Sherlock avait plongé son regard dans celui de son amante et reprit.

_ Cela fait plusieurs semaines que ton attitude a changé. Et bien que je ne sois pas porté sur la chose, ton corps, ta chaleur et nos étreintes me manquent. C'est à peine si je peux me réveiller avec toi à mes côtés. Tu te lèves de plus en plus tôt pour te cacher dans la salle de bain et en ressortir impeccablement coiffée, maquillée et habillée.

Louise sourit. Il trouvait qu'elle était impeccable ?

_ Non, ne souris pas. Te voir toujours parfaitement apprêtée jusqu'aux moindres petits détails ne m'impressionne pas.

Le sourire de la jeune femme s'effaça immédiatement.

_ Je préférerais me réveiller en te voyant endormie avec tes cheveux ébouriffés et ton visage enfoncé dans le coussin, plutôt que de me réveiller en te voyant déjà prête et assise sur le lit comme si tu n'avais pas bougé depuis la veille au soir.

Louise dégagea son visage de la main de son compagnon et baissa les yeux.

_ Dis-moi pourquoi tu as changé. Explique-moi !

_ C'est toi le détective. A toi de me le dire.Dit-elle, vexée.

Enervé par le manque de réaction de la part de la jeune femme, Sherlock la prit par le bras et l'emmena dans la salle de bain face au grand miroir. Le regard de Louise dévia vers le mur d'à côté, évitant à tout prix de se confronter à nouveau avec son maudit reflet.

Sherlock retira l'élastique qui tenait ses cheveux et les ébouriffa avec ses mains, leur donnant un côté désordonné et fou.

_ Eh ! Mais qu'est-ce qu-

Ne laissant pas la jeune femme dire un mot de plus, il imbiba un gant de toilette d'eau froide, retourna rapidement la jeune femme vers lui et lui enleva son fond de teint, dévoilant ainsi sa jolie peau pâle. D'un geste brusque, il retourna à nouveau Louise face au miroir et jeta le gant de toilette dans le lavabo.

_ Ça ! Ça, c'est la Louise que j'ai rencontré il y a quelques mois dans les rues de Londres. La Louise qui sait rester simple et qui a rendu amoureux l'homme le plus insensible de Londres !

La jeune femme en perdit ses mots et se contenta de scruter le mur. C'est à ce moment que la réalité percuta Sherlock de plein fouet. Louise ne voulait pas devenir comme ces femmes tirées des magazines, toujours parfaitement coiffées et maquillées. Au contraire, Louise se souciait toujours de son apparence car elle se cachait derrière tout cela !

Pourquoi se cachait-elle ?

Parce-que son corps la repoussait et qu'elle manquait de confiance en soi. Un grand merci à la société qui montre bien que la beauté est basée sur un corps mince et sur une allure parfaite permanente !

Mais Sherlock n'allait pas la laisser s'abaisser à ce point ! Il était tombé sous le charme de la jeune femme grâce à son côté m'enfoutiste vis-à-vis de la mode, du paraître et de la perfection. Et ce qui l'avait encore plus séduit étaient ses jolies formes.

Aussitôt, il agrippa le T-Shirt de Louise et lui ôta par-dessus la tête. La jeune femme se retrouva mal à l'aise et en soutien-gorge.

_ Eh !

Il s'occupa ensuite de son jean. Pour se faire, il assit la jeune femme d'un seul geste et lui enleva son pantalon.

Embarrassée, elle se recroquevilla sur elle-même pour cacher son corps avec ses genoux près de sa bouche et ses bras entourant ses jambes.

_ Oh non, tu ne vas pas te cacher. Pas aujourd'hui.

Aussitôt, le détective empoigna le coude de la jeune fille et la releva rapidement. Ils se retrouvèrent à nouveau face au miroir, mais cette fois-ci, Louise était en sous-vêtements. Ses bras essayèrent de couvrir son corps partiellement dénudé, mais Sherlock l'en empêcha à chaque tentative.

_ Je veux que tu te regardes et que tu comprennes que tu es aussi jolie et attirante qu'une de ces femmes que l'on voit dans les magazines.

Face à cette remarque, Louise eu un rire nerveux et faux. Son regard ne changea pas de direction et continua de scruter le mur.

Comment pouvait-elle être aussi jolie qu'une femme mince et sportive ?

Sherlock se mit derrière elle, posa ses mains de chaque côtés de la mâchoire de Louise et releva son visage vers le miroir.

_ J'ai dit … Je veux que tu te regardes et que tu comprennes que tu es aussi jolie et attirante qu'une de ces femmes que l'on voit dans les magazines.

Forcée, Louise plongea son regard dans le miroir et dû faire face à son reflet qu'elle haïssait tant. Peu rassurée, la jeune femme grimaça légèrement.

Sherlock descendit ses mains et vint les poser sur le ventre de sa compagne en l'enlaçant. Son visage se rapprocha de l'oreille de Louise et il murmura.

_ A mes yeux, tu es magnifique. Ne te cache pas derrière une personnalité qui n'est pas la tienne. Tu n'as pas à avoir peur. Je ne cesserai jamais de t'aimer car je suis tombé amoureux de cette personnalité. A ces mots il posa ses mains sur le sommet du crâne de la jeune femme.

_De ce visage. Ses mains effleurèrent les contours du visage.

_De ce corps. Il enlaça la taille de la jeune femme et fléchit ses genoux, entraînant Louise avec lui. Ils se retrouvèrent assis sur le sol frais de la salle de bain. Sherlock était accroupi face à la jeune femme qui avait croisé ses bras devant son ventre pour le dissimuler.

_ Ne te rabaisse pas au niveau de la société et de ces femmes, qui ne sont que des clones maigrichonnes sans caractère. Accepte-toi tel que tu es. Aie confiance en toi. Je t'aiderai si tu le veux.

La jeune femme répondit doucement.

_ … Comment veux-tu que j'ai confiance en moi si je ne m'accepte pas ? Je décline chaque sorties que mes amies organisent car il s'agit toujours de piscine, de barbecue, de fête ou autre truc du genre. Dans tous les cas, il faut être en maillot de bain ou, dans le cas contraire, on se retrouve à manger et il y aura toujours des blagues qui me seront destinées à cause de mon poids ! Alors comment veux-tu que-

Voyant qu'elle se renfermait dans ses mauvais souvenirs, Sherlock se jeta sur elle et s'empara de ses lèvres. Il allongea la jeune femme tout en l'embrassant et en effleurant chaque centimètre de son corps.

_ Mais tu me plais à moi. Les autres ne vivent pas à tes côtés et ne partagent pas ta vie… Moi, si.

Sa main s'aventura doucement vers l'entre-jambe de Louise.

_ En attendant, je compte bien te prouver que je tiens à toi et que ton corps est bien plus attirant que tu ne le penses.

Il l'embrassa furtivement.

_ Je vais m'occuper de toi à présent.

D'un léger mouvement du pied, le détective referma la porte de la salle de bain, laissant ainsi le couple se retrouver enfin physiquement après 1 mois de dure réalité cachée.

FIN