Bonsoir ! A celles et ceux qui veulent lire, passez la partie en gras qui va suivre, car je vais raconter ma vie et je sais que ça ne doit pas intéresser grand monde.
Alors commençons. Ce chapitre, je l'ai écrit tout de suite après le précédent, il était prêt à être publié depuis longtemps. Mais il s'est passé... Quelque chose de pas prévu.
J'ai rencontré un mec. Jusque là, rien d'extraordinaire. J'avais toujours évité de faire dans le sérieux, même en 32 ex-copains (hum... J'ai un certain succès auprès des garçons comme auprès des filles) je ne voulais pas m'engager à cause de certains problèmes. Vous savez... Je pense que la plupart des personnes doivent me trouver belle et confiante mais ce n'est pas le cas, j'ai une sorte de secret qui me rend horrible, un défaut qui me gâche la vie et... Qui est en partie l'une des causes des cicatrices que je cache sous mon beau bracelet.
Je suis là pour celles et ceux qui sont comme moi, que personne ne connaît vraiment, même moi je ne me connais pas bien.
Cet homme... Est plus âgé que moi de quatre ans. Il m'a fait découvrir de nouvelles choses, et il m'a aussi brisé le cœur. Alors j'ai compris que les relations dans la vie et celles qui se déroulent ici étaient différentes, parce qu'ici, dans la plupart des cas, elles se terminent bien. Et comme mon histoire à moi s'est mal finie, avec un connard qui ne sait pas ce qu'il veut, qui a joué avec moi, qui m'a forcé à faire des choses que je ne voulais pas, qui m'a prise certains gestes qui ne lui étaient pas destinés, j'ai totalement perdu confiance en ce que j'écrivais.
Je m'identifie à chacun des personnages de mon histoire, ils portent tous une part de moi, et le fait de savoir qu'ils s'en sortiraient mieux que moi m'a découragée un moment. Je me suis reprise et je suis sincèrement désolée de ce silence radio, j'avais besoin de temps.
Enfin, dernier message et j'arrête ce bout de texte, j'aimerais que les personnes qui comme moi, ont parfois ces pensées noires qui me font faire toutes sortes de conneries, qui se sentent seules même au milieu de centaines de personnes, qui ont des hauts et des bas, qui ne comprennent pas pourquoi elles se sentent mal, sachent qu'elles ont le droit. Le droit de vouloir être seules et de se sentir mal. Mais je veux aussi qu'elles sachent qu'elles ne sont pas seules, que toi, derrière ton écran, tu as quelqu'un. Pour certains ce sera un meilleur ami, pour d'autre un cousin qui vit loin, pour d'autre encore un Green. Et pour celles et ceux qui malgré tout ne voient pas un tel ami, vous m'avez moi.
S'il vous plaît, ne vous faîtes pas de mal, je ne vous connais pas mais je vous adore tous, alors si vous cherchez une personne à l'écoute, que ce soit dans un moment de faiblesse extrême ou bien dans n'importe quel autre moment, quand vous en avez envie (je ne vous force pas hein, je ne vous dit pas de m'écrire absolument mais de m'écrire si vous le voulez), venez en privé et lâchez vous.
Vivez bordel.
Ce n'était pas normal. D'accord, il était insomniaque, mais deux trois heures de sommeil ne lui feraient pas de mal, alors pourquoi était-il allé à sa fenêtre pour pouvoir fumer tranquillement alors qu'il aurait dû être en train de pioncer ? Avec la musique des Beatles en plus.
Les paroles de Strawberry Fields Forever l'enveloppaient autant que la fumée de sa Marlboro au goût si familier. Son service s'était terminé il y a de ça plusieurs heures, et jusque là il avait fait tout son possible pour ne pas y penser. Mais là, perdu dans sa nuit alors que ses camarades de chambrée étaient partis faire le mur avec le reste de sa bande, il ne s'était pas sentit de les accompagner. Enfin, Uri le Saint, ce blondinet merdique aussi fragile et inintéressant qu'il en avait l'air, était resté, mais il dormait profondément.
Bon. Il fallait qu'il fasse le point, sinon les derniers évènements survenus en cuisine allaient continuer à le déranger, et un Levi avec quelque chose qui le dérange n'était pas un vrai Levi. Tout d'abord, le comportement du gamin. Qui le fixait. Qui passait du rire aux larmes. Et qui avait une étrange manie à lancer des « quoi » à tout vas. Qui avait une manière bien à lui de s'exprimer. Et dont les actions, les expressions, avaient cette manie de le dévoiler comme un livre ouvert.
Tout cela le faisait réagir très bizarrement. D'un côté, les paroles rageuses de ce mioche sonnaient parfois bien trop vraies. Parce qu'il ne comprenait pas comment, il savait exactement où appuyer pour lui faire mal. Et il avait beau le frapper, longtemps, répétitivement, de plus en plus fort, Il avait toujours cette étincelle dans ses yeux, qui s'obstinait à rester, comme pour lui dire que peut importe ce qu'il lui fera, elle sera toujours là. Et il se sentait si impuissant devant elle que cela le mettait dans une colère noire.
D'un autre côté, quelque chose, une manie chez lui, le perturbait en la présence de ce petit merdeux. Le fait qu'il ait nettoyé sans (trop) rechigner ses blessures le prouvait, il se pourrait qu'il ressente un infime élan de… Protection aussi. Sauf que c'était totalement hors de sens. Qui frapperait une personne pour la soigner ensuite ? Comme son collègue le lui avait si bien rappelé, ça ne répondait à aucune logique.
Il voudrait avoir une réponse, pourquoi l'avait-il protégé ? Avec le verre… N'importe quelle personne ne faisant pas partie de sa bande aurait sentit la collision. Il ne se serait jamais donné autant de mal.
Jamais.
Ou bien… C'était simplement ce qu'il voulait croire, qu'il n'aurait pas agit. Mais au fond de lui, il savait. Il savait que même si une femme inconnue se serait tenue à la place, il l'aurait sauvée. Il aurait refait ce foutu coup de pied parce qu'il n'aimait pas les victimes innocentes. Pourtant Eren était sa victime innocente. Il n'avait rien demandé. Pourtant Levi le frappait.
Bordel ça n'a foutrement aucun sens !
Il avait conscience de cette vérité : Il se forçait dans un rôle de grand méchant qu'il n'était pas totalement. Il adorait sa bande, mais il n'était pas d'accord avec tout ce qui s'y passait. Sauf qu'il avait besoin de ce masque de cruauté, ce masque qui, aussi dur soit-il, le protégeait de son entourage. Il avait le contrôle. Il était protégé de son beau père car il avait trouvé dans la délinquance une échappatoire. Il était protégé des cris de jouissance de sa mère en se nourrissant des cris de douleur de ses victimes. De sa victime en l'occurrence. C'était une foutue carapace qui enfermait tout ce qui pourrait rester de bon en lui… En lui. Et la seule personne à avoir réussi à faire ressortir cette part d'humanité qu'il cachait jalousement aux yeux des autres, c'était Green.
Et en protégeant son collègue de ce verre, il venait de comprendre que d'une manière où d'une autre, sa victime lui faisait le même effet. Elle avait fait ressortir quelque chose de bien de lui. Bien sûr Green l'atteignait d'une manière que seul lui arrivait à exercer : il l'aidait avec son amour. C'était cet amour qui poussait Levi dans son rôle d'Under, à pouvoir donner sa vie sans hésitation pour cette personne si spéciale. Et en aucun cas il ne voulait se sentir plus humain pour un sou avec Eren.
Quoique… Il se voilait la face, voir cet adolescent passer du rire aux larmes sous ses yeux, bien que cela lui fasse chier de se l'avouer, était plutôt fascinant.
En ces heures tardives perdues, Levi ne savait pas. Il ne savait pas si la présence de ce merdeux était bénéfique pour lui ou non. Car passer de la colère au… Soulagement de pouvoir enfin être lui était-il néfaste ?
Ce qu'il savait en revanche, c'était qu'il devrait continuer à le tabasser s'il voulait garder sa place dans sa bande. Même si il en était le chef, s'il commençait à prendre le parti de leur victime ça n'apporterait rien de bon. Plus de victime, plus d'échappatoire, bonjour le retour dans la baraque de ce connard de merde qui baisait sa mère.
Le choix était vite fait. Il allait continuer cette mascarade.
Il avait passé la matinée avec Armin, à déambuler dans les rues et les parcs en discutant des terres qui le faisaient rêver, des endroits où il adorerait aller… La mer. Il ne l'avait jamais vue avant. Et le blond non plus, car d'après ce qu'Eren avait saisit sur son étrange vie, Armin n'était pas vraiment en mesure de quitter la ville, mais il ne savait pas pourquoi.
Ils étaient en train de marcher en direction du lycée, Armin avait consentit à l'accompagner jusque là avant de rentrer chez lui. Mais le blond venait de brusquement s'arrêter.
- Eren.
Le nommé se retourna vers son ami, sa bouche ouverte formant une question muette. Mais comme Il ne répondait toujours pas, il se sentit obligé d'ajouter :
- Quoi ?
Ce n'était pas agressif, juste interrogateur.
Le blond rougit en levant timidement vers le brun ses yeux qu'il avait baissés.
- Eren… Je sais que tu te demandes pourquoi je ne suis jamais là les après-midis…
Il était très surpris.
Est-ce que cette conversation va réellement avoir lieu ?
- Tu veux en parler ?
A ces mots, la poitrine d'Armin se relâcha, comme si il n'attendait que cette phrase pour confier ce qui lui pesait tant à son seul ami.
- Oui, si ça ne te dérange pas.
Un sourire encourageant dissipa ses dernières craintes, alors il continua :
- Si je ne suis pas en cours l'après-midi, c'est parce que je dois me rendre à… L'hôpital. Je fais… Des sortes de tests, on me soumet toujours aux mêmes efforts physiques, pour essayer de comprendre combien de temps mes poumons tiendront le coup, à quelle vitesse ils se détériorent… Je suis malade Eren, très malade, et je n'ai aucune idée de comment ça va se finir. Enfin si, je le sais, je vais mourir, mais au bout de combien de temps ? De combien de souffrances ?
Ses yeux d'un bleu profond dévisageaient Eren avec un air que celui-ci ne lui avait encore jamais vu, de la peur. Armin était terrifié par son corps, Eren le comprit aussitôt, et tout sembla prendre un sens, la façon le blond semblait mal dans sa peau, toutes ces fois où il rougissait plus que nécessaire à un compliment… Tout cela il le comprenait, il l'acceptait. En revanche, il refusait de croire que son ami avait perdu espoir, qu'il se contentait d'attendre la mort.
- Non. Tu ne peux pas dire que cette maladie te condamne tant que tu es encore en vie. Tu dois te battre Armin. Je… Je ne m'y connais strictement pas en dossiers médicaux, en maladies et tout ça, mais le médecin ne t'a jamais donné le choix ? Est-ce qu'on t'a présenté les options qui s'offraient à toi ? Es-tu sûr que tu vas réellement mourir de cette merde qu'il y a dans ton corps ?
Ils savaient tous deux qu'en disant cela, Eren cherchait plus à se convaincre lui-même qu'autre chose. Mais Eren, bien que cela paraisse égoïste, ne voulait surtout pas perdre quelqu'un d'autre. Néanmoins, Armin lui répondit avec plus d'hésitation que de résignation dans la voix, comme s'il commençait à douter de ses convictions :
- C'est… Une maladie orpheline. Personne ne comprend comment elle évolue, mais elle est restreinte à mes poumons. Je pourrai tenter une greffe mais… Je pompe déjà tout l'argent que gagne mon grand père en travaillant pour mes soins, il me faudrait piocher dans l'héritage de mes parents et même avec ça je ne suis pas sûr de survivre à cette intervention, les risques restent présents, j'ai moins de la moitié des chances d'en sortir vivant.
Eren ne savait pas vraiment quoi dire. Il ne pouvait pas décider à la place d'Armin. Mais il ne voulait pas le perdre, ça il en était certain. Alors il fit la seule chose qu'il pouvait faire. Il attira le blond dans ses bras et le serra fort, puis avec un peu plus de douceur.
- Je serai là pour te soutenir.
Et il le pensait.
C'est le moment où je vous remercie d'avoir commenté en masse, de m'attendre et de me soutenir. J'ai besoin de vous, et même si vous ne commentez pas, parce que je sais que c'est chient de commenter, sans lecteurs cette histoire n'en serait pas là. A tous celles et ceux qui on écrit un petit mot, qui lisent tout simplement, qui apprécient cette histoire.
Merci.
Merci.
Merci.
Je m'attache à vous, inconnus qui me lisez comme je m'attache à un journal intime, à un ami qui est là pour écouter.
(et oui j'avais inversé Under et Green pour les gens qui s'en souviennent)