Chapitre XXX : Félin pour l'autre !

Byron battit plusieurs fois des cils, un air imbécile sur le visage. Puis il se décolora, ses yeux s'écarquillant et sa bouche s'ouvrant sur des mots qui refusèrent de sortir. Ahuri, il fixait Nathan. Des larmes surgirent et ses jambes cédèrent. Il tomba lourdement sur le canapé, ne lâchant pas son meilleur ami du regard. Ce dernier souriait, attendri, le marron de ses yeux brillant de douceur. Compatissant, il continua ;

-Je voulais que tu sois le premier à le savoir, ainsi que te prévenir en personne. Tu veux un verre d'eau ?

L'ancien capitaine des Zeus hocha négativement la tête, puis il se cacha le visage dans les mains, sanglotant lourdement.

-Byron, ce n'est pas triste…

-Je sais ! S'écria le blond, la voix cassée.

Le milieu s'agenouilla devant lui, attrapant délicatement les poignets du pleurnichard.

-Hey… Calme-toi…

-J'arrive… pas à y croire !

-Si tu ne te calmes pas, je ne pourrai pas te dire la suite…

-Parce qu'il y a une suite ?! S'étrangla Byron.

-Oui. Tu veux l'entendre ?

-Au point où j'en suis, assène-moi le coup de grâce !

Nathan sans pitié, lança alors dans un rire ;

-Tu accepterais d'être mon témoin ?

L'ancien capitaine des Zeus n'en pleura que davantage et, les larmes dégoulinantes, prit la main gauche du jeune homme aux cheveux bleus pour observer le cercle d'or qui brillait à son annulaire.

-Tu vas te marier…, gémit-il.

-Oui.

-Avec le taré des pneus…

-Oui.

-Et tu veux que je sois ton témoin…

-Oui.

-Mais ça ne veut pas dire que tu vas m'abandonner pour passer tout ton temps avec lui ?

-Mais, non, voyons…, soupira Nathan, toujours souriant.

Byron daigna enfin sécher ses larmes.

-Bon, alors je veux bien être ton témoin.

[… … …]

Lorsque Mark rentra de l'entraînement des Raimon qui s'était, pour ne pas changer, terminé à pas d'heure, il trouva Nathan debout à côté de la table du salon, tout un tas de feuilles disposées les unes à côté des autres.

-Encore en train de te prendre la tête avec le plan de table ? S'enquit le brun.

-Hm…, acquiesça le milieu.

-Je t'ai dit que ça ne servait à rien ; laissons les se débrouiller entre eux.

-Mark, je ne tiens pas à voir des dragons, ou que sais-je, voler dans la salle parce que l'un ou l'autre aura eu un mot malheureux. D'ailleurs, tout ce qui est susceptible de s'apparenter à un ballon de football est interdit d'entrer, c'est clair ?

Le gardien vint se placer derrière son amant et passa ses bras autour de sa taille.

-Tu sais ce que tu devrais faire ?

-Non… Éclaire donc ma lanterne…

-Refiler tout ça à ma mère. Elle t'aime bien mais elle regrette toujours la robe de mariée qu'elle aurait aimée qu'une belle-fille porte. Elle serait ravie que tu la fasses participer aux préparatifs.

-J'ai déjà vu le repas avec elle. Ainsi que la décoration. Et puis, elle ne connaît pas le tiers des invités, comment veux-tu qu'elle puisse faire le plan de table ? C'est toi qui es censé m'aider et pourtant tu n'as pas abrégé un seul entraînement ! Des fois je me demande si-… !

Le milieu s'était brusquement tu ; Mark l'avait embrassé dans la nuque et glissé ses mains sous son haut.

-Détends-toi… Nous sommes à des mois du jour J, souffla le brun.

-Tu préférerais qu'on s'y prenne à la dernière minute ?

-Je dis juste que tu es trop… stressé…, susurra le gardien.

Nathan ferma les yeux, passant une main sur la cuisse de son amant.

-Tu crois pouvoir m'avoir comme ça à chaque fois ?

Mark se serra un peu plus contre le jeune homme aux cheveux bleus.

-A quoi bon s'arrêter, maintenant qu'on est lancés ? Demanda-t-il, ses mains partant déboutonner le pantalon de Nathan.

-Tu sais que, que tu le veuilles ou non, il faudra le faire, ce plan ?…

Le brun retourna son fiancé et le coucha sur la table.

-Pas ce soir…

[… … …]

L'équipe de Raimon s'était arrêtée dans son entraînement pour regarder, sidérée, son entraîneur se faire sévèrement remonter les bretelles.

-J'ai… J'ai oublié…, fit Mark avec un air piteux.

-Tu as oublié ? Tu as OUBLIE ?! Comment as-tu pu oublier l'ouverture d'une galerie exposant mes œuvres ?! Ça fait des mois que je t'en parle !

-Mais-mais-mais l'équipe a un match bientôt et je-…

-Il y a toujours un match, Mark ! Et moi, trop bon, j'accepte que tu partes à cinq heure du matin et que tu ne rentres pas avant vingt-deux heure ! Je ne te vois plus de la journée ! Je passe après ton travail ! Et alors que tu m'avais promis qu'on fêterait cette ouverture ensemble, tu oublies ? Tu oublies ?!

-Nathaaan…, geignit le brun. Nelly ne m'aurait de toute façon pas donné mon jour de congé !

-Eh bien ton jour de congé, tu vas le prendre ! De force ! Et pas plus tard que maintenant !

-Quoi ?! Mais… Qui va s'occuper de l'équipe, en mon absence ?!

-Personne ! Ils sont grands ! Ils se débrouilleront très bien sans ton aide ! Et pour une fois, ça leur fera un entraînement normal ! Parce que, bon Dieu, je n'arrive pas à croire que tu aies remis ça avec tes pneus ! Ce sont des enfants, Mark ! On ne fait pas tirer des pneus de deux cents kilos à des enfants !

-Nous on le faisait bien !

-Ce n'est pas une raison !

-Mais c'est trop tard, maintenant ! En plus je ne comprends rien à l'art ! Se plaignit le gardien.

-Mark. Si tu ne m'accompagnes pas à cette galerie, je te renvoie chez ta mère.

[… … …]

Le gardien se tenait à côté de Nathan.

-Je ne fais pas tache, en tenue de sport, dans un endroit pareil ? S'enquit-il.

-C'est rien de le dire.

-… Nathan ?

-Quoi ?…

-Tu m'aimes ?

-Avec ou sans les défauts ?

-Nathan… Je suis désolé d'avoir oublié… Vraiment…

Le milieu garda un moment le silence, faisant mariner Mark qui attendait, préoccupé, une réponse. Alors l'artiste sourit et donna une discrète tape dans les reins de l'autre homme.

-Mais oui, je t'aime.

Le brun sourit largement, passant un bras autour des épaules de son amant.

-Tu es le meilleur !

-Je sais.

-Je t'aime…

-Hm. Ça ne te dispensera pas de travailler le plan de table avec moi.

Mark poussa un soupir de fin du monde et laissa tomber sa tête dans le cou de Nathan.

-Au fait, tu as choisi ton témoin ? Demanda le milieu.

-Heu… J'y ai… pas vraiment réfléchi…

Nathan s'assombrit un instant puis sourit. L'entraîneur était un cas désespéré ; c'était déjà un miracle qu'il ait pensé à le demander en mariage. Allons bon... Mark sans son ballon de foot à la place du cerveau, ce n'était plus vraiment Mark.

[... ... ...]

Note de l'auteur : Voilà, j'avais commencé cette fic il y a des siècles et il était temps que je la termine. Quand je relis, je revois encore la moi de onze ans l'écrire puis l'abandonner, puis la moi de quinze la reprendre, la moi de seize se décider à la publier et la moi d'aujourd'hui décréter qu'il faut l'achever, malgré la niaiserie et les clichés environnants. J'espère malgré tout que ce projet vous aura plu !