Bonjouuuuur !
Vous l'attendiez avec tellement d'impatience ce chapitre, bande de coquins ! Du coup je vais pas vous retenir longtemps. Simplement je me dois de faire un petit disclaimer : les enfants, cette fiction vient de gagner son rang M en raison de deux messieurs qui vont s'aimer très fort, donc ne lisez pas si vous ne vous sentez pas de supporter et d'apprécier ce genre de scène. En somme ce chapitre est un lemon (certain diraient plutôt lime, mais je maintiens mon appellation).
Et donc pour ceux qui sont encore là, bonne lecture !
Vertige. Il avait tout simplement le vertige. Il se sentait dériver, porté par lui, par son odeur et son contact, sur ses lèvres, dans son dos, contre son torse. Des vagues de bien-être et de désir le fouettaient comme la mer érodant la falaise de ses assauts. Et tout en haut de cette falaise, il n'avait plus qu'une envie : sauter. Plonger d'un saut de l'ange. Et il se sentait tomber, s'enfoncer un peu plus dans cet état où rien ne compte plus que de se laisser transporter par les sensations.
En réalité, il tombait vraiment. Il s'en rendit compte quand il sentit le choc de son dos contre le matelas. Cela lui rendit temporairement la raison, jusqu'à ce que l'autre reprenne possession de ses lèvres, les dévorant avec passion tandis que lui perdait à nouveau pied dans l'océan déchaîné qu'était devenu ses pensées. Océan aux profondeurs insoupçonnées, cachant des trésors inconnus. Et lui n'était qu'un pauvre naufragé ballotté par la tempête et qui s'accrochait à l'elf comme à la planche de bois qui l'empêchait de sombrer.
Il refit à nouveau surface quand Mani daigna enfin quitter ses lèvres. Il prit une longue inspiration, comme revenant d'une immersion prolongée. Les yeux fermés, il remit rapidement de l'ordre dans ses idées sans dessus dessous. Dire qu'il ne savait plus où il en était serait un euphémisme. Il ne savait plus où il se trouvait. Oubliée, la cabane perdue au milieu de nulle part, alors que de tendres baisers étaient déposés sur son cou. Oubliée, la forêt qui les entourait. Oubliée, la ville, siège d'une Église, pas si lointaine. Oublié, le monde.
Il sentit alors une sensation velue incongrue sous ses doigts qu'il était en train d'entremêler dans les tresses de son amant. De surprise, il cessa tout mouvement, se séparant des lèvres de Mani. L'elf se mit à le regarder d'un air interrogateur. Mais très vite Shin comprit ce qu'il touchait quand cela se mit à bouger. Il retira précipitamment sa main en essayant de ne pas grimacer et bégaya en guise d'explication:
-Tes araignées … tu ne voudrais pas les enlever de tes cheveux ?
-Oh ! s'exclama le botaniste. Elles sont dressées, tu sais. Elles ne te feront pas de mal.
-S'il te plaît Mani, répondit-il une grimace lui échapant.
L'elf se sépara alors de lui en soupirant. Il se leva et alla déposer sur la table les trois petites bêtes velues en les caressant doucement du bout des doigts. Aussitôt relâchées, elles se mirent se courir après les unes les autres sur toute la surface de la table sous le regard attendri de Mani et l'air méfiant de Shin. Se dernier s'était redressé, s'asseyant sur le lit en tailleur tout en se frottant les mains, cherchant à faire disparaitre la sensation du bref contact. L'elf revint vers lui en pleurnichant.
-Même toi tu n'aime pas les araignées. Elles sont pourtant tellement mignonnes.
-J'avais rien contre elle avant de rencontrer des géantes, répliqua Shin même si ce n'était pas tout à fait exacte – il n'avait jamais aimé les arachnides. Celles-là n'avaient vraiment rien d'adorables.
-Elles étaient grandes comment ? Demanda le botaniste en s'allongeant, la tête posée sur une cuisse du demi-élémentaire.
-Les plus petites, avaient la taille d'un chat, répondit l'archer en fouillant dans ses souvenirs. Les plus grosses … à peu près la taille d'un ours je dirais, peut-être plus.
Mani se mit à siffler d'admiration.
- Mais elles étaient toutes aussi dangereuses les une que les autres. Au début, on a cherché à toutes les abattre, mais on a vite compris qu'il fallait mieux chercher la source qui produisait ces monstres. J'ai encore les cicatrices de celle qui m'est tombée sur le dos. Un peu plus et elle m'injectait à moi aussi le venin qui a quasiment tué Théo.
-Qu'est-ce qui t'a sauvé ?
-L'un des sorts réussi de Bob.
-Tu as dû avoir chaud.
-C'est le cas de le dire.
Un ange passa tandis qu'ils se regardaient, les yeux pétillants de malice. Puis ils exposèrent de rire, dénouant la tension présente jusque-là. Mani se redressa et s'approcha de Shin, toujours assis.
-Tu me les montres ? Demanda-il d'une voix taquine et affichant son éternelle mine curieuse.
-De quoi ? Éructa Shin que le rapprochement soudain ne laissait pas de marbre.
-Tes cicatrices, répondit Mani avec un sourire enfantin, je peux les voir ?
Le visage à quelques pauvres centimètres de celui du botaniste, l'archer ne put que cligner des yeux, ayant du mal à comprendre la demande incongrue. Était-elle si innocente qu'elle en avait l'air ? Avant que son raisonnement n'ait pu aboutir, Mani s'approcha juste assez pour que leurs bouches s'effleurent sans se toucher vraiment. Ce presque contact le grisa totalement. Il ne put tenir dans cette position plus d'une demi-seconde et tira l'elf a lui en glissant sa main dans la nuque. Il commençait à se dire qu'il agissait comme un drogué, incapable de résister à cet homme.
Un homme qui commençait à triturer ses vêtements dans le but évident de les lui retirer. Il sentit un nœud se former dans son ventre, mais il ne l'arrêta pas. Il ne voulait pas l'arrêter. Il le laissa soulever les pans de sa tunique tandis qu'il enfonçait ses doigts dans sa chaire pour le forcer à rester près de lui. La sensation des mains qui lui touchaient directement la peau, caressant sa taille, lui donna des frissons tels qu'il rompit le baiser.
Refusant de trop réfléchir à ce qu'il faisait, il poussa Mani qui se retrouva allongé sur le dos. Shin le suivit et se retrouva au-dessus, ses jambes emmêlées dans les siennes, appuyé sur ses avant-bras pour ne pas l'écraser. Il croisa un bref instant les yeux emplis autant de surprise que de désir de l'elf avant de fermer les siens fermement. Ne pas réfléchir. Il reprit possession de ces croissants de chaire rose qu'il ne se lassait pas de goûter. Les mains sur sa peau remontèrent doucement le long de ses flans, resserrant le nœud que formaient ses entrailles, puis le défirent en redescendant son dos. L'épiderme malmené de longues secondes par les langoureuses caresses, il sentit une formidable énergie se dégager de ces douces frictions, parcourir ses muscles, monter dans sa nuque et ressortir dans ses baisers qui se faisaient électriques.
Petit à petit, à chaque aller-retour, les doigts remontèrent un peu plus haut dans son dos, jusqu'à ce que ses habits les bloquent. Les mains se mirent alors à tirer sur les vêtements, impatientes de découvrir d'autres morceaux de peau à effleurer, à parcourir, à explorer, à toucher. Shin se redressa alors à califourchon sur ses hanches l'aidant à rejeter au loin son haut. Il ouvrit les yeux et croisa ceux emplis de curiosité et de désir de l'elf. Il n'ignorait pas pouvoir éveiller de tels sentiments chez ses partenaires, n'étant pas un débutant des relations physiques. Mais il ne se rappelait pas avoir déjà rencontré une intensité pareille.
Intense quand il le dévorait du regard. Intense quand il fit glisser ses mains sur ses cuisses. Intense quand ses doigts rampèrent à la limite de son pantalon. Intense quand il humidifia ses lèvres rougies par leurs baisers. Intense quand il se mit à retracer les marques de ses anciennes blessures, par le toucher et par la vue.
-Celle-là est plutôt impressionnante, dit Mani en caressant une qui barrait son abdomen s'arrêtant juste sous le sternum.
-Mmh … Oh oui ! Il y a sa jumelle dans le dos. Un type baraqué plutôt coriace avec un sabre. Il m'a carrément transpercé et soulevé. Heureusement que Théo était dans un bon jour, je m'en suis bien sorti.
Le botaniste ne dit rien de plus. Il continua son exploration en silence, la bouche entrouverte, exprimant un appétit encore inassouvi. Une envie qui ne cessait de s'étoffer également chez le demi-élémentaire. Dévoilé, exposé comme il avait rarement été, il ne s'était pourtant jamais senti autant en sécurité. Il était à sa place.
Mani se releva alors, l'entourant de ses bras. Ils s'accrochèrent l'un à l'autre pour que l'elf ne retombe pas en arrière. Il embrasa une balafre filant le long de sa clavicule.
-Elles sont très belles tes cicatrices, murmura-t-il.
Renversant. Il était renversant. Renversant au point qu'il ne put rien dire. Renversant leurs positions sans qu'il n'oppose de résistance. Et il étouffait. Il étouffait de le sentir l'embrasser tout le corps sans pouvoir lui rendre la pareille. Il étouffait de ne pas sentir sa peau contre la sienne. Quand l'elf se repositionna à sa hauteur pour reprendre possession de ses lèvres, il glissa ses mains sur le cuir de la ceinture qui maintenait sa tenue en place. Rendu maladroit par le tourbillon de sensations et la boucle de métal lui rendant la tâche difficile, il fallut plusieurs essais avant que la lanière de cuir ne touche le sol en un bruit sourd.
Enfin, il put passer sous la barrière de tissus et toucher l'épiderme bouillant du botaniste. Ce dernier poussa alors un grognement de contentement. Sa peau était si chaude en comparaison de la sienne. Rendu impatient par la fébrilité qu'il sentait chez Mani, il souleva le vêtement. Arrivé aux omoplates, l'elf se tortilla pour qu'il puisse le défaire totalement. Après s'être débattu quelques instants contre lui, l'habit rejoignit son propre haut et la ceinture au sol.
Shin contempla le torse bien dessiné de l'elf, suivant du bout des doigts, hypnotisé, la fine ligne de poils descendant jusqu'à son nombril. Il était fasciné par la douceur de la peau basanée qui frissonnait à son touché hésitant. Il remonta alors le regard vers le visage de Mani et le vit les lèvres pincées en une expression de plaisir évident et les yeux fermés, savourant visiblement la moindre sensation qu'il lui procurait. Cette vision le stoppa et le botaniste profita de son immobilité pour fondre sur sa bouche.
Le premier baiser fut court, interrompu par leur soupir de bien-être quand leurs poitrines nues se touchèrent. Le second fut bien plus appuyé, la passion remontant en flèche. A l'interruption du troisième, Shin n'en pouvait plus de la tension qui ne cessait de grimper. Il vint taquiner de sa langue les lèvres qui tardaient à revenir. La réaction qu'il obtint ne fut pas celle escomptée. Mani vint se réfugier dans le creux de son épaule un court instant, avant de remonter jusqu'à son oreille.
-Shinddha, grogna-t-il d'une voix grave, tu me donne envie de te faire des choses.
Un lourd frisson parcourut l'archer en entendant ces mots si sensuellement murmurés et de tout ce qu'ils pouvaient impliquer.
-Quoi comme choses ? Souffla-t-il en réponse.
En guise de réponse, l'elf se mit à parcourir son cou de légers baisers, effleurant, caressant, embrassant de sa bouche son épiderme devenu hypersensible, la langue se mêlant parfois à la danse de ses lèvres sur sa peau. Puis il se mit à descendre. Lentement. Extrêmement lentement. Il ne tint nullement compte de son nom prononcé en un geignement mi-plainte mi-plaisir. Pas plus le premier au début de son voyage, que lorsqu'il passa sur un bouton de chair sensible. Aucun des suivants n'arrêta son inexorable cheminement. Ils se turent après qu'il eut dépassé le nombril.
Plus rien d'autre ne fut audible dans la cabane que les bruits des baisers de l'elf sur la peau bleu du demi-élémentaire et la respiration lourde de ce dernier. Arrivé à la dernière pièce de vêtements porté par le supplicié, Mani ralenti sa progression. Il agrippa le pantalon et le fit glisser millimètre après millimètre, embrassant chaque nouvelle parcelle de peau dévoilée. Enfin, il retira totalement l'habit et en profita pour enlever également son propre bas.
L'elf sembla alors remarquer quelque chose.
-Tu as froid ? Demanda-t-il.
Le demi-élémentaire le regarda surprit pas la question.
-Non, je suis insensible au froid tu sais.
-Alors pourquoi tu tremble ?
-Oh ! Souffla Shin. C'est rien. Je suis un peu nerveux c'est tout.
Mani prit une mine perplexe et s'allongea de coter. L'archer se mit face à lui, l'interrogeant du regard.
-Tu veux qu'on arrête ? Demanda l'elf.
Le demi-élémentaire fut encore plus surpris dans un premier temps, avant de fondre de l'intérieur de par l'attention de son amant. Le cœur battant à tout rompre, il se rapprocha, le visage tout près de celui du botaniste.
-Non, murmura-t-il tandis que sa main glissait le long des cotes, de la taille puis du bassin de l'elf avant de s'enrouler enfin autour de sa cible. Je ne veux pas arrêter.
Son amant sursauta avant de pousser un long gémissement. L'archer commença de lents mouvements de va-et-vient sur sa prise avant de sentir également une main envelopper son sexe tendu. Les premiers allers-retours sur son membre lui firent se mordre la lèvre. Il perdit temporairement le rythme de ses propres gestes.
Mani voulut alors l'embrasser, mais se rapprocher demanda un temps d'organisation pour que leurs bras collés au matelas ne les gênent pas. Ils firent plusieurs essais, et les tresses de l'elf furent un peu malmenées. Finalement, après moult manœuvres et quelques rires aussi nerveux que complices, ils finirent par trouver une position où ils purent se faire face d'assez près pour s'embrasser sans qu'aucun membre ne soit écrasé et surtout qui leur permit de reprendre leur affaire.
Leurs gestes furent d'abord hésitants, un peu timides, apprivoisant la situation inhabituelle. Mais rassurés par les baisers échangés et guidés par le plaisir et le désir toujours croissant, ils prirent de l'assurance. Les mouvements se firent plus amples, plus rapides. Les prises se raffermirent. Les langues concurrencèrent les lèvres dans une danse effrénée. Les bassins aussi se mirent à bouger, cherchant à décupler plus encore l'euphorie du moment.
Puis d'un coup le botaniste lâcha le sexe palpitant de son partenaire avant de lui saisir le poignet pour le forcer à desserrer sa pression autour de son propre organe. Shin lui jeta un regard perdu, avant de comprendre. L'elf accola leurs deux intimités avant de les envelopper dans une même étreinte, décuplant leurs sensations. L'archer, submergé, ne put que s'accrocher à l'épaule de son amant de sa main libérée. La lèvre inférieure désespérément mordue, il essayait de retenir les cris de contentement qui enflaient dans sa poitrine.
Quand le botaniste reprit le mouvement, Shin se senti partir en transe. Sentir l'excitation de l'autre, enfermée à l'étroit avec la sienne dans un même geste lui fit voir quelques étoiles. Et il perdit le contrôle de son propre corps. Il ne put s'empêcher de griffer la peau dorée de son amant, passant de l'épaule à la poitrine contre laquelle se réfugia sa tête dans le vain espoir d'étouffer les soupirs indécents qu'il émettait malgré lui.
-Mani, gémit-il, je … j'en peux plus, je vais …
L'interpellé ralenti la cadence, mais seulement assez pour prolonger de quelques secondes ce moment juste avant la jouissance, celui presque plus intense que l'orgasme lui-même. L'amant malmené se mit à trembler tout contre son partenaire qui ne tint plus et d'un mouvement les fit se libérer tout deux. Le plaisir les foudroya, semblant passer de l'un à l'autre, contractant leurs muscles, réduisant à néant toute pensée.
Enfin, leurs corps se relâchèrent, la tension laissant place à un bien-être commun. Les idées refirent timidement surface. Les souffles reprirent un rythme moins intense. Profitant du moment de calme après la tempête, aucun des deux n'eut l'envie de bouger. Seule la sensation poisseuse sur leur ventre les encouragea à se séparer. Mani partit chercher un bol de toilette et des linges pour qu'ils puissent se nettoyer un peu. Le trajet ne se fit pas sans qu'il sente une certaine faiblesse dans les jambes.
Une fois rafraîchi, Shin se laissa paresseusement tomber sur le dos. Il prit une longue inspiration, suivit d'une expiration non moins profonde. Il savoura le bien-être qui s'était emparé sans concession de son corps tout entier, bien plus ancré et durable que ce qu'il ressentait habituellement après l'amour.
Mani vint s'allonger sur lui, glissant sa tête jusque dans son cou. L'archer l'enlaça, jouant avec le rayon de soleil éclairant sa peau dorée, dansant avec elle sur l'épiderme frissonnant. Aucun des deux ne parla. Aucun des deux ne voulait rompre ce moment de grâce, trop rare dans leurs existences mouvementées.
Voilààà ! Z'êtes contents ? :D
La bonne nouvelle, c'est que j'ai envie de continuer un peu. Donc une suite est envisagée. Ça vous plairait ou je suis pas douée avec ces scènes là et il vaut mieux que je m'abstienne ? A vous de me dire.
Sinon je voulais vous partager un moment assez particulier où, à 2h du matin, j'allais me coucher et pour ne pas oublier la suite des évènement de ce chapitre en cours d'écriture j'ai écris la note suivante :
SUITE : Se branlent l'un l'autre puis Mani les branle tout les deux.
C'est à cet instant que je me suis dis "ça y est je fait du lemon". Il y a des signes qui ne trompent pas.
Bref des bisous chastes à tous !
