Sans baissa son bras, faisant disparaître sa seule défense. Le crâne qui l'entourait se dissipa en un instant sans laisser de trace. Red fixait le petit squelette avec autant d'effarement que lui. Il allait sans doute s'excuser maintenant, n'est ce pas?

Ou du moins il l'espérait. Mais Red est bien plus borné que ça.
Papyrus vit le Fell baisser son bras et reculer d'un pas. Son blaster disparu mais pas la méfiance dans ses yeux.

"D'acc, t'es un Sans... Mais t'es pas Blue. Blue ne connais pas c't'attaque."

"POURTANT C'EST BIEN MOI. S'IL TE PLAIT, RED,CROIS MOI."

"Non. Je veux bien croire que tu es un autre Sans, d'un autre univers Swap… mais t'es pas notre Blueberry."

Red se tourna vers Papyrus, son visage trahissait le conflit qui le tourmentait.

"Chasse le de chez toi, Stretch. Ca te fera plus de mal que de bien de faire comme si cette chose est ton frère."

Il secoua la tête. Red ne pouvait pas avoir raison.

"Non, non, Red, je t'assure que c'est Sans, mon âme me crie que c'est lui."

Il vit son ami soupirer, abattu, puis leur tourner le dos.

"D'acc… viens pas pleurer chez moi si il te fait des misères."

Et d'un seul coup, simplement, il disparu. Il s'était téléporté, sans doute au sous sol pour rentrer chez lui.

Pap était seul, avec Sans. Sans qui était revenu, il était revenu pour lui. Il s'attendait à ce que son frère revienne contre lui pour l'étreindre et rattraper le temps perdu. Mais rien. Sans restait de son côté de la pièce. Il était pensif.

"Sans… C'est bien toi? N'est ce pas?" demanda-t-il avec espoire.

"J-J'EN SAIS RIEN… PAPY… JE… JE SAIS PLUS."
Il s'approcha de Sans et le prit dans ses bras encore une fois.
"Moi je sais, je suis sur que tu es Sans, ça ne peux pas être autrement!"

Encore une fois, le petit squelette dans ses bras lui semblait si frêle, trop frêle mais c'était normal, il avait disparu si longtemps. Mais ce qui tracassait Papyrus était son manque de réaction. Il était tendu comme une corde à linge et n'essayait même pas de lui rendre son câlin.
Chassant ses doutes, il serra son frère encore plus fort contre lui et sentit les larmes couler sur ses joues à nouveau.
Il ne savait pas combien de temps s'était passé mais après de longues minutes, Sans s'écarta de lui.
"PAPY, JE SUIS TRÈS FATIGUÉ… EST CE QUE…"

"Tu veux dormir avec moi? Comme quand on était petit?"

Il vit une vague d'émotion traverser les yeux gris du Sans.

"QUAND JE TE PRENAIS CONTRE MOI…"

"Et que je gardais le dos contre le mur car j'avais peur qu'un humain vienne me chercher."

Il vit enfin le visage de son frère s'éclairer et une larme couler. La nostalgie de ces instant inondait leurs deux âmes.

"JE TE DISAIS QUE J'ALLAIS TE PROTEGER DE TOUT. QUE LES HUMAINS M'AURAIS AVANT TOI."

Il sanglotait. C'était bien lui, ils avaient vécu la même chose.

"Et on échangeait de place car je ne voulais pas que les humains t'emporte! On-on se disputait pour savoir qui protégeait l'autre."

"ET AU FINAL, ON DORMAIT SUR LE CÔTÉ POUR ÊTRE PRIT ENSEMBLE…"

Et là il l'entendit, d'abord léger, un peu nerveux, puis plus fort, le rire de son grand frère. C'était de la musique pour ses oreilles inexistantes. Le grand squelette souriait tendrement en regardant Sans rire. C'était comme si un poid s'était envolé de son âme.
"PAPY… "

Sans le regardait avec des yeux implorant, il voyait ses os trembler sous ses vêtements trop ample.

"J-JE SUIS J-JUSTE FATIGUE, O-ON A PLUS QUATRE ANS… S'IL TE PLAIT"

Papyrus senti son âme se serrer encore une fois dans sa cage thoracique. Sans… ne voulait pas de lui? Il ne voulait pas revivre ces instants innocent de leur enfance? Mais pourquoi?

Il venait de revenir, il avait tant à lui raconter, tant à lui demander, il ne comprenait pas que Sans ne veuille pas rester avec lui. Déçu, il répondit cependant avec le sourire.

"D'accord grand frère. On… rattrapera le temps perdu demain, d'accord?"

"OUI. LAISSE MOI ME REPOSE MAINTENANT, S'IL TE PLAIT."
Papyrus se leva, s'avança vers la porte de la chambre, il se sentait d'un seul coup vide. Pourquoi Sans ne voulait pas de lui? avait-il fait quelque chose de mal? Il lui en voulait peut-être encore. Il s'arrêta, jeta un regard en arrière, il avait peur de voir Sans disparaître.

"Bonne nuit, Sans." dit-il en essayant de sourire.

"BONNE NUIT PAPY."
Il aurait aimé un câlin, un geste de la main, un regard. Mais Sans lui avait déjà tourné le dos pour défaire sa couverture. Papyrus sortit et ferma la porte derrière lui. Il s'adossa à elle et se laissa glisser lentement sur le sol. Il pleurait encore. mais il ne savait pas si c'était de joie d'avoir retrouvé son frère, de desespoire qu'il ne soit pas comme il l'espérait ou de peur que Red ai eu raison.