Note de la traductrice : Et voilà le dernier chapitre de cette traduction.
Epilogue
Quatorze ans plus tard
Obi-Wan se frottait la barbe dans un mouvement frustré et douloureux. Il y eut une autre vague de douleur dans la Force, anéantissant tout. Il suspendit son geste et ferma les yeux, plongé dans sa propre douleur psychique. Un autre Jedi qui avait échappé à la Purge avait désormais rejoint la Force. Il fut distrait de ses réflexions par la perception aiguë de l'anxiété, de la nervosité et de la culpabilité d'Anakin à travers la Force. Si ça avait été possible, il aurait demandé à Anakin d'aller voir un Guérisseur de l'esprit, comme lui l'avait fait il y a de ça des années. La culpabilité d'Anakin semblait être extrêmement intense et Obi-Wan ne pouvait que s'en inquiéter. Il secoua mentalement la tête. Son expérience des Guérisseurs de l'esprit avait été tragique, tout comme l'année de ses vingt et un ans. Qui-Gon avait dû le soudoyer et le forcer à aller voir un Guérisseur de l'esprit. Il avait fallu un an pour que celui-ci déclare l'esprit d'Obi-Wan assez stable pour qu'il n'ait plus à le revoir. Il ne pouvait pas mettre Anakin chez un Guérisseur de l'esprit. C'était d'un ami dont il avait besoin. Obi-Wan ouvrit les yeux et fit face au Chevalier Jedi assis dans le fauteuil.
- Anakin, ce n'est pas de ta faute, dit-il calmement.
Celui-ci releva brutalement la tête, les yeux emplis d'auto-accusation.
- Comment pouvez-vous dire ça Obi-Wan ? Si ça n'avait pas été pour moi, Qui-Gon... (il ferma les yeux et se passa une main dans les cheveux). Comment ne pas me le repprocher ? (il secoua la tête). Je n'aurai pas dû y aller. Je n'aurais pas dû partir chercher Maître Windu. Si je n'étais pas parti, Qui-Gon ne serait pas venu me chercher. Il serait toujours en vie.
Obi-Wan s'assit sur une chaise à côté d'Anakin.
- Et qui sait ce qui se serait passé si tu ne l'avais pas fait, Anakin. Qui-Gon aurait pu... mourir. Autant il détestait l'admettre mais il était vieux et sa santé avait décliné depuis le début de la guerre. Il n'aurait plus était capable de tenir contre une troupe de clones.
Obi-Wan aussi détestait l'admettre. Pas seulement parce que Qui-Gon, âgé de soixante-dix ans se faisait physiquement vieux, mais parce que le clone l'avait blessé à un point qu'Obi-Wan n'aurait pas cru possible. Dès le tout début, Qui-Gon avait été ouvertement contre la guerre. Il n'aimait pas la violence. Il était un homme qui prônait la vie, non la mort. Il était empli de Force Vivante. Il n'avait jamais tué à moins de n'avoir absolument pas le choix. Il avait toujours fait de son mieux pour ne pas avoir à prendre une vie, puis la Guerre des Clones était arrivée. Il avait découvert que son ancien Maître était le chef des Séparatistes. Ça l'avait d'avantage vieilli que son corps n'aurait pu le faire. Obi-Wan avait songé à un cadavre vivant, hormis durant ces rares moments où ils pouvaient s'asseoir et discuter juste tous les deux, et parfois à trois lorsqu'Anakin décidait de se joindre à eux. Cette lumière en lui qu'Obi-Wan avait toujours admiré s'était ternie durant la guerre. Tout au long du conflit, il y avait eu de rares occasions où Obi-Wan avait coupablement pensé qu'il aurait mieux valu que Qui-Gon soit mort sur Naboo : un Jedi puissant qui avait toujours eu des idéaux moraux aurait dû mourir en croyant en eux.
- Et tu aurais pu mourir aussi.
Anakin secoua la tête.
- Je ne pense pas, Maître.
Depuis que Yoda était le Grand Maître du Conseil, il ne pouvait plus partir souvent en mission, et une fois Obi-Wan adoubé, il avait accepté d'être sa « Mission de Maître ». Anakin partait en mission avec Obi-Wan, mais était formé dans le Temple par Yoda. C'était un système qui semblait réellement bien fonctionner. Ce n'était pas exceptionnel pour les membre du Conseil d'envoyer en mission un Jedi avec le Padawan d'un autre.
- Palpatine me voulait comme son... apprenti. Il ne m'aurait pas tué à moins qu'il ne soit sûr que je ne bascule pas. Où a-t-il appris que Qui-Gon a une fois pensé que j'étais l'Élu ? demanda-t-il soudainement. Et comment avez-vous pu détecter le mal en lui alors que personne d'autre ne l'avait senti ?
Obi-Wan secoua la tête et se rencogna dans son siège.
- Je n'avais pas senti qu'il était maléfique, Anakin. J'avais juste senti... quelque chose d'enfoui en lui. Je l'ai toujours ressenti, depuis que je l'ai rencontré. Je ne lui ai jamais fait confiance, mais je n'avais pas prévu qu'il soit le maléfique Seigneur Sith qui mettrait fin à l'existence de tous les Jedi. Quant à savoir comment je l'ai senti sans que personne ne s'en rende compte avant qu'il ne soit trop tard... (il dodelina de la tête.) Je ne sais pas, avoua-t-il en jetant un œil sur Anakin. Il savait que Qui-Gon a cru une fois que tu étais l'Élu ?
Le jeune homme acquiesça tandis qu'il balayait du regard la salle de réunion du vaisseau du Sénateur Bail Organa, le Sundered Heart.
- Il croyait que j'étais l'Élu. Après l'avoir vu tuer... après avoir réalisé que je ne me joindrais pas à lui, il a dit combien j'étais faible pour être l'Élu, combien il aurait pensé que j'aurais été plus puissant. (il gratifia Obi-Wan d'un regard). Je ne le suis pas ? L'Élu, je veux dire ?
Obi-Wan secoua négativement la tête.
- Non, Anakin, je ne crois pas que tu le sois. Qui-Gon non plus. Il l'a cru une fois mais... (Il repensa à la conversation qu'il avait eu avec Qui-Gon après l'invasion sur Naboo, lorsque son Maître lui avait dit qu'il était l'Élu)... Mais il a eu tord.
La porte s'ouvrit et Yoda et Bail entrèrent.
- Décider de ce que nous allons faire maintenant, nous devons, déclara Yoda tandis qu'il s'asseyait.
- Comment vont les enfants ? s'enquit Obi-Wan avant qu'Anakin ne le puisse.
- En train de se reposer avec leur mère, ils sont, répondit Yoda. Puissants dans la Force, tes enfants sont, Padawan, dit-il à Anakin.
Le jeune homme rougit et baissa les yeux. Sans doute, percevait-il la réprimande dans la voix de son Maître pour lui avoir caché un secret aussi gros.
Il leva le regard.
- Et Padmé ? Elle va bien ?
- Votre femme est en bonne santé, mais fatiguée, Anakin, répondit Bail. Donner naissance à des jumeaux l'a épuisée. Je lui ai donné la chambre principale pour son confort. Il semblait qu'elle en avait besoin.
Anakin poussa un soupir de soulagement.
- Qu'allons-nous faire maintenant, Maître Yoda ? demanda Obi-Wan afin de revenir sur le sujet principal.
- Nous allons retourner nous battre ! s'exclama Anakin comme si c'était la chose la plus logique au monde et qu'il se demandait pourquoi Obi-Wan posait la question.
Celui-ci le gratifia d'un coup de d'œil.
- Comment Anakin ? Nous sommes les seuls qui restent. Pour le moment, Palpatine est trop puissant pour être vaincu.
- Plus nous attendons, plus il devient puissant, Obi-Wan, fit valoir Anakin. Si nous n'attaquons pas maintenant, quand il est vulnérable, alors nous n'en aurons plus l'occasion.
- Sa faiblesse pour l'instant est également la notre et il s'attendra à des représailles, ce qui est un désavantage pour nous, argumenta calmement Obi-Wan. Et tu as une famille maintenant, Anakin. Tu dois prendre soin d'elle. Retourner te battre maintenant la mettrait en danger.
- Je comprends vos deux avis, intervint Bail, étouffant dans l'œuf la réplique qu'aurait pu proférer Anakin. Mais il faut rapidement faire quelque chose.
- Dangereux il est d'avoir tant d'êtres sensibles à la Force au même endroit, dit soudainement Yoda.
- Yoda a raison, Anakin, ajouta Obi-Wan en se tournant tristement vers le jeune homme, sachant que ce ne sera pas facile pour lui. Palpatine est sensible à la Force et il y a été formé. Avoir autant de personnes sensibles à la Force au même endroit serait comme une balise pour lui. S'il cherche, il trouvera facilement son signal, et il la cherchera... il y veillera. Le mieux serait que nous ne soyons pas plus de deux au même endroit ou alors loin dans la Bordure Extérieure.
- Qu'essayez-vous de dire ? questionna Anakin, le visage dur comme de la pierre.
- Sensibles à la Force, tes enfants sont, tous les deux, explicita Yoda. Te battre tu veux, les laisser tu dois.
- Le mieux serait d'envoyer Padmé dans la Bordure Extérieure avec tes enfants et que toi... tu ailles ailleurs. Avec un peu de chance, Palpatine ne les sentira pas dans la Bordure Extérieure, mais si tu es avec eux... (Obi-Wan secoua tristement la tête.) Il pourra sentir vos trois lumières dans la Force.
- Se séparer rapidement, nous devons, avant qu'il ne nous détecte, poursuivit Yoda.
- Nous devons décider rapidement, dit urgemment Bail.
Anakin baissa le regard sur la table et hocha la tête avec raideur.
- Je comprends, soupira-t-il. Je suis d'accord pour tout faire pour garder ma famille en sécurité, même si je ne peux pas être avec elle.
Obi-Wan serra son épaule, lui communiquant du soutien moral, conscient que c'était probablement l'une des décisions les plus difficiles de sa vie. Anakin lui offrit un faible sourire reconnaissant.
- Sur Tatooine, Padmé et les enfants iront, décida Yoda. Là-bas, de la famille tu as.
- Tatooine ? C'est ma planète natale, Maître, Palpatine le sait. Ce sera le premier endroit qu'il sondera, protesta Anakin.
Obi-Wan secoua la tête.
- Il sait aussi que tu n'y retourneras jamais. Une fois qu'il aura entendu que tu es sur une autre planète, il ne regardera pas là-bas.
- Je peux facilement débuter une rébellion clandestine avec quelques Sénateurs de confiance, proposa Bail. Une fois que nous aurons quelques bases fondées et en train de se faire, vous pourrez rester et nous venir en aide, dit-il aux trois Jedi.
- Nous devrons être dans des bases séparées et utiliser les commlink pour communiquer avec les autres, poursuivit Obi-Wan. Jusque là, je crois pouvoir cacher la présence dans ma Force pendant un petit moment.
Cacher sa présence dans la Force prenait beaucoup d'énergie, mais Obi-Wan avait toujours été doué pour la cacher pendant un certain temps sans fatiguer.
- M'exiler sur Dagobah, je vais, jusqu'à ce que la résistance soit prête, dit Yoda.
- Anakin, je vais emmener Padmé et les enfants sur Tatooine avant d'aller sur Taris. Nous nous fondrons dans le bas peuple, dit Obi-Wan.
- Taris ? interrogea Anakin, surpris
Qu'Obi-Wan parte sur cette planète de la Bordure Extérieure n'eut pas l'air de lui plaire. Obi-Wan acquiesça sans plus d'explications.
Bail inclina la tête.
- Alors c'est réglé. (Il se leva et Anakin et Obi-Wan en firent de même, seul Yoda resta assis.) Il faudra un certain temps pour mettre en place les bases, mais je vous avertirai dès que la première sera opérationnelle.
Puis il quitta la salle, Anakin sur ses talons. Obi-Wan entreprit de se retirer mais Yoda l'interrompit.
- Maître Kenobi, attends un instant.
Obi-Wan se rassit, gratifiant Yoda d'un regard curieux.
- Oui, Maître Yoda ?
- Un entraînement pour toi, j'ai, dit Yoda.
- Un entraînement ?
- Le chemin de l'immortalité, un vieil ami à nous a appris. Revenu des profondeurs de la Force, il est, dit Yoda en lui lança un coup d'œil. Ton ancien maître.
- Qui-Gon ? souffla Obi-Wan ébahi. Mais, il... il est mort il y a tout juste quelques jours. Comment... ?
- Communiquer avec moi la nuit dernière, il a, répondit Yoda avant de faire une courte pause. Partir maintenant, nous devons, ajouta-il en glissant de sa chaise avant qu'Obi-Wan n'ait eu le temps d'assimiler la révélation bouleversante.
Il quitta la pièce, mais Obi-Wan resta assis.
Qui-Gon, son Maître et son père, était mort. Obi-Wan n'avait pas eu la chance de porter le deuil avec tout ce qui était arrivé après sa mort de la main de Palpatine. Il avait senti l'instant ou sa vie avait été prise. Il était toujours sur Utapau, réglant son compte au Général Grievous. Oh, le choc qui l'avait traversé lorsque Qui-Gon avait poussé son dernier soupir ! La douleur dans son cœur quand il avait réalisé ce que ça signifiait, et la confusion de comment ça avait pu se produire, et la culpabilité pour ne pas avoir pu être là durant l'instant final. Puis il n'avait pas fallu longtemps pour que les clones retournent leurs blasters contre lui avant qu'il n'ait la chance de porter le deuil.
Les portes de la salle s'ouvrirent à nouveau et Anakin y passa la tête.
- Vous venez, Maître ?
Il semblerait qu'il ne pouvait pas non plus porter le deuil maintenant. Il soupira et se leva.
- Oui, Anakin. J'arrive, j'arrive.
oOo oOo oOo
Sur Tatooine
Comme sur la plupart des planètes désertiques, les nuits étaient froides. Pourtant, Obi-Wan ne le sentait pas, pas cette nuit. Cette nuit, il s'était retiré pour porter décemment le deuil de la perte de son ancien Maître. Son esprit n'était pas concentré sur l'air froid, mais sur le feu du bûcher funéraire qui lui communiquait suffisamment de chaleur. Il n'y avait pas de corps sur le bûcher parce que celui de Qui-Gon avait été laissé dans le bureau du Chancelier Suprême, là où il avait été tué. Le bûcher funéraire était plus un symbole de la mort de Qui-Gon et du chagrin d'Obi-Wan.
Il fouilla dans sa poche et ressortit la seule chose matérielle qui lui rappelait son défunt Maître : une pierre de rivière noire provenant de la planète natale de Qui-Gon et que son Maître lui avait offert pour son treizième anniversaire. Il tint la petite pierre ronde dans sa main, y cherchant une forme de réconfort. La roche était lisse et émettait une léger bourdonnement rayonnant. C'était après tout une roche sensible à la Force.
- Obi-Wan ?
L'interpellé tourna la tête. Anakin était à ses côtés, avec Padmé derrière lui. Elle tenait dans chaque bras ses deux enfants étonnamment calmes. Elle le gratifia d'un regard compatissant.
- Oui, Anakin ? demanda Obi-Wan.
- Je suis arrivé à l'attraper quand je me suis précipité dans le bureau du Chancelier, dit le jeune homme en tenant un sabre laser. Je pense que vous devriez l'avoir. Il aurait voulu que vous l'ayez.
Obi-Wan saisit lentement le sabre, le tenant avec révérence dans ses mains.
- Le sabre de Qui-Gon, souffla-t-il avec un mélange de respect et d'admiration puis il reporta son regard sur Anakin, des larmes dans les yeux. Merci, Anakin, dit-il sincèrement puis il fit un pas vers le feu. Je ne peux pas brûler son corps. Mais je vais brûler ce qu'il y a de meilleur, dit-il calmement. Au revoir... père.
Il déposa le sabre dans le feu et recula d'un pas. Si c'était possible, les sabres étaient généralement brûlés avec les corps, car le sabre laser était plus qu'une arme pour un Jedi. Il définissait sa force et le dynamisme d'un Jedi. Le sabre laser était la vie du Jedi. Lorsque la vie du Jedi ne faisait plus qu'un avec la Force, le sabre laser s'en allait avec lui.
Venu de l'Est, le vent souffla et avec la brise vint un chuchotement. Obi-Wan dressa la tête et écouta
- … Obi-Wan, mon fils...
Il tourna la tête pour faire face à l'Est, sachant que Qui-Gon ne serait pas là, mais souhaitant et espérant qu'il le soit. Comme il l'avait soupçonné, il n'y avait rien à part du sable qui voltait dans la brise et les dunes.
Le cœur serré, désirant que ce qu'il avait entendu soit réel et non le fruit de son esprit, il se retourna vers le feu.
oOo oOo oOo
Douze ans plus tard
Un rire crépitant emplit la salle de trône faiblement éclairée.
- Allons, Kenobi. Pensez-vous vraiment pouvoir me terrasser ? Votre précieux Élu en a été incapable !
Des éclairs lumineux provenant de la bataille en cours étaient visibles depuis la large vitre derrière le trône, mais ils n'apportaient guère plus de luminosité à la salle. L'Empereur était environné par les ombres.
Obi-Wan, épuisé mais déterminé, esquiva les éclairs de Force que lui envoya l'Empereur.
- Vraiment ? Vous devez me dire qui est cet Élu, parce que je n'en ai pas la moindre idée, haleta-t-il tandis qu'il levait son sabre bleu pour parer une nouvelle attaque de Force électrique.
L'Empereur vêtu de robes noires ricana.
- Ne jouez pas à ce jeu stupide avec moi, Kenobi ! Vous savez parfaitementr de qui je parle. Si Skywalker et Yoda n'ont pu me vaincre, alors vous n'avez aucune chance.
Obi-Wan parvint à rester debout, son sabre laser en position défensive.
- Je vais quand même tenter ma chance, d'ailleurs, vous ne serez plus Empereur pendant bien longtemps. En outre, qui a dit qu'Anakin était l'Élu ? Vraiment Palpatine, je vous aurai cru plus malin que ça.
- Votre précieux ancien Maître vous aura sûrement fait part de ses soupçons. (Palpatine descendit d'un pas de l'estrade sur laquelle siégeait son trône et les yeux jaunes du Sith se plissèrent sous son capuchon.) Ou alors il ne vous faisait pas assez confiance pour vous en faire part.
Sa voix avait une intonation qui trahissait le plaisir que lui procurait cette suggestion. Obi-Wan pouvait voir les rouages de l'esprit de Palpatine tourner pour trouver une manière d'employer cette information afin de tenter de le faire basculer. Obi-Wan était mal à l'aise.
Le Jedi garda un œil sur lui, son corps tendu, prêt pour l'attaque. Il voulut puiser dans la Force et il prit conscience qu'il devra bientôt abaisser ses boucliers qui entouraient sa signature dans la Force. Ça lui donnerait plus d'énergie pour se concentrer sur autre chose, notamment sa défense contre les offensives de Palpatine. Depuis qu'il était devenu un Chevalier, Skent lui faisait confiance pour cacher par lui-même sa signature dans la Force sans les injections. Obi-Wan y avait encore eu parfois recourt jusqu'à l'attaque du Temple il y a quelques années. Il n'avait plus eu de quoi faire les injections et il avait dû utiliser ses propres boucliers pour masquer sa signature.
- Oh, vous parlez de la conviction de Qui-Gon qu'Anakin soit l'Élu, une conviction qui a duré, oh disons... quatre, cinq jours. Peut-être une semaine, estima-t-il.
Il hocha la tête et sourit face à la colère croissante de Palpatine.
- Oui, Palpatine, Anakin n'est pas l'Élu, rit-il. Pendant tout ce temps, vous avez cru essayer de convaincre le Jedi le plus puissant de vous rejoindre. Seulement pour réaliser que vous vous êtes trompé.
La colère engendra une vague de foudre droit sur lui. Afin de maintenir sa force sur sa défense, Obi-Wan fut contraint d'abandonner ses boucliers autour de sa signature dans la Force. Dès que ses boucliers furent abaissés, les éclairs s'arrêtèrent. Obi-Wan était désormais hors d'haleine, mais il refusait que son épuisement le déconcentre. Pour l'amour de la Force ! Où était Anakin ? Il devrait en avoir fini avec les stormtroopers maintenant. Obi-Wan ne refuserait pas un coup de main.
L'Empereur le dévisageait. Sa présence dans la Force toucha la sienne et la signature d'Obi-Wan se recroquevilla de dégoût lorsque la froide et sombre sensation l'effleura.
- Eh bien, eh bien, eh bien, qui l'aurait cru ? (Le Seigneur Sith secoua la tête... de surprise ?) Obi-Wan Kenobi. J'aurai dû savoir que c'était vous. (Brusquement, il éclata de rire, rendant Obi-Wan un peu plus perplexe.) Tout a un sens, maintenant. Sinon, comment auriez-vous pu vaincre Darth Maul ? Et vos talents de négociateur vous ont toujours précédé. Vous avez une telle aisance avec les mots. Je n'aurais jamais pensé que ce sera la force de l'Élu.
Obi-Wan se raidit, les yeux plissés par la confusion.
- De quoi parlez-vous, Palpatine ?
Il résista à l'envie de jeter un coup d'œil derrière lui vers les portes de la salle du trône. Où était Anakin ? Il ne pouvait pas garder Palpatine distrait par la conversation pendant si longtemps. Bien que, étonnamment, il trouvait la tâche facile. En fait, il était vraiment curieux de savoir de quoi parlait l'ancien Chancelier Suprême.
- Oh, c'est vraiment délectable. Vous ne savez même pas. Quelqu'un a dû vous cacher de moi. Plus probablement Yoda. Pendant tout ce temps, il a gardé le secret. J'aurais pensé que les « honorables » Jedi vous auraient dit quelque chose à propos de ça.
Obi-Wan résista à l'envie de rouler des yeux en entendant le petit discours de Palpatine qui jubilait.
- Assez, Palpatine. Contentez-vous de dire ce que vous savez.
Celui-ci le lorgna comme s'il pesait le pour et le contre entre le lui dire ou non.
- Mon ami... commença-t-il, sarcastique et Obi-Wan n'apprécia pas d'être appelé son ami, mais il n'en montra rien... vous êtes plus puissant dans la Force que ce que vous m'avez laissé croire.
Il ferma les yeux et sa signature dans la Force frôla celle d'Obi-Wan. Celui-ci se dégagea de la sensation de froideur et d'obscurité. L'Empereur rouvrit les yeux et lui fit son sourire arrogant.
- Je ne peux résister à l'envie n'anéantir cette lumière qui brûle en vous. Plus lumineuse que tout ce que j'ai vu. Ce sera un défi tout à fait plaisant, j'en suis sûr.
Palpatine esquissa un pas en avant et, sans réfléchir, Obi-Wan se rejeta en arrière pour se tenir éloigné de lui. Quand il le vit, le Seigneur des Sith ricana.
- Vous n'avez pas saisi ce que je vous ai dit, n'est-ce pas, Obi-Wan Kenobi ? Pendant tout ce temps, c'était vous. Vous êtes l'Élu, celui que j'ai tenté de faire basculer, et non Anakin Skywalker.
Un souvenir de son ancien Maître lui revint « Obi-Wan, c'est toi, l'Élu. » Il secoua la tête.
- Vous avez encore une fois tord, Palpatine. Avoir tout faux semble être une habitude chez vous, fit-il remarquer en se sentant moins confiant que ce qu'il ne laissait paraître.
D'abord son Maître et maintenant le Seigneur des Sith ? Palpatine avait-il d'une façon ou d'une autre cru comme son Maître qu'il était l'Élu ? Non, car, pendant tout ce temps, il avait cru que c'était Anakin. Ça le mettait profondément mal à l'aise. Il ne pouvait pas être l'Élu, il ne le pouvait tout simplement pas.
Au lieu de sentir de la colère de la part du Seigneur Sith, Obi-Wan perçut de l'amusement, ce qui ne le rassura absolument pas.
- Bien sûr que vous le niez, Kenobi. Vous êtes si modeste. Vous ne voyez même pas le pouvoir que vous détenez. (Palpatine enfouit la main dans ses robes et sortit son sabre laser.) Je suis impatient de voir les compétences de l'Élu dans un vrai duel.
L'estomac d'Obi-Wan sembla se plomber et son cœur rata un battement. Il ne pouvait plus attendre pour qu'Anakin lui vienne en aide. Il devra se débrouiller. Palpatine activa son sabre rouge.
Rassemblant tout le courage qu'il put, Obi-Wan leva son sabre bleu. Il ne doutait pas qu'il pouvait mourir durant ce duel, mais il n'avait pas d'autre choix. Il mourra en combattant pour la liberté et la République. Il mourra en combattant pour Qui-Gon, Skent, Bant, Yoda et tous les autres Jedi qui avaient été assassinés à cause de lui. Il mourra honorablement, fermement et puissamment ancré dans la lumière. Il mourra pour ce en quoi il croyait. C'était la plus belle manière de mourir.
Palpatine attaqua en premier. Obi-Wan leva son sabre laser et para l'attaque, ses muscles déjà tendus et endoloris pour contrer la puissance du coup. Il parvint à repousser le sabre rouge et à reculer d'un pas.
- Aller, Élu. Montrez-moi de quoi vous êtes capable.
Palpatine ricana, sa voix crépita et ses yeux jaunes luisirent. Obi-Wan n'eut pas le temps de répliquer tandis qu'il bloquait une autre attaque.
Le combat était comme une danse : un pas, un pas, parer, un pas, attaquer, attaquer, un pas, un pas, parer, un pas, un pas, attaquer, un pas, un pas, parer. Obi-Wan fatiguait tandis qu'il dansait autour de l'Empereur. Il ne savait pas pendant combien de temps il serait en mesure de contrer les attaques de son adversaire. Ses bras étaient soumis à rude épreuve et ses jambes lui faisaient mal. Son dos était également douloureux depuis qu'une poussée de Force l'avait envoyé contre un mur puis sur le sol. A de nombreuses reprises, il en avait eu le souffle coupé. Ce ne fut que grâce à la Force qu'il fut capable de prendre du recul et continuer à se battre, mais il ne savait pas pendant combien de temps, il pourrait compter sur la Force si le duel de n'achevait pas bientôt.
Il hurla de douleur lorsque Palpatine parvint à toucher sa jambe. Il s'effondra et grimaça. Il fixa la sombre silhouette tandis qu'une de ses mains tentait désespérément d'attraper la poignée de son sabre laser et que l'autre était plaquée sur sa blessure cuisante. Il était haletant et transpirant. Son cœur ne cessait de marteler dans sa poitrine.
Palpatine se tint triomphalement au-dessus de lui.
- Je dois l'admettre, Kenobi. Vous vous êtes mieux battu que Yoda. Que la Force ait son âme, dit-il sarcastique.
Obi-Wan le lorgna tandis que la mort de Yoda lui revenait en mémoire. Il avait été là il y a quelques années, le jour où Palpatine avait tué Yoda. Ça avait été presque aussi douloureux que la mort de Qui-Gon.
- Vous êtes un redoutable adversaire. Je ne désire pas vous tuer, mais malheureusement, je le dois. Je sais que vous ne basculerez jamais. (Il leva son sabre laser en l'air.) Au revoir Obi-Wan Kenobi !
Il abattit son sabre et, au même instant Obi-Wan rassembla toutes les forces qui lui restaient pour saisir son arme et balayer l'air de sa lame, tranchant la jambe de Palpatine. L'Empereur hurla de douleur tandis qu'il s'écroulait.
Obi-Wan se hissa sur ses pieds, ignorant la souffrance qui irradiait dans sa jambe droite. Il repoussa au loin le sabre de Palpatine et maintint le sien près du cou du Sith à terre.
- Vous êtes en état d'arrestation, Palpatine, dit-il avec une force que, physiquement, il ne ressentait pas, ses yeux se plissant en observant le Sith.
- Eh bien, Kenobi, vous êtes vraiment spécial, ricana Palpatine avec colère. Mais vous devriez savoir qu'il vaut mieux me tuer maintenant que m'arrêter.
Obi-Wan secoua la tête.
- Je ne suis pas comme vous, Palpatine. Je ne tue que pour me défendre.
- Alors défendez-vous de ça !
Presque trop tardivement, Obi-Wan prit conscience que Palpatine avait rappelé à lui son sabre laser. Il réagit promptement, sans réfléchir. Il abattit son sabre juste au moment où Palpatine levait le sien. Deux cris de douleur emplirent l'air tandis que les deux lames atteignaient leurs cibles. La douleur brûlante dans le flanc d'Obi-Wan l'aveugla et l'empêcha de voir avec satisfaction son sabre perforer le cœur du Sith. Il s'écroula, la souffrance incandescente dans son flanc le faisant hurler. Sa vision devint floue et tout ce qu'il pouvait percevoir étaient la douleur et sa respiration courte. Il sentait sa vie ne tenir plus qu'à un fil. Un épais brouillard était tout ce qu'il pouvait distinguer et il savait qu'il allait mourir. Ses yeux se fermèrent d'eux-mêmes.
Une voix familière perça le brouillard dense :
- … tu ne mourras pas encore, Padawan... Anakin sera bientôt là... tiens bon, petit... tiens bon... ce n'est pas encore ton heure...
- M...Maître... fit la voix pâteuse et épuisée d'Obi-Wan.
- … oui, petit... je suis là... tiens bon... Anakin arrive... presque là... fier de toi, petit... tu as réussi... Palpatine s'en est allé pour toujours... tu as réussi...
- J'ai réussi. J'ai réussi, répéta doucement Obi-Wan, heureux que ça soit fini. Il est parti...
- … oui, petit... tu as réussi... si fier de toi, mon fils... reste, Obi-Wan... ce n'est pas ton heure... bientôt... pas encore...
- Obi-Wan !
Le cri soudain interrompit les paroles de la voix calme. Quelqu'un s'effondra à côté de lui et des mains le tirèrent sur les genoux de quelqu'un.
- Obi-Wan ! Maître ! fit une voix paniquée dans ses oreilles.
Il força ses yeux à s'ouvrir et vit le visage familier et inquiet d'Anakin Skywalker.
- Obi-Wan, je suis tellement désolé. J'aurait dû arriver plus tôt, mais... mais... oh, je suis tellement désolé. Vous n'auriez pas dû avoir à le combattre seul. Je... Je...
- Ana... Anakin... pas... pas ta... faute, parvint à articuler Obi-Wan. Pas... encore mon heure. Juste besoin d'une... d'une petite guérison... c'est tout... fatigué... m'reposer... maintenant, dit-il tandis que ses yeux commençaient à se refermer.
- Non, Obi-Wan, restez éveillé ! Je vais commencer à vous soigner, mais vous devez rester éveillé. Ne vous endor...
Le reste de ce qu'Anakin disait disparu tandis qu'Obi-Wan perdait conscience.
oOo oOo oOo
Une semaine plus tard
Obi-Wan effleura prudemment son flanc, tressaillant lorsque le toucher léger lui envoya une vague de douleur. Il soupira et tourna le dos aux festivités. Après avoir été chercher Padmé et les jumeaux sur Tatooine, elle avait naturellement voulu revenir sur Naboo pour revoir sa famille. La nouvelle de la mort de l'Empereur s'était rapidement répandue et, avant qu'ils ne soient arrivés sur Naboo, le peuple était déjà en fête. Il n'avait pas envie de se joindre aux festivités. Son esprit était toujours sur le vaisseau spatial en train de se battre contre Palpatine. Lui aussi avait cru qu'Obi-Wan était l'Élu et Obi-Wan avait été celui qui avait tué le Seigneur Sith. Il secoua la tête et partit de la place principale de Theed, là où la plupart des festivités avaient lieu. Peu importe, il ne voulait pas croire qu'il était l'Élu. Peut-être que c'était une fausse prophétie. C'était possible. Elle était trop ancienne pour que quiconque sache d'où elle provenait. Oui. Une fausse prophétie.
Il se retrouva bientôt dans un jardin, le même jardin où Qui-Gon lui avait autrefois enseigné une leçon sur l'attachement. Obi-Wan s'assit sur l'un des bancs, se sentant soudainement très vieux. Cela faisait-il si longtemps que Qui-Gon l'avait fait s'asseoir contre un arbre et lui avait dit qu'il l'aimait comme un fils ? Il n'arrivait pas à croire que c'était il y a si longtemps. Tant de choses s'étaient produites depuis... La Guerre des Clones, La Purge des Jedi, la mort de Qui-Gon, la fin de la démocratie, la fin de l'Ordre Jedi, les batailles pour la démocratie et la justice, et la bataille finale à bord du vaisseau spatial. Tant de choses depuis l'invasion de la Fédération du Commerce. Maintenant, il avait pratiquement cinquante ans mais il se sentait bien plus vieux.
- Padawan...
Obi-Wan leva les yeux et vit le fantôme de Force bleu de son Maître se tenir devant lui. Il était semblable à celui qu'il était durant leur mission sur Naboo. Il ne ressemblait plus à celui qu'il était lorsqu'il était mort : vieux et faible. Il était à nouveau le Maître d'Obi-Wan durant ses années d'apprentissage.
- Maître, salua-t-il.
Qui-Gon s'assit sur le banc à côté de lui et lui sourit.
- Tu m'as rendu fier de toi, petit. Tu vas pouvoir vivre le reste de ta vie dans le bonheur.
- Vous me manquez, Maître.
- Tu me manque aussi, Obi-Wan. J'attendrai le jour où tu me rejoindras, mais ce ne sera pas avant de nombreuses années.
Obi-Wan secoua la tête.
- Je ne pense pas avoir la force d'attendre aussi longtemps, Maître. Je me sens tellement lasse de cette vie.
- Tu es fort, Obi-Wan. Je sais que tu patienteras. Il n'y a que du bonheur pour toi maintenant. Plus de combats contre les Sith. Aide Anakin à former Luke. Aide-le à reformer l'Ordre Jedi. Cela va te tenir occupé, dit Qui-Gon en posant une main sur la joue d'Obi-Wan.
Celui-ci ne put sentir la chaleur de sa main, mais il sentit une vibration sur sa joue, là où la main était. Cela le réconforta quand même.
- Au revoir, mon petit. Je veillerai toujours sur toi. Toujours.
- Oncle Ben ! Oncle Ben ! cria au loin une jeune voix.
Obi-Wan se retourna et vit Luke Skywalker courir vers lui. Il se retourna et vit que Qui-Gon était parti. Obi-Wan soupira.
- Au revoir, Maître, souffla-t-il avant de se tourner pour saluer le garçon de douze ans avec un sourire.
- Bonjour, Luke. Comment vas-tu aujourd'hui ? demanda-t-il lorsque l'enfant arriva devant lui.
- Je vais bien, Oncle Ben. Papa te cherchait. Il voulait... (Luke attrapa sa main tandis qu'il lui parlait, mettant Obi-Wan sur ses pieds)... et Leia voulait vous demander...
Obi-Wan sourit au garçon dynamique et le laissa l'entraîner hors du jardin. Oui, décida-t-il. Il pourrait peut-être encore vivre quelques années de plus. Il sera très certainement intéressant de former un garçon comme Luke Skywalker.
Fin
Note de la traductrice : Et c'est ainsi que s'achève cette fic. Je remercie encore une fois l'auteure pour m'avoir autorisé à traduire sa fic. Et surtout, je vous remercie vous, les lecteurs, que vous soyez simplement de passage où que vous m'ayez consciencieusement laissé une review sur chaque chapitre !
Si cela vous intéresse, sâchez que dans quelques jours je posterai une nouvelle traduction de la même auteure, mettant en scène Anakin, Obi-Wan et Qui-Gon. :p