Bonsoir à vous tous.

Me voici pour une nouvelle histoire, un peu particulière.

Je l'ai écrite sur la longueur, elle m'a pris du temps, en revenant sur plusieurs chapitres pour que cela ne soit pas trop perturbant... que ça soit pour moi, ou pour vous. Bref, je n'en suis pas totalement satisfaite, car je voulais faire mieux. Maintenant, en me relisant, je me dis que je ne pourrais rien faire de plus, hormis tout effacer, et recommencer sur un page vierge. Mais ça, c'est impossible. Si j'efface, je ne recommence pas.

De plus, histoire de corcée la chose, j'ai fait en sorte que l'histoire se déroule en une seule, et unique journée. De la rencontre à l'issue finale. C'était mon idée, mon petit challenge. Moi, qui développe peut-être un peu trop, c'était l'occasion d'aller au plus court. Les chapitres le sont, et l'histoire est terminée. Donc pas d'attente, et une publication chaque semaine, le dimanche. Il y a 12 chapitres en tout... Ca me laissera du temps pour mes autres projets d'écriture.

Le titre peut également être lu ainsi: L'être perdu... Mais ça sonnait plus triste. Trop triste pour qu'il soit le titre principal de cette histoire.

Trève de bavardage... Je vous laisse à la lecture. Juste, il n'y a pas eu de correction. Pas sur tout, en tout cas, donc il est fort possible que vous tombiez sur des fautes grossières... Ou non... (Je l'espère). D'ailleurs si une beta se sent investi d'une mission, tellement c'est dur pour ses yeux, qu'elle se fasse connaitre.

Je ne vous embête pas plus longtemps.


- Chapitre 1 -

Cette année, l'hiver est rude à Boston. La plupart des jeunes arbres sont morts gelés, malgré les protections de la ville. Les oiseaux trouvent difficilement à manger, et beaucoup finissent comme la végétation de la capitale de l'état du Massachusetts, gelés et sans vie. Le lourd poids de la neige fait s'effondrer les toitures déjà endommagées, ou affaiblie par les années et le manque d'entretien. Le verglas sur les trottoirs ralentit les piétons, ou les fait tomber, en fonction des imprudences de chacun. Les automobilistes ronchonnent, et pourtant, ils prennent leur mal en patience pour ne faire que quelques kilomètres seulement. L'hiver semble plus long cette année, pourtant, Noël ainsi que le nouvel an sont passés, et le mois de janvier touche presque à son terme.

Les plus heureux sont les enfants, profitant de la neige en abondance pour laisser libre cours à leur inspiration, afin de créer autant de bonhomme de neige différent, qu'il y a d'enfants. D'autant plus qu'avec cette météo peu complaisante, les transports scolaires sont à l'arrêt, permettant aux enfants d'avoir quelques jours de vacances inespérés avant ceux du mois de février.

Dans un des appartements de Boston, au numéro 12 d'un bâtiment ancien, une jeune femme, Emma Swan, se prépare pour son dernier jour de travail. Elle a été licenciée pour ses retards à répétition, et pour son attitude assez virulente envers certains de ses collègues masculins. Sa détermination, son caractère de battante et son charme font pourtant d'elle la meilleure dans son domaine ; acheteuse dans une société d'importation de vins français.

Ce jeudi matin, Emma s'impatientait dans l'entrée du loft qu'elle partage avec sa meilleure amie, Elsa. Cette dernière, habituellement ponctuelle, voire même très souvent en avance, n'avait pas entendu son réveil sonner, trop bien plongée dans un rêve doux et romantique. Elle se pressait dans la salle de bains, afin de mettre une dernière touche de maquillage, et de rejoindre son amie, rouge de colère.

- Elsaaa! Tu peux te bouger un peu !? J'aimerais que ma dernière journée ne leur donne pas raison! S'énerva Emma qui voulait arriver à l'heure. Pour une fois.

- Voilà, voilà ! Je suis là, on peut partir ! Désolée, ça ne m'arrive jamais d'habitude! S'excusa Elsa, enfilant ses chaussures à talons en agrippant l'épaule de la grande blonde.

- Ça va, on est encore dans les temps ! Répondit Emma, en ronchonnant comme à son habitude.

- Oh attend ! J'ai oublié ma clé USB ! J'ai mon dossier en cours dedans. C'est un projet que j'ai avec mes élèves. C'est important ! Expliqua Elsa qui courait déjà jusqu'à sa chambre, laissant Emma, qui se censura volontairement en se mordant les lèvres avant de dire des choses qu'elle ne penserait pas.

- C'est bon? Demanda la blonde en voyant sa colocataire revenir à toute hâte.

- Ça y est! On est parti!

Et ce fut le cas, les deux jeunes femmes descendirent les deux étages à pied, et avant de passer la porte d'entrée du bâtiment, Elsa enfila gants, écharpe, et son bonnet bien vissé sur sa tête, alors qu'Emma se contenta de ses gants noirs et de son tour de cou, offert par sa colocataire pour Noël. Elsa poussa la première la lourde porte laissant l'air froid s'engouffrer dans le hall de l'immeuble. Elle s'emmitoufla davantage au creux de son manteau épais, et garda à bout de bras, la porte ouverte pour qu'Emma la suive.

Alors qu'Emma posait un pied sur le seuil, une bourrasque de vent firent virevolter ses cheveux dans tous les sens l'énervant un peu plus. Tandis qu'elle tentait de remettre sa chevelure dorée en place, un second souffle de vent lui envoya en plein visage un petit objet rouge non identifié. Emma poussa un juron bien prononcé, laissant sa colère éclater contre cette malheureuse chose et contre le passant qui la regardait étrangement. L'acheteuse porta sa main à sa joue meurtrie, et constata une chaleur et une sensation visqueuse sous ses doigts. Alors que sa main entrait dans son champ de vision, elle remarqua les petites traînées de sang.

- Dis-moi que je rêve! Elsa, je saigne ? Demanda Emma, figée sur place par la très mauvaise matinée qui commençait.

- Tu ne rêves pas ! Et voilà ce qui t'a attaqué ! Confirma Elsa en tendant vers la blonde une vieille enveloppe abîmée, qui avait atterri par terre.

- Sérieusement ! Les gens ne savent pas poster correctement leurs courriers, et les facteurs, le distribuer ? Fallait que ça tombe sur moi, et aujourd'hui!

- Courage, dans huit heures, ça sera fini!

- C'est facile de dire ça, ce n'est pas toi qu'on va regarder comme une pestiférée au travail ! Tu as un mouchoir? Demanda Emma, ne voulant pas développer plus que ça l'aspect temporel de sa journée.

- Qu'est-ce que tu ferais sans moi ? Je me pose la question par moment. Se moqua Elsa, tout en gardant son sérieux et une attitude impérieuse.

- Elsa... Ne te prends pas pour une reine, sous prétexte que tu en as le prénom ! Précisa Emma, en récupérant le mouchoir des mains gantées de sa colocataire.

- Ça, c'est petit !

Après avoir reçu une légère tape sur l'épaule de la part d'Elsa, Emma descendit les quelques marches qui séparaient l'immeuble du trottoir, et plutôt que de jeter l'enveloppe dans la première poubelle venue, elle la glissa machinalement, au chaud, au fond de la poche de sa veste en cuir rouge. Les deux amies se dépêchèrent du mieux qu'elles pouvaient pour ne pas être en retard, mais les incidents cumulés depuis le levé du jour n'aidèrent pas.

- Ne te blesse pas encore! C'est moi qui ai les mouchoirs, n'oublie pas !

- Va terroriser tes gamins plutôt que de dire des âneries !

Elsa tourna à droite au bout de la rue pour rejoindre l'école où elle enseignait, tandis qu'Emma filait tout droit. Elles se souhaitèrent une bonne journée, se saluant d'un simple geste de la main, et d'un baiser envoyé dans les airs. Sans être tombée et sans complications supplémentaires, Emma entra dans le bâtiment ou se trouvait son bureau quelques petites minutes avant l'heure fatidique. Alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient sur son étage, sa montre indiquait tout juste huit heures. L'heure de l'embauche.

- Et bien Swan, t'es tombée du lit pour arriver à l'heure ?!

- Ca va ! Ne te moque pas August, où je vais hanter ton bureau jusqu'à ta retraite ! S'amusa Emma, répondant à la taquinerie de son collègue et ami.

Ils se connaissaient depuis la plus tendre enfance. Avec Elsa, ils avaient grandi dans le même orphelinat, accueillant August dès son arrivé, le prenant sous leurs ailes afin que le jeune garçon ne se sentent pas perdu. Voilà le seul être masculin avec lequel Emma n'avait jamais eu de problème. Quoiqu'il pouvait se passer, la blonde n'arrivait pas à garder une relation amicale avec un homme. Cela devait toujours se terminer avec des insultes, souvent des menaces, et quelque fois des coups. Emma pouvait être une teigne, et tout le monde dans son bureau le savait. Elle protégeait femmes et enfants, peu importe le risque qu'elle encourait. Jusqu'à, comme il y a un mois, ou elle dépassa les bornes et cognant d'un point bien ferme, la joue de son responsable des achats, Jefferson. En plus d'être un vrai macho, usant de sa puissance hiérarchique avec une stagiaire étudiante, il venait de couper les vivres à son ex femme élevant leurs deux enfants, préférant dilapider son argent dans le luxe et la volupté avec une femme vingt ans plus jeune que lui. Étant, d'autant plus témoin de la scène qui se déroulait dans le bureau du patron, ou ils avaient rendez-vous pour un nouveau marché, Emma n'avait pu se retenir, et avait été directement renvoyé chez elle.

- Alors, dernier jour... Lança August avec une pointe de tristesse dans la voix. Tu n'as pas trop de regrets ?

- Pourquoi en aurais-je ? Répondit vivement la blonde, médusée par une telle question. Ce salop a eu ce qu'il méritait.

- Peut-être, mais c'est toi qui te retrouve à la porte.

- Tant pis. Cette pauvre stagiaire ne demandait rien à personne, et il se servait d'elle comme d'un larbin. Je ne tolère pas ça. Lui aussi a appris avant d'être l'un des meilleurs, alors pourquoi lui met-il des bâton dans les roues ? Jefferson n'est qu'un crétin de toute façon. Un macho égoïste, sans-coeur et sans-gêne ! Je plains réellement son ex femme. Termina Emma déterminé face à ce comportement exécrable et en s'installant à son poste de travail.

Ils discutèrent quelques instants devant leurs postes de travail respectifs, évoquant l'avenir incertain de la blonde, mais surtout de l'ambiance générale qui s'était drôlement amoindrie depuis l'altercation d'Emma et de Jefferson. Ce dernier, toujours planqué dans le bureau du directeur, n'avait pas eu de mal à obtenir son licenciement pour faute réelle. De plus, Mr Gold, le directeur de la société, ne portait absolument pas Emma dans son coeur. La talentueuse acheteuse avait été recrutée avant la nomination de Gold. Depuis, il tentait tout pour s'en débarrasser. Aujourd'hui, il jubilait. Elle partait. Pour son dernier jour, elle n'avait rien à faire. Toute connexion intranet lui avait déjà été retirée en prévision de son futur, et imminent remplacement.

- Les enfoirés ! S'insurgea la blonde contre ses supérieurs.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda August assis sur le poste devant elle

- Je n'ai plus accès à rien. Mes dossiers en cours sont verrouillés, et Internet m'est restreint. Ils se foutent de ma gueule ! S'énerva la blonde en se renfrognant sur son siège.

La première demi-heure fut longue, et surtout très ennuyante. Elle regardait par la fenêtre distinguant à peine le visage des passants. Elle plongea dans ses pensées et observa tour à tour les gens bien couverts. Un homme, visiblement très grand, qui portait un sac à dos et marchait lentement la tête baissée et le dos voûté, comme si le poids de son sac était immense. Emma s'imagina alors sa vie. Peut-être était-ce un cambrioleur, portant son lourd butin jusqu'à sa planque. Peut-être l'un de ses professeurs universitaires, car en y regardant plus attentivement, il en avait la même démarche rustre et bancale. Peut-être était-ce un sans-abri affaibli par le vent et le froid, portant sur son dos le reste de sa vie, mêlé au remords et aux regrets. Puis avant même qu'elle n'établisse une autre théorie, il disparut au coin d'une rue.

La tasse bouillante de café qu'elle tient fermement dans ses mains laisse échapper la vapeur qui provoque de la buée sur la vitre. D'un côté, il fait chaud, de l'autre, il fait froid. Son instinct de grande enfant lui dicte de dessiner sur la buée comme elle le faisait dès années auparavant, mais sa raison lui dit de rester sage. Sage et stoïque. Dans sa tête, la même phrase tournait en boucle: "Ne dessine pas, ne dessine pas!". Soudain, le klaxon d'un bus la fit sortir de son obnubilation. Elle regarda autour d'elle dans le grand bureau, puis se réinstalla correctement sur son siège, rassurée que personne ne l'est remarqué la tête dans les nuages.

Finalement, la blonde se décida à prendre un peu de hauteur. Pour ce faire, elle se dirigea, tel un pantin sans émotion, vers les ascenseurs du personnel. En premier lieu, elle descendit au rez-de-chaussée rejoindre le vigile de l'immeuble. Au début, elle usait de ses charmes sur lui pour récupérer une petite clé qui déverrouillait la montée supérieur de l'ascenseur. Un jour, alors qu'il avait découvert son petit cinéma, il l'avait suivi pour connaître ses réelles intentions. Quand il avait compris, qu'elle ne montait sur le toit que pour se ressourcer, il n'avait rien dit, et continuait de jouer le jeu, même si tous les deux savait que chacun connaissait la manigance de l'autre.

Donc, grâce à une petite clé, qu'elle avait subtilisée une fois de plus à la barbe du vigile, elle actionna le mécanisme de sécurité pour accéder au dernier étage. Une fois arrivée, elle grimpa encore quelques marches pour ouvrir difficilement la porte en ferraille verte rouillée, qui la séparait du toit.

Il faisait horriblement froid, mais bizarrement, Emma aimait ça. Elle aimait l'hiver et tout ce qui allait avec. Le vent qui giflait sa peau, ses oreilles qui la brûlaient par le froid, ses mèches de cheveux qui virevoltaient au gré des bourrasques. Mais ce qu'elle aimait par-dessus tout dans l'hiver, c'était sa douche en fin de journée pour réchauffer son corps frigorifié, avant d'enfiler un jogging et un sweat trop grand pour elle. D'un certain oeil, cela la rendait sexy. Et elle le savait.

Mais pour le moment, elle était là, sur le toit de l'immeuble à regarder la ville s'activer à chaque coin de rue, quand son regard se posa sur l'horizon, en dehors des limites de son territoire. En dehors de Boston. Elle se mit à rêver d'une vie plus calme, loin des quota quotidien, et des objectifs à atteindre. Le vent froid s'engouffra sous la veste d'Emma, la faisant frissonner violemment. Elle cacha vite ses mains dans ses poches et recroquevilla son cou pour garder sa chaleur corporelle. Une fois ses mains réchauffées, elle sentit quelque chose dans sa poche, retira le dit objet, et se rappela de cette stupide enveloppe envoyée par le vent.

Elle tenta de lire l'adresse du destinataire, mais visiblement, le temps passé et les intempéries avaient fait leurs oeuvres, et quasiment tout effacé. En y repensant, Emma fut étonnée que l'enveloppe soit encore en si bon état, malgré son apparence ternie par le temps. En retournant l'enveloppe, la blonde pu déchiffrer un prénom et une ville : Régina et Storybrooke. La blonde se mit à sourire à l'évocation du nom de la ville. Il respirait la fraîcheur, l'aventure, et la nouveauté. Emma avait besoin de se sentir utile, et surtout d'avoir un but. Elle replaça précautionneusement la lettre dans une poche intérieure avant de vite retourner à son poste de travail.

Elle avait enfin un objectif, retrouvé l'auteur de cette lettre.


Voici pour ce premier chapitre. Court! J'espère qu'il vous conviendra, vous donnera envie de lire la suite, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez...

A la semaine prochaine.

Au fait, c'est un plaisir de vous retrouver !