Coucou les gens ! Ça va ? Moi super !

Alors on se retrouve pour le dernier chapitre de cette fiction, j'espère que la fin vous plaira ! :)

Pour ceux que ça intéresse, je vais sortir le Tome 2 de "une nouvelle vie ensemble" aujourd'hui ou demain !

Bref !

.

.

.

…..

Guest :

Pennyy:... Merde je savais pas que j'étais une âme sensibles , normalement ça me fait pas chialer ça..

Sinon comme chui maso j'ai aimé ton histoire et donc ce chap aussi

Réponse :

Y'a pas de mal à être une âme sensible, mais je voulais pas te faire pleurer :( Bah écoute merci, d'avoir aimé cette fiction ! :D contente qu'elle t'est plus :)

…..

Guest :

Lisoas:...Who je m'attendais pas du tout à ça enfin je me doutais que le Patron joue avec les sentiments de Mathieu mais qu'il le viol je m'y attendait pas je dois avouer que c'est la première fois que ce genre de scéne me touche autant...Franchement tu écris vraiment hyper bien et tu arrives vachement bien à retranscrire les sentiments des personnages étrangement j'ai plus du tout envie de voir la fin parce que je pense savoir comment sa va finir...Mais je serais quand même la parce que je veux savoir la fin et comment les autres personnalité vont réagir quand mê hâte(et pas hâte)de voir la fin!et bonne année à toi:-)

Réponse :

Oui, mon but était pas spécialement de faire pleurer les gens ou quoi que se soit, mais je voulais faire une scène volontairement choquante pour faire réagir (et en passant faire réfléchir sur les viols fait sur les hommes, qui sont souvent jugé et prit à la légère. ) En tout cas merci beaucoup, ça me touche ce que tu dis :D Bref, voilà la fin tant attendu (ou pas), tu vas enfin savoir ce qu'il va se passer ! J'espère que ce chapitre te plaira ! En tout cas merci d'avoir subit cette fiction et d'avoir laissé des reviews :3 et bonne année à toi aussi ! ;)

…..

.

.

.

Bonne lecture !

.

.

.

Chapitre 5 : Après la pluie, le beau temps

.

.

.

.

PDV Externe

.

Le soleil était haut sans le ciel, et il faisait une chaleur cuisante en ce mois d'août. Mieux ne fallait-il pas être dehors par ce temps, à moins de vouloir mourir de chaud ou d'insolation. Une légère brise venait de temps en temps rafraichir l'aire, mais ça ne durait généralement pas longtemps. Il était environ 14h30 de l'après midi, et les touristes affluaient dans les rues de Nantes, profitant du dernier mois de leurs vacances.

La maison des Sommet était silencieuse, ses habitants étant sûrement assommés par la chaleur. Les volets étaient fermés, pour qu'il fasse le plus frais possible dans la bâtisse.

Cela faisait à présent deux mois que ce drame c'était produit : deux mois que le Patron avait violé Mathieu.

Ce dernier ne s'en était pas remis, évidemment. Il ne pouvait pas s'en remettre. Il se laissait mourir petit à petit, devant ses trois autres personnalités qui impuissantes, ne savaient pas quoi faire. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi se comportait-il de cette façon ?

Le criminel avait déjà tout oublié. Au début, il avait culpabilisé, évidement, mais ça n'avait pas duré longtemps. Maintenant il n'y pensait plus, et quand ça arrivait, il ressentait seulement un petit pincement au cœur, mais rien de plus.

.

PDV Patron

.

J'étais dans ma chambre, affalé sur le lit, totalement nu étant donné que je ne voulais pas m'encombrer de vêtements avec cette chaleur. Je ne faisais rien, de toute façon il faisait trop chaud pour faire quoi que se soit. La pièce était plongée dans le noir, je n'avais pas voulu ouvrir les volets pour laisser le plus d'aire frais possible à l'intérieur.

J'étais fatigué, je n'avais pas beaucoup dormit cette nuit. Pourquoi ? Je ne sais pas, sûrement parce que je pensais trop. J'avais pensé à plein de chose, aux crimes que j'avais commis -j'en était très fier- au temps qu'il faudrait pour faire le tour du monde, et à combien de nuages ils y avaient dans le ciel. C'est vrai, si je me concentrais, est ce que je pouvais les compter ? À partir de quel moment un nuage disparaissait-il ? Oui, j'avais passé la nuit à me poser ce genre de question conne, n'arrivant pas à fermer l'œil.

De ma chambre, j'entendis quelqu'un entrer silencieusement dans la salle de bain, et le bruit de la douche retentit quelques secondes plus tard. Ça devait encore être Mathieu. Depuis un certain temps, il prenait au moins trois douches par jour, si ce n'était plus. Étrangement, le ballon d'eau chaude était toujours plein pour nous, malgré toute l'eau qu'il utilisait. Pas besoin d'être un géni pour deviner qu'il prenait des douches froides. Sûrement à cause de la chaleur…

Nous ne nous étions pas parlé, pas croisé et encore moins vu depuis que je l'avais violé. Ces deux mois sans le voir m'avaient presque fait oublier les traits de son visage. Il ne sortait plus de sa chambre, et les autres personnalités essayaient en vain de comprendre ce qui lui arrivait.

Ils étaient obligés de lui apporter sa nourriture dans sa chambre, pour ne pas qu'il se laisse mourir de faim. S'ils avaient de la chance, Mathieu leur ouvrait la porte et prenait son repas avant de la refermer presque immédiatement. Sinon, ils attendaient devant sa chambre, le harcelant jusqu'à ce qu'il accepte d'ouvrir. Généralement, le Hippie et le Geek abandonnaient facilement. Seul Maître Panda résistait, et arrivait à le convaincre de manger. Il avait même déjà réussit quelques rares fois, tard le soir, à le faire sortir de sa chambre pour aller dans la cuisine. Je n'étais jamais dans la même pièce que lui, mais je l'entendais sortir avec la japonaise pour aller en bas depuis ma chambre. J'arrivais à entendre quelques brides de leur conversation, mais rien de plus. De toute manière, Mathieu ne parlait pas. Maitre Panda lui posait des questions, et s'il le voulait, il répondait.

Bien sur, les personnalités savaient. Ou du moins, elles me soupçonnaient de lui avoir fait quelque chose. Après tout, c'était toujours moi, que le petit châtain refusait de voir. Les autres ne m'avaient encore jamais posé de question sur ce que j'aurais éventuellement pu lui faire. Mais je les entendais parler, entretenir des débats et des discutions enflammés sur moi, mon comportement et sur ce qui aurait pu se passer entre lui et moi. Dès que j'entrais dans la pièce, ils se taisaient et me regardaient. Ils ne parlaient plus après ça, et je savais que dans leurs têtes, ils mourraient d'envie d'en savoir plus.

Mais ils avaient peur, peur de ce qu'ils pourraient découvrir, peur de savoir ce que je pourrais leur faire. Peur aussi de m'accuser à tord, sans doute. Je les terrorisais, et j'en étais fier. Enfin, je crois, je ne savais pas exactement ce que je ressentais. J'essayais de me le cacher, de me forcer à croire que j'étais fier de ce que j'avais fait, mais au fond, je n'en étais pas si sur. Je venais peut-être d'une certaine manière, de détruire ma famille.

Heureusement, je n'avais pas besoin de famille. Pourquoi en aurais-je besoin ?

En ce qui concernait Mathieu, j'étais plein de fierté. J'avais réussi mon défi, je l'avais baisé. Certes, ça n'avait pas été consentit, ce qui été pourtant mon intention de base, mais ça n'avait pas d'importance. Je revoyais cet ébat enflammé, nos deux corps l'un contre l'autre, mais je ne ressentais pas de satisfaction. Pourtant je l'avais eu, j'avais goûté à son corps. Mais bizarrement, je n'étais pas si heureux que ça. Je ne savais pas ce que j'avais, mais ces derniers temps, je n'arrêtais pas de me mentir : je disais que j'étais fier, que j'étais heureux de ce que j'avais fais. Heureux d'avoir brisé ma famille, heureux d'avoir violé mon créateur mais c'était faux. J'avais honte, je regrettais.

Mathieu ne voulait plus me voir, il était en dépression, c'était évident. Je voulais m'excuser, le prendre dans mes bras, le supplier pour qu'il me pardonne, l'aider à aller mieux, mais je ne pouvais pas. Ma fierté me l'interdisait. Et de toute façon, c'était moi l'auteur de tout ses maux.

Pourquoi je ressentais de la culpabilité ? Pourquoi avais-je de l'empathie ? Et surtout, quel était ce sentiment que je ne connaissais pas ?

.

PDV Mathieu

.

J'étais sous la douche, comme souvent depuis ces deux mois qui avaient suivit mon viol. Je me sentais sale, si sale…

L'eau était glacée, mais c'était ce qu'il fallait pour calmer mes maux de tête incessants. Elle coulait sur ma peau, je ne sentais plus le bout de mes doigts ni aucun de mes membres, d'ailleurs. Je frottais énergiquement mes bras avec du gel douche, jusqu'à faire rougir ma peau.

Pourquoi je n'arrivais pas à être propre ?! Pourquoi je me sentais souillé ?!

Pourquoi m'avait-il souillé ?!

Je fondais en larmes, laissant ma tête reposer contre le mur de la douche. Mes larmes se mélangeaient avec l'eau glacée qui anesthésiait la moindre parcelle de ma peau.

Je le revoyais, lui, allongé derrière moi, j'entendais encore ses gémissements rauques de plaisir, les bruits sourds que provoquait sa chaire contre la mienne, je sentais encore son souffle rapide et haletant dans ma nuque, son ventre qui se frottait contre mon dos et ses coups de rein au plus profond de moi, d'une extrême violence.

Je n'étais plus moi-même depuis cet incident, quelque chose s'était brisé en moi, et je savais que jamais je n'arriverais à retrouver cet chose qui me manquait tant. J'étais anéanti, détruit, et je ne pourrais plus jamais redevenir la personne que j'étais avant.

J'étais tombé en dépression, évidement. Toutes mes personnalités semblaient se soucier de mon état, toute sauf une. C'était lui, comme toujours. Lui qui m'avais pris ma vie, pris mes sentiments pour cracher dessus sans se soucier du reste. Lui qui m'avait violé et que j'évitais depuis maintenant deux mois. Pourtant, au fond de moi, je la savais. Je savais que c'était lui que je voulais. Je voulais qu'il regrette, qu'il vienne s'excuser, et qu'on forme un magnifique couple comme dans les comptes de fée de mon enfance. Mais quelques chose m'en empêchait : je ne voulais plus le voir, je ne pouvais plus le voir, c'était au dessus de mes forces. Si je le voyais, je savais que j'allais craquer, que j'allais perdre pieds, l'aimer de nouveau et me jeter dans ses bras malgré la mal qu'il m'avait fait, ou alors l'insulter, le traiter de tout les noms, peut être même essayer de me battre avec lui. Oui, si je le revoyais, je savais que j'allais craquer. Je ne sais pas de quelle façon, mais j'en étais sur.

Je soupirais. J'avais la tête qui tournait, depuis combien de temps je n'avais pas mangé, déjà ? Peu importe, je n'avais même pas faim de toute manière. Je voyais flou, mes jambes étaient faibles et tremblaient. Je me laisser glisser le long du mur pour atterrir au fond de la douche.

Je me repliais sur moi-même et continuais de pleurer. De toute façon, les bruits de la douche couvrait sans aucun doute mes pleures. Je ne savais pas d'où sortait toute cette eau. J'étais certainement en train de me déshydrater mais ça n'avait pas d'importance, au point ou j'en étais.

Je ne savais plus pourquoi je pleurais. A cause de ce que j'avais vécu ? Parce que je ne voyais plus le Patron, ou que je me sentais terriblement trahi ? Peut être que j'étais fatigué, ou alors était-ce encore parce que je ne me sentais pas bien et qu'une terrible migraine venait de m'envahir ? Peut être un mélange d'un peut tout ça à la fois.

Recroquevillé dans la baignoire, je pleurais et laissais l'eau glacée couler sans faire attention au temps qui passait ou à la fièvre qui prenait peu à peu possession de moi.

.

PDV Externe

.

Le Geek marchait dans le couloir de l'étage pour rejoindre sa chambre, quand quelque chose l'interpella. Dans la salle de bain, la douche était encore allumé. Le gameur savait que ces derniers temps, Mathieu n'allait pas bien et que bizarrement, il se douchait un nombre incalculable de fois par jour, mais d'habitude, ses douches ne duraient pas plus d'un quart d'heure, vingt minutes maximum, ors là, ça faisait bientôt plus d'une heure. Légèrement inquiet, le petit se dirigea vers la porte et toqua :

« Mathieu ? »

Personne ne lui répondit, mais il pu entendre des pleurs à travers le bruit constant de l'eau.

« Mathieu ? Ça ne va pas ? Répond moi, s'il te plait ! » supplia-t-il, soucieux de l'état du jeune homme.

« P-part, s-s'il te plait, G-geek… » répondit une voix fiévreuse et pleine de sanglot.

Le gameur eut un petit soupire désolé. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais il n'avait pas vraiment le choix. Peut être que Mathieu lui en voudrait, peut être pas, mais il ne pouvait pas le laisser comme ça. Il semblait tellement mal en point, sa voix n'avait été qu'un murmure, presque un soupire. S'il lui arrivait quelque chose, il ne se le pardonnerait sans doute jamais. Il devait agir.

Le Geek essaya d'ouvrir la porte, en vain puisqu'elle était fermée à clef. Il donna des coups d'épaules, essaya de la défoncer, rien n'y fit. Que faire ? Il se souvient ensuite qu'il y avait un double de chaque clef de la maison dans un des tiroirs de la cuisine. Il s'y précipita, devant le regards intrigué des autres occupants de la maison qui ne prirent pas la peine de poser des questions, chercha la clef qu'il convoitait et retourna en haut.

Il toqua malgré tout encore une fois à la porte.

« Mathieu ? Je vais rentrer. »

Personne ne répondit.

Le petit lâcha un soupire inquiet et rentra la clef dans la serrure avec de la faire tourner. Il ouvrit doucement la porte, et rentra sa tête dans l'entrebâillement.

« Mathieu ? Ça va ? »

Il scruta la salle de bain avant que son regard ne se pose sur son créateur, nu, allongé dans la douche en train de pleurer faiblement, comme si il n'avait plus assez d'énergie pour faire quoi que se soit d'autre. Cette vision d'horreur le pétrifia pendant quelques secondes avant qu'il ne secoue la tête pour reprendre ses esprits. Il se précipita alors vers lui, en lâchant un soupire inquiet. Il voulu poser une main sur l'épaule du petit châtain, mais dès que ses doigts entrèrent en contacte avec le jet d'eau, il recula vivement le bras. C'était glacée !

Il coupa hâtivement le robinet et le pommeau de douche avant de secouer légèrement Mathieu en l'attrapant par les épaules. Il retint une exclamation : son créateur était lui aussi totalement glacé.

Il appela, la voix tremblante d'inquiétude :

« Panda ! Viens vite ! »

Il attrapa ensuite une serviette qu'il enroula autours de son créateur et le frictionna avec, essayant de le réchauffer.

C'est à ce moment que l'ursidé entra dans la salle de bain.

« Qu'est ce qu'il y a, Geek ? Il n'y a plus de savon ? »

L'homme au kigurumi se tut en voyant la scène. Il se précipita à son tours vers Mathieu.

« Qu'est ce qu'il a ?! » demanda-t-il.

« Je ne sais pas, je l'ai trouvé comme ça. »

Maitre Panda lâcha un soupire inquiet et aida son créateur à se lever. Le petit châtain avait arrêté de pleurer, mais était rongé par la honte de se tourner ainsi en ridicule devant ses personnalités. Décidément, il n'en ratait pas une.

A peine fût-il debout, soutenu par sa personnalité chanteuse, qu'il eut un haut le cœur. Il vida ses tripes sur le sol, alors que la bile lui brûlait la gorge et que l'odeur amer emplissait la pièce. Maître Panda ne dit rien, il se contenta de continuer à le soutenir et l'aida à se diriger vers la cuvette des toilettes. Il soupira légèrement et le regarda vomir. Que pouvait-il bien vomir, lui qui ne mangeait plus depuis plusieurs semaines ? Il jeta un regard sur le sol salit par ce qui semblait être de la bile, rien d'autre que ça. Il allait devoir nettoyer. Le Geek quand à lui, grimaça légèrement.

Quand ses vomissements cessèrent, Maitre Panda passa son créateur sous la douche pour la deuxième fois. Il fit attention a ce que l'eau ne soit n'y trop chaude, n'y trop froide pour éviter un choc thermique au jeune homme qui semblait si mal en point.

C'est à ce moment là, que le Geek et le Panda remarquèrent à quel point leur créateur était maigre. Ils ne le voyaient pas souvent, si ce n'est jamais depuis quelques temps, mais là, alors qu'il se tenait nu devant eux, ils virent à quel point il avait changé. Ses beaux yeux d'un bleu d'habitude étincelant étaient terne, sans émotion. Son teint était livide, il ressemblait à un vampire avec ses cernes immenses sous les yeux. Ses côtes ressortaient légèrement et il tenait mal sur ses jambes, toujours tremblantes. Il n'était plus que l'ombre de lui-même.

Une fois qu'ils eurent finit de le laver, ils lui enfilèrent vite fait un caleçon et un t-shirt avant d'aller l'installer dans son lit. La fièvre avait baissé, et Mathieu n'avait plus aussi froid qu'avant. Heureusement pour lui, d'ailleurs.

« Tu peux être fier de toi. » déclara Maître Panda avec un sourire sincère au Geek.

Ce dernier s'éloigna et sortit de la chambre avec un sourire victorieux, laissant le Panda seul avec son créateur.

Mathieu n'avait pas bougé. Il se tenait allongé dans son lit, n'osant pas ouvrir la bouche de peur de se ridiculiser encore plus. L'ursidé, assit à ses côtés, soupira bruyamment.

« Ça fait combien de temps que tu n'as pas ouvert tes volets ?! » questionna-t-il un peu durement.

Mathieu haussa les épaules et ne répondit pas. De toute façon ce n'était pas la peine, Maître Panda se doutait bien de la réponse : depuis, plus ou moins deux mois. Il faisait toujours noir dans cette chambre. Le noir était une couleur qui allait bien au Patron, songea le petit châtain. Le noir, c'était une couleur apaisante.

L'ursidé se leva, ouvrit les volets et par la même occasion la fenêtre.

« Il faut que la lumière entre un peu dans cette pièce ! Et ça ne te ferait pas de mal d'aérer de temps en temps, ça pue le fauve, ici ! » gronda-t-il, comme une mère faisant la leçon à son enfant.

Le Panda vint ensuite de nouveau se laisser tomber sur le lit, près du schizophrène.

« Ça ne va pas, Mathieu, ça ne peut pas continuer comme ça. » souffla-t-il.

Le petit châtain, les yeux dans les vagues, murmura faiblement, sans vraiment trop y croire :

« Je sais. »

L'ursidé le regarda avec un sourire désolé. Il avait déjà tant de fois essayé de savoir ce qu'il avait et l'avait tant de fois questionné, pourquoi ne lui disait-il rien ? Il savait, que quelque chose de grave lui était arrivé, quelque chose qui concernait aussi le Patron, évidement. Ça l'inquiétait énormément, mais son créateur n'avait visiblement pas envie de lui en parler. Il ne pouvait pas le forcer à lui raconter ce qu'il s'était passé, malheureusement. Il tenta tout de même :

« Qu'est ce qu'il t'arrive, Mathieu ? Qu'est ce qu'il t'es arrivé ? »

Le concerné lâcha un long soupire et leva faiblement les yeux vers lui. Ça semblait le fatiguer de parler, à moins que se ne soit ses questions répétitives qui l'agaçaient.

« J'ai l'aire de vouloir t'en parler ? » demanda-t-il, sèchement.

Le Panda, soudainement gêné, joua avec ses doigts, preuve de son stresse.

« Non, mais je me suis dit…

-Alors tais-toi. Ça ne te regarde pas. » le coupa Mathieu.

La personnalité chanteuse du petit schizophrène soupira légèrement et se leva du lit pour se diriger vers la porte.

« Comme tu voudras, mais tâches de te sortir de là et de régler tes problèmes. C'est pas cool, quand t'es comme ça. Il va falloir que les choses changent. » déclara-t-il.

Le jeune homme ne répondit pas et regarda fixement devant lui. Même s'il semblait ne penser à rien, son esprit était en train de cogiter sur ce que le Panda venait de dire. Ce dernier disparu dans le couloir après avoir fermé la porte de la pièce, laissant Mathieu seul dans un silence oppressant. Peu importe, il était toujours seul ces derniers temps, et cette ambiance étouffante ne le dérangeait plus. C'était ce qu'il recherchait.

Le petit châtain s'allongea, toujours blotti sous les couvertures. Il passa une mains sur ses yeux plein de larme qu'il retenait et sur son visage crispé par le mal-être. Il avait parlé tellement durement à sa personnalité alors que celle-ci voulait juste l'aider. Il s'en voulait. Non seulement c'était un imbécile incapable de se défendre, mais en plus, il était désagréable. C'était sans doutes pour ça, que le Patron ne l'aimait pas.

Il avait eu mal, de jouer la comédie devant le Geek et le Panda. Il aurait voulu dire à ce dernier, ce qui lui était arrivé, tout ce qu'il avait sur le cœur, mais il n'avait pas pu. Il n'était pas assez fort pour ça. Il avait honte, n'arrivait pas à assumer.

.

PDV Patron

.

J'avais entendu de l'agitation dans la salle de bain, et avait vite comprit qu'il s'agissait de Mathieu. Une voix au fond de moi me criait d'aller voir ce qu'il se passait, mais j'avais décidé de l'ignorer. C'est vrai quoi, après tout je m'en foutais. Qu'est ce que ça pouvait bien me faire ? J'écoutais malgré moi les brides de conversation entre ce qui me semblait être le Geek et Maitre Panda. Je ne comprenais pas tout, je sais juste que à un moment donné, la peluche et Mathieu s'étaient retrouvés seuls, le gamin devait sûrement être partit jouer à ses jeux vidéos. Mais j'en avais rien à foutre, hein, j'en avais rien à foutre…

Je lâchais un long soupire et me levait péniblement de mon lit, fatigué de ne rien faire. Il n'était que 15h00, mais j'avais faim étant donné que je n'avais pas mangé depuis la veille. J'enfilais un boxer et une chemise vite fait avant de me diriger vers la porte de ma chambre. Je sortais de la pièce et m'aventurais dans les couloirs : la lumière du jour m'éblouit, il faisait noir dans ma chambre comme les volets n'étaient qu'à moitié ouvert.

J'arrivais dans la cuisine et ouvris le frigo, cherchant quelque chose à me mettre sous la dent. Le Hippie était assit sur une chaise, mais je n'y prêtait pas vraiment beaucoup d'attention. Je trouvais un reste de pizza au fromage que je mis au microonde. Une fois prête, je pris l'assiette et m'installa en face du camé avec une bière. Dans le silence de la pièce ou seul les bruits de mes couverts régnaient, l'ambiance avait quelque chose d'étrange, elle était tendu. Pourquoi ? Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais seul avec le drogué. Je bus une gorgée de bière, essayant d'ignorer cette sensation de malaise.

.

PDV Externe

.

Le Hippie regardait cet homme en face de lui, ce double pourtant si différent de lui. Il ne le détestait pas : il ne détestait personne, il aimait tout le monde. De plus, le Patron était un membre de sa famille, il ne pouvait pas ne pas l'aimer. Il était persuadé qu'il y avait du bon en lui, même si ce dernier se plaisait à montrer le contraire. Non, le hippie aimait le Patron. Seulement voilà, il n'aimait pas ce qu'il faisait. Il n'aimait pas savoir tout ce qu'il faisait, ces crimes abominables qu'un être humain ne devrait pas être capable de faire. Il n'aimait pas son comportement : son austérité, sa brutalité, sa philosophie… Ils étaient tout les deux incompatibles, des contraires.

Le drogué savait, ou du moins se doutait comme le Panda et le Geek que le Patron était responsable, ou du moins impliqué dans le changement soudain de comportement de Mathieu. Ça crevait les yeux. Le petit châtain avait clairement laissé entendre un soir, alors que Maître Panda avait réussi à le faire sortir de sa chambre, qu'il ne voulait pas voir le Patron. N'importe qui, sauf lui.

Le Hippie était énervé contre lui, énervé de ce qu'il avait fait à son créateur. Mathieu allait mal, très mal. Il savait reconnaitre la douleur, et il ressentait celle de son créateur.

« Ça va ? » demanda le camé à l'homme en noir.

Ce dernier leva la tête vers lui, surprit qu'il lui adresse la parole. Il prit bien vite un sourire hautain et lança, d'un air désintéressé :

«Qu'est ce que ça peut te faire ? »

Il ignora alors le camé et continua à manger et boire, se fichant de sa présence. Le Hippie, pas le moins du monde énervé par cet échange, ne fut pas vexé. Il connaissait le criminel, de sa part, cette réaction était normal. Pas découragé par le manque d'intérêt qu'il lui portait, et décidé à parler et à obtenir des réponses ou quelconque certitudes sur l'implication du Patron dans le comportement de son créateur, le Hippie lâcha :

« Je sais que c'est de ta faute. »

Sous le choque et la surprise, le Patron laissa tomber ses couvert par terre. Ce n'était pas un secret pour lui, il savait que les autres le soupçonnaient d'avoir fait du mal au schizophrène, mais jamais il n'aurait pu imaginer qu'on lui fasse la remarque ou qu'on lui en parle. En même temps, venant de la part du Hippie, ça n'aurait pas du l'étonner : il était le seul à oser lui parler sincèrement, lui tenir tête. Il n'avait pas peur de lui contrairement aux autres. Il savait se montrer calme, il était toujours calme, même quand il parlait de sujet qui fâche. Et n'y avait que lui, pour oser l'accuser ainsi.

Une fois le choque passé, le Patron se baissa pour ramasser ses couverts en grognant.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » affirma-t-il.

« Si, tu le sais. Tu sais même très bien ce que je veux dire. » insista le camé.

Le criminel grogna légèrement, et bus quelques gorgées de sa boisson, essayant de cacher son stresse. Le Hippie continua :

« C'est à cause de toi, que Mathieu est dans cet état.

-C'est faux. »

Sa voix était remplie d'une fausse assurance et l'on pouvait y distinguer de légers tremblements.

« Si, la preuve : tu es en train de perdre tes moyens. »

Personne ne pouvait mentir au Hippie, malgré ses apparences de drogué, il distinguait mieux que quiconque les émotions.

« Tu es quelqu'un d'horrible, Patron, de cruel. Tu dis que tu en es fier, alors tant mieux. Je suis habitué à ton comportement, ça ne m'étonne même plus. Mais jamais je n'aurais pu penser que tu ferais un jour du mal à Mathieu, gros. Alors d'accord, tu n'as pas de cœur. Mais la prochaine fois que tu veux t'en prendre à lui, rappelles toi que c'est grâce à lui que tu es là. »

Il avait dit ça lentement, sans reproche, sans colère dans la voix malgré ses propos et ce qu'il insinuait. C'était ça, la force du Hippie. Il n'avait pas besoin d'en rajouter, il se leva, toujours aussi lentement, et sortit de la cuisine devant le Patron, qui impuissant et stupéfait par son discours, n'avait pas bougé. Ce que le camé avait dit l'avait fait réfléchir.

Durant toute la tirade du Hippie, il avait ressentit un pincement au cœur. Il faut aussi dire, que le drogué avait raison ! Ça lui faisait mal, que quelqu'un lui fasse remarquer ses erreurs et ses défauts alors qu'il essayait de se les cacher depuis deux mois.

Merde, quoi ! Pourquoi était-il si con, aussi ?!

Il avait un toit, à manger et une famille qui l'aimait, et il fallait qu'il gâche tout ! Comme toujours, comme tout ce qu'il entreprenait.

De mauvaise humeur, le criminel mit son assiette, son verre et ses couverts dans le lave-vaisselle avant de remonter dans sa chambre, perturbé par ce qu'il venait de vivre. Une fois assit sur son lit, il chassa ces idées de sa tête.

Après tout, la vie est si courte ! Pourquoi s'embêter avec ça, alors qu'on peut mourir à tout moment ?

.

PDV Mathieu

.

J'étais affalé sur mon lit, essayant de ne penser à rien. Impossible, évidement. J'étais fatigué, je voulais dormir mais je ne pouvais pas. Dès que je fermais les yeux, je revivais le viol que j'avais subi. J'éloignais ces images de ma tête, et essayais tant bien que mal de me concentrer sur autre chose. Tien, il est joli, ce bureau ! J'aimais tellement m'y assoir pour écrire et monter mes épisodes, avant ! Je me rappelle de la fois ou le Patron s'y était installé pour m'aider à faire le montage d'une vidéo…. Je secouais la tête et lâchais un soupire de désespoir. Oublier et ne plus y en penser était plus facile à dire qu'à faire…

Quelqu'un toqua à la porte de ma chambre.

« Mathieu ? Je sors me promener avec le Geek et le Hippie. On rentre d'ici une heure, deux maximum. » me dit une voix que j'identifiais comme étant celle du Panda.

Je ne répondit pas, je n'en avais pas envie. L'ursidé le comprit et n'insista pas. Je l'entendis descendre les escaliers et sortir de la maison avec mes autres personnalités. J'étais seul à la maison, ou plus précisément : seul avec le Patron. Ça me faisait peur, et aussitôt je me levais de mon lit le plus discrètement possible pour fermer la porte à clef. Ce manège durait depuis ces deux mois : la nuit, ou dès que je me retrouvais seul avec le Patron, je m'enfermais dans ma chambre.

Je vivais dans la peur constante. Ça ne pouvais plus durer.

Je repensais alors à ce que m'avais dit le Panda. Il fallait que les choses changent. Et il avait raison.

Je ne pouvais plus vivre comme ça, avec cette peur, ce mal être. Pourtant, je savais que personne ne pouvais rien faire pour moi. J'étais au fond du gouffre, on ne pouvait plus m'aider à aller mieux, ces blessures étaient irréversibles.

Comment me sortir de ce sable mouvant dans lequel je m'enfonçais ? J'avais effectivement ma petite idée.

Je devais en finir.

J'inspirais profondément. Je n'avais pas peur. En y pensant, j'étais même heureux. J'allais oublier. Tout. Je ne reverrais plus ces images, je ne vivrais plus ce moment ou tout a basculé. J'arrêterais de penser au Patron.

Le Patron…

Il allait me manquer, c'était évident. Je l'aimais toujours, malgré ce qu'il m'avait fait. C'était dingue, totalement fou de ressentir un amour pareil pour un connard comme lui. Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ? Il m'avait aveuglé. Je dirais même qu'il m'avait rendu totalement con. Quand je repensais à ce qu'il m'avait fait…

Automatiquement, les larmes me virent aux yeux. Pourquoi, pourquoi lui ? Pourquoi aimer ce monstre, ce criminel ? Lui qui avait commis les crimes les plus terribles avait pourtant réussi à s'accaparer mon cœur. Il tuait, volait, violait -comme il l'avait fait avec moi-, s'en prenait à n'importe qui ! Femme, homme, enfant, personne âgé ou handicapé, il n'avait pitié de personne.

Il fallait que je sauve le monde, ou du moins que je le débarrasse d'un de ses déchets. C'était moi qui l'avait créé, c'était à moi de le détruire. Il avait commencé avec moi, et nous allions finir ensemble. Je devais prendre les choses en main, ça faisait trop longtemps que ça durait. Je devais assumer mes actes et mes erreurs. Ce monstre en faisait partit.

Était-ce possible de ressentir autant de haine et d'amour pour une seule personne ?

Je me levais, décidé. Peut être étais-je devenu fou, à force de rester enfermé seul et loin de la lumière du jour. A moins que je l'avais toujours été… après tout, il faut être un peu fou pour être schizophrène, non ?

Je cherchais dans le tiroir de mon armoire pour en sortir un flingue. Je l'avais confisqué au Patron il y a longtemps de ça, espérant que ses crimes cessent. En vain évidemment, puisqu'il s'en était acheté un nouveau, beaucoup plus performant que celui-là.

Je rangeais le pistolet dans la poche arrière de mon jeans et me dirigeais vers la porte. Je la déverrouillais et sortais de la pièce, y jetant un dernier coup d'œil. Je m'avançais lentement dans les couloirs, essayant de calmer mon angoisse et mon stresse. Je savais que ce que je faisais était bien. J'aurais du le faire bien avant. Toutes les choses horribles que le Patron avait fait étaient de ma faute. Je n'avais pas su réagir, pire : j'avais ignoré le problème. Il fallait que je me rattrape. Plus personne ne subirait ses écarts de folie.

Je ne prenais pas la peine de toquer et entrais directement dans sa chambre. Il était assit sur son lit, en train de lire. Il tourna directement la tête vers moi, il semblait ébahi, surprit de me voir. Il grogna.

« Qu'est ce que tu fous là ?! »

Le voir provoqua en moi une tonne de sentiment contradictoire : du bonheur et de l'amour, c'était indéniable, mais aussi de la haine et une grande colère. J'essayais malgré tout de garder mon sang froid et un visage impassible.

Je ne lui répondit pas, et sortit le flingue de ma poche.

.

PDV Patron

.

J'étais en train de lire quand j'entendis des pas dans le couloir. Mathieu était sortit de sa chambre sans qu'on le lui demande ? Impressionnant. Je n'y prêtais pas plus attention et retournais dans ma lecture, mais j'entendis ensuite quelqu'un rentrer dans ma chambre. Je tournais la tête vers cette personne, et fus extrêmement surpris de voir Mathieu. Ça faisait du bien, de revoir son visage. Mais j'avais peur. Terriblement peur. Et honte, aussi, avec un sentiment de culpabilité qui me tordait les tripes. Je voyais dans visage et dans son corps, tout le mal que je lui avais fait. Toute la souffrance. Il était pâle et avait beaucoup maigrit, sans compter ses cernes immenses… que me voulait-il ?! Pourquoi était-il venu ?! Pour me parler de ce que je lui avais fait ?! Pour me faire part de ce qu'il ressentait, me dire que j'étais un monstre ?! Pas la peine, je le savais déjà. Je ne voulais pas le voir. Je grognais.

« Qu'est ce que tu fous là ?! »

Il ne répondit pas et garda un visage parfaitement neutre. Pour tout dire, ça ne me faisait pas vraiment peur. Ça m'intriguais juste, de ne pas savoir ce qu'il voulait. Je le vis sortir un flingue de sa poche. Je pâlis.

« Qu'est ce que tu fais ?!

-Je rend le monde meilleur. » se contenta-t-il de répondre.

Il pointa le pistolet sur moi et avança dans ma direction. Pétrifié et ne sachant pas quoi faire, je reculais. Mon dos heurta le mur. J'étais pris au piège. Je ne pouvais pas me défendre, il me menaçait avec un flingue et je n'avais pas le mien sur moi. Pourquoi, pourquoi j'étais si impuissant ?! Je ne voulais pas lui faire de mal et dans tout les cas, je n'en avais pas le loisir. Je ne pouvais qu'essayer de le raisonner.

« N-ne fais pas ça ! Tu ne voudrais pas être un meurtrier ?! »

Il eut un petit rire amer.

« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas tarder à te rejoindre. »

Je le connaissais trop bien : il ne pouvait pas tirer. Il n'était pas assez fort pour ça. Ça me faisait mal, de le voir comme ça, de voir qu'il voulait me tuer. Je l'avais tellement fait souffrir… pourtant, je l'aimais ! Oui, il fallait que j'arrête de me cacher la vérité. Ce sentiment inconnu, ça ne pouvait être que ça ! Je l'aimais, mais j'avais été égoïste et n'avais pensé qu'à moi, comme toujours. J'étais déçu de moi-même : l'amour et quelque chose de ridicule.

Alors que j'étais sur que ça ne pouvais pas arriver, sur qu'il ne pourrait pas le faire, ce que je redoutais se produisit finalement : il tira.

.

PDV Mathieu /déconseillé aux personnes sensibles/

.

J'avais peur et j'étais triste, mais je devais le faire. Je devais terminer ce que j'avais commencé. Je pris mon courage à deux mains et avança vers lui. J'inspirais profondément et tâchais de bien viser avant de tirer.

Un hurlement de douleur retentit dans la pièce. C'était la première fois que j'utilisais une arme, je tremblais et étais terriblement angoissé, de plus, je ne savais pas visé. Je voulais le toucher à la tête, pour ne pas qu'il souffre, mais j'avais échoué. Même ça, je n'étais pas capable de le faire correctement.

Je le regardais avec toute la peine du monde. C'était ma création, je l'aimais malgré tout. Mais je devais l'éliminer, il ne devait plus exister. Il était étendu par terre, la cuisse en sang, se tordant de douleur. Il pleurait. Moi aussi je pleurais, mais ce n'était sans doute pas pour les mêmes raisons.

Je m'agenouillais près de lui et posais sa tête sur mes genoux. Mes larmes dévalaient sur mon visage pour venir s'écraser sur sa chemise.

« J-je suis vraiment d-désolé, mais j-je dois le faire. Si-sinon tu vas c-continuer. Ça d-doit s'arrêter, tu comprends ?

-N-non, Mathieu ! Ne fais p-pas ça ! J-je te promet que je vais c-changer ! » supplia-t-il.

Je caressais doucement son visage baigné de larmes, passant ma main sur ses joues et dans ses cheveux. C'était la première fois que j'avais le loisir de l'avoir comme ça, à ma disposition. Ça provoquait chez moi beaucoup d'émotion. Sa peau était douce, malgré sa barbe de trois jours. Mais je devais le tuer. Ça serait mieux pour tout le monde. Mieux pour le monde extérieur, mieux pour lui, mieux pour moi.

« N-non, je sais q-que tu mens. T-tu es incapable de c-changer. Pardonne moi, j-je fais ça pour notre bien à tous… »

Je portais l'arme contre sa tempe. Il pleurait toujours, mais ne se débattait pas, comme s'il respectait mon choix. Je ne sais pas pourquoi, mais d'une certaine façon, j'avais l'impression qu'il était d'accord avec ce que j'allais faire. Qu'il avait accepté son sort.

« J-je t'aime ! » s'exclama-t-il entre ses pleurs.

Je tournais la tête vers lui, étonné sans pour autant le laisser paraître. Je ne décelais aucun mensonge dans ses yeux. J'y voyais de la peur, il était terrorisé. Mais pourtant, il y avait aussi de l'honnêteté dans son regard, et… un peu d'amour ? Je ne savais pas, ou du moins je n'en étais pas sur, pourtant je le croyais. Je voulais le croire, et au fond de moi, je savais qu'il disait la vérité.

Je caressais doucement ses cheveux, mes yeux plongés dans les siens. Ma respiration était toujours entrecoupé de sanglots, mais les siens s'étaient calmé et il semblait à présent calme et posé, malgré son regard toujours rougis par les larmes. Il murmura :

« Je t'aime, Mathieu.

-Je sais, et je t'aime aussi… » répondis-je en caressant tendrement sa joue.

Une lueur d'espoir traversa son regard. Il était beau, magnifique. Mais c'était la cause de mon malheur. Mon superbe malheur. Je ne regrettais rien, malgré tout ce qu'il avait pu faire à moi, ou à n'importe qui. J'étais heureux de l'avoir créé. Je continuais :

« … Mais tu n'aurais jamais dû exister. »

Je fermais les yeux, pleurant toujours et appuyais une deuxième fois sur la gâchette. Une détonation retentit dans la maison. Je rouvris les yeux, et regardais cet homme que j'avais tant aimé. Sa tête était perforé d'une balle, alors que son sang crasseux salissait mes mains, le sol et nos habits. Une odeur âcre régnait dans la pièce. J'étais abattu, effondré d'avoir tué l'homme que j'aimais, mais c'était mieux comme ça, j'en avais la certitude. Et puis, je n'allais pas tarder à le rejoindre.

Un sourire se dessina sur mon visage baigné de larmes. Je n'avais plus peur, j'étais heureux. Je me sentais libéré de ces deux mois affreux, de l'enfer que j'avais vécu. J'avais sauvé, d'une certaine manière plein de personne. Et puis, il m'aimait. Rien que pour ça, je lui pardonnais tout. Même s'il avait certainement mit du temps à s'en rendre compte, et à l'accepter, il me l'avait avoué. J'allais vivre une mort magique.

Je déposais une dernière fois un chaste baiser sur les lèvres de ma plus sombre personnalité avant de poser le flingue contre ma tempe. Que penseraient le Geek, le Hippie et Maître Panda en découvrant nos deux corps ? Je n'en savais rien, et peu m'importait. Je leur faisais confiance, je les aimais eux aussi, je savais qu'ils réussiraient à tourner la page. Ils étaient fort. Oui, j'étais peut être un peu égoïste, un peu lâche de penser ça.

J'inspirais un grand coup en souriant bêtement, et tirait.

Je tombais à terre, la tête du Patron reposant toujours sur mes genoux, alors que ma cervelle et mon sang giclaient de ma boîte crânienne. Cette mort était magique, j'étais enfin heureux.

Je devais être un peu fou, sérieusement, qui est assez barjot pour achever une de ses personnalités avant de se tuer ?

Peut importe, et comme on le sait tous, après la pluie, le beau temps.

.

PDV Externe

.

Il devait être 17h30 quand maître Panda, le Geek et le Hippie rentrèrent chez eux. Ils avaient tout de suite senti que quelque chose clochait dans leur maison, que quelque chose s'était produit. Ils enlevèrent leurs vestes et les accrochèrent dans la penderie, alors que l'ambiance était lourde.

Ce n'était pas normal, c'était étrangement silencieux à l'étage… même si Mathieu ne faisait généralement pas beaucoup de bruit, ce n'était pas le cas du Patron.

« Pourquoi c'est… si calme ? » demanda le Geek, au bout d'un moment.

Maître Panda et le Hippie se regardèrent. Ils avaient comprit. Ils savaient que quelque chose s'était passé, quelque chose de grave. L'ursidé fit un signe de tête au drogué, qui comprit immédiatement sa requête. Il attrapa le Geek et le prit dans ses bras pour éviter que ce dernier ne suive l'animal qui montait les escaliers.

« Eh ! Panda ! Où tu vas ?! » demanda le petit en se tortillant, souhaitant sortir de l'emprise du camé.

« Reste avec Hippie, s'il te plait. » souffla le Maître, inquiet de ce qu'il allait voir.

Le gameur, coincé dans les bras du pacifiste, comprit qu'un accident était arrivé. Il ressentait le stresse et l'angoisse des autres personnalités, ce qui confirmaient ses dires. Le Hippie le serra un peu plus contre lui en caressant son dos pour le rassurer.

Arrivé en haut des escaliers, Maître Panda alla dans la chambre de Mathieu. La porte de cette dernière était ouverte. Il entra la tête dans le cadre de la porte.

« Mathieu ? »

Aucune réponse. Son créateur ne semblait pas être là.

Il continua alors d'avancer dans les couloirs. Il vit que la chambre du Patron était elle aussi ouverte. Étrange…. L'ursidé inspira profondément : une odeur âcre émanait de la pièce. Une odeur de mort.

Tremblant de peur, et appréhendant ce qu'il allait découvrir, il entra dans la chambre du criminel.

Un hurlement à fendre l'âme retentit dans la maison.

Mathieu avait réussi. Il était bel et bien mort, et avait même emmené le Patron avec lui. Il avait réparé son erreur, le patron ne ferait plus jamais de mal à personne. Il avait fallu qu'il vive ce que les victimes du criminel subissaient pour pouvoir mettre un terme à ce massacre. Mieux vaut tard que jamais, n'est ce pas ? Il pouvait malgré tout être fier de lui.

Le Patron aurait pu éviter ça, s'il n'avait pas décidé de violer son créateur. Peut être que inconsciemment, il voulait que quelqu'un l'arrête. Il avait été égoïste avec le schizophrène, mais c'était rendu compte, un peu tard certes, qu'il l'aimait. Tant mieux, une existence sans connaître l'amour aurait été triste.

Les trois personnalités survivante essayaient tant bien que mal de tourner la page. Ils s'aidaient et communiquaient beaucoup, se faisaient par de leurs ressentis. La communication était importante, peut être que si Mathieu et le Patron avaient un peu mieux communiqué, rien ne serait arrivé.

Maître Panda, le Geek et le Hippie n'en voulait pas à Mathieu. Après tout, ils ne savaient toujours pas ce qu'il c'était passé entre eux pour qu'il agisse ainsi. Donc non, ils ne le jugeaient pas. Et puis grâce à lui, le taux de criminalité de Nantes avait beaucoup baissé.

Il y avait du bien dans leur mort, comme il y avait du mal.

Les deux hommes avaient été enterré dans un cimetière à Nantes. Aujourd'hui encore, une légende raconte que leurs dépouilles sont enlacés dans leur tombe. Ils n'ont pas pu s'aimer dans leurs vivants, ils s'aiment alors dans leurs morts.

.

.

.

Voilà, c'est le dernier chapitre de cette fiction ! J'espère qu'il vous aura plus tout comme l'histoire ! :D je vous remercie de l'avoir suivit ou d'avoir laissé des reviews, ça ma beaucoup encouragé dans mon travail et fais super plaisir ! :)

Si jamais vous êtes intéressé par d'autres de mes fanfictions, foncez ! Sinon, j'espère qu'on se reverra bientôt ! :D

En attendant je vous fais plein de poutous ! *-*