Note : JOYEUX ANNIVERSAIRE MA NALOU ! Il est tout chaud et tout beau, j'espère que ça te plaira *des tonnes de coeurs sur toi*
J'espère que ça vous plaira à vous aussi qui passez par là. N'oubliez pas de laisser quelques mots en commentaires, c'est notre seule récompense.
Je vous souhaite une belle lecture.
Rating : M PASKON CHANGE PAS.
Bêta : mon Capitaine à la douce chevelure rousse et soyeuse, SomeCoolName.
Cela fait des années que le printemps n'a pas été aussi chaud. Les derniers flocons tombés, le soleil a réchauffé la terre et les fleurs ont poussé, inondant le jardin de couleurs étonnantes qui font sourire Hank chaque fois qu'il ouvre ses volets. Charles, lui, les regarde tristement, semble voir dans ce sacre avancé du printemps, une source de joie qu'il ne pourra plus atteindre car rouler sur les gazons en fleurs, ça n'a aucun charme, Hank.
Hank vérifie une dernière fois que la porte d'entrée est fermée puis monte à son tour pour se coucher. Son polo lui colle à la peau. Il a chaud et pense à la douche qu'il va prendre avant de se glisser dans ses draps propres de ce matin. Mais avant, il se dirige dans le couloir de gauche, passe les chambres des nouveaux professeurs engagés à la rentrée et, voyant le filet de lumière qui sort de sous la porte de Charles, il frappe deux coups avant d'entrer.
Charles est face à la fenêtre grande ouverte, dans son fauteuil. Son coude repose sur l'accoudoir et sa main passe et repasse sur ses joues qu'il n'a pas rasées depuis deux jours. Hank s'approche et voit le regard mélancolique perdu dans la nuit noire. Avant, le professeur aurait ri de paraître aussi cliché, héros romantique aux grands yeux bleus qui se languit de ses jambes et d'un amour perdu. Aujourd'hui, Charles soupire et lève à peine les coins de ses lèvres dans une mince tentative de sourire lorsque le scientifique pose une main sur son épaule.
"Vous allez bien, professeur ?"
"Je n'arrivais pas à dormir, la chaleur est étouffante ce soir. J'essayais de prendre l'air."
"Vu qu'il n'y a aucun brin de vent, c'est un peu raté." essaye Hank avec une moue contrite. "J'allais prendre une douche pour me rafraîchir… Peut-être que si je vous faisais couler un bain, ça irait mieux ?"
"C'est ta solution à tout, en ce moment." Charles ricane et Hank a l'impression d'avoir gagné une première bataille. "À croire que tu aimes me porter dans cette fichue baignoire."
Le scientifique rit et se place derrière le fauteuil pour pousser Charles dans la salle de bain - et ça lui permet également de cacher la rougeur qui a envahi ses joues. Hank aime s'occuper du professeur, il aime être celui que ce dernier appelle quand il a besoin, celui à qui Charles fait confiance pour prendre soin de lui sans pitié aucune. Car Hank n'a jamais ressenti de la pitié ou de la compassion pour Charles, au contraire. Il l'admire encore plus et c'est pour cela qu'il fera tout pour qu'il ne tombe pas dans la dépression qui le menace à mesure que le temps passe. Charles mérite d'être heureux et Hank ferait tout pour lui.
Il allume le plafonnier et revient face à Charles qui a déjà commencé à déboutonner le haut de son pyjama. Suivant une routine bien établie, les robinets sont ouverts, réglés à la température idéale puis Hank s'occupe du pantalon en flanelle, une jambe après l'autre, détournant le regard lorsque l'intimité du professeur se retrouve à l'air libre. Il attend que la baignoire soit remplie aux deux tiers avant d'arrêter l'eau et de porter Charles qui met d'abord son bras autour des épaules de Hank puis se relève légèrement afin que l'autre homme puisse passer son bras sous ses jambes et le plaquer contre son torse. Enfin, délicatement, Hank le dépose dans l'eau claire. Normalement, c'est à ce moment-là qu'il quitte la pièce et range la chambre du télépathe pendant que celui-ci se lave. Mais ce soir, Hank a le sentiment bien ancré en lui qu'il ne peut - doit - pas laisser Charles seul. Alors, il récupère un gant de toilette gris dans l'étagère derrière la porte et se met à genoux sur le carrelage.
"Je peux ?" Hank demande en montrant le gant au professeur qui hoche la tête une fois en lui passant le savon.
"Si tu veux jouer à l'infirmière…"
Hank lève les yeux au ciel et mouille le gant dans l'eau de la baignoire avant de le frotter avec le savon. Il commence par le dos, passe sur la peau blanche parsemée de taches de rousseur. Une odeur de jasmin embaume l'air autour d'eux.
"Vous savez que les jasmins sont fleurs ? Il est pourtant tôt... On pourrait aller les voir demain si vous voulez. Ça ferait une belle promenade."
"Tu n'es pas obligé de faire la conversation, Hank. Le silence me convient bien aussi."
"Ma conversation vous ennuie ?" Hank essaie de ne pas paraître déçu et se recentre sur le gant contre la peau de Charles.
"Non. Bien sûr que non. Je ne veux juste pas que tu te forces à la faire si tu n'en as pas envie." La moue gênée que lui adresse Charles, accompagnée par ses yeux bleus tendres, font que Hank lui pardonne immédiatement. Comme d'habitude.
Le scientifique acquiesce. Il pousse le professeur en avant et s'attarde sur les épaules de Charles sont puissantes, assez pour porter le monde. Chaque muscle se dessine subtilement, comme pour être vu et admiré par un amant qui en prendrait la peine, et se distingue sous une constellation de grains de beauté et de taches de rousseur que Hank s'amuse à relier entre eux. Et au centre, la colonne vertébrale, qui a pourtant subi l'attaque de la balle déviée par Erik, est la ligne de symétrie de cette perfection. Profitant de la position du professeur, Hank se relève et s'assoit sur le bord de la baignoire. La main sur le pommeau de douche, il rallume le robinet.
"Je vais vous laver les cheveux."
Dire cela à voix haute a quelque chose d'obscène, Hank ne sait pas pourquoi. C'est comme s'il expliquait à une salle comble chacun de ses fantasmes, dévoilait ce que renferment ses rêves. Secouant la tête, il commence à mouiller les cheveux de Charles qui deviennent plus foncés à mesure qu'ils se gorgent d'eau. Ils sont longs, Charles ne veut pas les couper. Ils lui donnent un air négligé qui lui va bien - enfin, selon Hank. Doucement, il passe la main entre les mèches, vérifiant qu'elles sont bien toutes humides avant de tendre le jet au professeur.
"Est-ce que vous pouvez me tenir ça, s'il vous plaît ?"
"Avec plaisir." Charles n'a pas tourné la tête mais son ton sans vie a suffit à faire frissonner Hank malgré la chaleur de la pièce. Pour la première fois depuis qu'il a proposé son aide, il sent qu'il joue à un jeu dangereux. Et le pire, c'est que ça semble leur convenir. À tous les deux.
Hank se penche afin d'atteindre la bouteille de shampoing qu'il presse contre sa paume. De son autre main, il ramène Charles vers lui, l'obligeant à conserver la tête baissée. Puis, avec des gestes lents, il masse le cuir chevelu. Hank essayer de se persuader qu'il n'apprécie pas plus que ce qu'il faut ce qu'il est en train de faire. Que c'est juste pour aider Charles qui avait l'air particulièrement mélancolique aujourd'hui. Que glisser ses mains dans les cheveux de Charles à cet instant ne lui procure vraiment aucune envie. Que les petits bruits de plaisir de Charles ne lui font rien, absolument rien. Hank a toujours été très fort pour se mentir à lui-même. Alors, il continue son massage, entremêle ses doigts et les mèches brunes, les couleurs se fondant et formant un beau tableau. Il descend ses mains vers la nuque, passe son pouce sur les cervicales, suivant la colonne vertébrale, détendant les noeuds qu'il sent sous ses doigts.
"Exactement comme ça." ronronne Charles.
La voix fait sortir Hank de sa transe. Il relève vivement les mains, la respiration courte. Même à travers la buée qui couvre ses lunettes, la vision de Charles penché en avant, les cheveux et le dos couverts d'arabesques formées par la mousse demeure exceptionnelle. Il tousse pour se redonner contenance et tapote l'épaule du professeur qui comprend et lui rend le jet d'eau. Il rince la tête, le dos, vérifie que tout le savon est bien parti avant d'arrêter l'eau. Il se pose à nouveau au sol.
"Je continue ?"
Le professeur tourne légèrement sa tête et sourit, de ce sourire particulier, celui délicat qui reste discret mais qui pourrait éclairer la demeure entière.
"C'est toi qui choisis, Hank."
Alors, il se décale et vient prendre la main que Charles a posé sur le rebord de la baignoire. Pendant que celui-ci se rallonge dans l'eau, Hank lave les doigts longs et élégants, passe entre, chatouillant la peau fine. Charles souffle alors que le scientifique s'attarde sur la paume puis remonte jusqu'au poignet. Le geste est sensuel, Hank le sait. Et, inconsciemment, c'est ce qu'il cherche. Son attirance pour Charles, il la cache derrière sa timidité, ses gestes maladroits et son dévouement à toute épreuve. Mais maintenant, dans la salle de bain du professeur qui se trouve nu dans l'eau, les yeux fermés et qui ne retient aucun des gémissements que Hank - Hank - provoque, il ne trouve pas le moyen de dissimuler ses sentiments. Il lâche le gant et récupère le savon. Ce sont désormais ses doigts qui remontent le long du bras menu du professeur.
"Parfait." Ce n'est qu'un murmure mais il explose les tympans de Hank qui poursuit son geste.
Il fait rouler les muscles sous ses doigts, érafle doucement la peau laiteuse. Se redressant, il se plie au-dessus de la baignoire afin de passer au torse. Il laisse le savon former des nuages de mousse sur les pectoraux, entre les tétons. Ses mains entrent dans l'eau pour continuer à suivre son exploration du buste de Charles. Le savon coule au fond de la baignoire lorsque les mains d'Hank découvrent la dureté des abdominaux du professeur. Il retrace les lignes qu'il sent sous ses doigts, caresse et ne lave plus. Le scientifique essaie de ne pas penser au sexe durci qui tape contre son poignet quand il arrive sous le nombril et suit les poils bruns qui se perdent plus bas. Son geste s'arrête et Hank hésite une, deux, trois secondes. Jamais il n'osera.
"Si tu veux le faire, fais-le."
Hank se redresse, s'assoit sur ses talons et croise de nouveau le regard acéré de l'autre homme. Le problème est limpide, la solution beaucoup moins. Une main se pose sur sa joue, caresse délicatement son visage. Il fixe Charles et son souffle se raccourcit encore. Doucement, comme pour ne pas l'effrayer, le professeur s'avance vers lui. L'eau clapote contre l'émail de la baignoire mais Hank n'entend que son coeur battre fort dans un bruit assourdissant. Charles doit l'entendre lui aussi, c'est évident. À quelques centimètres de ses lèvres, Charles s'arrête et Hank comprend. Il lui laisse le choix, il a toujours eu le choix.
Le baiser est éclatant. Il le prend aux tripes, couvre sa peau de chair de poule et éteint sa conscience. Il a à l'esprit seulement Charles et la douceur de ses lèvres, la chaleur de cette langue qui demande le passage dans sa bouche et qui l'emplit ensuite du plus grand des plaisirs. Les deux mains de Charles sont à présent sur ses joues, le maintiennent et heureusement car Hank a l'impression de sombrer dans un gouffre de désirs. Charles est son ancre, il ne le laissera jamais tomber et le raccrochera au monde réel.
Enfin, ils s'écartent et l'air remplit à nouveau ses poumons. Hank sourit, les joues rougies, les lunettes de travers. Charles lui rend avant de récupérer ses lèvres pour un nouveau baiser, tirant le jeune homme dans l'eau avec lui.
"On va en mettre partout." rit Hank en entrant dans la baignoire, tout habillé.
"Et c'est tout ce qui te dérange ?"
Hank secoue la tête et recommence son exploration de la bouche de Charles. L'eau refroidie et s'étale sur le sol, inondant la salle de bain. Mais les deux hommes étroitement enlacés ne s'en soucient absolument pas comme ils ne pensent plus à aller dormir ou à la mélancolie qui a pu les animer.