient si évidentes que ça ? Ou alors, l'autre avait des dons de clairvoyance et ne le lui avait pas dit…

« J'ai l'habitude de décevoir…

_ Ohhhh… Yuuri, nom de dieu ! Cesse de te dévaloriser comme ça ou bien tu vas me forcer à te dire des choses susceptibles de te faire sauter au plafond ! »

Interloqué, le Japonais rajusta ses lunettes en fixant son partenaire d'un air intrigué. C'était rare de voir le Russe avec cet air déconfit et inquiet. Quoi qu'il ait sur le cœur, Victor n'allait pas tenir et ne tarderait plus à tout lui lâcher. Et honnêtement, Yuuri voulait savoir quelles étaient ces « choses susceptibles de le faire sauter au plafond ». Est-ce que Victor en avait marre ? allait-il lui dire ses quatre vérités ? Ne valait-il pas mieux crever l'abcès tout de suite, dans ce cas ?

« Quelles choses ? Dis-moi. Nous avons assez tourné en rond comme ça.

_ Sur ce point, tu as bien raison, répliqua Victor avec une voix plus intense. J'ai horreur que tu t'inquiètes de tes compétences, vois-tu ? Voir une perle rare se plaindre d'être terne, c'est éreintant à entendre. J'aimerais que tu acceptes l'idée d'être la plus belle chose que j'ai vu de ma vie entière – et là, c'est le cas de le dire ».

La blague était de mauvais goût mais Yuuri ne put s'empêcher de pouffer, rouge de cette comparaison qui allait à son avantage. Victor était un beau parleur, bien qu'il semblât sincère dans ses mots.

« N'aies pas peur de ton accent, Yuuri. Ta voix est à elle seul un instrument plus beau que tous les accords de mon piano. Pour peu, je me jetterais sur toi pour avoir l'occasion de goûter tes paroles à leur source.

_ Ahh ! Victor ! »

Yuuri cacha son visage dans ses mains, n'en supportant pas plus. Il n'était absolument pas accoutumé aux compliments, et encore moins à l'amour. Alors un combo-gagnant réunissant les deux, mélangé à une pointe de lyrisme et quelques métaphores poétiques, c'était trop pour son pauvre cœur.

« Si tu es gêné, je suppose que c'est que je ne te l'ai pas assez bien fait comprendre. Tu veux que je te répète nuit et jour combien tu comptes pour moi ? Cela ne me dérangerait pas, tu sais ? Si ça peut te permettre de me croire et de t'ouvrir encore plus à moi, je suis prêt à chanter tes louanges chaque heure qui passe ».

Il n'y avait pas de mot en japonais, anglais et russe pour décrire l'état émotionnel de Yuuri. Ni la couleur de ses joues. Avec ses belles paroles sentimentales, Victor était en train de le rendre complètement fou.

« Victor, s'il-te-plait…

_ Tu ne vas pas m'en vouloir de t'aimer, j'espère ? »

Le regard bleu perçant signifiait qu'i n'accepterait aucune complainte à sa déclaration enflammée. Pas le choix, Yuuri allait devoir subir un amour écrasant qu'il avait pris soin d'éviter par peur de l'inconnue. Le mettre ainsi devant le fait accompli… Dieu qu'il était gêné !

« Je ne t'en veux pas de… de m'aimer ! C'est juste que ça fait beaucoup d'un coup…

_ Je t'avais prévenu que tu allais sauter au plafond. C'est toi qui m'a poussé à le dire.

_ Tu en rêvais, ne me dis pas que je t'ai forcé !

_ Oups, je suis démasqué !

_ Victor… »

Trop heureux et amusé, l'interpelé se jeta dans les bras du Japonais pour déposer ses lèvres sur sa mâchoire, juste entre la joue et les lèvres. Quel coup bas ! Yuuri avait maintenant des frissons qui lui parcouraient le corps. Désir ? Anticipation ? Frustration ? Il ne savait pas quoi en penser et l'autre ne l'aidait pas à réfléchir calmement avec son regard scrutateur et ses lèvres trop proches des siennes.

« Alors, Yuuri ?

_ A-a-alors quoi ?

_ Et toi ? Tu m'aimes ? »

L'évanouissement n'était pas loin – si tant est que ce soit possible pour le fantôme qu'il était – ou en tout cas, la sensation y était. Victor était d'un sans-gêne parfois affligeant.

Puis cet air de défi dans ses yeux avait le don de remuer l'orgueil de Yuuri. Quoi ? Il le croyait incapable d'être honnête et de l'avouer de vive voix ? Bien sûr que Yuuri en était capable ! Mais il ne disait pas par pur esprit de contradiction ! Parce que c'était actuellement la seule arme qu'il possédait pour torturer un peu Victor.

« Devine toi-même.

_ Ah non ! C'est quelque chose qui se dit de vive-voix !

_ Et si je décide de ne rien dire, que vas-tu faire ?

_ Je rêve ou tu es en train de me défier ?

_ Je rêve ou tu tombes dans le piège à pieds joints ».

Le répondant de Yuuri était aussi délectable que frustrant. Victor avait dû pousser le bouchon un peu trop loin pour que son petit protégé ne décide de lui tenir tête. En même temps, c'est toujours appréciable de le voir reprendre cet air viril, mieux que de le voir se laisser marcher dessus constamment. Belle évolution de sa personne, Victor était charmé – parce qu'apparemment, il lui était possible de l'être davantage.

L'orgueil gonflé à bloc, Yuuri fronça les sourcils avec un début de mine boudeuse mais se reprit en voyant qu'il risquait de perdre ce duel en tombant dans le piège de ce petit malin. Il retira ses lunettes pour les poser avec le livre sur la table basse et s'approcha dangereusement du Russe, qui s'était figé en comprenant qu'il avait peut-être réveillé quelque chose de dangereux.

Enfin, c'était pas gagné…

Habitué au doute et malgré ses grands airs pleins de promesses, Yuuri restait bloqué comme un automate déréglé, les lèvres à moindre distances de ses consœurs. Il avait commis l'erreur de se perdre dans les iris sublimes de son partenaire et peinait à s'en décoller. Il en profitait pour se lancer dans une introspection vis-à-vis de ses gestes. Ce comportement lui était tellement nouveau qu'il peinait à se reconnaitre. Qu'est-ce que Victor ne lui ferait pas faire… ?

Arrête de le fixer bêtement et agis, se motiva-t-il.

Maladroit quand à tout ce qui touchait aux marques d'affection, il avait toutes les peines du monde à décider de ce qu'il devait faire en priorité. Et ce n'était pas l'autre qui semblait décidé à l'aider, puisqu'il se contentait de le fixer avec patience. D'un autre côté, Yuuri lui était reconnaissant de le laisser avancer à son rythme, parce que oui, il était temps d'avancer. Ils sentaient tous les deux qu'après tout ce temps, il leur était légitime de passer aux aveux. Compte tenu de ce qu'ils avaient vécus et de leurs sentiments respectifs, tout ceci leur paraissait plus normal que ce à quoi ils s'étaient attendus.

Mais aussi normal cela soit, Yuuri était toujours un novice total.

Il humidifia ses lèvres subrepticement – pas assez puisque Victor bloqua sur cette image hautement excitante avec un joli rouge aux joues – en s'approchant encore davantage. Une de ses mains se posa sur l'épaule du Russe, l'autre sur l'accoudoir pour garder l'équilibre, et il se décida enfin à créer le contact.

Le baiser était doux, sans pression ni violence, une simple caresse de leurs quatre lèvres, qui exploraient chacune la forme des autres. C'était peut-être l'amour qui parlait, mais il sembla à Yuuri qu'elles étaient moulées pour s'assembler à merveille. Victor était vraisemblablement aux anges – et miracle ! il avait définitivement arrêté avec son air malicieux –, rendant le baiser avec autant de tendresse qu'il en recevait.

Partager ce moment intime fit grimper en eux une flamme de désir comme ils n'en avaient jamais eu, corrompant ce baiser innocent en, peu à peu, quelque chose de plus pressé. Les lèvres s'écartaient, les langues se titillaient, les mains se baladaient. Ces deux corps qui se mouvaient l'un contre l'autre commençaient à prendre des initiatives que Yuuri ne se connaissait pas. Mais la faute à l'excitation, il ne perdit pas de temps en conjectures et en réflexions pour simplement apprécier de perdre le contrôle de lui-même.

Il eut un frisson lorsqu'une main vint caresser sa joue avant de descendre à sa gorge puis sur ses hanches, cherchant le bas du pull pour le retirer en un geste assuré. Victor trouva le moyen de les faire basculer sur le canapé sans brusquerie, et quitta enfin cette bouche tentatrice pour poser ses lèvres ailleurs, non sans un certain regret.

Yuuri, plus histoire de meubler sa gêne que par réelle initiative, essayait de ne pas rester statique. Plus enclin à la caresse, il passait tendrement ses mains sur tout ce qu'il pouvait toucher, avec une affection telle que Victor fondit sur place et revint baiser ses lèvres pour le féliciter de sa douceur.

Entre l'un qui osait à peine faire quoique ce soit et l'autre qui le félicitait dès qu'il faisait un truc, c'était toujours pas gagné…

« Tu es trop mignon, confia Victor en le prenant dans ses bras.

_ Dis pas ça, c'est gênant… »

La bouche en cœur, le Russe alla butiner ses lèvres en attrapant son visage à deux mains. Pas question qu'il s'échappe par embarras !

Victor se rendit compte après tout de même un certain temps que son Yuuri était de nouveau parti à l'attaque, cette fois-ci en essayant de déboutonner la chemise de son compagnon.

Et il galérait.

« Tu as les doigts qui tremblent ?

_ Moui… »

Avec son air un peu agacé, Yuuri insistait sur les boutons pour les décrocher, mais ça prenait son temps. Victor préféra le laisser faire pour ne pas lui donner l'impression de l'assister dans tout ce qu'il faisait – et puis, il était absolument adorable avec sa moue boudeuse – et repartit donc l'embrasser en profitant de sa peau découverte.

Yuuri manqua de lancer un Alléluia lorsque le dernier bouton de la série abdiqua. Satisfait de sa prouesse, il ne perdit pas une seconde de plus pour retirer l'infâme tissu qui lui avait tant tenu tête. Puis il réalisa qu'ils étaient tout de même à demi-nu l'un face à l'autre et que c'était, malgré tout l'amour qu'ils se portaient, gênant. Un rouge pourpre lui monta instinctivement aux joues et il prit pleinement conscience d'à quel point il était à fleur de peau maintenant qu'il était offert à la vue de Victor. Le simple souffle de ce dernier sur lui suffisait à lui donner la chair de poule.

« Victor… »

Cette petite plainte de frustration constituait à elle seule, aux yeux du Russe, tout ce qu'il y avait de plus sexy au monde. Quel plaisir que de se savoir désiré…

« Tu ne veux toujours pas me dire ces mots qui me tiennent à cœur ? »

Yuuri s'amusait beaucoup trop à le faire attendre pour pouvoir accepter sa requête de suite. Avec son petit sourire de filou, il présenta sa gorge en soupirant d'aise, attirant Victor dans une étreinte chaleureuse.

« Démon, dit-ce dernier en s'autorisant toutefois à baiser la gorge offerte ».

Très vite, les pantalons quittèrent leur place pour se retrouver trainassant sur le parquet. Yuuri devait avouer se sentir en confiance avec cette nouvelle liberté de mouvement. Pour se maintenir au chaud, il quémandait lui-même le contact de leur peau en cambrant ses reins vers Victor, avant de l'encercler de ses jambes comme s'il était à lui tout seul la prison luxuriante de son compagnon.

Pour un garçon timide et innocent, Victor trouvait qu'il n'était pas en reste dans cette histoire. L'amour lui donnait sûrement des ailes, justifiait mentalement Victor.

« Embrasse-moi, Victor… »

Qu'est-ce que je disais…

Le Yuuri passionné était une œuvre d'art. Tellement de candeur et, à la fois, d'érotisme dans un seul corps, c'était trop.

Les lèvres continuaient de se caresser et le reste des vêtements disparut au sol, laissant leurs deux corps se toucher absolument partout, les réchauffant, les brûlant, les consumant. Respirer devint un supplice lorsque Victor décida d'achever leur excitation en caressant leurs sexes ensembles. Yuuri perdit le contrôle de sa voix et ne pensa même pas à masquer sa bouche de sa main. Pour peu, il en aurait oublié jusqu'à son nom – et c'était peut-être le cas puisque le seul qu'il pouvait dès lors prononcer était celui de l'homme qui lui procurait mille caresses.

« Yuuri… Que désires-tu pour la suite ? »

Se remettant péniblement des sensations qui l'électrisaient, le Japonais essaya de comprendre ce qu'on lui demandait.

Peine perdue, son cerveau avait court-circuité sous la pression que recevait son sexe. Si Victor voulait taper la causette maintenant, il allait falloir qu'il comprenne que Yuuri ne pouvait pas faire deux choses à la fois quand l'une desdites choses impliquait son plaisir.

Heureusement, le Russe avait beau être à côté de la plaque huit fois sur dix, il comprit vite que les va-et-vient de son poigné rendait la réflexion de son amour assez difficile. Aussi, et à contre-cœur, il décida de mettre son mouvement en pause afin de mettre les choses au point.

« Je m'interrogeais sur tes préférences en matière de câlins.

_ Quoi ? Pardon ? Quelles préférences ?

_ J'ai très envie de te faire l'amour, comme tu t'en doutes, mais je voudrais d'abord savoir quel rôle tu préfères avoir ».

C'était tout de suite plus clair. Yuuri ne s'était même pas posé la question, il s'était contenté d'apprécier à leur juste valeur ces baisers et ces caresses en donnant à Victor toute sa confiance.

« Je m'en fiche…, avoua-t-il. Je n'ai pas ta dextérité sur le sujet… donc… pour le moment, je pense que ce serait mieux que tu te charges de tout… »

Apparemment, il lui était possible de rougir plus, ce qui devenait à ce jour un véritable exploit. Ce n'était plus simplement ses joues qui irradiaient en pourpre, mais également ses oreilles et ses épaules. Et cette marque de confiance du Japonais pour lui rendit Victor toute chose.

« Je ne te décevrai pas ! gazouilla le Russe en lui offrant le câlin du siècle ».

Yuuri ne préféra rien dire pour ne pas se compromettre davantage. De toute façon, les mains de Victor avaient repris leur mouvement et, à compter de cet instant, le danseur ne faisait plus du tout confiance à sa voix pour porter le moindre message.

Il abandonnait son corps aux mains expertes de Victor.

Celui-ci prit ce rôle très à cœur. Dans l'optique de détendre son amant au maximum, il redoublait d'effort pour baiser ses lèvres, caresser sa peau, flatter ses hanches, découvrir sa sensibilité. Il avertit même Yuuri avant de se permettre de toucher à sa partie la plus intime et, recevant un « vas-y » bref et haletant, laissa ses doigts pénétrer son anus afin d'y détendre les muscles.

Un spasme parcourut le corps du Japonais quand Victor enfonça son majeur suffisamment loin pour caresser la zone en contact avec sa prostate. Coup de chance, il l'avait trouvé du premier coup ! Et voir son Yuuri se cambrer comme ça était un spectacle d'un érotisme rare. Et ça ne faisait que commencer !

Pour le pousser à se laisser aller, Victor continuait de le préparer en flattant de l'autre main son sexe bandé, murmurants des paroles rassurantes remplies d'amour à son oreille. Bien que Yuuri ne comprenait pas tout – car, sous l'intensité du plaisir, Victor lui-même avait tendance à s'embrouiller et à reprendre sa langue natale –, il était reconnaissant de ces petits soins accordés à sa personne. Dans le genre « amant prévenant », Victor gagnait des points facilement.

Et à force de rencontrer malencontreusement sa prostate pendant la préparation, vint bien un moment où Yuuri lui-même commença à fondre de frustration. Il ne savait pas si Victor faisait durer le plaisir par pur sadisme – ce qui serait une bonne vengeance à l'esprit de contradiction du Japonais – ou s'il était juste trop prévenant pour son bien.

Quoiqu'il en soit, el résultat était là : Yuuri était en train de se consumer sur place et avait lâché quelques aberrations qu'il ne se serait jamais cru entendre dire, dans le genre « dépêche-toi », « prend-moi », « je n'en peux plus », et autres choses très gênantes pour lui. Il espérait juste que l'ivresse amoureuse ait sur lui les mêmes conséquences de l'ivresse de l'alcool, à savoir : lui faire oublier toutes ses paroles. Et si Yuuri bourré disait n'importe quoi, ce n'était rien à côté du Yuuri excité.

Victor accéda à sa requête non sans un certain soulagement. Yuuri n'était pas le seul à être au bord du gouffre.

Sadisme ou prévoyance, peu importait, la longue préparation de Victor n'avait pas été vaine. A vrai dire, le Japonais était même choqué que tout se passe aussi bien. Il s'était attendu à une douleur sourde, pas juste à un étirement un peu embarrassant Pourtant, ce fut ça qui se passa. Pas de plaintes douloureuses ou de larmes torturées, juste un petit sentiment de mal-être passager qui fut masqué par baisers et caresses.

Victor attendit tout de même que Yuuri se soit habitué à lui, à cette sensation étrange d'être rempli, de bouillir de désir et d'impatience. Ils se regardaient dans les yeux, attendant chacun de voir les différentes émotions que l'autre laisserait passer. Yuuri était celui qui se trahissait le plus, mais les yeux de Victor parlaient pour lui. Il était à deux doigts de perdre pied.

« Victor, tu ne tiens plus… Vas-y… S'il-te-plait… »

Même dans l'intime, son Yuuri était d'une douceur et d'une innocence extrême. Quel amour…

Avec toute la délicatesse du monde, Victor recula ses hanches pour se renfoncer lentement, ce qui lui valut un glapissement. Il continua à ce rythme plusieurs minutes, pour ne pas forcer le corps de Yuuri au-delà de ses limites. C'était une première pour lui, après tout.

La désagréable sensation finit par disparaitre entièrement sous les coups du plaisir, assez pour que Yuuri lâche un soupire d'aise et demande explicitement à son amant d'accélérer la manœuvre. Celui-ci ne se fit pas prier et commença ses mouvements en posant ses lèvres sur l'épaule rouge du danseur. Embrasser sa peau occupait ses lèvres et lui donnait une bonne raison pour se coller à lui. Yuuri l'enlaça même de sa propre initiative, comme s'il cherchait à retrouver un point d'appui avec la réalité.

C'était grisant.

Comme si chaque nerf, chaque synapse, chaque cellule de leur corps participait à cette danse d'amour, comme si chacun avait le pouvoir de dédoubler les sensations, de rendre plus évident encore leur amour. Parce que c'était évident. La manière dont ils se touchaient, s'enlaçaient, s'embrassaient alors que Victor faisait son chemin en lui, à un rythme qui leur paraissait toujours plus soutenu, était en elle-même un langage à part entière. Mais finalement assez romantique dans l'âme, Yuuri se souvint que Victor attendait toujours quelque chose de lui sur ce sujet.

« Je t'aime… vraiment… Victor… »

Interpelé par l'aveu, ce dernier ralentit ses mouvements le temps d'envoyer un regard enamouré à son compagnon. Il l'avait attendu, cet aveu. Mais ça en valait largement l'attente. Son cœur explosait de joie et il se surprit même à rire comme un imbécile heureux. Yuuri aurait aimé lui dire d'arrêter, parce que cela restait embarrassant, si le même sourire n'était pas placardé à ses lèvres.

A défaut d'avoir l'air intelligent, ils choisirent plutôt de rester deux idiots noyés sous le bonheur et reprirent leur activité en s'embrassant à pleine bouche, collés-serrés alors que le plaisir grimpait en flèche dans leurs entrailles.

Ils ne savaient même pas ce qui les excitait le plus. Les contacts ? Les mots d'amour ? Les soupirs répétés ? Les sentiments qui transpiraient de chacun de leurs pores ?

Accablés de plaisir, il ne leur fallut pas plus longtemps pour se laisser noyer sous l'extase, gémissant une dernière fois le nom de l'autre dans un râle intense.

L'orgasme finissait de courir en eux, les laissant pantelant, l'un contre l'autre, toujours plus proches. Il n'y avait plus besoin de mot, tout était dit, mais même en sachant cela, ils ne purent contenir le « je vais t'aimer pour l'éternité » qui leur brûlait la gorge.

Pardonnons-leur ces folâtreries. En bon artistes incompris qu'ils étaient, ils avaient une sacré fibre romantique tapie en leur cœur.


Oui, ça finit en guimauve.

Oui, j'ai pas fait de Chris-Phichit parce que je suis obligée de couper court et que leur couple est tellement évident que l'évidence elle-même me regarde avec dédain ! XD

Mais oui, je vous aime et vous remercie d'avoir suivi ce beau bordel de vingt-quatre motherfucker de putains de chapitres ! O.O Omg !

J'espère que le lemon est à la hauteur, j'ai l'impression d'avoir perdu l'habitude d'en faire (moi qui n'écris quasiment que du M lolilol).

En tout cas, ce fut un moment très plaisant pour moi !

Biz' !

P.S: Awwww! Et le site qui m'annonce, alors que je suis en train de poster, que ce chapitre fait quatre mille SIX CENT SOIXANTE SIX moooots! Ouuiiii! Satan est dans ce chapitre! Il a vu la promesse de lemon et il est venu! Délicieuuuux! XD

Bref, ma gueule! Au revoir pour de vrai! XD