Disclaimer : Tout appartient à Marvel, je suppose. La seule chose dont je suis sûre, c'est que rien ne m'appartient.
Note : Ce texte a été rédigé dans le cadre de la 83ème nuit du FoF, il fallait écrire sur le thème Famille en moins d'une heure. J'ai visiblement récidivé sur Avengers/Captain America/MCU/whatever/pourquoi autant de fandoms pour un seul et même univers.
Je m'excuse toujours pour : mon humour plus que douteux (merci Tony de me donner cette occasion en or), aux anglicismes (les mots continuent de me venir en anglais...), aux fautes/coquilles, ainsi qu'aux bourdes et autres OOCitudes. J'ai tenté de me réconcilier avec Steve cette fois, mais c'est terriblement difficile d'écrire de son point de vue. Encore une fois, le truc m'a complètement échappé et je ne sais pas si écrire en étant à moitié endormie est une bonne idée. Bref, cela se suit sans se suivre. C'est selon.

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À l'autre bout du fil

(où Steve et Tony essayent de communiquer.)


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Il fallut plusieurs secondes à Steve avant de comprendre d'où provenait la sonnerie. Il sortit le téléphone de la poche de sa veste posée sur une chaise dans un coin de la pièce et l'observa avec une certaine appréhension. Il n'était pas sûr de quand ce moment arriverait, ni même s'il arriverait un jour et il réalisa alors qu'il n'était peut-être pas autant préparé qu'il le pensait.

— La ligne est sûre ?

C'est la première chose que lui demanda Tony Stark quand Steve décrocha.

— Oui, lui assura Steve sans pour autant entrer dans les détails.

— Sans vouloir jeter un froid d'entrée de jeu, est-ce que je dois y voir une quelconque offense au fait que ce truc que tu m'as envoyé date de mes premières couches culottes et que ce ne soit même pas un Stark Industries ?

— Hein ?

C'était la seule chose que Steve fut capable de répondre. Parmi toutes les choses qu'il avait imaginé, ce que Tony venait de lui dire n'en faisait décidément pas partie.

Ce qui, dans un sens, lui assurait qu'il avait bien Tony Stark à l'autre bout du fil.

— Tu as prévu de ne t'exprimer qu'en monosyllabe ? Cela risque de rendre la conversation un poil compliqué.

Steve retira son téléphone de son oreille pour l'observer un instant en clignant plusieurs fois les yeux.

Tout cela n'était définitivement pas ce qu'il avait imaginé.

Du tout.

— Non, s'empressa-t-il de dire en essayant de garder une voix stable. Je veux dire, excuse-moi, c'est juste que...

— Ouais, c'est bizarre. Mais essayons de garder notre sang froid chacun de notre côté.

— D'accord, dit-il en faisant un peu trop traîner le « a » et dévoilant la pointe de scepticisme qui l'envahissait avant de se sommer de se reprendre. Écoute...

Il s'arrêta, se demandant s'il était malgré tout prudent de dévoiler l'identité de son correspondant. On lui avait assuré que la ligne était sécurisée, mais Steve n'était pas disposé à prendre plus de risques qu'il n'en avait déjà pris. En particulier s'il pouvait l'éviter. Il lui devait au moins ça.

(Même s'il ne pouvait nier qu'il était absolument évident de qui était de chaque côté de la ligne.)

— Écoute, reprit-il en s'asseyant sur le lit qu'il occupait ces derniers temps, je suis vraiment content que tu m'appelles.

— C'est vraiment gentil de ta part.

Il y avait une certaine tension dans la voix du milliardaire, mais Steve ne s'en formalisa pas.

Un silence inconfortable s'installa pendant de longue seconde. Steve s'éclaircit légèrement la gorge en frottant son visage. Il n'avait jamais reculé devant rien, et s'était promis qu'il affronterait tout ça le moment venu.

— Je n'ai pas besoin de toi, lui dit Tony, anticipant déjà ce qu'il allait dire. Ce n'est pas pour ça que j'appelle.

— Okay... hésita Steve. D'accord.

— J'ai discuté avec l'Autre Gars.

Bruce, devina Steve. Tony aussi jouait la carte de la prudence. Parfait. C'était mieux comme ça.

— C'est dingue comme un type qui peut devenir vert de rage, littéralement, arrive à avoir la tête froide. Mais bref, peu importe, là n'est pas la question. Je me suis dit que cela valait peut-être le coup de tenter, plutôt que de s'en donner. Si tu vois ce que je veux dire.

Oh, c'était terrible. Il avait entendu dire que ses blagues devenaient encore plus mauvaises quand il était nerveux, mais c'était encore pire.

— Je vois, de quoi veux-tu qu'on parle ?

— Je n'ai jamais assisté à des soirées pyjamas, du moins pas celles où on parle en restant habillés.

Steve s'était déjà senti mort de honte. Plus d'une fois à vrai dire et il connaissait par cœur la sensation du malaise et de la chaleur parcourant tout son visage lui indiquant qu'il rougissait du coup à la racine des cheveux en passant par les oreilles. Ce qui était nouveau, c'est qu'il se sentait mal à l'aise pour quelqu'un d'autre.

Cependant, Steve sentit également sa gorge se nouer et son ventre se contracter. Les efforts de son ancien ami étaient si évidents qu'il se sentit terriblement coupable.

— Je suis désolé, pour ce que j'ai pu te cacher. Ou ce que j'ai pu faire.

— Okay, on brise la glace directement alors.

— Je suis sérieux. Ce qu'il s'est passé, c'était... Je ne voulais vraiment pas en arriver là.

Au léger « tap tap » qui se fit entendre à l'autre bout du fil, Tony venait de tapoter son réacteur du bout des doigts.

— Tout fonctionne.

Malgré lui, un soupir de soulagement s'échappa de sa bouche. Il savait que Tony allait bien, il savait que des secours étaient déjà en route quand il était parti, qu'ils arriveraient à temps et mais c'était différent de l'entendre.

— Je suppose qu'il était déjà trop tard pour reculer.

Steve hocha la tête, avant de se rappeler qu'il était au téléphone. Il se frotta le coin des yeux avec son index et son pouce avant de se pincer l'arête du nez pour s'efforcer de rester concentré.

— Je l'ai déjà perdu une fois, je refuse que cela arrive encore une fois si je peux l'éviter.

S'il devait recommencer, il le referait. Cent fois même si cela signifiait que Bucky était sain et sauf. Néanmoins, Steve ne dit rien de tout cela. Parce que si c'était évident pour lui qu'il chercherait un moyen pour que personne ne soit blessé ou enfermé, il ferait tout son possible pour empêcher cela mais il ne voulait pas que cela soit mal pris.

— Ce qu'ils lui ont fait... Ce qu'ils lui ont fait faire...

— Tu n'es pas obligé...

— Si, je ne peux pas te demander de comprendre si je ne t'explique pas.

— Je suis un idiot, mais il se trouve aussi que je suis un génie. Un plus un n'a jamais été un défi pour moi.

Fichus Stark. Il fallait toujours qu'ils...

— Mais vas-y, je t'écoute.

Steve prit une grande inspiration avant de se lancer. Steve n'aimait pas parler de son enfance, de sa vie avant le sérum en général. Il y faisait souvent allusion au cours de discussions, livrant des anecdotes d'un autre temps qui semblaient sortir d'un autre monde pour eux. De même que pour sa condition physique désastreuse. Sans entrer dans les détails, cela ne réveillait pas que des bons souvenirs. C'était pourtant la seule solution qu'il voyait pour vraiment faire comprendre à Tony l'importance de Bucky. Parce que Bucky était important, qu'il n'aurait jamais été Captain America si Bucky n'avait pas été là.

Être Captain America n'avait aucun sens s'il abandonnait Bucky.

— Il est ma famille.

C'était terriblement cruel de dire ça à Tony du meurtrier de ses parents, de celui qui lui avait justement pris sa famille mais qu'est-ce que Steve était censé faire ? S'il existait un moyen de résoudre tout ça sans blesser personne, il était preneur.

Le silence qui suivit fut terriblement lourd.

— À quoi ça sert d'être un super-héros si on ne peut même pas protéger sa famille ?

Steve sourit et laissa échapper un rire. (Il était aussi possible qu'il eut besoin de s'essuyer les yeux. Et les joues. Mais Steve Rogers était un super-soldat.)

— Je suppose que tu marques un point.

— Vous êtes en sécurité au moins ?

— Oui. Il... se repose le temps de trouver une solution.

Ce n'était pas une façon très explicite de dire que Bucky était de nouveau cryogénisé, mais ce n'était peut-être pas plus mal ainsi.

— Besoin de matière grise compétente ?

— Pas qui puisse se mettre en mauvaise posture.

— Effectivement. Et en ce qui concerne le reste ?

Les autres, supposa Steve.

Tony voulait probablement comment ils allaient. (Ou où ils étaient ? Est-ce que Ross lui avait demandé d'intervenir ? Non, songea-t-il rapidement, avec les Accords ils avaient tous les mains liées maintenant.)

— Rien à signaler, tout est... sous contrôle.

Sous contrôle. Steve détestait ce terme, mais comparé au Raft, la jungle du Wakanda ressemblait presque à un camp de vacances. C'est ce que Scott lui avait dit en tout cas.

— Bien. Parfait.

Il aurait voulu expliquer à Tony où ils étaient, tout ce que T'Challa avait fait pour eux, d'à quel point il était inquiet pour Wanda et que Vision serait probablement la seule personne capable de l'aider mais il déglutit en ravalant ses mots et passa une énième fois sa main sur son visage.

Il entendit Tony frapper dans ses mains, comme s'il venait de se lever d'un coup de sa chaise.

— Bon. C'était mignon tout ça, j'attends le faire-part de vos fiançailles avec impatience, mais il se trouve que je suis un homme très occupé.

Steve cligna des yeux. De quoi ?

— Au passage, j'ai toujours envie de coller mon poing dans ta dentition parfaite. Et je pense que tu es un idiot.

Il n'y avait pas de reproche dans sa voix. Du moins, il n'y avait pas que du reproche dans sa voix et Steve esquissa un léger sourire.

— Ce que j'ai dit tiens toujours, se contenta-t-il de répondre.

— Noté, Cap.

Surpris, Steve resta silencieux mais le temps qu'il ne réponde, Tony avait déjà raccroché.

Bon, conclut-il, cela était loin de tout ce qu'il avait imaginé, mais c'était déjà un bon début.