Et si c'était toi…
Fanfic Once Upon a Time. Univers original de la série. Drame, Romance. Ratting M. SwanQueen.
1.
Il était une fois, une petite ville nommé Storybrook, qui sous ses allures de petite bourgade bien tranquille, perdue dans les immenses forêts du Maine et bordée par un bras de mer, était en réalité une ville bien particulière.
Il a y trente ans, cette ville n'existait pas, il y a encore peu de temps, cette ville ne figurait sur aucune carte, elle était invisible et le temps s'y était arrêté. Tous les habitants avaient perdu la mémoire et leurs vraies vies extraordinaires étaient retenues dans un monde que l'on pensait imaginaire, et dans les méandres d'une sombre malédiction, leurs mémoires étaient retenues captives.
Une Méchante Reine avait lancé le Sort Noir et tous les habitants de la Forêt Enchantée avaient été transporté à Storybrook avec les faux souvenirs d'une vie simple et sans magie. Et puis la Malédiction avait été levé sous le coup d'un baiser d'Amour sincère.
Emma Swan avait sauvé son fils, Emma Swan avait commencer à croire aux contes de fée et toute la ville avait retrouvé ses esprits et la Méchante Reine avait déguerpit.
Après des mois de haine et guerre, Régina Mills, le Maire de Storybrook, la Méchante Reine avait prouvé qu'elle n'était plus si mauvaise que cela et que par amour pour Henry, elle était prête à changer, ou du moins à faire des concessions.
Elle avait gardé sa rancœur et son venin quand Blanche Neige et Charmant s'étaient retrouvé et avait laissé Emma Swan devenir le shérif attitré de cette ville. Elle avait remisé sa haine dans un vieux placard au fond de son caveau et pour l'amour d'Henry avait cessé de lutter contre la Sauveuse.
Il restait la distance qu'elle s'efforçait de mettre entre elles. Il y avait ce dédain qu'elle affichait systématiquement sur son visage quand Miss Swan ouvrait la bouche, il y avait ce regard noir qu'elle portait sur elle dès que l'occasion se présentait mais il n'y avait plus de menace, plus de guerre ouverte, plus de haine.
Jour après jour, Emma Swan avait prouvé à Madame le Maire qu'elle était quelqu'un de bien, de censé et de responsable. Que son passé et l'abandon d'Henry étaient ses plus grosses cicatrices et qu'aujourd'hui elle avait la possibilité de tout changer. Régina Mills eu beaucoup de mal à accepter la place qu'elle avait pris dans la vie de son adoptif mais en le voyant sourire face à elle, elle ne pouvait plus être la Méchante Reine, prête à tout pour avoir ce qu'elle veut. Elle le comprenait difficilement, elle sentait le changement s'opérer en elle sans le vouloir vraiment. Elle avait senti la Magie de nouveau en elle mais son désir de vengeance s'était dispersé le jour où, voulant empoisonner Emma, elle avait empoisonné son fils. En le croyant mort, son cœur s'était brisé comme jamais auparavant et elle avait cru vouloir mourir aussi avec lui ce jour-là. Et puis Emma le sauva et les sauva tous par la même occasion.
Jours après jours, le beau temps s'installa à Storybrook après la tempête, la colère et les batailles. Emma et Régina se croisaient souvent grâce à Henry et l'entente cordiale s'installait, ou du moins la politesse était tout juste accordée. Elles se défiaient toujours du regard, le sarcasme au bout des lèvres et le poing serré jusqu'à ce que les jours passent et qu'elles se lassent de tout ce petit manège pour enfin s'adoucir un peu.
La vie à Storybrook semblait somme toute plus ordinaire bien que parfois un nain, un elfe ou bien ancien chevalier avait perdu quelque chose qu'il fallait retrouver à tout prix, ou bien avait besoin de l'aide de la magie pour accomplir quelques missions importantes afin que les fins heureuses se rétablissent pour tout le monde. Et Emma Swan en bon Shérif partait toujours de bon cœur à l'aventure. Et petit à petit, tous les habitants retrouvèrent leur joie de vivre et leurs amis, cher à leur cœur. Tous les habitants ou presque en réalité, au milieu de la joie et du printemps qui s'installe, Régina Mills était toujours seule.
La Méchante Reine avait cessé de ruminer sa colère mais elle voyait autour d'elle batifoler les amoureux et les abeilles pendant qu'elle marchait seule dans les rues. Comme à son habitude elle faisait mine que rien ne l'atteignait, rien ne l'ébranlait, qu'elle maitrisait toujours tout alors que sa conscience lui murmurait le contraire.
La seule qui ne rentrait pas dans son jeu, la seule qui voyait la faiblesse derrière la façade, c'était celle à qui on ne pouvait pas mentir, celle qui savait lire sur les visages les vérités et les mensonges, Miss Swan, le shérif, la Sauveuse, bien évidement. Elle seule voyait le trouble constant dans les yeux de la Reine et malgré elle, cela la perturbait toujours un peu.
2.
Il était très tôt ce matin-là quand toutes les mamans de Storybrook et les maitresses d'école se réunirent. Les enfants partaient en expédition dans les bois près du lac aujourd'hui et les derniers préparatifs se faisaient avec le levé du jour. Régina arriva avec Henry et fut surprise de voir Emma présente. Elle avait laissé les rênes du poste de police à son adjoint et, entre autres Papa, David Nolan, le Prince Charmant et s'était porté volontaire pour accompagner les enfants toute la journée. Elle faisait monter les enfants pendant que Mary-Margareth Blanchard, sa mère, Blanche-Neige, comptait les enfants et cochait leurs prénoms sur la liste avant le départ.
Quand Régina arriva à leur hauteur et comprit, elle se cramponna à Henry qui voulait vite monter dans le bus. Emma porta son regard sur elle et secoua la tête. Régina lâcha son emprise et Henry sauta dans le bus sous le sourire de sa mère et de sa grand-mère.
_ Miss Swan vous…
_ Bonjour Régina !
_ Bonjour. Vous partez en excursion ? Reprit Régina agacée.
_ Oui je me suis dit que les enfants seraient entre de bonnes mains… les mains du Shérif ! Dit-elle en plaisantant.
_ Et vous y connaissez quelque chose en excursion en forêt ?
_ Non pas grand-chose mais je sais éviter les racines et ne pas manger les baies empoisonnées !
_ Elle sait marcher et survivre comme tout animal de la forêt qui se respecte, c'est déjà bien. Souffla Régina alors que Mary-Margareth levait les yeux au ciel.
_ Je sais aussi éviter les branches d'arbres et ...
_ C'est bon, arrêtez toutes les deux ! S'exclama Mary-Margareth. On y va ! Et Madame le Maire ne vous inquiétez pas, nous sommes six accompagnants et tout ira bien. Au programme : initiation à la survie, basique, chasse aux trésors, pique-nique près du lac et découverte de la nature et des animaux ! s'enthousiasme-t-elle, presque toute seule.
_ Très bien, je vous fais confiance, mais gardez un œil sur Henry, il a tendance à être…
_ à l'écart ? Ce n'est plus vraiment le cas depuis que la Malédiction a été rompu. Corrige Mary-Margareth en grimpant dans le bus.
Emma allait monter aussi mais Régina lui attrapa le bras pour la retenir. En descendant la marche, elle se trouva malgré elle très près de Régina qui ne recula pas pour autant. Emma pressentait un énième discours sur la sécurité de son fils mais il en fut tout autre.
_ Miss Swan, j'ai un mauvais pressentiment. Il y a une ombre qui tourne autour d'Henry ou de moi, je ne sais pas.
_ De quoi vous parlez ?
_ Je ne sais pas trop, j'ai remarqué à plusieurs occasions, une ombre, l'ombre d'un homme qui suit Henry.
_ Vous êtes sérieuse ?
_ Oui. Je ne m'amuserais pas à ça, pas avec la sécurité d'Henry, vous le savez très bien. Il y a quelque chose qui rode, je le sens alors s'il vous plait …
_ Ok, je ne le lâcherais pas d'une semelle… promis. Dit-elle sincèrement en tentant de la rassurer.
Elle remonta dans le bus où tout le monde s'impatientait et parti dans le fond, près d'Henry et des autres enfants. Le bus démarra et parti. Emma et Régina se regardèrent une dernière fois, l'une pleine d'angoisse et l'autre dans le doute. Et le bus disparut au bout de la rue.
Régina se retourna et fit quelques pas en direction de sa voiture et ce courant d'air glacial lui parcourut la nuque, elle balaya le parking du regard et le vit. L'homme ou plutôt son ombre disparaitre de sa vue à toute vitesse dans la grande rue. Malgré ses talons haut, elle courut avec souplesse et rapidité jusqu'à l'angle de la rue mais plus rien. Quelques passants sans importance, un chien qui devance son maitre et quelques voitures qui circulent mais aucune trace de l'homme en question.
Au beau milieu des bois, les enseignants et parents avaient établis un camp de scout et tous les enfants s'afféraient dans les différentes activités au programme de la matinée. Emma prit de la hauteur sur un talus de terre pour observer la scène en entier. Mary-Margareth, entièrement dans son élément, les bois, la nature, les enfants tout autour, rayonnait de joie et transpirait les bonnes attentions pour leur faire découvrir toutes les petites merveilles de la vie dans la forêt. Emma l'avait taquiné en lui demandant si le tir à l'arc était au programme des réjouissances. Mary avait ri et lui avait tapé sur l'épaule. Emma feignit la douleur. La complicité entre elles était totale à présent et la gêne d'être mère et fille disparaissait et elles restaient de très bonnes amies.
En prenant de la hauteur, Emma observait Henry à l'atelier feu de bois. Elle sentit un courait d'air glacé dans sa nuque, elle se retourna machinalement mais rien, pas un bruit, pas un souffle de vent. Elle reporta son regard sur le camp mais ne vit pas Henry. Elle balaya et sonda le camp puis perdit patience. Elle dégringola de sa colline et courra vers le camp en l'appelant. Pas de réponse. Mary et une autre enseignante la rejoignent, voyant la panique dans ses yeux. Monsieur Eddy, Prof, le Chef des Nains qui s'occupait du feu, l'interpella.
_ Oui il était là, y'a pas moins de deux minutes, juste à côté de moi. Dit-il en tournant sur lui-même comme pour le chercher.
_ Il ne doit pas être bien loin. Rassura Mary-Margareth
Emma ouvrit la bouche mais rien, aucun mot. La panique, elle court, elle sort du camp, elle l'appelle enfin à gorge déployée. Elle s'enfonce dans la forêt. Elle sonde l'environnement, tous ses sens sont en alerte, elle a peur pour lui et puis soudain elle voit une ombre. Elle court, elle débouche dans une petite clairière. Henry est là. Un homme à ses côtés. Ils lui tournent le dos. Emma crie son nom. Henry se retourne et l'homme disparait comme s'il n'avait jamais été là.
Emma secoue la tête comme prise d'hallucination et cligne des yeux plusieurs fois. Henry revient vers elle avec un large sourire.
_ Henry mais enfin, ne t'éloignes pas comme ça. Avec qui tu étais à l'instant ?
_ Personne !
_ Henry ? J'ai vu un homme près de toi.
_ Non j'étais seul, maman. Affirme-t-il.
_ Alors où tu allais ?
_ Nulle part. J'ai suivi un papillon.
_ Un papillon ?
_ Oui.
_ Ok aller, on rejoint les autres. Tu m'as fait peur, ne refait plus jamais ça !
Elle prit son fils par les épaules et le ramena au camp. Le reste de la journée se passa très agréablement, les enfants s'étaient amusés en apprenant un tas de chose essentiel sur la nature et Mary-Margareth était fière d'eux. Sur la route du retour, et tout le long de la journée, Emma n'avait pas lâché Henry du regard, pas une seule seconde et ressassait les mots de Régina en boucle dans sa tête. Une ombre qui rôde, un homme comme un coup de vent. Emma n'aimait pas ça. Elle n'expliquait pas ce qu'elle avait vu. Elle n'en parlera qu'à Régina. Quand il y avait de la Magie dans l'air, elle préférait toujours l'avoir dans son camp que le contraire. Elle s'étonna elle-même de penser cela. Elle s'étonna elle-même de vouloir lui parler à elle avant d'affoler Mary-Margareth ou quiconque.
Avant d'arriver sur le parking de l'école où les parents attendaient déjà leurs enfants, Emma reçu un message sur son téléphone. Etonnant, c'était Madame le Maire. « Puisque vous êtes déjà avec Henry, pourriez-vous le reconduire à la maison ? » disait simplement le message. Elle répondit vite et concis « aucun problème ».
3.
Emma Swan voulu frapper à la porte du Manoir au 108 Mifflin Street mais Henry, sur ses talons, lui passa devant et ouvrit la porte pour rentrer. Il posa son sac et son manteau dans l'entrée et lui fit signe d'entrer à son tour. A peine avait-elle posé le pied à l'intérieur qu'elle entendit les talons du Maire résonner dans la maison. Henry referma la porte et Régina apparut dans le hall.
_ Henry, mon chéri. Comment s'est passé cette journée dans les bois ?
_ Super ! Très instructif et puis Grand-Mère, j'veux dire Mademoiselle Blanchart, elle nous apprit à construire un abri, à reconnaitre les arbres d'après l'écorce et les feuilles et les insectes, les rongeurs, les types de plantes et de fleurs. On avait vu tout ça dans les livres mais là c'était réel, c'était super ! dit-il plein d'enthousiasme en montant le grand escalier, avant de filer dans sa chambre.
Régina lui sourit, heureuse de le voir content. Elle n'a pas le même regard quand ses yeux se pose sur Henry, comparé au regard qu'elle porte sur le reste du monde. Emma le voit, Emma sait qu'elle l'aime même si ses premiers doutes, ceux qui l'avait poussé à rester à Storybrook avait été fondé parce que son amour était encore masqué par la Malédiction qu'elle seule connaissait. Maintenant, elle le voyait, le regard qu'elle portait sur Henry était dénué de toute haine ou de toute colère qu'elle pouvait encore avoir en elle. Régina porta son regard sur Emma quand Henry eu disparut à l'étage et son regard changea immédiatement.
_ Comment s'est passé cette journée dans les bois ? répéta-t-elle sur un ton beaucoup moins commode et limite angoissé.
Emma se racla la gorge et détourna le regard quelques secondes comme si elle ne savait pas par où commencer. Régina, qui commençait à bien la connaitre, comprit qu'il y avait effectivement quelque chose. Elle tourna les talons.
_ Vous voulez un verre ?
Emma soupira de soulagement, Régina ne l'assaillait pas de question, elle lui laissait le temps de se remettre de cette journée dans les bois avec tous ces gamins survoltés.
_ Oui merci… avec grand plaisir, j'en ai bien besoin. Dit-elle un peu trop sincèrement pour que Régina lui jette un coup d'œil par-dessus l'épaule.
Emma n'aimait pas quand elle la regardait ainsi, d'un regard mi hautain, mi complaisant. Elle ne pouvait pas encore s'empêcher de regarder les gens de haut encore, mais il y avait quelque chose de changé et ce qui énervait le plus Emma, c'est qu'elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il y avait quelque chose qui lui échappait mais elle ne savait pas quoi. Elle chassa ses pensées et suivit Régina dans le salon principal.
Régina avait ouvert les portes du bar pour laisser Emma jeter un coup d'œil pendant qu'elle se servait un double scotch de 12ans d'âge.
_ Qu'est-ce que vous buvez Miss Swan ?
_ Jack Daniels, vous avez ?
Régina secoua la tête, comme dépité des mauvais gouts du Shérif, mais attrapa un verre avec dextérité et le posa sur le bar.
_ Bien évidement. Souffla-t-elle.
Elle sortit la bouteille du fond du placard, lui servit une dose et lui tendit le verre. Sans le vouloir leurs doigts se frôlèrent et l'espace d'un instant, leurs regards se croisèrent, un peu gêné, un peu timide même puis aussitôt le regard noir de Régina revint quand leurs mains se quittèrent. Emma n'y prêta pas attention, en apparence mais en réalité, elle se souciait de la moindre petite interaction avec elle. Dans un souci de protectionnisme envers son fils, elle retenait le moindre fait, le moindre geste, la moindre parole de Régina, mais elle avait aussi appris à lire entre les lignes. Ce qu'elle disait ne comptait pas, c'était son regard le miroir de sa vérité et Emma le savait maintenant, plus rien ne lui échappait ou presque.
Régina l'invita à s'assoir s'entend la blonde un peu fébrile sur ses jambes après cette journée à gambader dans les bois, entre les racines et les branches. Emma ne se fit pas prier et se demanda si cette attention de sa part était pour la soulager de sa journée ou prouver sa supériorité. Elle soupira longuement et Régina leva les yeux au ciel. Emma but une gorgée puis une autre sans dire un mot. Régina fulminait presque.
_ Bon alors quoi ? Racontez-moi ! il s'est passé quelque chose ? je dois m'inquiéter ?
Emma finit d'avaler sa gorgée et grimaça.
_ Ne restez pas là sans rien dire ! Miss Swan !
_ Oui, oui, une petite minute. Je…
_ Je sais … les enfants c'est turbulent et ça casse la tête dès qu'ils sont à plusieurs.
_ C'est ça ! Dit Emma en reprenant une gorgée.
Ce n'était pas tant pour les enfants qu'elle avait envie de boire mais plutôt pour faire le point sur ce qu'elle avait vu. C'était peut-être contradictoire mais c'était nécessaire.
_ Alors ? S'impatiente Régina en finissant par boire une autre gorgée de scotch comme par mimétisme face à Emma.
_ Alors… Commença-t-elle. Je l'ai perdu de vu une minute.
_ Qui Henry ?
_ Oui. Il était près du feu de camp, entouré de Monsieur Eddy et de ses camarades et puis soudain il n'était plus là.
_ Comment ça plus là ?
_ Il n'était plus dans le camp, j'ai couru dans la forêt, je l'ai retrouvé.
_ Mais il va bien ?
_ Oui. Il m'a dit qu'il avait suivi un papillon.
_ Un papillon ?
_ Oui.
_ Et c'est tout ?
Emma avait le regard plongé dans la gorgée d'alcool qui restait dans son verre et la faisait tournoyer. Régina sentit un malaise.
_ Miss Swan, il y a autre chose ?
_ Oui.
_ Quoi ?
Elle s'inquiéta de voir Emma si peu sure d'elle. Elle s'approcha sans s'en apercevoir, le bruit de ses talons résonnant dans le lourd silence.
_ Je… j'ai vu quelque chose…
Régina s'assit au bord du canapé où Emma était affalé jusqu'au fond de l'assise.
_ Vous avez vu quoi ?
_ Je ne sais pas… j'ai vu quelque chose qui n'était plus là la seconde d'après.
Régina se décala pour lui faire franchement face et la força à relever le menton pour l'inciter à poursuivre.
_ J'ai vu une silhouette d'homme près d'Henry dans la clairière. Dit-elle d'un trait comme pour s'en débarrasser.
Régina frissonna d'angoisse. Elle avait vu juste, il y avait bel et bien quelqu'un qui rôdait autour de leur fils. Emma respira et continua.
_ Je n'ai aperçu qu'une ombre en réalité… comme un homme grand et fin, avec un long manteau et un haut de forme.
Régina posa son verre avec maladresse sur la table basse et eu du mal à avaler la gorgée de pur malt qu'elle avait dans la bouche. Elle n'avait donné aucun détail à Emma et pourtant elle faisait la même description.
_ Je l'ai vu aussi. Ce matin sur le parking de l'école quand le bus est parti. Il a disparu au coin de la rue.
_ Sérieusement ? Alors je ne suis pas folle ?
_ Non… Ou bien nous sommes deux.
Elles échangèrent un regard nouveau. Pas de sarcasme, pas d'agression, presque de la complicité mais pas encore. Légèrement gênée Régina détourna le regard et la conversation.
_ Et Henry n'a rien vu ?
_ Non, il m'a dit être seul…
_ Suivant un papillon ?
_ Oui.
_ C'est très étrange.
Une fois encore, elles se regardèrent les yeux dans les yeux, se posant des questions tour à tour sans dire un mot, ne détournant le regard ni l'une ni l'autre car l'enjeu était la sécurité d'Henry.
Après un moment de silence, Régina se releva et proposa un autre verre à Emma qui finissait le sien.
_ Non Merci. Vraiment. Je ne veux pas abuser.
_ Très bien, vous restez…
Elle se tut d'un seul coup. Etonnée de la proposition qu'elle allait lui faire mais ne pouvant rester muette à présent.
_ … Manger avec nous ? finit-elle par dire.
Emma fut grandement surprise elle aussi mais secoua vivement la tête et se releva tant bien que mal du canapé.
_ Merci beaucoup mais je vais rentrer.
_ Je comprends.
_ Oui, après une journée pareil, je n'ai qu'une envie : c'est prendre une douche chaude et me mettre direct sous la couette sans…
Elle se tût sous le regard assassin de Régina qui lui en voulait d'autant se dévoiler, d'être aussi familière, pourtant elle avouait que parfois c'était rafraichissant. Elle coupa court à ses idées en s'imaginant la scène et se dirigea vers l'entrée.
_ Henry ! Cria-t-elle. Viens dire au revoir à ta mère !
Elle regarda Emma après avoir dit cela. C'était sorti si naturellement qu'elle n'en revenait pas elle-même. Les bruits de pas qui dégringolaient les escaliers lui fit baisser le regard. Emma était devenu rouge sans le vouloir et accueillit son fils dans ses bras pour un câlin comme si de rien n'était.
Elle baissait les armes, elle accueillait ses petits moments de bonheur avec joie depuis qu'elle avait fait sa rencontre. Elle laissait entrer une part de bonheur dans sa vie comme pour faire oublier les malheurs du passé et s'en guérir grâce à Henry.
_ Salut maman, a demain. Dit le jeune garçon en se détachant d'elle lentement.
_ Salut petit prince, soit sage et passe une bonne nuit.
Il la serra encore contre lui et parti vers le salon sachant qu'ils allaient passer à table. Régina avait légèrement tiqué en entendant Emma appeler Henry « Petit Prince », c'était le surnom qu'elle lui donnait elle, mais elle avait dû trop l'utiliser pour qu'Emma le reprenne naturellement, abandonnant son « gamin » habituel. Et puis elle songea que ce surnom c'était parce qu'elle était Reine, si Emma l'utilisait c'est qu'elle acceptait ce qu'elle était. Elle se surprit à s'attendrir puis se repris.
_ Bonsoir Miss Swan. Dit Régina en s'approchant pour lui ouvrir la porte.
_ Bonsoir. Répondit Emma en passant la porte.
Régina la retint par le bras.
_ Je … à propos de cette…. Ombre…
_ Je sais, je vais enquêter, discrètement et vous, vous surveillez Henry.
Un sourire entendu s'afficha sur le visage de Régina et Emma lui sourit en retour puis elle s'éclipsa à toute vitesse vers le portail pour disparaitre complétement. Regina ferma la porte avec une boule d'angoisse grandissante dans le ventre.