Salut à toutes !

Vacances or not ? Moi, ce sera en août ! J'espère pouvoir en profiter pour écrire comme je le souhaite ! Parce que ce ne sont pas les idées qui manquent, loin s'en faut même, mais plutôt le temps ! Enfin, que voulez-vous, c'est ça la vie d'artiste !

Bref, trève de bavardages, place au chapitre suivant et vraiment, cette fic, c'est du n'importe quoi.

EN BARRE.

ET JE NE REGRETTE RIEN !

A vos risques et périls, donc !

Bisooous on se retrouve en fin de chapitre, comme d'hab !

ENJOY !


Lorsque Kagami rentra au Love Hotel, après presque une heure de course, il comprit rapidement que sa petite balade ne passerait pas inaperçue. En effet, il avait espéré pouvoir être de retour avant que les autres n'émergent. Il s'était même carrément levé à l'aube pour s'en assurer, mais malheureusement pour lui, Midorima et Akashi semblaient très matinaux également. Le rouge et le vert discutaient tranquillement à table, encore en pyjama (robe de chambre rouge satinée, avec jabot pour Akashi, ce qui le faisait ressembler à un MAC, à vrai dire), devant un bol de café (au lait parce que faut pas déconner non plus, ce sont encore des ados !). Ce fut d'ailleurs Midorima qui l'accueillit en premier, avec toute la bonne humeur qu'on lui connaissait :

« Hé toi ! D'où tu viens, comme ça ? »

Dire que Kagami pensait juste regagner discrètement sa chambre, ni vu, ni connu, se changer et faire comme s'il venait de se lever... et bien c'était raté. Car on venait de le surprendre tout habillé. Baskets encore aux pieds. Autant dire que niveau furtivité, on repassera... Heureusement, il avait eu le temps de planquer en vitesse son détecteur de métaux, sans se faire prendre...

« J'espère que tu n'as pas découché ! » L'enguirlanda presque le vert...

… qui n'était absolument pas crédible avec son bonnet de nuit à motifs en forme de lune encore vissé sur la tête...

« Bien-sûr que non ! Ca va pas ou quoi ? » Se défendit le rouge... sans grand succès.

« Alors que faisais-tu dehors à une heure aussi matinale ! Ne me dis pas que... tu t'es levé tôt exprès pour aller courir ! Parce que ce serait EXTREMEMENT déloyal ! Nous somme en vacances, interdiction de s'entraîner ! »

Et Midorima serait intransigeant sur ce point ! Pas question que Kagami en profite pour prendre l'avance sur lui, sportivement parlant, en continuant faire son footing journalier ! Ils étaient tous au repos, toute forme d'entraînement, même détournée, était donc parfaitement exclue ! Et Kagami ne pouvait nier qu'il avait couru, mais pas pour les raisons que l'adjudant Midorima pensait... Conscient qu'il ne pouvait lui dire la vérité, Kagami improvisa donc une excuse.

« Mais c'est pas c'que tu crois ! J'étais sorti... en ville ! »

« Pourquoi faire ? La ville la plus proche se trouve à une dizaine de kilomètres, BAKA ! » S'excita le vert en faisant des moulinets avec les bras.

Ce qui, dans son pyjama de papi, blanc à rayures verticales bleues, le faisait passer pour un de ces vieillards aigris par la vie...

« JE SAIS MAIS JE VOULAIS VOUS FAIRE PLAISIR EN VOUS RAMENANT DES PÂTISSERIES POUR LE PETIT DEJEUNER ! »

« AH OUI ? ET ELLES SONT OU TES FAMEUSES PÂTISSERIES ? PARCE QUE JE NE LES VOIS NULLE PART ! »

« C'EST NORMAL, PUISQU'ILS N'EN AVAIENT PLUS ! »

« C'EST CA ! AVOUE PLUTÔT QUE TU N'AS PAS PU T'EMPÊCHER DE LES DEVORER SUR LE CHEMIN DU RETOUR, ESPECE DE GROS SAC ! » Le houspilla Midorima, qui grimaçait et se tortillait à présent comme un singe.

« N'IMPORTE QUOI ! TU M'AS CONFONDU AVEC MURASAKIBARA OU BIEN ? »

« Pâtisseries ? » Fit une voix familière.

Et pas celle d'Akashi, décidément imperturbable, lorsqu'il consultait l'indice Nikkei de la Bourse, dans le journal du matin.

Il s'agissait en réalité de Murasakibara. Evidemment, l'évocation de nourriture n'était pas passée inaperçue aux oreilles du géant violet.

« Kagami était sorti, sans rien dire à personne, pour nous ramener des pâtisseries... mais il n'a rien trouvé... ou plutôt, il les a toutes mangées ! Quel égoïsme ! Il aurait pu prévenir qu'il se rendait en ville, je lui aurai demandé de me rapporter mon objet chanceux du jour ! »

« Oi ! J'suis pas ton larbin, va chier ! »

« Hmpfff... Heureusement, j'avais anticipé les conséquences de la distance entre la ville et l'hôtel, en consultant les prédictions d'Oha Asa pour la semaine entière, juste avant de venir ici. »

Ok génial, mais Midorima avait-il conscience que tout le monde (à part lui, naturellement...) s'en foutait ?

« Vraiment ? J'ignorai que c'était possible. Il me semblait que leurs prédictions étaient journalières uniquement. »

Ah ben non, pas tout le monde, en fait. Akashi semblait s'y intéresser aussi. Mais bon, lui c'était par politesse.

« C'est exact, mais depuis deux mois, ils ont sorti une application internet qui permet de consulter à tout moment et en avance les prédictions. On n'arrête pas le progrès ! » Félicita Midorima.

Et il se félicita aussi un peu quand même, au passage, d'avoir pensé à installer et à consulter cette application à l'aéroport. Parce qu'ici le réseau était un peu... fluctuant. C'était le moins que l'on puisse dire... Midorima avait sa propre théorie à ce sujet, mais bien entendu, tout le monde se foutait... de l'entendre, justement. Apparemment, ça aurait quelque chose à voir avec des ondes magnétiques et le sable... Kagami n'avait pas trop suivi les explications du verts, lorsque celui-ci avait raconté cela à Kise, hier soir avant d'aller se coucher, parce que le mannequin se désespérait de voir que son téléphone ne captait plus rien. Et le fait que ce dysfonctionnement soit dû au vol plané que l'objet avait fait sur la plage, n'avait effleuré l'esprit de personne...

… Ah oui, mais de toute façon, le téléphone de Kise n'était pas le seul à avoir perdu la boule. Les autres portables aussi déconnaient à plein tube, si bien qu'aucun des Skittles n'avait réussi à prévenir ses parents de leur arrivée, par ce biais. Il avait fallu qu'Igor (le Majordome chelou), sorte un vieux téléphone à CADRAN (poussiéreux, une véritable antiquité...) pour qu'ils puissent appeler leurs familles. Et croyez-moi, pour des jeunes nés à la fin des années quatre-vingt dix, cet objet relevait de la science fiction.

Tout comme son fonctionnement, d'ailleurs. Par chance, il se trouvait que Midorima en avait déjà possédé un en guise d'objet chanceux et le binoclard les avait donc briefés sur l'utilisation du cadran à faire tourner pour composer les numéros. Il avait quand même fallu expliquer à Aomine trois fois comment faire et au final, il avait abandonné, laissant à Momoi le soin de prévenir ses parents, qui préviendraient la famille du bleu en retour.

En parlant d'Aomine, vous ne serez sans doute pas surprises d'apprendre qu'il fut le dernier à émerger, puisqu'après Midorima et Akashi, Kise, Kuroko, Momoi et Murasakibara suivirent dans la foulée.

Si Momoi était rayonnante, on ne pouvait pas en dire autant du mannequin de service, en revanche. Le malheureusement Kise arborait un cocard collection printemps-été aux sous-tons violacés du plus bel effet. Quant à Kuroko, ses cheveux s'étaient surpassés cette fois. Le fantôme avait toujours eu une crinière assez indomptable le matin, mais là, il ressemblait à s'y méprendre à un Super Saiyan en pleine crise identitaire.

Midorima servit un café bien serré au blond qui chouinait sur le fait qu'il était à présent « défiguré ». Il ne fallait pas exagérer, mais effectivement, il était quand même bien amoché.

« Qu'est-ce qui s'est passé Kise ? Le miroir du plafond t'es tombé sur le coin de l'œil ? » Demanda Kagami, sans animosité, mais pince sans rire quand même.

« C'est du maquillage ? » Interrogea à son tour naïvement le géant violet.

« Gnaaaa ! C'est à cause d'Aominecchi ! »

Oula qu'est-ce que cet énergumène avait encore fait... ? Kagami fronça les sourcils instinctivement et Momoi s'agita sur sa chaise, comme si elle voulait foncer aux toilettes.

« Ca ne m'étonne pas ! Voici la raison pour laquelle je ne dors plus avec Dai-chan depuis que j'ai huit ans ! Il a fait tomber ma dernière dent de lait de la même manière ! »

Mais de quoi parlait-elle ? Après tout, à partir d'un certain âge, il est normal pour filles et garçons de ne plus partager le même lit. Mais peut-être que pour des voisins et amis d'enfance, cette règle ne s'applique pas réellement...

« C'est-à-dire ? » S'enquit Akashi, en relevant la tête de son journal.

« Mais enfin, vous ne vous souvenez pas ? Déjà à Teiko, c'était le même désastre lors des voyages scolaires ! » Intervint Midorima, qui savait exactement à quoi faisaient référence ses deux amis.

« Ohhhhhh tu parles de CA ? » Compris brusquement Murasakibara.

« Quoi, Aomine est somnambule ou un truc du genre ? » S'intéressa Kagami.

« Presque. En réalité, lorsqu'il est plongé dans un sommeil profond, Aomine a tendance à bouger. »

« Ah. Mais qui ne le fait pas ? Ca n'existe pas les gens qui restent immobiles comme des morts, toute la nuit... »

Le vert se racla fort peu discrètement la gorge pour signifier son désaccord.

« Mouais, bon ok, en dehors de Midorima qui est, de toute évidence un vampire, ça doit bien vous arriver de bouger pendant votre sommeil, non ? Je veux dire... c'est un truc naturel... »

« Ah bon ? Midorima-kun est un vampire ? J'aurai plutôt parié sur Akashi-kun, personnellement. »

« Mais tu ne comprends pas Kagamicchi ! Aominecchi est pire qu'une tornade ! Il envoie valser tout ce qui se trouve à portée de ses bras ou de ses pieds, quand il dort ! Et en l'occurrence, il s'agissait de moi cette fois ! »

« Suffit de l'enchaîner, comme Murasakibara dans ce cas. Pas de quoi en faire tout un foin. » Objecta le rouge, en haussant des épaules.

Mais bon... ce serait tout de même assez étonnant que personne n'ait envisagé cette éventualité avant.

« Ca ne sert à rien, penses-tu ! Nous avons déjà essayé ! Mais cet idiot trouve toujours le moyen de se détacher ou de se contorsionner jusqu'à se libérer ! » Expliqua Midorima.

« Ah oui... c'est problématique, alors. Hmm... peut-être qu'il cauchemarde ? Vous avez déjà essayé de le réveiller ? »

« Surtout pas, malheureux ! D'abord, son sommeil est vraiment trop profond pour un être humain. Il tient davantage de celui du paresseux ou du chat et de plus, dans l'hypothèse où nous parviendrions à le réveiller, ce dont même un tremblement de terre ne serait pas capable, cela pourrait s'avérer très néfaste pour sa santé et son équilibre psychique. Cela engendrerait une rupture assez nocive pour causer des séquelles irréversibles. »

« Et puis, connaissant Dai-chan, il ne cauchemarde certainement pas ! S'il rêve de quelque chose, c'est sûrement à caractère érotique ! » Bouda un peu la rose.

« Voire carrément pornographique. » Acheva Kuroko.

« Hmm... il n'a rien tenté de sexuel hier soir, pourtant. » Les rassura immédiatement Kise.

« T'es p'têtre pas son style. Parait qu'il est plus branché grosses poitrines. »

« Que tu es naïf mon petit Kagamicchi. » Ricana un peu Kise, en avalant une lampée de café. « Sache, pour ta gouverne, que je suis le style de tout le monde ! C'est ça, mon super pouvoir ! Tout comme Kurokocchi a peu de présence, Momoicchi est douée avec les statistiques et Akashicchi a son Emperor Eye ! »

« Vraiment ? Je croyais que ton truc spécial à toi, c'était ta capacité à copier n'importe quel mouvement... »

« Ahahaha ! Et tu crois que ce don me vient d'où, justement ? C'est le fruit de longues heures de cat walk sur les podiums ! »

« Heu ok... en tous cas, tu risques pas d'en refaire avant longtemps, vu la taille de ton œil au beurre noir... »

« Vilain Aominecchi ! La seule solution, c'est de dormir par terre, mais c'est mauvais pour le dos, alors j'ai préféré sacrifier mon beau visage. »

« Tiens Kise-chin, pour te consoler. » Fit Murasakibara, en lui tendant une barre chocolatée protéinée. (qui n'était évidemment pas issue de sa réserve personnelle, faut pas déconner non plus !)

« C'est complètement stupide, mais digne de toi Kise-kun. Tu as sacrifié ton outil de travail, ton visage, plutôt que ta colonne vertébrale. » Ajouta Kuroko monolithiquement.

« Mais Kurokocchiiiiiiiii ! Je n'avais pas le choix ! » Pleurnicha le blond. « En tous cas, il est hors de question que je retourne dormir avec lui ce soir ! Je tiens à garder mon dernier œil intact ! »

« Ne t'en fais pas, Ki-chan, avec un peu de fond de teint et d'anti-cernes, on n'y verra plus que du feu ! » Lui sourit Momoi, prête à jouer les apprenties maquilleuses sur son camarade.

« Cependant, Kise a raison. On ne peut pas le renvoyer au casse-pipe ce soir. Ce serait trop cruel. Même pour lui. Et comme il n'y a pas assez de lits libres, il faut que quelqu'un se dévoue pour le remplacer. »

« Puisque c'est ton idée, Mido-chin, tu devrais y aller. Montre l'exemple. »

« HORS DE QUESTION ! » Eructa le vert. « Je risque de commettre un homicide, jamais je n'aurai la patience de Kise ! Et puis, j'ai déjà bien assez à faire avec toi, grand dadais !»

« Hmm... dans ce cas, je suppose que Kagami-kun pourrait dormir avec Aomine-kun... »

« HEIN ? » Firent tous les Skittles en cœur. Plus Kagami.

« Kagami-kun aussi bouge dans son sommeil. »

« N'importe quoi ! »

« Si, je t'assure. En fait, on dirait même que tu dribbles. »

« What the fuck ? »

C'était bien la première fois qu'on lui disait ça et c'était un peu gênant de l'apprendre de la sorte, devant tout le monde.

« Même dans ton sommeil, tu penses toujours au basketball, Kagami-kun. »

« Je vois, tout s'explique. » Renifla hautainement Midorima. « J'ai toujours pensé que cet imbécile heureux de Kagami nous avait surpassés à cause de ses sauts, mais en réalité, il triche ! Il s'entraîne même pendant qu'il dort ! C'est la raison de sa force ! »

« Gnaaa c'est bizarre que tu dises ça Kurokocchi, parce qu'en y réfléchissant bien, j'ai l'impression que c'était aussi ce que faisait Aominecchi... Ses mouvements ressemblaient à s'y méprendre à ceux qu'il exécute sur le terrain ! » Réalisa soudainement le mannequin.

« Cela ne m'étonne pas. Aomine-kun est aussi idiot que Kagami-kun, alors ça paraît logique. »

« Oi ! M'insulte pas en me comparant à ce débile, alors que j'suis juste à côté pour entendre !»

« Mais c'est la vérité Kagami-kun, toi et Aomine-kun, vous avez beaucoup de points communs »

« Nous n'avons rien à perdre dans ce cas. Dès ce soir, Kise échangera donc sa place avec Kagami. » Trancha Akashi, en bon chef de bande.

« Mais ? J'ai même pas mot à dire ? » Se scandalisa le tigre.

« Avec un peu de chance... leurs dribbles respectifs s'annihileront. Ou alors ils s'assommeront mutuellement, mais dans les cas, nous aurons la paix. » Hypothétisa Midorima.

« Hey ! J'suis pas votre cobaye, bordel ! Kuroko n'a qu'à aller pioncer avec lui, c'est son ancienne ombre après tout ! Et je ne l'ai pas empêché de dormir apparemment, alors il est peut-être immunisé ! »

« Mais c'est parce que toi, tu ne donnes pas de coups dans ton sommeil, Kagami-kun. Tu te contentes juste de gigoter comme un asticot. »

« C'est sans doute une réaction psychosomatique, liée à un conditionnement. » Théorisa le vert.

« Ca devrait bien se passer, Kagamicchi ! Enfin, tant que vous ne rentrez pas dans la Zone, je suppose... »

« Super... » Soupira le rouge...

… que cela arrangeait bien, en fin de compte ! Puisque non seulement, cela lui donnait une bonne excuse pour enfin voir le piercing d'Aomine sans se faire repérer, mais en plus, il allait également pouvoir « coucher » avec lui, d'une certaine manière. Tout bénef, donc !

Et en parlant du loup, on en voyait la queue. Enfin, pas celle que Kagami voudrait, mais c'était déjà mieux que rien. Aomine venait de se lever, baillant aux corneilles, à s'en décrocher la mâchoire, tel le fauve languide qu'il était. La bretelle de son débardeur avait décidé de se faire la malle, glissant négligemment sur son épaule, pour mieux en dévoiler la rondeur caramélisée. Le brun avait également une main dans son caleçon, peut-être pour s'assurer que son jeu de quilles était bien en place et que ses testicules n'avaient pas décidé de faire une partie pétanque avec son pénis pendant la nuit.

« Keskiya à bouffer ? J'ai la daaaalle ! »

Du Aomine tout craché, en somme. Guidé par son estomac qui criait famine, il avait réussi au prix d'efforts incommensurables à s'extirper hors du waterbed. Ce truc avait un peu filé le mal de mer à Kaga pour être honnête et c'était assez bizarre, parce qu'il avait pourtant l'habitude de faire du surf et même du bateau à L.A. Mais bon, à en croire Kuroko, l'américain avait eu la bougeotte cette nuit, accentuant sans doute la désagréable sensation de ballottage.

« Dai-chan ! Va t'habiller ! » Le gronda sa mère de substitution.

« Lâche-moi Sats... BWAHAHAHA ! Tetsu, c'est quoi cette coupe de cheveux ? »

« Ne t'en fais pas Kurokocchi, j'ai un baume MI-RA-CU-LEUX pour dompter les tignasses rebelles ! »

« Ohhhhhh je pourrais te coiffer Tetsu-kun ? Dis oui, dis oui, dis oui, dis ouiiii ! »

« Si tu veux, Momoi-san. C'est sûrement à cause de l'électricité statique que mes cheveux ont décidé de prendre leur indépendance. » Se défendit mollement le fantôme, en louchant sur sa toison en bataille.

« C'est vrai. Cela expliquerait pourquoi tous les appareils et surtout ceux qui émettent des ondes électromagnétiques sont déréglés. » Intervint Akashi en lâchant son journal.

« D'ailleurs, le réseau n'est toujours pas revenu ? » S'inquiéta Kise. « J'ai un shooting photo prévu mardi prochain et je voudrai savoir s'il est bien maintenu et surtout, où il aura lieu... »

« Et pourquoi ne pas en improviser un ici ? Cela ferait une bonne publicité pour l'établissement. » Proposa Akashi.

« OH ! Merveilleuse idée, Akashicchi ! On pourrait tous poser ensemble et en plus, ça nous ferait de super souvenirs de vacances ! »

« Heu... excusez-moi de ruiner vos plans, mais vu le genre d'hôtel dont il s'agit, ça risque de virer au photoshoot pervers pour un de ces magazines de charme qu'Aomine affectionne tant... »

« Nous ne sommes pas obligés de poser avec des godemichets, Kagami-kun. »

« Ou alors, peut-être qu'en les arrangeant en une jolie pyramide, ça pourrait passer... ? » Fit Momoi.

« De toute façon, je dois passer en revue ce qui doit être changé, alors prendre des photos en l'état ne serait pas très utile. Mais nous pouvons toujours en faire de la plage et des environs, puisque cela ne changera pas, a priori. » Poursuivit le chef des Gremlins.

« Oh vraiment, Aka-chin ? C'est ça que tu vas faire aujourd'hui ? Tu ne veux pas venir te baigner avec nous ? Ca a l'air chiant ton truc... »

« Mais je dois le faire, c'est la raison de ma présence ici. Vous n'avez qu'à profiter de la mer de votre côté et je vous rejoindrai certainement en fin de journée, si j'ai le temps. »

Décidément, il serait peut-être temps qu'Akashi apprenne un péter un coup. Et ailleurs que dans des draps de soie, bien entendu...

« Wow ça a l'air vachement moins cool que je ne le pensais d'être un gosse de riche, en fait ! Tu peux pas demander à domestique de le faire à ta place ? »

« Non, Aomine. Père compte sur moi. »

« Ca craint pour toi. Enfin bref, en attendant, moi, j'ai toujours faim ! Vous êtes vraiment des rats ! Vous auriez pu m'attendre avant de tout bouffer ! »

Et un regard accusateur se posa sur Murasakibara. Mais pas longtemps, puisque le géant disposait de sa réserve personnelle. De plus, il n'était pas le seul à être doté d'un trou noir à la place de l'estomac. Et justement, devinez qui avait encore la bouche pleine et une moitié d'omelette fumante dans son assiette ?

« Oi Bakagami ! Ça te suffit pas d'être responsable de la famine dans le monde ? Il faut aussi que tu causes la mienne ? »

« T'avais qu'à te lever plus tôt au lieu de larver sous tes draps, Ahomine ! »

« Ouais, bah, j'y peux rien si j'ai pas réussi à dormir beaucoup hier soir ! J'ai entendu quelqu'un se balader avec des chaînes dans l'hôtel ! J'suis sûr que c'était le fantôme dont je vous ai parlé en arrivant, mais personne ne veut jamais me croire ! »

« C'est parce que tu dis toujours beaucoup de bêtises, Aomine-kun. »

« Son ratio est même de 90,6 % ! » Calcula rapidement Momoi, et de tête !

« Un fantôme ? Allons bon... c'était certainement Murasakibaracchi qui s'agitait dans son lit ! »

« Nan, nan, je vous assure qu'il se promenait dans l'hôtel ! Le bruit se déplaçait et il ne venait pas du tout de la chambre de Midorima. »

« Et alors ? Ca ne veut rien dire, peut-être que Murasakibara-kun a trouvé un moyen de se détacher. »

« Je ne pense pas, quand je me suis réveillé ce matin, il était encore endormi et enchaîné au montant du lit. Et je l'aurai senti s'il s'était levé tout de même ! Il est loin d'être discret... »

« Ben voyons ! Avec tes boules quiès, ton bonnet de nuit de grand-mère sur la tête et sans tes lunettes, une météorite pourrait s'écraser à deux kilomètres d'ici, que tu penserais qu'il s'agit juste d'un balle de tennis qui s'est perdue dans le ciel ! »

« Laferme, Aomine ! »

« Du calme... moi aussi, j'ai entendu un truc hier soir... Pour une fois, Aomine ne raconte pas de crack » Fit Kagami. « Mais j'ai pas pu me lever pour vérifier de quoi il était question, parce que j'étais coincé dans ce foutu matelas à eau ! »

« Dis plutôt que tu avais trop peur pour aller voir, Kagami-kun. »

« Oi ! »

... Mais c'était la stricte vérité, en même temps...

« En tous cas, s'il y a vraiment un revenant ici, ce dont je doute personnellement, il va falloir qu'Akashi-kun s'en débarrasse, avant que des touristes ne débarquent. » Expliqua Momoi.

« Je vais ajouter cela à la liste des contretemps à examiner. » Répondit tout simplement leur ancien capitaine, que rien ne semblait pouvoir déconcerter.

Un fantôme ?

Pas de problème.

Un ancien baisodrome ?

Pas de problème.

Pas de réseau ?

Pas de prob... ah si, tiens.

« Mais le plus urgent est de trouver comment réparer cette panne de réseau ou du moins, de la localiser. »

« J'pense pas qu'il s'agisse d'une panne. » Objecta Aomine. « Parce qu'hier soir, je me souviens que mon téléphone déconnait à plein tube, alors, j'ai chouré celui de Midorima pour vérifier s'il débloquait aussi, et en fait non. Enfin, pas tout de suite, quoi. Du coup, j'ai pu surfer un peu sur le net avant d'aller me coucher. »

« Comment ça, « pas tout de suite » ? Qu'as-tu fais avec mon téléphone, misérable ? »

Et comme cette question était purement rhétorique, Midorima s'empressa de dégainer son téléphone pour constater par lui-même l'ampleur des dégâts occasionnés. Le moins que l'on puisse dire, était qu'il ne fut pas déçu du coup d'oeil. En effet, son écran était bloqué sur la page d'accueil « BIG_ » affichant des poitrines aussi rebondies que factices, agrémentées d'énormes tétons violets, dignes de vaches laitières !

« ASSASSIN ! N'as-tu pas honte !? Tu as détraqué mon téléphone en téléchargeant du contenu frauduleux dessus ! »

« Relax, j'en savais rien, moi ! Et puis, si ça peut te rassurer, le fichier sur lequel je suis tombé n'était même pas un porno lesbien avec des gros nibards, mais juste un film bizarre avec des gros russes qui jouaient avec leur caca... »

« MAIS JE M'EN FOUS ! EN QUOI EST-CE SENSE ME RASSURER ? »

« Bah j'ai été puni, quoi. Et ça me servira de leçon, tout ça, tout ça... »

« BIEN-SÛR QUE NON IMBECILE, JE SUIS CERTAIN QUE TU VAS RECOMMENCER, DES QUE TU EN AURAS L'OCCASION ! »

« Tant qu'il n'y aura plus de réseau, je pourrai pas, donc comme ça, le problème est réglé et arrête de crier, ça me fait mal aux oreilles... » Se plaignit Aomine en se curant nonchalamment le tympan avec son auriculaire.

Dont il parvint à extraire une petite boulette de cérumen.

Sur laquelle il souffla, l'envoyant valdinguer droit sur Midorima.

Qui frôla la crise cardiaque. Ou la crise de nerfs, difficile à dire avec certitude.

« Et puis, ça t'apprendra à choisir un mot de passe un peu plus safe ! » Continua Aomine, comme pour enfoncer le clou.

« Je parie que c'est « JAIMELESFAUCONS ! » Ricana un peu Kise.

« Ou... « JESUISUNECAROTTE » ! » Proposa Kuroko.

« Nan, c'était juste « 777 », comme la roulette du casino. »

Et accessoirement, comme la date d'anniversaire du vert, mais naturellement, personne ne pensa à ce détail...

« Au début, j'avais pensé au chiffre « 13 », puis je me suis rappelé que dans certaines cultures, il paraît que ce nombre porte malheur. Alors j'me suis dit que Midorima prendrait jamais le risque de le choisir comme mot de passe. »

« C'est étonnamment ingénieux de ta part, Aomine-kun. »

« Et ouais, z'avez cru quoi ? Y en a là-dedans ! » Sourit Aomine en désignant son crâne.

« Uniquement quand il est question de trouver un moyen de regarder du porno, cela dit... »

« Oi, tu peux parler toi ! T'es exactement pareil avec la bouffe ! » S'emporta Aomine, dont les tripes se tordaient de faim.

Alalala s'il savait ! Il n'y avait pas que la nourriture qui intéressait Kagami. Qui s'était tout de même tapé presque vingt bornes au pas de course pour dégoter un détecteur de métaux, dans le but de trouver le piercing d'Aomine... Alors niveau obsession malsaine, le brun pouvait clairement repasser, tant celle de Kagami se posait là. Pépère, à la cool.

Mais parce que Kagami était un nice guy à la base et surtout, parce qu'il avait envie de marquer des points dans le cœur d'Aomine (si tant est que ce dernier en possède réellement un, et bonne chance pour le prouver...), le rouge lui fit gracieusement don de son omelette. Ou plutôt de ce qu'il en restait. Ce qui était tout de même suffisant pour nourrir quatre personnes (hors Murasakibara).

« Et donc, tu as une idée concernant cette panne de réseau, Akashi-kun ? »

« Le téléphone à cadran fonctionne ici, il se semblerait que seuls les appareils électriques soient impactés. Il faudrait donc, comme je le disais, trouver la source de ce désagrément. Car si cette panne se prolonge, elle pourrait avoir une incidence négative sur le taux de satisfaction des futurs clients de l'hôtel. »

« Certes, mais au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous sommes loin d'être des ingénieurs spécialisés en télécommunication... » Se lamenta Kagami. « Donc, même si par un coup de bol monstrueux on arrivait à localiser l'origine de la panne, il n'est pas dit qu'on parvienne à la réparer... »

« L'ennui, c'est qu'on ne sait même pas où chercher... et effectivement, nous n'avons aucun outils pour rétablir le bon fonctionnement du réseau... Raaaaaahh pourquoi c'est si compliqué ? » Abdiqua à son tour Kise, en s'arrachant les cheveux, tandis que Kuroko lui tapotait dans le dos gentiment.

« Procédons méthodiquement. Nous pourrions commencer par nous séparer en deux groupes... » Commença Midorima.

« Comme dans les films d'horreur... » Commenta machinalement Murasakibara.

« SUPER IDEE ! Genre le groupe de ceux qui survivent et celui de ceux qui crèvent... naaaaaaan je plaisante ! Il faudrait que certains d'entre nous cherchent la panne, pendant que les autres iront à la plage se la couler douce ! Naturellement, j'opte pour le second groupe ! » S'enthousiasma Aomine.

« Personne n'ira se mettre les doigts de pieds en éventail avant que ce satané réseau ne soit revenu ! » Hurla le vert, en frappant du poing sur la table pour se donner un peu plus de contenance. (et de crédibilité) « Bref, je disais donc... nous allons former deux groupes distincts. Le premier groupe aura pour mission de se rendre au village voisin pour vérifier l'état global du réseau et obtenir de l'aide. Pendant ce temps, le second groupe empruntera le chemin se trouvant derrière l'hôtel. Pendant que je cherchais le téléphone de Kise avec Aomine hier soir, j'ai remarqué qu'il y avait une immense falaise qui surplombait la mer. Je suppose que si nous parvenons à l'atteindre, nous devrions pouvoir capter un signal depuis cet emplacement. »

« Je ne suis pas sûr de comprendre où tu veux en venir Midorima-kun. »

« C'est vrai, quel intérêt de capter ce fichu signal, ce n'est pas ça qui va le faire revenir ici ! » Soutint Kagami.

« Hmpff... c'est pour... parce que... » Rougit le vert, en remontant nerveusement ses lunettes.

« Haaaaaaaaan le salop ! Il fait ça pour capter son Oha Asa pourri je parie ! » L'accusa Aomine, la bouche pleine.

« ARRETE DE ME POSTILLONNER DESSUS AHO ! »

« Non mais, d'accord, pourquoi pas ? Au moins, le second groupe de pourra consulter ses messages ! Et puis, si ça se trouve, on verra qu'il n'y a pas de signal là-bas non plus et ça voudra donc dire que la panne est généralisée. » Intervint Kise. « Dans le principe, je ne suis pas contre. Ca nous permettra de faire un état des lieux, en quelque sorte. »

« Merci Kise... ne reste donc plus qu'à former ces deux groupes. »

« On pourrait tirer à la courte paille. » Exposa Kuroko, en sortant une série de pailles de milkshake de différentes tailles.

« Il vaudrait mieux partir sur la base du volontariat. Gardons cette solution pour le cas où nous ne parviendrions pas à nous départager. » Rétorqua Akashi, à qui la décision finale revenait toujours. « Cependant, c'est à regret que je vous informe que je ne pourrai pas participer à cette expédition. Je dois absolument faire le tour de l'établissement aujourd'hui et écrire mon rapport pour Père. »

« Oui, c'est tout naturel, Akashi-kun ! Nous comprenons parfaitement, puisque c'était la principale raison de ta venue ici ! » Sourit Momoi.

« Pfff... c'est toujours les mêmes privilégiés qui se défilent... » Maugréa Aomine en terminant son omelette.

« Il faudrait désigner deux chefs de groupe aussi... » Précisa la jeune fille.

« Bonne idée Momoi. Alors, je me désigne en tant que responsable du groupe « FALAISE » et Kagami sera celui du groupe « VILLAGE », dans ce cas. »

« Oi et pourquoi ce serait Kagami !? »

« Parce que Kagami s'est déjà rendu au village, à pied. Pas plus tard que ce matin, d'ailleurs. Il est donc le mieux placé pour assurer cette expédition ! Alors ce n'est pas le moment de te lancer dans une guerre d'égo ! »

« Tsss... » Bouda le brun. « C'est pas juste, on voit les chouchous... »

« Ca te va, Kagami-kun ? »

« De toute façon, je n'ai pas le choix... » Fit-il en haussant des épaules.

« Bien. Donc, qui veut m'accompagner ? »

Grand silence.

« Personne ? »

Non, apparemment, personne ne voulait se farcir Midorima comme G.O. du Club Med...

« Dans ce cas, je me vois dans l'obligation de désigner d'office quelqu'un... Murasakibara ! Tu viendras avec moi ! »

« Hein ? Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ? J'en ai marre, j'suis toujours puni... »

« Ce n'est pas une punition, crétin ! »

« Ah bon ? Tu crois que quelqu'un aura oublié un paquet de chips sur la falaise ? Et que je pourrai le manger ? »

« Si tu en trouves un là-bas, oui, je te promets que tu pourras le garder. »

« Mais pourquoi avoir désigné Murasakibara-kun ? »

« Parce qu'il est grand et qu'il peut voir au loin, du coup. »

Et aussi parce que Midorima avait un PLAN impliquant le géant et sa grande taille, dans la droite lignée de cette idée, mais chuuuut c'est une surprise !

« Moi, je veux aller avec Tetsu-kun. » Exigea Momoi, en attrapant le bras du jeune homme.

« Et moi, j'ai aucune envie de me mettre à l'escalade ! »

« Kise, je te signale tout de même que le village se trouve à dix-sept kilomètres... alors fais ton choix en connaissance de cause. » Le dissuada subtilement Midorima.

« QUOIIII ? Si loin ? Mais je vais avoir encore plus mal aux pieds qu'en montant sur cette falaise ! »

« C'est toi qui vois. »

« Et bien c'est tout vu ! Je vous accompagne à la falaise ! »

« Moi, j'irai au village avec Kagami. Faut bien quelqu'un pour le surveiller et puis, j'ai besoin d'aller m'acheter des magazines cochons pour passer le temps, au cas où le réseau décide de ne pas revenir. » Indiqua à son tour Aomine.

« Et toi, Kuroko, que décides-tu ? »

« Hmm... »

Le fantôme fixa les deux fauves et il comprit que ces deux-là désiraient être seuls. Inconsciemment ou pas. Alors, il opta pour le premier groupe. Momoi se rangea à ses côtés en toute logique et les deux groupes furent ainsi formés.

« Y a comme un légerrrrrr déséquilibre, là, quand même ! » Rouspéta le tigre, coincé avec sa némésis. « Bande de lâcheurs ! »

« Prends bien soin de Dai-chan, Kagami ! N'oublie pas qu'il a besoin de faire une sieste et de manger toutes les trois heures, comme un petit n'enfant. » Se moqua un peu Momoi.

Mais un peu seulement, hein. Parce qu'il y avait une grande part de vérité à peine exagérée dans ses propos. En tous cas, Kagami se retrouvait donc maintenant avec Aomine sur les bras. Alors que c'était sur une autre partie de son anatomie qu'il aurait préféré l'avoir...

Et chacun retourna dans sa chambre pour se changer et enfiler une tenue un peu plus appropriée que des sous-vêtements ou un pyjama. Parce que la nuisette en satin de Momoi avait beau être particulièrement saillante, pas certain qu'elle soit recommandée pour un trek à travers... la jungle.

Oui, la jungle.

C'était LE détail dont Midorima avait oublié de leur parler. Ou plutôt, qu'il avait volontairement passé sous silence. Et apparemment, le vert avait tout prévu, concernant sa petite personne. Bottes d'aventurier, chapeau d'explorateur, saharienne sur les épaules malgré la chaleur et même des jumelles. (qui s'avéraient être assez idéalement l'objet chanceux du jour !) Sans oublier le litron de crème solaire acheté en gros et le pack d'eau fraîche. Il était vraiment paré pour se la jouer conquistador des temps modernes. A croire qu'il avait tout prévu, tout anticipé, même...

Ce qui était particulièrement effrayant. A peu près d'un niveau égal à celui d'un Akashi en colère, ce qui n'était pas une mince affirmation...

Et lorsque les deux groupes se séparèrent et que le premier pénétra dans la jungle, les subordonnés de Midorima la folle du désert firent la gueule, sentant fortement le poids de l'arnaque leur écraser les épaules. A vrai dire, même le placide Kuroko était à çaaaa de lui coller une Ignite Pass bien sentie dans l'estomac...

« Gnaaaaa Midorimacchi ! Pourquoi tu ne nous as pas dit qu'il y avait une jungle ici ? Si j'aurai su, j'aurai pas v'nu ! » Se tortilla Kise.

Ouais bon, il serait peut-être venu, en vrai. Mais avec autre chose que son SHORT DE BAIN et ses MOCCASSINS GUCCI ! (tel un Dylan de Koh Lanta)

« Ah ? Je n'en savais rien, je suis pourtant sûr qu'elle n'était pas là hier ! Elle a du apparaître pendant la nuit... » Répondit Midorima avec une belle voix d'hypocrite.

Et si Kise ou Murasakibara étaient définitivement assez naïfs pour croire à ce mensonge éhonté, ce n'était pas le cas du fantôme et de la rose.

« J'ai comme l'impression que ta panoplie d'explorateur n'est pas complète Midorima-kun, il te manque ton éléphant. Tu l'as laissé garé à l'aéroport ? » Se moqua Kuroko.

« Et où est passé ton fouet ? Tu aurais pu en prendre un dans une des armoires de l'hôtel, tu sais... » Termina Momoi en serrant les poings.

Mais à cet instant, le soleil se refléta dans les lunettes de Midorima, les faisant scintiller d'un sombre éclat, le faisant ressembler à un de ces méchants de dessins-animés qui préparent un sale coup...

« Oh Murasakibara, regarde, un Nerunerune ! Là, par terre ! »

« Où çaaaa ? » Répliqua mollement le géant, pas difficile à fourvoyer.

Suivant du regard l'index tendu par Midorima, qui désignait bel et bien un petit sachet coloré posé au sol., le géant se baissa innocemment. Fatale erreur ! Parce que le vert en profita pour lui grimper dessus pendant ce laps de temps et lorsque Murasakibara se redressa, Midorima était là, confortablement installé sur ses épaules et prêt à les guider.

Sous le regard choqué de ses comparses, bien entendu. (quoique pour Kuroko, c'est difficile à dire.)

« En route, mauvaise troupe ! Nous avons jusqu'à la tombée de la nuit pour mener à bien notre mission ! »

« Midorima-kun s'y croit vraiment trop. » Fit le fantôme en sirotant un milkshake.

« Ehhhh ? Midorin, qu'est-ce que ça veut dire ? Mukkun n'est PAS un éléphant ! » S'indigna Momoi.

« Bien-sûr que si, il a une énorme trompe ! Enfin, je veux dire... »

Non, non, ne dis plus rien Midorima, c'est mieux, sinon tu vas t'enfoncer davantage...

Et comme chacun le sait, un éléphant ça trompe énormément. Sauf dans le cas de Midorima, là, c'est lui qui se trompe énormément. Tout seul. Comme par exemple dans la direction à prendre... Bien que dans le cas présent, cela ne soit pas entièrement de sa faute. En effet, il choisit de confier une boussole et un détecteur de métaux à Kuroko et à Momoi pour les guider.

Et aussitôt, les deux instruments s'affolèrent de concert, indiquant des directions abracadabrantesques. Pas sûr que ce soit une bonne idée de suivre ces indications, même si l'intention était bonne.

« Un détecteur de métaux ? » S'étonna Kuroko, surpris que Midorima ait pu dénicher cela dans l'hôtel ou qu'il ait pu le glisser dans ses bagages sans se le faire confisquer à l'aéroport.

« Oui, je l'ai trouvé dans le hall d'entrée de l'hôtel. C'est sans doute le majordome qui l'a sorti, parce que je suis prêt à parier qu'il n'y était pas hier. »

« Hmm... laisse-moi deviner... Comme la falaise, c'est ça...? » Fit Kuroko, pas convaincu.

« Et moiiiiiiii je peux avoir un truc aussi pour nous aider ? » Demanda Kise, en sautillant sur place comme un gamin excité.

« Non. »

« Mais c'est pas justeuuuuhhhh Momocchi et Kurokocchi ont eu une boussole et un détecteur, eux ! »

« Tiens. » Décréta alors Midorima en défaisant son foulard. (oui, il a vraiment la panoplie COMPLETE!)

« Un foulard ! Suppperrrr fashion ! Il est assorti à mon short en plus ! Mais... à quoi ça sert ? »

« C'est pour te bâillonner. »

« Ouiiiiiiiiin ! Tu es méchant Midorimacchi ! »

Et en terme de méchanceté, sur l'échelle de Kise Midorima se trouvait juste entre Kasamatsu-senpai et cette racaille d'Haizaki. Kuroko et Momoi froncèrent les sourcils, bien décidés à se défaire de leur tyran, dès que l'occasion se présenterait.

Au moins et même s'ils avaient plus de chemin à parcourir, Aomine et Kagami étaient tranquilles, eux. Ils n'allaient pas risquer leur peau dans une jungle humide et hostile. Midorima brandit sa machette pour leur frayer un passage et il leur apprit même qu'il avait dégoté cet instrument de taillade dans l'un des placards du love hôtel, à la surprise générale...

Et Kuroko regretta que le vert ne lui ai pas confié cette lame, parce qu'il se serait fait un PLAISIR de la lui planter entre les omoplates...


Du côté de la panthère et du tigre, Kagami n'était guère mieux loti. En effet, Aomine ne faisait que râler.

Alors Kagami l'avait menacé de le planter là, sur le bord de la route (sur laquelle il n'avait pas vu le moindre véhicule passer depuis qu'ils avaient quitté l'hôtel, donc autant dire que pour faire du stop, c'était un peu MORT...) et Aomine avait arrêté.

Mais comme il était définitivement impossible pour le brun de s'arrêter de parler, il s'était mis à chanter.

Faux.

En comptant les kilomètres.

« Douze kilomètres à piiiiied çaaaaa uuuuuuse, çaaaa uuuuuseuhhh ! Douze kilomètres à piiied çaaaa useeeuh les souliiiiiiers ! »

Allez plus que cinq kilomètres à tenir...

La bonne nouvelle, au moins, c'est que le brun était TORSE NU. Et que Kagami avait pu confirmer sa théorie selon laquelle, ce n'était pas là que se situait son mystérieux piercing. La mauvaise nouvelle, en revanche, c'est qu'Aomine se traînait. Genre, littéralement. Et que, par conséquent, il se trouvait derrière Kagami, ce qui ne permettait pas au rouge d'admirer le torse impeccable de son rival. A moins de marcher à reculons, mais la route n'étant pas droite, ni lisse, c'était fortement déconseillé.

« Putain, mais ferme-la ! T'as même pas de souliers, en plus, vu que tu marches pieds nus comme un clodo ! »

Et avec son slip rouge en prime, Aomine ressemblait à Mowgli. Enfin, la version sexy, hein ! Kagami se sentait un peu comme Sher Khan à cet instant précis. Il avait l'écume aux lèvres, ne désirant rien de plus que pouvoir en croquer un morceau et il savait même déjà sur quelle partie de son anatomie jeter son dévolu.

« Ouais, j'avoue, t'as raison LOL ! Donc... Douze kilomèèèètres à piiiiied, çaaaa use, çaaaa useuhhh ! Douze kilomètres à piiiied, ça uuuuuseuhhh la plante des piiiiiiieds ! »

« Tais-toi ! Juste... ferme ta putain de gueule ! »

« D'accord. Mais à une condition. Je veux que tu me portes sur ton dos, parce que le bitume me brûle les panards. Et ça fait mal, en plus. »

« Et puis quoi, encore ? T'avais qu'à prendre des chaussures ! On n'a pas idée aussi de sortir pieds nus ! »

« Mais j'voulais voir si je pouvais bronzer sous les pieds ! »

« Pour ça, encore faudrait-il que cette partie soit exposée au soleil, dickhead ! »

« De toute manière, ça ne change rien ! Je voulais pas mettre de tongs car je déteste avoir des marques de bronzage ! »

« De toute façon, tu vas en avoir ! C'est inévitable, avec un maillot de bain ! »

« Bah ouais je sais, c'est pour ça que j'compte pas l'garder. »

…!

Kagami manqua de s'étouffer avec sa salive là. Et il était à peu près certain qu'il venait même de baver sur la chaussée en fusion. Ah mais si Aomine comptait bronzé à OUALP, ça changeait complètement la donne ! Plus besoin de détecteur, dans ce cas-là ! De toute façon, Kagami n'était même pas certain qu'il serait parvenu à s'en servir.. Alors, ça l'arrangeait plutôt bien cette affaire. Si ce n'était que tout le monde allait voir SON Daiki offert au soleil.

Et qu'accessoirement, Akashi risquait d'être moyennement d'accord. Manquerait plus que le brun se retrouve en tenue d'Adam sur un panneau publicitaire, suite au petit shooting que Kise souhaitait improviser et là, ce serait le pompon sur la Garonne ! Jamais le rouge ne leur pardonnerait. Que ce soit son côté psychopathe, ou son côté moins psychopathe, d'ailleurs. Piquant un fard à la seule évocation d'un Aomine nu, Kagami tenta de se ressaisir, en chassant toute idée perverse de son cerveau déjà gravement atteint. Ce qui n'était pas une mince affaire, croyez-le bien.

« Tu ne connais donc pas le mot pudeur ? »

« Si, mais je crois qu'il a été inventé par les gens trop moches pour oser se montrer ! Ca leur fait une bonne excuse pour aller se planquer, si ça reste une vaste hypocrisie ! »

« Pfff... n'importe quoi ! »

« Mais, si, tu sais que j'ai raison ! C'est le prétexte idéal derrière lequel se cacher, quand on ne s'assume pas ! On fait comme si on ne voulait pour pas gêner le regard des autres, mais la vérité, c'est qu'un beau corps n'est jamais dérangeant pour personne. Quand un corps est beau, il n'a rien d'offensant, ni même d'outrageux, c'est juste un plaisir à regarder ! Et il n'y a aucun mal à cela ! C'est pourquoi, je pense qu'il ne faut pas hésiter à se montrer, quand on a la chance d'avoir un corps parfait ! »

Et le pragmatisme d'Aomine marquait un point, une fois de plus. Même si ça faisait chier Kagami se l'admettre et que, par conséquent, jamais il ne le ferait devant le brun. Aomine serait capable d'en profiter et peut-être même de comprendre... la nature des sentiments que Kagami nourrissait depuis un moment déjà à son égard...

« Ouais, sauf que la plupart des exhib' sont des laiderons, qui se fichent du qu'en dira t-on par qu'ils n'ont pas la moindre pudeur, justement ! » Argumenta inefficacement le tigre.

« Merde, ce que t'es coincé Kagami... j'aurai jamais cru que c'était à ce point. Moi qui te pensais plus ouvert d'esprit, parce que t'as vécu aux U.S.A... tu me déçois là, mec. »

« Comme si j'en avais quelque chose à foutre ! C'est pas de pudeur que tu manques, en vérité, mais de savoir vivre. De respect envers autrui. Et de modestie aussi, pour te croire si beau que ton corps nu mérite le détour ! »

« Raison de plus pour le montrer, dans ce cas. Si je suis aussi banal et laid que tu le sous-entends, alors personne ne me regardera ! »

« Waouh quelle maturité dans tes paroles ! Je suis bluffé ! Si les autres ne sont pas contents, ils n'ont qu'à regarder ailleurs, je ne force personne ! Cette façon de penser est tellement simpliste et égoïste... »

« Ouais bah en attendant, moi au moins, j'suis pas un coincé du cul avec des sourcils bizarres... Putain, j'y crois pas, même Midorima est moins con que toi, t'es quoi, une sorte de nazi de la nudité ? En fait, toi, t'es plutôt du genre « cachez ce sein, que je ne saurai voir ! » Et c'est quoi la prochaine étape, tu comptes me courir après avec un slip ou une serviette ? »

Une serviette, oui. Un slip, définitivement pas, non. Vu le peu de chair que couvrait celui qu'Aomine avait choisi, ce serait inutile. A croire qu'il avait volé celui de son petit frère. D'ailleurs, le brun en avait-il un ? Un frère, hein, pas un slip ! Kagami ignorait tellement de choses sur son rival... et parfois, leurs différences lui semblaient insurmontables... comme s'ils n'étaient pas faits pour s'entendre. Comme si tout ce qui les rapprochait n'existait plus. Comme si un fossé infranchissable les séparait sournoisement.

« De toute façon, tu peux bien me courir après aussi longtemps que tu veux, jamais tu ne m'attraperas. »

Et Kagami ne savait pas très bien de quelle manière il devait le prendre, mais dans le doute, il pensa immédiatement à son attirance envers le brun. C'est vrai, il risquait de ne jamais attraper Aomine dans sa toile. On n'attire pas les mouches avec du vinaigre, or, c'était exactement ce que Kagami faisait présentement. Et il avait beau ne pas être spécialement malin, même lui se rendait compte qu'il avait tout intérêt à mettre de l'eau dans son vin, s'il espérait pouvoir séduire l'as des Miracles.

Même si cela devait passer par le fait de le laisser s'exposer aux regards envieux des autres, dans toute sa glorieuse nudité. De plus, ce serait l'occasion parfaite de localiser son piercing et connaissant Aomine, cette décision n'était certainement pas fortuite. C'était même carrément le contraire. Tout chez le brun semblait indiquer qu'il en crevait d'envie. Seulement, il était certainement très loin de se douter de la réaction de Kagami, si d'aventure il décidait de lui coller son piercing savamment implanté sous le nez.

Oh oui, il serait même très surpris...

En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire basketball, l'horripilant Aomine risquait bien de se retrouvé planqué sous le corps musculeux et trapu d'un tigre particulièrement tendu et agressif. Mais peut-être qu'au contraire, Aomine le savait. Qu'il le sentait. Et que c'était sans doute la raison pour laquelle il prenait un tel plaisir à jouer avec ses nerfs. Kagami avait besoin d'en avoir le cœur net.

Mais avant cela, il devait revoir sa stratégie. Attaquer frontalement ne le mènerait à rien, alors autant changer de refrain. Il s'arrêta brusquement et décontenancé par cela, Aomine, qui continuait d'avancer, se cogna contre le dos ferme du tigre.

« Oi ! Qu'est-ce qui te prend de t'arrêter comme ça ? Si t'as envie de pisser, préviens ! » Cria t-il en se frottant le nez.

Kagami ne dit rien. Il se contenta de bien marquer l'arrêt quelques instants.

Ca y est. Aomine l'avait vexé, c'était sûr. Le brun n'avait que ce qu'il méritait... A toujours chercher des tiques dans la nuque du roux, voici ce qui arrivait. Pas besoin d'être un génie pour deviner que ce jour allait arriver. C'était juste une question de temps. Et de lieu.

Et avec sa chance habituelle, il avait fallu que cela se produise aujourd'hui, au beau milieu de nulle part et en plein cagnard.

Aomine se maudissait intérieurement d'être allé trop loin, parce qu'il se sentirait bien con, si Kagami décidait de se débarrasser de lui, ici. Pas sûr qu'il parviendrait à rentrer seul. Même si le chemin menant à l'hôtel n'était qu'une ligne droite quasi parfaite. Cette fois, il n'y couperait pas. Il allait devoir s'excuser...

« Oi Kagami ! Je suis dés... »

« Tiens. » L'interrompit Kagami, en se déchaussant.

C'était bien normal. Kagami aussi en avait marre. Comme tous les autres avant lui. Comme Satsuki comme son coach, comme Wakamatsu, comme Tetsu, comme ses parents, comme Akashi, comme...

… Attends, quoi ?

« Mets-les. »

« Hein ? »

« Mets mes tongs. On fait la même pointure et tu disais avoir mal à force de marcher sur le bitume. »

Aomine cligna des yeux réellement surpris par la teneur des propos du tigre. Y a pas deux minutes, ils étaient en train de s'engueuler et voici qu'à présent, Kagami s'était agenouillé pour l'aider à enfiler SES tongs, tel le prince charmant avec Cendrillon. Aomine se dit qu'il ne méritait pas une telle attention. Aussi gentille et purement désintéressée. Et à ce moment précis, il remercia silencieusement son hâle naturel de cacher les rougeurs qu'il sentait poindre au niveau de ses joues.

« Comment tu te sens ? Tu peux bouger les pieds correctement ? C'est pas trop serré ? C'est confortable ? T'es fatigué ? Ou tu peux encore marcher un peu ? »

Aomine n'était pas habitué à voir quelqu'un se montrer aussi attentionné envers lui.

Et ça lui faisait bizarre, réellement bizarre.

Si bizarre qu'il ne savait pas comment gérer cette situation nouvelle. D'ordinaire, on l'envoyait chier et on ne se souciait jamais de son avis. Mais là... c'était différent, la tendance semblait s'être inversée et l'ambiance avait basculé dans le fluff...

« Aaaah mais j'y suis, en fait, tu veux me refiler tes verrues ! Ouais bah reprends tes grolles alors, moi j'en veux pas ! »

« Aomine... ferme ta gueule. Sérieusement. »

« Hmpf... ! »

Ouais, c'était mieux ainsi... Il savait dealer avec la colère, au moins. C'était une émotion familière.

« Tu veux pas me masser les chevilles, stp ? »

Bah quoi ? Ca se tentait, non ? Puisque le rouge semblait dans d'excellentes dispositions, autant pousser le bouchon un peu plus loin !

« C'est ça ! Et tu veux pas une pipe aussi, tant que tu y es ? »

« C'est si gentiment proposé que... aïeeeeeuuh ! » Gémit le brun en se massant le cuir chevelu, violemment heurté par le poing fermé de Kagami.

« Bon maintenant, laferme et marche. T'as plus d'excuse pour geindre. Parce que j'aimerai qu'on soit arrivés et revenus avant le coucher du soleil ! »

« Hey mais Kagami... j'viens d'penser à un truc vachement important là... » Reprit Aomine de sa voix la plus sérieuse et grave.

A se demander s'il ne venait pas d'être victime d'une insolation aussi expresse que sévère.

Ce qui inquiéta instantanément Kagami.

« Quoi ? »

« Tu m'as filé tes chaussures qui puent, mais moi j'ai rien à t'offrir là, c'est pas juste. »

« On s'en fout de ça ! »

« J'veux pas t'être redevable, c'est tout ! J'suis sûr que tu l'as fait exprès pour que j'ai une dette envers toi ! Et que tu puisses raconter un jour à tes petits enfants comment tu m'as sauvé la vie dans le désert ! »

« Mais de quoi tu parles encore, espèce de gitan ? »

« Comme je sais que tu vas te vanter de ta bonne action auprès de tout le monde, j'tiens à te filer un truc, moi aussi ! Et vu que j'ai pas grand chose sur moi, comme tu peux le constater... j'aimerai que... »

Il marqua une pause, rougissant comme une midinette à son bal de promo et il regarda de côté... Le cœur du tigre s'emballa immédiatement et sa gorge s'assécha. Alors Kagami fit l'erreur de boire un peu d'eau, histoire de pouvoir recommencer à gueuler sur Aomine, comme avant, pour donner le change, en prévision de la grosse connerie qu'il s'apprêtait à sortir.

« J'aimerai... que tu prennes ma virginité. »

WHAAAAAAAAAAAAAAT ?

Le rouge manqua de s'étouffer avec l'eau. Mauvaise idée de boire à ce moment-là. Trèèèès mauvaise idée qu'il payait très cher. Ses poumons le brûlaient horriblement et il toussa sous l'irritation.

Visiblement fier de sa fausse déclaration, Aomine éclata de rire.

« Haaaaaan comment tu m'as cru ! Trop facile ! »

Et le pire dans toute cette histoire étant sans doute qu'Aomine avait consigné toute la scène sur son téléphone portable, qui filmait le désarroi du tigre.

« La tronche des autres quand je vais leur montrer çaaaaa ! On va bien s'marrer ! »

« Espèce de... bitch ! »

« Beach ? Quoi, tu veux déjà qu'on rentre à la plage ? » Conclut Aomine qui, décidément, ne comprenait l'anglais que quand cela l'arrangeait et en avait une interprétation toute personnelle.

« Shut up, you drive me insane ! »

Et le tigre lui sauta (enfin « tomba », serait plus approprié) dessus comme la misère sur le monde et le cloua sous son poids. Sauf que ses mains ne se saisirent pas des poignets d'Aomine, mais bel et bien de l'élastique de son minuscule slip de bain !

« Oi ! Qu'est-ce que tu fous ! Je déconnais au sujet de ma virginité, va pas croire que j'étais sérieux ! »

Quitte à se faire humilier, autant retirer quelque chose de constructif de cette mésaventure. Comme par exemple en apercevant le piercing d'Aomine... De deux choses l'une : soit cela aurait un effet libérateur et vengeur pour le tigre, soit cela aurait un effet excitant et dans ce cas-là, effectivement, la virginité (supposée) du brun avait bien du souci à se faire.

Et la rage de Kagami décuplait sa force. Ses iris brillaient d'une étincelle rouge féroce.

« Puisque t'as rien à m'offrir d'autre que ton slip, sache que je l'accepte avec joie ! Je vais le mettre avec les autres de ma collection ! »

« Haaaaan j'le savais, en vrai, t'es un putain de perv' ! Tu caches bien ton jeu ! »

« Je croyais que j'étais un coincé du cul ! »

« Du cul, ouais, mais pas de la queue, de toute évidence... ! »

… Surtout pas avec ce qu'Aomine sentait prendre du volume contre sa cuisse...

Et l'as des Miracles décida de passer à l'action, grâce à ce précieux renseignement.

« Tais-toi où je t'étouffe avec ! »

« Ta queue ? »

« Nan, ton slip ! Je vais le rouler en boule et te l'enfoncer dans le gosier ! »

Contre toute attente, Aomine fut facile à maîtriser, paraissant se débattre uniquement pour la forme. Cela surprit Kagami, mais il n'eut pas le temps de s'appesantir sur ce fait. En revanche, une question le turlupinait.

« … Attends, au fait... il était caché où ton portable depuis tout ce temps ? »

« Bah dans mon slip. » Répondit le brun, sans sourciller.

« Bordel, j'aurai du m'en douter... »

« T'es sûr que tu veux pas plutôt ma virginité ? J'ai même pas lavé ce slip avant de partir et je l'ai porté l'an dernier pendant tout l'été... »

« Gross... » Lâcha Kagami, nez retroussé en signe de dégoût.

« J'ai des préservatifs aussi dedans, si tu veux... »

« What ? »

« C'est mignon cette manie que t'as de parler ricain quand t'es énervé ou étonné. On ne te l'avait jamais dit ? » Sourit Aomine, attendri.

« J'ai pas spécialement l'occasion d'être énervé ET étonné dans la vie de tous les jours, alors non ! »

« Mais je suis très sérieux, tu sais. Bon d'accord, j'ai un peu menti... J'ai pas plusieurs capotes, mais une seule... Ca suffira, tu crois ? »

« Non mais... t'es quoi au juste ? Une sorte de kangourou qui planque des trucs dans son slip, en guise de poche ventrale ? »

« J'me suis juste dit qu'on pourrait en avoir besoin... quand j'ai fait en sorte qu'on se retrouve rien que tous les deux... »

« Quoi ? T'as fait ça ? Quand ? Pourquoi ? Et comment ça se fait que j'ai rien vu ? »

« Parce que tu étais trop occupé à me mater tout à l'heure, pendant la formation des groupes... »

Aomine lui caressa alors le bras du bout de l'index, lui filant la chair de poule malgré la température caniculaire.

« J'ai bien compris que Tetsu voulait nous accompagner tout à l'heure... mais j'ai réussi à l'en dissuader avec un de ces regards dont nous seuls connaissons la signification. Un code secret entre Ombre et Lumière... »

« Erf... je ne savais même pas qu'un tel code existait... » Avoua Kagami, un peu déçu de ne pas avoir été mis dans la confidence.

Le brun attrapa doucement le poignet de Kagami et il ramena sa main vers ses lèvres, léchant sensuellement un doigt, puis deux, avant de laisser le majeur du rouge glisser dans sa bouche pour le téter. Ok, là, Kagami était en train de perdre la tête. Et si ce n'était pas encore en train d'arriver, ça risquait de ne pas tarder...

« A ton avis... » Poursuivit-il en laissant sa langue s'enrouler autour de ce doigt LONG et DUR à défaut d'autre chose de plus consistant. « Pourquoi t'as cru que j'avais choisi de t'accompagner avec uniquement un minuscule slip qui me couvre à peine le cul ? Je me suis dit que ça te déciderait peut-être à me sauter dessus... Mais de toute évidence, t'es lent à l'allumage... »

Allumage.

Le mot était lâché.

Oh oui... Aomine l'allumait comme une catin. Un allumage en bonne et due forme... et Kagami devait rassembler tout son sang froid pour ne pas lui arracher ce foutu slip, le retourner comme une crêpe et le pénétrer d'une traite, à même le bitume brûlant.

« T'avais pas besoin de faire tout ça, tu sais. Il aurait suffi que tu me le dises simplement. »

« Mais ça aurait été moins amusant. Et surtout, j'avais besoin que tu sois énervé... pour me prendre sauvagement. Intensément. Comme quand je rêve de toi... »

Ok.

Cerveau.

Fondu.

Short.

En feu.


Fiooouu je crois que la chaleur a définitivement des effets nocifs sur mon cerveau dépravé, qui n'a vraiment pas besoin de cela, pourtant !

Comme d'habitude, je m'excuse pour les éventuelles coquilles/fautes etc... mais comme je me dépêche toujours de poster pour vous, ce sont les aléas de l'écriture !

En ce qui concerne les références de ce chapitre :

- Kuroko en super saiyan : on m'a appris que c'était un clin d'oeil qui avait déjà lieu dans le manga papier. Et moi, j'arrive après la guerre, donc. Pour ne pas changer !

- Aomine et Kagami qui donnent des coups/esquivent (respectivement) dans leur sommeil ? Ouuuhh le vilain clin d'oeil à Ranma 1/2 ! En effet, Akane (la fiancée du héros) a tendance à frapper les gens qui dorment avec elle et seul Ramna peut s'assoupir dans le même lit que sa dulcinée, sans être blessé, car il a la particularité d'esquiver et de bloquer les coups qu'elle lui balance inconsciemment. Ce qui prouve que ces deux-là sont des âmes soeurs, malgré leurs prises de becs régulières. J'ai donc trouvé que c'était fort à propos concernant Ao et Kaga !

- Aomine en Mowgli. *bave* Ne me remerciez pas, c'est gratuit ! Quoique... Tarzan lui irait bien, aussi. Mais j'ai déjà une autre idée du même style, pour une prochaine fic (sans doute un OS)... je n'en dis pas plus !

- Joyeux anniversaire en retard, Midorima ! On peut dire que je ne te fais vraiment pas de cadeau dans cette fic...

- Kise en moccassins Gucci dans la jungle ? Obvious référence à la dernière saison de Koh Lanta. Si tu passes par là Dylan, sache que tu étais le chouchou de ma maman et qu'elle ne s'est toujours pas remise de ton élimination...

J'espère que ce chapitre foufoufou et chaudchaudchaud vous aura plu ! Laissez vos impressions et théories sur la suite des évènements ! Vos souhaits également ! On verra si, tel le génie de la lampe, je les exhauce !

Si vous avez des envies de "pairings" en particulier, communiquez-les moi ! Même avec des persos qui ne sont pas encore apparus dans l'histoire, on peut toujours trouver une raison de les faire venir !

LACHEZ-VOUS !

SHOWER ME WITH YOUR LOVE MY BABIES !

Ahem... je m'égare...

Bisous ! *disparait avec une bombinette à fumée*