Hello à tous !
Désolé encore pour cette loooongue absence… On va dire que ma vie perso n'allait pas très fort, ce qui a fichu un sacré coup à mon rythme d'écriture T-T.
J'espère en tout cas retrouver la plupart d'entre vous (ou des nouveaux ?), et que vous continuerez d'apprécier cette histoire.
Merci encore à Going-to-Hell-for-Shipping, fidèle au poste !
Bonne lecture !
Bande-son (le retour !) : « Too Many Dj's » de Soulwax / « Herd on the Highway» de Bear McCrear
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Chapitre 22 : Sensations interdites
Eren traçait sur le bitume à grandes enjambées, suivant de quelques mètres Eld qui restait en tête du groupe.
Ils escaladaient les murets, s'élançaient de toit en toit à toute vitesse, se rattrapaient de leurs mains pour plonger sur une nouvelle plateforme… L'escouade s'était mue en une meute virevoltant entre les bâtiments.
Eren exaltait de se mouvoir librement dans cette immense ville, une brise lui caressant le visage pour palier à cette chaleur estivale étouffante.
Il savait qu'il pouvait rattraper Eld sans difficulté, mais il devait respecter la formation imposée. Cela frustrait l'adolescent qui voulait toujours aller plus vite.
« On fait une pause en haut du toit de la tour devant », dit Eld à travers l'oreillette.
« Vu que c'est pas loin, on ne peut pas accélérer un peu ? » suggéra Eren.
« Accélérer ? » fit Eld un peu surpris. « Tu n'es pas un peu essoufflé ? »
- Tu ne serais pas en train de te dégonfler Eld ? » grésilla la voix d'Auruo.
« Me dégonfler ? Peuh ! N'importe quoi ! » ricana Eld.
« Vous maintenez la formation », exigea le Caporal. « Vous aurez tout le loisir de faire vos concours de bites une fois rentrés au camp. »
Eren soupira. Pas qu'il souhaitait vraiment se comparer à ses autres coéquipiers, mais il avait tendance à s'ennuyer. Eld lui paraissait plutôt lent, et il voulait un peu plus pousser ses limites depuis le temps qu'il n'avait pas fait de véritables parcours.
Leur groupe fusa dans les ruelles, puis progressa vers ledit bâtiment. Eren s'amusa à accélérer et à réaliser quelques saltos lorsqu'un muret ou un virage étroit lui en donnait l'occasion.
« Arrête de te la jouer morveux, et concentre-toi sur ce qu'il y a devant toi » maugréa Auruo.
« Je reste concentré », assura Eren avec un petit sourire en coin.
Lorsqu'il parvint à l'escalier de service qui menait au toit, Eld était déjà à mi-hauteur du bâtiment. En quelques grandes enjambées, Eren rejoignit Eld en peu de temps. Une fois qu'il eut atteint les dernières marches, il s'élança en un dernier saut pour réaliser une vrille et retomber presque aux pieds d'Eld.
Ce dernier le dévisagea, stupéfait.
« Comment tu arrives à avoir toute cette énergie ? Tu es une vraie pile électrique ! »
Eren lui répondit d'un sourire, tout en essuyant d'un revers de main son front en sueur.
En attendant l'arrivée des autres membres de l'escouade, Eren consacra ce bref instant de répit à contempler les immeubles et habitations qui dominaient le paysage à perte de vue. Le ciel était dépourvu de nuage, les quelques parcs verdoyants et les grands boulevards ressortaient au milieu des quartiers bitumés.
Eren transpirait à grandes eaux par cette chaleur de plomb, mais profiter de ce paysage urbain le revigorait.
« Putain j'ai trop soif ! » s'exclama Gunther une fois arrivé.
« Nous y sommes bientôt», déclara le Caporal. « On doit continuer de tracer avant qu'il fasse plus chaud. Il y aura de quoi se désaltérer sur place.
Il se tourna ensuite vers Eren.
« Tu as l'air de pas trop mal t'en sortir pour quelqu'un qui reprend. »
Eren hocha légèrement la tête. Il est vrai qu'il n'avait pas repris ce type d'exercice depuis l'Ecole. Mais malgré tout, il semblait rattraper sans peine ses coéquipiers déjà surentrainés. Même à l'époque des entrainements quotidiens, il se jurait qu'il était moins rapide.
Même si c'était difficile de se l'avouer, Eren admettait que ses performances étaient sans doute liées à son nouveau régime alimentaire…
« Cette zone industrielle désaffectée est vraiment une aubaine », fit Eld. « Cela nous permet aussi de se remettre en jambes.
- Ce n'était pas gagné d'avance, mais l'entrainement au camp avait ses limites », fit le Caporal. « On peut remercier la persuasion d'Erwin et les renforts du commandant Pixis. »
Au pied de l'immeuble, Eren distinguait quelques Veilleurs qui sécurisaient leur parcours. Bien qu'il restait encore très surveillé, il continuait de savourer ce semblant de liberté.
« Nous allons rejoindre l'entrepôt là-bas », déclara leur capitaine.
Il se tourna ensuite vers Eren.
« Tu arriveras à suivre si on accélère un peu le rythme ?
- Cela devrait aller », affirma l'adolescent, plutôt confiant.
« Nous allons alors changer un peu l'organisation », fit le Caporal. « Petra, je te laisse partir devant. Gunther et Eld, je vous laisse couvrir les côtés. Vous pouvez partir tous les trois dès que vous le sentez. Auruo, je te laisse fermer la marche. »
Les trois Traqueurs acquiescèrent. Après un bref temps d'étirements, ils se remirent en route.
Alors qu'Eren s'apprêta à partir, le bras tendu du Caporal lui barra le chemin.
« Toi, tu me suis.
- Ah », fit Eren surpris. « Mais nous ne partons pas maintenant ?
- On leur laisse un peu d'avance. »
Eren entendit Auruo ricaner derrière lui.
« Je crois qu'il veut tester ce que tu as dans le ventre », souffla ce dernier à Eren avant de s'élancer.
Après une deux bonnes minutes écoulées, le Caporal reprit ses appuis.
« Dès que tu me vois partir, tu me suis. Au moindre problème ou si tu ralentis, tu préviens dans l'oreillette.
- Ne vous inquiétez pas pour moi », fit Eren d'un ton plutôt assuré. « Je n'avais pas eu de soucis pour suivre pour le moment. »
Le Caporal le scruta, tout en laissant échapper un léger rictus. Eren était persuadé qu'il avait eu un sourire en coin.
Et il le comprit rapidement à ses dépens…
Lorsque le Caporal sauta du toit, Eren blêmit soudainement.
Venait-il littéralement de sauter dans le vide ?!
Sans se démonter, Eren effectua la même manœuvre quelques secondes après. Pendant son saut, il aperçut le Caporal se réceptionner sur un toit, à deux étages en contrebas.
Eren répéta les mouvements et essaya tant bien que mal de rattraper son retard.
Mais il s'aperçut vite que le parcours du Caporal était bien plus rapide et risqué que celui d'Eld.
Sans hésitation, le capitaine passait de toit en toit à grand coup d'élans, de glissades et de roulades. Eren arrivait à calquer le rythme, mais avec encore pas mal de maladresse. Tandis que le Caporal continuait de progresser avec aisance, Eren manquait parfois de trébucher lors de ses atterrissages.
Son supérieur continuait de maintenir un rythme effréné, ne prenant même pas la peine de se retourner pour savoir s'il le suivait bel et bien.
« T'arrive à suivre gamin ?
- Affirmatif », répondit Eren, en manquant de lâcher un juron en se cognant contre un mur lors d'une mauvaise réception.
« Alors on va continuer de te pousser un peu. »
Le Caporal fondit une nouvelle fois dans les airs, et passa directement à travers la fenêtre ouverte d'un bâtiment abandonné. Eren sauta à son tour, se fiant aveuglément au chemin tracé par son supérieur.
Le capitaine poursuivit sa cadence en intérieur, esquivant des vieux meubles abandonnés et s'engouffrant dans la moindre brèche de mur ou planchers défoncés.
Tout le corps du Caporal se contorsionnait, de manière à prendre toujours le chemin le plus rapide quels qu'en soient les risques.
Eren le suivait tant bien que mal, en accélérant du mieux qu'il pouvait malgré l'écart qui se creusait. Son cœur battait à tout rompre, et il sentait son souffle lui manquer. Mais il poursuivait, voulait toujours aller plus vite et se concentrait sur la silhouette virevoltante devant lui.
Leur course cessa une fois arrivée au premier étage d'un entrepôt délaissé.
Eren suait à grosses gouttes et peinait à recouvrer sa respiration. Ses gants étaient éraflés à force de rattrapages in extremis contre les murs, sols ou rambardes.
« Pas mal », déclara le Caporal qui semblait avoir à peine transpiré. « On va pouvoir se désaltérer en bas. »
Eren hallucinait, comment celui-ci pouvait lui répondre avec un tel flegme alors qu'il essayait tant bien que mal de retrouver son souffle.
Il n'y avait pas de doute, le Caporal défendait encore très bien son titre de champion au parcours de simulation de l'Ecole.
Mais quelque part, Eren se sentit exalté. Une telle décharge d'adrénaline lui faisait du bien.
-oOoOoOo-
L'adolescent ne se fit pas prier lorsqu'on lui proposa une gourde d'eau fraiche. Il but une longue rasade et en profita pour arroser ses mèches collées par la sueur.
La pause avait été bénéfique pour tout le monde. Hanji et Moblit étaient arrivés avec de l'eau afin qu'ils pussent étancher leur soif.
Bien que le climat était étouffant depuis l'extérieur, l'entrepôt était suffisamment bien isolé pour qu'ils puissent bénéficier d'un peu de fraicheur.
Le regard d'Eren parcourut les alentours, et il constata que le bâtiment était immensément vide. Les néons étaient la seule source de lumière et cela sentait fortement le renfermé.
Il se demandait pourquoi faire une halte ici plutôt qu'à un des refuges. Un retour au camp aurait été d'ailleurs plus judicieux, même s'il préférait rester un peu plus longtemps à l'extérieur.
En rendant sa gourde à Moblit, Eren remarqua le gobelet fumant que tenait le capitaine.
« C'est du thé », expliqua le Caporal pour répondre à son regard incrédule.
« Vous buvez une boisson chaude par cette chaleur ? » demanda Eren, assez étonné.
« L'eau chaude désaltère bien mieux par ce temps. Tu devrais essayer. »
Son supérieur prit un autre gobelet qu'il le lui tendit, ce qui surprit quelque peu Eren. Après un temps d'hésitation, il s'en empara et examina son contenu.
« C'est du thé à la menthe », lui dit le Traqueur.
Une douce chaleur réchauffait sa paume, mais l'odeur n'était pas désagréable. Il but quelques gorgées, la menthe picotant son palet. Ce n'était pas si mal.
« C'est le thé que vous buvez d'habitude ? » lui demanda Eren.
« Je bois plus souvent du thé noir », lui répondit-il. « Je trouve qu'il a plus de goût. Mais vu cette chaleur, je trouve ce thé bien plus rafraichissant. »
Le capitaine se tourna vers Hanji.
« Tout est bon pour démarrer ?
- On attend plus que vous », lui confirma son homologue, qui avait troqué sa blouse habituelle pour un uniforme.
- Bien, je vais alerter les autres. »
Tandis que Livaï ordonnait à ses subordonnés de se préparer, Hanji énonça des consignes à son oreillette tandis que Moblit se volatilisa à l'extérieur.
Eren rejoignit ses quatre autres coéquipiers, se demandant quel pourrait être l'exercice du jour.
Ce fut alors qu'une des portes du bâtiment s'ouvrit. Un véhicule poussait devant lui un conteneur recouvert d'une bâche.
« Vous quatre, je vous laisse quadriller la zone et vous entretenir avec les Veilleurs à l'extérieur», ordonna le Caporal. « Eren, tu me suis. »
L'adolescent se plia aux consignes et suivi son supérieur, se rapprochant de l'étrange caisse que venait de déposer l'engin.
Ce n'était pas la première fois qu'il était le dernier au courant du motif de la mission. Sans doute qu'on voulait le tester, encore une fois.
Eren examinait le grand cube d'un mètre sur deux devant eux. Le véhicule s'était retiré, et les portes furent bloquées de dehors. Eren devina rapidement que des miliciens suivaient des instructions depuis l'extérieur du bâtiment.
Quelque chose se tramait. Eren redoutait ce qu'il y avait à l'intérieur.
« Depuis ces dernières semaines, tu t'es pas mal amélioré », déclara le Caporal. « On peut même dire que tes performances physiques se sont considérément accrues depuis tes débuts dans le Camp. Mais il y a un 'hic'.
- Mon kagune », admit Eren.
« Entre autre. Ce qui est assez fâcheux dans le cadre de notre projet. »
Eren détourna les yeux. Il se sentait honteux de ne pas avoir réussi à le faire apparaître aux derniers entrainements.
Bien qu'on le poussait à attiser sa haine envers les goules afin de faire resurgir son pouvoir, rien n'y faisait. Il n'arrivait pas à le faire apparaître à volonté. Et moins il y arrivait, plus c'était difficile les fois suivantes.
« En y réfléchissant avec Hanji, nous pensons que tu dois être confronté à un nouveau choc pour le faire apparaître. En général, tu as tendance à mieux te débrouiller aux entrainements une fois que tu as l'a fait apparaître récemment. »
Sur ces derniers mots, le Caporal tira sur l'extrémité de la bâche pour dévoiler le conteneur.
Ce qu'Eren découvrit le figea.
Une immense cage aux barreaux épais se découvrait devant lui. Une masse y était tapie au fond. Vêtu d'une simple blouse, il reconnut le médecin…
« Ne t'inquiète pas », fit Hanji en ouvrant en grand la grille pour s'y engouffrer. « Il a eu une dose de calmants suffisamment forte pour être amorphe pour plusieurs heures. »
Comme pour illustrer ses dires, elle prit le bras du médecin en l'agitant comme celui d'une marionnette.
Eren n'était pas préparé à ça, et son regard n'arrivait pas à se détacher de ce visage familier. Il redoutait ce qui allait suivre.
« Ta consigne est simple », fit le Caporal. « Bute-le ».
Eren eut l'impression de passer sous une douche froide.
« Dis-toi qu'il ne va pas souffrir avec tout ce qu'on lui a administré », le rassura Hanji. « J'aurais préféré qu'on évite ce genre d'expérience, mais je crains que nous n'ayons pas d'autre choix.
- Mais pourquoi lui ? » dit Eren. « Une autre goule aurait pu faire l'affaire, non ?
- Ta question est déjà un problème », fit le Caporal d'une voix grave en se tournant vers lui. « Toutes goules se valent toutes. Tu dois la buter, point.
- Ou l'épargner pour des expériences », intervint Hanji. « C'est tout de même mieux pour la recherch…
- On ne t'a pas sonné la dingo », le coupa-t-il.
Soudainement, le Caporal sortit son revolver à balles Q.
« Hanji, écarte-toi.
- Tu n'as pas besoin d'aller à de telles extrémités », le réprimanda son homologue.
« Ecarte-toi ou je te plombe le cul », insista-t-il durement.
Hanji sortit de la cage en pestant.
« Tu sais que je déteste ça…
- Et je ne t'ai pas demandé ton avis », répondit-il sèchement.
Il leva son arme brusquement, puis tira trois coups sur les jambes de la goule.
Hanji ne put s'empêcher d'hurler à chaque coup.
« Arrête ton cirque » s'énerva le Caporal.
« Tout va bien ? » demanda Eld à travers les oreillettes.
« Tout est sous contrôle » confirma leur supérieur. « Juste Hanji qui nous emmerde avec sa sensibilité pro-goule à la con. »
Il se tourna ensuite vers Eren, tout en pointant la cage du bout de son révolver. Malgré le sang coulant de ses blessures, le médecin restait toujours immobile.
« Comme tu peux le voir, cette goule est totalement comateuse. Tu peux utiliser ton kagune ou ta quinque, peu importe. Du moment qu'il crève et que ton kagune se réveille, tous les moyens sont bons. Vas-y. »
Eren déglutit, peu assuré. Sa quinque en main, il entra fébrilement dans la cage.
Malgré les plaies, l'homme devant lui restait plongé dans un sommeil paisible. Pas une grimace, ni un froncement de sourcils. Il pouvait entendre sa respiration calme et régulière, et voir sa poitrine qui se soulevait lentement.
Eren s'avança tout en fixant l'homme sans cligner. Il déclencha sa quinque, faisant apparaître une imposante masse bleue électrique.
Il sentait la masse vivante parcourant le manche. Ne se sentant pas suffisamment en condition pour faire apparaître son kagune, il ne lui restait plus que cette alternative.
« Vas-y rapidement », suggéra son supérieur. « Plus vite ce sera fini, plus vite on pourra décamper. »
Eren essaya de se concentrer. Après tout, le Caporal n'avait pas tort : juste un geste, et tout serait terminé. Ce n'était pas difficile, et ce serait pour la bonne cause si cela faisait apparaître son kagune. Et puis il avait déjà fait pire que ça. Du moins, de ce qu'on a pu lui dire.
Il leva sa masse au-dessus de ses épaules, tout en visant la tête de l'homme face à lui.
Il ne lui restait qu'à relâcher brusquement son bras pour que son crâne soit éclaté contre les barreaux.
C'était plutôt facile, rapide…
Mais en voyant ce visage paisible, il ne put que se remémorer le quinquagénaire sympathique et souriant. Et puis comme des flashs, il revit la fois où il avait massacré une goule. Les bouts d'os et de cervelle éclatés, l'odeur du sang…
Ses bras tremblaient.
Pourtant c'était une goule, on le lui avait assuré. Alors pourquoi n'y arrivait-il pas ?
« Je… je n'y arrive pas… » déclara Eren en baissant les bras.
« Comment ça 'tu n'y arrives pas' ? » tiqua le Caporal.
- Je ne peux pas le faire. Il parait trop normal. Trop humain…
- C'est le problème des goules, merdeux », pesta-t-il. « Pense à ce qu'ils ont fait à la cérémonie, à ce qui s'est passé avec toi et Auruo ! »
Eren essayait de se concentrer. Penser au danger, à ces saloperies qui avaient tués ses amis, sa mère…
Son poing se crispait autour du manche, mais rien n'y faisait. Il n'arrivait pas à associer ce médecin à ces monstres.
Quels qu'en soient les tests et ce qu'il était, il avait l'impression de tuer un homme ordinaire.
Et puis surtout, il y avait cette peur. Peur d'y prendre du plaisir, comme en transe. Comme cette fois-là, ou dans ses cauchemars.
Non, il ne devait pas faire ça.
« Je ne peux pas », déclara Eren en désactivant sa quinque.
« Tu le fais, c'est un ordre ! » s'énerva le capitaine.
« Ordre ou pas, je ne le ferais pas ! » s'emporta-t-il aussi. « Il n'est pas question que je tue qui que ce soit ! »
Il rangea sa quinque et fit volte-face. Il y eut un moment de malaise.
Eren sortit de la cage et continua d'avancer, sans un regard vers ses supérieurs ou à la goule derrière lui.
Tant pis s'il se faisait réprimander, il ne regrettait pas sa décision. C'était au-delà de ses limites.
Brusquement, Eren sentit une force le happer en arrière. Le Caporal l'avait agrippé par le col, et le força à rentrer de nouveau dans la cage.
Sans un mot, le capitaine le força à s'accroupir avec lui devant le médecin. Rapidement, il activa sa quinque. Une fine lame de couleur charbon luisait entre ses mains.
« On ne quittera pas cet endroit tant que cette goule continuera de respirer. »
Il prit une des mains d'Eren pour le forcer à agripper le manche, puis sans prévenir, enfonça la lame dans la gorge de la goule.
Eren vivait la scène au ralenti. Il sentait les mains de son supérieur pousser la lame. Lentement, la chair se déchirait et le sang giclait sur leurs doigts. Peu à peu, Eren sentait la vie de leur victime s'échapper. Après quelques soubresauts, la respiration sifflante du médecin cessa.
Eren sentit sa puissance l'envahir. Cela bouillonnait, et il sentait peu à peu son uniforme se déchirer à l'arrière de son dos. Cette sensation le rendit confus.
Tout en ne quittant pas le corps en face de lui, le Caporal se colla plus contre Eren.
Son souffle s'emballait par rapport à ce qu'ils venaient de commettre. La vérité lui semblait si crue qu'elle lui paraissait irréelle.
Ils l'avaient tué.
Une fois qu'Eren se sentit un peu plus calmé au fur et à mesure que son kagune disparaissait, son supérieur finit par se détacher. Ce dernier examina rapidement Eren : il semblait toujours en état de choc.
« On a eu ce qu'on voulait », fit le capitaine en essuyant la lame de sa quinque. « On s'en va »,
« Tu y es allé trop fort», fit Hanji sur un ton de réprimande.
En guise de réplique, le Caporal saisit l'autre capitaine brutalement par le col.
« Ce serait bien que tu te rappelles pour quoi tu travailles », grinça-t-il. « Nous sommes des Traqueurs et on bute des goules, point. »
Il relâcha ensuite sa poigne et poursuit son chemin, tandis qu'Hanji massait sa gorge douloureuse.
« On remballe tout », déclara-t-il par son oreillette. « Et le premier qui m'emmerde avant notre retour au camp, je lui taille un second trou du cul. »
-oOoOoOo-
Livaï s'était installé dans le canapé du réfectoire, tasse fumante de thé noir en main.
Leur mission du jour était plus ou moins réussie, mais très loin de ses espérances.
Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'Eren n'arrivait plus à matérialiser convenablement son kagune. Même s'il avait réussi aujourd'hui, c'était loin d'être suffisant. D'autant plus qu'il avait discuté ses ordres.
Ce gamin était aussi désespérant qu'il était instable.
« Je peux m'installer ? »
Livaï se tourna et vit Petra s'avancer avec un demi-sourire. Elle s'installa dans un fauteuil face à lui, avec une tasse de thé vert.
« On dirait que vous être encore énervé contre Eren », fit timidement Petra.
« On ne peut pas dire qu'il ait rendu la journée grandement productive », dit-il entre deux gorgées.
« Ne soyez pas trop dur… », dit-elle. « Tuer une goule dans cet état n'est pas évident pour une nouvelle recrue.
- Sauf qu'il n'est pas une recrue normale », répondit Livaï d'un ton ferme.
Un moment de silence plana dans la pièce. Petra tapotant sa tasse nerveusement.
« Vous devriez parler avec Eren », suggéra Petra. « Je pense que ce serait la meilleure chose à faire.
- Je ne vois pas en quoi parler changera son comportement », pesta Livaï. « On me demande que ça, de discuter avec ce gosse. Je ne suis pas son psy non plus !
- Je ne pensais pas à Eren, mais plutôt à vous… »
Livaï la regarda, les sourcils légèrement haussés, trahissant sa surprise.
« Lorsque vous ruminez comme ça, c'est qu'il y a vraiment quelque chose qui vous tracasse », expliqua Petra. « Le plus simple serait de demander à Eren pourquoi il a renié l'ordre.
- La trouille ou le manque de confiance en soi », fit Livaï.
« Ca c'est ce que vous vous dites.
- C'est l'excuse de toutes les premières fois lorsqu'on doit tuer une goule.
- Mais comme vous dites, Eren n'est pas n'importe quelle recrue. »
Touché. Petra lui adressa un sourire, tout en sirotant son thé.
« Eren a été très performant ces derniers temps en entrainement. Votre réaction parait démesurée, alors qu'il a fini quand même par faire apparaître son kagune. En fait, vous êtes énervé parce que vous redoutez sa réponse sur ce qu'il s'est passé lorsque vous l'avez forcé à tuer, plutôt que sa désobéissance en elle-même.
- Arrête d'essayer de me sonder avec ta psychologie de comptoir.
- Dommage, j'ai l'impression de ne pas trop mal me débrouiller. »
Petra laissa échapper un petit rire tandis que le Caporal préférait se relever afin de se servir une seconde tasse.
Pour le coup, Petra avait raison : sans doute s'était-il trop emporté. Après tout, n'importe quel apprenti aurait pu contester ce type d'exercice. Surtout quand la goule ressemble à s'y méprendre à un être humain innocent lambda et sans défense.
Peut-être croyait-il trop en ce gamin, qu'il pouvait accepter n'importe quel ordre du moment que cela venait de lui.
Il soupira, se disant qu'il se prenait bien trop la tête sur ce gamin. Sa relation avec Eren restait encore complexe. Bien qu'il essayait de passer outre et de rester le plus objectif possible, le dissocier du gamin dont il avait sauvé lui était encore parfois difficile.
Passer de sauveur à geôlier, et éventuellement bourreau… La vie avait un sens de l'humour assez particulier.
-oOoOoOo-
Eren s'était allongé sur son lit, le regard fixé sur le plafond de sa cellule.
Il avait l'impression de revivre la scène encore et encore.
La lame qui s'enfonce dans la chair, la poigne ferme contre le manche de la quinque, le rouge empourprant son gant, le parfum du sang, l'odeur du Caporal…
Cela lui donnait des frissons. Pas qu'il avait peur, au contraire, mais un sentiment dérangeant l'envahissait.
Le sentiment de puissance de son kagune était là, mêlé au plaisir de sentir la vie s'échapper par un simple mouvement de main. Et pourtant l'odeur de son supérieur n'avait rien fait pour apaiser ce plaisir. Pire, il avait l'impression que cela décuplait ses sensations malsaines.
Cette sensation le troublait, et faisait écho avec la goule qu'il avait massacrée et ses anciens cauchemars…
Le couinement de la grille le fit sursauter. En se redressant, il aperçut le Caporal avec sa pile de dossiers habituelle.
Comme à l'heure accoutumée, il s'installa dans le lit pour permettre à son supérieur de le sangler. La suite, il la connaissait : les lumières vont s'éteindre, et son supérieur allait s'installer dans un fauteuil à proximité pour dépiler sa paperasse sous la faible lueur des néons provenant de l'extérieur de la cellule. Et ensuite, il s'endormirait sous la berceuse du stylo griffonnant le papier.
Mais contre toute attente, une phrase vint interrompre cette routine.
« Eren, je peux te poser une question ? »
L'adolescent pivota la tête vers lui, visiblement perplexe que son supérieur lui demande l'autorisation.
« Euh… oui… ? »,fit-il en restant assis sur sa couchette.
« Pourquoi tu n'as pas tué la goule comme je te l'avais demandé ?»
Eren détourna le regard, se pinçant les lèvres.
Il hésitait à en parler, surtout si cela risquait d'empirer son cas.
« Tu avais peur de tuer ? » fit Livaï. « Le sentiment de ne pas en être capable ?
- Non, non », fit-il en détournant le regard. « Ce n'est pas ça.
-Alors c'est quoi ? »
Le Caporal insistait, mais le malaise était toujours présent.
« Je vous le dis à vous, mais pas forcément aux autres, ou même à Hanji », lui proposa Eren en levant les yeux vers lui.
Il perçut un léger haussement de sourcils de la part du Caporal.
« Je ne te promets rien, mais je te déconseille de cacher quoi que ce soit », fit-il. « S'il y a quelque chose qui te pourrit la tête, tu le dis. »
Eren prit une inspiration, mais avait du mal à se lancer. Il esquiva le regard du Caporal, visiblement trop mal à l'aise.
« Vous vous souvenez la dernière fois, quand je vous avais dit que lorsque je tuais une goule, j'avais envie de continuer de la voir souffrir… ?
- Oui », répondit le Caporal.
« Et bien cette fois-ci, il n'y avait ni haine, ni ressentiment. Mais en voyant cette goule, ressemblant à un homme, et moi qui devait la tuer… Alors qu'il n'avait rien fait de mal… J'avais peur que je puisse ressentir un certain plaisir à tuer… que cela soit goule … ou humain…»
Le capitaine ne répondit pas. Un nouveau silence surplomba la cellule. Eren poursuivit calmement.
« Je ne voulais pas la tuer pour éviter de retrouver cette sensation. Et lorsque je… ou plutôt nous l'avons tuée, cela n'a fait qu'empirer. Je n'ai pas envie de perdre les pédales, que je perde la boule et que je me mette à tuer n'importe qui. Et quand je fais ça, … tuer, j'ai l'impression que cela anime mon kagune. Je trouve ça… dérangeant. »
Il y eut un nouveau silence. Après un bref soupir, le Caporal finit par s'adresser à lui.
« Tu avais toute ta tête à ce moment-là ? »
« Oui », répondit Eren en hochant timidement la tête.
« Tu prends donc ton pied à tuer » assena-t-il.
« Pardon ? » fit Eren, interloqué.
« Tu m'as très bien entendu. »
Eren demeura muet. Son supérieur poursuivit : « On se remet généralement en question lorsqu'on tue la première fois. Certains passent le film en boucle, se demandant comment ils auraient pu éviter cela. Ils font des cauchemars, ou bien leurs souvenirs s'estompent comme pour rayer cet épisode de leur mémoire. Et puis il y a les autres. »
Le Caporal poursuivit, les yeux légèrement dans le vague.
« Ceux qui apprécient détenir une vie entre leurs mains, juste par pouvoir ou fascination de leur emprise sur leur victime. Au début, il y a cette espèce de tension, d'appréhension mêlée à de l'excitation. Puis quand vient le coup de grâce, il y a cette sensation de soulagement. Toute la tension accumulée se libère, et ils savourent leur décharge d'adrénaline.
Le capitaine se stoppa, puis vit Eren l'observer attentivement.
« Dans ces cas-là, nous avons plusieurs types d'individus. Ceux qui veulent retrouver ces sensations et tuer de nouveau, et glorifiant parfois leurs actes en se mettant en scène ou en voulant compléter une sorte de tableau de chasse. Et puis il y a les autres, ceux bien trop attachés à leurs valeurs morales pour recommencer. »
« Mais toi, si on te demandait de tuer un être humain, tu le ferais ? » poursuivit le capitaine.
« Si je… Non ! Bien sûr que non ! » s'indigna Eren en se frottant la nuque en le regardant fermement dans les yeux. « Excepté par légitime défense, bien entendu… »
« Alors si tu n'as pas l'attention de le faire, arrête de te prendre la tête. Les gens réagissent différemment selon les situations.
- Mais j'ai tout de même pas réussi à répondre à vos ordres », se plaignit Eren.
- Mes ordres étaient excessifs », fit-il. « Je reconnais y être allé un peu fort, et que n'importe qui aurait pu être déstabilisé en ayant vécu ça. Même si la goule est inoffensive. Peut-être qu'on t'aurait davantage reproché après coup d'avoir obéit et tué avec sang froid, plutôt que de réagir comme tu l'as fait.
Le Caporal marqua une pause, puis reprit posément.
« J'aurais dû prendre en considération ta peur de blesser les autres, qu'elle qu'en soit la raison. Ta réaction était juste, et j'aurais dû faire plus attention à ça. »
Son supérieur se baissa pour être à son niveau visuel, mais Eren détournait de nouveau le regard.
« Nous sommes là pour intervenir si jamais tu pètes un câble », dit le Caporal. « Que tu éprouves du plaisir ? Que tu apprécies la chair humaine ? Peu importe. Du moment que tu gardes ton libre-arbitre et que tu ne passes pas à l'acte, c'est tout ce qui compte. Le fait que tu respectes tes convictions et que tu ne succombes pas à des pulsions, cela fait de toi un être humain. »
Le Caporal l'agrippa brusquement par le menton pour l'empêcher d'esquiver son regard.
« Compris ? »
La poitrine d'Eren s'oppressa soudainement. Sa voix resta coincée dans la gorge, comme si le regard d'acier du Traqueur le transperçait de part en part. Son parfum l'étourdissait légèrement. Cela fut un instant bref, mais suffisant pour le figer.
« Oui… », répondit l'apprenti.
Le Caporal se redressa, puis lui demanda ensuite de prendre position pour se faire sangler.
La nuit se passa ensuite comme d'habitude : le Caporal était installé non loin de lui, annotant sa paperasse sous la faible lueur des lumières de la cellule.
Eren eut du mal à trouver le sommeil. Pourquoi avait-il eu ce frisson ? Pourquoi se sentait-il grisé par cette odeur ? Ce n'était pas la première fois que le Caporal se tenait proche de lui.
Cette sensation lui rappelait ce qu'il s'était passé plus tôt, lorsque le Caporal s'était tenu près de lui lorsqu'il avait enfoncé la lame…
Mais le Caporal avait sans doute raison : il devait arrêter de se prendre trop la tête…
-oOoOoOo-
Livaï continuait de parcourir sa paperasse, ses coups de stylos devenant de plus en plus nerveux. Ses yeux fatiguaient à force de lire des documents sous une lumière aussi faible.
Il fut soudainement dérangé par l'agitation de l'adolescent endormi.
Il se leva, puis se rapprocha de l'apprenti. Une fois sa tête un peu plus penchée vers lui, il se calma peu à peu. Sans doute un rêve un peu trop turbulent.
Livaï reconnu que ces épisodes de cauchemars étaient devenus rares, même si parfois il devait encore veiller au grain.
Il soupira, repensant à ses discussions avec lui.
Les peurs du gamin étaient justifiées : aurait-il le même plaisir à tuer des humains que des goules ? S'il replongeait dans ses phases de transe, se retournerait-il contre eux ?
Pour le coup, ce gosse était trop déboussolé pour trouver seul les réponses et lui-même serait mal placé pour condamner ce type de pensées.
Est-ce son instinct de goule, ou bien partage-t-il les mêmes plaisirs malsains que lui sans pour autant franchir la ligne blanche ?
Dans tous les cas, même si le gamin y était réticent, il devra en toucher un mot à Hanji. Ce type de comportement doit rester sous surveillance.
-oOoOoOo-
« De la paperasse et encore de la paperasse ! J'en ai marre ! »
Jean déposa lourdement le tas de dossier sur le bureau.
« Il ne peut pas utiliser un ordinateur au lieu de raser les forêts ce nain ?! » s'énerva-t-il.
« L'équipement informatique est assez réduit dans l'enceinte », signala Armin. « Et puis l'expérience du Capitaine Ackerman serait appréciable pour nos investigations…
- Bla bla bla… », grimaça Jean. « Si ce nabot a l'occasion de rentrer pour dormir, il peut se les taper lui-même ses photocopies ! Et puis il ne fait juste que transmettre quelques notes à nos supérieurs, donc pas de quoi lui dérouler le tapis rouge !
- Fais gaffe », chuchota Reiner d'un air grave. « Il passe dans le couloir… »
Jean blêmit soudainement, puis Reiner se mit à éclater de rire.
« Je déconne », pouffa-t-il. « Mais c'était trop tentant…
- Ah ah, vraiment très drôle », bougonna Jean. « Comme si je ne m'étais pas suffisamment affiché la dernière fois…
- Raison de plus pour que tu fasses attention », prévint Armin. « Nous pourrions avoir des ennuis si un de nos superviseurs te surprenait à critiquer un supérieur.
- A cette heure-ci, ils sont sans doute tous déjà rentrés chez eux », fit Jean. « Nous faire rester plus tard sous prétexte qu'il faut s'habituer à travailler la nuit, c'est l'excuse bidon pour nous fourguer du sale boulot.
- J'avoue que nos premières tâches sont assez ingrates », admit Reiner. « En rejoignant les Traqueurs, j'imaginais qu'il y aurait un peu plus d'action.
- Et nos premières interventions nocturnes se résumaient à les suivre de loin et les regarder faire le taf », soupira Jean. « Si je voulais me toucher autant en mission, j'aurais rejoint les Elites.
- Le rythme me convient pour le moment », fit Armin. « Je ne me sens pas encore assez à l'aise pour confronter une goule. Du moins pas tout de suite. Après ce qu'il s'est passé… »
Un lourd silence plomba la salle. Tous les trois affichaient des mines sérieuses.
« Pour ma part, je préfèrerais en découdre rapidement », déclara Reiner. « Je m'en veux d'avoir été aussi inactif après ce qu'il s'est passé…
- Je te rejoins sur ce point », fit Jean. « Après ce qu'elles ont fait, j'ai bien envie de leur faire goûter ma quinque à ces salopes… »
Armin se fit silencieux, préférant se concentrer sur son écran.
« Pourquoi tu restes encore ici Armin ? » lui demanda Jean. « Tu n'étais pas censé t'occuper juste du nettoyage du matériel ?
- Je souhaite regarder un peu plus les avancées de l'enquête des goules apparues lors de la Cérémonie.
- Cela avance ? » lui demanda Reiner.
« Je n'ai pas grandement l'impression », répondit Armin. « Juste quelques captures, mais pas beaucoup d'avancée ces dernières semaines. J'ai l'impression que l'enquête piétine. »
Jean serra la mâchoire. Il cogna son poing contre le mur, faisant sursauter Armin.
« Je n'arrive pas à comprendre pourquoi on ne les a pas chopées depuis le temps. Avec tout ce qu'elles ont fait… Aux autres, à Marco…
- Sans doute qu'elles sont trop bien organisées », fit Reiner. « Faire ce qu'elles ont fait est déjà loin d'être une manœuvre de goules ordinaires.
- Tu marques malheureusement un point Reiner », dit Armin en soupirant.
Les yeux dans le vague, Armin fit défiler les témoignages et les photos du drame. Son cœur se serra à la vue des deux Veilleurs tués, ceux que Mylius, Eren et lui avaient découverts lorsqu'ils cherchaient du secours.
Revoir ces images lui était difficile, et les scènes lui revenaient comme des flashs. Il se focalisa sur les observations de l'enquête, afin de se concentrer sur quelque chose de concret plutôt que de se laisser submerger par ces horribles souvenirs.
Soudainement, il se figea. Ses yeux s'écarquillèrent, et un sentiment de panique l'envahit.
« Ca va Armin ? » lui demanda Reiner. « Tu fais une drôle de tête.
- Ce… c'est rien… » balbutia-t-il, décontenancé. « C'est juste les me fait une impression bizarre…
- Tu devrais arrêter de regarder ça et rejoindre le dortoir », soupira Jean. « Tu as déjà fait suffisamment ton taf aujourd'hui. »
Armin se triturait les méninges, analysait les rapports d'enquête… Cela lui paraissait invraisemblable, mais n'y avait pas l'ombre d'un doute.
Il en était persuadé, il avait mis le doigt sur quelque chose de louche.
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Et un chapitre assez sombre ! Pour le coup, j'y allais plus fort que ce que j'envisageais au départ (ce qui n'est pas pour déplaire la sadique que je suis héhé :p).
Comment avez-vous trouvé ?
- La scène du parcours ?
- Le buttage de goule ? :D
- La relation Livaï / Petra ?
- L'évolution de notre binôme préféré ? On peut dire qu'il y a de la progression ! X'D
Concernant toujours mes absences : j'espère que le rythme va mieux repartir. En parallèle, j'essaie de terminer une fanfic courte (Préquel de Dark Moon Lovers), ce qui va impacter encore un peu le rythme d'écriture de LOE, mais beaucoup moins que mes longues pauses de cette dernière année.
Au plaisir de lire vos avis et théories dans les reviews !
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Réponses aux reviews (si je n'ai pas répondu quelqu'un, merci de me le signaler en reviews ou MP n_n') :
: Je suis là :clapclapclap : Toujours là ! :clapclapclap : ! x)
Lila : Quel enthousiasme ! Et bien la voilà XD
Pinku : J'espère que tu me pardonnes une nouvelle fois après tant de temps n_n'. C'est vrai que j'avais tendance à communiquer mes délais, mais malheureusement, ma vie perso a décidé d'en faire autrement (et pour le coup, j'ai été assez malmenée Y-Y). Mais je ne te le cache pas, c'est aussi difficile et frustrant de publier aussi tard ces chapitres et ne pas respecter mes engagements ! C'est un coup aussi à ce que mon lectorat s'en lasse O_Q. Mais je vais essayer d'être plus réactive pour le prochain chapitre (sinon, je n'aurais jamais l'occasion de finir cette histoire de mon vivant X'D). Si nous revenons à ton commentaire sur l'histoire : tu en déduis que la goule est innocente, mais peut-être qu'elle a fait de terrible choses qu'on ignore ! :p Mais oui, globalement, tu as compris où je venais en venir dans ce chapitre n_n. Concernant Eren : oui, il continue d'être malmené, mais son mon plaisir d'auteure sadique (notamment dans ce chapitre 22 huhu). Je suis contente que tu apprécies l'escouade ! J'ai vraiment envie de les développer, car ils ont aussi leur rôle à jouer dans l'histoire ! Quant au rapprochement d'Eren et Livaï : ça continue douuucement (peut-être une pointe d'accélération dans ce chapitre 22 ? xD). Merci en tout cas pour ton commentaire, cela me motive à fond n_n. Quant à la raison de mes retards, je t'encourage à aller sur le blog qui racontera un peu plus précisément les raisons car ce serait trop long et hors contexte de l'expliquer dans le chapitre (voir sur ma page de profil). Sur ce, à très bientôt !
Raquel Jack : Hello, je suis ravie que mes publications te rendent de bonne humeur n_n. Et j'espère que la publication de mon chapitre répond à une de tes questions (et non, j'abandonnerais pas ahah). Eren et la diplomatie avec les goules ? On y est encore loin mais cela le triture ahah ! Quant à l'affirmation d'Eren : effectivement, on a l'impression qu'il laisse tout passer. Mais n'oublions pas le contexte : Eren est une sorte d'hybride goule où certains préféraient morts que vifs. Il est donc censé respecter les consignes, et un périmètre de sécurité élevé est organisé autour de lui. Donc en plus d'être potentiellement super dangereux, il coûte super cher à l'organisation. Alors s'il devait jouer les rebelles, il aurait été zigouillé aussi tôt ! C'est vrai que mes chapitres le fait paraître très passif, mais je pense qu'il était de même dans SnK (manga et animé). Mais bon, dans l'œuvre original, on ne se plongeait pas dans son quotidien contrairement dans LOE (d'ailleurs, je le trouve plutôt passif quand il est avec l'escouade Livaï). Idem : si Eren ouvrait un peu plus sa bouche (avant ou après sa transformation titan), il n'aurait pas fait long feu dans un contexte militaire encore plus stricte que la MAG dans LOE (d'ailleurs, en le faisant au tribunal, il a failli y laisser la vie XD). Mais bien entendu, je ne compte pas laisser Eren passif tout a long de l'histoire. En tant que personnage principal, il va évoluer (comme dans SNK d'ailleurs). Concernant Easyan : il m'est difficile de parler en son nom, et je n'ai pas de contact avec elle en IRL (et dans ses longues périodes d'absence, elle ne me contacte pas forcément n_n'). Mais tout ce que je peux répondre c'est qu'elle va bien (donc toujours vivante), et qu'elle compte bien publier la suite de ses histoires. Comme pour moi, il faut lui donner un peu de temps n_n'. En espérant retrouver de nouveau tes commentaires n_n. A bientôt !
Sekket : Et voilà réponse à ta question ! n_n Désolée d'avoir mis un certain temps… On va dire que ma vie perso n'était pas terrible ces 6 derniers mois (tu peux consulter les posts de mon blog si tu souhaites plus de détails, car trop compliqué de l'expliquer ici). J'espère que cette attente vaudra le coup, et que mon rythme sera moins chaotique **croise les doigts**
Yaoki Yoki Yo : hivbieozbgfeubzg de même ! XD 40 ans après ? Mais il n'est jamais trop tard pour découvrir l'histoire ahah ! Par contre, pense à dormir ! xD Des max de théories sur la fic ? Je serais curieuse de les connaître :) Quant à finir ma fic de mon vivant : c'est prévu (et j'espère que tu ne comptes pas mourir bientôt ahah !). J'avoue que le rythme de publication des derniers chapitres laisse vraiment à désirer, mais j'espère être plus rapide pour les autres fois. Pour ne rien cacher, ces 2 dernières années étaient horribles de mon côté, et je me frustrais moi-même de ne pas poursuivre l'histoire au rythme que je le voulais -_-. J'espère en tout cas que ce chapitre te plaira, et que l'avancement entre Eren et Livaï te satisfait (même si c'est toujours aussi lent, il y a peut-être un peu de mieux xD) ! A très bientôt !
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Merci encore à Going-to-Hell-for-Shipping pour la révision !