Bonsoir ou Bonjour ,

Eh oui, c'est encore moi, Sha' avec une nouvelle histoire. Pour ceux qui me connaissent vous savez déjà que je suis l'auteure de Notre Union et d'Harry's problems ! Et pour ceux qui me connaissent pas encore alors...je vous invite à lire mes deux fictions que j'ai cité. Je vous assure qu'elles sont géniales.

Bref...je viens à vous pour vous présenter mon nouveau bébé. J'espère de tout cœur que vous allez aimer cette fiction autant que vos aimez les deux autres, voire même plus. J'espère que le thème de la fiction et l'histoire en elle-même vous plaira, et vous donnera envie de la suivre.

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. ( personnages légèrement OOC )

Univers : UA sans magie

Rating : M

Publication : 1 fois par mois

État de la fiction : en cours – 8 chapitres d'écrits

Bêta-lecteur : mon merveilleux Byakkance


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LE COURTISAN D'UN LORD

Chapitre 1

Fils d'aristocrates, Thomas Elvis Riddle avait succédé à son père depuis quelques temps déjà. Il était le nouveau Lord de la prestigieuse famille Riddle mais également des Gaunt, du côté de sa mère.

Tom, pour les intimes, portait le titre qui avait échu à son père, jusqu'aux trois dernières années. De plus, il avait également récupéré la gestion des affaires familiales. Après être tombé gravement malade, son patriarche avait fini par les lui céder, de fort mauvaise grâce. Cependant n'étant capable de gérer ni les affaires familiales, ni les obligations liées à son statut de Lord, il n'avait pas eu le choix. Tom, n'ayant ni frère ni sœur, se retrouvait donc unique héritier de la famille.

Malheureusement, pour son père, Tom était et resterait toujours un incapable qui ne saurait jamais prendre les bonnes décisions pour l'avenir de leur famille. Chaque choix que faisait le jeune Lord n'était jamais correct. Ce dernier recevait immuablement les pires critiques possibles et imaginables de son père. Toutefois avec le temps, Tom avait su passer au-delà des reproches de ses géniteurs. En effet, même sa mère ne cachait pas sa déception quant à avoir un tel fils. Selon elle, son engeance faisait honte à son rang en refusant de se marier pour le bien de leur nom.

Âgé de vint-sept ans, Tom avait pourtant tout de l'homme parfait. Au premier regard, on ne pouvait que le trouver irrémédiablement charismatique, beau et envoûtant. Et malgré ce qu'en disait ses parents, il était intelligent et surtout très ambitieux. Il avait réussi à faire fructifier l'entreprise familiale bien plus que ne l'avait fait son père avant lui. Aujourd'hui, grâce à ces fameux choix que son père jugeait néfastes, il avait construit et ouvert bon nombre de commerces de jouets et de friandises, dans presque toute l'Angleterre.

Et peu importe ce qu'en disait l'ancien Lord, il avait bien remarqué que son fils s'en sortait bien. Très bien. Trop bien même… Après tout, « Tom l'incapable » s'en sortait bien mieux que lui. Ce constat, trop dur à admettre, l'avait énervé au plus au point. Voir que son fils avait réussi à mieux gérer les affaires familiales, l'avait rendu encore plus amer.

Le patriarche n'avait jamais vraiment aimé son fils qu'il trouvait peu docile et obéissant. Son fils ne l'avait jamais écouté de bon gré. Chaque fois qu'il lui avait ordonné d'entreprendre quelque chose, Tom le faisait de mauvaise foi ou parfois ne le faisait simplement pas. Cela lui avait alors valu de très nombreuses punitions.

Bien que Tom fût maintenant un adulte responsable, la mauvaise entente entre lui et son père n'avait pas du tout changé. Et si ses décisions étaient vivement critiquées, il n'osait jouir des quelques libertés que ce soient qui pourraient porter préjudicie à sa vie privée. Elle était déjà si sujette aux commentaires et tout cela, parce qu'il refusait les mariages arrangés que sa mère s'évertuait à négocier.

Si son père rechignait moins que sa mère quant au fait qu'il ne fût toujours pas marié, il lui avait clairement fait comprendre que s'il lui venait à l'idée de fréquenter une personne, il fallait que celle-ci soit une jeune fille pure et de bonne famille. A contrario, il n'hésiterait pas à tout faire pour le déchoir de son titre de Lord. Quant à sa mère, elle continuait à arranger des rencontres avec des familles ou l'obligeait à participer à des festivités pour qu'il y rencontre des filles, tout en ayant l'embarras du choix. Elle voulait à tout prix que ce dernier s'unisse enfin, comme tout Lord de son âge. Mais Tom, ne le voyait pas ainsi. A vrai dire, il avait toujours pensé s'unir à une personne dont il tomberait amoureux et non pas par obligation. Se marier avec une fille qu'il ne connaissait pas, juste pour faire plaisir à ses parents était hors de question.

Pourtant, Tom commençait à prendre conscience que le temps filait à une vitesse folle. Il réalisait qu'il approchait de la trentaine, qu'il n'avait toujours pas d'enfant et qu'il n'avait toujours pas trouvé de femme qui méritait son amour. Pourtant il restait sur ses positions, préférant choisir lui-même celle qui partagerait sa vie, et ce, même si cela prendrait du temps. Que cela plaise ou non à sa mère et à son père.

Enfin... Tout cela pour dire qu'aujourd'hui encore, il évitait de rencontrer sa mère, trop envahissante, qui ne cessait d'organiser des bals, et autres festivités de ce genre pour lui présenter des jeunes filles pures et prêtes à devenir des bonnes épouses. Toute cette mascarade l'énervait au plus au point et Tom en avait assez. Assez de voir sa mère se mêler de sa vie privée. Et bien qu'elle en fût consciente, elle s'était jurée de continuer, jusqu'à ce que son fils accepte enfin de se marier. Amour ou non.

Pour le moment, Tom avait de nouveau échappé à la vigilance de sa matrone. Il s'était absenté, pour régler une affaire, et loin de sa petite ville.

A cet instant, la seule préoccupation qui lui demandait toute son attention, était son futur commerce qu'il souhaitait construire à Londres. S'il ne s'était tourné que vers de petites villes, désormais il voulait toucher les plus grandes, à commencer par la ville la plus fréquenter du pays.

C'était d'ailleurs pour cela que depuis hier, Tom, accompagné d'un très bon ami à lui, se trouvait à Londres. Lorsque le maire avait reçu sa proposition pour le rachat d'un terrain qui conviendrait parfaitement à la construction de son commerce, il l'avait tout de suite invité à Londres afin de le rencontrer en personne.

Dans le milieu de l'après-midi, il était donc allé à sa rencontre et tous deux avaient parlé des termes du contrat écrit pas son avocat. Au fil de leur discussion, le maire en avait profité pour le prévenir du fait que s'il acceptait de lui céder son terrain, celui-ci s'engagerait à payer une taxe qui serait perçu sur les bénéfices de son commerce. Une taxe qui s'élevait à 20%. Bon gré, mal gré, Tom avait accepté. Mais malgré cette nouvelle entente, le maire voulant encore réfléchir, lui avait donné un autre rendez-vous, pour le lendemain, à la même heure.

Maintenant à bord d'une voiture, les deux hommes avaient décidé de retourner à leur hôtel pour se reposer. Ce soir, son ami qui se nommait Severus Snape et qui connaissait très bien la ville, étant un habitué, voulait l'emmener dans un lieu qui selon lui était l'endroit à fréquenter, à Londres. Et Severus, étant Severus, n'avait voulu lui en dire plus, arguant qu'il en saurait bien assez tôt.

Tom n'avait alors pas cherché à en savoir plus. Silencieux, il s'était mis à regarder, à travers la fenêtre de la voiture, les rues de la ville qui défilaient devant ses beaux yeux bleus. En ce beau temps, les rues étaient peuplés et toute cette populace se bousculait presque pour pouvoir passer. Heureusement qu'il se trouvait en voiture, s'était-il dit

Bien vite, la voiture s'arrêta devant Le BeauxJean, hôtel dans lequel les deux amis séjournaient. Celui-ci ressemblait bien plus à un palace qu'à un simple hôtel. L'établissement appartenait à un aristocrate français qui avait décidé de se lancer dans l'hôtellerie. Grâce à sa fortune plus que conséquente, il avait pu s'étendre en Europe. Tom avait fait confiance à son ami pour leur trouver un endroit où loger, et ce denier ne l'avait pas déçu.

Arrêté devant les grandes portes de l'hôtel, le chauffeur descendit en vitesse de la voiture afin de venir leur ouvrir la portière. Avec classe, les deux hommes sortirent de l'habitacle.

À peine eurent-ils mis un pied dans l'hôtel, que son directeur vint se présenter à eux.

- My Lord, salua le directeur. Devons nous vous réserver une table pour se soir?

- Non, s'exclama Severus. Ce soir nous dînons ailleurs.

- Très bien. Alors bonne fin de journée, dit le directeur, avant de s'en aller.

- J'espère pour toi que là où nous allons est endroit respectable, interrogea Tom.

- Évidemment, dit Severus en levant les yeux au ciel. Je vais te faire découvrir les merveilles que cache cette belle ville.

- Je veux bien te croire.

- Fais-moi confiance Tom. Il est temps que tu te dérides un peu et que tu profites d'être loin de tes parents pour faire ce que bon te semble.

- N'allons pas jusque-là, répondit Tom, d'un ton ferme, avant de partir vers les ascenseurs.

Severus souffla devant tant de sérieux, avant de suivre son ami.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à l'étage où se trouvait leur chambre.

- À quel heures souhaites-tu que nous nous retrouvions ? demanda Tom.

- À dix-neuf heures trente précises.

- Très bien, acquiesça Tom, avant d'entrer dans sa suite.

Severus le regarda s'en aller, les sourcils froncés. Connaissant l'état d'esprit de son ami, il se demandait si finalement cela était une bonne idée de sa part de l'emmener au Vif d'Or. Mais surtout lui présenter les merveilles que cachait l'établissement, qui d'apparence était non seulement un restaurant, mais aussi un pub.

Enfin...Il n'allait pas changer d'avis maintenant. Il avait vraiment envie de voir Tom se relâcher.

Tout en soufflant, il se dirigea vers sa chambre. S'il avait opté pour une chambre plutôt simple, mais moderne, Tom, lui, avait opté pour une suite. Après tout, son ami aimait le luxe et le grand standing.

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Lorsque Tom entra dans sa suite, il put enfin souffler et relâcher toute la tension qu'avait provoquée sa rencontre avec le maire. Retirant son manteau puis la veste de son costume confectionné par l'un des meilleurs couturiers d'Angleterre, il se servit un verre de whisky. Il s'assit sur l'un des canapés qui ornaient le petit salon plus que confortable de sa suite.

Passant une main dans ses cheveux ébène, il soupira en pensant qu'il allait devoir rester un peu plus longtemps que prévu dans cette ville si animée, à cause de son ami qui ne souhaitait pas le voir partir d'ici sans qu'il ait pris le temps de visiter la ville.

Tom n'était pas un amoureux des grandes villes comme Londres. Il les trouvait trop étouffantes, trop peuplées et justement trop grandes. Lui préférait les petites villes calmes et reposantes. Il n'y avait que Severus pour être un adorateur des grandes villes.

Avisant l'heure plus qu'avancée, il se décida à décompresser dans un bon bain. En arrivant dans l'immense salle d'eau, il ouvrit l'eau qui peu à peu remplit le bassin, avant de se dévêtir, laissant à découvert son corps musclé, pâle et imberbe. Une fois l'eau à la bonne température et à la bonne hauteur, il ferma l'arrivée d'eau et entra dans son bain, tout en soupirant de bien-être. Il n'y avait rien de plus détendant qu'un bain, pensa-t-il les yeux fermés. S'installant plus confortablement, il profita de l'eau tiède qui massait doucement son corps. Il y resta un long moment, avant de se décider à mettre fin à ce moment apaisant.

Le temps filait à une vitesse folle et Severus n'était pas du genre patient. Tout comme lui d'ailleurs. Alors une fois séché, il alla se choisir une tenue qui le siérait à merveille. La tenue trouvée, il la passa et tenta de coiffer ses cheveux, laissant simplement quelques mèches rebelles tomber devant ses yeux bleus.

Habillé, coiffé et parfumé, Tom regarda l'heure et lorsqu'il vit qu'il était bientôt dix-neuf heures trente, il sortit de sa chambre et se dirigea vers celle de son ami. Lorsqu'il toqua à la porte, celle-ci s'ouvrit directement sur Severus qui était lui aussi apprêté.

- Bien ! Autant y aller maintenant, dit Severus. J'ai déjà fait appel à une voiture.

- Tu as bien fait, répondit Tom en laissant son ami sortir de sa chambre. Tu ne veux toujours pas me dire où nous allons dîner et finir la soirée ?

- Non, sourit son ami. Sinon ce ne sera plus une surprise. Mais tu n'as pas à t'inquiéter. Le restaurant est très chic, et nous propose toutes sortes de plats, et sans aucun doute les meilleurs de toute la ville, je dirais. Et bien sûr, de bons vins français.

- Bien ! dit alors Tom. Qu'attendez-nous ! finit-il en se dirigeant vers les ascenseurs.

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De jour, comme de nuit, les rues de la ville étaient bondées. Il savait que Londres était une ville animée, mais à ce point-là, ça à en devenait ahurissant. Il ne s'y habituerait sûrement jamais.

Il sortit de ses pensées lorsque Severus lui fit savoir qu'ils étaient arrivés à destination. Le chauffeur vint leur ouvrir la portière, et Tom passa le premier pour mirer le fameux restaurant. Celui-ci présentait une devanture d'un rouge assez prononcé, avec inscrit en grande lettre italiques Le Vif d'Or. Il y avait deux entrées séparées d'un grand mur où de belles arabesques y étaient dessinées. Levant les yeux, il vit que le bâtiment comportait trois étages de plus, en plus du rez-de chaussée. Mais ce dernier était aussi immense qu'un hôtel. En y pensant bien, il se dit que peut-être l'enseigne avait était autrefois un hôtel. Au vu de sa taille et du type d'établissement, c'était fort probable.

- À quelle heure dois-je venir vous prendre ?, demanda le chauffeur à Severus.

- Nous rentrerons en taxi, vu l'heure tardive à laquelle nous sortirons de cet endroit, sourit Severus.

- Un taxi ? s'exclama Tom, en se retournant vers son ami.

- Oui, en taxi. Vous pouvez y aller, dit Severus à l'encontre du chauffeur qui s'inclina.

- Le Vif d'Or ?

- Oui, sourit son ami.

- Ce n'est pas un restaurant de grand luxe, à première vue, dit Tom, les sourcils froncés.

- Oh, tu crois cela, tonna Severus, en haussant les siens, avant de se diriger vers l'entrée qui se trouvait à gauche.

Surpris, Tom le regarda passer devant, sans un mot de plus. Bien que sceptique, il finit par le suivre.

Il fut accueillit par une atmosphère assez chaleureuse. Mais il constata très vite que l'endroit était très bruyant. Les personnes assises à des tables, mangeaient, riaient et parlaient entre elles. Celles-ci faisaient sans aucun doute partie de la classe moyenne, vu leur tenue bon marché et peu élégante.

Où diable son ami l'avait-il emmené ?

D'ailleurs, ce dernier arpenta la grande salle du restaurant pour aller dans une autre salle qui se trouvait à côté. Elles étaient séparées par un petit mur. Il pouvait voir à quoi servait l'autre salle, et ses sourcils se levèrent de nouveau, en voyant des hommes et même des femmes en tout genre boire des boissons alcoolisées. Il comprit alors que la deuxième porte d'entrée menait directement à un pub.

Bon sang ! Quel était cet endroit ?

Suivant son ami, ce dernier s'arrêta au comptoir dudit pub, avant de s'avachir dessus. Tom grimaça, pensant que celui-ci devait sûrement porter toute sorte de bactéries aux vues des personnes qui fréquentaient cet endroit.

- Ne reste pas là Tom. Approche-toi que je te présente un bon ami à moi, qui d'ailleurs est l'un des propriétaires de ce bel endroit, dit Severus en se retournant vers lui. Tom, voici Remus Lupin. Remus, voici Tom Riddle. Attention, lui susurra-t-il, c'est un Lord, finit-il avant de rire.

- Je l'avais bien remarqué, dit Remus en reluquant le Lord qui haussa un sourcils. Bienvenu au Vif d'Or, My Lord. J'espère que vous y passerez une bonne soirée.

- Hum... J'en doute, claqua la voix froide de Tom, alors qu'il avisa la salle d'un regard peu amène.

Severus souffla devant son attitude, avant de faire un signe de main, envers Remus qui lui sourit moqueusement.

Oh, ce dernier en avait déjà vu des Lords dans son genre. Mais une fois qu'ils avaient goûté à leur nourriture mais surtout à leur vin, ainsi qu'à d'autres choses bien plus agréable, ils avaient vite changé d'avis et de regard.

- Je suppose que vous souhaitez d'abord dîner ?, s'exclama Remus.

- Tu supposes bien, sourit Severus.

- Vous avez de la chance. Il y a une table qui vient tout juste de se libérer. Nous sommes quasi-complets.

- Vraiment !, s'exclama Tom, alors qu'il regarda la salle de restaurant qui était bondé et où aucune table n'était libre.

- Oui, vraiment. Et sachez que ce n'est pas ici, que vous allez dîner. On ne mélange pas les torchons avec les serviettes, comme vous dîtes, vous les gens de la haute, sourit-il, avant de poser les verres qu'il était en train d'astiquer. Bien, veuillez me suivre.

Le sourire aux lèvres, Severus lui emboîta le pas, suivit de près par Tom qui renifla devant toutes ses personnes au comportement peu correct. Ils se frayèrent un chemin entre les tables, avant d'arriver dans un grand couloir où en face se trouvaient deux grandes portes fermées. Remus se dirigea vers celles-ci et une fois devant, les ouvrit.

Tom, cette fois-ci, arbora une toute autre expression. Une franche surprise se lut sur son visage. La salle qui se présenta devant lui était somptueuse. Un magnifique et grand lustre fait de cristaux ornait le centre du plafond et venait éblouir la vaste pièce. Tom ne sut quoi dire devant le sourire moqueur de Severus.

Comment un tel endroit pouvait abriter deux restaurants, dont l'un pouvait concurrencer les restaurants les plus réputés du pays.

Son regard inspecta la pièce, et il vit que celle-ci était aussi pleine que le premier restaurant. Mais à la différence de ce dernier, celui-ci était essentiellement fréquentée par la haute société, aux vues des nombreux hommes et femmes habillés aussi élégamment que lui.

- Suivez-moi, intervint Remus, le sortant de ses pensées.

Toujours, silencieux, Tom les suivit, avant d'arriver à une table qui avait été déjà nettoyée et pourvue de tous les couverts. Il n'en manquait pas un seul. Tout était là. De la fourchette à salade, à celle du poisson. Du couteau à salade à celui de la viande. De la cuillère à soupe à celle du dessert, et ainsi de suite.

- Installez-vous. Je vous ramène la carte des vins.

- Pas la peine Remus. Apporte-nous directement un vin de Bourgogne, s'il te plaît.

- Bien sûr, sourit ce dernier.

- Ah ! Alors ! Vas-tu m'enguirlander ? se moqua Severus, envers Tom.

- Bien évidement que non, renifla Tom.

- Mais tu es surpris ?

- Je veux bien avouer que oui, je le suis, dit le Lord, en lorgnant la salle.

Au contraire de l'autre restaurant, ici, les personnes parlaient discrètement et tout en respect, afin de ne pas déranger le reste de la clientèle.

- Content que cela te plaise.

- Je n'ai jamais dit cela, dit Tom.

- Certes, mais je sais que tu le penses, sourit narquoisement Severus.

Tom préféra de ne pas répondre, alors que Remus revint vers eux, avec la fameuse bouteille de Bourgogne.

Lorsque Remus arriva à leur table, il se permit d'ouvrir la bouteille de vin, avant de les servir.

- Le meilleur vin français, fit savoir Severus à l'encontre du Lord. Tu peux laisser la bouteille, dit-il à l'intention de Remus.

- Évidemment, ricana Remus. Le contraire m'aurait étonné, venant d'un ivrogne tel que toi, rit Remus.

- Rohhhh, voyons, s'esclaffa Severus.

Tom, haussa les sourcils de surprise face à ce tableau. C'était rare de voir son ami aussi détendu et rieur avec d'autres personnes que lui. Il prit alors conscience que ce dernier connaissait vraiment les lieux, mais aussi les propriétaires. Et surtout que ses fréquentations étaient bien différentes des siennes.

- Vous vous connaissez depuis longtemps, demanda-t-il, une fois Remus parti.

- Oui. Cela fera...presque six ans je dirais.

- Je vois, acquiesça Tom.

- Il me tarde d'être à plus tard, dit Severus en prenant une gorgée de son verre de vin.

- Pourquoi cela ? demanda Tom.

- Tu le sauras bien assez tôt, sourit son ami.

Tom leva les yeux au ciel devant tout le mystère que faisait son ami depuis cet après-midi.

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Tom et Severus avaient fini de dîner. Tom devait avouer que les mets avaient été des plus délicieux. Il s'était réellement régalé. Aucun commentaire ne lui était venu. Il avait appréciait jusqu'à la fin ce dîner.

Maintenant, lui et son ami buvaient un petit digestif proposé par Remus.

- Bien !, s'exclama Severus, en reposant son verre bien vide. Rendons-nous en haut, dit-il en se levant.

- En haut ? demanda Tom, en fronçant des sourcils.

- À l'étage, si tu préfères. Au troisième plus précisément. Le spectacle a dû déjà commencer.

- Le spectacle, demanda Tom de plus en plus perdu.

- Oui. Suis-moi.

Avec ahurissement, Tom se leva et suivit son ami qui passa les doubles portes se trouvant au fond du restaurant. Ils arrivèrent vers un petit corridor, puis devant des escaliers. Severus commença à monter, pressant un Tom dont l'énervement commençait à se faire ressentir.

Bien vite, ils arrivèrent au troisième étage. Ils longèrent un grand et long couloir, avant d'être arrêté par trois jeunes filles qui sortaient d'une pièce et qui étaient habillées d'une robe qui laissait apercevoir leurs atouts bien mis en valeur. Celles-ci, à leur vu, gloussèrent, avant que l'une d'entre elle, une brune aux formes bien généreuses, ne reconnaisse Severus.

- Sevy chou, tu es revenu. Et je vois que tu nous as emmené un beau spécimen, gloussa-t-elle en venant déposer un baiser sur l'une des joues de Severus qui rit devant tant d'effronterie.

- Vous me manquiez trop, dit-il.

- Je suppose que tu es venu voir sa prestation, si tu es là. Elle a commencé depuis dix minutes.

- Je sais bien. Vous ne restez pas ?

- Oh, non. Nous sommes attendues en bas. Mais j'espère que tu viendras nous voir après la prestation, dit-elle en caressant son bras et en se collant à lui.

- Évidemment, sourit-il.

- Et emmène ce bel homme avec toi, qu'on le détende. Sauf s'il préfère leur compagnie, dit-elle en montrant la porte close d'où une douce mélodie s'entendait derrière celle-ci.

- Qui sait ! Je ne saurais te le dire, rit-il. Bien ! À plus tard mes jolies demoiselles.

- À plus tard, dit la brune, avant de partir avec les deux autres filles, non sans lancer un regard appréciateur à Tom qui était toujours figé de stupeur.

- Une maison close ? revint à lui Tom. Cet établissement fait aussi office d'une maison close, s'exclama Tom, soudainement horrifié par la situation.

- Non, Tom. Ceci n'a rien avoir avec une maison close, crois-moi. Il n'y a pas vraiment pas de terme exacte pour qualifier ce que tu vas voir. Du moins pour l'instant. Mais...bordel, ça peut marcher, dit Severus, pas vraiment sûr.

- Je ne vois pas où est la différence ! tonna Tom.

- Oh, crois-moi il y en a bien une. Là où dans les maisons closes les filles sont obligées de donner du plaisir au client par acte sexuelle, ici c'est tout autre. Ils ne sont pas obligés de passer par là, pour faire passer une bonne soirée à un client. La plupart d'entre eux recherchent juste de la compagnie, et tout cela en tout bien, tout honneur.

- Oh vraiment ! railla Tom peu convaincu par les paroles de son ami. Il est hors de question que j'entre dans cette pièce pleine de fille qui...

- Garçons, qu'on appelle courtisans, et les filles, courtisanes.

- Garçons, s'étrangla Tom. Où diable m'as-tu donc emmenée ? Dans un lieu de perversion ?

- Tout de suite les grands mots, dit Severus, qui s'impatientait.

- Il est hors de question que j'entre là-dedans. Tu m'entends ?

- Très bien, s'écria son ami, à bout de nerf. Reste là. Je ne vais pas plus rater la prestation de mon jeune ami le Bel Émeraude, dit Severus Je lui ai promis de venir à l'une des ses prestations lorsque l'occasion se présentera.

Sans plus attendre, il se dirigea vers la porte, avant de l'ouvrir doucement. La mélodie qui s'était faite entendre, devint bien plus forte. Tom, les yeux écarquillés de stupeurs, vit son ami le laisser seul dans le couloir. Il était outré par le fait que son ami ait osé le laisser sans plus de cérémonie.

Pourtant, lorsque ce dernier avait ouvert la porte et laissé le corridor être envahit par le son de la douce mélodie, Tom fut surpris de sentir un soudain élan de curiosité malvenue. Lui qui aimait parfois entendre des douces mélopées, ne pouvait nier que celle-ci était tout bonnement magnifique et mélodieuse. Il n'arrivait pas à savoir de quel instrument provenait-elle.

Son ami plus en vue, et la porte parfaitement close, sa curiosité fut piquée au vif. Malgré l'horreur de la situation, il prit le même chemin que son ami, et doucement, il ouvrit la porte. Cependant, il se contenta, une fois fermée, de rester contre celle-ci.

Il tomba dans une vaste pièce qui était tamisée et où des petits coins, pourvus de tapis persans, de coussins et autres, se trouvaient ici et là. Tous étaient utilisés par des hommes, mais aussi des femmes, bien qu'elles fussent peu nombreuses. Avec stupeurs, il reconnut certains d'entre eux, qui avaient dîné dans la même salle de restaurant.

Il revint à la réalité, lorsque la mélodie changea de ton et de rythme. Ses yeux se posèrent vers le centre de la pièce où un jeune homme, éclairé d'un jet de lumière, jouait de la harpe.

Ses yeux s'écarquillèrent en avisant le fameux jeune homme. Il était d'une beauté à couper le souffle, et même cela Tom ne pouvait le nier.

Ce dernier, assis sur un petit tabouret, était simplement vêtu d'une longue chemise blanche qui s'arrêtait à mis mollet. Les avant bras et son buste dépourvu de poil étaient à découvert, laissant voir une peau légèrement hâlée. Des cheveux noirs ébouriffé, un nez en trompette, des pommettes hautes et saillantes, et des lèvres ni trop fines, ni trop pulpeuses venaient compléter la beauté du garçon.

Celui-ci, les yeux fermés car concentré sur sa prestation, faisait glisser ses doigts sur les cordes tendues, et était assis de manière sensuelle et ensorcelante, les laissant à tous – et sans aucun doute – l'une des plus belles visions enchanteresses.

Bien qu'il soit de profil, Tom pouvait voir ses lèvres se courber en un beau sourire délicat. Mais soudainement, il se demanda si ce jeune homme était le fameux Bel Émeraude dont son ami avait fait mention.

Comme tous, Tom était subjugué par le spectacle. Il était figé et son corps refusait de faire le moindre mouvement. Pas temps que le jeune homme n'aurait fini sa prestation.

Au fur et à mesure que la mélodie progressait, Tom sentit une douce chaleur l'envahir. Les notes musicales étaient en train de le transporter dans un tout autre monde.

Bien trop vite au goût des convives, les notes cessèrent d'emplir la salle. Le jeune homme venait d'émettre la dernière note, avant de rouvrir ses yeux et de regarder la populace qui avait envahit la salle.

Un long silence se fit, avant que des applaudissements et des sifflements se fassent entendre dans toute la salle. Le beau garçon se leva et s'inclina, avant de se remettre droit. Ce dernier darda chacun des convives de son regard. Et Tom sentit son cœur rater un battement, lorsqu'il rencontra le regard d'un vert époustouflant dudit jeune homme. Il savait d'où lui venait son surnom. Tom n'avait jamais vu des yeux aussi verts que ceux-là. Ils étaient justes...hypnotisant...étincelants.

Bon sang ! Que lui arrivait-il ? Il était ébloui par un homme. Par un homme pardi. Cela devrait l'horrifier... le dégoûter. Mais à cet instant, il ressentait autre chose que ces sentiments négatifs. Il avait même oublié l'endroit dans lequel il était. Du moins pour l'instant.

Il sortit de ses pensées, lorsque son regard se fit happer par celui du jeune homme. Celui-ci le regarda un long moment, avant de lui envoyer un sourire et de se détourner de lui pour s'en aller, quittant la salle par une petite porte qui se trouvait dans le fond de la salle, contre le mur de droite.

Que venait-il de se passer ?

Tom ne le savait pas. Mais une chose était sûre. Il venait de rencontre le fameux Bel émeraude.

Lorsque son regard darda la salle, il reprit conscience et se rendit compte qu'il venait d'entrer dans l'antre des...courtisans, comme les avait appelé son ami. Il vit des jeunes hommes s'installer avec les convives pour amorcer des discussions animées et d'autres s'installer sans pudeur, tout contre d'autres convives qui les caressait sans vergogne.

Cette vision était pour le moins...déroutante. Un soudain malaise se fit ressentir et sans plus tarder et sans même chercher son ami du regard, il s'en alla, claquant la porte derrière lui. Il était bien trop retourné par ce qu'il venait d'assister.

Seul dans le couloir, il essaya de se remettre de ses émotions. Pourquoi se sentait-il si déstabilisé et troublé par ce jeune homme qui venait de faire une si belle prestation ? Cela n'était pas normal. Il fallait qu'il se reprenne. Il ne devait pas oublier qu'il se trouvait dans un bordel. Un bordel !

Passant une main dans ses cheveux, il tenta vainement de se reprendre. Il ne devrait pas ressentir toutes ses émotions, et surtout pas à cause d'un jeune homme qui était en plus de cela un courtisan. Cela était fortement déroutant.

- Vous vous en allez déjà ? s'exclama une voix soudaine. Une voix douce.

Surpris, Tom se retourna et tomba une nouvelle fois dans le même regard qui l'avait chamboulé plus tôt. Clignant des yeux, Tom le mira un moment. Il vit que le jeune homme avait passé une cape autour de lui et qu'il était assez petit en comparaison de lui. Mais pas trop. Son regard brillant le darda, et il se dit qu'il serait peut-être préférable de lui donner une réponse.

- Oui, répondit-il d'une voix grave.

- Oh! Je vois, s'exclama de nouveau le jeune homme en s'avançant de quelques pas. J'espère que le spectacle vous a au moins plu ? demanda-t-il.

- Il serait mentir d'en dire le contraire, dit simplement Tom, stoïque, en ne montrant pas son malaise face au regard bien trop insistant du plus jeune.

- Je ne vous avez jamais vu ici. Êtes-vous un nouveau membre ou simplement de passage ?, continua le jeune homme, malgré la froideur de l'homme.

- Ni l'un, ni l'autre. J'accompagnais juste un ami, dans un endroit dont je ne soupçonnais pas qu'il renfermait ce...genre de choses, reprit Tom. Voyez-vous en tant que Lord, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes d'aller dans un bordel où des jeunes femmes...et même des jeunes hommes se comportent comme les putains que nous trouvions dans les maisons closes, finit-il par dire, sans même se rendre compte de la tenue de ses paroles.

Aux mots dits sans réfléchir par l'homme, le plus jeune arbora abruptement un visage qui exprimait parfaitement sa stupéfaction face à ses paroles plus que malvenues. Mais bien vite ce dernier, se renferma. Blessé, il lança un regard où une grande colère et amertume s'y lisaient parfaitement.

Cela eut le mérite de déstabiliser encore plus Tom qui n'aurait pas cru voir ce genre de sentiments dans ce beau regard vert émeraude.

- Je vous demande pardon ?, dit le plus jeune d'une voix cassante. Venez-vous de nous insulter de...putains. Que savez-vous de notre mode de vie, de ce que nous faisons réellement ? Rien, à en voir votre jugement plus que faussé. J'étais venu à vous en tout bien, tout honneur, sans arrière pensée. Et bien je le regrette. Je ne supporte pas ce genre de personnes qui se permettent de porter des jugements sans même avoir pris la peine de se renseigner avant, continua le jeune homme, avec colère. Vous faisiez bien de partir. Mais surtout...ne revenez jamais. Nous ne tolérons pas les personnes de votre genre. Et sachez qu'ici, le respect d'autrui est l'une des règles d'or, finit-il d'un ton froid et cassant.

Il lui jeta un dernier regard peu amène, où une soudaine douleur et peine s'y lurent au fond de son regard, avant de s'en aller jusqu'où bout du couloir et de disparaître à une intersection.

Figé et choqué par ce qu'il venait de se passer, Tom regarda par où le jeune homme avait disparu, après lui avoir remonté les brettelles.

Il se rendit alors vraiment compte que ses propos avaient été des plus...insultants, blessants et horribles. Severus lui avait pourtant clairement dit qu'ici, rien ne ressemblait à une quelconque maison close.

Bon sang ! Pourquoi avoir dit ces mots-là ? Et pourquoi se sentait-il aussi mal ?

Son regard... Il avait détesté y lire toutes ses émotions si...négatives.

Pour la première fois, Tom se sentit honteux. Il avait honte des paroles plus qu'humiliantes qu'il avait osé dire, sans même réfléchir, envers ce jeune homme qui ne lui avait rien fait, mais surtout rien dit de mal.

Ce dernier n'avait pas mérité tant de mépris de sa part. Mépris que lui-même ne comprenait pas.

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Voilà, voilà pour ce premier chapitre.

Alors qu'en pensez-vous ? Suite ou pas suite sérieusement ? A vous de me le dire.

J'attends vos retours avec impatience.

J'espère quand même que cette nouvelle histoire vous a donné l'eau à la bouche.

Que la folie de Byak' & Sha' soit avec vous

Sha'

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