Cette fiction est un pari un peu fou que je me suis lancée en janvier, quand je suis retombée sur le brouillon de 3 chapitres d'un projet d'histoire datant de plusieurs années (je ne dirais pas combien, c'est trop déprimant). J'ai décidé de continuer et terminer cette fic, comme un défi, une résolution de nouvelle année. Je suis donc aussi fière que terrifiée de publier ce premier essai.

Je n'aurai jamais assez de mots pour remercier suffisamment ma bêta-lectrice Harley S. Quinn pour l'aide infiniment précieuse qu'elle a pu m'apporter, sur tous les plans, pour ses conseils, ses précisions et ses informations très détaillées sur le domaine juridique. C'est un merci qui en vaut mille.


Post tome 7, ne tient pas compte du dernier chapitre, ainsi que de quelques éléments (comme la mort de Dobby ou Drago devenu Mangemort).

Disclaimer : je ne possède bien sur aucun des personnages, pas plus que l'intégralité de l'univers d'Harry Potter (propriété de J. K. Rowling et Warner Bros.)


Prologue

Il y avait eu fort à faire après la Guerre. Il avait notamment fallu enterrer les nombreuses victimes de la maintenant célèbre bataille de Poudlard et panser la douleur des vivants. Ce n'est donc que cinq ans après que la première grande commémoration fut organisée.

Il fallut toute la force de persuasion de Ron et Hermione réunis pour parvenir à convaincre Harry de s'y rendre. En effet, depuis la fin de la guerre, une fois tous ses témoignages et dépositions remis aux autorités concernées, ce dernier s'était tenu le plus loin possible de tout ceux et tout ce qui pouvait lui rappeler trop douloureusement son passé. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'avait pas mis les pieds au Terrier depuis un très long moment, l'absence de Fred lui était toujours insupportable. Mais, cette fois, ses amis furent intraitables, il n'était pas question qu'Harry manque la cérémonie, qu'ils estimaient nécessaire dans le travail de deuil que tous avaient encore à accomplir.

Harry alla donc à l'hommage, mais pas de façon officielle, car il ne se sentait pas prêt à affronter cela publiquement. Il se déguisa donc pour ne pas avoir à supporter les regards et les questions et laissa le soin à son ancienne professeur et actuelle directrice de Poudlard, Minerva McGonagall, de lire le discours qu'il avait écrit avec l'aide d'Hermione.

Dans le parc de l'école, un monument avait été érigé en hommage aux morts, non loin de la tombe de Dumbledore. Plusieurs dizaines de chaises y avaient été installées et Harry se contenta d'une place assise au dernier rang.

Pour pouvoir tout de même rendre hommage en son nom à ceux qu'il avait perdus, Harry avait privilégié un simple déguisement plutôt que de prendre du Polynectar. Il ne voulait pas assister à la cérémonie dans la peau de quelqu'un d'autre, il n'aurait pas trouvé cela correct. Il portait des lunettes de soleil foncées, une perruque châtain clair suffisamment longue pour couvrir ses cheveux et son front, ainsi qu'une robe d'un vert bouteille foncé. Les sorciers gardant l'entrée étaient au courant de la supercherie et le laissèrent donc passer sans faire de commentaire.

Il y avait quelques rangs vides devant lui et ce, malgré le très grand nombre de personnes présentes pour la cérémonie. C'était un doux après-midi d'été, le parc était magnifique, comme si chaque plante avait elle aussi décidé de rendre un ultime hommage à ceux tombés en ce lieu. La cérémonie fut longue, de nombreuses personnes vinrent prendre la parole pour discourir et témoigner, rappelant sans cesse à Harry la douleur de la perte. Quand Georges vint à son tour sur la petite estrade sonorisée, c'en fut trop pour lui et il ne put retenir ses larmes à l'évocation de défunts qu'il ne connaissait que trop bien : Fred, Remus, Tonks, Colin, ...

Depuis la dernière bataille, il s'était maintenu occupé pour ne pas sombrer. Il s'était particulièrement concentré sur son emménagement au 12 Square Grimmaurd et sur l'installation de nouveaux sorts de protection, ce qui s'était révélé très chronophage et énergivore, donc une activité parfaite pour ne pas trop penser. Bien que le risque d'attaque soit désormais faible, il était passé du stade de héros à celui de légende depuis la disparition définitive du mage noir. Cela n'avait que renforcé son besoin de vivre reclus.

En parallèle, il avait également terminé ses études par correspondance pour faire ensuite un peu de Quidditch, dans l'optique de tenter des sélections dans plusieurs équipes professionnelles. Ne parvenant à se concentrer sur sa préparation, il avait mis cela de côté pour prendre une année sabbatique afin de faire le point et de "se trouver", comme le lui avait conseillé Hermione. Cette période temporaire s'était éternisée pour finalement devenir son quotidien.

Ce fut ensuite au tour de Neville de s'exprimer. Ses mots firent revenir les souvenirs du soir maudit, celui de l'attaque de l'école. Harry était submergé par les larmes, les premières depuis la fin de la guerre. Tout le monde lui avait dit qu'il n'était pas grave de pleurer, que ça soulageait, mais il ne voyait pas en quoi, car il se sentait toujours aussi mal.

Il se faisait violence pour calmer ses sanglots, quand une fine main tendant un mouchoir fit apparition dans son champ de vision flou. Le temps qu'il se mouche et se retourne pour remercier le propriétaire de la main, celui-ci avait disparu, lui laissant une drôle d'impression, un peu comme s'il était passé à côté de quelque chose d'important.

Après un court moment de réflexion, il décida de ne pas s'attarder, tous ses proches avaient témoigné et il ne pourrait pas supporter de rester une seule minute de plus. Il repartit donc de la cérémonie, évitant soigneusement ceux susceptibles de le reconnaître malgré son déguisement. Il avait encore du mal à soutenir les regards, pourtant bienveillants, des Weasley après la mort de l'un d'eux et la mutilation de Georges et Bill ; seul celui de Ginny lui semblait un peu moins lourd. Il savait qu'il avait tort de s'en vouloir, mais il ne parvenait pas à se défaire de l'horrible sentiment de culpabilité qui lui collait à la peau.

Il soupira et, aussitôt que la zone anti-transplanage fut derrière lui, il disparut pour retrouver les murs familiers, mais paradoxalement hostiles, du 12 Square Grimmaurd.