Bonjours à tous ! Vous ne pouvez pas imaginer comme je suis contente de pouvoir poster aujourd'hui ce chapitre (j'ai réalisé récemment que ça faisait pratiquement un an que je n'avait pas continué cette histoire et ça m'a foutu un sacré coup au moral). Comme je le craignait, j'ai eu des moments de stress absolument atroces depuis septembre (déménagement à l'autre bout de la France, nouvelles attentes dans mes études) si bien que l'écriture de mes fics est complètement passé au second plan. Évidemment, je prend toujours autant de plaisir à écrire, mais je n'arrive tout bonnement pas à tenir le rythme que je pouvais avoir jusqu'à présent, écrivant 10 pages d'un coup (j'en suis plutôt à une page toutes les semaines/ deux semaines), si bien que ce chapitre, pourtant commencé depuis plus de trois mois, a été une véritable épreuve à terminer. Ajoutons à cela que j'avais une idée très précise du moment où je voulais terminer ce chapitre, ce qui a pour conséquence que j'avais de nombreuses choses à caser et que je ne pouvais tout simplement pas le terminer « à la va vite ».
C'est donc globalement avec une joie immense (et un certain plaisir personnel) que je vous présente (enfin) ce nouveau chapitre qui, je l'espère, vous plaira. Je sais pertinemment qu'après cette longue pause, c'est aussi difficile pour le lecteur que pour l'auteur de reprendre une histoire qu'il a pu lire il a très longtemps, et je m'excuse encore pour tous ceux qui attendait cette suite depuis un bon moment déjà. Malheureusement, je suis actuellement dans une phase très compliquée qui va probablement se prolonger au moins jusqu'au mois de mai. Je vous demande donc de bien vouloir être patient encore un peu, et je remercie sincèrement tous ceux qui continuent encore aujourd'hui à lire cette histoire et à m'envoyer des messages ! Ça me fait chaud au cœur, et ça me pousse encore plus à vouloir continuer jusqu'au bout !
Pour les personnes qui suivent un peu mes autres histoires, vous saurez que le prochain chapitre sera le troisième de « Trois vies et 60m² », chapitre que je vais commencer très prochainement ! Comme j'alterne entre mes trois histoires, il peut se passer du temps entre deux chapitres d'une même fic, et c'est aussi pourquoi je tenais à ce que ce chapitre contienne tellement d'éléments pour la suite.
Enfin sur ce, cette « introduction » est beaucoup trop longue et je vais donc m'arrêter là ! Je vous souhaite à tous et toutes une excellente lecture et vous dis à bientôt pour la suite ! :)
Taranis K : Avec beaucoup de retard, merci pour ton commentaire au chapitre précédent ! Je suis contente que cette histoire te plaise et j'espère que tu prendra plaisir à la lecture de ce nouveau chapitre (qui je crois devrait répondre à certaine de tes questions précédentes!). Je dois bien avouer que le duo Corazon/Doflamingo est celui qui l'apporte toujours le plus de plaisir à décrire (bien qu'il soit peut être un peu moins présent dans ce chapitre) ! Merci encore et bonne lecture ! ^^
Dodge3 : Je pense que je vais me répéter beaucoup à travers les différents commentaires, mais je m'excuse encore pour le temps que j'ai pu mettre à répondre aux commentaires qu'on m'a laissé. Du coup ma réponse arrive presque un an après le commentaire, mais c'est malgré tout avec joie que je m'y atèle. Tes commentaires me font toujours extrêmement plaisir et je suis vraiment ravie de voir que tu les trouve toujours « trop rapides » à lire ! Pour répondre donc, je crois qu'une fois de plus, je ne facilite pas la tâche à Sanji dans ses sentiments (comme tu pourras le constater dans ce chapitre). Je ne suis pas sûre que la fin du chapitre précédent soit encore tout à fait résolue ici (même si laisse certaines indications), mais cela viendra en tout cas dans le prochain chapitre en détail ! Je suis vraiment heureuse de voir à travers la plupart des commentaires que les comportements que j'ai donné à Corazon et Doffy plaisent autant ! J'avais vraiment besoin de personnages un peu « légers » par rapport au ton de l'histoire et c'est toujours un moment de réelle détente quand j'écris les scènes de vie familiale entre eux tous ! Enfin bref ! J'espère que ce nouveau chapitre aura valu la peine d'attendre (même si j'ai quand même fait fort en terme de délai...) et qu'il apportera autant de plaisir à la lecture que j'ai pu, malgré tout prendre à l'écrire ! Merci encore sincèrement pour ta fidélité à mes histoire, en espérant que cette suite continuera à te plaire ! :)
Lawiki : Comment dire... Pardon du retard encore une fois ? C'est vraiment délicat à exprimer mais je suis sincèrement désolée du temps qu'il me faut pour répondre aux reviews je les lits bien sûr dès le jour de leur publication, mais comme je répond au chapitre suivant, j'ai vraiment l'impression d'être à la masse en répondant si tard). Enfin, je vais quand même tâcher de faire comme s'il n'y avait pas eu d'absence ! Je pense pouvoir dire comme toi que le rapprochement de Rebecca et Sanji ne me réjouie pas plus que ça, alors même que c'est moi qui l'écrit xD (enfin au moins c'est encourageant, ça laisse présumer la suite de leur relation!). Par contre je prends toujours autant un malin plaisir à tourmenter Law à travers les personnages de Doffy et Cora-San (je crois que je pourrai écrire des chapitres entiers juste sur ces deux-là sans m'en lasser). J'avoue que j'ai été plus cruelle avec Zoro que je ne le pensais au début de cette histoire... je vais quand même essayer de lui faire son Happy Ending à lui aussi (mine de rien, j'y tiens à ce personnage!). Enfin du coup j'espère éclaircir un peu les choses à travers ce chapitre (même si je pense qu'il reste certaines zones obscures). En tout cas j'espère que tu prendras plaisir à découvrir cette suite (même si je pense bien qu'après tout ce temps, ça doit pas être évident de se remettre dans le bain...). Encore un grand merci pour ton soutien en tout cas ! :)
Mikashita98 : Bonjour à toi ! J'ai un peu honte, tu m'avais laissé ton premier commentaire sur le chapitre précédent et j'y répond 6 mois plus tard...enfin mieux vaut maintenant que jamais ! Ça m'a vraiment fait plaisir de voir qu'après plusieurs mois d'existence, cette histoire arrivait encore à attirer des lecteurs et qu'en plus ça t'a donné envie de lire mes autres histoires ! Je suis aussi contente si j'ai pu te faire découvrir un nouveau couple (étant moi même fan du ZoSan, j'ai découvert bien plus tard le LawSan mais qui est rapidement devenu un de mes couples favoris et que j'espère pouvoir faire envisager à d'autres personnes!). En tout cas, tes commentaires m'ont fait très plaisir et j'espère que tu trouveras du plaisir dans la suite de cette histoire !
NB : Je précise que je publie ce chapitre à l'instant même où je viens de terminer sa rédaction. J'espère donc ne pas avoir laissé trop de fautes (plus ou moins graves...).
Sanji observa un instant le reflet que lui renvoyait le miroir. Ce soir, il était beau, indéniablement. Son costume lui allait parfaitement bien, ni trop large aux épaules, ni trop serré à la taille et le nœud papillon rouge qui ornait son cou faisait encore plus ressortir le blond de ses cheveux, impeccablement peignés. Il avait passé la quasi-totalité de l'après midi à se préparer, mais ce n'est qu'en se regardant finalement dans la glace qu'il réalisa que c'était enfin le grand soir attendu depuis des semaines.
Le réveil posé sur sa table de chevet lui indiquait maintenant que le Gala allait commencer d'ici une heure, ce qui lui laissait juste le temps d'aller chercher Rebecca chez elle pour la conduire à la soirée _ il avait même été jusqu'à commander un taxi pour leur éviter les transports en commun, certainement pas convenables pour les talons que porterait la jeune fille.
Depuis l'annonce de l'événement quelques mois auparavant, Sanji n'avait pas arrêté de fantasmer sur la tenue qu'il allait porter, et surtout sur celle de sa future partenaire. Il avait eu l'occasion d'imaginer un nombre incalculable de scénarios sur le déroulement de la soirée, chacun incluant un baiser langoureux sur la piste de danse, et certains même envisageant un acte final plus intime encore. Malgré son manque d'expérience, le blond avait une idée précise de la manière dont il voulait que sa première fois se déroule, tout en douceur, dans un lit immense _ alors que lui-même ne dormait que dans un lit une place_ enlaçant le corps frêle et doux de celle qu'il aimait. Et pourquoi pas celui de Rebecca, après tout ?
Pourtant, pas une fois il n'avait réfléchi à cela durant la journée, pas plus que les derniers jours d'ailleurs. En fait, Sanji aurait cru qu'il serait absolument intenable le grand jour, mais alors qu'il regardait son visage terne lui renvoyer une expression maussade, il réalisa qu'il n'était absolument pas d'humeur à faire la fête. Et il savait bien pourquoi. L'altercation avec Zoro quelques jours auparavant avait complètement brisé son moral, et comme si ça ne suffisait pas, Law avait de nouveau disparu de la circulation, ne venant pas à la fac, ni ne répondant à ses messages. C'était comme s'il avait perdu ses deux meilleurs amis dans la même journée et ni la compagnie de ses princesses pendant les heures du déjeuner, ni l'optique de passer une soirée au bras de Rebecca n'avait réussi à lui redonner le moral.
C'est le soir même de l'incident qu'il avait envoyé le premier message à Law. Il lui demandait de l'excuser pour l'avoir laissé seul en ville, et il avait espéré recevoir rapidement un message du brun qui l'aurait rassuré et soutenu dans sa détresse avec Zoro. Mais le lendemain matin, il n'avait toujours reçu aucune réponse. Au début, ça ne l'avait pas inquiété plus que cela. Peut-être que Law n'avait pas vu son message, ou peut-être boudait-il simplement, comme ça lui arrivait parfois. Il pourrait de toute façon réitérer ses excuses et s'expliquer plus facilement en face à face pendant les cours.
C'est au bout du deuxième jour d'absence de Law qu'il avait alors pensé à se rendre directement chez lui. Il connaissait le chemin par cœur et était même prêt à subir les inévitables assauts de Doflamingo et Cora-San pour voir le brun, s'assurer qu'il aille bien. Il était déjà à mi-chemin quand une sorte de force mystérieuse l'avait empêché de faire un pas de plus. Après tout, comment allait réagir son ami s'il le voyait débarquer à l'improviste ? Il avait déjà remarqué à quel point le jeune homme se sentait mal à l'aise quand il devait donner des explications en présence de son père, et lui imposer une entrevue dans ces conditions ne serait probablement pas la meilleure chose à faire. Il s'était donc finalement arrêté sur un banc au milieu de la rue, et avait envoyé un second message au brun dans lequel il lui demandait innocemment de ses nouvelles et lui proposait de passer lui donner les cours qu'il avait manqué. Il attendit la réponse plus d'une heure avant de finalement faire le chemin inverse, frigorifié et le moral au plus bas.
« Qu'est-ce que tu fous encore là le cornichon ? Tu devais pas aller à ta soirée ou je sais pas quoi avec tes stupides amis ? »
Sanji sursauta. Zeff se trouvait dans l'encadrement de la porte et le regardait avec la même expression sévère que d'habitude.
« Ils sont pas stupides. Pas tous du moins » maugréa le blond. Il s'était bien sûr abstenu de mentionner à son grand-père que son groupe d'amis incluait deux femmes, et encore moins le fait qu'il se rende à la soirée avec une cavalière. Si le vieil homme le savait tout à fait apte à se défendre et n'était jamais inquiet de le voir traîner avec des garçons « à problèmes », il était absolument intransigeant vis à vis de la gente féminine, probablement persuadé que la faiblesse de son petit fils pour les créatures de rêve représentait un danger bien plus concret pour son avenir que ceux de la drogue ou la violence.
Si le blond avait pu trouver cette vision des choses agaçante durant ces dernières années, il avait plutôt tendance à la trouver ironique depuis quelques temps. Après tout, avant Rebecca, aucune fille n'avait daigné s'engager dans une relation vraiment sérieuse avec lui. Si on rajoutait à cela le fait que la seule personne à lui avoir clairement exprimé un intérêt était Zoro, Zeff se trompait définitivement de cible pour protéger le jeune homme.
« Mouais. Tu vas me faire croire que celui qui m'a pété trois verres la dernière fois qu'il est venu était un génie peut être ? ».
« Je t'ai déjà dis que Luffy était hors catégorie. Enfin bon, je vais certainement pas ouvrir le débat avec toi ce soir ».
« Et ton nouveau copain là, chez qui tu vas tout le temps. Il y va aussi à s'te soirée? ».
Sanji sursauta presque. Il avait l'impression de se sentir aussi gêné que quand son grand-père le questionnait sur ses premiers amours. Bien sûr, il lui avait parlé à de nombreuses reprises de Law, mais le brun n'étant encore jamais passé chez eux, Zeff semblait garder une certaine méfiance vis à vis du jeune homme. Il avait d'ailleurs pratiquement harcelé le blond les premier temps pour obtenir des informations et ne s'était plus ou moins calmé que lorsqu'il avait appris que le père de Law travaillait dans la police _ Sanji s'était bien évidemment abstenu de lui situer le quartier sordide où ils habitaient et avait simplement mentionné l'existence vague d'un « oncle » qui vivait avec eux_. Mais malgré tout, le blond ne pouvait s'empêcher de trouver que le ton de Zeff était particulièrement courroucé lorsqu'il mentionnait son ami. Très certainement qu'il avait l'impression que son petit-fils traînait un peu trop avec ce garçon sorti de nul part au détriment de ses anciens amis. Après tout, il avait toujours été habitué, depuis la plus tendre enfance de Sanji, à le voir collé aux baskets de Zoro pour qui il éprouvait la même sorte d'affection sévère que pour son propre petit-fils.
« Law ? Normalement non ».
« Comment ça normalement ? Vous en avez pas discuté tous les deux ? ».
« Si mais y a quelque temps déjà. Il m'avait dit à ce moment là qu'il irait pas,mais j'ai pas eu de ces nouvelles ces derniers jours ». Sanji aurait voulu changer de conversation et ne pas avoir à retourner le couteau dans la plaie, mais Zeff ne semblait pas de cet avis.
« Quoi, vous vous êtes disputé ? ».
« Je pense pas non. J'en sais rien ».
« Mais enfin, ça se sait ce genre de chose ! Il t'as dit quoi, la dernière fois que vous vous êtes vu ? ».
L'image de leur dernière virée en ville et du baiser volé de Zoro s'imposèrent malgré lui dans sa mémoire et il sentit le rouge lui monter aux joues. « Rien j'avais juste dû partir plus tôt que prévu et je l'ai peut être laissé un peu en plan. Mais j'ai vraiment pas envie d'en parler là. Et je suis à la bourre, j'y vais ».
Il attrapa rapidement sa veste et se dirigea vers la sortie, bien décidé à clore la conversation sans laisser l'opportunité à Zeff d'entrer plus en détail dans le sujet. Il pu simplement entendre sa voix porter une dernière fois alors qu'il refermait la porte d'entrée derrière lui. « Dans ce cas t'as qu'à t'excuser auprès de lui au lieu de déprimer comme une andouille ! ».
« Plus facile à dire qu'à faire » maugréa t-il, plus pour lui-même.
Il n'attendis que quelques instants à l'extérieur avant que le taxi ne vienne le chercher et avant même qu'il n'ait eu le temps de chasser de son esprit sa conversation avec son grand-père, la voiture se garait devant la maison de Rebecca. Enfin, « maison » était probablement un euphémisme dans le casprésent. Si la jeune fille avait donné son adresse au blond quelques jours auparavant, elle avait sans doute oublié de lui mentionner qu'elle vivait dans un véritable palace. Il avait pu constater que la jeune fille ne semblait pas avoir de problème d'argent et qu'elle était toujours vêtue avec des vêtements de marques, mais à ce point. La demeure surpassait de loin toutes celles aux alentours, et jamais Sanji n'aurait pu croire que l'on pouvait trouver ce genre de bâtiment au beau milieu de la ville.
Le chauffeur du taxi émit un sifflement impressionné. « Eh bah. On dirait bien que c'est pas n'importe qui la personne que vous allez chercher ! ».
Sanji ne trouva rien à répondre et préféra descendre rapidement de la voiture avant que le stress n'ait définitivement finit de le clouer sur son siège. Il demanda poliment au chauffeur de patienter et avança d'un pas nerveux vers la bâtisse. Il appuya presque immédiatement sur l'interrupteur à côté de la porte et entendit le bruit de la sonnette retentir de manière assourdissant à l'intérieur.
Il s'attendait à patienter quelques minutes, mais moins de cinq secondes après, la porte s'ouvrit lourdement et un homme au visage sévère et à la carrure absolument effrayante apparu devant le blond. Pendant un instant, il espéra que l'homme allait lui dire quelque chose ou le laisser entrer, mais il continuait à l'observer d'un air féroce et interrogateur.
« Euh, bonsoir monsieur ? »
Aucune réponse ne lui vint, à tel point que Sanji se demanda pendant un court instant si le taxi ne s'était tout bonnement pas trompé d'adresse.
« Je m'appelle Sanji. Et.. je suis venu chercher Rebecca... Est-elle déjà prête ? ».
Cette fois l'homme renifla avec dédain et Sanji cru qu'il allait lui claquer la porte au nez. Mais avant qu'il n'ai pu faire quoique ce soit, une voix s'éleva derrière lui.
« Papa voyons, laisse-le entrer. Je t'avais pourtant prévenu que Sanji-kun allait arriver ». Rebecca se glissa dans le peu d'ouverture que lui laissait l'homme pour se placer entre les deux hommes. « Désolée pour l'attente ! J'espère que mon père ne t'as pas trop intimidé ».
« Oh...bien sûr que non ne t'inquiète pas » mentit le blond, tout en jetant un regard encore hésitant vers le colosse. Il était difficile de croire qu'une telle force de la nature ait pu avoir une fille délicate comme Rebecca. Cependant, il remarqua tout de suite que le regard de l'homme s'était considérablement adouci lorsque la jeune fille était arrivée. Il grommela vaguement une sorte d'excuse à l'égard de Sanji _ qui ressemblait davantage à une menace_ et reparti à l'intérieur de la maison, laissant seuls les deux jeunes adultes.
« Tu es vraiment très beau ce soir Sanji » la jeune femme lui souriait et il sentit une forte chaleur se diffuser dans tout son corps.
Sur le moment, il n'avait même pas remarqué la tenue affriolante que portait Rebecca et la réalité le frappa violemment. Elle arborait une superbe robe pourpre qui s'arrêtait outrageusement, à l'avant, au niveau de ses genoux laissant apparaître ses longues jambes fines tandis que le bustier en forme de cœur faisait ressortir plus que jamais sa poitrine généreuse. La robe se prolongeait dans son dos jusqu'à ses chevilles en une sorte de voile transparent, ce qui apportait un raffinement exquis à l'ensemble. Elle avait tressé ses cheveux roses et relevé le tout en un chignon, ce qui avait du lui prendre des heures à réaliser au bas mot. Enfin, elle avait opté pour un maquillage plutôt léger au niveau des yeux, certainement pour laisser ressortir le rouge à lèvre foncé qui dessinait ses lèvres à la perfection. Elle était tout bonnement magnifique, et Sanji se sentit presque misérable dans son costume pourtant impeccablement taillé pour lui.
« Je fais pourtant pâle figure à côté de toi ! ».
Rebecca gloussa, visiblement ravie de compliment. « Je te remercie ! Tu permets que j'aille chercher une veste avant qu'on parte ? »
« Bien sûr ! Prends tout ton temps ! » La jeune femme esquissa un sourire avant de disparaître à son tour, laissant à nouveau Sanji sur le pas de la porte.
Se retrouvant seul à nouveau, le blond fut surpris de constater à quel point son cœur avait repris un rythme normal rapidement. Bien sûr, il ne pouvait pas nier qu'il avait été émerveillé par la beauté de sa cavalière, mais habituellement, cette sensation aurait été beaucoup plus violente chez lui. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'il se mette à saigner du nez en observant des femmes pourtant moins belles que Rebecca.
Pourtant, il était de nouveau parfaitement calme. Pire que ça, il sentait même la mélancolie qui l'avait frappée plus tôt s'insérer à nouveau en lui, et il se sentit coupable vis à vis de la jeune fille. Il se rendait compte qu'il avait toujours rêvé d'avoir une petite amie sublime pour la présenter à ses amis et voir leur regard ébahi et impressionné. Mais présentement, il n'avait plus de nouvelles d'aucun de ses meilleurs amis pour des raisons très différentes, mais il était certain qu'aucun des deux ne serait impressionné ou encore moins ravi de voir le blond au bras d'une cavalière. Sans compter qu'il avait déjà eu l'occasion de voir que Law n'appréciait pas plus que ça la présence de Rebecca.
'Si ça pouvait me permettre de lui adresser à nouveau la parole, j'échangerais volontiers la situation pour aller cette soirée avec lui'. Sanji se gifla mentalement à cette pensée. Certes, les moments passés avec le brun commençaient sérieusement à lui manquer, mais de là à écarter la possibilité de voir sa relation avec Rebecca évoluer, il y avait tout de même un monde. Et puis après tout, son ami lui avait bien fait comprendre que pour rien au monde il ne mettrait les pieds au gala alors à quoi bon imaginer qu'il ait pu accepter d'y aller juste pour l'accompagner ?
Sanji secoua la tête, résolu. Il était bien décidé à passer une bonne soirée, coûte que coûte. Il était certain que le moral lui reviendrait une fois qu'ils seraient sur place et, quant au brun, il tenterait une nouvelle fois de le contacter dans les prochains jours, quitte à aller le chercher chez lui par la peau du cou.
C'est donc avec un sourire beaucoup plus détendu qu'il accueillit le retour de sa cavalière quelques instants plus tard avant de s'engouffrer tout deux dans la voiture.
Sanji ne pu que reconnaître que Luffy avait fait un travail spectaculaire quand ils arrivèrent enfin à la salle louée pour l'occasion. Elle était suffisamment grande pour accueillir la majorité des étudiants de la ville, mais faute était de constater qu'il avait vu suffisamment grand compte tenu du nombre impressionnants de jeunes gens déjà présents sur place. Comme il lui avait promis, sitôt les affaires déposées dans un vestiaire à l'entrée, un photographe attendait de pieds fermes les invités à l'entrée de l'immense hall pour immortaliser les jeunes couples ou simplement les groupes d'amis qui enchaînaient successivement les grimaces ou les baisers devant l'objectif.
Le blond, pour sa part se contenta de passer un bras derrière les épaules de sa cavalière et de sourire à l'appareil. Cette soudaine proximité suffit malgré tout à réveiller une forte chaleur en lui et il dû faire tous les efforts du monde pour garder un sourire le plus naturel possible.
Ce n'était pas quelque chose de nouveau chez lui. En fait, il avait toujours eu des réactions excessives avec les femmes sitôt qu'il avait eu l'âge de comprendre les différences entre elles et ses congénères masculins. Lui-même n'avait pas eu la chance de pouvoir grandir avec une présence féminine à ses côtés, et aussi loin qu'il s'en rappelle, il avait toujours envié ses camarades de classes dont les mères venaient les chercher à la sortie des classes. Il avait donc finit par compenser ce manque en idolâtrant cette présence qui lui avait tant manqué et qu'il ne pouvait qu'imaginer que sous ses meilleurs formes. C'est donc très tôt qu'il avait commencé à développer une envie viscérale de se marier avec une femme et de créer un foyer. Néanmoins, il s'était rapidement rendu compte que sortir avec une fille n'était pas une chose aisée et l'envie avait rapidement tourné à l'obsession. Cela ne faisait d'ailleurs que depuis peu de temps qu'il arrivait à se lier d'amitié avec des filles, bien que cela passe toujours, même inconsciemment par une phase de séduction.
C'est pourquoi il se sentait particulièrement anxieux ce soir-là. Si pour la plupart des couples présents, l'événement ne représentait qu'un bon moment à passer, pour le blond, cela signifiait comme une sorte de concrétisation qu'il avait attendu depuis toujours. Et pourtant, une fois encore, il avait l'impression de ne pas prendre la situation aussi sérieusement qu'il le voudrait. Il sentait pourtant que Rebecca était réceptives à se compliments et pourtant il lui était complètement impossible d'envisager la possibilité pour lui d'aller plus loin avec elle ce soir. Il savait pourtant que la situation ne se représenterait probablement pas de sitôt et cette pensée sembla mettre fin à ses doutes.
Il repéra rapidement Usopp et Chopper qui discutaient joyeusement un peu plus loin et s'empressa de les rejoindre. À la vue de Rebecca, le visage d'Usopp sembla se décomposer complètement.
« J'espérais au moins compter sur toi pour pas être le seul sans cavalière ce soir...de quoi je vais avoir l'air tout seul ! » gémit le brun.
« C'est parce que tu n'as pas osé demandé à Kaya ! Pourtant je suis sûre qu'elle t'aurais dit oui ! » Chopper semblait tenter de consoler son ami, en vain.
Sanji haussa un sourcil. « T'es quand même pas le seul de la bande à être seul ce soir non ? ».
« Si justement ! Déjà, Chopper est venu avec Nami ! »
Devant les accusations du brun et le regard outré de Sanji, le plus jeune s'empressa de répondre. « Tu sais très bien qu'elle m'a proposé uniquement pour que je lui serve d'alibi et que les autres garçons de la fac la laissent tranquille ! D'ailleurs on est venu chacun de notre côté et je l'ai même pas encore vu de la soirée ! ».
« Mouais, passons. Ensuite, Robin est venue avec Franky, même si j'ai surtout l'impression que c'est parce qu'il avait besoin de quelqu'un avec le permis pour venir le chercher chez lui. Zoro m'a dit hier qu'il ne venait pas et qu'il préférait picoler chez lui... »
Sanji sentit une fois de plus son cœur se pincer à l'évocation du vert. Il n'avait pas du tout envie d'entendre parler du jeune homme ce soir. « Il reste bien Luffy non ? ».
« C'est bien le pire... » Usopp avait pris un ton encore plus dramatique. « Tiens, quand on parle du loup ».
Le blond se retourna et il dû se retenir pour ne pas ouvrir la bouche de stupeur. Derrière eux, Luffy se dirigeait vers eux, la même expression de béatitude sur le visage qu'il arbore habituellement. Il avait fait un effort et avait quitté ses vêtements habituels pour un costume trois pièces, mais sa cravate était mal nouée et on pouvait déjà apercevoir une tache de sauce sur la manche droit de sa chemise. Mais plus que la transformation du jeune homme, c'était celle qui l'accompagnait qui attirait tous les regards.
Boa Hancock attirait déjà d'ordinaire les regards de tous les hommes, de son âge comme plus vieux, mais elle avait cette fois le mérite de capter l'attention de toute l'assistance, masculine comme féminine. Elle portait une robe verte moulante qui ne laissait aucun doute sur ses formes généreuses et dont le décolleté plongeait pratiquement jusqu'à son nombril. Si une telle tenue aurait pu être qualifiée de « vulgaire » portée par n'importe qu'elle autre personne, cela ne semblait en revanche pas déplaire aux invités dont certains n'hésitaient pas à baver ouvertement devant leur partenaire.
Cela ne semblait pas néanmoins déranger la jeune femme qui avait quitté son masque sévère habituelle et suivait Luffy au pas en gloussant. Visiblement, les semaines d'insistance envers lui avaient portées leurs fruits.
Sanji se retourna à nouveau vers Usopp, comme pour lui demander de confirmer l'impossible.
« C'est fou hein ! Je veux dire, quand il nous parlait de cette fille de sa promo, je m'attendais à une sorte de folle dans son genre. Certainement pas à la candidate nationale pour Miss Univers ! ».
« C'est complètement délirant tu veux dire ! Comme un imbécile comme lui pu s'y prendre ! Il l'a drogué, je vois pas d'autres explications ! »
« Ce qu'elle est belle... » Rebecca avait dit ça d'un ton rêveur, observant comme tout le monde avec envie la brune.
« C'est toi qui reste la plus belle ce soir Rebecca-chan ! » Sanji s'était empressé de retourner son attention vers sa partenaire. Ç'aurait été un manque de courtoisie suprême de délaisser la jeune fille au profit d'une autre.
« C'est gentil, mais il faut reconnaître qu'elle est beaucoup plus élégante que moi ! Enfin, ça te dérange si je vais dire bonsoir à mes amies ? Comme ça tu pourrais un peu discuter avec les tiens et on se rejoint après ? » Elle n'attendit pas la réponse et se dirigea quasi immédiatement vers un groupe de filles qui l'attendaient un peu plus loin.
Sanji soupira. Pendant un instant, il eut peur d'avoir froissé la jeune fille, mais au fond, il était content de pouvoir souffler un moment. Après tout, même s'ils étaient ensembles pour ce soir, rien ne les obligeaient à rester ensembles tout le long.
« Alors, t'en penses quoi de ma super soirée ? » Le blond sursauta et se retourna vers un Luffy visiblement au septième ciel.
« Je dois reconnaître que tu as fais du beau boulot. Mais ne vas pas répéter ça à Nami-san, je crois qu'elle ne s'est toujours pas remise du stress de ces derniers jours ! ».
« Shishishi ! Et encore, t'as pas tout vu ! J'ai réussi à commander des jambons géants à moitié-prix pour le repas ! Tout le monde va adorer! ».
« Je me disais aussi que ta bonne humeur devait forcément cacher une histoire de nourriture. Franchement t'es désespérant ! ».
« Mais non, je suis aussi content de voir tout le monde qui a pu venir ! Et ça sera encore mieux quand on commencera le Karaoke géant ! À ce sujet, t'aurais pas vu Torao ? Ça fait trois jours que j'essaye de le joindre mais je crois qu'il a finit par bloquer mon numéro ! ».
Sanji sentit son cœur se serrer. Visiblement, c'était peine perdue pour se détendre ne serait-ce qu'une simple seconde. « Bon sang, qu'est-ce que vous avez, mon grand-père et toi, à me poser des questions sur lui ! J'en sais rien moi! ».
« Bah quoi ? Vous êtes biens amis tous les deux non ? » Le brun avait demandé ça en tout innocence.
« Tu parles ! Il passe le plus clair de son temps à me charrier, il est tout bonnement grossier envers Rebecca-chan et il refuse même de répondre à mes messages depuis la dernière fois qu'on s'est vu ! » Sanji regretta immédiatement ses dernières paroles. Sans même s'en rendre compte, il avait accumulé une véritable frustration en réponse au silence de Law et voilà qu'il venait de vider son sac devant celui qui était probablement le moins à même de comprendre cette histoire parmi tous ses amis.
« En tout cas, lui il t'apprécie. Ça se voit. Il regarde toujours dans ta direction en souriant quand on est tous ensembles et qu'il croit que je suis trop stupide pour remarquer quoi que ce soit. En plus, Zoro m'a dit que tu allais souvent chez lui non? »
« Zoro t'as parlé ? Qu'est-ce qu'il t'as dit ? » Sa voix était devenu un peu plus aiguë qu'à l'accoutumé àla mention du vert.
Luffy haussa les épaules, l'air plus sérieux que précédemment. « Pas grand chose. J'avais l'impression qu'il était un peu triste de ne pas te voir, et aussi qu'il s'en voulait pour quelque chose ».
Sanji ressenti immédiatement comme un poids dans sa poitrine. Il repensait aux dernières paroles qu'il lui avait prononcé et avait de plus en plus de mal à ignorer le sentiment de honte qui s'élevait en lui. 'J'ai probablement eu la pire réponse possible à sa déclaration... Il va absolument falloir qu'on ai une discussion si je veux pas que notre amitié se termine de la façon la plus pathétique qui soit'.
« Et puis il m'a dit aussi que toi et Torao vous suiviez les mêmes cours et que vous vous voyiez souvent pour travailler ensembles » Luffy avait repris, le plus naturellement du monde. « Du coup j'en ai conclu que vous aviez finit par devenir amis tous les deux ».
Sanji ne pu s'empêcher de se remémorer tous les moments passés avec le brun, un sourire attristé sur le visage. « C'est vrai. En tout cas c'est comme ça que je le considère. Mais je suppose que j'ai dû une fois de plus me comporter comme un parfait abruti puisque lui non plus ne veux plus m'adresser la parole... ».
Luffy posa immédiatement une main sur ses épaules. C'était dans la nature même du brun de sentir la détresse de ses amis et de tout faire pour les réconforter. « Je ne le connais probablement pas aussi bien que toi, mais je pense que tu te trompes. Je doute fort que ce soit dans sa nature de t'en vouloir et de t'ignorer sans raison valable ! À mon avis, Torao n'est tout simplement pas le genre de personne qui peut exprimer facilement ses émotions et que le repli est une sorte de protection pour lui. Alors n'abandonne pas tes efforts et continue à être présent pour lui comme tu sais le faire ! »
« Du mal à s'exprimer ? Mais qu'est-ce qui peut le mettre tant mal à l'aise vis à vis de moi ? » La réponse de Luffy semblait avoir perdu le blond plus encore qu'il ne l'était.
« Je sais pas. Il veut peut-être que tu lui cuisine un bon petit plat ! Moi c'est ce que je te demanderais en tout cas ! » Luffy avait dit ça sous son habituel ton joyeux, mais Sanji ne pu s'empêcher de remarquer le clin d'œil malicieux qu'il lui adressa avant de repartir en courant en direction du buffet qui venait juste d'être dressé.
Le blond se dirigea quant à lui vers les tables rondes et s'assit à celle de ses amis qui avaient pour la plupart déjà rempli leur assiette à raz bord. Ils furent rejoints peu de temps après par Rebecca et deux des filles avec lesquelles elle avait l'habitude de passer du temps à la fac. La soirée commença donc de manière joyeuse, tout d'abord dans un certain calme alors que tout le monde profitait du repas qui leur était servi, puis les premiers verres de vins aidèrent les langues à se délier et bientôt, l'ambiance fut beaucoup plus chaleureuse. Il avait fallu moins de deux verres à Usopp avant que son visage ne prenne une teinture pourpre et qu'il ne commence à venter le mérite de ses projets d'inventions révolutionnaires à qui voulait bien l'entendre _ et principalement aux filles de la table_, bien que Chopper semblait être le seul à croire réellement à ses idées farfelues. Luffy avait entamé une longue conversation avec Rebecca, ayant découvert que le père de celle-ci travaillait également avec le sien et celui de Law, ventant les nombreuses fois où il avait réussi à échapper aux trois hommes alors qu'il tentait de s'introduire dans la quasi-totalité des boucheries ou cuisines des restaurants de la ville. Sanji, quant à lui, avait abandonné rapidement l'idée d'avoir une conversation avec Hancock. La jeune femme, en effet, semblait beaucoup moins à même de faire la conversation à un autre homme que son cavalier et le blond n'avait pour le moment eut droit tout au plus qu'à un regard glacial et à de sobres hochements de tête en guise de réponses de la part de la superbe brune.
Usopp allait commencer sa quatrième anecdote de la soirée quand la musique commença enfin à retentir dans la salle. Sans attendre, Luffy fut le premier à se lever et à se précipiter sur la piste pour danser joyeusement, suivit de près par un Chopper, visiblement surexcité et partiellement échauffé par son verre de cidre. Peu à peu, les danseurs se multiplièrent alors que s'enchaînaient successivement des musiques de tous les genres.
« Sanji-kun ? Ça te dirait de venir danser un peu avec moi ? » Rebecca avait demandé ça d'une voix timide, le regardant avec hésitation.
L'occasion était trop belle. Le enceintes commençaient tout juste à diffuser le premier slow de la soirée et la plupart des couples présents commençaient déjà à s'enlacer au milieu de la salle. C'était le moment ou jamais. Le jeune homme se leva d'un bond et attrapa délicatement le bras de la jeune fille pour l'entraîner au milieu des autres danseurs. Il était difficile pour lui de bouger au milieu de la foule, mais au moins, il pourrait tenter une approche discrètement, sans avoir l'impression d'être observé par l'ensemble des étudiants de la ville. Avec hésitation, il avança doucement sa main en direction de la taille de Rebecca. Pour avoir regardé un grand nombre de comédies romantiques, il savait exactement où il devait placer ses mains pour ce genre de danse, mais malgré tout il ne pu s'empêcher de suspendre son bras à quelques centimètres de la jeune fille, comme pour demander son autorisation. Mais ses craintes furent vites oubliées lorsqu'elle saisie son bras pour venir elle-même le placer sur sa taille avant d'aller elle même poser ses mains sur les épaules du blond.
La danse commença, lentement, et Sanji se surpris à fermer les yeux l'espace d'un instant. Il aurait cru qu'ils passeraient leur première danse à se dévorer littéralement du regard, mais il était encore beaucoup trop stressé par cette soudaine promiscuité. C'est donc avec tous les efforts du monde qu'il essayait de se concentrer sur la musique qu'il avait de plus en plus de mal à entendre et à garder le bon rythme. Plus d'une fois, il sentit son dos heurter celui d'une autre personne et cela le mortifiait un peu plus à chaque fois. Jamais il n'aurait pu deviner qu'une danse aussi paisible pouvait s'avérer être si compliquée à gérer.
Il était ainsi tellement concentré sur ses propres pas qu'il lui fallu plusieurs secondes avant de constater que Rebecca ne suivait plus ses pas et s'était arrêtée. Il se décida enfin à ouvrir les yeux et constata que la jeune femme semblait focalisée sur un point situé juste au dessus de son épaule. En fait, en faisant attention, Sanji constata que la plupart des étudiants autour d'eux s'étaient arrêté de danser et chuchotaient en regardant de manière admirative dans la même direction que la jeune fille. Un instant déstabilisé, le blond finit lui aussi par se retourner et resta cloué devant le tableau qu'il avait devant les yeux.
Un jeune couple venait tout juste de faire son entrée, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne passait pas inaperçue. La jeune femme, que Sanji n'avait encore jamais aperçu, avait une longue et sublime chevelure verte qui lui arrivait jusqu'au creux des reins et était vêtue d'une robe légère entièrement recouverte de plumes d'un vert émeraude _ qui lui rappelait d'ailleurs curieusement l'espèce de manteau qu'avait l'habitude de porter Doflamingo. La tenue, portée par n'importe qu'elle autre femme, aurait probablement choqué la foule, mais ici, elle se mariait curieusement à la perfection avec l'inconnue dont les yeux perçant rappelaient eux-aussi ceux d'un rapace. D'ailleurs, personne dans la salle ne semblait avoir même l'idée de rire de la tenue excentrique de la jeune femme, la plupart des hommes plutôt hypnotisés par sa plastique parfaite.
L'auditoire féminin n'était pas en reste, observant avec avidité l'homme au bras duquel l'inconnue se tenait. Le jeune homme semblait un peu plus âgé que la majorité des étudiants présents, bien que le costume impeccable qu'il portait, lui donnait cet air mâture qu'on les hommes d'affaire. Il avait plaqué ses cheveux noirs en arrière, dégageant son front et laissant pleinement apparaître des yeux dorés qui se mariaient avec ceux de sa cavalière.
Pendant un long moment, le regard de Sanji s'était arrêté sur le jeune homme. Évidemment, il avait été lui aussi bluffé par la beauté de la nouvelle arrivante, mais il y avait quelque chose chez cet individu qui le dérangeait, sans qu'il sache exactement quoi. C'est alors que son regard se posa sur le bras libre du brun et descendit jusqu'à sa main. Il se figea alors complètement.
« Ça alors, ça ne serait pas Law-kun là-bas ? ». Il sursauta et se retourna immédiatement vers Rebecca, comme si elle venait de dire la chose la plus stupide au monde. « Oui, regarde-bien ! Ce sont ses tatouages ! Ça alors, jamais je ne l'aurait reconnu habillé comme ça ».
La voix de la jeune femme laissait clairement apparaître un trait d'envie à la vue du brun, mais Sanji ne sembla même pas avoir fait attention à ses dernières paroles. Il s'était à nouveau tourné vers son ami, qu'il reconnaissait enfin, complètement abasourdie.
Law avait donc quitté ses tenues décontractées habituelles pour un costume qui valait certainement beaucoup plus que ce qu'il pouvait se permettre mais dans lequel il semblait néanmoins être le plus à l'aise possible. Choses plus étonnante encore, il n'affichait pas l'air renfrogné que le blond lui connaissait si bien en public et souriait au contraire d'une manière très détendue, son bras toujours emmêlé dans celui de sa cavalière. Il tenait dans l'autre main une coupe qu'il venait tout juste de prendre sur le buffet et semblait en discussion joyeuse avec des dizaines de personnes que Sanji était pourtant persuadé de n'avoir jamais vu en sa compagnie. Pendant un cours instant, il espéra que le brun allait capter son regard et venir dans sa direction, mais ce dernier lui tournait à présent entièrement le dos, caché à moitié par trois filles qui tentaient vainement d'engager la conversation avec lui.
En pleine contemplation, le blond ne s'était pas aperçu que Rebecca lui avait faussé compagnie et dansait à présent joyeusement au bras de Cavendish, un autre garçon de leur promotion. De toute façon, il n'était plus vraiment d'humeur à danser ce soir et c'est machinalement et sans jamais quitter des yeux Law, qu'il était retourné s'asseoir à leur table. Heureusement, tous ses autres amis dansaient toujours à perdre haleine et ne risquaient pas de l'interroger sur la venue inattendue du brun. De toute façon, qu'est-ce qu'il aurait bien pu leur répondre ?
En cet instant précis, des dizaines de questions et de sentiments se bousculaient dans sa tête. Il avait d'abord bien sûr été choqué de voir le brun, habillé de la sorte, puis heureux de voir qu'il allait bien après tant de temps sans le voir. Mais ensuite, un goût amer était venu lui serrer la gorge. Si le brun allait bien, pourquoi est-ce qu'il n'avait toujours pas répondu à ses messages ? Ni même simplement donné de ses nouvelles ? Au fond de lui, Sanji n'avait pas pu s'empêcher d'espérer que le brun disposait d'une bonne raison pour avoir garder le silence, mais en le voyant ainsi souriant au bras d'une jeune femme, il n'arrivait pas à lui trouver la moindre excuse. À moins bien sûr que ça ne soit plus évident qu'il ne le pense. Law avait finalement réussi à se trouver une petite amie, et ce malgré les remarques du blond sur son comportement rustre et avait donc dû probablement des activités plus importantes à faire avec elle qu'avec un soi disant ami qui le laisse en plan pour des broutilles.
Sans même qu'il ne s'en rende compte, Sanji s'était servi un verre d'alcool, puis un suivant et ainsi de suite, tout en continuant à cogiter. Et plus les gorgées descendaient, plus ses pensées devenaient sombres. Ses émotions prenaient sans cesse le dessus les unes sur les autres, alternant successivement entre la haine pour le brun, la honte envers lui-même, et même la jalousie envers la jeune femme aux cheveux verts pour réussir à attirer l'attention de celui qu'il considérait encore toujours comme son ami.
Surtout, la même question lui revenait toujours : pourquoi le brun avait-il changé d'avis et était venu à la soirée alors qu'il lui avait garantie le contraire ? Peut-être tout simplement s'était-il laissé convaincre par sa cavalière _qui avait certainement des arguments plus convaincants que les siens. Toujours était-il que Sanji se sentait désormais plus déprimé que jamais, oubliant pratiquement l'endroit dans lequel il était. L'alcool aidant, il n'entendait désormais plus du tout la musique qui battait son plein et suivait toujours du regard les moindres faits et gestes de son ami qui poussait à présent le vice jusqu'à danser sur la piste en tenant langoureusement les hanches de sa partenaire.
Pendant un court instant, son regard entra finalement en contact avec celui du brun, et Sanji ressenti comme une décharge dans tout son corps. Bien sûr, il se doutait que ce regard perdu était destiné à la jeune femme, mais le blond avait pu y apercevoir une lueur qu'il n'avait encore jamais soupçonné chez Law...comme de la luxure. Ne pouvant en supporter davantage, il se leva brusquement et se précipita en dehors de la salle, marchant au hasard à travers les couloirs de l'immense bâtiment.
À cet instant précis, il avait besoin de calme, et surtout d'être seul. Il sentait à présent les effets de l'alcool sur son corps et avait l'impression que sa tête allait tomber tellement elle tournait. Au hasard, il ouvrit une porte qui donnait sur l'escalier de service qui menait au sous-sol et descendit quelques marches avant de s'asseoir. Il entendait toujours au loin le son étouffé des basses des enceintes, mais au moins il était tranquille.
Soudain, comme si toute la pression qu'il avait accumulé depuis toutes les dernières semaines se relâchait, il éclata nerveusement en larmes, sans comprendre vraiment pourquoi. Il avait l'impression que toutes ses priorités se mélangeaient, sans qu'il arrive à les remettre dans l'ordre. Ses sentiments pour Rebecca, pour Zoro, pour Law. Il avait toujours eu des visions très précises de ce que devaient être une relation avec un ami, avec une femme et avec un homme. Pourtant, il n'arrivait plus à discerner quelle étiquette attribuer à telle ou telle personne.
'Si j'ai tellement envie de construire quelque chose avec Rebecca-chan, alors pourquoi je ne suis pas à ses côtés en ce moment précis ? Et si je considère vraiment Law comme mon ami, pourquoi je n'arrive pas à me comporter avec lui comme avec Luffy ou Usopp ? Pourquoi est-ce que je me rends complètement malade ?'
Il lui fallu plusieurs dizaines de minutes avant de réussir à se calmer, plus par fatigue qu'autre chose. Il sentait encore les nausées désagréables que lui provoquait l'alcool et avait de plus en plus de mal à se décider à se relever. Il resta donc assis dans le noir un certain moment, sans vraiment réaliser si c'était des minutes ou des heures, commençant à somnoler, quand la porte par laquelle il était entré plus tôt s'ouvrit.
« Ta veste est toujours sur ta chaise dans la salle. J'ai pensé que tu ne devais pas être allé bien loin ». La voix de Law était affreusement calme, ne laissant pas transparaître la moindre émotion.
Sanji se mortifia sur place. Il aurait fait n'importe quoi en cet instant précis pour s'enfoncer dans le sol jusqu'à disparaître. Il passa rapidement sa main sur son visage afin d'essayer d'essuyer au mieux ses larmes, mais il se doutait bien que ses yeux rouges ne duperaient certainement pas son ami. Sans un mot, le brun descendit les quelques marches qui les séparaient et vint s'asseoir juste à côté de lui. Ils restèrent là un moment sans rien dire, Sanji luttant avec difficulté pour garder les yeux fixés sur le sol alors qu'il sentait le regard du brun sur lui.
« Je t'ai vu te lever en renversant pratiquement la table tout à l'heure. Tu n'avais pas l'air d'aller bien ».
« Tiens, tu t'interroges sur mon bien être maintenant ? C'est nouveau ! » Le blond avait répondu instinctivement. Il voulait que Law ressente toute la colère qu'il avait pour lui, mais sa voix s'était à moitié cassée, terminant presque la phrase en un gémissement plaintif.
« Eh bien, que de rancœur. Mais je suppose que tu fais allusion au fait que je n'ai pas été très présent ces derniers temps ? ».
« Non, tu crois ? Cela dit, c'est une façon délicate de dire que tu m'as carrément ignoré ! ».
« J'ai eu pas mal de boulot... ». Law avait dit ça d'une voix lasse, ce qui eut pour mérite d'énerver encore davantage Sanji.
« C'est clair que tu devais être débordé pour ne même pas répondre à mes messages ! D'ailleurs à ce sujet, t'avais pas du boulot ce soir qui devait t'empêcher de foutre les pieds ici ? ».
« Bon sang, tu vas quand même pas me taper une crise maintenant ? Tu devrais pas boire autant, ça te réussis pas ! ».
« ET À CAUSE DE QUI TU CROIS QUE J'AI PICOLÉ CE SOIR ? » Sanji avait relevé brutalement la tête et croisa enfin le regard abasourdie du brun. Il ne lui fallu qu'une fraction se seconde pour réaliser les conséquences de ses paroles. « Non... enfin c'est pas ce que je... ».
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Law s'était levé brusquement et remontait déjà les marches sans même le regarder. Le blond senti une boule énorme se foremer dans son ventre, comme s'il allait vomir. Il voulait absolument retenir son ami, mais aucun son n'arrivait à sortir correctement de sa bouche. Dans un effort surhumain, il se retourna alors que le brun allait ouvrir la porte pour sortir.
« Law... ». Sa voix était suppliante, sans vraiment qu'il sache ce qu'il attendait du plus âgé.
« Je vais chercher ta veste. Toi tu vas m'attendre dehors ».
« De quoi ? » mais Sanji n'eut pas plus de détail de la part du brun qui disparu immédiatement.
Il resta quelques instants encore assis, sans vraiment comprendre. Il avait vraiment eu l'impression que Law était furieux quand il s'était levé, alors pourquoi lui avait-il demandé cela ? Peut-être avait-il l'intention de le frapper, comme à leur première rencontre, parce qu'il lui avait une fois de plus crié dessus ? Pour autant, il ne pouvait pas passer la fin de ses jours dans cette cage d'escalier. C'est donc avec résignation qu'il se releva et ressorti dans le couloir. Le son amplifié de la musique lui revint immédiatement aux oreilles alors qu'il passa rapidement devant la salle, essayant d'être le plus discret possible pour ne pas attirer l'intention et se dirigea vers la porte de sortie.
Bien qu'il n'ait aucune idée de l'heure qu'il était, il faisait déjà nuit noire dehors et il fut immédiatement frappé par le vent violent qui faisait rage. Par réflexe, il porta sa main à la poche de son pantalon à la recherche de son paquet de cigarettes avant de se rappeler qu'il l'avait laissé chez lui pour ne pas importuner Rebecca avec la fumée du tabac. Jamais il n'aurait pu penser que la soirée prendrait une telle tournure quelques heures plus tôt.
Comme promis, il fut rejoint quelques minutes après par Law qui lui tendis immédiatement sa veste.
« T'as un droit de sortie jusqu'à quelle heure ce soir ? » Il avait demandé ça sans regarder le blond, cherchant visiblement son portable dans sa poche.
Pendant un instant, Sanji fut tenté d'ignorer la question, encore en colère malgré lui contre le brun, mais il se résigna bien vite, réalisant qu'il était bien trop fatigué_et alcoolisé_ pour déclencher une nouvelle bataille. « Deux heures du matin... c'est l'heure à laquelle la soirée est sensée se finir ».
« Très bien. Ça nous laisse de la marge alors ».
« De la marge pour quoi ? ».
Law soupira, visiblement lassé du manque de réaction du blond. « J'ai l'impression qu'on à des choses à se dire tous les deux...et en plus je pense que tu vas bientôt avoir besoin d'une aspirine. Alors on va tranquillement aller jusqu'à chez moi pour mettre les choses au clair et arrêter de se prendre la tête pour rien ».
Sanji, passablement agacé du si peu d'intérêt que semblait avoir le brun pour leur dispute, allait rétorquer mais remarqua que le brun s'éloignait déjà. « Attends ! J'ai pas encore donné mon accord à quoique ce soit je te signale! Et puis on peut pas partir comme ça ! Il faut quand même que j'aille prévenir Rebecca... Et toi ta cavalière ! » Il courrait pratiquement derrière son ami et failli lui rentrer dedans quand celui-ci s'arrêta brusquement.
« Tu tiens vraiment à ce que tout le monde te vois dans cet état ? » Sanji devina tout de suite que Law faisait référence au fait qu'il avait pleuré et rougi immédiatement de honte.
« Et pourquoi on devrait aller chez toi ? »
« Parce que j'habite plus près, que j'ai proposé en premier et que si ton grand-père voit son charmant petit fils débarquer complètement torché avec un homme, t'auras plus aucune chance qu'il croit encore à ton hétérosexualité, homo ! »
« Crétin va... » Sanji décida d'ignorer la chaleur qui s'était propagée en lui instantanément. Il s'en voulait de toujours céder aux caprices de Law.
Le brun ne paru malgré tout pas entendre la réponse. « Et puis...je crois que ça fera vraiment plaisir à Cora-San de te voir ». Il s'était finalement retourné vers le blond et lui adressa son premier vrai sourire de la soirée.
Le trajet jusqu'à chez Law se passa dans un silence presque total. Ils avaient pris un des nombreux taxis qui attendaient patiemment les étudiants à la sortie de la soirée et il ne fallu que quelques minutes à Sanji avant qu'il ne sente la fatigue l'envahir à nouveau. Il avait donc calé sa tête contre la vitre et se laissait bercer par les lumières de la ville qui défilaient devant ses yeux. Il reconnu tout de suite le quartier du brun_ le plus sombre de tous en raison des nombreux réverbères brisés_ et vit tout de suite le chauffeur de taxi se crisper derrière son volant. Il les déposa le plus rapidement possible et s'éloigna bien vite, comme s'il avait peur que quelques monstres surgissent s'il restait un instant de plus.
Alors qu'il montait les escaliers qu'il commençait à connaître par cœur, Sanji ressentie une certaine appréhension. La même que celle qu'il avait eu la première fois qu'il avait mis les pieds chez le brun et avait fait la connaissance de cette famille si atypique. Il avait l'impression que cela faisait des années qu'il n'était pas venu et, pour la première fois, il craignait de n'être plus le bienvenu chez son ami. Il n'eut malgré tout pas le temps de se poser ces questions très longtemps car déjà, ils se trouvaient devant la porte d'entrée de l'appartement que Law ouvrit sans attendre.
Au milieu du salon sur lequel l'entrée donnait directement, Corazon et Doflamingo étaient recroquevillés l'un contre l'autre sur le canapé, les yeux rivés sur l'écran de télévision et visiblement au bord de la crise de nerf devant ce qui semblait être un anime que Sanji ne connaissait pas. L'aîné avait déjà rongé tous les ongles de sa main droite et commençait à attaquer ceux de la main gauche alors que l'autre avait le visage complètement ravagé par de grosses larmes. Aucun des deux ne semblait avoir encore remarqué la présence des deux jeunes hommes et il fallu pas moins de deux raclements de gorge de la part de Law et d'une chaussure envoyée à la figure de Doffy pour que les frères se tournent finalement vers les nouveaux venus.
« Law ? Mais pourquoi t'es là si tôt ? Enfin c'est quand même pas à moi de t'apprendre qu'une soirée universitaire ne se termine pas avant minuit ! ». Cora-San essuya rapidement ses yeux avant d'appuyer sur la touche « pause » de la télévision.
« Non seulement t'es revenu sans meuf, mais en plus tu nous fais louper le moment crucial de la compétition ! Tu sers vraiment à rien morveux ! ». Avait ajouté presque immédiatement Doflamingo, les yeux toujours rivés sur l'écran, comme si le programme ne s'était pas arrêté.
«Eu, qu'est-ce que vous regardiez ? ». En voyant l'air agacé de Law, Sanji avait posé la première question qui lui était venu à l'esprit. À sa voix, Corazon se leva d'un bond pour se précipiter vers lui, comme il avait l'habitude de le faire avec le jeune homme.
« Bon sang, Sanji ! Je ne t'avais même pas vu désolé ! Ça fait si longtemps, comment vas-tu ? » Il parlait à une vitesse folle, sans vraiment attendre de réponse de la part du blond. « En fait on était en train de regarder un DVD qu'on a trouvé dans la chambre de Law. C'est « Yuri On Ice », je ne sais pas si tu connais mais c'est absolument A-DO-RABLE ! Law a toujours eu d'excellents goûts en matière de séries, mais là j'avoue qu'on s'est laissé conquérir et on a pratiquement tout regardé ce soir, pas vrai Doffy ? »
« I'm the king JJ, no one defeats me! ». L'aîné s'était mis à brailler, couvrant complètement la voix de Law qui, rouge comme une tomate, essayait visiblement de faire taire son père à coups de poing dans le ventre.
« Puisque je te dis qu'il peut pas gagner la compétition crétin ! Enfin bref, vous voulez regarder avec nous ? On peut remettre depuis le début si vous voulez ! » Ses yeux s'étaient mis à briller en un instant et il commençait déjà à tirer le brun vers le canapé, mais ce dernier se dégagea brusquement.
« Hors de question ! D'ailleurs on va immédiatement aller dans ma chambre » Il dû hausser la voix devant le regard tendancieux des deux frères « PARCE QU'ON A BESOIN DE DISCUTER AU CALME ! ».
« C'est pas juste...ça fait super longtemps qu'on a pas vu Sanji et tu te l'accapares pour toi tout seul ! Tu ressembles à Nezumi, de l'anime que tu caches sous ton lit dans ta chambre : froid et désagréable ! »
« Stoooooooop ! On arrête le débat ! Et si à l'avenir je te surprends encore à aller fouiller dans ma chambre, je te jure que mon prochain tatouage sera au beau milieu de mon front, pour être bien sûr que mon avenir soit complètement foutu ! ». Il n'attendit pas la réponse du blond, visiblement trop choqué pour répondre, et tira Sanji jusqu'à sa chambre, prenant bien soin de claquer la porte derrière eux.
La pièce n'avait pas beaucoup changé depuis la dernières fois où il était venu. Machinalement, il se dirigea pour s'asseoir sur le lit et fût immédiatement imité par le brun qui s'écroula presque à côté de lui en soupirant.
« Rien qu'une fois dans ma vie, j'aimerai pouvoir rentrer chez moi sans avoir l'impression de vivre dans un sketch éternel … ».
Sanji ne répondit pas. Il observait son ami qui avait maintenant fermé les yeux, l'air endormi, mais dont la respiration forte trahissait encore une tension.
« Bien. J'ai cru comprendre que tu avais des questions à me poser ? Alors je t'écoute ».
Sanji n'apprécia pas le ton employé par le brun mais il décida néanmoins de prendre sur lui. L'occasion était trop belle et il avait effectivement une foule de questions au bord des lèvres. Après quelques secondes de réflexion, il finit par opter par celle qui le taraudait le plus.
« Pourquoi est-ce que tu m'ignores depuis des semaines ? ».
« Ça me regarde. Question suivante ? ».
« Tu te fous de moi ! T'as dit que tu répondrais à mes questions ! »
« J'ai dis que je t'écoutais, nuance. Mais si tu décides de le prendre comme ça je peux couper court immédiatement ».
« Très bien, j'ai compris espèce d'andouille ! » Sanji voyait bien que le brun jouait une fois de plus avec ses nerfs pour en finir au plus vite, mais il était hors de question qu'il abandonne. « Pourquoi est-ce que tu as finalement décidé de te montrer à la soirée ? ».
« Cora-San a pris connaissance de l'événement et m'a tanné pour que j'y aille ». Il avait rouvert les yeux mais refusait toujours de regarder le blond directement.
« Tu vas pas me faire croire ça ! Moi aussi, j'arrêtais pas de t'en parler, et c'est pas pour autant que tu semblais décidé ! ».
« Il faut croire que ses arguments était plus convainquant que les tiens ? ».
« Donc si je comprends bien, tu m'as fais venir ici uniquement pour te moquer de moi ? C'était pas la peine tu sais, je me sentais déjà assez pitoyable avant que tu viennes me parler ! ».
« Et pourquoi ça ? Parce que ta superbe cavalière a finalement décidé de te planter au beau milieu de la soirée ? ».
« Laisse Rebecca-Chan en dehors de ça s'il te plaît... Elle n'y est pour rien ! ». Il ne pu s'empêcher de ressentir un léger pincement au cœur à l'évocation de la jeune femme.
« Ah non ? Je l'ai pourtant aperçu en charmante compagnie pendant que tu vidais ta dixième coupe de champagne, tout seul dans ton coin ».
La gifle atterrie sur la joue du brun en un claquement sonore. Sanji resta un instant figé, la paume de sa main toujours sur le visage du brun alors qu'il tentait de reprendre une respiration normale. Il n'avait même pas réfléchi une seule seconde à son acte et n'avait repris ses esprits qu'au bruit sec et à la sensation de chaleur qui se répandait sur toute la surface de ses doigts.
« Pourquoi tu te comportes comme un vrai connard avec moi ? Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en arrive à se parler comme ça ? ».
Law n'avait pas bougé mais lançait à présent un regard brûlant qui déstabilisa complètement Sanji. En un geste, il saisit brusquement le poignet du blond, toujours suspendu à quelques centimètres de son visage. Sanji, qui n'avait pas oublié la menace du brun lors de leur première rencontre de lui briser le bras à leur prochaine altercation, ne pu s'empêcher de sursauter. Bien sûr, il savait au fond de lui que jamais Law ne lui ferait le moindre mal et s'en voulu immédiatement pour sa réaction quand il vu l'expression de tristesse qu'affichait son ami.
« Qu'est-ce que ça pourrait bien changer pour toi de savoir ? » Sa voix était noueuse. On aurait dit qu'il essayait de se maîtriser au mieux mais qu'il était sur le point de s'enfuir en courant. Sanji fut étonné du ton sérieux de la question. Bien sûr, il se doutait que quelque chose clochait chez son ami, mais il ne s'était pas attendu à cette tournure.
« Mais enfin, tu es mon ami ! Il faut que tu me le dises si quelque chose ne … » Sa réponse resta en suspend. Sans qu'il ne le réalise, Law venait d'approcher ses lèvres de la main du blond pour y déposer un baiser léger. Le contact n'avait duré qu'une fraction de seconde mais suffit pour figer complètement le blond sur place.
« Il faut vraiment que j'aille plus loin pour que tu réalises enfin ? » Le brun avait dit cela sans la moindre once d'ironie dans sa voix. Il lançait un regard brûlant au blond et dû se mordre la lèvre jusqu'au sang pour se ramener à la raison.
Sanji tremblait pratiquement sur place. Il avait quitté son ami du regard et observait à présent sa main que Law avait embrassé quelques secondes auparavant, comme pour y chercher une explication obscure à la situation. « Tu vas m'expliquer sans détour ce qui se passe, Law ». Sa voix était claire et il se félicita pour avoir réussi à parler d'une traite. « Si c'est une mauvaise blague, un pari ou une référence que j'aurai pas compris, il faut que tu me le dises tout de suite ».
Law sentit bien que Sanji faisait tout pour qu'il lui donne une bonne explication à son geste. Cela se déroulait plus ou moins exactement comme dans les pires scénarios qu'il avait imaginé. Pendant un court instant, il fut tenté de donner raison au blond, de faire mine d'éclater de rire devant lui et de faire croire à une plaisanterie. Il était certain que Sanji aurait fait d'y croire. Pourtant il sentait au fond de lui qu'il en était totalement incapable. Il leva à nouveau les yeux vers Sanji et fut presque heureux de constater que les yeux bleus le dévisageaient à présent. Il attendit un instant, s'imprégnant de ce qui serait certainement la dernière vision de celui qu'il aimait.
« Non, c'est rien de tout ça. J'ai fais ça parce que je suis tombé amoureux de... » Sanji ne lui laissa même pas le temps de finir sa phrase. En un instant, il avait bondi hors du lit et s'était précipité pour sortir en trombe de la chambre, renversant à moitié un Corazon et un Doflamingo qui avaient les oreilles pratiquement collées à la porte. Un instant plus tard, les trois entendirent un autre bruit de porte, signe que Sanji venait de quitter l'appartement.
Law sourit tristement, toujours assis sur son lit. Sanji était entré dans sa vie. Il était devenu son ami. Avait complètement fait tomber ses barrières et l'avait finalement quitté. La boucle était bouclée. Ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait face à une séparation, mais il pouvait déjà sentir que celle-ci ne le laisserait pas indemne.
« Law...je suis vraiment désolé mon grand » Il entendit à peine la voix implorante de son père à son oreille, pas plus qu'il ne sentit son étreinte. Il ne pris même pas la peine de se dégager. Un peu plus loin, toujours dans l'entrebâillement de la porte, l'aîné des frères se frottait la tête, embêté et visiblement à court d'argument pour la première fois de sa vie. Et pour cause : il n'y avait plus rien à ajouter.
À un kilomètre de là, Sanji continuait toujours à courir, sans un regard en arrière.
Chapitre terminé ! J'avoue que j'aurai aimé continu encore un peu l'histoire, mais cela aurait encore considérablement repoussé la date de publication (qui a plus que largement trop tardé). Je m'arrête donc ici pour cette fois, mais avec en tête déjà pratiquement l'intégralité du chapitre suivant (ce qui, je l'espère, me facilitera un peu la tâche).
Comme précisé plus haut, je vous remercie encore pour votre fidélité et j'espère vous retrouver un long moment tout au long de cette histoire !