Et voilà avec un petit pincement au cœur la fin de cette histoire qui m'aura occupée pendant près de 3 mois. Je préfère prévenir, elle pourrait se classer en M donc attention aux âmes sensibles...
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Satisfait de la réponse, John se releva avec la grâce d'un félin et adressa à Finch un sourire plein de promesses en lui tendant la main pour l'aider à se mettre debout. L'informaticien lui rendit un sourire timide en rougissant avant de se lever à son tour avec son aide.
Il avait l'impression d'être aussi léger qu'une plume. Le poids qu'il traînait depuis des années s'était envolé comme par magie. Grâce à quelques petits mots, des baisers et une étreinte, Reese avait réussi à insuffler un nouveau souffle de vie dans le cœur de Finch. Il était à nouveau vivant, vibrant d'émotions et de sentiments qu'il pensait perdus à jamais. Le sourire qu'ils échangèrent, était aussi honnête et pur que du cristal, à l'image de leur amour indéfectible que le poids des années et des épreuves n'avait pas réussi à entamer.
Main dans la main, ils se dirigèrent vers leurs deux véhicules qui les attendaient sur un parking non loin de là. Sans un mot, comme si un accord tacite avait été scellé en même temps qu'ils s'embrassaient, ils montèrent dans la camionnette de Reese. Après avoir mis le contact, il engagea son véhicule dans l'avenue principale de Lassiter. Comme à son habitude, Finch contempla le paysage de la ville par la fenêtre pour essayer de cacher sa nervosité. Mais contrairement aux fois précédentes, l'homme ne ressentait plus de rancœur en observant les rues et les bâtiments de la ville qui l'avait fait tant souffrir. Une sorte de paix intérieure l'avait envahi. En fait, Harold était tiraillé entre plusieurs sentiments contradictoires : il était à la fois nerveux, angoissé, pressé et enthousiaste à la perspective de ce qui allait suivre.
Triturant nerveusement les plis de son pantalon, Harold regardait sans réellement le voir le paysage de la ville. Un silence tendu et gêné avait envahi l'habitacle tandis que la camionnette s'éloignait du centre-ville. Au bout de cinq minutes de trajet, le reclus ne fut pas étonné de reconnaitre le chemin qui menait à sa maison.
Après avoir remonté l'allée bordée de champs de maïs, Reese arrêta son véhicule devant la maison et coupa le contact. Finch en sortit sans attendre et gravit les quelques marches qui menaient au porche. Une fois devant la porte, il chercha dans ses poches ses clés. Mais il était tellement troublé qu'il ne se rappelait plus où il les avait mises et pour couronner le tout, ses doigts tremblaient tellement qu'il n'était même pas sûr d'être capable de déverrouiller la porte si par hasard, il les retrouvait. Le reclus essaya de ne pas paniquer, s'exhortant à respirer profondément pour retrouver un semblant de calme. C'est alors qu'une main réconfortante se posa sur son épaule, le faisant sursauter violemment.
-Laisse-moi faire, annonça Reese en le forçant à s'éloigner de la porte.
Désarçonné par la tournure de la situation, Finch observa avec perplexité son compagnon s'agenouiller devant sa porte d'entrée. John sortit de la poche intérieure de sa veste en cuir une petite trousse noire qu'il ouvrit avant de prendre deux petites lames en métal très fines. Il les glissa avec doigté dans la serrure puis, après quelques coups de poignets experts, un déclic retentit. John saisit alors la poignée et ouvrit la porte en adressant un sourire éclatant à son voisin, bouche-bée.
-Et voilà, annonça-t-il fièrement en se redressant.
Harold n'en revenait pas. John aurait pu, à tout moment, venir chez lui, sans passer par son assistant ou sans attendre d'y être invité.
-Tu es très doué, répondit-il nerveusement en pénétrant dans le vestibule de sa maison.
Mais alors qu'il passait devant lui, John lui saisit le bras pour l'arrêter. Harold lui lança un regard surpris mais il fut rapidement rassuré en voyant un sourire charmeur éclairer le beau visage de son compagnon.
-Il n'y a pas qu'en crochetage de serrure que je suis doué, précisa-t-il d'une voix rauque, les yeux pétillant de malice.
Comprenant le sous-entendu, Finch eut subitement très chaud, au point de sentir ses joues devenir écarlates et un frisson d'anticipation lui traverser le corps. Ses yeux se perdirent durant de longues secondes dans ceux d'azur de son compagnon comme si le temps s'était subitement arrêté. Ce qu'il y lut balaya tous ses doutes et toutes ses craintes. Dans les prunelles d'un bleu limpide, l'informaticien pouvait voir toute l'honnêteté, tout l'amour et tout le désir qu'il lui inspirait. Il était à la fois flatté d'inspirer de tels sentiments à un homme comme lui, mais également un peu effrayé à l'idée de ne pas être à la hauteur. Mais la force qui le poussait vers John était trop puissante presque irrésistible. Et avant même de s'en rendre compte, il s'entendit chuchoter :
-Alors montre-moi.
Sur ces mots prononcés dans un souffle et sans quitter John des yeux, Harold se débarrassa de sa veste de costume qu'il posa négligemment sur la rampe de l'escalier. Le vêtement glissa lentement avant de tomber au sol dans un bruissement de tissu. Finch, d'ordinaire si maniaque, semblait étonnement indifférent à ce vêtement coûteux qui jonchait désormais le sol, froissé. Seul comptait ce besoin urgent, nécessiteux et presque douloureux qu'il avait de John. Il lui saisit alors la main et l'entraîna rapidement à l'étage.
Les deux hommes pénétrèrent dans la petite chambre de Finch. Malgré les années, elle n'avait que peu changé: le même lit en fer forgé, la même bibliothèque chargée d'ouvrages lus et relus, le même bureau d'écolier encombré de dossiers et les mêmes posters. Le reclus avait l'impression que ces quarante dernières années avaient été une parenthèse sombre et qu'il reprenait maintenant le véritable cours de sa vie. Il s'avança lentement au milieu de la pièce, subitement très nerveux. Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas été intime avec quelqu'un, et qui plus est, avec une personne pour qui il éprouvait des sentiments aussi intenses. En réalité, hormis la soirée du bal où ils avaient échangé des baisers et des caresses, Harold n'avait jamais été aussi connecté avec quelqu'un. De nombreuses questions le tourmentaient. Allait-il être à la hauteur ? John n'allait-il pas être déçu ? Il n'était plus tout jeune… Et puis, il y avait sa cicatrice…Son handicap…
Perdu dans ses pensées et assailli de nouveaux doutes, Harold sursauta en entendant la porte de sa chambre se refermer. Lui tournant le dos, il ne pouvait pas voir le visage de John mais il sentait son regard dans son dos. Le parquet en bois ancien craqua alors que l'ancien militaire approchait lentement. Doucement, comme s'il craignait de l'effrayer, il posa ses mains sur ses épaules et le retourna. Lui faisant désormais face, Finch essaya tant bien que mal de cacher ses craintes, mais Reese se rendit immédiatement compte de son trouble et de son anxiété.
Très doucement, Reese posa ses lèvres sur celles de Finch avec la volonté affichée de le rassurer. L'informaticien lui rendit son baiser avec une sorte de ferveur désespérée, s'agrippant aux larges épaules du militaire comme si sa vie en dépendait. Après plusieurs baisers passionnés qui les laissèrent à bout de souffle, John trouva la force de se détacher de son compagnon pour plonger son regard dans celui de son partenaire. D'une voix enrouée de désir, il murmura :
-N'aie pas peur.
Finch lui sourit timidement avant de répondre. Mais les mots semblaient subitement lui manquer et c'est avec une certaine confusion qu'il essaya d'expliquer son état d'esprit.
-Je n'ai pas peur… Je suis juste un peu nerveux. Cela fait longtemps que je n'ai pas été intime avec quelqu'un…Je ne suis plus tout jeune… et puis… j'ai des cicatrices…
Amusé et attendri de voir son compagnon aussi troublé, John posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire.
-Tu n'as pas à avoir honte. Moi aussi cela fait longtemps et j'ai également des cicatrices, répondit-il d'une voix calme en cherchant à le rassurer.
Harold rougit avant de baisser la tête pour cacher sa gêne. John changea alors de stratégie et desserra son étreinte pour se reculer légèrement. Inquiet, Finch redressa rapidement la tête, craignant que l'autre homme n'ait changé d'avis et décidé de partir. Mais l'ancien militaire se contenta de s'éloigner d'un pas seulement. Lui adressant un sourire, il proposa en écartant les bras pour mieux s'offrir :
-Tu n'as qu'à me déshabiller…
-Pardon? Demanda Finch, pas sûr d'avoir bien compris la proposition.
-Si tu as honte de tes blessures, je te laisse voir les miennes en premier, expliqua l'autre homme le plus naturellement du monde.
Finch déglutit avec difficulté sous l'intensité du regard d'acier de John, mais ses mains, avides de contact, s'avançaient déjà vers l'objet de tous ses fantasmes. Ses doigts s'attaquèrent avec une dextérité étonnante aux boutons de la chemise de John. Mais alors que la gorge de l'ancien militaire se dévoilait, les yeux d'Harold furent irrésistiblement attirés par un détail bien particulier. Avec lenteur, il ouvrit totalement le vêtement puis en écarta les pans. Il ne put retenir ses larmes en reconnaissant le médaillon à la pierre noire qui brillait au cou de John. Ses doigts caressèrent l'onyx avant de s'égarer sur la poitrine de l'autre homme.
-Tu l'as gardé, murmura Finch dans un souffle.
C'était plus une constatation qu'une question, mais John répondit tout de même d'une voix tremblante :
-Je ne l'ai jamais quitté.
Finch aurait dû s'y attendre. Après tout, John avait bien gardé sa médaille de champion de basket durant près de quarante ans. Toutefois, l'émotion qui le submergea, dépassait de loin tout ce qu'il avait pu ressentir jusqu'alors. Par delà les objets, c'était le symbole qui le bouleversait le plus. Les deux médailles enfin réunies étaient la preuve de la réalisation de leur promesse, que leur amour avait survécu malgré les épreuves et le temps.
Une fois l'émotion passée, les yeux de Finch glissèrent sur la poitrine de son compagnon et ce qu'il y vit lui brisa le cœur. La peau de Reese était couverte de cicatrices plus ou moins récentes. A la manière d'un archéologue, Harold pouvait y lire toute son histoire. Aux marques anciennes de coups liés à la maltraitance dont il avait été victime à l'adolescence par son beau-père, l'informaticien voyait également des blessures par armes blanches et par balles qu'il avait dû recevoir quand il servait dans l'armée et à la CIA. Il posa ses mains sur le torse balafré de Reese qui ne put retenir un frisson. Il effleura du bout des doigts les cicatrices, comme s'il craignait de lui faire mal à nouveau. Puis ses mains remontèrent doucement vers les épaules larges et repoussèrent la chemise pour dégager complètement le haut du corps du militaire.
Désormais, les blessures de Reese s'exposaient sans une entrave et une boule se forma dans la gorge de Finch. Du bout des doigts, l'informaticien suivit le tracé des multiples cicatrices qui marquaient la peau douce de l'autre homme. Torse nu, John s'exhibait sans honte, indifférent aux blessures qui zébraient son corps mais attentif aux réactions de son compagnon. Finch, quant à lui, était extrêmement ému, en réalisant qu'il n'avait pas été le seul à connaître une vie de souffrance.
-Oh John…murmura Finch, terriblement conscient de la douleur qu'avait pu ressentir son ami à chaque blessure infligée.
-Ce n'est pas très beau, n'est-ce pas ? commenta l'ex-agent mal à l'aise en voyant l'émotion chez Finch, ce n'était pas le but recherché.
Harold, au prix d'un effort incroyable, quitta du regard les cicatrices et reporta son attention sur le visage de John. Il était calme et un timide sourire adoucissait ses traits. John n'avait pas honte de ses cicatrices bien au contraire, il les assumait complètement, sans aucun complexe.
-Tu es très beau au contraire, répondit Finch d'une voix tremblante mais le regard admiratif.
John rougit du compliment avant de reprendre plus sérieusement cette fois :
-Nous avons souffert tous les deux. Mais il s'agit du passé, nous devons maintenant nous tourner vers l'avenir.
Mais Finch ne semblait pas l'écouter. Il se pencha à nouveau et déposa un baiser sur chacune des cicatrices qui marquaient la poitrine de l'ancien militaire. Avec douceur et dévotion, il embrassa une à une les marques de coups, les traces de coups de couteau, les balafres et les impacts de balles. John inspira profondément et ferma les yeux, assaillit par l'émotion.
-Elles appartiennent peut être au passé mais elles font parties de toi, répondit Harold en se redressant pour plonger son regard dans celui de son partenaire.
John rouvrit les yeux et adressa à Finch un sourire tendre avant de répondre :
-Tout comme les tiennes.
Finch se raidit imperceptiblement. Tout à la joie de pouvoir toucher et embrasser John sans aucune retenue, il en avait oublié ses propres cicatrices. Il sentit la crainte l'assaillir à nouveau. Il ne voulait pas que John les voit. Elles étaient laides et témoignaient, contrairement à lui, non pas de faits de bravoure mais de son handicap. John lui saisit alors le visage et lui leva la tête pour plonger ses yeux dans les siens.
-Laisse-moi les voir, murmura-t-il pour l'encourager et balayer ses dernières craintes.
Prisonnier de ses yeux bleus intenses, Harold leva alors ses mains et commença à déboutonner sa chemise. Une lueur de convoitise illumina les prunelles d'azur tandis que le torse de Finch se dévoilait. Une fois son vêtement complètement ouvert, Harold en écarta les pans afin de dévoiler une épaule, puis une seconde jusqu'à se dénuder complètement. Mais il ne pouvait soutenir plus longtemps l'intensité de ce regard et ferma les yeux.
Le silence régnait désormais dans la petite chambre mais Finch avait l'impression que les battements désordonnés de son cœur étaient assourdissants tandis qu'il attendait avec anxiété une réaction de John. Mais Reese ne disait rien, n'amorçait aucun geste. Les yeux clos, Harold pouvait entendre la respiration profonde de l'autre homme à quelques centimètres de lui. Mais aucun mot ni aucun geste ne venait le rassurer. La panique commença à s'emparer de lui alors qu'il sentait toujours le regard de l'autre homme le détailler.
Puis soudain, il se sentit enveloppé par deux bras puissants et plaqué contre la poitrine nue de John. Les lèvres de l'ancien militaire effleurèrent la peau marquée de sa nuque. Harold retint sa respiration. L'homme était en train, tout comme lui il y a quelques instants de cela, de déposer des baisers sur sa cicatrice. L'émotion était telle que Finch semblait tétanisé. La tête nichée dans le cou de l'ancien militaire, à hauteur de son pendentif, Finch savourait la tendresse et la chaleur de ses lèvres douces sur cette blessure haïe. A cet instant, ce geste lui parut aussi naturel et pur que l'air qu'il respirait.
-Elles sont belles, tout comme toi, murmura John tout contre son oreille, en suivant du bout des doigts le dessin cicatriciel fait par le chirurgien.
Finch émit un petit rire sans joie avant de répondre, le visage toujours caché contre la poitrine de Reese:
-Elles me rappellent mon accident, mon handicap.
-Elles appartiennent à ton passé, elles font parties de toi, répondit John, paraphrasant ses mots au sujet de ses propres cicatrices.
-John…, fut le seul mot que Finch put prononcer car John s'était déjà emparé de ses lèvres avec une passion presque désespérée.
Rapidement, les baisers se firent plus empressés, les caresses plus impatientes. Les mains de John glissèrent vers la ceinture de son partenaire. Avec une sorte d'urgence désespérée mais sans cesser de l'embrasser, John ouvrit le pantalon de Finch et glissa ses mains sur ses fesses rebondies avant de faire descendre le vêtement. L'informaticien l'aida un peu en se déchaussant avant de faire glisser le pantalon le long de ses jambes puis de le repousser d'un coup de pied à travers la pièce.
Etrangement, Finch ne ressentait plus aucune gêne à s'exposer ainsi. John avait su, par ses regards remplis de désir, par ses mots rassurants et par ses gestes pleins de tendresse, le rassurer. Son cœur se mit à battre la chamade lorsque John l'allongea sur son lit avec une douceur infinie.
Le cœur battant à tout rompre, les yeux mi-clos, Finch regardait l'ancien militaire s'allonger à ses côtés.
-Il y a tellement longtemps que j'attends ce moment, murmura John en caressant la joue de son partenaire avant de glisser ses doigts dans ses mèches brunes.
-Moi aussi, je…
Mais sans lui laisser terminer sa phrase, John se pencha vers Harold et reprit possession de ses lèvres dans un baiser passionné. Le reclus s'abandonna à cette étreinte qu'il avait imaginée, attendue, voulue de tout son être. Il en était maintenant certain, jamais il n'avait cessé d'aimer John, et les épreuves de la vie n'avaient absolument pas entamé cet amour, bien au contraire. Il réalisa soudainement qu'il n'avait pas vécu pour sa vengeance mais qu'il avait vécu pour le revoir, pour reprendre leur conversation là où elle s'était arrêtée, il y a quarante ans.
Fort de cette prise de conscience, Finch céda complètement à la force irrésistible qui le poussait vers Reese, osant toutes les caresses sur son magnifique torse. Sous ses paumes, il sentit le corps de l'ancien militaire frissonner de plaisir. Il était grisé de voir l'autre homme vibrer du même désir que le sien, du même amour. Se redressant à nouveau, John entreprit de quitter ses derniers vêtements, pressé de sentir sa peau nue contre celle de son compagnon. Finch en profita pour admirer ce corps sublime exposé à son regard avide.
Comme dans son souvenir, John avait un physique magnifique. Il était plus grand et plus étoffé qu'à dix-sept mais il était toujours élancé et bien proportionné. Ses muscles bien dessinés roulaient sous sa peau bronzée tandis qu'il se déshabillait. Peu lui importait ses cicatrices, Finch ne voyait que l'homme qu'il aimait éperdument. Une fois nu, Reese s'étendit sur son partenaire et reprit ses baisers avec une passion et une sensualité décuplée.
Une sorte de fièvre s'empara des deux hommes alors que leurs corps s'épousaient. Leurs baisers se firent plus avides, leurs mains plus aventureuses. Ils se découvraient avec émerveillement mais aussi avec crainte et urgence. Harold était captif des yeux bleus qui ne le quittaient pas tandis que les mains de l'ancien militaire le caressaient. Il se cambra légèrement pour l'implorer d'aller plus loin, retrouvant avec une facilité déconcertante les gestes de l'amour. John glissa une main dans la cambrure de ses reins afin de le rapprocher, lui faisant sentir l'intensité de son désir pour lui. Enfouissant son visage dans sa nuque, John fit une pause en respirant l'odeur de son partenaire.
-Harold, j'ai tellement envie de toi, chuchota-t-il au creux de son oreille.
Pour toute réponse, Finch passa ses bras autour de son cou, l'attirant encore plus près. Il s'offrait sans retenue ni crainte à son partenaire. Les mains et les lèvres de John reprirent alors leur exploration. Après avoir déposé des baisers dans le creux du cou et sur une épaule, les lèvres de John dérivèrent sur le torse et le ventre pour finir sur la courbure des hanches de son compagnon. Alors que Reese descendait inexorablement toujours plus bas, le reclus glissa ses mains dans les cheveux poivre et sel, en gémissant de plaisir.
Harold ondulait sous les attouchements toujours plus audacieux que l'ancien militaire lui prodiguait avec ses mains ou avec sa bouche. A ce rythme, l'informaticien doutait de pouvoir se contenir encore très longtemps. Saisissant son partenaire par les cheveux, Finch le força à interrompre ses caresses. John sembla comprendre le message puisqu'il rampât le long du corps de son amant pour déposer un baiser sur ses lèvres. Posant son front sur celui de l'autre homme, l'ancien militaire chuchota d'une voix éraillée de désir :
- je ne peux plus attendre…
-moi, non plus, répondit Finch, complètement étourdi par le déluge de sensations merveilleuses et puissantes qui lui faisait perdre tout sens de la réalité.
John se positionna alors entre les cuisses d'Harold et prit possession, avec lenteur et précaution, de ce corps adoré et offert avec une totale confiance. L'informaticien se tendit légèrement et se mordit la lèvre pour ne pas crier, appuyant son front contre l'épaule de Reese pour y trouver du réconfort. L'ancien militaire suspendit son geste pour permettre à son partenaire de s'habituer à sa présence. Quand il le sentit se détendre à nouveau, il reprit sa poussée, prenant ainsi totalement possession de son corps. Redressant la tête pour mieux observer les réactions de son amant, John accentua son mouvement tout en essayant de contenir au mieux sa passion.
Harold glissait progressivement dans un monde de plaisir où plus rien ne comptait que les va-et-vient lascifs des hanches de John qui lui donnait le sentiment d'être enfin plein et entier. Il aurait souhaité arrêter le temps et rester ainsi pour toujours. Un sourire voluptueux et sensuel s'épanouit sur son visage tandis qu'il caressait amoureusement le visage de l'ancien militaire au dessus de lui. Il s'émerveillait de son contrôle et du désir qui assombrissait ses prunelles d'ordinaire si claires. Il glissa ensuite ses doigts dans les cheveux humides de sueur en gémissant de plaisir.
Les gémissements et les halètements de Finch étaient une douce musique aux oreilles de Reese qui était maintenant rassuré et convaincu du plaisir qu'il donnait à son amant. Et tout à coup sa volonté de se maîtriser et de se contenir s'effondra comme un château de cartes. John accéléra le rythme, cédant aux appels qu'il pouvait lire dans les yeux bleus terriblement expressifs devant lui, ainsi qu'à son propre désir. Harold se mit alors à gémir de plus en plus fort en balançant sa tête à droite et à gauche sur l'oreiller, sous les coups de reins de plus en plus puissants de son partenaire.
En quelques secondes, Reese amena Finch à un orgasme si violent qu'il ne put retenir un cri de plaisir en s'agrippant à ses épaules puissantes.
-Mon dieu ! cria-t-il d'une voix rauque avant de chavirer dans les limbes de la jouissance.
Lorsqu'une fois calmé, Harold rouvrit les yeux, il découvrit John qui, les yeux fermés, la respiration lourde et des gouttes de sueur perlant sur son front, se laissait submerger à son tour par l'extase dans un râle rauque. Quel spectacle grisant de voir cet homme, toujours sous contrôle, perdre pied avec la réalité pour se laisser entraîner dans un monde de sensations et de plaisirs.
Comblé et repu, John retomba sur lui, et resta ainsi de longues minutes, peinant à reprendre sa respiration. Toujours étroitement enlacés, les deux hommes, essoufflés et en sueur, attendaient que les brumes du plaisir se dissipent. Prenant conscience de son poids sur son partenaire, John s'écarta de lui, non sans avoir déposé un baiser furtif sur ses lèvres. Il s'étendit sur le dos et contempla le plafond avec un sourire béat tandis qu'Harold, couché sur le côté, dessinait distraitement des arabesques sur sa poitrine nue et moite. Ses doigts dérivèrent ensuite sur le médaillon que John portait toujours autour du cou. Le saisissant entre deux doigts, Harold le fit tournoyer lentement avant de rouler sur le côté pour se pencher vers sa table de nuit.
Il saisit sa propre médaille qu'il avait laissée le matin même et la glissa autour de son cou. Se retournant vers son amant, Harold déclara avec un sourire timide:
- Après tout, elle est « à moi pour toujours », déclara-t-il avec espièglerie en faisant référence au mot écrit par John.
Toujours allongé, la main caressant paresseusement le dos de Finch, John lui répondit avec sérieux :
-Je ne parlais pas de la médaille.
-Moi non plus.
FIN