Ohayo tout le monde.

Ça faisait longtemps, je sais. Mais me revoilà avec le chap 19. Nous arrivons tout doucement à la fin...de la première partie de cette fic XD Dans ma tête, j'ai coupé cette histoire en 3 parties, la première étant la plus longue. Sinon, cette histoire n'est pas du tout terminée. J'ai encore beaucoup à raconter :)

J'avoue que ce chapitre m'a donné du fil à retordre. Je l'ai recommencé 4 fois, n'étant pas très satisfaite au début, mais maintenant, je suis contente du résultat, victoire XD

Bonne nouvelle concernant DGM, le tome 26 est terminé et sortira au Japon le 4 janvier 2019 et le chap 231 sortira à ce moment là :)

Je vais vous laisser lire ce chap (si il y a toujours quelqu'un XD) et on se retrouve en bas :)

Les perso appartiennent à Hoshino Katsura, sauf ceux que j'ai inventé.

Bonne lecture.

19ème Nuit : Retour à la réalité.

Allen Walker :

Je regarde éberlué Road qui se tient accroupie à côté de moi. Elle m'observe avec un petit sourire et ses yeux dorés brillent de mille feux. Elle est habillée d'une robe mauve qui lui arrive aux genoux et elle est chaussée de sandales de la même couleur. Ses cheveux mauves en épis volent dans la légère brise du champ.

-Hé oh Néah ?! Tu dors les yeux ouverts maintenant ?

Je secoue la tête…Ou plutôt, c'est Néah qui la secoue. J'allais demander à Road comment ça se fait qu'elle le connaît mais impossible de parler de mon plein gré. C'est le quatorzième qui répond à ma place :

-Excuse-moi, je réfléchissais à quelque chose.

Je vois la jeune fille secouer la tête avec un sourire moqueur sur le visage :

-Mais bien sûr. Dis plutôt que tu réfléchissais à ta prochaine sieste, oui !

« Je » lâche un grognement et lui donne une petite pichenette sur le nez :

-N'importe quoi ! C'est juste que je suis un peu fatigué ces temps-ci.

Road se frotte le nez en râlant :

-Dis, c'est pas parce que j'ai une apparence de fille de quatorze ans que tu dois me considérer comme telle ! Tu sais bien que ma mémoire est âgée de plusieurs millénaires, ne l'oublie pas.

Un rire chaleureux s'échappe de mes lèvres de Noé et je me redresse en lui ébouriffant les cheveux :

-Excuse-moi, j'oublie tout le temps.

Road baisse les yeux et elle se mord la lèvre inférieure. Une fois debout, je m'étire et les rayons du soleil viennent me caresser la peau. L'air est si pur ici, c'est incroyable. Je balaie le paysage des yeux avec un air perplexe. Je ne sais toujours pas où je suis et cet endroit me perturbe. Néah, par contre, à l'air de bien le connaître et Road aussi !

Je me tourne vers elle. Je n'ai jamais vu ce champ de blé et ce manoir. Est-ce que ça pourrait être un souvenir de Néah ? Un frisson me parcourt quand je connecte deux informations. Ça veut dire que la Road que je connais dans le présent est bien plus âgée que ce qu'elle laisse croire ! Mais c'est impossible ! Néah a tué toute l'ancienne génération du clan Noé, avant d'être assassiné par le Comte ! Comment Road aurai pu survivre face à lui ? Elle est puissante mais si Néah a tué tous les Noé, Road étant plus jeune, elle n'a forcément pas pu réussir à s'en sortir ! Je me crispe. A moins que…. Est-ce qu'elle a réussi à s'enfuir, alors ? Ou est-ce que le Comte l'a sauvée de justesse ?

Si je réfléchis aux données que j'ai déjà, Néah et les autres Noé sont morts il y a trente-cinq ans. Si je calcule, en supposant que Road est âgée physiquement de quatorze ans. Ma mâchoire se décroche et mes yeux s'écarquillent Ça veut dire qu'elle a dans les environ de quarante-neuf ans ! C'est pas possible !

Je suis totalement perdu mais je n'ai pas le temps de réfléchir à ça, que Road me ramène à la réalité…Ou plutôt, ramène Néah à la réalité.

-Néah, tu rêves encore.

-Ah oui, désolé. Pourquoi est-ce que tu me cherchais ?

La Noé du rêve pointe le manoir avec son menton :

-Il veut te voir pour te parler de quelque chose d'important.

« Je » claque de la langue et croise les bras sur « ma » poitrine :

-Laisse-moi deviner, il veut encore me parler de l'œuf d'akuma, c'est ça ?

Road passe une mèche de cheveux derrière son oreille et hoche la tête :

-Oui c'est ça. Il a trouvé un moyen de rendre la matière noire stable mais il a besoin de toi quand même. C'est la première fois depuis que le dernier œuf a été détruit, que le nouveau reste stable aussi longtemps. Sa mémoire Noé lui fait encore défaut pour créer un œuf parfait.

Un nouvel œuf d'akuma ? Mais c'est le quantième ? Qui a détruit l'ancien ? Des exorcistes ? J'essaie de suivre la conversation mais ne pouvant pas poser de questions, j'ai vraiment du mal à comprendre.

« Je » lui réponds :

-Oui je sais. Je suppose qu'il est dans la pièce au fond du fameux couloir.

La Noé acquiesce :

-Tu suppose bien.

Nous commençons à marcher vers l'imposant manoir en pierre. A part le champ, il n'y a aucune habitation, c'est comme si nous étions coupé du monde. A travers mon pantalon noir, je sens les tiges de blé me chatouiller les jambes et le vent ébouriffe mes cheveux noirs aux reflets mauves. C'est vraiment très perturbant de me retrouver dans le corps de quelqu'un d'autre sans pouvoir agir de mon propre chef. Je fronce les sourcils et ressens un malaise en me demandant si Néah ressent la même chose quand il essaie de prendre le contrôle de mon corps.

Je ferme les yeux et soupire, même si c'est Néah qui le fait et non moi. Je suis là en tant que spectateur. Néah regarde Road, qui le suit, par-dessus son épaule :

-Est-ce que ça va avec Liana ?

Road prend un air blasé et rejette la tête en arrière. Le quatorzième Noé se met à rire à gorge déployée qui résonne à travers le champ. Road lui donne un coup de coude dans les côtes :

-Arrête de te moquer, idiot ! Liana est un amour, mais elle n'a que huit ans ! Elle croit que j'en ai que quatorze ! Je suis âgée de milliers d'années et je dois jouer avec elle comme si j'étais une enfant ! C'est extrêmement embarrassent. Les jumeaux n'arrêtent pas de ricaner ! Si ça continue, je vais leur fourrer les tasses de la dînette dans le nez !

Néah n'en peut plus et il doit s'arrêter pour reprendre son souffle. Je suis choqué de le voir comme ça. Pourtant, à chaque fois qu'il se manifeste, il a un désir de vengeance incroyable et il est déterminé à prendre ma place... Alors le voir rire à en pleurer est vraiment déstabilisant. Que s'est-il passé exactement pour que ça dérape à se point ?

Road le fusille du regard puis baisse les yeux :

-Le problème, c'est que je peux rajeunir ce corps mais pas le vieillir vu que ce réceptacle n'est âgé que de quatorze ans. C'est frustrant, tout le monde, sauf les Noé, me traite comme une enfant alors que je suis plus âgée qu'eux ! Si seulement je pouvais me vieillir, je prendrai le même âge que toi.

Le Noé s'étouffe avec sa salive et la dévisage perplexe :

-Pourquoi mon âge ?

-Parce que dix-huit ans, c'est la majorité. On te laisse plus de liberté qu'à une « gamine ».

En disant cela, elle montre son corps avec ses mains. C'est bizarre ce qu'elle raconte. Si elle veut tant vieillir, pourquoi dans le présent a-t-elle gardée la même apparence ?

Néah secoue la tête et se remet à avancer :

-Mais nan, te prends pas la tête avec ça. Moi, je te trouve très mignonne. Tu es comme notre « petite sœur », tu n'as pas à être vexée, loin de là.

La neuvième Noé roule des yeux mais ses épaules s'affaissent :

-C'est bien ce que je dis : tu es un idiot. J'aimerai te voir réincarné en enfant. On verra la tête que tu feras. Je suis sûr que tu serais enchanté de voir le monde d'en bas comme moi pour l'instant. Ce réceptacle est minuscule, c'est un corps de nain.

Une mine horrifiée apparaît sur le visage du quatorzième :

-Je ferai tout pour garder ce corps. Je me suis très bien adapté à lui. Et puis, tu sais ce qu'on dit,…

Un sourire moqueur se plaque sur la bouche du Noé et ses iris dorés se mettent à pétiller :

-Il faut manger toutes ses croûtes et boire tout son lait pour grandir.

Road écarquille les yeux :

-Attends quand ce corps va grandir, on verra si je suis toujours une gamine ! Tu le regretteras !

-Mais bien sûr ! Allez, accélère avec tes petites jambes, sinon je te porte.

La Noé montre les dents :

-N'y pense même pas.

Néah sourit et l'attrape par l'épaule pour la plaquer contre son flanc en la traînant à moitié. Road ouvre la bouche et devient rouge comme une pivoine mais on dirait que Néah ne le remarque pas. « Je » penche la tête sur le côté, interrogatif :

-Dis Road, il compte le dire quand aux autres, qu'il a réussi à recréer un nouvel œuf d'akuma ?

Elle secoue la tête :

-Il préfère que l'œuf soit totalement stable avant de leur en parler. Ça ne sert à rien d'encore leurs donner de faux espoirs.

Le destructeur de toutes choses pose sa main sur la poignée de l'immense porte en bois. Bizarrement, les sons et les voix commencent à s'atténuer et je dois tendre l'oreille au maximum pour pouvoir comprendre ce qu'ils disent.

Néah resserre sa main sur l'épaule de Road pour la coller un peu plus contre lui. Elle tire sur son gilet de costume pour attirer son attention, inquiète par son soudain changement de comportement :

-Néah ?

Ce dernier baisse ses yeux sur la Noé :

-Je ne sais pas pourquoi mais je n'aime pas trop cette idée. Cet œuf. Je n'arrive pas à me réjouir de sa création. J'ai l'impression que c'est une mauvaise chose de faire ça.

Road agrippe sa chemise. Sa voix se fait sérieuse :

-Pourtant, tu sais bien que ton ancien toi était pour ce projet. Ça va te revenir, moi aussi j'ai plusieurs zones d'ombres dans ma mémoire. Je trouve aussi que cet œuf n'est pas une bonne idée, mais quand nous recouvrons totalement nos souvenirs, nous serons entièrement d'accord avec le Comte, j'en suis sur. Après tout, lui seul est le plus éveillé de nous tous, il a forcément raison.

Le Noé hoche lentement la tête :

-Sûrement.

Il prend une grande goulée d'air et ricane :

-Allez, allons voir...mon cher frère. Je suis sûr qu'il sera...d'humeur à te taquiner.

J'entends de moins en moins et je me mords la langue. Néah abaisse la clinche et je vais enfin voir ce qu'i l'intérieur de ce manoir.

Road secoue la tête hilare :

-Et puis…le Comte t'écoute,…il est très… compréhensif.

Mince je n'entends presque plus. Pas maintenant, je veux voir ce qu'il y a dans ce fameux manoir !

-Je sais. Mais…pourquoi, maintenant…tu ne…l'appelle plus…par son…prénom ? Pourtant…

Et avant que je puisse entendre la fin de sa phrase, mon esprit se sépare du corps de Néah et le souvenir se dissipe. Je tends la main pour essayer d'y retourner mais tout ce brouille et devient noir d'encre. Je me sens tomber et je lève la main dans l'espoir de trouver quelque chose à quoi me raccrocher, mais mes doigts ne se referment que sur de l'air.

La sensation de chute me fait remonter le cœur dans la gorge et ma respiration se coupe. Mon corps est parcouru de chair de poule et mes cheveux me fouettent violemment le visage. Le vent hurle à mes oreilles et je ferme les yeux en serrant les dents, priant pour que cette chute s'arrête.

Et brusquement, j'arrête d'un coup de tomber. Je rouvre les yeux et je me retrouve debout. À cause de cette brusque interruption, je suis pris d'un vertige et je perds l'équilibre. Je bascule en arrière et je m'étale dans la neige avec les bras en croix. Je suis trop étourdis pour me relever tout de suite, alors mes yeux se perdent dans le ciel noir où de gros flocons en tombent. Je prends de grandes inspirations en me passant une main tremblante dans mes mèches mouillées par la neige. Je déglutis et bascule la tête en arrière. Je le savais, je suis dans la clairière où l'immense horloge se dresse derrière moi.

Je marmonne dans ma barbe inexistante et je me retourne pour me mettre à genoux. Je me lève lentement en chancelant sur mes jambes et lève les yeux sur l'horloge.

À première vue, elle n'a pas changé mais il y quelque chose en plus. Deux énormes anneaux entourent le cadrant, un doré et un argenté et ils sont totalement immobiles. Je fais un tour sur moi même en espérant voir une présence mais comme d'habitude, il n'y a pas âmes qui vivent. Je soupire et observe l'horloge, perplexe. À chaque fois que mon esprit est coincé ici, il y a un nouvel élément sur dessus...Mais je n'ai aucune idée de ce à quoi ils servent.

Je décide quand même d'avancer et mes chaussures claquent quand la neige laisse place au verre. Je m'arrête devant et constate que la grande aiguille à encore avancé. Avant il était douze heures dix-sept...à moins que c'est minuit ? Mais maintenant, les aiguilles affichent minuit vingt-cinq et la partie entre est totalement doré. Pourtant, il n'y a pas de tic tac qui prouverai que les aiguilles avances. Je tourne autour du cadran mais mis à part les deux anneaux, il n' y a rien de nouveau.

Mes épaules s'affaissent et mes yeux se posent sur la forêt qui entoure la clairière. Je me mords les lèvres en ayant une idée. Je me remets à marcher mais cette fois ci, vers les arbres. Vu que je suis coincé ici, autant essayer toutes les possibilités pour essayer de sortir de cet endroit. Je ne m'étais jamais posé la question, mais je me demande où cette forêt débouche.

Avant de pénétrer dans cette masse noire, je préfère d'abord l'observer pour essayer de percevoir le moindre signe de vie animale. Mais là encore, rien. À force, je me sens vraiment bête de toujours espérer que quelqu'un arrive.

Je soupire et intime à mes jambes d'avancer. Il fait très sombre et seul les flocons qui tombent du ciel pour se poser sur le sol, offrent une touche clair dans cette forêt. Les arbres sont tous dépourvus de feuilles et leurs troncs sont noir d'encre.

D'un coup, sans que je comprenne quoique se soit, le paysage change...Et je me retrouve à nouveau dans la clairière !

-HEIN ?!

Ma bouche s'ouvre en grand, je suis totalement halluciné ! J'étais dans la forêt et après trois, quatre mètres, je me retrouve au point de dépars, à l'opposé de l'endroit où je suis entré. Je me retourne pour voir la forêt qui se dresse devant moi à perte de vue. Je cligne des yeux et serre les poings. Je fronce les sourcils et rentre à nouveau dans la forêt...Et ça recommence !

Je crispe les mâchoires et lâche un juron. Je suis vraiment coincé de cette clairière. Je baisse les yeux sur ma main gauche. Est ce que je peux utiliser mon Innocence ici ? Je lève mon bras et l'active. La croix verte se met à luire et je ressens des picotements désagréables qui se propagent de ma main jusqu'à mon épaule. Mais à mon grand soulagement, Crown Clown se déploie autour de mon corps. Je sens mes cheveux se relever et la cape blanche englobe mes épaules. Mes doigts s'allongent pour devenir des griffes acérés et le masque se matérialise autour de mon cou. Je soupire de soulagement et fais bouger mes griffes qui cliquettent entre elles.

Soudain, des craquements résonnent dans la forêt et je fais volte face, mes griffent tendue droit devant moi prêt à riposter. Je respire par la bouche et j'essaie de trouver l'origine du bruit qui se rapproche de plus en plus.

Soudain, à une vitesse fulgurante, une masse noire jaillit d'entre les arbres et passe littéralement à travers mon Innocence, à ma grande horreur. Je ne vois ni ses yeux et ni sa bouche, mais deux formes allongées ressemblant à des bras se détachent de la masse sombre. J'essaie de me défendre mais elle est plus rapide et elle s'abat sur moi. Son « corps » vibre contre le mien et son aura noire se propage sur moi. J'ai beau tout faire pour la repousser, mes mains passent à travers son « corps » froid. Seule cette chose peut me toucher et ses mains se referment autour de mon cou. Mes pieds s'enfoncent dans la neige et j'ai de plus en plus de mal à tenir debout. Je grogne de frustration et je prends une grande goulée d'air avant de ne plus pouvoir respirer.

La masse noir approche ce qui semble être son visage et elle commence à parler d'une voix inhumaine et froide qui me glace le dos :

-Tu ne devais pas voir « ça ».

Je fronce les sourcils en essayant de lui attraper les poignets, mais mes doigts passent à travers. Sa voix se fait plus forte :

-Tu n'avais pas le droit de voir « ça ».

Mais de quoi il parle ? Mais je n'ai pas trop le temps de réfléchir car ma vision commence à se teinter de rouge sous le manque d'air. Mes poumons me brûlent et le sang bat contre mes tempes. Mes jambes vont finir par lâcher.

L'ombre place son visage à quelques millimètres du miens, son aura noire se propageant sur moi et recouvrant Crown Clown :

-Ce souvenir n'appartient qu'à moi ! À moi ! À moi ! À MOI !

Mes yeux s'écarquillent avec difficultés.

NÉAH ! Cette ombre, c'est Néah ! Comment ?!

-Né...

Mes jambes se dérobent sous moi et nous tombons à la renverse. Mais au lieu de sentir le sol contre mon dos, je passe à travers la neige et le verre comme si mon corps était devenu immatériel. De l'eau noire et froide englobe mon corps et me coupe le peu d'oxygène que j'avais réussit à inspirer. Je bats des bras et des jambes pour remonter à la surface, mais sans succès, j'ai l'impression de peser une tonne. L'ombre noire/Néah m'observe d'en haut sans bouger, les bras appuyé contre la surface en verre. Quelques bulles d'air s'échappent de ma bouche et seul ma cape me procure un peu de lumière.

Mes poumons me brûlent et je sens quelque chose s'enrouler autour de mes jambes. En baissant difficilement le regard, je constate que se sont des chaînes en doré. Ça recommence...

Je regarde une dernière fois vers le haut, me faisant entraîner vers le bas. Je me tortille dans tout les sens, mon instinct de survie m'obligeant à tout faire pour trouver de l'air. Je craque et le peu d'oxygène qu'il me restait, s'échappe d'entre mes lèvres. Ma gorge me fait tellement mal. Cette sensation est épouvantable. L'eau est tellement froide et je ferme lentement les yeux.

Du liquide noire se faufile dans ma bouche et pénètre dans mes poumons pour les noyer encore une fois. Je coule me faisant emporter par les chaînes et le poids de ma cape imbibée d'eau.

Mais soudain, je ressens un déclic et j'ouvre les yeux d'un coup, tout comme la bouche pour prendre une grande inspiration, en m'étouffant. Je me redresse d'un coup, paniqué et porte mes mains à mon cou en lâchant un cri silencieux.

Lenalee Lee :

Je n'ai jamais eu aussi peur. Il y a deux secondes, Allen-kun était inconscient et sûrement en proie à des cauchemars, vu comment il se tortillait dans le lit. Et la seconde d'après, au moment ou j'allais reprendre la serviette de son front pour l'humidifier à nouveau, il se redresse d'un coup totalement affolé et en essayant de respirer. Crown Clown se déploie autour de lui dans une aura d'un blanc lumineux qui m'éblouit et manque de me faire tombée à terre.

-Allen-kun !

Ses yeux sont remplis de larmes qui menacent de couler, ses iris sont brouillées et ses pupilles sont grises. Il se débat dans tout les sens en portant ses mains à sa gorge. J'écarquille les yeux et lâche un petit cri d'horreur en attrapant sa main griffue avant qu'il ne s'égorge avec. Tout son corps se contracte violemment et il essaie de me repousser de toutes ses forces. Je m'agrippe à son bras durci du mieux que je peux car si il continue, il va me faire valser à travers la pièce. Il a beau avoir une carrure fine, il est doté d'une force incroyable.

-ALLEN-KUN ! Calme toi !

Il ne m'entends pas et continue à se battre contre un démon invisible pour moi.

-Calme toi ! Tout va bien !

Il essaie de se relever du lit, mais je dois absolument l'en empêcher, car si il y arrive, je ne pourrais plus le contrôler. Alors, je tente le tout pour le tout et grimpe sur le matelas, toujours en tenant son bras dans mes mains.

Je prie intérieurement pour que les akuma au rez de chaussée ne débarquent pas mais ça m'étonnerais qu'ils n'entendent pas le raffut.

Je sursaute et me baisse d'un coup pour éviter un coup de poing en retenant un petit cri et je lui bourre littéralement dedans. J'appuie mes paumes sur ses épaules et je mets tout mon poids dessus pour le faire basculer en arrière. Par je ne sais quel miracle, je réussis et il s'écroule sur les coussins. Je me place à califourchon sur lui pour lui bloquer les jambes et je plaque le haut de mon corps contre le sien en coinçant sa main griffue en travers de son torse.

Heureusement pour moi, Crown Clown ne réagit pas et me laisse le champ libre pour que je puisse aider Allen-kun. Ce dernier continue de se débattre, en secouant sa tête dans tout les sens et en essayant de me donner des coups de pied. Ses muscles sont tendu et son corps est secoué de tremblements. Des cris étouffés s'échappent de ses lèvres et il serre les dents au point de se briser les mâchoires. Des veines saillent sur son cou et son front.

Il faut que je le ramène à la raison car il est à deux doigts de libérer son bras gauche. Je lève les mains de son torse et j'essaie d'attraper son visage. Sa peau est trempée de sueur et mes doigts glissent dessus. Je fronce les sourcils et remonte un peu sur son torse pour être à sa hauteur. De manière vif, je plaque mes paumes sur ses joues et je crispe les avant-bras pour maintenir son visage en face du mien :

-Allen-kun !

Je m'approche encore et plonge mes yeux dans les siens, vide. Il continue d'essayer de me pousser et j'appuie plus fort sur ses joues. Sous ma poitrine, je sens son cœur qui bat de manière affolé.

Pour capter son regard, j'approche mon visage du sien et mes pouces caressent ses pommettes. Mes cheveux nous emprisonnent dans un voile vert foncé.

-Allen-kun ! Regarde-moi ! C'est moi, Lenalee !

Son souffle saccadé atterri sur mes lèvres. Sa main gauche s'est immobilisée mais elle est parcourue de soubresauts et sa main droite est agrippé à mon bras. Il serre tellement que je commence à sentir des fourmillements.

-Allen-kun ! C'est fini ! Reprends-toi.

Ses yeux ne cessent de balayer le vide et ils finissent par se figer dans les miens. Mes pouces continuent de tracer de petits cercles sur ses pommettes humides.

-Allen-kun.

Il arrête de se tortiller et de lâcher des gémissements. Seul sa respiration reste haletante. Mais enfin, une petite lueur de vie commence à briller dans ses iris et ses pupilles virent lentement au noire. Intérieurement, je soupire de soulagement et les battements de mon cœur reprennent un rythme normal. Son esprit est encore loin mais on dirait qu'il est entrain de revenir à la réalité. Qu'à t-il bien pu se passer pour qu'il soit dans cet état ?

-Allen-kun.

Sa prise sur mon bras gauche se desserre et je me rends compte que je tremble aussi. On peut dire que ça réaction à été très imprévisible et effrayante, surtout qu'il ne doit pas être plus six heure du matin.

Ses iris redevient argenté et il cligne doucement des yeux. Ses lèvres frémissent et il commence à parler d'une voix rauque :

-Qui êtes vous ?

Quoi...

Avez vous déjà eu cette horrible sensation de douche froide ? Ou d'être comme foudroyé sur place ? D'être pétrifié sans comprendre la situation et de ne pas savoir comment réagir ? Eh ben, c'est exactement ce que je ressens.

Ma bouche s'ouvre en grand et j'accuse le choc sans parvenir à respirer. Je me remets à trembler et j'essaie de parler mais aucun son ne sort de mes lèvres. Je me redresse doucement sous ses yeux perdu et je me place au bout du lit, les bras ballant.

Il me scrute en silence et il se redresse lentement. Il fronce les sourcils quand il baisse le regard sur son corps et remonte le drap pour cacher son torse. Il se met à parler d'une voix hésitante et entrecoupé par des inspirations laborieuses :

-Puis-je...savoir qui...vous êtes ?

Soudain, je me rappelle de quelque chose qui m'apaise d'un coup. Road a écrit dans sa lettre qu'Allen-kun pourrait être confus, avoir une perte de mémoire temporaire et que le quatorzième...pourrait prendre sa place. Bon, pour la perte de mémoire temporaire, c'est rassurant, mais pour le Noé... Je vais devoir m'en assurer.

Il me dévisage avec méfiance mais il est encore pâle sûrement dû à sa fièvre et certainement de son cauchemar/vision. Son torse se soulève vite et sa respiration est bruyante. Ses paupières sont à moitiés fermé et son front est plissé comme si il souffrait.

Je me mords la lèvre. Même si ça fait mal, je dois prendre sur moi pour l'aider. Je déglutis et lui réponds :

-Je m'appelle Lenalee Lee. Je suis une de tes amies.

Le dernier mot me laisse un goût amer dans la bouche mais je continue :

-Nous nous connaissons depuis un peu plus d'un an et nous sommes des exorcistes.

Il plisse le front et murmure:

-Lena...lee.

Il essaie de réfléchir, mais il a toujours l'air dans le coton. De frustration, il passe une main dans ses cheveux humides pour les plaqués en arrière. Il grimace quand il effleure ses plaies au front mais il secoue lentement la tête, en murmurant :

-Lenalee...Lenalee...Lenalee...

Je le regarde gesticuler sur le matelas et ses yeux balaient la pièce à la recherche d'une quelconque aide. Je vois bien qu'il se retourne le cerveau pour se rappeler, mais vu qu'il ne se sent pas très bien, ce n'est pas évident.

Je m'avance un peu vers lui et rentre dans la lumière de la petite lampe de chevet. Je parle doucement :

-Allen-kun, calme toi, ça va te revenir. Il faut juste un peu de temps. Mais il faut que tu restes tranquille, tu n'as pas été bien.

Il relève la tête vers moi, une expression inquiète sur le visage mais quand ses orbes grises scrutent enfin les miennes, les siennes s'écarquillent. Il m'observe éberlué et avant que je lui demande ce qu'il a, ses iris deviennent gris orage et se mettent à briller de mille feux. Je l'entends chuchoter :

-Lenalee...

Allen-kun vient de dire mon prénom avec une voix tellement basse, grave et avec quelque chose de particulier, que je n'arrive pas à définir, que je ne peux empêcher mes joues de chauffer et mon cœur de s'emballer. Qu'est ce que...

-Lenalee.

J'essaie d'effacer le stupide sourire niais qui dévore mon visage et je regarde Allen-kun qui m'observe avec un sourire épuisé. Il me tend sa main droite et mon sourire s'agrandit encore plus. Je suis tellement soulagée. Je craignais qu'il fallait attendre bien plus de temps pour qu'il recouvre la mémoire. Mais il lui faillait juste un déclic.

Je tends les doigts vers sa main et juste au moment où je les effleure, je sursaute et les retire :

-Non ! Attends.

Je secoue la tête :

-Comment s'est passé notre première rencontre ?

Allen-kun cligne des paupières :

-Quoi ?

-Comment nous sommes nous rencontré ?

Il reste quelques secondes sans bouger puis il semble comprendre car il lâche un petit rire sans joie :

-Je vois. Néah hein ? Tu as raison.

Il s'appuie contre la tête de lit, en tenant toujours la couverture plaquée contre son torse :

-Mon maître m'avait ordonné d'aller à la Congrégation mais au moment où le gardien de la porte a procédé à la fouille corporelle...

Il pose sa main sur son œil gauche et le masse :

-Il a perçut mon pentacle comme le signe que j'étais un akuma au service du Comte. Puis le Bakanda est venu et...

-C'est bon.

J'attrape sa main gauche dans la sienne. Lui seul appelais Kanda, Bakanda.

-C'est bien toi.

Il se détend et entremêle ses doigts aux miennes. Il se pince les lèvres et secoue la tête :

-Je... je ne me souviens de rien avant que je ne perde le contrôle. Je suis désolé. J'ai sûrement du te causer beaucoup de problèmes. Pardon.

Je m'approche de lui :

-Ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute. Je vais tout t'expliquer mais avant...Comment te sens tu ? Tu as dormis presque une journée entière. Tu as eu énormément de fièvre et tu en as encore un peu.

Les commissures de ses lèvres allaient se relever pour me donner un sourire mais il se ravise et commence à parler d'un air gêné :

-Je...J'ai la migraine et j'ai également un peu froid. Je ressens une gêne à l'œil gauche et je me sens patraque. Mais ça va aller, il me faut juste un peu de temps pour récupérer, ne t'inquiète pas.

J'hoche la tête :

-De toute façon, tant que tu n'es pas totalement rétablit, nous ne partirons pas d'ici. Si tu as froid, c'est parce que tu es encore fiévreux.

Soudain, le golem de Tyki entre dans mon champ et vision et il se pose sur les jambes d'Allen-kun en continuant à battre doucement des ailes. Allen-kun l'observe et passe par toutes les couleurs, mais c'est surtout l'effroi qui fige son visage. Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Il commence à gigoter sur le lit et lâche ma main. Je me redresse au moment ou il tend son bras gauche vers le papillon.

-Ne fait rien !

Timcanpy arrive à la rescousse et atterrit devant le golem mauve pour le protéger. Je profite pour attraper le bras d'Allen-kun et le tirer vers moi :

-Tu ne peux pas le détruire. Road nous l'a interdit !

Il tourne un visage éberlué dans ma direction et murmure :

-Road ? Les Noé...nous on retrouvés...

-Juste Tyki et Road.

-Ou sommes nous ?

J'allais lui répondre quand j'entends des bruits de pas dans l'escalier et Allen-kun se met à gémir de douleur. Je me retourne vers lui pour le voir plaquer une main sur son œil gauche. Un akuma arrive. Je déglutis paniqué. Je coince son visage avec mes paumes :

-Écoute moi bien, d'accord. Nous sommes en sécurité.

Les pas se rapprochent de plus en plus.

-Tu ne dois pas activer ton Innocence, ils ne te feront rien ! Ils sont sous la garde de Road !

Je parle de plus en plus vite :

-Je t'expliquerai tout mais il faut absolument que tu gardes ton calme.

-Mais qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce que tu veux di...

La porte s'ouvre en grinçant dévoilant l'akuma de niveau 3. Même avec sa frange, son pentacle rouge est bien en évidence et ses yeux bleus vide nous fixes. Il porte deux assiettes de nourritures qu'il pose sur ma table de chevet comme si de rien n'était :

-Je constate que monsieur Walker a reprit connaissance.

J'entends le souffle d'Allen-kun se bloquer et une lueur verte attire mon regard. La croix verte sur le dos de sa main se met à luire dangereusement. Allen-kun est prêt à activer Crown Clown. J'essuie la sueur sur mon front et me lève pour faire quelque pas vers l'akuma.

Je serre les dents et secoue la tête :

-Quand tu as perdu le contrôle pendant l'entraînement à la matière noire, tu as perdu connaissance et Tyki et Road sont arrivés. Je ne sais pas exactement comment ils nous ont retrouvé...Mais si eux ont réussis, l'Ordre et les autres Noé le pourront également.

Allen-kun ne quitte pas les akuma des yeux :

-Comment...Où sont les autres Noé ?

-Ils ne sont au courant de rien, Road et Tyki agissent séparément au reste du clan. La Noé a dit que si ils te ramenaient au manoir et que le quatorzième prenait le dessus, il sera capable de tous les tuer. C'est comme si tu étais une bombe à retardement.

Je fais une petite pause avant de reprendre en chipotant à mes doigts :

-Nous ne sommes plus en Italie, mais à Recas en Espagne. Road a du utiliser sa porte. Ces akumas sont les...

-« CES ?! » Il y en a d'autres ?!

-Oui, deux niveau 1 et celui qui est ici est un niveau 3. Se sont les seuls occupants de l'auberge...qui veillaient sur nous pendant que nous étions inconscients. Tant que tu n'es pas totalement rétabli, nous devons rester ici. Tyki peut nous suivre à la trace grâce à son golem et si on le détruit, un autre reviendra. Il doit nous surveiller en ce moment même.

L'akuma soupire et se dirige vers la porte :

-Si vous avez besoin de quoique se soit, appelez moi, exorcistes.

Avant de partir, il dévisage Timcanpy puis moi et je me rappelle que nous avons chipé une baguette dans les cuisines. Je recule d'un pas en croisant les mains dans mon dos sans rien dire. Et sans ajouter autre chose, il sort. Il y a quelques secondes de silences avant qu'Allen-kun essaye de se lever :

-Il faut vite que tu m'explique tout, puis on part. On en peut pas rester ici.

Tout en disant cela, il se met debout et vacille dangereusement. J'avance pour l'attraper par le bras et il s'appuie sur moi. Je remarque qu'il tremble et qu'il a du mal à respirer. Je l'aide à se rasseoir et je m'assied à côté de lui :

-Est ce que ça va ?

Il secoue la tête en serrant les lèvres :

-Mon œil gauche me lance et mon front me fait un peu mal.

Je lève les yeux vers sa peau à vif :

-Il faut nettoyer les blessures. Tu peux te lever ?

Il acquiesce :

-Est ce que je peux avoir une chemise, s'il te plaît ?

-Oui bien sur.

C'est vrai qu'il est toujours torse nu. Je vais vers mon lit ou nos deux valises sont posées par terre. Je prends la sienne et l'ouvre à la recherche d'une chemise quand il parle d'une voix résignée :

-Je ne me suis pas cogné, n'est ce pas. Se sont les stigmates.

Mes mains se figent dans les vêtements et je me crispe. Sa phrase est plus une constatation qu'une question. Je me retourne lentement vers lui. Il m'observe en silence assis sur le bord du lit, les avants bras appuyé sur ses genoux.

J'acquiesce lentement et il ferme les yeux en effleurant son front :

-Ce n'était plus qu'une question de temps. Je savais que ça arriverait.

Je prends également un bandage et du désinfectant et me relève. Je lui tends la chemise et il l'enfile doucement, encore fébrile. Il prend une inspiration, se met sur ses pieds et je passe un bras autour de sa taille pendant qu'il en passe un autour de mes épaules. Vu qu'il est bien plus grand que moi et plus lourd, il essaie de ne pas mettre tout son poids sur moi. Il me donne un sourire gêné :

-Merci.

-De rien.

Son iris gauche est rouge et sa sclérotique est noire lui indiquant qu'il y a des akuma.

Nous nous dirigeons vers la salle de bain et j'allume la lumière. Nous plissons les yeux, ébloui et nous avançons vers le miroir. Il me remercie à nouveau et prend appuis sur le lavabo. Il se penche et écarte ses mèches de cheveux de son front. Il grimace en observant les six stigmates. Elles ne sont pas tout à fait aussi profondes que celle des Noé mais elles sont voyantes. Et vu que c'est récent, la peau autour est gonflée et rouge.

Il déglutit et je vois sa pomme d'Adam monter et descendre dans sa gorge :

-C'est...impressionnant...

C'est vrai que leurs tailles -surtout celle du milieu- ne passent pas inaperçu. Il va falloir les cacher quand nous nous déplaceront.

Il accuse le choc en silence, ses yeux fixés sur les croix imbibées de sang séché. Je me place à côté de lui et pose une main dans son dos :

-Il va falloir les désinfecter et les bander.

-Oui.

Il enlève sa main et ses cheveux blancs retombent sur son front. Puis, il écarte le pan gauche de sa chemise dévoilant la tâche brune de la taille de ma paume sur son ventre, juste au dessus de sa cicatrice. Avec ses doigts, il effleure la peau brunâtre avec un air attristé.

Le compte à rebours avait déjà démarré depuis des mois, mais maintenant que les caractéristiques des Noé commencent à apparaître, on ne peut plus nier les faits. Avant, on pouvait fermer les yeux et dire que tout va bien se passer. Que l'on trouvera une solution pour stopper l'évolution des gènes Noé... Mais ses stigmates et sa peau qui virent au brun, prouvent que nous nous sommes bercé d'illusions. Personne ne peut rien faire pour arrêter ça. Johnny, Jiji, Cash, Lô Fa, ils n'ont pas trouvé de moyens pour séparer Allen-kun du quatorzième. Et cette histoire de prophétie donné par Hevlaska qui pourrait concerné Néah au lieu d'Allen-kun...

Ma main se pose sur le lavabo pour me raccrocher à quelque chose et je frotte un peu le dos d'Allen-kun avec l'autre :

-Allen-kun ?

-Est...Est ce que je peux d'abord me laver ? J'ai l'impression que je ne dois pas sentir très bon.

Vu qu'il était dévoré par la fièvre, il a énormément transpiré toute la journée.

-Oui bien sur. Tu ne veux pas manger avant ?

Il baisse les yeux et attrape les deux pans de sa chemise pour cacher son torse :

-Je...je n'ai pas faim.

Je recule d'un pas, éberluée et mon dos rencontre le mur. Allen-kun, qui a d'ordinaire tout le temps faim, refuse de manger. C'est la première fois que je l'entends dire ça.

-Tu ne te sens vraiment pas bien...

Il chipote avec le tissus de sa chemise :

-Je me sens patraque.

-Il va falloir que tu te repose. Hors de question que l'on parte tant que tu n'es pas totalement remis. Se serai prendre des risques pour rien.

Il regarde son air épuisé dans le miroir, résigné :

-Tu as raison.

Je lui donne une dernière pression dans le dos et j'ouvre la porte dévoilant un Timcanpy accompagné d'un Tease qui volent en surplace. Avant que je ne referme le battant derrière moi, Allen-kun m'interpelle :

-Pendant que je me lave, manges. Tu en as besoin.

Je lui donne un petit sourire et retourne dans la chambre. Une boule doré vient se frotter contre ma joue. Je tourne un peu la tête et le caresse entre les cornes pour le rassurer, même si je sais que ça ne sert à rien. Nous sommes tous inquiet pour Allen-kun. Mais je dis quand même ce que tout le monde dis dans ces moments là :

-Ça va aller...

Je traverse la pièce et prends l'assiette sur la table de chevet. Elle consiste à deux tranches de pains, un récipient de confiture de fraise et un grand verre de jus d'orange. Je me force à manger alors que je n'ai pas très faim non plus...

Allen Walker :

Dès que Lenalee sort de la salle de bain, je suis à nouveau pris de haut le cœur et je m'agenouille devant les toilettes, parcouru de frissons. Ayant l'estomac vide, je vomis de la bile acide avec un peu de sang dedans. Ma gorge me brûle au point que j'en ai les larmes aux yeux.

Je me retenais difficilement depuis tantôt et j'ai essayé d'être le plus discret possible pour ne pas que Lenalee le remarque et s'inquiète. Je ne veux pas la tracasser encore plus qu'elle ne l'est déjà.

Pour dissimuler les bruits, j'ouvre le robinet de la douche pour faire couler l'eau avec le plus de pressions possible. C'est du gaspillage et je déteste ça, mais sur ce coup là, je n'ai pas le choix.

Je ressens encore le besoin de vomir et je me replace devant les toilettes.

Malgré que j'ai beaucoup dormis, je suis épuisé et j'ai froid. Ma fièvre a baissé mais d'après Lenalee, j'en ai encore. Je plaque mes cheveux couverts de sueur en arrière et j'attends que les hauts le cœur s'estompent.

D GRAY MAN

Lenalee Lee :

En face de moi, Allen-kun tord ses doigts :

-Je suis resté inconscient combien de temps ?

-Presque un jour.

Il acquiesce en silence pendant que j'ouvre le flacon de désinfectant. Il chuchote :

-Alors, nous étions à la merci des akuma... C'en est effrayant...

Je ne dis rien et prends le petit plateau avec des morceaux d'ouate et un rouleau de bandage. Je me mets à genoux sur le lit juste devant lui. Je montre son front du doigt :

-Je peux ?

-Oui.

Doucement, je passe les doigts sur ses joues en effleurant sa cicatrice rouge légèrement boursouflée. Je me rapproche encore de lui et je me redresse un peu sur mes jambes pour être à hauteur de son front. Je faufile mes mains sous ses cheveux et les mets doucement en arrière. J'attache ses mèches de devant à l'aide de pinces. Ses cheveux sont tellement doux. Je procède le plus lentement possible pour profiter de leur douceur. Beaucoup se moquent de ses cheveux, mais moi, je les trouve magnifiques. Quand le soleil tape dessus, on dirait qu'Allen-kun est entouré d'un halo lumineux. Il n'a rien à envier à personne.

Une fois que son front est dégagé, je prends de l'ouate et l'imbibe de désinfectant. Je jette un coup d'œil à Allen-kun et il me fait signe d'y aller. Doucement je pose l'ouate sur la plus grande croix et les yeux d'Allen-kun s'écarquillent. Il se mord la lèvre et baisse la tête d'un coup, percutant mon épaule. Je sursaute, manquant de valser en arrière. Il tremble sous la douleur et ses épaules sont parcourues de soubresauts.

-Allen-kun ?!

Il prend une grande inspiration :

-Ça va. C'est juste que...je ne m'attendais pas à ce que se soit aussi sensible.

Il se redresse, les sourcils froncés :

-Quand je revenais de mission, j'avais tellement l'habitude des désinfectants que je ne sentais pratiquement plus rien. Mais là...

Je prends son visage dans mes mains :

-Je vais essayer de les désinfecter le plus vite possible.

Je reprends un nouveau morceau d'ouate et l'imbibe au maximum au point que des gouttes de désinfectant me coulent sur les doigts.

-A trois ?

Il hausse un sourcil, incrédule. Et je commence à compter :

-Un...DEUX !

Je plaque l'ouate sur sa peau et le passe d'un coup sur toutes les croix en faisant un aller retour. Sous la surprise, il grogne et s'étouffe avec sa salive. Une de ses mains s'était agrippée par réflexe dans mon dos.

Ça peut paraître vache de ma pars, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour aller relativement vite, sans qu'il puisse anticiper. Je lui caresse doucement les cheveux quand j'ai terminé :

-Est ce...que ça va ?

-Hmmm hmmm.

Il lève sa tête et c'est à ce moment là que je remarque qu'il s'est mordu les lèvres jusqu'à sang.

-Tu es sur que ça va ?

Un petit sourire étire les commissures de ses lèvres et il sort un peu la langue pour lécher le liquide rouge qui macule sa lèvre inférieure. Ce geste me donne un frisson qui remonte le long de mon dos et j'avale ma salive en baissant le regard.

-Oui, c'est passé.

Je plisse les yeux car je vois bien qu'il ment. Il est encore crispé et raide comme un balai. Je soupire et lui tire l'oreille.

-Qu'est ce que tu...AÏEUUHHH ! Pourquoi t'as fait ça ?!

Je mets mon visage juste en face du sien et ses yeux s'ouvrent comme des soucoupes.

-Arrête de mentir. Si ça fait mal, dis le, Baka. Sinon je t'agrandis les oreilles.

Je dis ça en lui faisant un clin d'œil et il ricane. Il penche son visage sur le côté et m'observe. Sa voix se fait basse quand il lâche sur un ton malicieux qu'il n'a pas souvent :

-Tu es au courant que maintenant, je vais devoir me venger deux fois ?

Je rigole :

-Tu veux parler du bain de boue ?

Il prend une mine blasé pendant que je ricane à ce souvenir.

-C'est ça moque toi. Je me vengerai.

-Mais je t'en prie, je te laisse le champ libre. C'est deux-zéro pour moi, en tout cas. Que compte tu faire au juste ?

-Je ne sais pas encore, mais j'y travaille.

J'allais lui répondre quand je vois Tease se poser sur la table de chevet, ses antennes tournées dans notre direction. Je fulmine et attrape le rouleau de bandage. Allen-kun semble perplexe face à mon soudain changement d'attitude et se retourne. Il a un mouvement de recul quand il voit le papillon et saisis son oreiller pour le balancer au golem qui l'évite de justesse en s'envolant :

-La vue est belle, Tyki ?! Nous suivre, ok. Mais nous stalker H vingt-quatre, hors de question ! Soit tu te tiens à l'écart, soit j'enferme ton golem dans ma valise, c'est clair ?!

Apparemment, le message a été reçu cinq sur cinq car le papillon traverse la pièce pour aller dans la salle de bain. Allen-kun rumine, énervé et je soupire :

-Tourne toi, s'il te plaît ?

Il obéi et je commence à enrouler le bandage autour de son front, en essayant de ne pas trop serrer. Quand j'ai terminé, je retire les pinces pour libérer ses cheveux. Allen-kun me remercie et s'approche de moi pour chuchoter :

-Maintenant que le golem est dans la pièce d'à côté, on va pouvoir parler. Comment nous ont-ils retrouvé ?

Je chuchote aussi :

-Je ne sais pas. Mais ils sont arrivés par le portail de Road quand le quatorzième a utilisé ses pouvoirs. C'est comme...comme si les Noé pouvaient ressentir la matière noire.

Il pose une main sous son menton :

-Mais comment ça se fait que seul eux deux, nous on retrouvé ? Où est le Comte et les autres Noé ?

Je m'assieds en tailleur sur le matelas en faisant rouler mes anneaux de chevilles :

-Si ils sont à notre recherche, ils se sont peut être tous séparé. Et, euhhh, imagine que par une coïncidence, Road et Tyki était les plus prêts de nous. C'est possible qu'ils ai pu nous « localiser », comme le fait Apocryphos avec ton Innocence, et vu que Road peut se téléporter, c'est plus facile de nous retrouver, qu'en penses tu ?

Il caresse Timcanpy qui s'est posé sur son genou et ses yeux le fixe sans le voir, comme si il était ailleurs :

-Je ne vois pas d'autres explications. Les Noé sont liés par la matière noire comme nous avec l'Innocence. Et vu que le quatorzième est aussi puissant que le Comte, son aura a du être très perceptible pour les autres. Mais comment ça se fait qu'ils ne sont toujours pas venu ici. Je veux dire, ils auraient du demander à Road et Tyki si ils avaient ressentit quelque chose et lui demander de les amener la bas, non ?

Road... Je vais devoir lui dire ce qu'il s'est passé pendant qu'il était inconscient. Je place une mèche de cheveux derrière mon oreille. C'est totalement dingue ce que je vais dire, bon sang :

-En parlant de Road...

Allen-kun lève ses iris grises sur moi, interrogatif.

-Je crois qu'elle devait connaître Néah... Elle a dit des choses à son sujet...qui son perturbant. Je sais que c'est bizarre mais...

-Je pense la même chose.

-Quoi ?!

Allen-kun serre les poings et penche la tête en avant en fronçant les sourcils :

-Quand...quand j'étais inconscient, j'ai vu un souvenir de Néah...et Road était présente.

J'ai l'impression qu'une vague de froid se propage dans la pièce à ses mots. J'ouvre la bouche :

-Que s'est il passé ?

Allen-kun fait la grimace et regarde par la fenêtre le soleil se lever. Le ciel commence à s'éclaisir et les étoiles s'estompent.

Il détourne le regard et il m'explique tout.

Je finis par être bouche bée, le yeux bloqués sur mes mains, le cerveau tournant à cent à l'heure. Je lâche d'une petite voix :

-Non seulement, ils n'étaient pas chaud pour suivre le plan du Comte mais Road faisait partie de l'ancienne génération de Noé et en plus, elle était amoureuse de Néah...

Je sursaute et tape dans mes mains :

-Non ! Elle l'est toujours. Ça expliquerai son comportement envers le quatorzième.

Allen-kun se redresse tellement vite, que Timcanpy tombe de son genou et atterrit sur le matelas dans un gros POUF :

-Attends, QUOI ?! Road est...pourquoi tu dis ça ?

Je hausse les sourcils :

-Avec ce que tu viens de me dire, ses réactions et ce qu'elle m'a posé comme questions dans le bâtiment abandonné, c'est sur et certains. Et j'ai l'impression que s'était réciproque.

-Comme question ? Qu'est ce qu'elle t'a demandé ?

-Elle a parlé du fait que tu pouvais utilisé la matière noire... Elle a dit que très peu de Noé peuvent la maîtriser et que c'est extrêmement dangereux et puissant.

Allen-kun m'écoute en silence.

Elle voulait aussi savoir ce que le quatorzième avait dit quand il avait prit possession de ton corps. Mais je...J'ai préféré mentir au cas où. Il avait aussi dit : Que Tim était le golem de Cross Marian...

Allen-kun reste impassible, loin d'être étonné. C'est vrai que le maréchal Cross avait un lien avec le quatorzième.

-...Il a aussi dit quelque chose, totalement paniqué. Du genre : « Road, comment ai je pu t'oublier ? ». Il voulait savoir ce qu'il s'était passé pendant tout ce temps et où est Road.

-Néah...

Allen-kun porte la main à son front :

-Lenalee...Et si on se trompait depuis le début ? Et si en fait, il y a trente-cinq ans, Road ne s'était pas fait sauver par le Comte, voir réussit à s'échapper...

Ses yeux gris s'assombrissent et un air grave fige ses traits :

-Néah ne l'a tout simplement pas tué. Il l'a épargné... Si on calcule tout. Vu qu'elle semble avoir quatorze ans physiquement grand max, Road doit avoir quarante-neuf ans...

Un grand silence recouvre la pièce. Soudain une question me turlupine :

-Mais alors...Pourquoi reste t-elle avec le Comte, vu que c'est lui qui a tué Néah ?

Allen-kun secoue la tête :

-Je ne sais pas du tout, peut être qu'elle a une bonne raison ou qu'elle est obligée... Qu'a dit Road au juste ?

J'écarquille les yeux et les poses sur le bras d'Allen-kun :

-Elle est au courant pour ce qui s'est passé avec Apocryhos et le train, ainsi que tu as utilisé la matière noire...Mais...surtout : « de quelle couleur est ton épée quand tu active ton Innocence ? »

Le concerné penche la tête sur le côté, perplexe :

-C'est quoi cette question ? Elle le sait pourtant, elle était là, la première fois que je l'ai utilisé.

Un horrible pré-sentiment m'envahis et je commence à avoir peur :

-Est ce que tu serais capable d'activé Crown Clown, maintenant ?

-Euh oui je crois, pourquoi ?

Je me mets debout :

-Active la, maintenant !

Il me dévisage sans comprendre et il se crispe quand il me voit commencé à paniquer :

-Lenalee ! Qu'est ce qu'il y a ?

Je me place devant lui et lève la tête vers son visage :

-Si Road a posé cette question, ce n'est pas pour rien. Elle doit savoir quelque chose concernant Crown Clown ! Si elle est si âgée que ça, elle doit savoir énormément de choses !

Allen-kun devient encore plus pâle qu'il ne l'est déjà à cette évocation. Il n'y avait pas pensé. Il me regarde dans les yeux avec une lueur d'angoisse :

-Ok...Je vais essayé...

Il se place au centre de la pièce en marchant lentement. Il se tourne vers moi et déglutit. Je suis tellement inquiète que je sens les battements affolés de mon cœur qui résonnent dans mon crâne.

Il ferme les yeux et son corps se nimbe d'une lumière blanche. Je plisse les paupières et une longue cape d'un blanc immaculé se matérialise autour de lui. Un masque blanc, bleu et doré se place sur sa poitrine et sa main gauche s'allongent en de longues griffent blanches aussi coupantes que des rasoirs.

Une fois Crown Clown matérialisée, sa cape luit doucement dans la chambre. On se regarde sans rien dire et il lève sa main droite pour la poser sur son poignet gauche. Un anneau blanc apparaît et il commence à tirer doucement sur son poignet. Ses doigts se désagrègent pour former le futur manche de l'épée. Une aura de puissance se fait ressentir autour de lui et je suis obligée de reculer de quelques pas tellement c'est surprenant. On sent très bien qu'il est du niveau des maréchaux. Il possède un taux de synchronisation de cent huit pourcents. La lame blanche et doré de l'épée se matérialise et Allen-kun l'appuie contre le sol.

D'un coup, il se penche en avant en gémissant. Directement, des lanières blanches fusent de sa cape et entoure son corps pour le maintenant debout. Il a eu le même phénomène lors de l'attaque du niveau 4 à la Congrégation. Je m'avance vers lui et l'aide à s'agenouiller sur le parquet :

-C'est à cause de Crown Clown ?

Il hoche difficilement la tête, ses cheveux cachant ses yeux. Mais je peux voir ses lèvres pincées sous la douleur et entendre sa respiration laborieuse. Il a trop forcé. Je n'aurai pas du lui demander ça alors qu'il ne se sentait déjà pas bien.

Je me mords la langue en me frappant mentalement. Allen-kun a les mains sur la poignée de l'épée qui est toujours debout à la verticale. Soudain, quelque chose attire mon regard et je m'approche un peu du bas de la lame. Je tends la main et retire un pan de la cape qui cachait le bas de l'épée et je me fige.

-Oh mon dieu...Allen-kun...Crown Clown, devient noir...

-Quoi...

Il relève la tête d'un coup et fixe son Innocence, horrifié. Il dépose doucement son épée par terre et tends sa main droite vers la tâche noire qui doit faire environ quatre centimètres de diamètre. Il la touche en fronçant les sourcils.

Allen Walker :

C'est pas possible... Ça doit être un cauchemar... Crown Clown change de couleur... Je me sens tellement mal que j'ai à nouveau la nausée.

À côté de moi, Lenalee se rapproche un peu et sa main maintient mon dos qui se couvre de sueur. Bientôt, on pourra tordre ma chemise.

-C'est pour ça que Road m'avait posé cette question... Elle le savait... C'est lié à Néah...

Je tourne la tête vers elle et prends appuie sur le sol pour ne pas perdre l'équilibre :

-C'est à cause...de la matière noire. Vu quelle...se répand dans mon organisme,...elle touche aussi mon Innocence...

Avec horreur, une chose me traverse l'esprit et un violant haut le cœur me parcours. Je plaque brusquement la main contre ma bouche et je me tends.

-Allen-kun ?!

Crown Clown se dématérialise d'un coup et je serre mon bras gauche contre mon ventre. Je réussis à marmonner une phrase compréhensible :

-Salle de bain...

Heureusement pour moi et le sol, Lenalee comprends directement et elle m'aide à me remettre debout. Je marche en titubant vers la salle de bain en manquant de trébucher tout les deux pas et je me laisse tomber à genoux devant les toilettes. Je pose mes bras dessus et remets à nouveau.

Une boule doré attire mon regard et Timcanpy se pose sur la chasse d'eau et me fixe. Derrière moi, j'entends Lenalee s'énerver :

-Toi viens ici ! Tyki sort de la salle de bain ! Tim, tu peux le surveiller, s'il te plaît ?

Mon golem s'envole pour faire ce qu'elle lui demande. La porte claque et des pas s'approchent de moi. Je baisse la tête et essaie de me cacher, mort de honte. Je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état. Je déteste ça. Mon corps tremble et j'halète en respirant par la bouche pour ne pas sentir l'odeur acide de vomis.

Lenalee s'accroupit à côté de moi et tire la sache d'eau. Tout de suite après, je suis prit d'un haut le cœur et remets. Du coin de l'œil, je vois une serviette blanche que Lenalee me tend et je la prends pour m'essuyer la bouche.

-Allen-kun. Regarde moi.

Avec une honte cuisante, je pose mes yeux sur elle. Ses iris améthystes me sondent et je me sens obligé de m'excuser. Elle secoue la tête et enlève l'élastique qu'elle avait autour du poignet :

-Tu n'as pas à t'excuser.

Elle se met à genoux et rassemble mes cheveux pour les attachés en une queue basse. Je ferme la bouche pour ne pas l'incommoder avec l'odeur.

-Tantôt, tu essayais de le camoufler avec l'eau de la douche, mais je t'entendais remettre.

J'ai un mouvement de recul. Elle m'a cramé...

-La prochaine fois, soit tu m'appelles, soit je rentre sans ton accords, d'accord ? On est tout les deux, on ne doit rien se cacher, on se l'est dit pourtant.

Je me tourne vers la cuvette me sentant mal à nouveau et je murmure :

-Je sais, mais je ne supporte pas que tu me vois comme ça...

Je l'entends soupirer doucement. Elle se colle à moi et une de ses mains me masse le dos :

-Tu n'as pas à penser ça. Arrête de t'inquiéter. Ta chemise est trempée, tu veux l'enlever ?

Je secoue vivement la tête :

-Non, je me changerai après.

-D'accord...

Je continue à remettre pendant un bon quart d'heure. Déjà que je n'avais rien dans l'estomac, là, j'ai fait la vidange totale. Lenalee a apporté une cruche remplie d'eau avec un verre en m'obligeant à boire pour ne pas que je me déshydrate. Elle a également prit une couverture et nous somme collé l'un à l'autre appuyé contre le mur à côté des toilettes... Ça, c'est un super endroit... Sa main est posé sur ma cuisse et son pousse trace des cercle dessus. Sa tête est appuyée contre mon épaule est la mienne est posé sur le haut de son crâne. Sur un coup de tête, j'ai passé un bras autour de sa taille et elle m'a laissé faire, à ma grande surprise. Et maintenant, je savoure la chaleur de son corps contre le mien, ses cheveux me chatouillant la joue. Il fait calme et ça me fait un bien fou. Mon estomac est toujours barbouillé et je me sens patraque mais le plus dur est passé. J'aimerais tellement que l'on reste comme ça...Enfin, en dehors de la salle de bain...

Je prends une grande inspiration :

-Lenalee ?

Elle remue un peu contre moi :

-Oui ?

-Je...J'ai pensé à quelque chose concernant Crown Clown...

Elle relève la tête pour m'observer.

-Vu que Road est au courant de ça... Ça veut dire que ça s'est déjà passé... Le Comte à la même épée que moi...

Lenalee fronce les sourcils.

-Et la seule chose que nous avons en commun, c'est...

-Votre mémoire Noé...

Elle a dit ça sur une voix blanche. J'acquiesce et me passe une main devant sur les yeux :

-Crown Clown ne m'a jamais appartenu... Elle est à Néah, mais vu que je suis son hôte, l'Innocence s'est mélangée avec...

-Mais vu que le quatorzième essaie de prendre le dessus...La matière noire dévore également ton Innocence...

Elle devient pâle un linge. Je bredouille, mort d'inquiétude :

-Si ça continue comme ça...Un jour, je ne pourrais peut être plus utiliser l'Innocence de Crown Clown...

Lenalee est affolée par mes propos et je n'en mène pas large non plus. Ses doigts froisse mon pantalon et je la serre encore plus contre moi.

Si je ne peux plus utiliser la matière blanche...Je ne pourrais plus jamais libérer les âmes prisonnière des akuma... Je ne pourrais plus sauver les gens qui sont dans le même état que Mana...

Mais surtout, la question qui commence à tourner en boucle dans ma tête, c'est :

Combien de temps me reste t-il avant de ne plus pouvoir rien faire pour les sauver ?

Noé :

Une cigarette se fait violemment écraser dans un cendrier en verre, les vestiges de fumées s'éparpillant dans les airs. Tyki s'adosse au dossier de son fauteuil et passe une main rageuse dans ses cheveux en recrachant une bouffée de fumée. Il se lève et se poste devant la baie vitrée pour regarder le ciel qui commence à s'éclaircir. Ses cicatrices plus claire que sa carnation semblent briller dans l'obscurité de la chambre. N'arrivant pas à dormir, il s'était levé de son lit et pars chance, le gamin était sortit de son sommeil, lui accordant un spectacle intéressant. Le voir perdu et légèrement paniqué avait été très amusant. Et la poupée qui l'accompagne était vraiment agréable à regarder...D'ailleurs, il n'était pas le seul à se dire la même chose, apparemment. Le maudit a des vues sur elle.

Tyki se met à rire avec une voix grave et chaude. Étant le Noé du plaisir, ce genre de chose ne lui échappe pas. Cela promet.

Il redevient sérieux et pince les lèvres en jetant un œil à son golem qui s'est posé sur la table en verre. A force d'avoir été éjecté des pièces, il n'a pas pu retirer des informations utile. Et en voyant, le maudit et la fille débarqués dans la salle de bain, le jeune homme ne doit pas encore se sentir bien. Ce qui est normal, tout les Noé devant passer par là.

Il marche de manière nonchalante et s'affale sur son lit en fixant le plafond. La prochaine fois, il compte bien utiliser la force pour récolter ce qu'il veut, quitte à ordonner à Tease de laisser des morsures.

Exorciste :

Le train, constitué de deux wagons seulement, avance à toute vitesse sur les rails. Il va beaucoup trop vite par rapport à la vitesse recommandé, mais les ordres sont les ordres. Arrivé le plus vite possible en Chine, à l'aile Asiatique, pour tester l'arme.

À l'intérieur du train, tout le monde est pâle comme des cadavres et s'agrippent où ils peuvent pour ne pas valdinguer à travers tout le wagon. Ils ont manqué de dérailler deux fois. Cela va faire vingt-deux heures qu'ils roulent sans faire la moindre pause. La Congrégation a réquisitionné une ligne entière pour être à destination le plus rapidement possible et ils sont loin d'être arrivé.

Sur une longue banquette, Chao Jî est assit, s'agrippant à l'accoudoir, vêtu du nouvel uniforme d'exorciste, qui consiste en une chemise blanche sans manche avec un gilet de costume renforcé noir. D'un pantalon noir et blanc et de gants sombre également. Sa veste est posé à côté de lui (NDA : pour l'uniforme, vous pouvez aller voir la couverture du chapitre 219).

Entre deux secousses, il essaie de lire un rapport détaillé à l'extrême concernant des informations sur Allen Walker et Lenalee Lee. À l'évocation de Lenalee, le cœur de Chao Jî se serre douloureusement. Savoir qu'elle a trahit la Congrégation pour partir avec un Noé, le déçoit énormément. Il soupire et continue sa lecture. À Aosta, une ruelle de maison dont les vitres ont explosées soudainement et sans aucune raison. Près de Reggio Emilia, un train comportant un monstre à la peau craquelée blanche avec des yeux rouges ayant fait plusieurs victimes, ainsi qu'une fille aux bottes rouges et un garçon avec une main difforme... Ça ne peut être qu'eux. Ils se déplacent au fur et à mesure, ce qui est logique pour ne pas qu'on leur mette la main dessus. Ça ne va pas être une mince affaire. Ils ont l'air d'être en Italie, mais si Allen est le seul à pouvoir utiliser l'arche, ils peuvent changer d'endroit à tout moment en cas de gros problèmes. Il va falloir qu'ils fouillent partout...Ce qui est impossible. Ils vont devoir trouver des indices, même infime soit-il.

Il relève la tête et dévisage tout les traqueurs présent :

-Où est Jace ?

Un des traqueurs, un petit nouveau aux cheveux blond cendré et yeux brun, lève la main pour attirer son attention :

-Il a le mal des transports...Et vu la vitesse où va le train...Il est entrain de remettre dans les toilettes.

Chao Jî fronce le nez et interpelle un traqueur qui doit avoir dans la quarantaine :

-Est ce que vous savez qui a écrits ce rapport ?

L'homme secoue la tête :

-Non monsieur Han, pourquoi ?

L'exorciste parle d'une voix forte pour que tout le monde présent puisse l'entendre :

-Vous ne trouvez pas bizarre que l'on a eu aucune info, aucun indices en trois mois. Mais qu'en quelques minutes à peine, quelqu'un de la section scientifique nous sort un rapport complet ?

Un silence de mort s'abat dans le wagon où tout les traqueurs se regardent perplexe et choqués en même temps.

Chao Jî serre les poings :

-Il y a également un ou plusieurs traites parmi les scientifiques.

Voili voilou XD

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

-Allen et Lenalee commencent tout doucement à se rapprocher (enfin XD)

-Concernant la partie du passé de Néah ?

-Pensez vous qu'Allen pourra toujours utilisé Crown Clown ?

-Avez vous une idée de qui pourrait être le « traite » parmi les membres de la Congrégation ?

Le prochain chap va se corser.

Une petite review ? Merci d'avoir lu !

On se revoit bientôt :)