WhoOps j'arrête pas d'oublier que le format du texte change sur ff. Donc voilà la un peu plus correcte.
Matin. Coup sur le réveil qui ne veut pas arrêter de gueuler.
Un grognement. Ne pas vouloir se lever.
Un œil ouvert, mi clos, endormi.
Antoine prit une minute pour bien se réveiller.
Il était 8:30 du matin. Antoine avait rendez-vous avec qui déjà? Ah, oui. Nyo, Mathieu et Alex, parce que le plus petit était venu de Nantes pour lui rendre visite pendant quelques jours.
Deuxième grognement. Putain, la flemme.
Antoine prit une deuxième minute pour penser. Antoine. Non. Ce n'était pas une journée Antoine, peut-être même pas une semaine. Qui sait, putain, pas lui.
Lui. Troisième grognement.
Elle finit par se lever.
Antoine - Éléonore ou comme elle aime s'appeler dans ce genre de journée, - est quelqu'un d'assez spécial, on pourrait dire.
Après c'est vrai que ça la fait chier de devoir expliquer aux inconnus pourquoi "un mec avec une barbe porte une robe et du maquillage", parce que oui, plus de monde qu'elle le voudrait l'aborde à ce sujet. Et oui, à chaque fois elle les envoie se faire foutre.
Évidemment, quand elle s'était rendu compte que le fait d'avoir une bite des fois la rendait malade, et des fois non, et que franchement, de temps en temps, elle en avait rien à foutre, elle ne savait pas trop quoi penser. Elle avait donc oubliée cette question qui lui trottait dans la tête depuis le lycée, pour s'en rappeler à 24 ans, dans un kfc avec son tout nouveau meilleur ami Mathieu, la bouche remplie de poulet graisseux mais putain de bon.
Après, son histoire de grandes découvertes impossibles et poignantes, de désespoir, de peur et de haine avaient fini par être une recherche de quinze minutes sur internet et plusieurs fois la même définition.
Donc, rien de très passionnant.
Antoine, ou plutôt Éléonore aujourd'hui, est comme elle aime dire avec un accent anglais prétentieux genderfluid ou genre fluide, qu'elle trouve moins classe et crédible, parce que putain, le français ça gâche tout.
Bref. Elle n'en avait pas fait tout un drame. A quoi bon faire tout un cinéma pour ça? Bon, c'est vrai que des gens le vive mal, enfin c'est ce qu'elle en avait compris après lu sur le sujet les jours suivants.
C'est un concept très simple: des fois, pendant elle ne sait pas combien de temps, elle est Antoine, des fois elle est Éléonore et parfois, la seule façon pour elle de l'expliquer c'est d'imaginer plusieurs points d'interrogation.
Pour faire encore plus simple: elle a des jours fille, elle a des jours garçon et elle a des jours où elle ne pouvait se donner un genre. Des fois ça peut même être des mois.
Et ses potes n'ont pas posé trop de questions, ce qui est plutôt cool pour elle vu qu'elle n'avait ni l'envie d'expliquer ni l'envie de se répéter un milliard de fois comme elle avait l'habitude de le faire avec des gens qui franchement ne pouvaient pas se mêler de leurs propres culs. Ils avaient juste demandé qu'elle spécifie si c'était un jour Lolo ou Antoine, pour ne pas se tromper. Mais avec le temps ils avaient appris à faire la différence eux-mêmes.
Parce que, franchement, quand tu la vois arriver avec du rouge à lèvres rouge, les jambes épilées et douces et une jupe, tu te dis pas "ah! Ça soit doit être mon gros Gaillard Macho d'Antoine."
Donc, bon, c'est pas une histoire à en pleurer.
"Putain, Lolo, on va être à la bourre," Nyo, qui l'attendait en bas de chez elle, la poussa presque dans la voiture en la voyant arriver, "T'avais vraiment besoin d'autant de temps pour te préparer? Faut qu'on soit à la gare dans dix minutes."
Elle soupire en ricanant, le laissant se plaindre le long du trajet, lui répétant la même excuse pourrie, celle qu'elle utilisait à chaque fois et lui laissant la trace de son rouge à lèvres bordeaux sur la joue.
À la gare, Mathieu et Alex les attendaient, assis par terre avec leurs portables. Elle ne pu s'empêcher de sourire en les voyant.
Des câlins. Des regards de travers.
Des rires. De la confiance en elle.
Putain que le nain lui avait manqué. Il lui faisait toujours des compliments sur son maquillage ou ces vêtements, toujours avec les mêmes blagues sur ses cheveux qu'elle n'arrivera jamais à dompter. Ça lui faisait du bien.
Un bar. Des regards réprobateurs.
Plus de rires. Entre eux cette fois.
Mathieu qui se plaint des prix très élevés de la bière à Paris alors qu'il en demande une troisième.
Puis une voix. Timide et féminine.
"Excusez-moi?" Avait dit une femme qui s'était approchée d'elle. Éléonore avait entendu les rires de ses amis s'arrêter, attendant le pire. Ils étaient très protecteurs d'elle, même s'ils savaient que leur Lolo chérie d'amour pouvait très bien se défendre seule.
"Euh...oui?" Sa propre voix lui parut soudainement très grave comparée à celle de la jeune brune qui se tenait nerveusement face à elle.
"C'était pour savoir où vous avez achetée votre robe," dit-elle avec un peu plus de confiance et un sourire, "C'est bête de vous déranger pour ça mais, je la trouve vraiment magnifique."
"Chez Zara!" Elle lui répondit avec enthousiasme, se levant de sa chaise pour que la jeune femme puisse avoir une meilleure vue de la robe, "Elle coûte un peu chère par contre, mais elle est superbe, je suis sûr qu'elle t'ira comme un gant!" C'était la première fois qu'elle se faisait aborder de cette façon, sans question intrusive, ni de regard louche ou plein de jugement.
"Merci beaucoup!" La remercia la petite brune avec un sourire éclatant, qui fit chaud au cœur à la plus grande. Et comme elle est arrivée, elle partit.
"Je fais des jalouses apparemment." Fit-elle avec un ricanement en s'asseyant.
"C'est parce que t'es la plus magnifique super-sexy, mon lapin." Replica Mathieu immédiatement avec un sourire moqueur mais il n'y avait aucune méchanceté dans sa phrase.
"Ta gueule mon chou, la petite dame magnifique super sexy est plus grande que toi et peut te défoncer."
"Tu m'aimes trop pour ça." Lui répondit le plus vieux avec un sourire entre moqueur et charmeur qui lui fit rouler des yeux avant de rire.
Donc bref, la vie est classe quoi.