Coucou les gens ! :) Ça a va ? Moi super !

Je poste aujourd'hui le premier chapitre d'une fanfiction Matron (Mathieu×Patron) qui en contiendra normalement 4 ou 5 !

Je préfère prévenir tout de suite, j'ai prévu que ça serait une deathfic ! Donc si t'aime pas les trucs tristes, je t'invite à aller voir mes autres fictions qui sont normalement plus joyeuses ! C'est la première deathfic que je fais, alors soyez indulgent s'il vous plait xD

Bref, j'espère que cette fiction vous plaira quand même ! :D

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Bonne lecture !

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Malade d'amour

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Chapitre 1 : Perdu dans le brouillard

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PDV externe

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Le vent soufflait, et venait maltraiter les volets de la chambre qui s'entrechoquaient contre la vitre, alors que la tempête faisait rage dehors. L'air était lourd et humide, et il faisait encore sombre en cette nuit d'octobre. La pluie tapait et résonnait contre le toit de la maison, empêchant sans doutes les occupants de dormir.

C'était le cas de Mathieu, qui dans l'obscurité de la chambre, se tournait et se retournait dans tout les sens dans son lit, pour essayer de s'endormir. Mais à force d'entendre les gouttes d'eau venir s'écraser sur les murs de son habitation, il avait été prit d'une affreuse migraine. Il soupira et se redressa légèrement, jetant un coup d'œil au cadrant de son réveille.

4h30.

Super, comment allait-il réussir à se rendormir, maintenant ?

Avec paresse, il sortit les pieds du lit et marcha jusqu'à la porte de sa chambre après avoir allumé sa lampe de chevet. Il avança ensuite à tâtons dans le noir, dans le couloir de sa maison pour se diriger vers la cuisine. Arrivé dans la pièce, il alluma la lumière et se laissa tomber sur la chaise de la table en soupirant. Combien de temps, resta-t-il comme ça, à écouter la pluie taper contre les carreaux de la fenêtre ? Le petit châtain n'aurait pas su le dire.

Au même moment, un homme marchait dans les rues sombres de Nantes. Son costume noir faisait un étrange contraste avec le ciel sombre caché par les nuages. Les feuilles mortes craquaient sous ses pas, et le vent soufflait dans ses cheveux, le décoiffant plus qu'il ne l'était déjà. Trempé par la pluie, il ne semblait pourtant pas pressé de rentrer chez lui à cette heure tardive de la nuit. Son éternelle clope aux lèvres, le grand Patron de "Salut les geeks" semblait distrait, voir soucieux.

Personne n'aurait vraiment su dire pourquoi, car au fond, à quoi pouvait bien penser un criminel comme lui ?

Alors que des éclaires commençaient à se faire voir dans le ciel, il s'arrêta et observa quelques minutes la nature se déchaîner en expirant la fumée de sa cigarette par la bouche. Il aurait pu faire fuir n'importe qui, cet homme. Pourtant pas très grand ou imposant, le Patron était quelqu'un de terriblement dangereux, et personne, pas même un serial killer n'aurait voulu savoir toutes les atrocités qu'il avait pu commettre.

Dans cette ville, il était connu comme le loup blanc.

Depuis que lui et sa famille avaient emménagé à Nantes, il était la plus grande crainte des habitants. Les gens tournaient le regard quand ils le voyaient, ils avaient peur de sortir le soir, on apprenait aux enfants à se méfier de lui, et plus personne ne voulait trainer seul dans les rues qu'il fréquentait.

Habitué des bordels et autres maisons closes, ce n'était pas vraiment dur de prévoir ces endroits de prédilection. Mais depuis qu'il traînait en ville, des crimes et des disparitions, toutes aussi suspectes les unes que les autres, ne faisaient que croître. Tout le monde savait que c'était lui, mais il n'y avait jamais eu assez de preuves pour le condamner ou l'envoyer en prison.

Dangereux, malin et intelligent, qui sait combien de personnes étaient tombées entre les mains de ce monstre perfide ?

À la maison, Mathieu était appuyé debout contre le plan de travail de la cuisine, un verre d'eau dans une main et un doliprane dans l'autre. Il avala le cachet en espérant qu'il fasse vite effet sur son mal de tête pour pouvoir retourner dans son lit et dormir. Il était terriblement fatigué, et ne comprenait pas pourquoi il avait décidé de se coucher si tard la veille.

Il soupira et passa ses mains sur son visage fatigué alors qu'il entendit la serrure de la porte d'entrée tourner.

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PDV Mathieu

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Je ne fus pas étonné en voyant Patron rentrer dans la cuisine. À bientôt 5h du matin, qui ça aurait pu être d'autre ? Toujours en vadrouille dehors au beau milieu de la nuit, à commettre des crimes tous plus affreux les uns que les autres. Un monstre, sans fois ni lois, qui venait pourtant du fin fond de mon esprit.

« Salut gamin, alors, tu pionces pas ? » me demanda-t-il, même si je voyais qu'il ne portait pas beaucoup d'intérêt à la réponse.

Je me contentais de secouer négativement la tête, en soupirant faiblement.

« Ou est ce que tu étais passé, encore ? » questionnais-je à mon tour.

Un rire rauque sortit de sa gorge, alors qu'il me toisait avec dédain et amusement.

« Pourquoi, tu t'inquiètes pour moi ? Comme c'est mignon… »

Je haussait les épaules, ne prêtant pas attention aux idioties qu'il disait. C'était ma personnalité, une partie de moi. Ça me semblait normal de veiller à ne pas qu'il fasse de conneries. Même si à ce niveau là, je n'étais pas très efficace, parce que des conneries, que je le surveille ou non, il en faisait tout le temps ! Enfin, si on pouvait appeler ça des conneries… meurtre, viol, vol, kidnapping ou autres crimes, rien ne pouvait l'arrêter. Je n'avais jamais été témoin directement de ce qu'il faisait, mais j'en étais conscient, comme tout les gens autours de moi. J'avais essayé de lui en parler pour le faire arrêter, mais rien à faire.

« Si tu veux savoir, j'étais aux putes. » déclara-t-il au bout de quelques instants.

Je lâchais un autre soupire, signe de mon désespoir. Je n'aimais pas qu'il aille là bas. Pourquoi ? Je ne le savais pas vraiment moi-même. Peut être était-ce parce qu'il faisait parti de mon esprit, et que ça me dégoûtait un peu, aussi parce que j'avais peur qu'il ne montre une mauvaise image de notre famille -même si c'était déjà fait- ou alors tout simplement pour des raisons plus compliqués, que je ne voulais peut être pas voir.

Je le vis ôter sa veste, qu'il déposa soigneusement sur une chaise avant qu'il ne se tourne vers moi.

Je devais bien l'admettre, je n'étais pas insensible au charme de ma plus sombre personnalité. C'était un peu narcissique, non, de trouver son sosie attirant ? Après tout, qui ne serait pas envouté par son être ? Pas qu'il soit spécialement beau, non, mais il dégageait une assurance envoûtante, c'était un peu mes désirs refoulés, ce que j'aurais aimé être.

Il déboutonna sa chemise sans gêne devant moi, et je ne pu que laissais mes yeux loucher sur son torse parsemé de grain de beauté. Encore une fois, il n'était pas plus musclé que moi, ça aurait été trop beau, sinon. Juste identique, la même personne, hormis cette chaleur qui émanait de lui.

« Alors gamin, tu mates ? » murmura-t-il à mon oreille après s'être approché de moi.

Je grognais légèrement, prit sur le fait, sans pour autant le laisser paraître.

« Rêve pas trop non plus. »

Sans plus de cérémonie, je lui tourna le dos pour retourner me coucher.

Une fois installé et blotti sous les draps, j'éteignis la lampe de chevet posée sur la petite table de nuit à côté de moi avant de sombrer dans un profond sommeil, le doliprane ayant fait effet.

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PDV Patron

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Je regardais l'autre schizo partir en matant son cul. Je ne m'étais jamais caché le fais que Mathieu m'attirait, au contraire. Il était aussi beau que moi, c'était mon sosie, et je m'étais toujours demandé ce que ça ferait de baiser mon double. Certes, j'aurais pu continuer à violer le geek, ou tout simplement essayé d'avoir le Hippie ou un autres membres de notre équipe, mais Mathieu était celui qui m'attirait le plus. Il y avait, un petit côté interdit à coucher avec son créateur, et il était tout ce que j'aimais : arrogant et tenace, le genre de personne qui n'a pas peur du défi.

Je n'avais encore jamais essayé de l'avoir dans mon lit, même si l'envie ne me manquait pas. Mais je ne voulais pas l'attirer de force dans mon antre, non, ça aurait été bien trop facile. Mathieu était mon créateur, pas une de ces personnes que j'attrapais dans la rue pour mon bon plaisir, il méritait que je fasse un petit effort pour lui.

Un sourire carnassier étira mes lèvres.

J'allais donner envi à Mathieu de coucher avec moi, et vu comment il me regardait avant, ça n'allait pas être compliqué. J'allais le faire venir un moi, le rendre littéralement fou et à ma merci, et c'est lui qui viendrait de lui-même me voir pour que je le soulage du feu ardent que j'aurais déclenché en lui.

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PDV externe

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Quand Mathieu ouvrit les yeux le lendemain, il était 11h passé. Il s'étira, et soupira avant de se laisser tomber sur le matelas. Il ferma les yeux quelques secondes, et tendit l'oreille pour voir si ses colocataires étaient déjà réveillés. Il entendit la télévision fonctionner, preuve que le Geek était déjà levé en train de regarder ses dessins animés. Il remarqua aussi qu'il n'entendait plus la pluie cogner contre sa fenêtre, ce qui était en soit une bonne chose.

Après quelques minutes à être resté allongé sans rien faire, le petit châtain se leva d'un pas nonchalant et déambula tel un zombie jusqu'à la cuisine, comme il l'avait fait plus tôt dans la nuit.

Arrivé dans la pièce, il se posa devant la machine à café et entreprit de se faire couler ce breuvage qu'il aimait tant. Une fois que le café eut finit de couler, le petit châtain prit la tasse encore brûlante et alla s'assoir près du Geek qui regardait Dragon Ball Z affalé sur le canapé.

« Salut ! » s'exclama ce dernier en voyant son créateur.

« S'lut. » répondit ce dernier sans vraiment prêter attention au gameur.

Le petit châtain trempa ses lèvres dans liquide amer, profitant des arômes qu'il lui procurait. Il le but, gorgée par gorgée, se fichant du fait que la boisson encore chaude lui brulait la gorge. Au bout d'un moment, des pas dans l'escalier se firent entendre, alors qu'une voix rauque et usé par le tabac s'écria depuis la cuisine :

« C'est qui le con qui a bu tout le café ?! »

Mathieu lâcha un soupire à peine audible avant de déclarer avec un désintérêt total :

« Moi. »

Le criminel sortit de la cuisine, les sourcils froncés et grogna :

« J't'assure que la prochaine fois que tu touches à mon café, j'te défonce. »

Pour toute réponse, le schizophrène bailla, sans même prendre la peine de lever les yeux vers sa plus sombre personnalité qui le toisait de haut et semblait contrarié, mécontente de recevoir si peu d'attention.

« J'peux savoir ce que t'as fais cette nuit pour être si fatigué ? » demanda-t-il, un sourire narquois aux lèvres.

Le petit châtain ne répondit pas, et se contenta de soupirer.

« Parce que tu sais, gamin, si tu t'ennuis le soir, j'peux venir t'aider à passer le temps ! Je te ferais des choses que tu n'oses même pas imaginer dans tes désirs les plus fous… » continua l'homme en noir.

Alors qu'il commençait à entrer dans les détailles, dignes des plus grands films photographiques, il se fit interrompre par son créateur qui, le regard sévère soupira, excédé :

« Arrête de dire des conneries, et fais gaffe quand tu parles, le gosse est juste à côté de nous ! »

En effet, le Geek s'était bouché les oreilles dès que le discours du Patron avait commencé à se faire trop vulgaire.

Ce dernier perdit son sourire carnassier et grogna légèrement. Il pensait que Mathieu serait émoustillé par les paroles qu'il venait de prononcer, pas qu'il s'énerverait à cause de la présence de l'autre con !

Il vit ensuite son créateur se lever et se diriger vers la cuisine pour déposer sa tasse vide dans le lave vaisselle. Il voulu le suivre, mais trop tard, Mathieu avait déjà disparu dans sa chambre.

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PDV Patron

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Je voulais le suivre, continuer à lui faire du rentre dedans, mais trop tard, il avait filé. Ce qui m'énervais au plus haut point, était le fait qu'il n'ait pas été réceptif à mes avances. Personne, et je dis bien personne ne me résiste !

Peut être que je n'avais pas été assez claire dans ce que je voulais…

Il fallait que je trouve ce qu'il aime, des choses qui lui fasses plaisir. Et quand j'aurais gagné sa confiance, je pourrais lui sauter dessus, il ne ferait même pas de résistance !

Je n'avais jamais comprit pourquoi les gens aimaient tellement les trucs de gonzesse tel que "faire connaissance", offrir des cadeaux ou autres petites attentions", "faire des compliments" ou "connaître les goûts de l'autre". Moi je trouvais ça franchement con, et je n'avais peut être pas tord. Pourquoi faire tout ça, quand on peut juste baiser ?

Alors bon, je n'aimais pas faire toutes ses conneries à deux balles, mais si c'était pour se faire son créateur, ça valait largement le coup !

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PDV externe

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Quelques heures plus tard dans l'après midi, il devait être environ 14h30, Mathieu montait le prochain épisode de SLG quand l'homme en noir entra dans la chambre, sans toquer comme à son habitude. Le schizophrène n'y prêta pas attention et continua le montage de sa vidéo.

Il faisait sombre dans la chambre, étant donné que le jeune homme n'avait pas prit la peine d'ouvrir totalement les volets, le pièce était éclairée par l'écran de l'ordinateur. Le lit était défais, une bouteille de bière traînait par terre près du bureau et une odeur de fauve régnait dans cette chambre, signe qu'il fallait penser à aérer.

Le petit châtain, hypnotisé par son ordinateur, avait des cernes énormes et les cheveux en bataille. Il semblait concentré au maximum par son travail.

L'homme en noir attrapa une chaise a roulette qui traînait dans un coin de la pièce pour la mettre près de celle du petit châtain. Il s'assit dessus et contempla l'écran de l'ordinateur silencieusement.

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PDV Mathieu

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On était là, comme deux cons à rester planté devant l'ordinateur. À vrai dire, je ne savais pas vraiment ce qu'il me voulait, j'avais d'abord pensé qu'il voulait m'empreinter de l'argent, mais je pensais que si ça avait été le cas, il ne m'aurait même pas demandé.

Pendant plusieurs minutes, seul les clics incessant de la sourit de mon ordinateur se faisaient entendre. Je le voyais du coin de l'œil, là à côté de moi, et je savais qu'il avait envi de dire quelques chose, mais il se retenait. Pourquoi ? Je ne le savais pas, et je n'allais pas mentir, sur le coup ça ne m'intéressait absolument pas.

À un moment donné, alors que j'avais abandonné de trouver la cause pour laquelle il était venu, je sentis sa main se poser sur la mienne. Je me sentis rougir, et essaya tant bien que mal de le cacher, mais c'était peine perdu. Il se rapprocha légèrement de moi, et je pu sentir son souffle chaud dans mon coup alors qu'il me murmura à l'oreille :

« Laisse moi faire le montage, gamin, t'as l'aire fatigué. »

Je frissonnais en entendant sa voix rauque, et encore étonné de me voir recevoir de l'aide de sa part, je fus incapable de bouger ma main de la souris, et c'est lui qui du l'enlever, doucement et avec douceur -que je pensais inexistante chez lui- à l'aide de la sienne.

Sentir sa peau sur la mienne me fit ressentir un bien fou, même si jamais je n'aurais voulu lui avouer par la suite. Quand sa main quitta la mienne, je sentis un manque effroyable me saisir. Je ne le laissa pas paraître, et me concentrais sur l'écran de l'ordinateur alors qu'il faisait le montage.

Pourquoi cette élan de gentillesse d'un coup ? Voulait-il m'annoncer qu'il avait fait une connerie ? Non, jamais ça ne l'aurait dérangé d'avoir foutu la merde quelque part, et encore moins de me l'annoncer, et si il avait voulu me demander quelque chose, il ne se serait pas gêné pour le faire.

J'étais dans une impasse, impossible de savoir ce qu'il me voulait.

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PDV Patron

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Je m'amusais beaucoup à le voir comme ça, totalement déboussolé. Les réactions que je provoquais chez lui me faisait jubiler, et je dus me retenir pour ne pas lui sauter dessus en le voyant rougir comme une pucelle.

Contrairement à d'habitude, j'essayais d'être le plus doux et attentionné possible, ce qui semblait fonctionner.

Je le voyais, assit à côté de moi, à me jeter quelques regards suspicieux, sans doutes surprit par la gentillesse dont je faisais preuve.

Je me tortillait volontairement sur ma chaise, le frôlant volontairement à chaque mouvements que je faisais, alors que je distinguais clairement son expression de visage, se trouvant entre la surprise et l'envie. Il était émoustillé à chacun des mes mouvements, ce qui me faisait comprendre peu à peu qu'il appréciait ma présence près de lui. Peut être que j'aurais pu le baiser dès maintenant, peut-être pas. Peu m'importait, je ne voulais pas intervenir trop tôt de peur qu'il me repousse. J'allais attendre encore un peu, quitte à le laisser patienter, tout comme moi.

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PDV externe

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Une fois qu'il eut fini le montage, la plus sombre personnalité se leva de la chaise en frôlant volontairement la cuisse du petit châtain. Ce dernier sursauta, mais fit comme si rien ne c'était passé. Il daigna enfin tourner la tête vers le Patron, chose qu'il n'avait pas fait depuis que celui-ci était entré dans la pièce.

« Merci. » lui murmura-t-il.

L'homme en noir lui envoya un sourire, qu'il essaya de rendre le plus aimable possible. -Chose très difficile pour lui-

« Y'a pas de quoi. »

Il se retourna et se dirigea vers la porte, ayant reprit son côté désinvolte. Il entre-ouvrit la porte, mais ne sortit pas pour autant. Au lieu de ça, il se tourna vers son créateur et déclara.

« Elle te va vraiment bien, cette nouvelle coupe. Tu devrais faire ça plus souvent. »

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PDV Mathieu

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Je me figeais à l'entente de cette phrase. Pas que je doutais qu'il ait remarqué mes changements capillaires, non, seulement je fus extrêmement surprit qu'il me fasse un compliment.

Qu'avait-il ? Pourquoi tant de gentillesse d'un coup ?

Je n'allais pas mentir en disant que ça ne me plaisait pas, au contraire, mais c'était suspect.

Après tout, peut être que je me faisais du souci pour rien ? Peut être qu'il avait changé, et qu'il était devenu bienveillant -certes, en très peu de temps- ou alors peut être que je me faisais juste des idées. Peut être qu'il avait toujours était comme ça, et que je ne l'avais jamais remarqué.

Quoi qu'il en soit, je m'étais senti bizarre, quand il était près de moi. Un sentiment pas vraiment dérangeant, juste quelque chose d'étrange. Je savais ce que j'avais, bien sur. Et je n'étais pas le genre de personne à refouler mes sentiments, pour faire comme si ils n'existaient pas. Le Patron m'attirait, c'était indéniable. La sensation que m'avait procuré nos deux corps quand il me frôlait, le bien fou que me faisait ressentir sa peau contre la mienne, et l'envie palpable qui m'avait retourné l'estomac quand il avait prononcé sa dernière phrase. Je le désirais, lui, ce monstre sans cœur au charme pourtant incontestable.

Bizarrement, ça ne m'étonnait même pas tant que ça. Il m'était déjà arrivé d'être attiré physiquement par un homme, je n'en avais pas honte car c'était selon moi tout à fait normal, mais jamais pas une des mes personnalités. Ça ne me surprenait pas peut être était-ce parce que j'étais conscient de l'aura attirante qui émanait de lui. Je l'avais toujours trouvé beau, ou du moins muni d'un certain charme, mais jamais je n'aurais pensé voir mon admiration envers sa personne se transformer en désir si vite.

Je devais être un peu fou, sérieusement, qui est assez barjot pour se trouver soi-même attirant ?

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PDV Externe

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Les semaines passaient, et le Patron continuait son petit manège pour pouvoir mettre son créateur dans son lit. Le pire dans tout ça, était sans doute le fait que son plan marchait. Il était sur de lui, semblait décidé. Rien ne pouvait plus l'arrêter, et Mathieu avançait dans son piège tête baissée.

Il faisait encore nuit dehors, en cette journée d'hiver. Les lumières des lampadaires brillaient dans l'épais brouillard et le ciel commençait doucement à s'éclaircir tandis que la nature s'éveillait. La neige craquait sous les pas des passants, plus ou moins pressé, qui arpentaient les rues de Nantes. La ville avait déjà revêtu ses décorations lumineuses en ce mois de décembre, alors que les fêtes approchaient à grands pas.

Debout devant le comptoir de sa cuisine, en train de terminer de boire son café, le schizophrène réfléchissait, perdu dans ses pensées.

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PDV Mathieu

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Ces derniers temps, bien plus que la dernière fois, le Patron était bizarre. Il se comportait de façon étrange, enfin pour lui, étant donné qu'il était aimable, attentionné, gentil et j'en passe. Son étrange comportement n'aurait pas attisé ma curiosité et mon inquiétude s'il ne se comportait pas de cette façon seulement en ma présence, car oui, il n'y avait qu'avec moi qu'il était ainsi. Avec les autres, il était comme il avait toujours était : désagréable, hautain, agressif et malveillant.

Au fil du temps, j'avais finit par m'habituer à son attitude bienveillante, même s'il m'arrivait de me poser des questions.

Mon attirance pour lui n'avait pas changé, au contraire ! J'aimais autant que je détestais être seul dans la même pièce que lui. J'avais peur de lui sauter dessus dès qu'il se trouvait près de moi, mais heureusement que je savais me contrôler, contrairement à certain.

La seule chose qui me dérangeait, était que ces derniers temps, je ressentais autre chose que de l'excitation en voyant et en pensant au beau criminel. Je ne savais pas exactement ce que c'était, à chaque fois je ressentais comme une énorme boule de chaleur qui se promenait dans mon estomac, me provoquant des papillons dans le ventre, avant qu'elle ne remonte dans le reste de mon corps pour venir éclater dans ma tête et remplir mes yeux d'étoiles.

C'était un sentiment indescriptible que j'avais pourtant déjà ressentit, mais impossible de me rappeler où.

Je lâchais un soupire en passant ma main sur mon visage, avant de poser ma tasse de café vide dans l'évier. Je jetais un regard par la fenêtre encore couverte de givre, essayant de regarder le temps qu'il faisait. Le jour commençait tout doucement à se montrer, tandis que la nuit s'en allait. Il n'était pas si tôt que ça, seulement 7h30.

Je me dirigeais ensuite vers ma chambre, en soupirant. Je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit, trop occupé à jouer à The Witcher. Je montais les escaliers, marche par marche avant d'arriver à l'étage. Les chambres dans la maison n'étaient pas vraiment espacé, il y avait d'abord celle du Geek et celle du Hippie, ensuite celle du Panda qui se trouvait en face de la salle de bain, celle du Patron, et enfin la mienne. Étant donné le malin plaisir qu'éprouvait le Patron à terroriser le Geek, j'avais volontairement éloignées leurs deux chambres.

Alors que je me dirigeais vers la mienne, je fonçais involontairement dans quelqu'un qui sortait de la pièce voisine. Je vacillais et me retint au cadre de la porte en soupirant, mais ne dis rien pour autant, habitué au collision entre moi et mes personnalités dans la maison.

Je murmurais un faible « Pardon. » et m'apprêtais à rentrer dans ma chambre quand on m'attrapa le bras.

« Tu tombes bien, c'est toi que je cherchais, mon mignon. » me déclara un voix rauque sentant l'alcool.

Je rougis à l'entente de ce surnom, comme une collégienne à son premier baiser. Je me repris vite et me tournais vers la personne me tenant le bras, me doutant bien qu'il s'agissait du Patron. Ce dernier me regarda, avec son habituelle sourire carnassier et me tendit une boîte. Je l'observais avec incompréhension, avant de la saisir, frôlant sa main au passage. C'était un jeu vidéo, plus précisément le dernier call of duty.

« C-C'est pour moi ? » bégayais-je, troublé.

« Oui, je sais que tu attendais la fin du mois pour te le payer, mais je me suis dis que ça te poserait sans doute pas de problèmes de l'avoir plus tôt, et ça me fait plaisir de te l'offrir. »

Le rouge aux joues, et touché par ce que je venais d'entendre, je ne sus pas quoi répondre. Il était vraiment allé acheter un jeu pour moi ? Pour vous, ça n'aurait été peut être pas grand-chose, mais pour moi, c'était incroyable. Je ne recevais pas souvent de cadeau, et même si ça n'avait pas d'importance, en recevoir un du Patron était quelque-chose d'inouïe que je n'aurais jamais pu imaginer.

« Alors, ça te plaît ? » me questionna-t-il, me sortant par la même occasion de ma torpeur.

« O-oui ! Merci beaucoup ! » m'exclamais-je, pas totalement remis de mes émotions.

Il m'offrit un sourire étonnement tendre, qui me fit littéralement fondre sur place alors que je ressentais cet étrange sentiment que je n'arrivais toujours pas à identifier.

Il s'approcha de moi, et me frotta affectueusement la tête en y déposant un baiser avant de s'en aller en déclarant :

« Amuse-toi bien avec, ça me fait plaisir de te l'offrir ! »

Je le vis me faire un clin d'œil pour ensuite me tourner le dos, alors que dans ma tête, tout se bousculait. Venait-il réellement de m'offrir un jeu, et de m'embrasser la tête ? Non, je devais rêver. C'était des gestes de douceur qu'il ne connaissait sans doute pas, et il attendait sûrement quelque chose en retour du jeu ! Ou peut être pas ? Peut être que je me faisais réellement des idées, et qu'il commençait à m'apprécier ?

J'étais là, comme un con, planté devant la porte de ma chambre sans bouger, en tenant cette fichu boîte en main. Je me demandais si je venais réellement de vivre ça, ou si je l'avais rêvé. Et toujours cet étrange sentiment…

Bizarrement, je me sentais heureux. Très heureux même, du fait que cet homme me porte de l'attention. Qui voudrait recevoir de l'attention d'un criminel ? Personne, et pourtant j'étais le premier étonné en réalisant que j'aurais voulu que le Patron reste plus longtemps près de moi.

Je décidais enfin de reprendre le contrôle de mon corps, et entrais dans ma chambre. Je posais la boîte de jeu, trop préoccupé pour y jouer pour le moment, avant de me laisser tomber sur le lit en soupirant. J'enfonçais ma tête dans mon oreiller, et fermait les yeux.

Ça ne pouvait plus durer, il fallait que je sache ce qu'il m'arrivait. Qu'est ce que le Patron provoquait chez moi, à part de l'excitation ?

Oh, je le savais, évidemment…

Je ne voulais juste pas me l'avouer, c'était impossible.

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PDV Patron

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Je déboutonnais tranquillement ma chemise, face à mon miroir, satisfait de l'effet que je venais de produire sur Mathieu. Plus les semaines passaient, et plus il était à ma merci. Je le voyais peu à peu tomber sous mon charmes, alors que ma technique semblait marcher.

J'avais raison, mon créateur, comme beaucoup de personne, aimait recevoir de l'attention, des gestes affectueux et des compliments, ce que je faisais ! À force de continuer comme ça, je pourrais le mettre dans mon lit ! Je n'attendais que ça, et patientais en silence que mon heure arrive. Après tout, il ne faudrait sans doutes plus longtemps avant qu'il ne tombe dans mon piège, si ce n'était pas déjà fait.

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PDV Externe

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Le Patron se déshabilla totalement, et se laissa tomber sur son lit avant de se couvrir. Il n'avait pas beaucoup dormit cette nuit lui non plus, étant donné qu'il était dans des bordels. Il comptait bien rattraper son sommeil, pour être en pleine forme le lendemain et chercher d'autres astuces pour ramener son créateur dans son lit.

Ce dernier quand à lui, dormait. Épuisé, mais aussi inquiet d'avoir découvert quelque chose à propos de ses sentiments. Quelque chose qu'il aurait voulu ne jamais savoir.

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Voilà, c'était le premier chapitre de "Malade d'amour" ! J'espère qu'il vous a plus ! :)

N'hésitez pas à le laisser des reviews pour me donner votre avis, ça m'aidera à m'améliorer !

Je ne sais pas encore quand je sortirais le prochain chapitre, mais je vais essayer de le faire pour la semaine prochaine (étant donné que l'histoire est assez courte, j'essaie de faire des chapitres plus longs, ce qui me demande plus de temps.)

Bisous, et passée une bonne semaine ! *-*