Pour bien commencer la nouvelle année, je vous offre une nouvelle traduction !
Une histoire beaucoup plus courte en chapitres mais pas en contenu. Comme toujours, je n'en suis pas l'auteure, elle a été écrite par « Cennis », de laquelle/duquel j'ai obtenu la permission de traduire et poster son histoire. Je ne suis toujours pas bilingue, donc s'il y a des fautes de français, des erreurs de syntaxe, je m'en excuse et vous demande de me le signaler.
Pour ce qui est de la parution des chapitres, je ne ferai pas quelque chose d'hebdomadaire comme pour Devils Like to Dance, les chapitres étant beaucoup plus longs, je ne pourrais pas tenir le rythme. Je publierai donc dès que j'aurai fini de traduire un chapitre et que ma Bêta-lectrice, Yu, l'aura corrigé. En parlant d'elle (magnifique transition, n'est-ce pas), je la remercie infiniment de me suivre dans ce nouveau projet, et j'espère qu'elle y prendra autant de plaisir que moi !
L'image de couverture a été dessiné par T-Stray, un(e) super artiste, et je vous conseille de jeter un coup d'œil à ses dessins sur Twitter ou Tumblr.
Vous pouvez également aller voir le trailer réalisé par StoryDetective qui est, ma foi, très réussi ! Il vous suffit de taper ceci dans la barre de recherche de Youtube : Inertia Creeps || Black Butler
Tout cela étant dit, bonne lecture!~
To Cennis : Thanks for letting me post a translation of your story !
Spoilers : Des personnages qui n'existent que dans le manga ou dans l'anime vont apparaître, du coup SPOILERS pour les deux, même si c'est un UA.
Pairings : Sebastian x Ciel. Un peu d'Agni x Soma.
Avertissements : M/M, possibilité d'OOC à cause de l'UA, abus physique et mental, personnel pervers, et Alois. Il a besoin de son propre avertissement.
Résumé : Si tout le monde sauf vous pense que vous êtes fou, qui a tort ? Ciel Phantomhive, patient D18, n'est pas fou. Sebastian Michaelis, nouvel aide-soignant à l'Asile St. Victoria, est de cet avis. Sebastian x Ciel, UA.
Disclaimer : Yana Toboso est ma Déesse. Rien ne m'appartient.
Écrit par Cennis
Chapitre Un
De la poussière s'éleva dans l'air torride, le soleil s'acharnant impitoyablement sur le site de fouille. Les archéologues présents sur le lieu se déplaçaient de section en section, leur enthousiasme bien apparent. Toutes les personnes basées sur le site souriaient jusqu'aux oreilles à chaque nouvelles découvertes, leur salaire augmentant un peu à chaque fois.
Tous sauf un.
Sebastian Michaelis s'ennuyait.
Sebastian Michaelis, l'homme qui dénichait à lui tout seul toutes ces incroyables découvertes, s'ennuyait.
Sebastian Michaelis, qui aurait très bien pu devenir millionnaire le long de ces trois dernières semaines, trouvait cela si abrutissant qu'au moment où l'alarme de sa montre sonna pour lui signaler la fin de la journée, il mit de côté ses outils et quitta le site de fouille sans même se retourner.
Il avait été si emballé au début. L'archéologie, quelque chose qu'il n'avait jamais essayé auparavant, quelque chose de nouveau, quelque chose d'intéressant... pendant les cinq premières minutes. Creuser toute la journée sous la canicule du désert, être intoxiqué par la poussière et les débris, tout cela pour quelques ridicules os appartenant sans doute à un vieux rat à trois pattes qui n'avait manifestement pas pu courir assez vite.
Comme vous avez pu le deviner, chez Sebastian Michaelis, la sensation de nouveauté s'estompe assez vite.
Ça avait été le cas pour tous les emplois qu'il avait eu.
À peine sorti du lycée et prêt à entrer dans le vrai monde, son premier travail avait été un simple poste de vendeur. Un travail de 9 à 5. Se lasser de cela était tout à fait normal, surtout pour un homme aussi talentueux que lui. Il avait compris assez tôt qu'il pouvait obtenir quasiment tous les jobs qu'il voulait à partir du moment où sa candidature était vu. Malheureusement pour lui, tous les emplois qu'il désirait devenaient rapidement fastidieux. Ouvrier, plombier, forgeron, dresseur de lion, serveur, fabricant de bougies, rien ne l'intéressait bien longtemps, et dès qu'il s'ennuyait ne serait-ce qu'un peu, il remettait son préavis. Souvent accompagné de sanglots et de demandes le suppliant de ne pas partir, mais tout de même remis.
Sebastian aimerait découvrir son problème. Tous les emplois qu'il prenait était trop tape-à-l'œil, trop simple d'esprit. Il détestait cela. Alors, commençant à désespérer, Sebastian se rendit auprès de la personne la plus sensée qu'il connaisse.
Agni.
Agni et lui se connaissaient depuis longtemps. Ils s'étaient rencontrés au lycée, étaient rapidement devenus amis et s'étaient même rendus à l'université ensemble, partageant une chambre dans un dortoir. Après cela Agni avait obtenu un étrange travail et avait disparu de la surface de la Terre. Heureusement, il envoyait toujours des cartes de Noël chaque années à Sebastian, c'était assez attentionné puisqu'il ne célébrait même pas cette fête, et il avait donné une adresse.
Il n'avait fallu qu'une semaine avant d'entendre reparler de l'Hôpital St. Victoria, bien que ça ne surprenne pas Sebastian, et en l'espace de deux jours il avait rassemblé sa vie dans le petit appartement à Soho, et avait pris l'avion pour l'Angleterre.
- M. Sebastian Michaelis ?
Sortant de l'aéroport, Sebatian chercha l'origine de la voix, et croisa le regard d'une grande femme à la peau mate, qui lui faisait signe de s'approcher.
- C'est moi.
Il sourit de son habituel sourire charmeur, amusé mais non surpris lorsque ses joues s'empourprèrent. Elle lui tendit la main.
- Je m'appelle Hannah Anafeloz, je suis infirmière à St. Victoria. Je suis venue vous chercher, déclara-t-elle humblement, comme si elle récitait un texte appris par cœur, en évitant à tout prix son regard.
Sebastian lui serra la main, la tenant un peu plus longtemps que nécessaire seulement pour la voir mal à l'aise, avant qu'elle l'emmène vers la voiture.
Le trajet du centre de Londres à l'emplacement inconnu de l'hôpital était plus fatiguant que le trajet en avion. Pendant trois heures non-stop, des champs verts et des moutons étaient rapidement discernables par la fenêtre, comme si le budget d'animation s'était réduit, et Hannah était apparemment incapable de conduire et de parler en même temps, à en juger par les deux clôtures fracassées et le rétroviseur manquant. Jusqu'ici, ce travail ne semblait pas être un tueur d'ennui, mais c'était peut-être seulement l'influence de l'Angleterre. Il avait toujours trouvé que ce pays manquait d'enthousiasme.
Il avait dû s'assoupir, puisque à un moment le soleil se montrait à peine et maintenant il était haut dans le ciel, midi passé.
- Nous y sommes, M. Michaelis, dit Hannah en sortant de la voiture.
Sebastian se frotta les yeux pour se réveiller, et sortit à son tour de la voiture, marchant presque sur un homme spectaculairement petit à ses pieds. Il s'excusa, se rattrapant avant de trébucher, mais le petit homme ne fit que rire, serrant fermement la main de Sebastian.
- Bienvenue à St. Victoria, M. Michaelis. Je suis Tanaka, l'un des Directeurs de l'Institut.
- C'est un plaisir de vous rencontrer, M. Tanaka. Merci de m'avoir engagé aussi vite. Je ne vous laisserai pas tomber.
Le discours habituel, Sebastian avait presque du mal à le faire paraître sincère. Tanaka resserra son emprise sur sa main, rendant cela presque douloureux.
- Me laisser tomber pourrait vous faire tuer, j'en ai bien peur, assurez-vous que cela n'arrive pas, gloussa-t-il avant de se diriger en titubant vers les grandes portes en chêne.
Sebastian ne savait pas s'il devait rire ou non. Était-ce une blague ?
- Je m'excuse pour le mystère qui plane autour de la situation, M. Michaelis. C'est la procédure, je suis sûr que vous comprenez. Vous vivrez dans ce bâtiment, un vieux pensionnat, avec les autres membres du personnel. Je vais d'abord vous montrer votre chambre, puis une visite de l'établissement serait plutôt appropriée, hmm ?
C'était une question, mais Sebastian était presque certain qu'il ne devait pas y répondre.
Le bâtiment semblait sortir d'un film d'horreur cliché, de longs couloirs qui laissaient passer des courants d'air, des couleurs sombres et mornes, le tout couvert de poussière et semblant ne pas avoir été touché depuis l'ère Victorienne.
Travailler ici était de moins en moins attrayant. Il cherchait quelque chose qui ne soit ni tape-à-l'œil ni simpliste, mais ça, c'était ridicule.
Une douzaine de couloirs et de nombreuses marches d'escaliers plus tard, ils s'arrêtèrent.
- Voici votre chambre. Nous donnons le nécessaire, vous devrez acquérir par vous-même les biens que vous désirez. Malheureusement, les chambres communiquent entre elles, mais je doute que vous ayez à vous en faire. Nous respectons tous la vie privée de chacun.
Tanaka lâcha une clé dans la paume de Sebastian.
- Vous trouverez votre badge à l'intérieur. Vous pourrez ouvrir n'importe quelle porte de l'institut avec, mais souvenez-vous que toutes ses utilisations sont enregistrées dans le système.
Sebastian acquiesça, retenant par chance l'amont d'informations.
- Il y a quelque chose pour lequel je dois m'absenter pendant un moment, pourquoi ne pas faire connaissance avec vos collègues en attendant ? Je reviendrai vite.
Dès que le petit homme fut parti, Sebastian entra dans sa chambre à coucher, et blêmit.
Eh bien, ce n'était certainement pas La Plaza, aucun doute là-dessus.
Pas plus grande que le placard de son ancien appartement, la pièce était austère à l'exception du bureau à l'air bancal, du vieux lit datant de Dieu sait combien de temps et le minuscule placard. Le vieux papier peint était déchiré à plusieurs endroits, révélant le bois pétrifié. Il y avait deux autres portes en plus de celle par laquelle il était entré, donnant sûrement sur les chambres de ses collègues, et Sebastian remarqua qu'aucune d'elles ne semblaient avoir de verrous.
Qu'avait dit Tanaka à propos de l'intimité ?
Soupirant, il se résigna à son destin, et commença à défaire ses bagages qui l'avaient un peu fatigué jusqu'à la chambre. En tant que voyageur, Sebastian ne s'embêtait jamais avec des choses superflues, comme il les appelait, prenant seulement des vêtements. Il avait aussi quelques livres, mais à part pour cela, il voyageait léger cette fois. C'était une bonne chose si l'on prenait en compte la petite chambre dans laquelle il logera.
Il ne prit pas longtemps à s'installer dans la chambre, un peu plus d'une demi-heure, se préparant alors pour le pire, Sebastian frappa à la porte la plus proche des deux.
Il eut effectivement le pire.
À peine avait-il touché le bois que la porte s'était ouverte à la volé, si Sebastian avait été un homme aux réflexes plus lents, il aurait fini sans tête.
Il écarquilla les yeux, et se tourna pour voir ce qui s'était empalé dans son mur, ouvrant la bouche de surprise. Un couteau ?
- Je suppose que vous êtes le nouveau, constata une voix acerbe dans l'autre pièce, des bruits de pas se rapprochant de la porte ouverte.
Un homme pas plus grand que lui fit son entrée dans la chambre, le fusillant de ses yeux noisettes assez singuliers. Il retira le couteau enfoncé dans le mur, et utilisa la lame pour remonter ses lunettes au-dessus de son nez.
Sebastian cligna des yeux devant l'homme qui attendait sa réponse, mesurant les chances qu'il avait de perdre un doigt en lui offrant une poignée de main.
- Oui, je suis Sebastian Michaelis. Et vous êtes ?
Il tentait de ne pas avoir l'air désagréable, mais son interlocuteur venait presque de lui infliger la même sentence que Sweeney Todd. Ce n'était pas une très bonne première impression.
Il ne semblait pas faire une très bonne prestation non plus, puisque l'homme plissa encore plus les yeux.
- William T. Spears. Vous m'appellerez M. Spears. Maintenant que les politesses ont été faites, -Sebastian ne voulait pas vraiment le voir lorsqu'il était impoli dans ce cas-, il y a certaines choses avec lesquelles vous devez être familier. Premièrement, vous n'entrez pas dans ma chambre. Vous ne frappez pas. Deuxièmement, ne touchez pas à mes affaires. Je n'aime pas les gens qui le font. Troisièmement, si par chance nous devions travailler ensemble, vous viendriez à l'heure. Je n'aime pas qu'on me fasse attendre. Quatrièmement-
- Mon Dieu, Will~ Qui est le pauvre infortuné à qui tu donnes une leçon ?
Une autre voix interrompit sa leçon de morale, une voix très désagréable si la tête que faisait M. Spears, Will, en était une preuve.
- Je ne donne pas de leçon ! Je me rends juste clair pour éviter d'éventuelles disputes inutiles, lâcha Will à la personne aux cheveux rouges qui flânait dans la pièce.
Tout le contraire de Will, le nouvel homme... femme... personne afficha à Sebastian un grand sourire. Pas vraiment du genre bienvenue parmi nous ! mais plutôt dort avec un œil ouvert ! De longs cheveux rouges ardents s'arrêtaient à sa taille, assortis à tout le rouge qu'elle portait, et Sebastian n'était pas du genre à juger, mais il doutait un peu que ses cheveux soient la seule chose qui soit flamboyante. Peut-être était-ce à cause de la façon dont elle, il n'y avait bel et bien pas de poitrine, balançait les hanches en marchant, ou parce qu'elle jetait ses cheveux par-dessus son épaule, ou parce qu'elle agrémentait chacune de ses phrases par un clin d'œil.
Ou peut-être était-ce le pincement au cul.
Oui, c'était probablement cela.
Avant que Sebastian ait la chance de l'envoyer balader avec un coup de poing, elle valsa sur le côté en gloussant.
- Ooh, de la viande fraîche ! Et une belle tranche en plus~ Comment vas-tu, je suis Grell Sutcliff et si tu as besoin de quoi que ce soit, et je dis bien quoi que ce soit, demande-moi.
Sebastian tressaillit au rentre-dedans évident, et lui afficha son sourire pour les affaires.
- Merci, M. Sutcliffe, je m'en souvien-
- Oh, voyons, Sebby, appelle-moi Grell.
- … D'accord. Grell. Je préfère que l'on m'appelle Sebasti-
- Ooh ! Je vais te présenter aux autres !
Sebastian pouvait quasiment voir l'amont démentiel de ponctuation lorsqu'elle parlait.
Avant qu'il puisse refuser, Grell s'était agrippée au bras de Sebastian et l'avait tiré hors de la chambre avec beaucoup plus de force que prévu.
Il ne fallut que cinq minutes à Sebastian pour qu'il comprenne à quel point Grell l'agaçait et que cela durerait tout le long de son séjour à St. Victoria. Grell eut elle aussi seulement besoin de cinq minutes pour décider que Sebby serait le papa de ses enfants, malgré l'effort en vain de Sebastian pour lui expliquer que c'était impossible biologiquement et moralement.
Lorsque Grell avait dit les autres, elle parlait en fait de deux personnes, puisqu'il n'y avait que quatre Aides-soignants. Trois d'entre eux étaient Grell, Will, et Agni. Le quatrième était un jeune homme répondant au nom de Ronald Knox, qui portait une paire de lunettes identique à celles de Grell et Will et qui était trop occupé à parler avec la réceptionniste pour savoir plus que le nom de Sebastian. En plus, le garçon l'appelait aussi Sebby.
Ça devait s'arrêter.
Ensuite Grell l'avait traîné jusqu'à Agni.
- Sebastian !
L'homme aux cheveux blancs l'enlaça, et Sebastian répondit à l'étreinte malgré la moue bien visible de Grell.
- Je ne savais pas que tu arriverais aussi tôt.
- Je me suis dit que le plus tôt serait le mieux. Tu as bonne mine, Agni.
Sebastian sourit, l'un de ses rares sourires qui soient authentiques, alors qu'il observait son ami. Ce dernier n'allait pas très bien la dernière fois qu'il s'était vu, un peu avant qu'Agni soit engagé ici, épuisé et amaigri.
- Merci. Tu as déjà trouvé ta chambre ?
Agni le conduit vers une table, et ils ignorèrent les plaintes de Grell qui était exclu.
- Oui. J'ai déjà tout déballé. Elles sont assez...
Agni rigola.
- Banales ? Mmm. Je savais qu'elles seraient différentes de ce à quoi tu es habitué. Tu t'y feras vite. C'est juste un endroit pour se reposer, vraiment.
- … Tu ne m'as jamais dit dans tes lettres que le personnel était lui aussi déséquilibré.
- Oh mon Dieu. Que s'est-il passé ?
- Eh bien, j'ai presque été embroché, et ensuite j'ai été harcelé par quelqu'un qui veut que je lui fasse des enfants... ou l'inverse... Ce n'était pas clair. Si le personnel est comme ça, alors les patients doivent être du gâteau.
- Tu n'as pas encore vu les psychiatres, plaisanta Agni.
Une heure plus tard, Sebastian comprit de quoi voulait parler Agni.
Tanaka était venu le chercher dans le réfectoire où il se trouvait avec Agni, son affaire apparemment réglé, et la visite avait continuait. Ils avaient quitté le pensionnat pour se rendre dans le bâtiment principal. Tout d'abord, ils allèrent voir les Chefs des Aides-soignants, les supérieurs directs de Sebastian, et ça n'avait pas été très concluant. Pour une raison qu'il ne pouvait expliquer, Sebastian ne les supportait pas. Ils n'avaient dit que leurs noms, Ash et Angela, et Sebastian comprit qu'il y avait quelque chose chez eux qu'il n'aimait pas.
Pour dire juste, si les regards qu'il avait reçus de leur part étaient une bonne indication, alors c'était réciproque.
Après une entrevue tendue et gênante, Sebastian fut soulagé de pouvoir sortir du bureau commun.
Les autres rencontres ne furent pas si mal. Tanaka l'emmena à l'Infirmerie où il le présenta à Docteur (était-ce son nom, Sebastian n'en savait rien, mais tout le monde l'appelait ainsi). Sebastian fut soulagé de voir que, contrairement à la plupart du personnel qu'il avait vu jusqu'ici, Docteur semblait sain d'esprit, ce qui était toujours une bonne chose à savoir. Un homme très aimable en chaise roulante, ce qui ne le dérangeait clairement pas, qui était passionné par son métier. Avec lui, se trouvaient ses assistants, des triplets nommés Cantebury, Thompson et Timber, ainsi que Hannah, la femme qui était venue le chercher à la gare.
La rencontre qui suivit ne fit malheureusement rien pour réaffirmer les suspicions de Sebastian, selon lesquelles le personnel était en fait des patients et tout cela n'était qu'un énorme test pour qu'il obtienne le job.
Tanaka l'emmena dans l'aile psychiatrique du bâtiment, l'informant en chemin que le Chef de Service, Claude Faustus, était avec des patients toute l'après-midi, et lui faisait parvenir ses salutations.
Il y avait cependant trois autres psychiatres.
Le premier était un homme appelé Charles Grey. Il avait un air enfantin, un sourire toujours imprimé sur le visage et un esprit aigre, si ce n'est sarcastique. Il souriait à pleine dent pendant toute l'entrevue, tout en réussissant d'une certaine façon à regarder Sebastian comme s'il était un insecte rampant sur son sol tout juste nettoyé.
Le deuxième était aussi appelé Charles, Charles Phipps. Apparemment ils s'appelaient par leurs noms de famille pour éviter les confusions. Il était tout le contraire de l'autre Charles, grand alors que l'autre était petit, silencieux alors que l'autre était bruyant, stoïque alors que l'autre était colérique.
Le troisième et dernier était probablement le plus étrange des trois. N'ayant pas l'air d'être assez vieux pour être sorti d'école, encore moins pour travailler dans l'asile, John Brown était le juste milieu entre Grey et Phipps. Calme, mais pas tout à fait indifférent, et il semblait très poli. Du moins jusqu'à ce que la marionnette sorte. La marionnette, apparemment appelée Albert, qui, d'après John, n'appréciait pas du tout Sebastian, et qui l'insulta durant toute l'entrevue.
Le débat sur la santé mentale du personnel mis de côté, Sebastian était plus qu'un peu inquiet que l'équilibre mental de personnes était entre les mains de ces trois-là. Il ne pouvait qu'espérer que Claude Faustus avait toute sa tête.
Il fut soulagé d'entendre Tanaka lui dire que la visite était presque terminée, jusqu'à ce qu'une explosion à l'étage inférieur retentisse.
- Ah ! Mais oui ! J'avais presque oublié de vous présenter notre cuisinier.
Si ce n'était pas une prémonition, alors Sebastian ne savait pas ce que c'était.
Lorsqu'ils descendirent aux cuisines, elles étaient en feu, mais cela ne semblait pas être nouveau. Un grand homme couvert de cendres se battait contre un extincteur, jurant à voix haute alors qu'il essayait de retirer la goupille.
- Bardroy ? Avez-vous une minute ? Demanda Tanaka, comme s'il n'y avait pas un feu là où Sebastian était presque sûr qu'il devait y avoir une cuisinière et... était-ce un lance-flamme dans le coin ? Ça expliquait beaucoup de choses sans vraiment le faire.
L'homme, Bardroy, releva les yeux de sa bataille avec l'objet et leur lança un grand sourire, une cigarette plus ou moins dans la bouche.
- Bien sûr, patron ! Que s'passe-t-il ?
- J'aimerais vous présenter à notre nouvel employé, Sebastian Michaelis. Il va se joindre aux Aides-soignants. M. Michaelis, voici Bardroy, le cuisinier de l'Institut.
- Salut ! Ravie d'te rencontrer, Sebastian. Appelle-moi Bard, tout le monde le fait, dit le blond couvert de cendres, tendant une main. Sebastian accepta la poignée de main, retournant le sourire de l'homme.
- Un plaisir, Bard.
- B-Bard ! L'alarme s'est déclenchée ! s'exclama une voix aigu, une femme rousse trébuchant dans la pièce.
Un petit garçon blond arriva après, les yeux bleus écarquillés.
- Wow, grand feu aujourd'hui.
Sebastian leva un sourcil. Alors c'était quotidien ?
- Bon timing. Vous autres, voici Sebastian, le petit nouveau. Sebastian, voici Finny, le Jardinier, et Meirin, la Femme de ménage.
Le petit blond, Finny, sourit joyeusement. Meirin, d'un autre côté, jeta un oeil à Sebastian et elle s'évanouit rapidement alors que tout le sang de son corps remontait à son visage.
En voyant l'agitation devant lui, Bard qui retournait à sa lutte contre l'extincteur alors que le feu continuait, Finny qui donnait des petits coups à la femme inconsciente, et Tanaka qui rigolait en observant, Sebastian décida qu'il avait bien raison tout à l'heure. Si le personnel était comme cela, qu'en était-il des patients ?