Disclaimer : L'univers de Harry Potter, certes modifié ici, appartient à une certaine J.K. Rowling.

Warning : Cette histoire oscille entre T et M à cause de langage parfois grossier et de références sexuelles [& présence d'allusions homosexuelles].

Bonne lecture !

HARRY ET LES POTTERSTONES

CHAPITRE I - Potter et les Potters

Harry Potter réfléchissait intensément. Affalé sur le fauteuil en cuir de la salle commune des Griffondors, il contemplait d'un air distrait le feu qui dansait dans la cheminée. Mais son esprit était ailleurs. Il était à la poursuite de la rime riche qui viendrait conclure le refrain de son nouveau single, Baguette Therapy.

« Tu es mon essentiel magique, mon poivre et mon sel liturgique / Viens te blottir près de moi, et ta baguette sera... - ta baguette sera quoi..? Merde

Non loin de lui, des Première Année s'amusaient à faire léviter un potimarron. Ils se l'envoyaient les uns aux autres et s'esclaffaient chaque fois que le cucurbitacée manquait de décapiter l'un d'entre eux.

Harry respira un bon coup et reprit la lecture de ses notes.

« Ma baguette sera ... qu'est-ce qui rime avec liturgique ? Porc-épic ? Pandémique ?»

Les rires se faisaient plus forts, plus criards. Harry n'y tint plus.

« Eh, là ! les morveux !»

Les coupables se turent et le regardèrent avec des yeux apeurés. Ils lui faisaient penser à des lapins pris dans les phares d'un camion.

«Oui, vous ! reprit Harry d'une voix sèche. Vous pouvez la mettre en sourdine ? Y'en a qui bossent et qui essaient d'écrire un album ici !»

L'un des perturbateurs balbutia une excuse, rouge de confusion, et la petite bande prit la fuite. Revenu à un silence des plus satisfaisants, Harry poussa un soupir de contentement - jusqu'à ce qu'il croise le regard désapprobateur d'Hermione, qui tricotait de l'autre côté de la pièce.

«Quoi ? lui lança t-il d'un ton qu'il aurait aimé moins brusque.

- Ce sont des gamins, c'est tout, répliqua t-elle avec froideur. Il y a quelques années, tu n'aurais pas fait ta diva et tu les aurais laissés tranquilles.»

Harry eut un petit rire, mais en réalité il eut honte - un sentiment qu'il n'avait pas expérimenté depuis fort longtemps. Oui, quatre ans auparavant, alors que le groupe avait tout juste été formé, il n'était qu'un adolescent naïf animé par l'amour du rock et par - il eut un haut-le-coeur - les liens de l'amitié. Mais il avait changé; le succès l'avait changé. Depuis l'envolée aux cieux des Potterstones, il avait dû s'endurcir et devenir l'être sans pitié qu'il était maintenant. Le leader sans douceur. La star adulée de tous. Et il devait composer avec cette image glam de rock star, n'en déplaise à Hermione Granger.

Il rabattit la mèche rebelle qui le gênait derrière son oreille percée de trois diamants (cadeau de Molly Weasley pour son tout dernier concert) et essaya de se concentrer à nouveau. Mais les rires exaspérants des Première Année résonnaient toujours à ses oreilles. Et maintenant, le cliquetis monotone des aiguilles à tricoter d'Hermione se joignaient à la cacophonie dans son esprit. Génial, pensa t-il. Encore une journée de fichue. Mais cette fois, il ne dit rien.

Il savait qu'Hermione travaillait dur pour lui et que sans elle, il ne serait rien. Il avait besoin de ses talents de secrétaire pour faire tourner la boutique. Elle lui était d'une aide précieuse, aide qu'elle avait par ailleurs complétée par celle d'une cinquantaine d'elfes de maison volontaires. En effet, emballée par le projet des (alors débutants) Potterstones, la jeune fille avait récupéré son badge de la S.A.L.E et avait engagé des elfes qu'elle payait le SMIC sorcier, soit six mornilles par jour. Leur tâche consistait à assurer la promo, imprimer et distribuer des flyers, ou encore coller des affiches dans la Grande Salle. Et surtout, mais Hermione n'était pas au courant, ils avaient comme mission officieuse de faire les devoirs de Harry et Ron. Avec l'effervescence du groupe, ils n'avaient tous les deux pas le temps de s'adonner à ce genre de boulot assommant. Et tant pis pour les BUSES qui arrivaient à la fin de cette cinquième année à Poudlard.

Beaucoup d'elfes de maison avaient répondu présents face à cette opportunité de travailler pour les Potterstones. Mais Harry en soupçonnait quelques uns de vouloir profiter de l'effet Potter pour développer leur propre réseau et faire jouer les networks dans l'industrie du disque. Cette théorie avait eu sa confirmation avec l'affaire Dobby. En effet, l'elfe avait profité de l'absence des membres des Potterstones pour fouiller dans leur dortoir et dégoter le carnet d'adresses de Ron Weasley. Il en avait ensuite profité pour lancer son propre groupe de musique, les Naked Elfik. Heureusement pour les Potterstones, Dobby avait lamentablement échoué. Il n'avait même pas fini trentième aux Victoires de la Musique Elfique. Bien fait pour lui, songea Harry pour la millième fois.

Mais Dobby n'était pas le seul trublion de l'histoire des Potterstones. Le début de l'aventure du groupe avait été marqué par une violente querelle entre les trois principaux membres: Ron, Fred Weasley et bien sûr Harry. Ils avaient été en désaccord pour choisir le nom du groupe. Ron défendait bec et ongles le nom "Vanille Birdie" (qu'il avait dû lire quelque part dans un magazine pour adultes), Fred militait pour les "Maraudeurs Rimants" (que Harry trouvait mièvre au possible) et Harry avait eut l'idée alors impopulaire de baptiser leur groupe les "Potterstones". Il trouvait ça branché et évocateur. Et ça lui rappelait le nom d'un autre groupe de rock, mais il ne savait plus lequel. Après de longues heures de débat, Ron et Fred avaient finalement abdiqué en sa faveur. Mais, un peu amer, Ron, tout en plaquant quelques accords à sa basse, lui avait lancé « On a bien compris que t'aimais être au centre de tout. S'il n'en tenait qu'à toi, tu aurais choisi "Potter et les Potters".» Et, pour une fois dans la conversation, Harry avait été d'accord avec lui.