Voilà les amis nous y sommes, le dernier interlude qui à mon avis répondra à quelques questions que beaucoup d'entre vous se sont posé.
J'espère qu'il saura vous faire patienter comme il se doit.
Titou Douh en est la correctrice, vous ais-je dit que c'était un amour ?
Vos reviews et la suite !
Angelyoru : Merci beaucoup huhu ! Oui grâce à Nolan mais sûrement aussi grâce à celui qui a laissé ce livre à Poudlard héhé. Enfin c'est sûr qu'elle est pas facile Hermione aussi et des fois elle est vraiment énervante XD. Mais j'arrive pas à la détester ! J'espère que cette conclusion te plaira. Koeur sur toi !
Papillon16 : Ouah XD je vois ça que Nolan à l'air de plaire. J'avais pas pensé le mettre en avant mais du coup qui sait huhu. Je ne vais pas te contredire concernant Ron, même en relisant les livres je le trouve vraiment potiche. Il est là pour garder une dynamique dans le groupe mais Harry est extrêmement coulant avec lui malgré toute ses sautes d'humeur. Enfin, je ne l'aime pas mais je ne le déteste pas non plus. Navré mais j'ai bien l'intention de commencer Retour II en janvier XD (même si j'ai déjà six chapitres, incroyable non ?). J'espère que ce dernier interlude te fera plaisir ! Koeur sur toi !
Johncourtepatte : Haha moi aussi je me demande bien comment je vais développer tout ça tiens. Bon j'ai ma petite idée mais oulah c'est compliqué dis donc ! il n'y avait pas assez d'action XD ! J'espère que celui-ci te plaira alors ! Koeur sur toi !
Lassa : En quelque sorte c'est moi les dieux de l'olympe non ? Vue que c'est moi qui vais veiller sur elle haha ! D'accord je vois ou tu veux en venir mais absolument rien n'est écris pour le moment concernant le futur d'Hermione et Nolan XD. Merci, je prends les cadeaux haha ! J'espère que ce dernier chapitre te plaira tout autant ! Koeur sur toi.
Sora94 : Hello darling ! Je suis contente que Louve et Corgan te plaisent. C'est vrai ça fait très Dumbledore, je n'y avais pas pensé tiens XD. Oui franchement j'aimerais vraiment essayer de conserver le caractère d'Hermione, au moins pour contrebalancer le fait que Severus Rogue soit devenu un agneau tout doux. Merci beaucoup pour tes compliments, je vais essayer de faire en sorte que tout le monde en ai pour son compte aussi ! J'espère que tu aimeras cet ultime chapitre ! Koeur sur toi ma belle !
Serpenta : Oh Hello ! C'est vrai haha, voilà ce qu'il se passe quand il n'y a pas de troll dans l'école. Briser qui ? Briser quoi ? Haha tu auras la réponse bien assez tôt pour le coup ! Je vois que ce chapitre à soulever pas mal de question sur les histoires d'amour d'Hermione, mais si Nolan plait bien je le ferais probablement intervenir plus souvent dis donc ! Hahaha la référence à matrix, j'ai pas pu m'en empêcher XD. Mmhh dans ce cas je ne dis rien de plus et je te laisse lire en toute tranquillité tout ça ! J'espère que ce dernier chapitre te plaira. Koeur sur toi !
xxxQueenxxx : Je vois, je vois, je ne m'y attendais ça me touche beaucoup !
Orvandill : Effectivement c'est grâce à lui et Harry n'est mmh pas là. Quel dommage XD.
Leaulau : En effet c'est un peu jeune pour y penser…enfin je crois. Je ne pouvais pas laisser Hermione de coté, je pense qu'il y a beaucoup plus de chose à dire sur elle que sur les autres. Dans le canon original ça tourne beaucoup autour des weasley en vrai. On peut dire qu'Hermione est aussi coincé dans le même shéma qu'Harry. Le fait qu'ils finissent tout deux dans la famille Weasley, je trouve ça un peu triste. Du coup BOOM, je change ça héhé. Merci à toi pour ton message, j'espère que tu aimeras cet vraie fin ! Koeur sur toi !
Poil de carotte : Bon au moins nous sommes tous d'accord sur la façon dont vit Hermione et c'est pas joyeux en effet X). J'espère que tu aimeras la suite de cette histoire alors ! Koeur sur toi !
Voilà, voilà et pour Moony'swords qui a cru bon de m'envoyer plein de majuscule, toutes tes réponses sont là dedans, koeur sur toi !
Bonne lecture les agneaux !
LE LION
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Décembre 1993
Treize ans après la disparition de Voldemort, le monde sorcier s'était vu transformé.
Radicalement transformé, en vérité.
Il n'était certes pas encore question d'en dévoiler quoique ce soit au monde moldu mais il fallait se rendre compte d'une chose. Le monde sorcier s'ouvrait à lui d'une manière qui le rendait plus sûr, plus facile à appréhender, plus facile à comprendre.
Poudlard voyait ses maisons se confondre entre elles il n'était plus rare de voir des Gryffondor se promener dans les salles communes de Serpentard. S'il y avait encore des tensions, elles se réglaient par un duel en bonne et due forme ou par un match de Quidditch.
On pouvait voir au ministère déambuler des sorciers en costard. Les voitures et motos volantes devenaient peu à peu monnaie courante pour les sorciers les plus intrépides. Les écrans de télé avaient été adaptés par des férus d'objets moldus et parmi eux, l'on pouvait compter Arthur Weasley qui semblait être la référence.
Là où cependant les avancées s'étaient faites plus visibles, c'était en médecine. La médicomage Lily Potter avait su mélanger adroitement médecine moldue et médecine magique et, pour son travail et sa contribution inégalable, elle avait reçu l'Ordre de Merlin. Et même si son travail ne lui avait pas permis de quitter son poste, elle avait accueilli chaudement cette deuxième distinction.
On pouvait donc décemment constater que le monde sorcier se portait bien. Pourtant, il y avait des choses qui ne faisaient pas l'unanimité pour certaines personnes.
Pour Severus Rogue, c'était le fait que malgré tout le travail effectué sur l'amélioration de la potion tue-loup, ces derniers soient toujours considérés comme des êtres dangereux.
Pour Sirius Black, c'était le fait qu'il devait faire face à des enfants dont les parents se trouvaient en prison et que ses efforts pour les aider étaient bafoués par un ministère qui aimait rappeler que les sangs-purs n'avaient plus le monopole du monde sorcier.
Pour Cassie Corgan, c'était de devoir gérer ce Ministère qui, malgré les années, était incapable d'apprendre de ses erreurs. En plus de ça, il devait faire face à des personnes qui voyaient encore et toujours d'un très mauvais œil sa notoriété et à Fudge qui, en tant que ministre de la magie, passait plus de temps à lui mettre des battons dans les roues qu'autre chose.
Et pour William Chester, le problème actuel était de devoir gérer Regulus Black.
OoooooooooooOoooooooooooO
- Au cas où tu l'aurais oublié, je ne suis pas l'Auror en chef…
- Mais tu es celui qui en sait plus que les autres.
William s'enfonça dans son siège et croisa les bras. En face de lui, un garçon aux cheveux noirs et longs tournait en rond comme un tigre en cage. Regulus Black avait les traits de son frère. Avec les années, aucun d'eux ne semblait réellement changer. Sirius restait le plus beau des deux mais il était indéniable qu'ils étaient frères. Regulus semblait cependant avoir toujours vingt ans. C'était une chose à laquelle William avait du mal à se faire : il restait estomaqué de voir Regulus en si bonne forme alors qu'il avait vécu deux années à Azkaban et tant d'autres en dehors de l'Angleterre dans des contrées qu'il était incapable de nommer.
- Et que sais-je qui doit me faire courir dans le bureau du Ministre et lui interdire de... Quoi, déjà ?
Regulus le fusilla du regard et William se retint de sourire. Pourtant, le sujet n'avait rien de drôle, il le savait parfaitement.
- Tu ne vas pas me faire ça ? Tu n'as aucune envie que je te redise pourquoi je suis ici !
- Tu as raison.
William se leva et contourna son bureau tout en jetant un œil aux diverses photos accrochées au mur. Regulus suivit son regard sur l'une d'elles mais fut incapable de la regarder en face.
- Tu ne devrais pas avoir ça ici, dit-il sombrement.
- Qu'est ce que je risque ? Qui se souvient de lui à part toi et les autres ? Si tu es ici, c'est aussi parce que tu as pris au pied de la lettre tout ce qu'il avait vécu.
- Ai-je tord de m'inquiéter !?
- Je ne sais pas, Regulus. Si au moins tu m'en disais plus...
Regulus pinça les lèvres.
- Ce que tu veux savoir… Je ne peux pas te le dire.
- Harry non plus ne le pouvait pas, et ça n'a rien arrangé.
Le brun passa sa main sur son visage.
- Bien sûr que si. Tu ne peux pas nier que tout ce qu'il a fait a amélioré beaucoup de choses.
- On le pense uniquement parce que nous savons ce qu'aurait pu être le monde autrement. Mais le fait est que personne ne s'en soucie.
- Alors c'est ça… C'est ça qui te ronge, le fait que personne ne sait ?
William détourna le regard de la photo et fronça les sourcils.
- Il a donné sa vie…
- Et il voulait que ça reste secret et toi, mieux que personne, sait pourquoi. Pourquoi personne ne sait rien de Voldemort non plus, pourquoi on a étouffé les voix de tous les journalistes pour ne pas nourrir l'ego d'un psychopathe.
- Qui ne semble pas vouloir refaire surface, comme vous l'aviez prévu.
- Que nous l'ayons prévu ou non, le but est de ne pas de le voir ressurgir !
William haussa les épaules.
- Et que pourrait-il faire ? Tous ses mangemorts sont en prison. Il n'a plus personne.
- Tu sais bien que les plus dangereux sont encore dehors.
- Et ils n'ont pas donné signe de vie non plus. Tu n'as aucune preuve que Voldemort est encore en vie, Regulus. Frank Londubat a juré l'avoir tué juste après le meurtre de sa femme. Voldemort s'est évaporé dans la nature et il n'y a pas eu d'attaque. La seule chose qui échappe à ma compréhension… C'est la mort de Dumbledore.
William enfonça son regard doré dans les prunelles grises de Regulus. Ils se toisèrent du regard longuement.
- Je ne sais rien de Voldemort. Et peut-être bien qu'il est définitivement mort. Mais tu ne peux pas prendre ce risque.
L'auror soupira, comprenant que Regulus ne lui parlerait pas du directeur.
- Ce n'est pas de mon ressort, Regulus. La coupe du monde de Quidditch sera l'événement le plus encadré de ces dix dernières années. J'en suis personnellement responsable et je n'ai rien oublié des mises en garde d'Harry. Seulement, Barty Croupton est hors-jeux et beaucoup de membres de l'Ordre seront présents.
- Je ne parle pas de ça, siffla Regulus.
William soupira.
- Je m'en souviens aussi. Du jour où il a détruit la coupe. Ou il a essayé. C'est important pour le monde sorcier. Harry nous avait prévenus pour Fudge et je reconnais que les prédictions de son incompétence sont bonnes, seulement… Je ne réussirai à rien avec des suppositions. Regulus, il me faut des preuves.
Regulus étudia le visage de William Chester. Il savait que ce dernier avait raison, il savait que William était de son côté. Il savait que ce dernier aurait aimé respecter à la lettre toutes les recommandations d'Harry. Mais il savait que l'homme en face de lui était aussi fatigué d'obéir à des fantômes.
Regulus ne l'était pas. Il avait vu le mal qu'avait causé Voldemort et il avait vu ce qui pouvait revenir. Il le savait. Mais c'était des choses qu'il ne pouvait pas dire. Et conserver des secrets était ce qui mettait le plus en rogne William Chester.
- Amène-moi quelque chose qui prouve que Voldemort est vivant et j'irais peut-être plaider ta cause. Même si cette preuve risquerait de détruire les fondements de cette superbe nouvelle société.
Regulus baissa la tête. A l'instant, il était incapable de soutenir le regard dur de l'Auror Chester. Parce que l'un comme l'autre, ils savaient qu'il n'y avait pas de preuve.
- S'il avait été encore là… Je l'aurais fait sans poser de question, je crois.
Le brun releva brusquement la tête. William ne le regardait plus. Il avait les yeux fixés sur cette photo qu'ils avaient tous. Cette photo qu'il n'avait pas. Avec une pointe d'horreur, Regulus se rendit compte qu'il n'avait rien qui les représentait, lui et Harry. Juste des statuettes d'animaux.
Il contempla les traits durs du visage de l'homme qui se tenait devant lui. William Chester était l'homme le plus imposant qu'il connaissait après Dumbledore, par sa présence et son physique. Ses cheveux noirs mis-longs étaient ramenés en arrière et plaqués en vague sur son crâne. Il était le genre de personne devant lequel les femmes devaient se retourner, même ses deux cicatrices n'avaient rien de repoussant. Cependant, son air peu avenant et ses sourcils froncés en permanence n'aidaient pas à lui adresser la parole. Avec les années, il avait appris à comprendre ce qui l'avait lié à Harry et il s'était toujours demandé ce que ce dernier lui avait trouvé.
Il n'y avait que Lily qui avait été capable de le lui dire.
« Parfois, quand il sourit, il a une expression si douce, si charmante... C'est un homme bien. C'est un homme qui méritait d'être heureux. »
William avait sûrement du sourire énormément en présence d'Harry. Regulus essaya de chasser la question qui lui brûlait les lèvres. Était-il heureux maintenant ?
- Je suis désolé, fit Regulus.
- Ne le sois pas. Le tournoi des six sorciers aura lieu et il se passera bien. Je t'en fais la promesse. C'est hélas tout ce que je peux faire pour toi.
Regulus secoua la tête.
- Je suppose, poursuivit William, que tu ne me diras rien sur Dumbledore.
- Je dirai juste qu'il y a des conséquences à savoir son destin. Dumbledore savait ce qu'il faisait.
- D'accord, fit William.
Mais il n'avait pas l'air convaincu du tout.
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Des preuves.
Regulus n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait. Il avait suivi Dumbledore à travers sa chasse aux horcruxes. Il avait appris à connaître ce qu'il cherchait, il avait écouté ses enseignements. Ils en avaient détruit ensemble et l'un d'eux avait détruit Dumbledore.
Regulus essaya de chasser ce souvenir de son esprit mais c'était impossible. Même si Dumbledore avait été parfaitement conscient de son erreur, ça n'aurait jamais du arriver si tôt.
Jamais.
Quatre ans plus tôt.
Le bois qui brûlait dans la cheminée était la seule source de lumière qui éclairait le bureau du directeur de Poudlard. Regulus faisait courir ses yeux de Fumseck à Dumbledore. Ce dernier était baissé vers l'oiseau, sa main tendue près de lui. Il vit très nettement une de ses larmes briller et la peau de la main du directeur retrouver sa couleur initiale. Regulus sentit un sourire naître sur ses lèvres... Sourire qui s'éteignit au même moment où la peau redevint noire et racornie.
- Non, souffla-t-il.
- Hélas, je crois bien que c'est ce que je craignais...
- Non, répéta Regulus, il doit y avoir un moyen de vous soigner ! Nous n'avons pas fait tout ça pour ça. Je veux dire, vous le saviez ! Vous le saviez !
- Même si je le savais… Il faut croire que le destin à une fâcheuse façon de vous ramener à lui.
- Mais Harry a dit que vous y avez résisté. C'est ce qu'il vous a dit.
- Durant une année. Je crois avoir moins que ça.
Sous le regard perdu de Regulus, le directeur de Poudlard se laissa tomber dans son fauteuil. Il leva la main et un lourd carnet s'échappa d'un des tiroirs de son bureau. Regulus s'avança vers lui mais n'osa pas s'asseoir.
- La raison pour laquelle j'ai pu tenir si longtemps résidait dans le fait que Severus Rogue connaissait assez de choses sur les arts sombres. Les événements qu'Harry a modifiés ont joué sur l'intérêt de ce cher Severus pour la magie noire et même s'il en savait plus aujourd'hui….
- Vous ne le laisseriez pas vous aider.
Dumbledore passa sa main valide contre sa longue barbe blanche. Puis il fit tourner les pages du livre.
- D'une manière ou d'une autre, je pense que c'était ce qui devait m'arriver. Comme tu en as fait la remarque, je connaissais les risques, Harry a parfaitement fait son travail en me prévenant de ce que je risquais, de la puissance du sort qui vivait dans cette bague. Tu l'as senti tout comme moi.
Regulus frissonna en se souvenant de ce passage. Des voix qui avaient murmuré de les sauver ; celle d'Harry mélangée aux rugissements de Feutenfer. Il n'avait pas osé demander à Dumbledore quelles voix il avait entendu pour glisser la bague à son doigt. Mais la désastreuse preuve de l'efficacité du sort de Voldemort se trouvait sous ses yeux.
- Chaque détail, poursuivit Dumbledore, chacun de ses souvenirs, des noms qu'il a connus ; tout à été consigné et j'ai noté avec soin chaque événement qui ne s'est pas produit. Nous avons réussi à éviter la création de la pierre philosophale. Nous avons supprimé le cours de défense contre les forces du mal. Nous avons détruit le diadème, ainsi que la bague et la coupe.
- Mais le médaillon... Et le journal.
Dumbledore prit un air grave.
- Des objets qui semblent être hors de notre portée. Regulus… Les preuves véritables du retour de Voldemort auront lieu lors de la coupe du monde de Quidditch et lors du tournoi des trois sorciers. Il n'est pas certain que le tournoi ait encore lieu, aux dernières nouvelles la coupe de feu est irréparable. Malheureusement, je ne serais plus là pour voir ça.
Regulus serra le poing avec force.
- Est-ce que ça veut dire que…
Dumbledore secoua doucement la tête.
- Je prendrai moi-même mes propres dispositions concernant ma mort. Je ne te demanderai pas ce que j'étais sensé demander à Severus Rogue. J'ai largement eu le temps d'y réfléchir, pour le moment seul toi et moi savons ce qu'il est de la baguette de sureau.
- Vous en parlez comme si c'était accommodant ! siffla Regulus. Vous savez tout comme moi qu'il est sûrement encore en vie ! Vous savez parfaitement que le journal est capable de le faire revenir, que personne ne sait où il est et que c'est une question de temps !
- Que suggères-tu alors Regulus ? Dois-je forcer Frank à tester son fils pour m'assurer que ce dernier n'ait aucune partie de Voldemort en lui ? Tu l'as observé, l'as-tu déjà vu parler aux serpents ?
- Ce n'est pas une preuve…
- Donc nous devons mettre fin à ses jours ? Par pure précaution ? Et si ça avait été Harry ?
Regulus devint livide.
- Je n'ai jamais pensé une chose pareille… Mais tout ça n'aboutit à rien. Tous les sacrifices qu'il a faits pour qu'au final nous soyons incapables de détruire tous les horcruxes !
Regulus avait prononcé la fin de sa phrase sur un ton aigu trahissant largement sa panique.
- Il est peut-être temps, fit Dumbledore, d'envisager que seul le temps peut nous donner du répit. Harry n'est pas mort pour rien. Il n'est pas mort pour rien.
Regulus baissa la tête. Il le savait. Il savait qu'il était en vie grâce à lui. Il savait que son frère était heureux grâce à lui. Il savait que Lily et James savouraient chaque moment de leurs vies grâce à lui. Et c'était pour cette raison qu'il se sentait si mal. Harry les avait tous sauvés et la seule chose qu'il exigeait, ni lui ni Dumbledore n'était capable de le faire.
Neville Londubat n'avait jamais montré de signe inquiétant. Le médaillon trouvé dans la grotte était un faux et rien ne disait que Voldemort avait réellement mis une partie de son âme dans le journal. Rien à part Harry. Mais tellement de choses avaient changé... Pourtant, il n'arrivait pas à envisager que cela puisse être tout. Ça ne pouvait pas être terminé.
- Nous pouvons demander à Lily…
Dumbledore poussa un long soupir.
- Nous pourrions, en effet. Mais c'est une amie à toi à présent et tu sais exactement comment elle réagirait.
Regulus se mordit l'intérieur de la joue. Lily, la trop brillante sorcière qu'elle était, finirait par en découvrir trop. Il savait toute l'importance de garder cette histoire secrète. Si Harry avait souhaité que rien ne soit dit à propos d'un possible retour de Voldemort, Regulus savait parfaitement pourquoi. Il le devinait à chaque fois qu'il leur rendait visite. Il ne lisait pas d'inquiétude, pas de peur. Il voyait sous ses yeux s'épanouir une vie de famille normale. Tout ce qu'Harry leur avait souhaité. Il n'avait aucune envie de replonger les Potter dans ce cauchemar. Et il savait que si Lily savait, elle ferait tout pour revenir se battre et ça, Regulus l'excluait totalement. Dumbledore leur avait raconté l'histoire d'Harry, parce qu'Harry avait commencé à en dire une partie et le directeur s'était senti obligé de la poursuivre. Mais parler des horcruxes avait toujours été exclu. Parler de l'âme qui avait rongé Harry état exclu.
Parler de ce lien nauséabond entre Voldemort et l'enfant de la prophétie était exclu.
- Je sais ce que tu penses, Regulus, et je crois avoir une idée de l'espoir que tu nourris.
Regulus leva un regard choqué vers Dumbledore.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
Dumbledore lui adressa un sourire compréhensif.
- Je suis en admiration face à ton travail Regulus. Une telle invention pour un seul et unique but. Dis-moi… Penses-tu réellement qu'il peut revenir ?
Regulus fusilla le directeur du regard.
- Ce n'est pas du tout ça ! Mais… Si c'était le cas... Il aimerait vivre tout ça. C'était son rêve. C'était son seul désir.
- Il serait peut-être temps de penser à ce que tu désires toi, Regulus. Tu as passé toutes ces années à courir après des fantômes dans l'unique but de sauvegarder la mémoire d'Harry. Ne crois-tu pas qu'il est temps de vivre ta vie comme bon te semble ?
Regulus prit un visage de marbre. Il savait que Dumbledore avait peu de temps à vivre et cette discussion était dangereuse mais il ne pouvait pas ne pas défendre ses convictions.
- Vous pensez que je fais ça pour régler une dette ? Ce n'est absolument pas le cas. J'ai payé pour le mal que j'ai fait. Si je poursuis les derniers mangemorts, c'est pour vivre en paix. Vous savez tout du fardeau d'Harry, qui est le votre et le mien à présent. Comment a-t-il vécu ? Loin de ceux qu'il aimait. Loin de la vie qu'il désirait. Je me sens redevable et extrêmement chanceux. Vous n'avez pas idée d'à quel point la vie que je vis est celle que j'ai toujours voulue. J'ai retrouvé mon frère, je sais ce qu'est l'amour d'une vraie famille qui prend soin de chacun de ses membres. Harry passait son temps à me demander ce que je voulais vraiment faire. Je fais ce que je veux. Je voyage, je rencontre des gens. Je découvre des créatures et après… Je rentre chez moi. Je reviens là où des gens m'aiment. Servir les desseins d'Harry est un moindre mal. N'en doutez pas une seule seconde !
Dumbledore agrandit son sourire.
- Dans ce cas, Regulus… Rentre chez toi.
- Professeur…
Mais le directeur leva la main pour le faire taire.
- Comme tu viens de le dire : servir les desseins d'Harry est un moindre mal. C'est aussi ma dette et mon devoir. Il me reste peu de temps, mais il me reste du temps.
Regulus n'avait rien répondu.
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Dumbledore était mort quelque mois avant que Neville Londubat ne rentre à Poudlard. Il avait laissé son combat à Regulus et ce dernier n'avait eu de cesse que de chercher en vain les personnes pouvant détenir le journal ou le médaillon.
Sa quête était infructueuse. Plus que tout, il espérait avoir tord. Il espérait que la coupe du monde deQuidditch se passerait sans accroc. Il espérait que le Ministère ne se trompait pas en organisant de nouveau les jeux. Il espérait que Voldemort n'ait jamais réussi à survivre et que sa cousine se terrait loin de l'Angleterre.
Il espérait que Dumbledore ne soit pas mort en vain.
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Il y avait beaucoup de choses que Luna Lovegood aimait : le rire de son père, l'odeur du pain, la texture des toiles, caresser son menton avec le poil de ses pinceaux et écouter sa mère siffloter dans son dos. Mais ce qu'elle aimait par-dessus tout... C'était les retours de Regulus Black.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, Regulus avait toujours été là, allant et venant dans sa famille pour partager quelques jours et disparaître de nouveau. Elle avait appris au fil des années qu'il était derrière presque tous les articles de magizoologie du journal de son père. Elle savait aussi que quelque part ailleurs, il rendait visite à une autre famille et Luna s'empressait alors de lui poser des tas de questions.
Regulus n'avait pas besoin de se faire prier pour lui parler d'un autre enfant.
Harry Potter.
Elle savait qui était ses parents. Elle savait que James Potter était un fabricant de balais connu et un ancien joueur de Quidditch qui avait amené une victoire à l'Angleterre lors de la coupe du monde. Elle savait que Lily Potter était une médicomage brillante. Mais elle avait aussi appris plein de choses sur Harry Potter.
Si elle avait été une fille un peu possessive, elle aurait du sentir la pointe de la jalousie lui faire mal à chaque fois que Regulus partait. Mais il n'en était rien parce que quand il revenait pour raconter des histoires, c'était toujours avec un immense sourire aux lèvres. Et s'il y avait une chose que Luna aimait par-dessus tout, c'était bien le sourire de Regulus Black.
Regulus avait nourri son intérêt pour ce garçon qu'elle ne connaissait que de nom. Ce garçon dont Regulus disait tant de bien.
D'Harry Potter, elle connaissait son amour pour la tarte à la mélasse. Ses mimiques qu'il avait empruntées à son père, comme passer nerveusement sa main dans ses cheveux. Sa propension à vouloir toujours défendre les autres ou sauver des personnes qu'il ne connaissait pas même si la situation n'était pas dangereuse. Sa faculté de se mettre toujours dans le pétrin et de s'en sortir avec une chance inouïe.
D'Harry Potter, elle savait beaucoup de choses mais elle savait surtout tout l'amour que lui portait Regulus et c'était une raison suffisante pour lui donner envie de le rencontrer.
- Tu dois être tellement content qu'il vienne en Angleterre pour la coupe du monde !
Elle releva la tête vers Regulus qui était assis à même le sol du salon, sa main réajustant sa prothèse. Luna était à chaque fois fascinée en la regardant. C'était comme un bras fait de métal, d'un gris translucide. Il n'était pas capable d'user de sa baguette avec cette main là, mais elle faisait tout ce que faisait une main normale.
Regulus serra le poing et lui fit un doux sourire.
- Je le suis.
Luna replongea son nez dans son livre. C'était les vacances d'hiver et dehors mugissait un vent terrible, amenant avec lui les premières neiges. Elle avait décidé qu'elle passerait les fêtes chez elle plutôt qu'à Poudlard quand elle avait su que Neville rentrerait chez lui, de même que Ginny. Même si elle aimait l'ambiance festive de Poudlard durant les fêtes, elle ne voulait pas être seule. Ginny lui avait gentiment demandé si elle voulait venir chez elle mais Luna ne se voyait pas passer ses vacances sans ses parents. Elle avait refusé même si la demande l'avait transportée de joie.
- Est-ce qu'il va passer le nouvel an avec vous ?
Elle leva de nouveau les yeux vers Regulus et ce dernier s'allongea sur le dos près d'elle.
- Non, il a préféré rester à l'école. Apparemment, il tient à faire gagner son groupe et ils ne sont pas au point.
- Gagner son groupe ? Comme la coupe des quatre maisons ?
- Je ne sais pas exactement comment ça se passe mais d'après lui, c'est un travail d'équipe.
- Mais tu avais dit qu'il était du genre à vouloir toujours tout faire tout seul ?
Regulus rigola.
- Il l'est mais je suppose qu'il n'a pas le choix.
Luna, qui était allongée sur le ventre, écrasa sa tête contre le livre qu'elle lisait.
- Tu crois que je vais pouvoir le rencontrer ?
Elle ne le vit pas mais Regulus prit un air affligé.
- Tu as l'intention d'aller voir le dernier match de la coupe de Quidditch ?
- Oui !
- Alors tu le verras sûrement.
- Tu penses qu'on s'entendra bien ?
Regulus resta un moment silencieux et Luna se redressa un peu pour l'étudier.
- J'en suis persuadé.
Satisfaite de cette réponse, Luna se rallongea complètement, savourant le son de la voix de sa mère quelque part dans la maison, se délectant de la chaleur du feu de cheminée, appréciant la présence de celui qui avait sauvé sa mère et qui allait et venait avec des tas d'histoires à raconter.
Non, il n'y avait rien de meilleur que les retours de Regulus Black.
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Quand Regulus ouvrit son paquet, il savait parfaitement ce qu'il allait trouver. Il ne savait juste pas quelle forme cela aurait.
Il avait soigneusement déposé la lettre sur le côté. Même s'il avait terriblement envie de la lire, il voyait bien que ceux qui l'observaient voulaient savoir quelle serait la nouvelle pièce de sa collection.
- C'est quoi ?
- On dirait un…
- C'est un chien.
Regulus sourit à celui qui venait de parler en même temps que lui. Il fit tourner la sculpture en forme de chien sous les yeux de son public. L'animal de pierre aux yeux d'argent renifla ce qui lui servait de socle avant de relever fièrement la tête.
- Il est vraiment ressemblant.
Severus se leva du fauteuil dans lequel il se trouvait pour s'en approcher. Regulus le lui laissa avant de se tourner vers son frère.
- Il a eu un excellent modèle, n'est-ce pas ?
- Je suis flatté mais je crois que c'est fait de mémoire.
- Mmh, non.
Sirius haussa un sourcil en se tournant vers la jeune fille qui venait de parler. Regulus était toujours amusé et intrigué par l'aspect de Louve Lupin. Si la jeune fille était une élève douée, une jeune fille perspicace et une sorcière brillante, il ne faisait aucun doute qu'en contrepartie, elle avait pris les mauvaises habitudes de Sirius : elle tritura sous ses yeux une mèche violette de ses cheveux avec un sourire espiègle.
- Je lui ai envoyé une photo de toi quand tu dormais, dit-elle.
Sirius se tourna vers Severus, outré.
- Tu l'as laissée faire ?!
- Je n'étais absolument pas au courant, répondit Severus laconiquement.
Regulus esquissa un léger sourire. Louve Lupin était une combinaison dangereuse. Elle avait le calme et la sournoiserie de Severus mais aussi le charisme et le déni des règles de Sirius. Pour sa part, il l'avait toujours trouvée adorable même s'ils avaient vécu des moments difficiles, ce qu'il avait sous les yeux était la preuve que de bonne chose pouvait naître de moment tragique.
- Reggie, tu rêvasses !
Regulus grogna.
- Évite de me donner des surnoms idiots.
Louve écarquilla les yeux.
- Mais Sirius a dit qu'on pouvait t'appeler comme ça !
Regulus fixa son frère avec colère.
- Je n'ai jamais dit une chose pareille. Quelqu'un ment ici et ce n'est pas moi !
- Ce n'est pas moi non plus !
Louve et Sirius haussèrent les épaules comme s'ils avaient répété ce mouvement ensemble avant de se tourner vers Severus.
- Je vois, grinça t-il, c'est donc un complot.
Il n'en fallut pas plus pour qu'ils explosent de rire. Severus coula un regard désespéré vers Regulus qui se contenta de secouer la tête.
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- Ne fais pas cette tête, c'est du jus de citrouille.
- Pas ce qui est dans ton verre.
Sirius lui fit un clin d'œil avant de s'asseoir dans le canapé à coté de son frère. Une fois installé, il fut incapable de se retenir de bailler.
- Tu peux aller dormir, je ne vais pas disparaître.
- Et moi, j'ai toutes les vacances pour pioncer. Tu restes pour le nouvel an ?
Regulus leva son verre en souriant.
- Je ne raterai ça pour rien au monde.
Ils sirotèrent tous les deux leurs verres en silence avant que Regulus ne le rompe.
- Si James et Lily viennent, ils dormiront ou ?
- Chez Pétunia, je crois.
- Donc je peux rester ici.
- Bien sûr que tu peux, tu es chez toi.
- Techniquement, nous sommes chez Severus.
Sirius leva les yeux au ciel.
- Et si tu investissais dans autre chose que notre merveilleuse maison ?
Regulus fronça les sourcils.
- Je sais que tu ne l'aime pas mais… J'ai changé pas mal de choses. Tu pourrais revenir.
- Hors de question que je remette les pieds là-bas mais si tu veux, je peux m'asseoir sur les marches devant.
- Je suis désolé, fit sombrement Regulus.
- De quoi ?
Le cadet haussa les épaules sans oser regarder son frère.
- Je ne sais pas… Je suis juste désolé.
- Je t'assure que ça n'a plus d'importance. Comparé à certains événements, ce n'était pas grand chose.
- Bien sûr que si ! C'était… Odieux et inhumain et…
- Et c'est terminé, Regulus, fit sévèrement Sirius.
Ils se regardèrent tous les deux dans les yeux et Sirius poussa un profond soupir.
- Il n'y a que toi pour ressasser le passé et te sentir responsable de tous les maux du monde. Ce n'est pas de ta faute. Ça ne l'a jamais été et je n'ai aucune raison de te blâmer pour quoi que ce soit. J'ai aussi eu mes tords dans cette histoire. J'ai la rancune tenace pour père et mère et je n'ai aucun scrupule à me réjouir de les savoir six pieds sous terre. Mais je ne t'en veux pas… Je ne t'en ai jamais vraiment voulu.
- Sirius…
L'aîné se cala un peu plus dans le canapé et fit tourner son verre entre ses mains.
- Je suis bien, à présent. Je n'ai jamais été aussi bien. Et quand je pense à ce que disait Dumbledore sur ce qu'aurait pu être ma vie, je l'ai échappé belle, n'est-ce pas ? Et toi aussi. On devrait juste se contenter de savourer ce moment. Boire, faire la fête, rigoler. Alors arrête de ressasser tout ça, ce n'est vraiment plus important. Je te demande juste de rester avec moi. Reste avec moi, Regulus.
Le brun observa son frère, le cœur battant. Regulus posa son verre et se cala à côté de Sirius, épaule contre épaule. Puis il ferma les yeux.
- D'accord, dit-il, j'arrête.
- J'ai vraiment hâte qu'on se retrouve tous, fit Sirius d'une voix endormie. C'est fou ce qu'ils peuvent me manquer...
Regulus voulut lui répondre «moi aussi » mais il sentait déjà le sommeil le gagner.
OoooooooooOoooooooooO
Severus retira délicatement le verre des doigts de Sirius et ramassa celui que Regulus avait abandonné. Il observa les deux frères endormis l'un contre l'autre avec un sourire amusé puis quitta le salon après les avoir recouverts d'une couverture.
Il était sûr que Sirius le lui reprocherait dès leur réveil mais il n'avait pas le cœur de les déranger. A la place, il vida les verres et les laissa dans l'évier avant de monter à l'étage. Il passa devant la première chambre sans un regard, son ancienne chambre, et poussa un long soupir.
Même aujourd'hui, il était encore incapable d'y mettre les pieds. Il arrivait à l'ouvrir parfois et l'aérer mais c'était tout et c'était déjà trop. A chaque fois que Regulus venait chez eux, il dormait dans cette chambre et à chaque fois, Severus se sentait reconnaissant de le voir faire. Lui, savait qu'il n'y arriverait jamais.
Il s'apprêtait à se rendre dans sa propre chambre quand il vit la lumière filtrer sous la porte de celle du fond. Severus passa une main sur son visage avant de se diriger vers elle. Il frappa à la porte et n'obtint aucune réponse. Alors il l'ouvrit.
Une boule lumineuse bleue flottait près du bureau et Severus s'y rendit pour l'éteindre mais ses yeux parcoururent le meuble. Des tas de boucles d'oreilles, de petites pierres, d'anneaux en argent étaient étalés. Elles avaient des formes et des couleurs différentes. Il s'arrêta sur celle en forme de tête de chien et celle en forme de tête de cerf. Juste à coté étaient ouvertes deux petites boites qui serviraient sûrement à les ranger.
Severus tourna la tête vers le lit à baldaquin. La chambre n'avait plus rien à voir avec ce qu'avait fait Fleamont Potter. Les deux lits et les deux bureaux avaient disparu, remplacés par un énorme lit semblable au sien avec de lourds rideaux bordeaux. Sur le mur était accroché un balai sans marque et sans nom, le premier balai offert par James. C'était la seule chose de parfaitement bien rangée, ça et les nombreux cadeaux offerts par Sirius et lui, ainsi que ceux des Potter et des Corgan. Severus soupira face au reste qui était un bazar sans nom : les livres de cours étaient éparpillés au sol, de même que des vêtements. Si lui était un maniaque de l'ordre, il constatait amèrement que Louve avait pris les mauvaises habitudes de Sirius.
Doucement, il s'approcha du lit et s'assit sur le rebord. La jeune fille avait gardé dans ses bras la statue en forme de chien et avait enfilé le pull que Lily lui avait envoyé. Il avança une main et vint caresser les cheveux violet de la jeune fille. Il n'arrivait toujours pas à se faire à ses changements de couleur mais il ne disait plus rien. Severus supposait que c'était la moindre des choses que de ne plus lui reprocher ça. Dans un certain sens, il était incapable de lui reprocher quoi que ce soit. Même si la colère de Louve avait durant un temps été légitime, il n'aurait jamais du la lui reprocher.
Severus chassa de son esprit les mauvais souvenirs qui remontaient quand Louve ouvrit les yeux.
- Severus ?
- Tu t'es endormie avec la lumière.
- Ah oui, dit-elle somnolente, je n'avais pas fini le cadeau de Sirius et Harry.
- Tu parles des boucles d'oreilles ?
Louve ferma de nouveau les yeux et sourit.
- C'est bête que tu aies refusé de te les faire percer, j'en aurais fabriqué pour toi aussi.
- Disons que je ne suis pas fan d'avoir la peau trouée.
- Je sais. Du coup, je t'ai fait une bague.
Severus écarquilla les yeux. Louve se tourna alors pour lui faire dos et s'installer plus confortablement dans son lit.
- Elle est dans ta chambre.
Avant qu'il puisse dire quelque chose, la jeune fille s'était rendormie. Severus récupéra la statue de chien et la déposa sur son bureau puis d'un coup de baguette, il éteignit la boule lumineuse et remit les draps sur elle.
Une fois dans sa propre chambre, il trouva sur sa table de chevet la même petite boite qu'il avait vue sur le bureau de Louve. Il s'en empara et s'assit sur son lit. Le cœur battant, il l'ouvrit délicatement et y trouva une chevalière. L'anneau semblait être en argent ou en or blanc. Le chaton était d'un beau vert émeraude et le sceau était une tête de lion en argent. Severus la sortit de son écrin et la glissa à son auriculaire gauche. Il sentit alors une légère gêne et retira la bague pour la porter à ses yeux et distinguer que quelque chose était gravé à l'intérieur du cercle.
Severus put y lire « Père de cœur ». Il se sentit alors empli d'une émotion douloureuse. Il serra la bague dans son poing et s'allongea sur le coté en fermant les yeux. Son autre main serra sa poitrine et il étouffa une plainte.
Même plus de dix ans après, il trouvait toujours ça extrêmement douloureux et il n'osait pas imaginer celle de Sirius, James et Louve.
OoooooooooooooOoooooooooooooO
31 décembre 1993
Quelqu'un toqua à la porte et Louve se dépêcha d'ouvrir la porte pour tomber nez à nez avec Regulus.
- Tu viens récupérer ton chien ?
- En fait, je venais voir si tu étais prête. J'aurais tout le temps de le récupérer ensuite.
Louve ramassa ses cheveux qui étaient revenus à leur couleur d'origine : un beau noir de jais.
- Je suis presque prête !
Regulus entra dans sa chambre et s'empara d'un ruban bleu. Louve lui tourna le dos et il entoura ses cheveux en une queue de cheval qu'il serra avec le tissu.
- Et voilà, dit-il.
Louve tourna sur elle-même et mit ses poings sur ses hanches.
- Alors, je suis bien ?
Le garçon l'observa de haut en bas. Elle portait une robe bleue dont la jupe était joliment évasée et finissait au niveau de ses genoux.
- Elle est très jolie.
- C'est Severus qui me l'a offerte mais je suis sûr que Lily l'a conseillé, dit-elle joyeusement.
- Tu sais que mon frère est persuadé que tu vas descendre avec sa veste en cuir et un jean déchiré ?
- Je sais, fit Louve avec un immense sourire aux lèvres, il veut toujours qu'on s'habille pareil. Tu crois que je pourrais le convaincre de porter une robe ?
- Je suis sûr qu'il se vanterait d'être la plus belle des princesses !
Louve partit dans un éclat de rire et Regulus lui tendit sa main valide. La jeune fille la prit et ils descendirent tous les deux dans le salon. Severus était en train d'ajuster la cravate de Sirius tandis que ce dernier le déconcentrait en embrassant son front.
- Tu as l'intention de nous mettre en retard ? siffla Severus.
- Impossible ! Vu l'heure qu'il est, on sera les premiers arrivés.
Severus s'éloigna de Sirius et jaugea sa tenue avec un regarda appréciateur avant de se tourner vers les nouveaux venus. Il resta un moment bouche bée en voyant Louve se tenant droite à coté de Regulus.
Le brun s'avança alors vers elle.
- Louve, tu es…
- Magnifique, poursuivit Sirius, cette robe te va à ravir.
La jeune fille étira les pans de la jupe et fit une petite révérence.
- Merci beaucoup !
Elle s'avança vers Severus et prit son bras tout en constatant avec un certain plaisir que ses cadeaux étaient portés par ses deux pères de cœur.
- On peut y aller, maintenant ! On est tous prêts !
Regulus s'accrocha à son frère et fit un clin d'œil à Louve. Puis ils disparurent tous les deux laissant Severus et Louve seule dans le salon.
- Tes cheveux ?
- Oui, je me suis dit que c'était mieux comme ça pour ce soir. Mais dès demain, je passe au vert !
Severus lui fit le plus doux des sourires et Louve se serra un peu plus contre lui.
- Tu es parfaite, peu importe la couleur de tes cheveux.
- Merci, souffla Louve en baissant les yeux, et désolée.
- C'est bon, fit Severus, je le suis aussi.
Louve leva les yeux vers lui et sentit les larmes piquer ses yeux. Severus passa une main sur ses joues et frotta sa peau de son pouce.
- Tout ira bien.
- Oui.
Sur ces mots, Severus les fit transplaner.
OoooooooooooOoooooooooooO
Le lieu était inhabituel. Ce n'était pas l'immense demeure de Cassie et Rebecca Corgan. Ce n'était pas la jolie maison de Pétunia et Laïalus Corgan. Ce n'était pas non plus le jardin des Evans.
Cette fois-ci, ce n'était chez aucun d'entre eux. Pour une raison que Louve ignorait ils se trouvaient tous dans un parc. Une tente en toile blanche avait été dressée et des tas de lumières dans les tons bleus et gris voletaient un peu partout. Il y avait de la neige mais le chemin sur lequel ils avaient atterri était fait de gravier et des lanternes longeaient l'allée.
Louve fit crisser ses chaussures sur les cailloux avant de lever de nouveau les yeux. Sirius et Regulus avaient déjà commencé à s'avancer en direction du parc. Ils étaient dehors mais elle n'avait absolument pas froid.
Elle tourna un regard interrogateur vers Severus mais ce dernier se contenta d'hausser les épaules et de se mettre en marche. Plus elle s'approchait de la tente plus elle entendait le bruit des discussions et d'une musique en fond sonore. Enfin, ils pénétrèrent à l'intérieur et elle siffla, impressionnée.
L'endroit était décoré comme une salle de fête. Le sol était en parquet parfaitement ciré. Il y avait au centre deux tables rondes, l'une plus grande que l'autre, et Louve fit rouler ses yeux en constatant que c'était la séparation enfants/adultes.
Elle ignora rapidement ce fait et leva les yeux au plafond. Des bougies flottaient comme dans la grande salle de Poudlard. Il y avait une estrade où des instruments de musique jouaient tous seuls. Puis dans un coin, elle vit un énorme sapin savamment décoré et autour de celui-ci se trouvaient déjà des personnes.
Elle reconnut immédiatement Rebecca et Cassie. L'homme tenait sa femme par la taille et ils leur tournaient le dos, contemplant les décorations du sapin. A coté d'eux se tenaient bien sagement deux enfants.
Louve étira ses lèvres en un sourire. Elle lâcha le bras de Severus et accéléra le pas, dépassant les deux frère Black. Avec un regard de conspiratrice, elle arriva derrière l'un des deux enfants, le plus petit des deux et attrapa ses cotes.
- Je te tiens ! cria-t-elle.
Le garçon sursauta mais n'eut pas le temps de riposter que les doigts de Louve venaient chatouiller ses côtes. Il explosa de rire.
- Non ! Non ! Lo… Lou… Noon !
- Je vais te dévorer, rigola-t-elle.
Louve allia le geste à la parole et enfonça son visage dans son cou. L'enfant se tortillait dans tous les sens, les joues rouges. A côté d'eux, l'autre enfant essayait en vain d'aider le garçon.
- Louve, tu vas le tuer ! Arrête !
- Oh, tu veux y passer aussi !?
Elle lâcha le gamin qui tomba sur les fesses sans cesser de rire et se jeta presque sur l'autre garçon qui bondit en arrière.
- Maman !
Louve s'empara de lui faisant fit de ses protestations et le serra dans ses bras pour un énorme câlin.
- Je ne l'abîme pas, Rebecca, plaida Louve.
Rebecca lui sourit et aida son fils à se relever. Ce dernier avait des larmes qui coulaient aux coins des yeux. Elle remit de l'ordre dans les cheveux brun de son cadet.
- Maman, tenta une nouvelle fois l'autre garçon, dis-lui de me lâcher.
Mais Louve n'était pas décidée à obéir.
- Comment oses-tu refuser un câlin de ta sœur favorite !
- Moi ! Moi je veux un câlin ! sautilla le petit brun.
Louve lâcha sa proie et se tourna vers celui qui avait été sa première victime. Il se jeta littéralement sur elle et Louve le serra contre elle.
- Gabriel, souffla l'autre garçon, tu es trop vieux pour ça.
Mais le fameux Gabriel ne l'entendait pas de cette oreille et avait un immense sourire aux lèvres.
- Où sont donc passé tes bonnes manières, Septimus ?
Septimus leva les yeux vers son père et se frotta la joue, gêné.
- Pardon, papa.
Rebecca caressa doucement les cheveux de son aîné avant de se tourner vers les nouveaux venus.
- Vous êtes en avance, dit-elle.
Sirius haussa les épaules avec un grand sourire.
- Premier arrivé, premier servi !
- Sirius !
Gabriel abandonna Louve pour courir vers Sirius. L'homme le prit dans ses bras et le porta en grognant.
- Bon sang, Gab', tu deviens trop grand pour ça !
- Jamais ! tonna le garçon.
Ils se saluèrent tous. Cassie étreignant Sirius et Severus dans une étreinte amicale et échangeant une poignée de main ferme mais brève avec Regulus. Rebecca ne fit pas autant de manière et les prit tous les trois dans ses bras. Septimus mit quelques minutes à perdre son air un peu austère jusqu'à ce que Louve le titille.
- Tu fais le fier depuis que tu es à Poudlard mais je ne te lâcherai pas !
- Essaie pour voir, plaisanta le garçon avec une mimique dédaigneuse digne de Severus.
Il ne fallut pas plus de temps pour que Louve se mette à courir après les deux frères à travers les tables.
- C'était bien la peine de lui offrir une robe, songea Severus.
- Elle a l'air d'aller bien, fit Rebecca un doux sourire aux lèvres.
- Oui, acquiesça Sirius.
Puis il glissa sa main dans celle de Severus.
- Hey, Hagrid est là, fit Regulus.
Toutes les têtes se tournèrent vers le demi-géant. Regulus fut le premier à se diriger vers lui et Hagrid l'accueillit en le serrant dans ses bras. Gabriel s'arrêta en face de lui la bouche grande ouverte, jusqu'à ce que Louve le tire en arrière.
- Mais il est encore plus immense que ce que tu avais dit, Sept' !
Septimus esquissa un sourire d'excuse vers Hagrid avant d'embêter de nouveau Louve qui se prit rapidement au jeu.
Bientôt, d'autres invités arrivèrent. William se présenta accompagné de Syracuse et le cœur de Louve se mit à battre plus fort en présence du garçon. Il n'avait pas vraiment fait d'effort vestimentaire et portait juste un pull blanc sur un jean noir. Pire, il marchait pieds nus. Mais quand il vit Louve, son visage s'éclaira d'un grand sourire. Ses cheveux avaient tellement poussé qu'il avait du les nouer en une tresse. Elle jeta rapidement un coup d'œil à l'auror qui se tenait près de lui mais fut incapable de soutenir son regard.
C'était un homme qu'elle avait vraiment du mal à comprendre. Pourtant, elle s'approcha d'eux.
- Bonsoir monsieur Chester ! Bonsoir Syracuse !
- Tu l'appelles Monsieur Chester, rigola Syracuse.
Louve se sentit mal à l'aise mais William lui adressa un demi-sourire qui ne dura qu'un bref instant. Il les abandonna pour retrouver le groupe d'adultes. Louve se tourna pour voir que Severus les gardait à l'œil.
- Tu as décidé de ne pas venir en loup.
- Si je l'avais fait, je n'aurais jamais pu m'asseoir à côté de toi.
- Est-ce que ça va ?
Syracuse plissa le nez et Louve resta un long moment à détailler ses tâches de rousseur. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Syracuse avait toujours été un sujet compliqué dans sa famille. Durant de nombreuse année, elle l'avait vu vivre près de chez eux, acceptant les tests et les diverses potions de Severus. Elle se souvenait s'être sentie profondément vexée de voir que Severus essayait de mettre fin à sa nature de loup. Mais ça, c'était à une époque où elle était fâchée de tout ce qu'entreprenait Severus. Comme si aucun de ses choix n'était légitime. Même si elle savait qu'elle avait tord, elle avait eu du mal à se défaire de cette sensation.
Et elle avait été tellement odieuse...
- Oui, je vais bien, et toi ?
Louve lui sourit.
- Je vais très bien. Il te reste combien de jours, encore ?
- Plus que trois et après je gambaderais de nouveau dans la forêt.
- Est-ce que ça te convient ?
Syracuse rigola doucement et Louve apprécia son rire. Elle avait depuis longtemps compris ce qu'elle ressentait pour Syracuse. C'était un peu la même chose que ce que devait ressentir Severus pour Sirius. De l'amour. Elle l'avait aimé sous sa forme de loup et elle avait encore plus aimé la première fois qu'elle l'avait vu en humain. Mais Syracuse était bien trop âgé et elle savait que son amour était à sens unique. Mais ça lui plaisait de ressentir ça. Il était si gentil... Si fragile et si tendre qu'elle se sentait l'envie de le protéger.
Seulement Syracuse n'avait besoin de personne. Il semblait aussi plus accaparé par quelqu'un d'autre. Le garçon regardait derrière elle et Louve suivit son regard pour tomber sur William qui semblait discuter très sérieusement avec Severus.
- Pour le moment ça me convient, dit-il d'une voix éteinte.
Le cœur de Louve se serra mais Syracuse reprit très vite un visage souriant.
- Où est Nolan ?
- Je ne sais pas. Habituellement, ils arrivent en avance.
Syracuse leva le nez et elle le vit essayer de sentir. Puis ses yeux s'agrandirent.
- Non, souffla-t-il.
Louve paniqua immédiatement.
- Quoi ?! Qu'est ce qu'il y a ?
Syracuse se leva d'un bond, attirant l'attention de tout le monde. Il partit presque en courant en direction de la sortie de la tente, Louve sur ses talons.
- Que se passe-t-il ? fit William.
Mais personne ne lui répondit. Une fois dehors, ils comprirent tous. Une énorme jeep noire était en train d'atterrir silencieusement et seul le bruit de ses pneus sur les graviers se fit entendre.
Le premier à en sortir fut James Potter et Louve trépigna littéralement de joie. Il était encore plus beau que dans ses souvenirs. Ses cheveux noirs se battant au dessus de ses sourcils, ses yeux encadrés par ses éternelles lunettes carrées, il portait un pull rouge avec un renne dessus et un pantalon noir et leur adressa un sourire éclatant.
Louve vit les portes arrière s'ouvrir, Pétunia et Laïalus mirent pieds à terre, tandis que Lily Potter quittait sa place de passagère, ses beaux cheveux auburn noués en un joli chignon.
Puis enfin, elle vit celui qu'elle attendait. Nolan sortit à son tour de la voiture en tenant dans sa main sa petite sœur. Tabitah Corgan portait une jolie robe d'un gris argenté et elle avait les cheveux aussi noirs que ceux de Nolan étaient blonds. Puis elle étouffa un cri de surprise quand elle vit qui sortit à sa suite. Si elle sentit le mouvement un peu pressé de Syracuse, elle fut plus rapide que lui. Elle se mit immédiatement à courir et se jeta dans les bras des deux garçons qui l'enlacèrent en rigolant.
- Oh, bon sang, Harry ! Tu es venu !
- C'est une sacrée surprise, s'amusa Nolan.
Louve s'écarta d'eux pour observer celui qu'elle considérait depuis toujours comme son petit frère. Harry avait les traits de son père. Si Sirius et Severus n'arrêtaient pas de le répéter, c'est qu'ils avaient amplement raison. Mais la douceur de son sourire et ses yeux, tout ça appartenaient à Lily. Ses cheveux noirs étaient un peu moins indisciplinés que ceux de son père et formaient de grosses boucles brunes indomptables sur son crâne. Il ne portait pas de lunette et elle pouvait à loisir plonger dans ses yeux émeraude entourés par de longs cils noirs lui donnant un regard de biche. Il avait deux ans de moins qu'elle mais il faisait déjà sa taille.
- Tu grandis trop vite ! s'alarma-t-elle.
Harry rigola et passa une main dans ses cheveux dévoilant une seule et unique mèche blanche.
- Je t'assure que je n'en suis pas responsable.
- On voit qui a le plus de succès ici !
Louve se tourna vers James qui sortait de la voiture un autre garçon.
- Hey Charlie-boy, on est arrivé.
Harry quitta Louve et Nolan pour aider son père et attrapa la main du petit garçon aux cheveux du même roux que sa mère.
- Il s'est endormi comme une crêpe dès que la voiture a fait vroum, s'époumona une voix.
Nolan se tourna vers sa petite sœur.
- On dit comme un loir. « S'endormir comme un loir ».
- Et s'étaler comme une crêpe, ajouta Louve en rigolant.
Il n'en fallut pas plus pour réveiller l'autre garçon qui avait posé sa tête contre la hanche d'Harry.
- Je dors plus, fit-il d'une petite voix.
- Non, en effet, lui répondit Harry.
- Alors on se fait désirer ! cria Sirius.
James écarta les bras.
- Et c'est comme ça qu'on salut son meilleur ami !?
Sirius s'avança à grandes enjambées vers lui et ils se serrèrent l'un contre l'autre pendant que Lily prenait Severus dans ses bras. Louve les regarda faire avec une certaine pointe d'excitation au creux du ventre. Puis de nouveau, elle se tourna vers Harry. Ce dernier s'était avancé vers Syracuse qui n'arrivait pas à effacer son sourire. Seul William Chester était resté légèrement en retrait. Charles Potter se faisait déjà tirer par Tabitah et Gabriel.
Quelqu'un lui donna un coup de coude et Louve fusilla Nolan du regard.
- Tu le savais ! Tu le savais et tu ne me l'a pas dit !
- C'était censé être une surprise. Tu te souviens de la définition du mot surprise ?
Louve grogna mais fut incapable de rester fâchée longtemps. Surtout quand elle voyait Sirius porter Harry pour le tenir contre lui.
Ils finirent par tous rentrer dans la tente et s'installer à leur table. Syracuse avait refusé de s'asseoir à la table des adultes et s'était naturellement mis à côté d'Harry. Louve oublia de lui en vouloir. Elle avait depuis longtemps compris quelque chose. Syracuse était incapable de se détacher d'Harry. Comme s'il était lié à lui. Ou comme s'il aimait son odeur. Harry ne s'en offusquait pas. Syracuse avait beau être un adulte, il se comportait parfois comme s'il n'avait jamais vraiment grandi.
- Ce qu'ils sont bruyant, piailla Tabitah.
Pour lui donner raison, des éclats de rires s'échappèrent de la table des adultes. Harry ne cessait de jeter des coups d'œil en direction de la table et Louve essaya de comprendre qui il regardait.
- Tu t'ennuies avec nous ?
- Hein ? Non, pas du tout !
- Alors concentre-toi sur moi.
Harry lui adressa un sourire amusé et elle crut presque retrouver une mimique de Sirius.
- On peut discuter ? lui dit-il sans attendre.
Louve fronça les sourcils mais se leva tout de même.
- Vous allez-où !? tonna Septimus.
-Ils vont se faire des bisous, rigola Tabitah.
- N'importe quoi, s'insurgea Charles. Pas vrai, Harry, que tu vas pas faire ça !
Harry leva les yeux au ciel sans cesser de sourire et s'approcha de son frère pour l'embrasser sur la joue.
- Bien sur que non, je ne fais pas ça.
Charles explosa de rire et Harry lui rendit sa liberté.
Ils marchèrent en direction de la sortie et juste par curiosité, Louve tourna la tête. Nolan n'avait même pas fait l'effort de vouloir se mêler à eux et Louve supposa que lui et Harry avait sûrement du déjà longuement parler. Puis son regard s'arrêta sur Severus. Il avait réellement l'air inquiet et désolé. Et pour une raison qu'elle connaissait bien, elle fut incapable de soutenir son regard.
Une fois dehors, Louve regretta que le froid ne lui morde pas le visage. Elle sentit cependant les doigts d'Harry se glisser dans sa main.
- Il devrait m'en vouloir.
- Et pourquoi est-ce qu'il ferait ça ?
- Je lui ai dit des choses affreuses.
Harry haussa les épaules.
- Je m'en souviens, oui. J'étais là. Et regarde le résultat.
Harry leva ses mèches au niveau de ses oreilles pour montrer les deux anneaux pendus à ses lobes.
- Louve, ça va faire plus d'un an.
- Et ça me fait toujours aussi mal.
Louve sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Surtout dans des moments comme ça. Quand je sais qu'ils sont probablement aussi tristes que moi. Voir plus.
Harry serra sa main dans la sienne.
- Je ne crois pas que quelqu'un puisse comprendre ce que tu ressens… Si je n'avais pas mes parents, je serais sûrement mort de chagrin. Et c'est normal que tu le sois, je crois.
Louve rigola à travers ses larmes.
- Je ne suis pas morte de chagrin. Si je suis triste, c'est uniquement parce que je suis heureuse. Et je trouve ça horrible d'être heureuse alors que ce ne sont pas mes vrais parents. Et je m'en veux tellement parce que j'ai l'impression que je les oublie et…
Elle hoqueta, incapable de finir sa phrase. Harry se mit en face d'elle et prit ses deux mains dans les siennes.
- Et si justement tout ce que voulaient tes parents c'est que tu sois heureuse ? Sinon, ils n'auraient pas choisi Severus, tu ne crois pas ?
- Je le sais bien… Je sais tout ça ! Mais… J'ai été tellement méchante !
- Et qu'est ce qu'on fait dans ces cas-là ?
Louve retira sa main et lui donna une tape contre l'épaule faisant rire Harry.
- N'utilise pas mes propres dictons contre moi.
- C'est un truc de petit frère, copier les grandes sœurs. Mais si tu le sais, alors tout va bien.
- Harry James Potter, tu es vraiment sans cœur !
Mais ils riaient tous les deux.
- Louve ? Harry ?
Les deux jeunes gens se tournèrent en même temps pour voir Severus dehors. Louve essuya ses yeux brièvement et Harry lâcha sa main qu'il tenait toujours.
- J'espère qu'il reste de la tarte à la mélasse, dit-il en passant devant Severus.
Louve préféra garder la tête résolument baissée.
- Est-ce que ça va ? fit Severus.
- Non, dit-elle, non, ça ne va pas.
Severus resta silencieux et Louve supporta ce silence avec horreur.
- Je vais aller chercher Sirius.
- Non, dit-elle.
Severus se tourna et Louve s'avança vers lui puis attrapa son bras.
- Ils me manquent, pleura-t-elle, ils me manquent tellement ! Et je suis tellement désolée ! J'ai jamais pensé les choses horribles que j'ai dites !
Severus l'attrapa et la serra contre lui. Louve s'accrocha à sa robe et pleura contre son torse.
- Et ça fait tellement mal ! Mais je vous aime tellement toi et Sirius et c'est juste… Je voulais juste… Des parents et en fait… J'en ai déjà ! J'en ai même plein ! Je suis désolée, je le pensais pas ! Pardon… Pardon.
- Ce n'est pas grave Louve ! Ce n'est pas grave du tout. Merci, merci de me le dire.
Severus embrassa le haut de son crâne.
- Tu as des parents mais je te considère comme ma propre fille. Ma seule et unique petite fille et je suis aussi désolé. J'aurais du être plus à l'écoute ou moins sur ton dos… Je ne sais pas… Sirius est plus diplomate, je crois.
Louve rigola et fit non de la tête.
- Tu es bien. J'ai juste eu peur.
Severus l'écarta un peu de lui.
- Peur ?
Louve se mordit la lèvre.
- Je me suis réveillée un matin et tu sais, c'était ce jour où… Où tu faisais cette espèce de gâteau immonde et tu m'as demandé quelque chose et je ne sais plus quoi mais j'ai failli te répondre « oui papa ». Non, en fait j'avais envie de te répondre ça et ça m'a fait peur !
Elle leva les yeux vers son parrain et ce dernier avait un teint livide. Puis il ferma les yeux et soupira.
- Je dois être la personne la plus égoïste au monde en étant heureux de savoir ça. Louve, ton père et ta mère étaient les meilleures personnes que je connaissais. Ils ont sauvé des tas de vies, aidé des tas de gens. Et il n'y a pas un jour où je me demande si on aurait pu mieux faire les choses pour qu'ils soient parmi nous. Je sais que tu souffres, je le sais et ça me tue de le savoir et ça me tue de savoir que c'est une douleur qui ne disparaîtra jamais. Elle est dans ton cœur, elle est dans celui de Sirius, dans celui de James et de Lily, William, Cassie et Rebecca… Et dans le mien. Mais rien n'est comparable à ce que tu ressens et peut-être que tu ne t'en remettras jamais. Mais on est là pour ça, je suis là pour ça. Tu peux passer tes nerfs et ta colère sur moi. Je sais que je t'aime, je sais que je prendrai soin de toi parce que c'est ce que voulaient tes parents. Tu peux être qui tu veux, m'appeler comme tu veux. Je ne te laisserai jamais en paix. Mais je ne remplacerai jamais parfaitement ton père ou ta mère. Et il faut que nous en ayons conscience tous les deux.
Louve renifla bruyamment puis elle reposa sa tête sur le torse de Severus.
- Je pense que tu as tout fait bien… Papa.
OooooooooooooooooOoooooooooooooooooO
Quand Louve voulut retrouver Harry, elle le vit assis à côté de Regulus. Ils avaient tous les deux ce sourire complice aux lèvres qu'ils avaient à chaque fois qu'ils se voyaient. Puis elle vit Regulus tendre un paquet à Harry et ce dernier fit une moue un peu ennuyée avant de plaisanter et tirer un rire au cadet des Black.
C'était toujours comme ça avec Harry. Il y avait quelque chose chez lui qui faisait que les adultes avaient un drôle de comportement à son égard. Louve était incapable de mettre le doigt de dessus mais il lui arrivait parfois de faire des cauchemars.
Des cauchemars horribles où tout s'écroulait autour d'elle et où quelqu'un essayait en vain de savoir où était Harry. A une époque, elle se souvenait avoir longuement raconté ses cauchemars à Severus et celui-ci lui avait avoué à demi-mot les circonstances de la mort de ses parents. Louve n'avait jamais vraiment posé plus de questions. Le sujet de la guerre était aussi douloureux que la perte de ses parents et même Sirius, qui était bavard sur leurs années à Poudlard, se fermait quand il s'agissait de parler de ça.
Elle aussi de toute façon préférait savoir qu'ils passaient leurs nuits à courir à Pré-au-Lard plutôt que de les savoir se battre contre elle ne savait quel ami. De toute manière, ça n'avait plus d'importance, les meurtriers de ses parents avaient eu ce qu'ils méritaient.
Finalement, Harry se détourna de Regulus et elle le vit chercher quelqu'un des yeux jusqu'à ce qu'il la trouve. Louve s'avança vers lui pour s'asseoir à ses côtés.
- Je n'ai pas envie que tu repartes.
- Tu sais ce que j'ai entendu ? Il parait qu'il va y avoir un tournoi à Poudlard. Un tournoi sorcier !
- Est-ce que c'est une information sérieuse ?
- Je ne sais pas, c'est Victor Krum qui m'en a parlé. J'ai essayé de demander à Regulus et il m'a dit qu'il ne savait rien. Le seul qui en sait plus que les autres, c'est l'auror Chester mais…
- Mais ?
Harry haussa les épaules.
- J'ai l'impression qu'il ne m'aime pas trop.
- J'ai l'impression qu'il n'aime personne.
Louve et Harry regardèrent William Chester en même temps. Ce dernier avait l'air d'entendre sans vraiment écouter le père de Nolan.
- Oncle Cassie est trop sérieux pour nous avouer quoi que ce soit.
- Donc ça sera une surprise, fit Harry.
- Qui va y participer ?
- Les dernière année, je suppose.
- Oh, fit Louve tout de suite moins intriguée, donc rien qui nous concerne. Je n'arrive pas à croire que je ne te verrais pas avant les vacances d'été. Oh, avant que j'oublie !
- Quoi ?
Louve sortit de la petite pochette qu'elle avait un petit écrin noir et le tendit à Harry.
- Joyeux Noël !
Harry s'empara de la boite et l'ouvrit puis fit une grimace éloquente en voyant ce qu'il y avait dedans.
- Tu ne mes les mets ?
- Oh, ça ne te transporte pas de joie, on dirait ?
- Si, si j'aime tout ce que tu fais.
Il tendit alors l'oreille et laissa Louve retirer ses anneaux pour les remplacer par les têtes de cerf.
- Mon père va être fou de joie.
- Je n'en doute pas une seconde.
-Moi aussi j'ai un cadeau pour toi.
Harry fouilla dans la poche intérieure de sa veste et en sortis une tablette de chocolat entouré d'un joli ruban rouge.
Louve étira ses lèvres en un immense sourire que lui rendit Harry. Puis elle souhaita que ce nouvel an ne s'arrête jamais.
FIN
Et voilà les agneaux c'est définitivement terminée avant moins d'un mois. Finis de chez finis. J'espère que ces trois interludes, petit moment pris durant trois années différentes vous ont fait plaisir.
Peut-être trouverais-je la force d'écrire un OS pour noël (j'en ai très envie). Mais si ce n'est pas le cas et bien je vous dis à Janvier !
Merci encore pour votre soutien à tous. Je vous aime d'amour.
KOEUR SUR VOUS LES AGNEAUX !