Titre : Nouveau départ

Auteur : Malhow

Disclaimer : Univers et personnages à J.K. Rowling et l'histoire provient de ma caboche.

Rating : M

Résumé : Quand Harry parvient à se sortir (presque) indemne de la guerre, une nouvelle responsabilité lui tombe dessus. Teddy, son filleul, pour qui il est dorénavant le seul parent. Harry ne sait pas comment s'y prendre, d'autant plus quand Malfoy est dans les parages et que, lui, semble dans son élément.

Note de l'auteur : Me revoilà avec une première ébauche d'une nouvelle histoire. Quelques années se sont écoulées depuis la dernière fois où j'ai publié sur ce site, il faut croire que cela m'a manqué. Depuis, j'ai grandis, j'ai évolué. J'ai changé, aussi. Et j'espère que cela se ressentira dans mes écrits. Je ne sais pas si cette histoire pourra intéresser certains d'entre vous, mais j'espère. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

PS: Je me dois tout de même de vous prévenir que quelque chose n'a pas changé chez moi ; je suis toujours aussi naze en orthographe. Alors même si j'ose espérer cela s'est légèrement amélioré, de nombreuses fautes doivent se cacher dans ce qui suit et je m'en excuse sincèrement.

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Chapitre 1 - Introduction

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La douleur ne s'en est pas tout simplement allée avec la fin de la guerre. Une fois la bataille de Poudlard terminée, une fois que le Survivant ait vaincu Voldemort aux pieds des marches de l'école la plus sûre de Grande-Bretagne, il a fallu se relever. Il a fallu, surtout, vouloir se relever.

Bien évidemment, les dégâts étaient innombrables. Tant matériels qu'humains. Sans parler de tous les dégâts moraux et psychologiques qui ne se verraient, quant à eux, jamais guéris.

Une fois l'ultime sort lancé au Seigneur de Ténèbres par Harry Potter, quand l'incompréhension de la situation faisait place doucement à l'ahurissement d'avoir réussi, il y eut un moment de flottement. Le soulagement ne parvenait pas à s'enquérir du corps de Celui-qui-avait-encore-survécu. Ses terminaisons nerveuses ne semblaient pas vouloir comprendre ce qui lui arrivait.

Comprendre, mais comprendre quoi ? Durant ce laps de temps, ce court flottement qui lui parut pourtant intensément long, Harry s'est posé la question. « Et maintenant, quoi ? ». C'était quoi, la suite ? Pourquoi avoir fait tout ça ? A quoi bon, finalement ? Son regard a balayé la plaine qui l'entourait, en comptant mentalement les personnes qui tentaient de se relever, accompagnées ou non. Puis il s'est mis à compter ceux qui restaient au sol. Il a fini par fermer doucement ses yeux et il s'est reposé la question. « Et maintenant, quoi ? ».

Il avait 17 ans, et il venait de gagner une guerre. Il était vivant, mais il ne se sentait pas en vie. Il se sentait vidé, épuisé, laminé. Il se sentait malheureux. Malheureux comme les pierres. Dans les profonds chagrins que son cœur refluaient peu à peu, qui avaient été maintenus enfermés pendant trop longtemps, il se perdait. Se noyait, même. La réalité n'arrivait plus à l'atteindre, sa vision était entièrement teintée d'un filtre noir. Il allait en falloir, du temps, pour réparer ça. Pour vouloir réparer.

Et le temps a fini par passer, indéniablement. Irrémédiablement. On a compté les morts, les pierres tombées, les séquelles à ramasser.

Harry Potter a commencé à se relever. A se reconstruire. A le vouloir ? Trop tôt pour le dire. Après avoir quitté le territoire de la dernière bataille, il est parti s'isoler. Longtemps. Très longtemps. « Laisse-moi juste trouver un sens à tout ça, et je reviens. » qu'il avait dit à Hermione. Comme si c'était aussi simple. Il avait perdu pas mal de choses dans cette guerre, mais après tout il n'était pas le seul. Et ça, ben il a fallu lui rappeler au héros du monde sorcier.

C'est Ron qui s'en est chargé. Ou plutôt, qui a été affilié de la mission de ramener Harry parmi les siens. Un peu moins d'un an s'était écoulé depuis la bataille, et la vie commençait doucement mais sûrement à reprendre son cours. Du moins pour ceux qui avaient été le moins touché. C'était un peu plus compliqué pour les personnes qui avaient assistés et participés directement à la bataille. Cependant, même eux commençaient à afficher une propension à vouloir tourner la page. Mais Harry ne faisait pas parmi du pourcentage de personnes voulant aller de l'avant. Il stagnait. Et il le savait. Quand Ron est venu le voir au Square Grimmaurd, on aurait pu croire que l'Ordre y siégeait toujours. Presque rien n'avait bougé, n'avait été rangé ou déplacé. Comme si Harry s'était contenté d'errer entre les pièces et les affaires des uns et des autres.

Bien sûr, ce n'était pas le premier essai de Ron et d'Hermione de venir déloger Harry. Durant ces derniers mois, ils se sont souvent parlé. En surface. De choses et d'autres. De la reconstruction de Poudlard, du moins pour ce qui avait été détruit, de la capture de certains mangemorts ou de la fuite de certains autres. En effet et contre toute attente, Harry communiquait. Cependant même si cette sorte de stratagème fonctionnait avec la société sorcière, ses amis n'étaient pas dupes. Ils voyaient bien que même en étant là, Harry était à mille lieux d'être présent.

Par exemple, il ne parlait pas des morts. Quand Hermione et Ginny s'exprimaient avec une nostalgie affective des blagues que faisaient Fred, décédé durant la bataille, avec son frère jumeau, Harry se détournait prestement. Quand le reste des membres de l'Ordre se rendaient à des hommages et des commémorations, Harry donnait une excuse. Il ne parlait pas non plus des survivants. Justement parce qu'ils étaient des sur-vivants, selon Hermione. Car même si certaines personnes avaient eu la chance de rester en vie, ce qu'ils avaient amassés durant la guerre leur resterait pour toujours. Et ce n'était pas des petits bonheurs. Alors, cette vie valait-elle la peine d'être vécue ?

Ce ressassement incessant ne quittait plus Harry. Et donc quand Ron est apparu dans sa maison avec son air déterminé, il ressassait toujours. C'est pourquoi il eut du mal à se concentrer sur ce que son meilleur ami lui disait. Il veut dire, vraiment du mal. Ce n'est que quand un nom prononcé sur un ton colérique a émergé de la bouche tordue de Ron qu'Harry a vivement relevé la tête.

« Mais tu vas finir par écouter Harry, oui ou merde ! »

« Oui, quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? , répondit le brun avec humeur.

- J'ai dit, Harry Potter, qu'il était temps que tu bouges ton cul ! Que c'est bon là, ça fait des mois que t'es ici à rien foutre. C'est fini maintenant tout ça, ok ? On a gagné. Tu as gagné. Passe à autre chose, des gens comptent sur toi, dehors, au cas où tu ne le saurais pas ! » répliqua Ron d'un ton cassant.

La litanie de Ron lancée avec colère coupa la respiration d'Harry d'un coup. Des gens comptaient sur lui ? Mais c'était une putain de blague ! Le comble, sans déconner.

« - Tu te fous de ma gueule Ron ? lança Harry d'une voix calme.

- Que.. Quoi ? » Ron ne comprenait pas pourquoi Harry lui demandait ça. C'est tout ce qu'il avait à dire ?

« Des gens comptent sur moi ? Des gens… Comptent sur moi ?! Mais merde Ron, tu ne crois pas que j'en ai ma claque que des gens attendent de moi quelque chose!? Sérieusement, j'ai pas assez donné ? J'ai juste envie qu'on me foute la paix, pour une fois en 18 ans, et c'est encore trop demandé ? J'ai décidé de m'en taper des autres, Ron. Va leur dire ça. »

« Et Teddy ? » murmura Ron avec hargne. Il savait que c'était un coup bas, un coup méchamment bas même. Mais si rien ne semblait pouvoir faire bouger le fion de son meilleur ami, lui le pourrait.

Harry regarda Ron avec douleur. Il ne s'attendait pas à cette attaque-là, pourtant il aurait dû la sentir venir. Oui, et Teddy…. ? Harry avait été désigné comme le parrain de l'enfant. A la mort de ses parents, Remus Lupin et Nymphadora Tonks, il en avait hérité la garde exclusive. Il était, aux yeux des lois sorcières, comme étant le tuteur légal du petit garçon de deux ans. Son seul et unique parent.

Mais lui n'arrivait pas à assumer. Il n'avait rien demandé ! Maintenant qu'il était parvenu à se décharger de toutes les missions qu'on lui avait imposé, voilà qu'on lui en assignait une nouvelle. Et laquelle… Laquelle ! Lui qui n'avait jamais eu de parents devait en devenir un ?! Après tout ce qu'il s'était passé ?

Fallait pas croire, il adorait le garçon. Dès sa naissance, Harry l'avait aimé. Chéri, même. Mais à présent, chaque regard posé sur l'enfant lui rappelait avec force son échec, son terrible, son désastreux et pathétique échec. Ses parents étaient morts, morts par sa faute ! Encore un orphelin privé de parents. Lui qui avait connu exactement la même chose, la douleur et la solitude que cela avait engendré, n'avait même pas été capable de le préserver.

Alors pour Harry, regarder l'enfant lui était insupportable. Il n'arrivait pas à dissocier le petit garçon de son échec, et ne gardait en tête qu'une culpabilité destructrice qu'il ressentait de manière toujours intense à son approche. Il ne pouvait d'ailleurs même pas concevoir que cet enfant, du haut de ses trois ans, puisse le désirer lui comme tuteur. Lui, le responsable. Lui, le bourreau. Ça ne pouvait pas être autrement.

Il s'en voulait tellement…

Alors non, il n'arrivait pas à assumer. Quand on lui avait confié l'enfant, dès les premiers arrangements d'après-bataille conclus, il ne s'était pas passé quatre heures avant qu'il ait déjà trouvé une solution 'temporaire' pour que l'enfant puisse loger ailleurs. Loin de lui. Après tout, il y avait énormément à faire, vous comprenez ? Ce n'était pas tant les morts à enterrer, que les murs à reconstruire, mais il y avait aussi la paperasse à remplir, les arrestations de fugitifs à mettre en place, les procédures de justice à introduire. La guerre du monde sorcier était terminée, oui, mais pas celle d'Harry. Non, pas celle d'Harry…

Ron regardait toujours Harry, en attente de sa réponse. Il n'osait plus rien dire. Le visage de son meilleur ami avait pâli, puis s'était assombri avant de revenir vers lui avec cet air toujours douloureux.

« Je… Tu sais très bien, Andromeda… » hésita Harry, pas certain des mots qu'il voulait employer.

Bien sûr que Ron savait. Chaque dimanche, lui et Hermione allaient voir le garçon chez sa grand-mère, qui en avait eu la garde le temps 'qu'Harry s'arrange'. Andromeda Tonks, la mère de Nymphadora, avait été enchantée de pouvoir garder son petit-fils auprès d'elle. D'ailleurs il avait largement contribué au bon déroulement du deuil que sa grand-mère avait dû faire de sa fille. Mais il était temps qu'Harry prenne la relève. C'était lui, son tuteur. Son responsable. Teddy réclamait son parrain. Parfois à grands cris. Mais Harry ne voulait rien entendre. Ron pensait secrètement d'ailleurs que le brun n'y croyait pas du tout.

« Harry… » commença Ron, doucement. Il ne voulait pas le brusquer, mais il en avait plus qu'assez de marcher sur des œufs pour lui parler. Plus qu'assez de cette attente vaine. Il était temps que ça change. « C'est toi, son tuteur. Il faut… Il faut que tu t'en occupes, maintenant. Il grandit si vite ! Tu sais, il ressent le fait que tu ne vas pas bien, mais il ne comprend pas pourquoi… Je pense que Teddy pense que c'est de sa faute si tu ne veux pas le voir. »

« Non, bien sûr que non ! s'exclama Harry, soudainement alerte.

- Moi je le sais mon pote, mais pas un enfant de trois ans.

- Mais je ne sais pas comment m'occuper d'un enfant, Ron. Je… Je ferais plus de dégâts qu'autre chose, tu le sais bien. » Harry se passa longuement les mains sur le visage d'un air las, avant de refixer son regard dans les yeux de son meilleur ami.

« Tu ne serais pas plus capable de faire de dégâts qu'une autre personne, Harry. Et puis t'es pas tout seul ! Regarde, Hermione et moi sommes là ! Et Andromeda, et Ginny, et ma mère, et mon père, et… »

« Et qui ? interrogea Harry en levant un sourcil.

- Ben tu sais bien que chaque dimanche, on va voir Teddy pour passer l'aprèm avec. » Harry se rembrunit aussitôt à ces mots, la culpabilité jamais très loin pour l'encercler.

« Oui je sais, Ron. » ajouta tout de même le brun. « Et qui vient avec vous ? »

« Personne ! » Ron se lécha les lèvres avant de poursuivre. « Enfin je veux dire, il est déjà là quand on arrive. Et Teddy a vraiment l'air de beaucoup l'aimer, donc je pense que c'est bien pour lui, après tout. »

« Mais qui, Ron ? demanda une fois de plus Harry, avec un brin d'agacement.

-Hum… En fait, ben c'est Malfoy. »

Un silence lui répondit. Une question muette dans les yeux du brun, que Ron su interpréter et consentit à y répondre.

« La mère de Malfoy est une née-Black, tu te souviens ? On nous en avait parlé pendant… Pendant une réunion de l'Ordre. Eh bien, Narcissa Malfoy est la sœur d'Andromeda Tonks, ce qui fait que Malfoy… Enfin je veux dire, Malfoy junior est… »

« … l'oncle de Teddy. » Harry se détourna de Ron et entra dans le petit salon adjacent au corridor, d'où ils n'avaient pas encore bougé depuis l'arrivée du roux. Il s'affala dans un fauteuil et posa sa tête en arrière sur le dossier.

Ron entra à sa suite juste au moment où le brun soupira longuement, « Et bien… ! ».

Ron voulut ajouter quelque chose, sentant que la conversation commençait à lui échapper, mais des gerbes étincelantes provenant de la cheminée l'interrompirent avant même qu'il n'ait ouvert la bouche. Harry se redressa, et regarda à son tour vers l'âtre pour savoir qui venait quand Hermione surgit et enjamba derechef les cendres pour entrer complètement dans le salon.

« Ron ! Où en es-tu ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Tu en mets du temps ! On avait dit qu'on se retrouvait dans trente minutes et… » Hermione, qui n'avait jusqu'alors pas vu qu'Harry était dans la même pièce, assis, se tut brièvement avant de reprendre comme si de rien n'était. « Salut Harry ! Comment tu vas ? »

« Très bien 'Mione. » répondit-il tout en observant les deux invités suspicieusement. « Si tu te demandais ce que j'avais dit à propos de Teddy, on était justement en train d'en parler.

- Très bien, très bien. » dit-elle en regardant Ron, et non pas Harry, en lui lançant un regard perçant. Ron fit semblant de ne pas voir la menace dans les yeux d'Hermione, ce qui alimenta le doute sur la venue de ses amis.

Tout en regardant Hermione observer Ron qui, quant à lui, admirait les tentures, Harry se dit qu'il y avait quelque chose qui lui échappait. Hermione fit brusquement un pas vers lui et se mit accroupie devant le brun, adossant ses mains sur ses genoux.

« Ecoute Harry… » Sa voix était douce, et un peu triste aussi. Hermione donnait l'impression de vouloir faire passer tant de choses dans ces deux petits mots qu'il en fut un instant déstabilisé. Le brun ne savait pas tellement comment réagir alors il se tortilla légèrement en la laissant poursuivre.

« Ce que je vais te dire ne pas forcément te plaire, j'imagine. » Commença Hermione en pinçant les lèvres. « Alors n'oublie pas que nous sommes tes amis, d'accord ? Et que quoiqu'il en soit, quoiqu'il advienne, nous sommes là pour toi. Comme tu es là pour nous, d'ailleurs, n'est-ce pas Ron ? Donc ce que je veux dire, c'est que parfois, des décisions doivent se prendre. Pour changer les choses, tu comprends ? Faire évoluer, faire avancer. » Hermione s'arrêta, et pris le temps de chercher ses mots. Harry, face à elle, ne comprenait absolument rien à ce qu'essayait de lui dire son amie.

« Tu te rends compte que ce que tu me dis ne veut absolument rien dire ? fit Harry qui avait décidé d'afficher son désarroi.

- Oui, c'est vrai. Tu as raison. » répondit Hermione avec un léger sourire. Elle respira une bouffée d'air. « Dis-moi Harry, que comptes-tu faire l'année prochaine ?

- L'année prochaine ? répéta Harry.

- Oui, en septembre. A la rentrée. Que comptes-tu faire ? interrogea de nouveau Hermione, patiemment.

- Eh bien… J'imagine que d'ici là, Teddy sera avec moi. » Le brun regarda ses deux amis en haussant les épaules, de manière à leur montrer qu'en fait, il n'en savait rien. Il ne savait pas ce qu'il allait faire à la rentrée, ni avec qui il serait. Il ne savait déjà même pas ce qu'il ferait demain, alors dans un mois… Cependant il ne voulait pas se voiler la face. Le survivant se rendait compte qu'il allait devoir assumer son rôle de parrain vis-à-vis de Teddy. Les mots de Ron avaient fait mouche, il est vrai, mais ils n'étaient que l'écho de ses propres pensées qu'il ressassait depuis un certain temps maintenant. Donc à la rentrée, oui, Teddy serait certainement auprès de lui.

« Je suis contente de te l'entendre dire, enchaina Hermione. Mais et toi, tu vas faire quoi ? D'accord, Teddy sera avec toi… Et il devra préparer ses classes aussi, durant la journée. Qu'est-ce que tu feras pendant ce temps-là ? Harry… » répéta Hermione, encore. « Durant ces derniers mois, as-tu réfléchi à ce que tu allais faire de ta vie ? »

Sa vie… Ce qu'il allait faire de sa vie. Comme si tout était devant lui, qu'il lui restait tout à faire. Comme si… Si il avait le choix. Lui. Lui qui depuis des jours, des mois, avait l'impression qu'il venait de terminer le grand dessein de son existence, ce pourquoi il était né. Il regarda Hermione, le regard balayant son visage, ses yeux, ses lèvres, et ses yeux de nouveau. Non, il n'avait pas réfléchi à tout ça. Il n'y avait même pas pensé. Il avait eu besoin de temps pour se refaire, se remettre, se réparer de ce qu'ils avaient vécu. Il voulait juste savoir se tenir debout, à nouveau. C'est tout. Mais il n'a jamais pensé à l'après. Il avait même arrêté de l'espérer. Comme si la notion d'avenir s'était tellement enlisée au plus profond de son être, qu'il avait fini par l'oublier.

Sa résolution à en finir avec la guerre avait pris le dessus sur tout. Ses envies, ses désirs, ses rêves. Il s'y était fait, c'est un peu triste quand on y pense mais c'est comme ça. Finalement, Harry avait été conditionné à penser ainsi. Ses amis lui avaient laissé le temps nécessaire, qu'il avait lui-même réclamé. Mais nécessaire pour quoi, finalement ? Il se rendait compte pour la première fois depuis des semaines qu'il n'avait pas avancé d'un pouce. Le brun se sentait toujours aussi seul, dépité, malheureux. Et toujours ancré dans cette incompréhension, cette léthargie qui le bouffait quand il tentait de savoir où il allait.

« Je ne sais pas… » répondit finalement Harry. Il leva le bras et fit un signe de la main vers la pièce où ils étaient, englobant la maison par son geste. « J'imagine que je serai juste… Ici.

- Tu ne peux pas te contenter de rester 'juste ici', Harry. » Fit Hermione en fronçant les sourcils.

« Et pourquoi pas ?

- Parce que vieux. » Répliqua Ron, silencieux jusqu'alors. « Tu sais très bien que tu pèterais un plomb dans cette baraque. C'est peut-être la maison de ton Parrain, mais on sait très bien tous les deux que tu la détestes autant que lui a pu la haïr.

-Ouais. T'as pas tort. » Se senti obligé d'avouer le brun. « Mais j'ai nulle part où aller pour le moment. Je n'ai pas encore pensé à trouver un autre endroit, même si j'imagine que je vais devoir y penser sérieusement. Pour Teddy. Et désolé Ron, mais le Terrier n'est pas envisageable. Je veux dire… Tu sais quoi.

- Ouais, t'inquiète. Je sais. »

« En fait, reprit Hermione, on a peut-être une solution. Temporaire.

- Ah oui ? A quoi vous pensez ? C'est pour ça toutes ces cachotteries que vous semblez partager depuis que tu es arrivée, Hermione ? »

Ron et Hermione rigolèrent légèrement, sentant que la discussion devenait moins tendue. Hermione se releva et alla s'asseoir en face d'Harry, sur le grand sofa. Ron, qui était resté planté debout, la rejoignit.

« Bon, voilà. » entreprit de commencer Hermione. « Tu sais qu'avec les horcruxes, la guerre, … On a jamais eu le temps de terminer nos études.

- Ouais, et c'est vraiment la merde, ne pas avoir eu notre diplôme. » Harry leva un sourcil en direction du roux qui avait parlé et qui n'avait jamais été un grand fan de l'école jusqu'alors. « Ben ouais mec, cru bon d'ajouter Ron, j'ai quand même pas envie de rester dans les pattes de ma mère toute ma sainte vie. »

Harry rigola doucement. C'est vrai qu'ils avaient tous les trois quitté Poudlard précipitamment, et son espoir de devenir Auror un jour s'en était allé en même temps que leur départ de l'école. Le brun savait qu'ils n'étaient pas les seuls, bon nombre de dernières années ayant participé activement dans la guerre n'avaient pas pu terminer non plus.

« Qu'est-ce que tu proposes ? Questionna Harry a son amie.

- Etant donné que tu as vécu comme un reclu ces derniers mois, j'imagine que tu n'es pas au courant, souligna Hermione. Mais il va y avoir de grands changements à Poudlard cette année.

- De quel ordre ?

- Mcgonagall a été élue nouvelle directrice, comme il fallait s'y attendre. Et elle a envie de faire les choses bien. Elle nous a envoyé un courrier à tous, pour nous faire part des nouvelles mesures qu'elle désire mettre en place. »

« On a la possibilité de faire notre dernière année, Harry. » Enchaina Ron qui s'était redressé dans le fauteuil et s'était penché vers lui, ses coudes posés sur ses genoux. « Mcgonagall invite tous les élèves n'ayant pas su passer leur ASPIC à cause de la guerre à revenir à Poudlard pour faire leur dernière année. Tu n'as vraiment pas lu sa lettre ? Elle avait un titre accrocheur pourtant. 'Poudlard vous rend votre avenir.' » Se moqua Ron avec une voix pompeuse.

« Sans déconner ? Reprit Harry. Une nouvelle année à Poudlard ? Mais où est-ce qu'elle pense caser tous ces élèves… » Le brun réfléchit à ce que ses amis venaient de lui annoncer. Ils étaient un sacré paquet, toutes maisons confondues, à ne pas avoir su passer leurs derniers examens. Une majorité de Gryffondors, et de Serpentards c'est sûr. Mais pas mal de Serdaigles et de Poufsouffles quand même. Et même s'il se doutait que pas mal d'entre eux se fichaient royalement d'avoir leur diplôme, notamment les Serpentards qui avaient échappé à la guerre et à la justice, il se rendait compte de l'aubaine que c'était pour les autres.

« Et bien une nouvelle aile a été créée dans l'enceinte du château, précisa Hermione. Elle peut accueillir énormément de monde. D'ailleurs, des nouveaux quartiers ont été aménagés pour tous les élèves qui voudraient revenir pour cette dernière année. Le ministère a tenu à ce que le système de maisons soit maintenus pour les autres années, mais au vu de ce qu'il s'est passé, Mcgonagall a décidé que les dernières années cohabiteraient tous ensemble. Une salle commune et des dortoirs. »

« C'est bien joli tout ça Hermione, mais tu sais très bien que ça ne me concerne plus. Même si avoir mon diplôme m'ouvrait des portes, je ne peux pas penser qu'à moi. Teddy aura besoin de…

-Harry, coupa Ron. Hermione a déjà pensé à ça. »

« Merci Ron. En effet, j'ai déjà pensé à ça, répéta Hermione d'une voix de 'je-sais-tout qui fit sourirent les deux garçons. J'en ai parlé à Minerva quand je suis allée la voir. Tu n'es pas le seul dans ce cas, tu sais.

- Quel cas, tu peux préciser ? D'avoir dix-neuf ans et d'avoir un enfant de trois ans à charge, tu veux dire ? précisa Harry d'un ton narquois en tapotant de ses doigts l'accoudoir du fauteuil dans lequel il était installé. Parce que j'en connais pas beaucoup, figure-toi.

- En même temps quand est-ce que tu voulais les connaîtres, puisque tu ne sors jamais d'ici, remarqua Hermione d'un ton tranchant.

-Touché, ajouta Ron.

- Hum. » Harry se renfrogna face à la coalition que ses amis semblaient vouloir former contre lui.

« Donc, je disais, lança Hermione en levant les yeux au ciel face au haussement d'épaules du brun, Mcgonagall a prévu le coup. Quand je dis que tu n'es pas tout seul, c'est parce que de nombreux enfants ont été touchés par la guerre. Regarde Hannah Abbot par exemple, elle doit s'occuper de ses deux petits frères jumeaux depuis que leurs parents sont morts. Et elle n'est pas la seule dans ce cas, je crois savoir que Lisa Turpin et Anthony Goldstein, de Serdaigle, sont dans la même situation aussi. J'imagine qu'il y en a des autres, Mcgonagall a laissé entendre que certaines familles n'avaient plus la possibilité d'accueillir leurs enfants pour un certain temps. Tout ça pour dire que dans cette aile qu'elle a fait construire, Mcgo a prévu une école pour ces enfants, en parallèle de la nôtre. Ainsi, cela permet aux ainés d'obtenir leur diplôme tout en maintenant leurs responsabilités vis-à-vis des plus jeunes dont ils ont la charge. Elle m'a assuré qu'elle avait trouvé des personnes qualifiées pour encadrer les enfants. Et puis Harry, Teddy a besoin de rencontrer d'autres enfants… tu ne crois pas ?

- Oui, j'imagine que oui. C'est tentant, c'est sûr, mais c'est si soudain… Et la rentrée est dans un mois !

- Si tu prends en compte les nombreux courriers qu'on a reçus ces derniers mois, ce n'est pas si soudain.

- Merci d'en rajouter une couche, Ron. »

« La nouvelle directrice a insisté pour que tu viennes, Harry. » Hermione fit une moue persuasive. « Elle pense que si tu acceptes de venir, et de passer ton diplôme, ça poussera les plus réticents à sauter le pas. Qu'est-ce que tu en penses ?

- Je ne sais pas, je dois réfléchir, non ? Enfin je veux dire, c'est quand même une grande décision. Et puis je dois voir avec Andromeda ce qu'elle en pense après tout, elle s'est occupée de Teddy pendant tout ce temps ! Je ne peux pas la laisser de côté.

- Si ce n'est que ça, Andromeda a reçu également des courriers. Teddy étant concerné et Minerva sachant que c'est elle qui en a la garde pour le moment, elle l'a également tenue au courant.

- Ah. » Harry n'osait pas dire à ses amis qu'il était soulagé de ne pas avoir à en parler lui-même. « Et qu'est-ce qu'elle en pense ?

- Elle trouve ça génial, mec ! fit Ron avec un grand sourire aux lèvres. Alors, alors, qu'est-ce que tu décides ? T'es partant pour une nouvelle aventure ? »

Harry rigola franchement. Après tout, on ne peut pas dire que ce qu'il faisait pour le moment était productif. Au pire, il perdait une année. Et Hermione ne venait-elle pas de lui faire comprendre qu'il en avait encore des dizaines à vivre ? « C'est d'accord ! Merlin, oui, allons à Poudlard ! »

Hermione se leva d'un coup, franchit l'espace qui la séparait du brun et le prit dans ses bras. « Tu as pris la bonne décision, Harry, murmura-t-elle dans son cou.

- Tu m'étonnes, il aurait mieux fallu ! ajouta Ron plein de malice dans les yeux. Teddy en aurait fait une syncope si tu avais refusé ! »

« Ron ! pesta Hermione en se retournant vers lui et en toisant son regard contrit, tais-toi !

- Teddy ?! Quoi, il est déjà au courant ? interrogea vivement Harry.

- Oui, Harry. » Hermione dévisagea son meilleur ami d'un air désolé.

« Ouais, fit Ron qui avait décidé de mettre carrément les pieds, les mains et sa tête dans le plat, Malfoy et lui arrêtent pas d'en parler ! Ils sont excités comme des puces !

- Ron ! fulmina Hermione.

- QUOI ?! fit Harry, Malfoy vient aussi ?! »

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A suivre ...

Voilà pour le premier chapitre. Vous a-t-il plus ? Qu'est-ce que vous en pensez, cela vaut-il la peine de continuer l'intrigue, l'histoire ? Soyez francs bien sûr, je suis toute ouïe.