Hey tout le monde !

Cette fanfiction est écrite dans le cadre des nuits du FoF (Forum Francophone) pour le thème Cœur.


Je l'ouvrirais pour toi


Il avait longtemps hésité à le lui dire. Il avait eu beaucoup de doutes et paraissait perpétuellement en conflit avec lui-même. Pourquoi était-il ainsi. Pourquoi Castiel y arrivait-il et pas lui ? Il était plus fort, plus vieux, plus malin et pourtant … pourtant il n'avait jamais réussi. Il aurait aimé pouvoir le lui ouvrir avant de mourir. Il aurait tellement aimé. Mais c'était sûrement la fin, sa fin. Il aurait tout donné pour le faire ; pour y arriver. Sa grâce, ses ailes, son amour ; mais même avec tout cela, il n'aurait pas été sûr d'y parvenir. Parce qu'il était lui, parce qu'il était Gabriel. Le Gabriel qui avait trop souffert, le Gabriel qui avait fui. Pourquoi cela n'avait-il pas abouti ; pourquoi ne pouvait-il pas ouvrir son coeur. Parce qu'il était timide ? Lâche ? Ou bien les deux ? Personne ne le saurait, personne à part lui.

La lame transperça sa peau et son essence s'en alla de son corps. Il n'était plus ni un archange, ni un amant ; après tout il ne l'avait jamais été ; ni un ami, mais il serait une aide ; un aide précieuse qui leur permettrait d'avancer dans leur quête. Une aide qui lui permettrait de se repentir de toutes ses fautes. Il ne saurait jamais s'il avait bien fait de la laisser là. De laisser cette lettre là où il l'avait déposée.

Assis sur le matelas de leur motel actuel Sam regardait le papier entre ses doigts. C'est la boule au ventre qu'il décacheta la lettre qu'on lui avait adressée. Les premiers mots lui faisaient déjà peur ; un mauvais pressentiment s'insinua en lui sans qu'il ne puisse l'arrêter.

« Pour Samuel WINCHESTER, de Gabriel.

Je t'ouvre mon coeur parce que je …

Je n'ai jamais pu te le dire ou te le montrer. Je n'ai jamais pu l'ouvrir pour toi alors qu'au fond, j'en ai toujours eu l'envie. Je t'ai écrit cette ébauche de sentiments. Tu ne pourras sûrement pas en voir la fin à l'heure qu'il est, je ne pense déjà plus être de ce monde. Seras-tu triste, ou non ? J'aimerais tellement le savoir ; être à tes côtés. Ne tergiversons pas en de futiles babillages. Je ne pourrais le dire que sur le papier, alors voilà :

JE T'AIME

Ne l'oublie pas. Je t'aime pour tout ce que tu es. Drogué, patient, tolérant et beaucoup d'autres choses...

Tu te souviens de ce jour sans fin ? Bien sûr que tu t'en souviens ; qu'est -ce que je l'avais trouvé drôle ! Il ne l'était pas pour toi ; voir son frère mourir n'est pas quelque chose que l'on doit aimer. Je voulais m'excuser pour cela. Et je voulais aussi m'excuser pour toutes les autres choses que je vous ai faites, à toi, Dean et Castiel. Mais comprend moi ! Je suis comme ça et rien d'autre. J'espère vraiment que tu ne m'en veux plus. C'est embêtant d'en vouloir à un mort, n'est-ce pas ?

Je te dis tout cela sans même savoir si toi, tu m'aimes. Tout cela n'a plus d'importance, tout ce qui compte c'est cela : ne baisse pas les bras face à l'adversité. N'abandonne jamais les tiens. Ils sont tout ce que tu as, alors ne le gâche pas. Des gens, autour de toi et de ton frère, vont mourir. C'est inévitable. La course à Dieu et au Diable est bien trop dangereuse et de nouveaux facteurs vont s'ajouter à ceux déjà présents. Je te le demande Samuel, ne baisse jamais les bras face à eux ! »

Une larme roula doucement sur la joue du plus jeune des Winchester. Son frère et Castiel en face de lui, il venait de finir de lire la lettre que lui avait laissé Gabriel. Aucun d'eux n'avait ouvert les yeux ; aucun d'eux deux n'avait fait le premier pas, et maintenant, il était trop tard. Gabriel était déjà mort.

Dean vint serrer son frère en larme dans ses bras. Les moments « émotions » étaient très rares chez eux mais ils ne pouvaient pas faire autrement. Le flot continu de larmes ; à n'en pas douter ; ne se tarirait pas avant tôt le matin. Et la constatation qu'il leur sauta aux yeux était la même qu'à la fin de la lecture de la missive. Il ne reviendrait jamais. Il était parti en ne laissant derrière lui qu'une simple lettre écrite sur du papier blanc.

IL baissa les yeux au sol et ne bougea plus. L'un de ses fils venait encore de mourir. Et si Gabriel était mort ; si un archange était mort c'était très mauvais signe. IL allait tout perdre pour … rien ?

« Tu as bien fait de lui ouvrir ton coeur Gabriel. J'espère te revoir bientôt. » dit-IL, la voix éteinte.

FIN


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