Hello ! Voici le nouveau chapitre ! Désolée pour le temps d'attente ! Je ne me souviens plus si j'ai répondu aux reviews (ça devient grave haha), donc encore une fois merci à Sakka-Sensei, Rozenn Selwyn et aux deux guests qui ont laissé une review ! Ca me touche beaucoup ! Sur ce, bonne lecture !


— Hashirama, je t'ai déjà dit non.

Son ami lui lança un regard de chien battu, mais Eirin ne se laisserait pas attendrir. Elle rangea quelques papiers sur son bureau et ignora royalement le chef du clan Senju qui essayait d'attirer son attention.

— Eirin ! S'il te plaît ! Vois-le comme un symbole de protection et de paix sur le village ! Je suis sûr que les villageois seraient heureux de la voir.

— Je doute que voir ma tête gravée dans une falaise les comble de joie.

Un nouveau soupir franchit les lèvres de la jeune femme. Hashirama était borné, tout comme Madara et elle-même c'était leur obstination qui avait créé Konoha. Cependant, elle aimerait bien que son ami comprenne son refus. Voilà déjà des jours qu'il venait dans son bureau pour essayer de la convaincre, et des jours qu'Eirin refusait sans relâche.

— Tu ne devrais pas te dénigrer comme ça, reprit-il. Je suis sûr que tous les habitants de Konoha seront heureux de savoir que tu veilles sur eux !

Eirin se pinça l'arête du nez. La journée ne faisait que commencer, et pourtant elle se sentait déjà fatiguée.

— Outre le fait qu'ils le savent déjà, Hashirama, je ne pense pas que voir ma tête devant leur fenêtre chaque matin soit une excellente idée. Maintenant, est-ce que tu peux me laisser s'il te plaît ? J'ai du travail.

Si d'ordinaire le Senju quittait son bureau quand elle lui demandait, cette fois, il décida de rester là, les bras croisés et la moue boudeuse.

— Non, je ne partirai pas tant que tu n'auras pas accepté.

Eirin adorait son ami, mais en cet instant, elle dut faire un effort colossal pour ne pas perdre son calme et le mettre à la porte de force. Comment le chef de l'un des plus puissants clans du Pays du Feu pouvait se montrer si puéril ? Elle le savait capable d'une grande sagesse quand il le voulait ! Un énième soupir franchit les lèvres de la jeune fille tandis qu'elle se levait de sa chaise. Un nouveau refus catégorique ne changerait rien à la situation, donc Eirin décida de changer de stratégie. Son regard se planta dans celui du Senju.

— Je vais y réfléchir, d'accord ?

Un sourire éclaira le visage de Hashirama, et Eirin sut qu'elle serait enfin tranquille, du moins pour un petit moment. Alors que son ami quittait la pièce, elle relâcha un léger soupir de soulagement avant d'aviser d'un œil fatigué la tonne de papiers qui s'entassait sur son bureau. Au final, « tranquille » était un bien grand mot.

Une soudaine clameur à l'extérieur attira son attention. Eirin fronça les sourcils. Que se passait-il encore ? Depuis sa fenêtre, elle n'apercevait rien de plus qu'un regroupement anormal d'habitants, ce qui l'intrigua d'autant plus. Une seconde plus tard, trois coups retentissaient à sa porte d'entrée pour laisser apparaître la silhouette essoufflée de Hana.

— Hana ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

La Yamanaka reprit son souffle et lui lança une œillade à la fois surprise et légèrement paniquée.

— Eirin ! Par tous les Kamis ! Tu dois venir immédiatement ! C'est le daimyō ! Le daimyō est ici !

La Sayuki se raidit aussitôt. Le daimyō ? Mais que venait-il faire ici maintenant ? Sa prochaine visite n'était prévue que dans un mois ! Eirin se souvint du mauvais pressentiment qui l'avait envahie lors de sa première rencontre avec cet homme austère. Cette sensation lui revint tandis qu'elle sentait son estomac et sa gorge se nouer.

— Va prévenir Madara et Hashirama, ordonna-t-elle. Je vais l'accueillir moi-même.

Sur ces mots, elle s'empara du chapeau rouge et blanc symbolisant son rôle d'Hokage et se précipita au dehors.

La foule s'écarta sur son passage en un mélange de respect et de curiosité. Eirin garda le menton droit et fier jusqu'à arriver devant cet homme, objet de tous les regards. Évidemment, il n'était pas venu seul, et plusieurs gardes l'entouraient et empêchaient quiconque d'approcher d'un peu trop près. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il voyait Eirin se frayer un chemin jusqu'à lui.

— Sayuki-dono, la salua-t-il. Quel plaisir de vous revoir ! Je constate que votre village est en bonne voie pour prospérer.

La jeune fille s'inclina respectueusement en retour. Elle ignorait ce que lui voulait le daimyō, mais mieux valait faire bonne figure pour le moment.

— Tout le plaisir est pour moi, Daimyō-sama. En effet, mais la création du village de Konoha n'aurait pas été possible sans votre assistance.

Si les paroles d'Eirin étaient emplies de flatteries, l'orage dans ses yeux d'or ne trompait pas. Elle se méfiait et surtout, elle ne laisserait personne, pas même le souverain de ce pays, réduire à néant tous les efforts qu'elle avait effectué jusqu'ici.

— Vous êtes bien aimable, Sayuki-dono, répliqua-t-il.

— Merci. Puis-je néanmoins savoir quel est l'objet de votre visite ? Il me semble que vous ne deviez venir que le mois prochain, à moins que je ne me trompe ?

Le daimyō plissa les yeux. Leur conversation restait polie, mais il y avait cette électricité, cette tension dans l'air, qui indiquait que leur relation n'en était pas pour autant très cordiale. L'homme se fit la réflexion qu'en quelques mois seulement, Sayuki Eirin avait bien changé. Quand il l'avait vue pour la première fois, il l'avait prise pour un petit agneau idéaliste et sans défense, mais au vu de la lueur féroce dans son regard, l'agneau s'était changé en lionne.

— Et si nous en discutions autour d'une tasse de thé ?

Son regard se posa derrière elle sur les deux ninjas qui venaient de se poster à ses côtés. Si Eirin s'était un peu détendue en leur présence, le souverain ne sembla pas du même avis. Pourtant, son sourire ne disparut pas il se contenta d'ajouter ceci :

— Seul à seul.

Eirin cilla, mais accepta sans protester. Si elle voulait découvrir ce que mijotait le daimyō, elle devait lui obéir pour l'instant. Madara ne parut pas heureux de la décision et s'apprêtait à argumenter quand la jeune fille posa une main ferme sur son épaule. Il lui suffit d'un échange de regard pour comprendre ce qu'Eirin souhaitait exprimer. Son visage, déjà sévère, prit des traits presque menaçants. Hashirama, quant à lui, ne semblait pas non plus très à l'aise à cette idée, mais obtempéra. Il glissa juste un mot à l'oreille d'Eirin avant qu'elle n'emmène le daimyō dans son bureau.

— Nous serons là.

Elle comprit sans peine ce qu'il se cachait derrière ses mots et se détendit quelque peu. Une fois arrivé à destination, Eirin invita le daimyō à s'asseoir et prépara deux tasses de thé fumantes qu'elle servit. Un silence empli de non-dits s'installa entre eux. La jeune fille plissa les yeux et attendit patiemment que le souverain prenne la parole en premier lieu.

— Sayuki-dono, je vous sens fort tendue, sourit-il à moitié. Je pensais que notre relation était cordiale ? Pourquoi tant de méfiance ?

Eirin lui répondit avec le même ton mielleux

— « Cordiale » est un bien grand mot, Daimyō-sama. J'emploierai plutôt le terme « respectueuse » sans vouloir vous offenser. Nos positions sont bien trop éloignées pour entretenir une quelconque amitié.

Il se raidit et la Sayuki ne put retenir une certaine appréhension. Elle devrait éviter de trop jouer avec le feu il était néanmoins hors de question qu'elle se laisse mener en bateau par cet homme. Pendant de longues semaines, Eirin avait réfléchi : pourquoi donc le daimyō voulait-il qu'elle soit l'Hokage alors qu'elle n'avait pas de clan, aucune renommée, rien qui pourrait faire d'elle une ninja d'exception ? De nombreuses théories s'étaient créées dans son esprit, mais une seule en particulier avait aiguisé sa méfiance.

Et si le daimyō l'avait justement choisie parce qu'elle n'avait rien de tout cela ? Depuis le début, Eirin sentait qu'il manigançait quelque chose. En ordonnant qu'elle soit la cheffe, peut-être espérait-il pouvoir la manipuler plus aisément ? S'il la prenait pour une orpheline idiote, il ne pouvait pas plus se tromper !

— Vous avez changé depuis notre dernière entrevue, reprit soudain le souverain. Je suppose qu'être à la tête de ce village forge le caractère !

Il marqua une pause, buvant une gorgée de son thé.

— Mais vous n'en restez pas moins gentille. C'est plus un défaut qu'une qualité chez une kunoichi, vous le savez, n'est-ce pas ?

Eirin fronça les sourcils.

— C'est ainsi que j'ai été élevée Daimyō-sama. Quoiqu'il en soit et sans vouloir paraître trop audacieuse, vous ne m'avez toujours pas dit quelle était la raison de votre venue à Konoha.

Une étincelle étrange illumina son regard, semblable à celle qu'Eirin avait déjà pu apercevoir la dernière fois. Sa joie et son amabilité apparente avaient fait place pendant un court instant à cette noirceur presque effrayante qui semblait couver sous son visage qui respirait la confiance. Un fin sourire tordit ses lèvres.

— Vous avez raison, Sayuki-dono. Je ne suis pas ici pour vous parler de vos traits de caractère, mais plutôt pour vous informer.

— M'informer ?

— Tout à fait. Voyez-vous, votre brillante idée de créer un village ninja a atteint les autres pays du continent. J'ai ainsi entendu dire que plusieurs d'entre eux dont les Pays du Vent, de l'Eau, de la Terre et de la Foudre. Cela dit, il semblerait que le Pays du Vent soit le plus avancé dans le domaine. J'ai même cru comprendre qu'ils avaient élu leur premier « Kazekage » depuis peu ! s'exclama-t-il d'un ton presque trop joyeux et qui frôlait le mépris.

Eirinne le perçut cependant et resta pantoise. D'autres villages ? Et qui suivaient le même modèle que Konoha en plus ? Elle aurait presque pu crier de joie. Son rêve – leur rêve – prenait des proportions qu'elle n'aurait jamais soupçonné ! Si toutes les grandes nations s'y mettaient, alors peut-être la paix ne serait-elle plus ce lointain mirage. Peut-être qu'il leur était possible de tous vivre en harmonie ! Pendant un instant, elle oublia presque sa méfiance et se prit à rêver d'un monde où plus personne n'aurait à combattre, plus personne n'aurait à se sacrifier.

Avec un raclement de gorge, Eirin reprit contenance et sourit au seigneur.

— C'est une excellente nouvelle, Daimyō-sama.

Sa mine s'assombrit.

— À vrai dire, cela dépend du point de vue, Sayuki-dono. À vous entendre, vous ne voyez que les bons côtés de cette nouvelle, mais le conflit fait partie de la nature humaine depuis la nuit des temps. Tant qu'il y aura des Hommes, il y aura des guerres.

Il releva un regard désolé vers la jeune fille dont le sang se glaça.

— C'est cela que je voulais dire quand je vous disais que vous étiez gentille. Votre optimisme fait chaud au cœur, mais il frôle la naïveté. Ces villages, loin d'être une nouvelle très réjouissante, sont une menace. Autant pour Konoha que le pays tout entier.

La critique à peine voilée du seigneur n'atteignit pas Eirin, bien trop préoccupée par ce qu'il insinuait. Peut-être qu'elle se montrait naïve, mais les autres contrées avaient elles aussi connu la guerre. Il était impensable pour elle qu'un nouveau conflit se déclenche si vite. Une gorgée de thé lui permit de gagner quelques secondes avant de s'exprimer.

— Je comprends votre méfiance, Daimyō-sama. Mais, avant de les percevoir comme une menace, nous devrions plutôt tenter le dialogue, vous ne croyez pas ?

— Ce sont des animaux, Sayuki-dono. Si vous leur tendez la main, ils n'hésiteront pas à la dévorer. Nous devons passer à l'attaque avant eux afin de les éduquer et de leur montrer la puissance du Pays du Feu !

Des sueurs froides coulèrent le long du dos d'Eirin. Elle craignait comprendre ce que le seigneur insinuait. Cette aura noire qui semblait l'entourer depuis tout à l'heure s'accentua et un sourire, qui n'avait rien d'heureux, déforma son visage.

— Nous n'aurons plus à nous soucier des autres villages si seul le Pays de Feu triomphe, vous comprenez ?

— Daimyō-sama… vous voulez que nous partions en guerre ? C'est insensé ! Konoha est un village de paix ! Ses habitants ne sont pas de la chair à canon que vous pouvez envoyer au front quand bon vous semble ! s'écria-t-elle.

— Je suis le seigneur du pays, Sayuki-dono. J'ai le droit de disposer de tous les habitants comme il me semble, que cela vous plaise ou non. Et vous m'avez juré allégeance, ne l'oubliez pas.

— J'ai juré allégeance au Pays du Feu ! Pas à un tyran !

— Ne soyez pas stupide. Cela revient exactement au même.

Il se leva de sa chaise et se dirigea vers la fenêtre. Horrifiée, Eirin l'observa que faire ? Elle déglutit et lança une œillade autour d'elle. Bien qu'elle ne les voyait pas, elle savait que les gardes du daimyō ne se trouvait pas loin. Il fallait qu'elle reste sur ses gardes. Rien ne lui garantissait que cet homme ne leur avait pas ordonné de l'exécuter au moindre geste suspect. Elle savait que Madara et Hashirama les surveillait de l'extérieur, mais elle ignorait leur position exacte. Même sans eux, Eirin pensait avoir la puissance nécessaire pour se défendre et même les tuer… En revanche, si elle attaquait le daimyō, cela déclencherait un incident diplomatique sans précédent. Konoha est un village encore jeune, il n'y résisterait pas.

Quoiqu'il arrive, il y aura des victimes collatérales. Eirin serra la mâchoire. Ce serpent ! Il avait tout calculé depuis le début !

— Je constate que vous avez compris la situation dans laquelle vous vous trouvez, déclara-t-il tranquillement. Si vous refusez de prendre part à cette guerre, c'est tout votre village qui en pâtira. Et vous ne voulez pas être indirectement responsable de la mort de ces pauvres gens que vous avez juré de protéger, n'est-ce pas ?

Eirin serra les poings. Le sourire du daimyō s'agrandit tandis qu'il continuait son discours

— Si ça peut vous rassurer, dites-vous que c'est pour la bonne cause. Grâce à vous, nous pourrons apprendre aux singes des autres pays à devenir des êtres humains à part entière ! Fabuleux, non ?

— Vous êtes complètement fou.

Il haussa les épaules, indifférent, avant de se diriger vers la porte de sortie. Son air satisfait disparut, remplacé par une expression plus sévère.

— Je vous laisse trois jours pour m'envoyer vos meilleurs shinobis. Une fois le délai passé, il y aura des représailles, mais vous n'êtes pas idiote au point de me désobéir, Sayuki-dono. Je vous fais confiance.

Sa dernière phrase sonna comme un couperet aiguisé au-dessus de la tête d'Eirin. Il quitta ensuite la pièce, assurant qu'elle n'avait pas besoin de le raccompagner. La jeune fille suivit son trajet jusqu'à l'extérieur du village depuis sa fenêtre. Quand les grandes portes se refermèrent sur son passage, Eirin s'autorisa un long soupir. Une angoisse sourde la rongeait de l'intérieur elle sentait impuissante. Démunie. Ces dernières semaines, elle avait cru avoir les épaules pour être Hokage et voilà que face à la première menace, toutes ses certitudes s'ébranlaient.

Les minutes s'écoulèrent alors qu'elle tournait en rond dans son bureau, presque effrayé de sortir. Trois légers coups frappés à sa porte lui provoquèrent des frissons. Le teint blême, elle regarda le battant s'ouvrir pour laisser apparaître Madara et Hashirama. L'Uchiha fut le premier à remarquer sa mine inhabituelle.

— Que s'est-il passé ?

Eirin passa une main incertaine dans ses cheveux avant de se laisser tomber lourdement sur sa chaise de bureau. Peu importe la situation délicate dans laquelle elle se trouvait, elle savait qu'à eux trois, ils pourraient surmonter n'importe quel obstacle.

— Asseyez-vous, je vais tout vous expliquer.


J'espère que ce chapitre vous a plu ! Le plan du daimyou se dévoile enfin (10 chapitres après parce que je suis pas douée lol). Bref, cet arc sera très court à mon avis (2 chapitres à vue de nez, voire peut-être 3), mais c'est parce qu'après on entamera l'arc final du Livre 1 ! *YEAAAH* Je sais que mon scénario part un peu en vrilles, mais je tenais quand même à remercier ceux qui continuent de laisser des reviews (je me répète je sais) Vous êtes précieux et je vous aime !

J'essayerai de ne pas mettre 3 mois pour le prochain chapitre, promis ! (Je vous avoue que j'ai envie de clôturer cet arc assez vite parce que ce que j'ai prévu pour après me hype beaucoup plus !)

Bref, j'ai assez parlé. À la prochaine !

Lokyrie, pour vous servir