Chapitre 10 :

- Je suis amoureux de toi Levi.

- Pour la énième fois, pas moi.

Erwin en avait marre. Déjà 10 mois qu'ils se voyaient et couchaient ensemble. 10 mois ! Il n'arrêtait pas de se répéter qu'il devait être patient, qu'il fallait y aller en douceur. Seulement, depuis que Levi était venu chez lui, il n'y avait presque plus eu aucun progrès. C'était trop. Il voulait plus, avait besoin de plus. Pourquoi Levi le lui refusait-il ? Ils étaient si bien ensemble !

- Je suis très sérieux, je suis vraiment amoureux de toi. Et je sais que toi aussi.

- Tu fais erreur mon ami. Je ne t'ai jamais aimé et je ne t'aimerais jamais, annonça froidement le plus jeune.

Levi était si dur avec lui… Pourquoi faisait-il ça ? Ils avaient tout pour être heureux, ne vivre que tous les deux, et Levi restait insensible à son offre ! Erwin serra ses poings. Il ne méritait pas ça. Il était prêt à tout donner pour celui qu'il aimait. Mais ce dernier n'acceptait même pas son amour.

- Pourquoi ne m'aimes-tu pas ?

- Ça ne s'explique pas Erwin. Laisse tomber. Je t'avais prévenu dès le début. Tu n'as pas le droit de m'en vouloir.

Pas le droit de lui en vouloir ? Bien-sûr que si ! Il le rejetait sans raison valable ! Il lui brisait le cœur !

- Arrête ! Tu disais qu'on ne coucherait pas ensemble, et c'est arrivé ! Tu disais que tu ne viendrais jamais chez moi, et c'est arrivé ! Et quand tu disais que tu ne m'aimerais jamais, ça devait arriver ! Ça doit arriver !

Le blond ne pouvait s'empêcher de hausser le ton. Il était si en colère ! Comment Levi pouvait-il lui faire ça ? N'avait-il pas suffisamment été attentionné et prévenant ? Non, il avait été parfait. Il méritait cet amour plus que n'importe qui. Et voir que toutes ces heures, toutes ces journées passées avec le jeune homme était en fait vaine, ça le mettait hors de lui.

- Putain mais Erwin, est-ce que tu t'entends ? Ça ne se contrôle pas l'amour ! Je ne pourrais jamais tomber amoureux de toi, c'est impossible !

- Tais-toi !

Dans un excès de rage, il agrippa le col du tee-shirt de Levi pour plaquer ce dernier contre le mur. Il le frappa si fort qu'une plainte s'échappa de la bouche du plus petit. Ses bras tremblaient, sa vision se faisait trouble, et son cœur martelait sa poitrine. Il perdait le contrôle, il était perdu face aux vagues de colère qui le submergeaient. Il ne vit même pas le regard terrifié de Levi, face au visage défiguré par la haine du blond.

- Tu n'as pas le droit de me laisser ! J'ai trop attendu ! Tu es le sens de ma vie, la seule personne que je n'ai jamais aimée ! Et toi, tu veux me laisser tomber ! Tu dois rester avec moi, tu m'entends ?! Pour toujours ! Tu dois m'aimer, autant que je t'aime !

- Lâche-moi enfoiré !

Levi se débattait, donnant des coups de pieds et de poings dans tous les sens. Celui-ci n'était pourtant pas le genre à se laisser faire. Il avait l'habitude de se battre. Mais devant le visage haineux et la musculature imposante, il était malheureusement impuissant. Trop terrifié, trop faible. Pour qu'il s'arrête, Erwin le cogna plus fort contre le béton. Le crâne du corps malmené vint taper brutalement contre le mur.

- Non ! Jamais je ne te lâcherai c'est compris ?!

- Tu me fais mal… fit la voix tremblante de Levi.

Erwin reprit alors conscience. Dans la panique, il laissa tomber brusquement Levi qui s'écrasa contre le sol. Il regarda ses mains, hagard. Il avait fait mal à Levi ? Lui ? C'était impossible… Il observa Levi, tremblant, recroquevillé contre le sol.

- Levi… ? dit-il timidement.

Il tendit une main vers lui.

- M'approche pas connard ! cracha le brun.

Lorsque Levi tourna la tête vers lui, il vit des larmes briller dans ses yeux. De peur ? De colère ? Sûrement des deux. A cause de lui…

Erwin était quelqu'un de fier. Il agissait avec calme et préméditation. Tout était contrôlé, pensé, préparé. Cependant, il venait de se laisser aller. Pour la première fois de son existence. Après cet évènement, il était certain que Levi allait définitivement le laisser tomber. Or ce n'était pas une option.

- Levi je… Je suis désolé…

- Putain mais ferme-la !

Le brun passa une main à l'arrière de son crâne, et lâcha un gémissement de douleur.

Erwin était complètement désemparé. Comment rattraper son erreur ? Malgré les injures de Levi, il s'accroupit pour être au même niveau que son amant.

- Tu saignes ? Faut-il t'emmener à l'hôpital ?

- Non, j'aurais juste une sale bosse. Par ta faute gros con.

Erwin se mordit la lèvre, gêné. Jamais il ne s'était autant voulu d'une action qu'il avait pu commettre.

- Je t'en prie, pardonne-moi… Je ne sais pas ce qu'il m'a pris…

- Moi je sais, le coupa Levi en essuyant rageusement ses larmes. T'es juste complètement timbré.

Erwin aurait presque pu pleurer tant la rancœur de Levi le faisait souffrir. Son ami, son amant, son amour… L'homme de sa vie avait peur de lui désormais.

- Je ne suis pas comme ça d'habitude, c'est la première fois…

- Ouais, et la dernière. Tu peux être sûr qu'après ça, on ne se verra plus.

- Non ! Tout sauf ça !

Face à son exclamation désespérée, Erwin pu voir la colère faiblir dans les yeux de Levi. Mais pas la peur.

- Erwin, il faut que tu comprennes que je ne t'aimerai jamais. Si tu n'es pas capable de vivre avec, ce n'est pas la peine qu'on continue de se voir.

- D-D'accord… Je vivrai avec, je ne t'embêterai plus. C'est promis, j'ai compris la leçon ! Pardonne-moi, je t'en supplie…

- Erwin…

- Je suis ton seul ami. Tu as besoin de moi tout autant que j'ai besoin de toi.

C'était faux. Levi pourrait sûrement se passer d'Erwin avec le temps, mais tout argument était bon à prendre. Toutefois, son amant sembla réfléchir à sa remarque. Levi soupira.

- Tu n'as pas tort sur un point. Je suis seul sans toi.

Un poids s'ôta de la poitrine d'Erwin.

- Cependant, repris Levi, ce qui vient d'arriver ne doit plus jamais se reproduire. Tu m'as fait flipper putain ! Je ne sais même pas avant combien de temps je te laisserai encore m'approcher.

- Si tu savais comme je m'en veux… murmura le plus grand.

- Rassure-toi, des coups j'ai l'habitude de m'en prendre. C'était juste que… ça ne te ressemblait tellement pas… Tu semblais incontrôlable.

- Je croyais que tu allais m'abandonner…

- Erwin, je n'allais pas partir si tu ne me donnais aucune raison de le faire.

- Et je ne t'en donnerai plus, dit-il, confiant.

- Mais ce n'est pas tout. Il faut aussi que tu arrêtes avec tes conneries sur l'amour. Si tu veux qu'on reste amis, tu dois bien comprendre que je ne tomberai jamais amoureux de toi. A la prochaine crise, c'est fini. Je me tire et on ne se reverra plus jamais.

- C'est compris. Je ne veux pas te perdre Levi.

« Et c'est justement parce que je ne veux pas te perdre, qu'un jour tu seras totalement à moi »

OoooO

Dis maman, tu m'as dit un jour que, peu importe mes décisions, tu m'aimeras toujours. C'est vrai ?

J'ai l'impression de ne pas avoir appris de mes erreurs. J'ai été égoïste avec toi, et tu en es morte.

Aujourd'hui, je m'apprête à recommencer. Différemment certes, mais au final je ne pense qu'à moi.

Pourtant, je sais que c'est mal.

J'aimerais tellement sortir de cette pièce maman. Parce que si j'en sors, il sortira de ma vie. Ma vie de jeune adulte ne se résumera plus à ses yeux gris. Sa vie sera encore animée par ses élèves et sa passion.

Pourtant, je n'y peux rien.

Depuis deux ans que je vis dans le silence, je ne cesse de me répéter que si ton dernier jour se reproduisait, je t'arrêterai avant que tu ne franchisses le seuil de la porte. Je penserai à toi, avant mon honneur ou ce que je désire. Pour moi, en restant dans la salle de classe, c'est comme si je profanais ta tombe.

Pourtant, je suis amoureux.

As-tu eu du mal à l'accepter, maman, lorsque tu es tombée amoureuse de papa ? Pour moi, c'est horrible. Est-ce que c'est réel ? Est-ce que je ne m'emporte pas ? Est-ce qu'un jour son visage cessera enfin d'envahir mes pensées ?

Tu devrais être ici, avec moi, derrière moi à me guider. Je n'étais même pas encore adulte que tu n'étais déjà plus là. Je me souviens de la première semaine de ton départ. Complètement déboussolé, complètement anéanti. En tentant de me sortir de ma transe, je me suis levé du canapé pour aller faire une machine, avec le linge de Mikasa et le mien. Arrivé face au lave-linge, je me suis demandé quelle quantité de liquide il fallait mettre. N'en ayant aucune idée, j'ai voulu t'appeler. Mais je me suis rappelé que tu n'étais pas là pour m'aider. Je venais de me prendre une baffe, j'étais finalement sorti de mon état léthargique. C'était monstrueux. Je n'étais même pas foutu de faire une lessive. Jamais tu n'allais pouvoir me l'apprendre. J'ai pensé tout ceux que je ne savais pas, tous ce que je n'avais pas encore vécu. Tout ce que tu allais rater. Premier jour à l'université, première voiture, premier appart, premier amour, premier mariage, premier enfant, … A genoux sur le sol, j'ai laissé exploser ma douleur. Je m'arrachais les cheveux, me griffais les bras, et je pleurais. Je pleurais comme jamais je n'avais pleuré auparavant. C'était beaucoup trop tôt. Je n'étais qu'un gamin, loin d'être préparé. J'étais brutalement tiré dans le monde des adultes. J'avais besoin d'un repère, mais tu n'étais plus.

Le premier amour est arrivé maman. A cause de moi, tu ne pourras même pas le rencontrer. Je vais devoir apprendre seul, soutenu par quelques amis. Mais que peuvent apporter des amis à côté de l'amour d'une mère ? Et pas n'importe laquelle. Ma mère était la femme – non, est la femme – la plus formidable du monde. Elle valait tout l'or du monde à elle seule. Et moi, connard égoïste, je n'ai même pas été foutu de le lui rendre. J'ai tué celle à qui je devais la vie.

Et je prends seulement conscience que ma punition pour t'avoir ôté au monde, est de vivre dans un univers où tu ne vis plus.

- Eren ? Les autres sont partis… m'annonce Levi.

Je lève les yeux vers Levi, qui s'avance lentement vers moi. Je ne dis rien. Une fois en face de moi, il me chuchote :

- A quoi tu penses Eren ?

Un sourire tremblant sur le visage, je lui réponds :

- *A ma mère…*

Levi passe une main sur ma joue, sur laquelle je viens m'appuyer.

- Je me dis qu'elle devait être quelqu'un d'incroyable quand je te vois.

- *Incroyable n'est pas assez.*

Je ferme les yeux, savoure cette atmosphère de tendresse qui règne.

- Parle-moi Eren.

- *Je ne peux pas.*

Une larme coule malgré mes paupières fermées. De son pouce, Levi vient l'effacer.

- Pourtant, tu l'as déjà fait.

- *Seulement parce que tu allais me laisser.*

- Ta peur de me perdre a dépassé ta peur de t'entendre ?

Je ne réponds pas. Il me comprend sans cela de toute manière.

- Ne voudrais-tu pas battre cette peur une nouvelle fois ?

Timidement, presqu'imperceptiblement, je hoche la tête.

- Dis mon nom…

J'entrouvre doucement les lèvres, mais les referment juste après.

- Simplement mon nom Eren. Tu l'as déjà fait, tu le regrettes ?

- *Non.*

- Comment était-ce ?

- *Magnifique…*

Levi pose son front contre le mien, me forçant à me baisser légèrement, puis encadre mon visage de ses mains. Je sens son souffle lorsqu'il me dit :

- Fais-moi confiance Eren. Ecoute comme c'est beau lorsque tu parles. Lorsque tu dis mon nom.

Et alors, dans un murmure des plus doux, pratiquement inexistant je souffle :

- Levi…

- Encore Eren.

- Levi…, je murmure un peu plus fort.

- Encore.

- Levi…

- Encore.

- Levi.

C'était claire cette fois. Plus qu'un simple chuchotement. Je l'ai fait. Même si elle s'est légèrement brisée sur la fin, je l'ai clairement entendu. Ma voix. Le prénom de Levi. Ensemble.

J'ouvre mes paupières et tombent sur le sourire de Levi. Un vrai, grand, sourire. Dû à notre proximité, je me retrouve à loucher douloureusement sur son visage. Alors je referme les yeux, souris à mon tour, et dans un élan de folie, pose mes lèvres sur les siennes. Dieu que je l'aime.

A peine quelques secondes après s'être séparé, Levi me rappelle pourquoi je suis encore ici :

- Eren…

- *Il… Il faut vraiment qu'on parle Levi.*

Il soupire, passe la main dans ses cheveux.

- On s'est bien mis dans la merde. Pas vrai gamin ?

Pas faux.

- *Je n'ai pas envie de faire un retour en arrière.*

- Moi non plus.

- *Tu comptes vraiment pour moi Levi…*

- Je…

- *Non. Laisse-moi parler s'il te plaît. Je… J'ai vraiment peur de ce qu'il m'arrive. Comment peut-on être à ce point dépendant ? Je le ressens, dans ma poitrine. Dès qu'il arrive une embrouille, ça me fait vraiment mal… Une épine vois-tu ? Crois-moi, c'est très difficile de s'en défaire. Un peu comme si elle était toujours là, mais qu'elle appuie plus ou moins en fonction des événements. Seulement, d'un autre côté, j'ai d'autres sensations dans mon ventre qui me font un bien fou. Quand je te parle, quand je te vois, quand tu es près de moi,… C'est chaud, c'est doux, ça se propage dans tout mon corps. Je sais que cette sensation peut m'aider à aller mieux, à être définitivement heureux. J'ai beaucoup à gagner de cette histoire. Pourtant, il y a toujours cette foutue épine. Il est possible qu'un jour, cette épine s'enfonce trop loin. Peut-être même qu'elle pourrait stopper à jamais toutes sensations. Tu te rends compte ? A peine si peu de temps après que l'on se connaisse tu es déjà maître de mon avenir ! Je peux comprendre que ça soit trop lourd de porter ainsi un gamin sur son dos. Malheureusement, c'est ainsi, et c'est déjà trop tard pour annuler. Alors maintenant, il faut que tu me dises si tu es prêt à prendre le défi. Je peux comprendre que tu ais peur pour ton travail, pour ton étrange relation avec Erwin, et dans ce cas, dis-le-moi ! On peut toujours trouver une solution ensemble. Ou même, tout stopper dès maintenant. Evidemment, ça fera mal. Mais on a un côté « bûcheron » dans la famille. Je survivrai. Par contre, si tu me dis que tu te sens capable de rester avec moi, et qu'une fois mes barrières complètement brisées, tu m'annonces que tu veux qu'on s'arrête là parce que tu as changé d'avis, tu peux être sûr que l'épine s'enfoncera trop loin. C'est gros comme décision. D'ailleurs, j'aimerais que tu prennes le temps d'y réfléchir. Mais je t'en supplie, si tu as trop peur, que tu es indécis, arrête tout.*

- Eren… Tu n'as pas compris…

Je regarde Levi, éreinté de ma tirade, les bras ballants. J'essaie de lire à travers les traits neutres de mon professeur.

- Ma décision était déjà prise bien avant que tu n'arrives aujourd'hui dans ma salle. Je veux tout tenter pour être avec toi, malgré Erwin et les cours. Je t'appartiens déjà Eren.

De nouveau la chaleur, la douceur dans mon abdomen. L'écharde est bien trop loin de mon cœur pour le toucher lorsqu'il bat ainsi.

- *Vraiment ? Tu es sûr que tu ne veux pas y réfléchir ?*

- Ne t'en fais pas pour ça, c'est déjà fait. J'en suis certain. Tu sais, cette sensation que tu décris dans ton ventre ? Je ne l'avais plus ressentie depuis des années, à tel point que je l'avais oublié. Tu m'offres cette sensation à nouveau, peut-être pour la dernière fois. Quel idiot laisserait passer une telle occasion de renouveler ceci à mon âge ?

Je sens mes yeux s'embuer tant le soulagement est grand. De l'air, enfin !

- Embrasse-moi Eren.

Je ne me fais pas attendre, et m'attaque à ses lèvres. On s'embrasse avec passion, ardeur. Beaucoup de choses s'expriment ainsi ! On s'envoie l'un et l'autre des sensations, on fait battre nos cœurs plus rapidement. Il n'y a plus de timidité, plus de gêne. Simplement de l'amour. Et beaucoup de désir. La chair de poule apparait sur ma peau quand il glisse ses mains sous mon tee-shirt, alors que les miennes se perdent dans sa nuque et ses cheveux. Je m'écarte rapidement pour retirer mon haut. Je regarde autour de moi, cherche un endroit où le poser, mais Levi me l'arrache des mains et le lance dans la pièce. Il vient me pousser contre une table derrière moi, tout en plaquant sa bouche contre la mienne. Je sens ses mains découvrirent ma peau, en enflammer chaque parcelle. Mes bras, mon dos, mon torse. Nos respirations haletantes se mélangent, nos corps se lâchent. Je n'ai jamais autant eu envie de quelqu'un. C'est enivrant, excitant, exaltant. Mes veines sont en feu, et ma rétine manque de me lâcher lorsqu'il se met torse nu à son tour. Peau contre peau, on se mord les lèvres, joue avec nos langues. On caresse, griffe presque, le dos qui nous est offert.

Il fait passer ses mains à l'avant pour assaillir mon jean. Il déboutonne, abaisse la fermeture éclair, si rapidement que je ne peux presque pas m'y restreindre. Il n'attend pas pour plonger sa main dans mon sous-vêtement. C'est si inattendu que mon corps entier subit un spasme, alors qu'un cri s'étouffe dans ma gorge. Levi empoigne mon membre pour y commencer un lent va-et-vient. Même s'il peine dans sa manœuvre, dû au peu d'espace dans mon caleçon, il n'empêche que tout mon être subit des décharges sous l'excitation. Nous avons arrêté de nous embrasser, mais nos bouches restent proches l'une de l'autre. Il me dévore du regard. Je fonds, tiens à peine sur mes jambes.

Un grincement de porte, des pas, une table que l'on renverse. La tension a changé. On attend le hurlement, la colère. La main qui me faisait tant de bien est partie, le souffle qui se mélangeait au mien n'est plu. Je n'arrive pas à revenir au monde, tout est trouble. Levi est toujours près de moi, c'est ma seule certitude. J'ai du mal à respirer. Je ferme les yeux, les rouvre. Ma vision est un peu plus nette. Une chevelure blonde, une carrure imposante. J'ai peur de l'atmosphère qui règne. J'attrape la main de Levi, j'ai besoin d'un repère.

- Tu te fous de moi Levi ?

La main serre la mienne. Tension, effroi, fureur. La voix froide m'a fait frémir. Pas le même frémissement qu'avec Levi. Celui-là me donne envie de vomir.

- Qu'est-ce que tu fous là ?

- Dois-je te rappeler que je croise tous tes élèves après ton cours ? Étrangement Eren était le seul à ne pas être sorti.

- Casse-toi Erwin.

- Tu oublies que nous sommes encore chez moi…

Les phalanges de Levi blanchissent, mes doigts sont compressés les uns contre les autres. La douleur permet de ne pas se laisser emporter par la peur. Pourquoi la peur ? Pourquoi à ce point ?

- Lâche-le Levi.

Ton sec, tranchant. Mais son adversaire ne flanche pas.

- Casse. Toi.

- Je reste. C'est lui qui part.

Lui. Lui c'est moi. J'ai rien à foutre là, aucune envie de rester. Les regards noirs qu'ils se lancent me vrillent l'estomac. Leurs veines pulsent, leurs pupilles se dilatent. Colère, peur. Ça va partir, je ne peux rien faire. Je suis médusé. Ça tombe mal, vraiment mal.

- Eren reste, avec moi.

- C'est quoi ton problème avec ce gamin ?!

La voix d'Erwin a encore monté d'un ton. Je sursaute quand il frappe le mur d'un coup de poing.

- Ce « gamin » m'apporte bien plus que tu ne pourras jamais le faire. Il ne cherche pas à contrôler ma vie. Ce n'est en rien malsain ou obsessionnel, annonce clairement la voix haineuse de Levi.

- Tu le baises c'est ça ?!

Levi ferme les yeux, serre la mâchoire. Il se retient de répliquer. Mais Erwin ne s'arrête pas là.

- Tu aimes avoir le contrôle ?! Tu peux le baiser lui au moins c'est ça ?! Tu te sens puissant, pendant qu'il joue les chattes en chaleur !

Je me sens inutile, spectateur face à la scène. Il parle de moi, de nous, je devrais réagir ! Levi ne dit toujours rien, il se concentre. Toujours les paupières closes.

- Mais réponds putain ! Je t'aime, tu comprends ça ?! Ce n'est qu'un gamin, il ne peut pas t'apporter la sécurité que je t'offre ! Il n'est pas celui qu'il te faut ! Il n'est rien pour toi !

- Ferme-la !

Levi a hurlé. Il a ouvert les yeux brusquement, ses pupilles écarquillées comme jamais je ne les avais vues auparavant. Son visage complètement déformé par la colère me laisse pantois. Les muscles de la mâchoire contractés, les veines qui pulsent au niveau des tempes, les narines qui se dilatent. Sa respiration est saccadée et une fine couche de sueur commence à apparaitre. Son regard gris a complètement viré au noir. On y lit la rage, la terreur, la douleur. Le bras de Levi est victime de quelques pulsions, il va faire une connerie. Il me lâche les mains, et d'un pas, il se rapproche d'Erwin. Quant à ce dernier, il continue de lui gueuler des remarques obscènes. J'ignore si c'est pour énerver mon professeur encore plus, ou pour se lâcher lui-même, laisser sortir les sentiments refoulés.

Comme j'ai senti que ça allait détoner entre les deux, j'ai arrêté de réfléchir. J'ai voulu faire la première chose qui me passait par la tête.

J'ai demandé à mon esprit, déjà coupé du monde, de tout éteindre, de ne laisser que le silence.

Et enfin, aussi fort que je le pouvais, j'ai frappé le visage d'Erwin.

OoooooO

BONSOIR.

Ca fait un bail n'est-ce pas ? Si vous saviez comme je suis désolée... Je n'ai jamais autant galéré sur un chapitre. C'est flippant. Si vous voulez, j'ai non seulement été beaucoup prise, incapable d'écrire le premier mois (merci la rentrée...) et en supplément, je préfère ne pas trop m'étaler, mais disons que j'ai rencontré quelqu'un qui me prend beaucoup de temps également :p. Pour finir, j'avais énormément de pression pour ce chapitre. Je n'ai pas arrêté de le relire encore et encore, de changer des passages, supprimer, rajouter des bouts... Ce n'était jamais ce que je cherchais. J'ai demandé l'avis de plusieurs personnes, et j'espère vraiment qu'il vous plaira. Je tiens d'ailleurs à remercier Miloran et Calinneuelbus pour les corrections ;).

En tout cas, sachez que je n'arrêterai jamais cette histoire, et même si désormais les chapitres mettront bien plus de temps (fini le chapitre par semaine :') ), ils finiront bien par arriver. Jamais bâclé non plus, je tiens à vous rendre un vrai travail ! Et un énorme merci pour votre soutien, encouragements, je vais de ce pas répondre à vos reviews...

(Oh, juste une chose, J'AI 16 ANS. Voilà, depuis le 19 septembre ça date, mais bon je voulais le partager :p)

BB Beyond Birthday : Heyy ! Oui, merci pour les majuscules, c'est toujours super stylé :') :p. Je tenais vraiment à ce qu'Erwin ne soit pas simplement "le méchant". Je voulais qu'il ait une vraie histoire, un vrai personnage, et j'espère que tu l'as bien compris :)). Si tu le trouve flippant je suppose que c'est une bonne chose :3. Juste... Tu sais que pour voyager il faut prendre un moyen de transport :O Ou alors c'est un road trip poussé où tu fais ça à pied x). En tout cas, merci beaucoup, à une prochaine !

Kizzbloo : Salut princesse ! Bon bah voilà, tu sais déjà tout, juste je t'embrasse et te remercie, tout le tralala :p.

Nenellelolipope : Voilà la suite, avec un chapitre... Disons... Beaucoup moins calme :p Je t'embrasse fort, et j'espère que tu as aimé :D.

Ninomaru : Explosions de partout :3

San1110 : Normalement tout y est :p. L'obsession d'Erwin, le traumatisme d'Eren, la progression de leur amour,... A la limite, il manque le Levi professeur :'). J'espère de tout coeur que ce chapitre ne t'aura pas déçu ! A la prochaine, hâte de connaitre tes réactions ;).

Mee . Kattsu : Voilà la suite, désolée pour la "suspension" xD. Merci énormément pour ces deux commentaires fort sympathique qui réchauffe mon petit cœur. J'ai trouvé ça vraiment adorable, ça compte beaucoup pour moi. Merci.

Guest : Haha merci beaucoup !

Oroszlan : Salut :p . Merci beaucoup, c'est tout gentil :3 . J'ai adoré écrire les descriptions, je suis ravie qu'elle t'ait plu ! Ps : Je n'aime pas les "sales gosses" non plus, sauf les miens, ils seront les plus beaux :)).

Feather889 : Oh, comment c'est pas sérieux comme comportement :O Mais merci beaucoup, c'est encore plus flatteur :3. Comme tu le vois pour moi, tout va bien, et je ne compte pas m'arrêter ! Merci beaucoup, c'est vraiment adorable, tout plein d'amour sur toi :3.

Fanakeh : Voilà la suite, le chapitre tant attendu x)). J'espère vraiment qu'il conviendra à tes attentes, et qu'il t'apportera du soutien dans ta rentrée scolaire :p (tu es en vacances toi aussi? :)) ) BISOUS

PerigrinTouque : Merci beaucoup, c'est vraiment adorable, c'est ce genre de commentaires qui donnent envie de continuer ! Je mets beaucoup d'énergie, de coeur (de nuit aussi...) dans ce que j'écris, et quand tu parles d'écriture mature, c'est vraiment un soulagement. A une prochaine, merci encore !

Anaya1998 : Merci beaucoup :3. Haha, Erwin n'est pas fait pour être aimé, ça tombe bien ! En tout, voici la suite, à bientôt :p

Pouuf : Salut :)) Merci beaucoup, c'est gentil :3. On n'a pas beaucoup vu Hansi, mais rassure toi, elle ne devrait plus tarder... ;)