Chapitre 1 : Rencontre.
J'en ai franchement marre des cours d'anglais. Bitch-Sensei nous apprend uniquement le dialogue. Ça pourrait être plutôt intéressant. Mais le problème est le type de conversation qu'elle nous enseigne. Sérieusement, à quoi ça pourrait me servir de dire que « je suis incroyable au lit » selon elle ?! Certes, cette blondasse est plutôt jolie et sexy, mais elle pourrait nous apprendre autre chose que des phrases évoquant le sexe, non ? Enfin bon, j'ai pas à me plaindre. Je suis un très bon élève et donc, j'ai pas du tout besoin d'écouter ses cours ridicules. C'est donc pour cette raison que je me retrouve encore une fois affalé sur mon bureau, à la limite de sombrer dans le sommeil. De l'autre côté de la salle, mon meilleur ami, Nagisa, me regarde d'un air amusé. Je lui réponds donc avec un sourire. A côté de moi, j'entends les rires étouffés de Terasaka et sa bande de pote à l'annonce de la nouvelle phrase de la prof : « Je vais apprendre toutes les parties de ton corps sur le bout des doigts. ». Franchement, ce sont vraiment des débiles ces mecs. J'espère sincèrement pour eux qu'ils ne draguent pas de cette façon. J'ose imaginer la tête des filles qui se font draguer par ces débiles. Je tourne alors la tête face au tableau pour voir un peu comment évolue le cours. Kayano, la fille la plus petite de la classe, se trouve devant le tableau noir, une craie blanche entre ses doigts fins. Elle tremble et ses joues sont recouvertes d'une légère touche de rouge. Pas étonnant vu la phrase que la petite verte doit écrire ! Je remarque alors Nagisa essayer de l'aider discrètement. Ces deux là alors. Toujours collés l'un à l'autre. On dirait vraiment un couple. Mais mon ami est trop aveugle pour ne pas voir à quel point Kayano est amoureuse de lui. D'ailleurs, pour en revenir à elle, la jeune fille va pour répondre lorsque la sonnerie retentit. Enfin ! J'en avais vraiment marre de cette heure d'anglais !
Je me lève rapidement, ramasse mon sac et sors de la salle presque en courant. Je dévale les escaliers à toute vitesse quand une voix qui ne m'est pas inconnue m'interpella :
- Hé ! Karma ! Attends-moi !
Je m'arrête et tourne la tête pour faire face à la tête bleue qui venait de m'interpeller.
- Ah. Nagisa. Excuse-moi, mais je voulais tellement m'enfuir de ce fichu cours d'anglais.
- Ouais, je te comprends. Dis, on fait le chemin ensemble, ce midi ? Me demanda mon ami
- Sans soucis ! Et si on mangeait un bout en route, qu'en penses-tu ? Lui proposais-je
Nagisa me fit un sourire. Je compris immédiatement qu'il venait d'accepter mon invitation. On part donc tout les deux en direction de la sortie du collège. Le chemin est plutôt long. En effet, étant la fameuse 3°E, la classe des déchets, nous sommes mis à l'écart du reste du bâtiment. On est isolé des autres classes. D'ailleurs, nous sommes méprisés par les autres élèves. M'enfin, personnellement, ça ne fait ni chaud ni froid d'être traité de tout les noms. Après tout, nous sommes également une classe d'assassin chargé de tuer leur professeur principal qui ressemble à un poulpe, Koro-Sensei. Mais j'ai bien remarqué que mes camarades de classe ne supportent presque plus les surnoms débiles. Je les comprends. Ça doit être dur à supporter, à la longue.
Mon ami et moi marchons depuis bien cinq minutes environ. La situation se trouve être de plus en embarrassante. Nous n'avons rien à nous dire. Je remarque d'ailleurs Nagisa jouer nerveusement avec ses doigts.
- C'est moi qui te mets dans cet état ? Finis-je par lui demander en rigolant
- Hein … ? Heu … Non ! Répondit-il difficilement
- Alors pourquoi es-tu si stressé ?
- Ben … Je sais pas trop …
Je regarde la petite tête bleue avec mon fameux regard de démon qui a une horrible blague en tête.
- Ah non ! Karma ! Ne me dis pas que tu va encore me faire une blague sadique !
- Bien sûr que non ! Lui assurais-je en rigolant. Mais dis-moi, tu ne serais pas en train de penser à Kayano, par hasard ?
- Quoi ?! Mais non ! S'écria mon ami avec de légères rougeurs sur les joues.
Je rigole alors de nouveau. Alors que l'établissement principal de Kunogigaoka commençait à apparaître, je lui promis de ne rien dévoiler à la jeune fille. Nagisa rougit encore plus. Je souris. Pour la première fois, j'avais enfin le sentiment d'être un vrai ami. Je devenais moi-même. Je dévoilais le véritable Karma. Le garçon près à tout pour ses amis, mais également près à les taquiner à la moindre occasion qui se présentera !
Nous franchissons ensemble la cour menant au portail. Du coin de l'œil, je perçois une bande d'élève des classes supérieures se moquer de nous. Je fais style je ne les vois pas mais je remarque que Nagisa fixe le sol, pensif. Je lance alors un regard de tueur aux petits débiles qui osent se moquer de nous. Ayant vu qui j'étais, je les vis détaler en courant. Bien fait pour eux ! Je ne supporte vraiment plus ce collège !
- Je suis désolé. Tu ne devrais pas t'afficher en public avec moi. Je suis un fardeau …
- Quoi ?! Nan mais tu plaisantes ou quoi ?! Je m'en fiche de ces débiles ! J'adore être toi, Nagisa.
La tête bleue me regarde avec des yeux ronds. Quoi ? Qu'ai-je dis de si horrible ? J'ai juste avouer que j'aime bien sa compagnie. Attends … Non ! Pas dans ce sens ! C'est maintenant à mon tour de le regarder avec des yeux aussi ronds que des soucoupes.
- En temps qu'ami je voulais dire ! T'imagines pas des choses ! M'écriais-je aussitôt.
Nagisa se mit à rire. J'ai vraiment trop l'air ridicule …
Nous sommes enfin arrivés au snack. Alors que mon ami va nous chercher un endroit pour s'installer, je vais commander notre repas aux bornes automatiques. Malheureusement pour moi, toutes les bornes étaient occupées. Cependant, je remarque une borne où seulement une personne commande. Je décide donc d'attendre derrière elle. Il s'agissait en fait d'une jeune fille d'à peu près notre âge, à Nagisa et à moi. Un rapide coup d'œil dans sa direction me permit de comprendre qu'elle était une étrangère. Pour commencer, elle ne portait pas d'uniforme, ses yeux ne sont pas comme les notre – je veux dire, ils sont grand ouverts, comme ceux venant des pays de l'Ouest – et enfin, elle s'énervait toute seule contre la borne. Elle venait de France, sans doute. Je le compris lorsqu'elle jura contre la pauvre machine … J'arrivais d'ailleurs à comprendre quelques mots. Et oui, durant mon temps libre, j'étudie certaines langues étrangères au cas où je devrais voyager plus tard.
Bref, en grand gentleman que je suis, je m'approche doucement d'elle et lui demande dans sa langue :
- Tu as besoin d'aide ?
La jeune fille croisa alors mon regard et sembla étonnée par les quelques mots que je venais de lui adresser.
- Ah ! Enfin quelqu'un qui parle ma langue ! Tiens, viens là, et aide-moi sur-le-champ ! M'ordonna-t-elle.
Sur le coup, je fus moi aussi étonné du ton que la jeune fille venait d'employer. Bon, j'imagine que je n'ai plus vraiment le choix, maintenant … Elle m'indiqua sa commande et je l'aide rapidement. Après cela fait, la jeune fille repartit avec son ticket sans même me remercier ! Mais c'est pas possible ! Elle aurait pu me remercier au moins ! Celle-là, elle va voir ce qu'elle va voir !
Levant les yeux au ciel, ce fut enfin à mon tour de passer ma commande. Je fus rapide, moi, contrairement à une certaine personne dont je ne citerai pas le nom tout simplement parce que je ne le connais pas ! J'arracha presque le ticket lorsqu'il sortit de la machine tellement j'étais énervé par cette inconnue. Je dirigea vers les caisses pour retirer notre repas et j'espérais vraiment la retrouver pour qu'elle me doive ses excuses. Sauf que, comme par hasard, la jeune étrangère ne se trouvait plus là. Bien évidemment !
- T'en a mis du temps ! S'écria Nagisa lorsqu'il me vit enfin
- Désolé, mais j'ai dû aider une impolie !
Mon ami leva un sourcil, signe qu'il me demandait plus d'explications. Lorsque j'eus fini mon monologue, la tête bleue rigola faiblement.
- Je peux savoir ce qu'il y a de drôle ?! M'écriais-je, encore en colère
- C'est juste que je te trouve bizarre aujourd'hui …
- Hein ?
- Tu n'es pas comme ça d'habitude.
- Explique-toi, je ne comprends pas ! Criais-je, ce qui attira le regard de nombreuses personnes
- Pour commencer, tu m'as proposé de manger avec toi, ensuite tu as de drôles de pensées, pour continuer tu aides une parfaite inconnue et enfin, tu t'énerves pour rien.
Nagisa venait de me dire ça avec un tel calme. Et il soutenait mon regard. Beaucoup de personnes baissent rapidement les yeux devant moi. Je crois bien qu'il est le seul à faire ça … Ah … Non … J'ai rien dis … L'étrangère aussi … Mais, qu'est-ce qu'elle vient faire là, elle ?! Je la connais même pas ! Et ce n'est qu'une petite effrontée ! Si je la retrouve, je vais lui faire regretter de m'avoir croisé ! Et voilà ! Rah, mais pourquoi je m'éternise sur elle ?! Bon aller Karma, pense à autre chose … Réfléchis … Tu es seul, avec ton bon vieux copain Nagisa. Et rester dans le mutisme devient vraiment embarrassant … Mais pas dans ce genre là !
- Karma, tu rougis ?
- Hein ? Fait pas attention … Je … euh … pensais à …
Bon sang Karma, trouve une excuse et vite, sinon Nagisa va se poser trop de questions chelou …
- A Boku no Pico ! M'écriais-je.
Je n'aurais peut-être pas dû lui avouer que j'ai regardé à peine deux épisodes … Mon ami se décala légèrement sur le côté pour s'éloigner le plus possible de moi. Nan mais sérieux ?! C'étais un de mes secrets les plus intimes ! Si ça fait le tour du collège, je suis mal …
- Je t'en supplie Nagisa, ne dis rien !
- Je pense que je vais te laisser … T'es vraiment trop bizarre, Karma …
La tête bleue rassembla ses affaires et s'enfuit presque en courant. Génial. Voilà maintenant que mon seul vrai ami va me prendre pour un gay obsédé … Tout ça c'est de la faute de cette française là ! Mais, pourquoi je repense encore à elle ?! Nan mais sérieux ! J'en ai trop marre de cette journée pourrie !
Je prends moi aussi mes affaires, débarrasse le plateau et sort rapidement du resto. Les mains dans les poches, je me dirige rapidement chez moi en espérant ne croiser personne sur mon chemin, au risque de le regretter.
Lorsque je suis rentré chez, je ne pris même pas le temps de saluer ma mère. Je me suis directement vautré dans mon lit. Et merde … J'espère que je pourrais compter sur Nagisa pour qu'il ne dise rien … Tout ça c'est de la faute de cette petite peste ! Sans elle, je n'aurais pas rougis à cause de drôles de pensées et mon ami (je peux toujours l'appeler comme ça ?) ne saurait mon pire secret ! Tient, d'ailleurs, j'ai l'épisode trois à regarder ce soir … Oh et puis non ! Boku no Pico, c'est fini ! Putain … Et si ça se sait dans tout le collège ? Si je la retrouve, elle est morte cette fille !
Je sens soudain mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sors et voit composé un numéro inconnu. D'ordinaire je réponds même si je connais pas le numéro mais là disons que j'ai pas vraiment envie. J'appuie donc mon raccrocher. Je pose mon téléphone sur mon bureau quand j'entends soudain ma mère m'appeler.
- Quoi ?! Hurlais-je pour me faire entendre
- Viens là !
Pff. Faut que je me lève en plus. La flemme … Bon, allez. Si je me lève pas je vais me faire engueuler. J'enfile rapidement mes pantoufles licornes (oui j'ai des pantoufles licornes et alors ?!) et je rejoins ma mère.
- Descend les poubelles ! M'ordonna-t-elle.
Toujours en soufflant, je prends la poubelle et je descend les mettre ben dans la poubelle. Sauf que je ne m'attendais pas à croiser la bande de Terasaka qui passait comme par hasard dans mon quartier !
- Hé ! Akabane ! Trop classes tes chaussures, je veux les même ! Me dit-il en rigolant avec ses potes.
Nan … Me dites pas que … MAIS QUELLE JOURNÉE POURRIE ! J'ai gardé mes pantoufles … Quel con ! Je fais comme si je les voyais pas et je remonte vite fait chez moi. Sauf que, comme cette journée de merde était loin d'être fini, voilà que je referme la porte en claquant alors que mon père arrivait juste derrière moi …
- KARMA !
Oups … Je me retourne doucement et ouvre la porte tout aussi calmement.
- Ah … Euh … T'étais derrière la porte … Dis-je en rigolant faussement.
Mon père, visiblement énervé lui aussi, me pris par l'oreille et me força et m'asseoir sur le canapé. Ma mère nous rejoint aussitôt et tout deux me dévisagèrent d'une manière très étrange. Ma mère s'installe alors à côté de moi et me demande ce qui passe dans ma tête. Je fais alors une drôle de tête – sans doute un mélange de peur, d'incompréhension, de surprise, de fous rires. Ben … Je sais pas moi-même ce qu'il se passe aujourd'hui alors comment je peux répondre à cette question ?
- Ben … Je sais pas … Je regarde Boku no Pico !
QUOI ?! Mais qu'est-ce que je viens de dire ?! Pourquoi j'ai sortit ça ?! Mais c'est pas possible ! Cette journée est juste un cauchemar ! Dites-moi que je vais bientôt me réveiller !
A côté de moi, ma mère manqua une crise cardiaque. Quand à mon père, il parlait tout seul en mode « Mon fils … Mon garçon … C'est pas possible … ». Je suis le plus gros imbécile du monde.
- Avec Nagisa, c'est ça ? Tu t'es disputé avec lui ? Demanda ma mère
- On peut pas vraiment appeler ça s'engueuler.
- Karma. Tu peux tout nous dire tu sais, essaya de dire calmement ma daronne
- Mais j'ai rien à dire !
- Mon fils … Tu dois nous l'avouer. C'est maintenant beaucoup trop évident. Tu regardes du Yaoi, tu n'as que pour seul ami Nagisa, ce garçon ressemble à une fille. Tu es homosexuel, n'est-ce pas ? Et ton amour t'as mis un râteau ? Balança mon père.
J'ai cru que j'allais mourir ! Si même mes parents croient que je suis gay, alors je suis fichu ! Comment leur prouver le contraire … Je sais !
- Mais je suis pas gay ! M'écriais-je. Et je vais vous le prouver ! Je vais me trouver une fille et sortir avec, vous allez voir !
Sur ce magnifique et débile (faut se l'avouer) plan, je me lève et retourne m'enfermer dans ma chambre. Je prends mon téléphone pour me changer les idées lorsque je remarque que j'ai un message vocal. Bah, je l'écouterais plus tard ! Là, je suis pas vraiment, mais alors pas VRAIMENT, d'humeur ! Je met mon portable en charge, ferme mes volets et m'enveloppe dans ma douce couette pour me sortir de ce cauchemar atroce. J'espère que demain sera mieux ...