Voici donc ma participation à mon premier challenge. Il s'agit du challenge de février 2017 du collectif NoName qui a pour thème "Univers Alternatif - Coffee Shop.
Je n'ai pas de boisson ou de nourriture que je commande systématiquement dans ce genre d'établissement. Mais c'est obligatoirement à base de café et très sucré. Je crois qu'un de mes préférés était un café à la fleur de cerisier que j'ai bu dans un Starbucks lors de mon voyage au Japon.
J'aime les AU sur les coffee shop quand je cherche un truc facile et pas prise de tête à lire. Donc c'est naturellement ce genre de texte que j'ai écris. Un peu plus de trois milles de mots de pas grand chose, juste des discussions et des rencontres.
C'est également mon premier texte sur ce fandom particulier, alors soyez indulgent. Pour les puristes, si on se place au moment où tous les personnages se rencontrent dans la série, mon génie préféré a déjà ses trois doctorats. Mais bon on est dans un AU, j'ai le droit de jouer avec le canon.
David Rossi était content de sa vie. Ses romans reprenant les aventures d'une équipe de profiler du FBI étaient un succès à chaque sortie et l'argent qu'ils rapportaient lui avait permis de s'offrir ce joli petit café dans la ville de Washington.
Il n'avait pas à se soucier de ses finances et pouvait écrire n'importe où. Il avait donc installé son bureau dans l'arrière boutique et partageait son temps entre gérer sa petite affaire et écrire son prochain romain. L'équipe poursuivait cette fois un meurtrier qui recopiait les crimes qu'ils avait élucidé dans leurs aventures précédentes. Il avait fini, la veille, le draft initial et decidé de s'octroyer une pause aujourd'hui.
Il était en train de savourer son second café quand Pénélope, sa pâtissière émergea de la cuisine. Elle portait un plateau recouvert de muffins, cookies et autres délicieuses sucreries. Sa tenue était aussi colorée et excentrique que d'habitude. Elle portait une robe noire à pois blancs, recouverte de son tablier rouge et jaune, reprenant le nom du café "Bella" en immense lettres dorées. Ses lunettes étaient rouge vif et de nombreux accessoires étaient accrochés dans ses cheveux. Elle passa devant son patron qui avança la main pour récupérer une des douceurs.
"Rossi ! C'est pour les clients. Comment voulez vous faire des bénéfices si vous mangez la moitié de ce que je cuisine ?"
"Ne t'inquiète pas des bénéfices. J'aime cet endroit et je ne le fermerai pour rien au monde, je gagne assez bien ma vie pour l'approvisionner en argent frais, même s'il était en déficit. Et tu as vu les comptes, nous sommes loin d'être sur la paille."
Pénélope était sa seule employée. Ils faisaient tourner le petit café tous les deux et leur affaire tournait comme sur des roulettes. David aimait à penser que c'était ses goûts en décoration et sa compagnie, mais il savait qu'il n'en était rien. C'était les pâtisseries de sa cuisinière et son caractère maman-poule qui faisait l'âme de son établissement et faisait revenir leurs clients.
"Qu'est ce qui sera au menu aujourd'hui ?"
"A part les habituels muffin, cookies et cheesecake, j'ai fait un tiramisu à la fraise et une assiette de biscuits italiens comprenant des amaretii aux abricots, des Baci Di Dama et des Canetrelli a la piémontaise."
"Tu es exceptionnelle. Tes amaretti sont aussi bon que ceux de ma mama. Sauve m'en quelques uns."
Un des nombreux minuteurs de la cuisine se mit à sonner et Pénélope se précipita à travers la porte battante pour sauver son prochain plateau de merveilles d'une mort par incinération.
Il allait bientôt être sept heures. Ils ouvraient tôt en semaine, pour permettre aux étudiants et travailleurs de venir chercher leur café et leur petit déjeuner avant de commencer leur journée. Mais ils s'octroyaient une mini grasse matinée le week-end et accueillaient surtout des couples d'amoureux ou des parents avec leurs enfants pour un brunch.
David se leva pour tourner la clé dans le serrure et afficha le panneau "Open" sur la porte vitrée. Il retourna se placer derrière le comptoir et attendit son premier client.
Pendant plus d'une heure, il ne leva pas les yeux de ses percolateurs. C'était vraiment le moment avec le plus d'affluence de leur journée. Il y aurait un nouveau coup de bourre à l'heure du déjeuner, mais il pourrait bientôt se prendre une pause. Pénélope, pour sa part, avait rempli la vitrine qui longeait le mur à l'entrée du café. Leurs clients ne manqueraient pas de gâteaux à manger.
Rossi était en train d'essuyer la dernière table libre quand il entendit la cloche placée à la porte tinter.
"J'arrive tout de suite, faites votre choix, l'assiette de biscuit est un régal aujourd'hui."
"Pénélope a fait des amaretti ?"
Rossi reconnut la voix : Spencer Reid, étudiant, professeur assistant à l'université de Washington et véritable génie.
"Docteur Reid. En effet, nous avons des amaretti aux abricots. À croire qu'elle savait que tu allais venir. Tu n'es pas en cours aujourd'hui ? Tu arrives plus tôt habituellement."
Le jeune homme portait son sac habituel sur l'épaule. Il passait d'ordinaire en coup de vent le matin pour prendre un café à la cannelle qu'il noyait dans le sucre.
"Pas de cours aujourd'hui, je dois travailler à mon article sur la théorie des ensembles. Je dois le rendre pour la fin du mois. Je dois avoir au moins une publication pour valider mon doctorat."
David commença à préparer le café habituel du jeune génie et lui fit signe de se servir une assiette dans la vitrine.
"Cela t'en fera combien ?"
"C'est mon troisième."
"Tu sais que la plupart d'entre nous n'aurons jamais un seul doctorat et toi tu en as déjà trois, à même pas vingt-cinq ans. C'est incroyable."
Spencer rougit . Il se balança d'un pied sur l'autre et se cacha derrière ses cheveux qui avaient encore pris en longueur. Il n'était vraiment pas habitué aux compliments et réagissait ainsi à chaque fois.
"Va t'asseoir, je t'amène cela tout de suite."
David appréciait le jeune homme. Il était renfermé, maladroit et il avait la fâcheuse tendance à débiter des données et des faits quand il était nerveux, mais il était passionné et gentil.
"Voilà ton café. J'ai déjà mis une quantité honteuse de sucre mais ne te gêne pas pour en rajouter si ce n'est pas assez."
"Merci Rossi."
"De rien Docteur Reid. N'hésite pas à me dire si tu as besoin d'autre chose."
David s'éloigna et rejoignit Pénélope derrière le comptoir. Elle regardait Spencer sortir livres après livres de son sac et rajouter du sucre dans son café.
"Notre petit génie à l'air de s'installer pour la journée."
"Oui, un papier à écrire."
"Il est toujours seul. Je l'ai croisé à la convention Star Trek dimanche dernier. Tu vas à ce genre de chose avec des amis, j'y étais avec Derek et Emilie, mais lui y était seul."
La peine était évidente dans la voix de la blondinette. Elle avait le cœur sur la main et ne supportait pas de voir des gens tristes ou seuls.
"Pourquoi tu n'irais pas lui tenir un peu compagnie ? Tu as le temps et je suis sur que vous avez plein de points communs."
"Vraiment, je peux ? Merci Rossi !"
Elle enleva son tablier, prit un muffin à la myrtille et s'avança à la table de Spencer. Deux minutes plus tard, elle était installée et le jeune docteur essayait de suivre ses paroles avec des yeux écarquillés par la surprise.
David sourit et reporta son attention sur le journal qu'il n'avait pas eu le temps de finir.
Deux articles plus tard, la cloche de la porte tinta et David leva les yeux pour voir entrer JJ. La jeune femme blonde était impeccablement habillée comme à son habitude, mais elle avait l'air épuisée.
"Bonjour Rossi. Un double café à emporter."
"Tout de suite."
Pendant qu'il s'affairait à préparer le breuvage, il nota les cernes sous les yeux de la jolie blonde.
"Nuit difficile on dirait, famille ou boulot ?"
"Je dirai un peu des deux, mais pour cette fois, c'est surtout famille. Henry a été malade toute la nuit et Will travaillait. "
Will, le mari de JJ, était policier et il travaillait très souvent la nuit et le week end. Leur petit garçon Henry avait deux ans et était un adorable blondinet. Ils venaient souvent prendre le petit déjeuner les dimanches où Will ne travaillait pas.
"Ou est le petit monstre aujourd'hui ?"
JJ avait la chance d'être libre de ses horaires et de pouvoir travailler de chez elle la plupart du temps. Il lui arrivait de s'arrêter seule à Bella quand elle avait des rendez-vous dans les parages. Elle s'occupait des relations publiques pour une entreprise de sécurité informatique. Sa boite avait de nombreux contrats avec le gouvernement fédéral et elle avait parfois à gérer des urgences, mais son travail lui permettait de concilier vie familiale et professionnelle.
"Il est avec sa grand mère. Elle est venue passer quelques jours à la maison. Je suis désolée, mais je ne peux pas rester, j'ai un rendez vous dans dix minutes. Nous passerons surement tout ensemble dimanche. Bye Rossi."
La jeune femme paya son café et sortit en trombe. David sourit et lui rendit son geste de la main à travers la vitrine du café. Il l'appréciait et attendait la prochaine visite de sa petite famille avec impatience.
La mâtinée se passa calmement. Plusieurs clients étaient entrés puis repartis et Spencer en était à sa cinquième tasse de café et sa troisième assiette de biscuit quand un homme brun passa le pas de la porte. Aaron Hotchner. David abandonna tout de suite ce qu'il était en train de faire pour aller saluer son vieil ami. Ils ne s'étaient pas vu depuis au moins deux ans. Ils s'étaient rencontrés de nombreuses années auparavant quand Rossi faisait des recherches pour son premier livre. Aaron travaillait à l'époque pour le bureau du procureur de New York.
"Hotch"
Il donna une franche accolade à l'autre homme qui lui rendit son salut.
"David."
"Entre donc. Café noir, sans sucre ni lait ?"
"Tu t'en souviens."
"Certaines choses ne changent jamais. Que fais tu à Washington et comment vont Haley et Jack ?"
Le visage de son ami se ferma complètement. Y avait il de l'eau dans le gaz entre les deux amoureux ? David savait qu'il était inutile d'interroger l'avocat et il s'attela à la préparation de l'espresso qu'il avait commandé. Il alla chercher un cookies et le plaça à côté de la tasse sur le comptoir.
"Cadeau de la maison. Tu as l'air d'en avoir besoin."
"C'est si flagrant que ça ?"
Hotch tenta un léger sourire qui n'atteignit pas ses yeux.
"Peut être pas pour tout le monde, mais je suis observateur, c'est même une des bases de mon métier."
"Haley et moi avons divorcé l'année dernière. Cela faisait quelques temps que cela n'allait plus entre nous. J'ai dû faire face à certains changements et je n'était plus aussi disponible. Jack vit avec elle, mais je vais le voir aussi souvent que possible"
"Désolé d'entendre ça. Tu travailles toujours à New York ?"
"Non. Je travaille à Washington depuis quatre mois."
"Et tu viens seulement me rendre visite maintenant ?"
"J'ai fait l'aller-retour tous les jours les premiers temps, je n'ai emménagé que la semaine dernière. Je n'ai pas eu le temps de venir plus tôt. Je viens de finir une affaire difficile et je me suis octroyé mon après-midi. Ton café est agréable et je me suis dit que je pourrai peut être commencer à faire de nouvelles rencontres, je ne connais personne ici."
"Tu as eu raison de venir. Et tu es bien tombé. j'ai quelqu'un à te présenter. Il est exceptionnel. Et je suis sur qu'il a, lui aussi, bien besoin d'un ami."
David s'affaira à préparer un nouveau café à la cannelle et y versa plusieurs cuillers de sucre. Aaron le regardait faire, les sourcils levés, l'étonnement clair sur ses traits.
"Je sais. Cela devrait être un crime. Mais tu vas comprendre."
Il posa le café à la place à coté de Hotch et appela :
"Docteur Reid ! Cela fait quatre heures que tu travailles sur ce papier. C'est l'heure de la pause."
Spencer leva la tête de ses notes et regarda Rossi. Il ne s'attendait pas à ce qu'on lui parle. Rossi lui montra d'un signe de la main la tasse qui l'attendait sur le comptoir. Il se leva et s'approcha doucement, jetant un œil inquiet à l'homme déjà installé.
Rossi attendit que Spencer soit suffisamment proche pour faire les présentations.
"Hotch, je te présente le docteur Spencer Reid. Docteur, voici Aaron Hotchner, un vieil ami à moi."
David attendit avec impatience que Hotch lève les yeux vers le jeune génie. Et il ne fut pas déçu. L'avocat s'était tourné avec l'idée de rencontrer un homme de son âge, voire plus vieux, mais il s'était retrouvé nez à nez avec un très jeune homme. Il récupéra vite de sa surprise et lui tendit la main.
"Enchanté."
Spencer recula d'un pas en levant les deux mains.
"Désolé mais je ne serre pas les mains, vous savez combien d'agents pathogènes cela transmet ?"
Comme David s'y attendait, Hotch ne tint pas rigueur au jeune génie.
"Pas de problème. Rossi vous a appelé docteur, quel doctorat avez vous ?"
"J'ai un doctorat en chimie et ingénierie et je travaille sur celui de mathématique. J'ai également deux maîtrises en sociologie et psychologie."
"Et tout cela si jeune. C'est impressionnant."
David ne fut pas surpris de voir le jeune étudiant rougir, encore plus que lorsqu'il l'avait complimenté le matin même. Spencer balbutia quelques mots avant de s'asseoir à côté de Hotch.
"J'ai une mémoire eidétique et je lis vingt mille mots à la minute. Ce n'est pas bien compliqué avec ces capacités."
David sourit. Voilà une affaire qui roulait. Il se dirigea vers la cuisine où Pénélope avait disparu une heure auparavant. Il resta juste derrière la porte battante, épiant les deux hommes depuis le hublot. Leurs postures étaient ouvertes et ils s'étaient inconsciemment rapprochés l'un de l'autre. Un tape sur l'épaule le fit sursauter.
"Qu'est ce que vous regardez comme cela, Boss ?"
"Un vieil ami à moi. Je lui ai présenté notre jeune génie. Le courant à l'air de passer"
Pénélope le poussa afin de regarder à son tour.
"Bien joué. Cela fera du bien à Spencer de sortir le nez de ses bouquins. J'ai dû le supplier de venir avec moi la semaine prochaine pour une rétrospective sur Docteur Who. Il avait prévu d'y aller seul. Avec un peu de chance je pourrai y traîner Emilie et Derek."
La jeune blonde retourna aux fourneaux et David entra dans la réserve. Il récupéra plusieurs sacs de café en grain et quelques boîtes de lait. A son retour dans la boutique, Aaron et Spencer étaient toujours plongés dans leur conversation.
La pause de midi était terminée et le second rush de la journée allait commencer. Les gens passaient souvent chez Bella prendre leur dessert et leur café avant de retourner au bureau. David passa l'heure suivante à servir café, latte et autres mocca. Il vida pratiquement la vitrine de ses pâtisseries. Heureusement que Pénélope continuait à s'afférer dans la cuisine, sinon ils n'auraient rien à proposer pour le goûter.
Quand David leva enfin les yeux de sa tâche, Hotch et le petit génie n'étaient plus au comptoir. Il les chercha des yeux dans la salle et fut agréablement surpris de les voir tous les deux à la table que Spencer avait occupé toute la matinée. Il leur apporta deux nouveaux cafés, puis fit demi tour sans un mot.
Il passa le reste de l'après midi à aider Pénélope entre deux clients et il prit même le temps de vérifier et traiter une partie de ses mails. La sortie des bureaux n'était pas aussi agitée que le matin ou la pause déjeuner, mais ils avaient un flux important d'étudiants ou de jeunes actifs venant s'acheter une petite dose de réconfort après une dure journée.
C'était habituellement l'heure à laquelle arrivait Derek Morgan, l'ami d'enfance de Pénélope. Il était parfois accompagné de sa petite amie, Emilie Prentiss, ou elle le rejoignait un peu plus tard. Quel que soit le cas, ils repartaient tous les soirs ensemble après la fermeture.
David était en train de d'essuyer les tables, en surveillant Spencer et Hotch du coin de l'œil, quand il entendit une voix bien connue.
"Petit cœur !?"
Le cri de joie habituel sortit de la cuisine, à un volume si élevé qu'il fit sursauter certains clients encore présents. Le tactactac des hauts talons de Pénélope se fit entendre. Elle se jeta dans les bras de son meilleur ami.
"Comment vas tu mon dieu d'ébène ?"
"Très bien bébé. Comment s'est passé ta journée ?"
"Comme d'habitude. J'ai trouvé quelqu'un pour m'accompagner le week-end prochain. Comme ça tu n'as pas à te sentir obligé de venir."
David vit le visage de Morgan montrer des signes d'inquiétude.
"Tu es sur que ce n'est pas dangereux ? Tu le connais d'où ce type ?"
Le jeune professeur de self défense était extrêmement protecteur et il insistait pour jouer le rôle de grand frère pour sa meilleure amie. Cette dernière plaça ses poings sur ses hanches.
"Monsieur Derek Morgan, je suis assez grande pour savoir avec qui sortir. Et ce n'est pas ce genre de rendez vous. C'est avec un client d'ici. Il devait y aller tout seul, je lui ai juste proposé d'y aller ensemble"
"D'accord mais je veux le voir avant."
"Pourquoi ne pas venir toi aussi ? Tu n'es pas obligé de rester toute la journée, juste au début, histoire de vérifier que ma vertu n'est pas en danger."
Attrapé : appât, hameçon et fil. En entier. Derrière son apparence et son caractère avenant, Pénélope était une vile manipulatrice machiavélique. Elle savait très exactement quels boutons pousser pour obtenir ce qu'elle voulait. David salua Morgan et retourna derrière son comptoir. Il prépara le thé vert bio que le sportif insistait à consommer. Quelque chose à voir avec les bienfaits du thé sur le corps et l'esprit après une journée de travail.
Il le posa devant la place habituelle et commença à nettoyer et ranger ses ustensiles. La journée allait bientôt se terminer. Vingt minutes dans sa routine, Emilie arriva à son tour. Elle rejoignit Morgan au comptoir et l'embrassa avant de s'asseoir à ses côtés. Rossi l'approcha et la salua. Elle laissa sa tête tomber sur la surface froide devant elle.
"Je vous en prie, achevez moi."
Emilie était l'attachée parlementaire d'un des députés du district de Columbia à la chambre des représentants. Et à l'entendre certains soirs, il était un véritable tyran. Le rire de Morgan retentit.
"Ne soit pas si dramatique. Tu adores ton travail."
Il caressa le dos de sa petite amie d'un geste qui se voulait réconfortant, mais il était encore secoué par ses ricanements.
"Tu n'es pas sympa ! Tu n'as pas la moindre idée de ce qu'il m'a demandé de faire aujourd'hui."
Elle ponctua ses mots d'un coup de poing à l'épaule de son petit ami.
"Emilie !" Pénélope était sortie de la cuisine et s'approcha du jeune couple, le doigt levé. "Tu sais que je t'apprécie beaucoup, je crois même que l'on peut dire que je t'aime. Je te laisse sortir avec mon cupcake au chocolat, si ça, c'est pas une preuve, je sais pas ce que c'est. Mais je t'interdit de le taper. Son corps est un autel, un tribu aux puissances divines. Il est interdit de l'abimer sans risquer les foudres divines."
Cette tirade fit rire Morgan, Emilie et David : Pénélope dans toute sa splendeur. Le tintement à la porte fit lever les yeux du propriétaire. Il était rare que de nouveaux clients entrent à cette heure.
C'était à nouveau JJ. Elle s'approcha rapidement du petit groupe et s'adressa à David.
"Dieu merci, vous êtes encore ouvert. Je viens de passer une journée horrible et Henry a faire vivre l'enfer à ma mère. Je lui ai promis un petit remontant et rien ne met de meilleur humeur que vos délicieuses pâtisseries."
"Je vais te préparer un petit assortiment, Pénélope s'est surpassée aujourd'hui."
JJ sourit à l'autre blonde.
"Elle se surpasse tous les jours. Heureusement que je ne viens pas souvent en ville, j'aurai pris quinze kilos sinon."
En se rendant dans le frigo où ils gardaient les pâtisseries pour la nuit, David remarqua que deux de ses clients n'avaient pas quitté l'établissement. Aaron et Spencer étaient encore à leur table, plongés à nouveau dans une conversation qui avait l'air passionnante. Le propriétaire du café attrapa un carton et prit plusieurs gâteaux qu'il plaça délicatement dans la boite. Il la referma avec du papier adhésif et ressorti de la réserve. Il fit un détour par la table encore occupée, Hotch leva les yeux vers lui.
"David. Tu veux quelque chose ?"
"Désolé de vous déranger mais nous allons fermer."
Surpris Hotch jeta un œil à sa montre. Quand il vit l'heure, il se leva rapidement.
"Excuse moi, je n'avais pas vu l'heure."
"Visiblement", le rire était patent dans sa voix, "mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas un problème. Je suis content que tu n'ai pas vu le temps passer. Je t'avais dit que notre génie allait te plaire."
Spencer qui s'était levé et avait commencé à rassembler ses papier, fit tomber le tas qu'il tenait. Il se mit à genoux pour les ramasser. Hotch le rejoignit et commença à l'aider.
Ne voulant pas faire attendre JJ plus longtemps, David s'avança vers le petit groupe en train de discuter devant la porte d'entrée du café. Il tendit le carton à sa cliente.
"Combien je te dois ?"
"Cadeau de la maison. Ca me fait plaisir de t'aider à mettre cette dure journée derrière toi."
"Merci beaucoup."
Elle se tourna vers Emilie.
"Je suis ravie de voir que nous avons les mêmes goûts. Peut être pourrons nous venir boire un café içi au lieu de rester au capitole la prochaine fois que l'on se verra ?"
"Bonne idée. Le café là bas est infect."
Hotch et Spencer s'étaient également approchés.
"David, est ce que je peux avoir nos deux notes ?" il se tourna vers le jeune docteur, " je paie."
"Non non, je veux payer ma part. Vous avez été d'une grande aide."
David intervint rapidement.
"Personne ne paie. C'est ma tournée. Pour fêter de nouvelles ou d'anciennes rencontres. Et pas de discussion, c'est l'heure de fermer et vous m'empêchez tous de rentrer chez moi profiter d'un bon repas et d'un verre de vin."
Il poussa gentiment le petit groupe dehors. Chacun prit la direction de sa prochaine destination, seul ou en petit groupe.
JJ et Emilie se serrèrent dans les bras l'une de l'autre, se promettant de se voir la semaine suivante. Pénélope et Morgan s'étaient déjà éloignés bras dessus, bras dessous en discutant. Du coin de l'œil, David vit Hotch donner sa carte à un jeune docteur qui refusait de lâcher ses chaussures des yeux.
Il ferma la porte du café à clef et descendit le rideau métallique. Son instinct lui disait qu'il reverrait bientôt tout ce petit monde. Et son instinct ne le trompait jamais.
Alors vous en pensez quoi ? C'est la première fois que j'écris avec une contrainte autre que celles que je me fixe moi-même. J'espère ne pas m'en être trop mal sortie.