Pairing: Hermione Granger &Drago Malefoy
Genre : Romance et fantaisie
Rating : T, pour rester le plus fidèlement possible à JKR
Disclamer : Tout appartient à JKR (certaines phrases sont reprises telles quelles dans le livre, toujours dans le but d'être plus fidèle à l'univers d'HP).
Note : Comme je l'ai mentionné dans la description de notre profil, notre fanfic se portera sur une Dramione, imaginée entre les lignes de JKR. Tout au long de l'aventure de Harry, nous avions cru qu'il existait un profond sentiment entre Ron et Hermione. Mais si cela n'était simplement que le fruit de l'imagination du jeune sorcier ? Après tout, durant les sept tomes, nous étions dans l'esprit de Harry. Que faisait Hermione durant tout ce temps ? Que pensait-elle ?
Pourtant, me diriez-vous, Ron et Hermione finissent ensemble à la fin, alors comment aurait-elle pu aimer Drago ? La réponse figure dans notre Fanfic qui j'espère, vous plaira.
A nouveau, je tiens à préciser qu'une grande partie de l'histoire est reprise du livre (copié/collé) afin de récréer le plus fidèlement possible l'univers de Harry Potter. Même la tournure des phrases, les dialogues ainsi que la description des personnages se rapprochent le plus possible du style d'écriture de JKR. C'est pourquoi, vous ne trouverez aucune grossièreté, ni erreur dans cette Fanfic de type (T).
Si comme moi, vous aimez que l'histoire soit la plus fidèle possible, vous n'allez pas être déçu(e) !
Six ans plus tôt…
C'était son premier jour d'école, le quai débordait d'élèves et de leurs parents faisant leurs adieux à leurs enfants tandis que le Poudlard express crachait son épaisse fumée grise sous ses yeux. Le train était tel qu'il se l'était imaginé : majestueux et solennel. Drago se trouvait sur la voie 9 ¾ en compagnie de son père et de sa mère. Jamais il n'avait été autant excité que ce jour où il entrait enfin à l'école de sorcellerie Poudlard. Il avait attendu ce moment depuis son enfance où ses parents lui racontaient les années enrichissantes passées à l'école. Pourtant il avait failli ne pas être présent aujourd'hui. Depuis plusieurs semaines, son père hésitait sérieusement à l'envoyer à l'école de Durmstrang dans le nord. Ses arguments étaient convaincants certes, il connaissait très bien le Directeur de l'école et approuvaient ses aspirations sélectives quant au choix des élèves admis à l'école. Mais sa mère n'était pas très enthousiaste à l'envoyer faire ses études si loin et préférait que son fils unique reste en Angleterre. C'est pourquoi il se trouvait là aujourd'hui, le cœur bondissant d'excitation à l'idée d'apprendre la magie pour devenir un sorcier aussi important que son père. Son avenir était déjà tout tracé il travaillerait à sa sortie de l'école au Ministère de la magie – dans un département au placé- et épouserait une fille de bonne famille issue de sang pur. L'avenir lui souriait, pensa-t-il tandis que sa mère le serrait dans ses bras.
La locomotive siffla une dernière fois en guise de signal.
-Es-tu sûre de ne rien n'avoir oublié au Manoir ? Demanda Narcissa Malefoy, d'une voix brisée.
-Je pense que non, mère. J'ai vérifié ma malle plusieurs fois.
-De toute façon, intervint Lucius Malefoy, nous lui renverrons ses affaires par hiboux si tel est le cas.
Celle-ci n'ajouta rien d'autre et prit une nouvelle fois son fils dans ses bras. Elle se serra de toutes ses forces et passa sa main dans ses cheveux blonds parfaitement lissés. Il détestait quand sa mère le décoiffait, mais il ne protesta pas de peur de la vexer durant leurs adieux. Son père quant à lui posa une main rassurante sur son épaule et le regarda droit dans les yeux gris semblables à ceux de son père.
-Tout se passera très bien fils, fais honneur à la famille.
-Et si je ne suis pas chez les Serpentard père ?
- Tu le seras très certainement, tu as toutes les qualités requises et puis tu es un Malefoy, ne l'oublie jamais.
Il esquissa un sourire plein d'assurance et attrapa le manche de sa malle qu'il traîna jusqu'au train. Au loin, il vit Vincent Crabbe en compagnie de Gregory Goyle qui entrait dans un compartiment. Drago les connaissait très bien depuis plusieurs années, son père étant amis de longue date avec le leur. Il entra à son tour et les salua d'un air impétueux, comme à son habitude. Lorsque le train commença à démarrer, il se plaqua contre la vitre et salua ses parents dont la forme commençait à rétrécir pour s'éloigner de plus en plus jusqu'à ce qu'ils deviennent un point à l'horizon. Enfin, Drago s'installa confortablement sur la banquette face à ses deux nouveaux condisciples.
-Alors Drago, fit la voix doucereuse de Crabbe, on ne t'attendait pas à te voir ici, mon père m'a dit que tu envisageais de partir pour Durmstrang.
-Il a fini pas changé d'avis, répondit-il d'une voix traînante. Même si les méthodes de Dumbledore l'agace du plus au point, il faut avouer que Poudlard reste une des meilleures écoles de sorcellerie. Et me voici donc, fit-il d'un air parfaitement décontracté.
Ses deux amis approuvèrent par des grognements indistincts et Drago orienta le restant de la conversation vers les maisons de Poudlard. Après avoir traversé des paysages de campagne aux champs bien dessinés, le train abordait à présent une région plus sauvage, avec des forêts, des collines, des rivières qui serpentaient parmi les arbres. Vers midi, le chariot de friandises tenu par une vieille sorcière fit son apparition et Drago acheta quelques bonbons qu'il appréciait tant. Ils étaient en train de s'échanger des cartes de Chocogrenouilles lorsque la porte du compartiment s'ouvrit à la volée et laissa entrer une jeune fille de première année. Drago détourna la tête en direction de cette nouvelle visiteuse et croisa son regard.
Ce n'était pas ses cheveux bruns ébouriffés impossibles à coiffer ni ses dents légèrement en avant qui le marquèrent lors de cette première rencontre, mais ses yeux marron incroyablement pétillants de malice.
Ils se regardèrent quelques secondes, puis la jeune fille leur demanda d'une voix claire et distinguée :
-Vous n'auriez pas vu un crapaud ? Un garçon qui s'appelle Neville à perdu le sien.
Malefoy repris ses esprits embrumés par l'apparition de la jeune fille et interrogea du regard Crabbe et Goyle qui visible ne semblait n'avoir rien vu.
-Non, fit Drago d'une voix qu'il essayait de paraître parfaitement naturel. Qui s'encombrerait d'un crapaud, ajouta-t-il d'un ton narquois en regardant Crabbe et Goyle qui ricanèrent à leur tour.
La jeune fille ne semblait pas s'en offusquer et continua :
-C'est ce que je pensais, soupira-t-elle. Je viens de faire tous les compartiments du train et aucune trace de cet animal. Au fait, étiez- vous au courant que Harry Potter est élève à Poudlard ! Je viens de le croiser en compagnie d'un dénommé Ron Weasley dans le dernier wagon.
-Ça alors… voilà qui est intéressant, fit Drago en dévisageant ses deux amis.
-Ohh s'exclama-t-elle d'une voix aiguë qui fit sursauter le garçon, vous êtes en train de vous échanger des cartes de Chocogrenouilles ! J'avoue je ne suis pas très admiratrice de ce genre de passe-temps, mais je trouve l'idée de collectionner des personnages célèbres de l'histoire de la magie est fantastique ! Évidemment j'ai déjà lu plein de livres à leur sujet, j'ai particulièrement aimé l'ouvrage de Bathilda Tourdesac que j'ai dévoré en une journée ! En fait, je suis Hermione Granger, ajouta-t-elle en tendant la main vers Drago.
Elle avait dit tout cela très rapidement, sans reprendre souffle. Drago l'observa avec de grands yeux ronds avant de reprendre son sang-froid habituel et lui serra la main.
-Drago Malefoy, lui c'est Crabbe dit-il dans un mouvement de tête et l'autre Goyle. Granger, Granger… fit-il en réfléchissant, je ne connais aucune famille de sorciers portant ce nom.
Pour la première fois, la jeune fille semblait avoir perdu de son assurance et rougit.
-Je suis une née-moldue comme on dit chez vous.
Instinctivement, sans savoir pourquoi, Drago retira sa main comme s'il avait peur d'avoir été contaminé par un virus dangereux.
-Beurk, fit-il puérilement en s'essuyant la main, dire que je te trouvais sympathique !
-Oh!
Celle-ci tourna la tête, une expression outrée dessinée sur son visage et s'en alla sans prendre la peine de refermer la porte du compartiment. Il ne savait pour quelle raison il eut honte de son attitude. Mais il ne laissa rien paraître devant Crabbe et Goyle et prit un air satisfait. Cependant, il y repensa durant tout le trajet.
-Que diriez-vous de saluer notre ami Harry Potter ?
Crabbe et Goyle approuvèrent et ils se dirigèrent vers le dernier wagon…
C'était la soirée d'Halloween. Alors qu'il se rendait au somptueux banquet pour rejoindre Crabbe et Goyle, il songeait d'un air satisfait aux merveilleuses friandises qui l'attendaient sur la grande table. Son père lui avait depuis longtemps raconté à quel point le banquet d'Halloween de Poudlard était pantagruélique et il était impatient de manger à pleines dents des pommes d'amour et autres friandises qu'il aimait tant quand il entendit des sanglots provenir des toilettes des filles. Il tendit l'oreille et compris qu'une fille était en train de pleurer. Malgré lui, il se laissa guider par sa curiosité et entra dans la pièce. Il trouva, assise dans un coin, Granger, l'intello de Gryffondor, en train de pleurer à chaudes larmes, la tête enfouie entre ses jambes.
Ne comprenant pas pourquoi, il se laissa guider par son instinct et s'assis à côté d'elle pour lui demander d'une voix anormalement aimable, ce qui n'allait pas. Effrayée, la petite fille lui répondit entre deux sanglots qu'elle était triste que personne ne l'aime et qu'elle se sentait horriblement seule dans ce grand château. Sans réfléchir, il essuya les larmes qui coulaient le long de sa joue avant de se ressaisir.
Tout d'un coup et il se leva et sortit des toilettes sans se retourner vers Granger, comme si de rien était.
-Pourquoi fais-tu cela, Malefoy ? Demanda-t-elle en sanglotant alors qu'il se trouvait sur le pas de la porte.
-Parce que je ne supporte pas voir une fille pleurer, même une fille comme toi, lança-t-il d'une voix froide et traînante.
Il l'entendit sangloter de plus belle avant de quitter les toilettes des filles, culpabilisant aussitôt de lui avoir lancé cette réplique cinglante. Tout au long de cette soirée, il repensa avec férocité à cet instant de faiblesse. Honteux, il ne put s'empêcher de se demander ce que dirait son père en apprenant que son fils unique réconfortait les Sang-de-Bourbes. À partir de ce jour, il se promit d'oublier son geste et de ne plus y penser. Mais ce soir-là, son obsession pour la Gryffondor s'accentua de plus belle, sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit.
Il passa le restant de l'année à l'épier entre les rangées de la bibliothèque, ou de l'observer durant les heures de cours qu'ils avaient en commun.
Avec rage, il constata qu'après l'incident d'Halloween, Granger semblait se lier d'amitié avec Potter et cet imbécile de Weasley qui la regardait bien trop souvent avec des yeux de merlan frit. Depuis ce jour, ils étaient inséparables pour le plus grand mécontentement de Drago.
Cinq ans plus tôt…
Il se trouvait dans la boutique de chez Fleury et Bott pour acheter ses nouveaux livres d'école. Une ambiance fébrile régnait dans la petite librairie du chemin de Traverse et une foule de sorciers et sorcières excités se précipitaient pour dédicacer leurs livres écrits par Gilderoy Lockhard en personne. Agacé, il monta à l'étage où se trouvaient les ouvrages les plus anciens de la librairie et contempla de haut la foule hystérique.
Soudain, il reconnut une tignasse brune accompagnée d'un rouquin et sans surprise, d'une troisième tête dont les cheveux étaient noirs et en bataille. Granger, se dit-il au moment où la jeune fille releva les yeux vers lui.
Pendant un cours instant, ils se regardèrent surpris de cette rencontre puis elle détourna les yeux vers Potter et Weasley. Suivant son impulsion, il dévala les marches de l'escalier et interpella Potter pour le provoquer. Il voulait montrer qu'il était bien là et que quoiqu'il arrive, leur chemin arriverait toujours à se croiser.
Accompagné de sa nouvelle équipe de Quidditch, Drago arborait fièrement son nouveau Nimbus 2001 que son père lui avait offert. Il avait hâte de voir la tête des joueurs de l'équipe de Gryffondor – particulièrement celle de Potter- quand ils verraient leurs nouveaux balais. Ils commençaient à peine à s'entraîner sur le terrain quand une voix retentit à leurs oreilles :
-Flint ! Hurla Olivier Dubois le capitaine de l'équipe de Gryffondor. Le terrain nous est entièrement réservé, ce matin ! On s'est levé à l'aube exprès pour ça ! Alors, tu t'en vas, maintenant !
Malefoy adressa à ses coéquipiers un ricanement narquois et écouta son capitaine répondre avec une expression rusée inscrite sur son visage goguenard :
-Il y a suffisamment de place pour tout le monde.
Les autres membres de l'équipe de Gryffondor commençaient à rejoindre le petit groupe qui s'était formé sur le terrain. A l'écart des autres, Drago observait la scène au loin derrière ses équipiers bien plus grands que lui.
-Mais j'ai réservé le terrain ! Protesta Dubois écumant de rage. Je l'ai réservé !
-Ah bon ? Dit Flint. Pourtant j'ai un mot du professeur Rogue. Regard : Je, soussigné, professeur Rogue, donne à l'équipe de Serpentard l'autorisation de s'entraîner aujourd'hui sur le terrain de Quidditch afin de former leur nouvel attrapeur.
-Vous avez un nouvel attrapeur ? Dit Dubois d'un air effaré. Où ça ?
Drago sortit de sa cachette et jugea que le moment était arrivé pour faire son entrée en scène.
-C'est toi, le fils de Lucius Malefoy ? Demanda un des jumeaux Weasley en le regardant avec dégoût.
-Tiens c'est drôle que tu parles du père de Drago, dit Flint tandis que le sourire des autres joueurs s'accentuait. Je vais te montrer le magnifique cadeau qu'il a fait à l'équipe de Serpentard.
Les sept joueurs exhibèrent alors leurs balais flambant neufs avec des manches en métal chromé étincelant sur lesquels était écrit en lettres d'or : Nimbus 2001.
-Le tout dernier modèle, il est sorti le mois dernier, dit Flint en chassant d'une pichenette un grain de poussière égaré sur son balai. Je peux te dire qu'il est bien meilleur que les vieux 2000. Quant aux Brossdur, ils ne tiennent pas la comparaison, ajouta-t-il avec un sourire méprisant à l'adresse des frères Weasley qui étaient tous deux équipés de Brossdur 5.
Pendant un bon moment, les Gryffondor restèrent silencieux. Quant à Malefoy, il arborait un sourire si large que ses yeux s'étaient réduit à deux petites fentes. Il jubilait comme jamais.-
-Oh, regardez, dit Flint, le terrain est envahi.
Drago regarda dans la direction et reconnut Granger accompagné une fois encore de Weasley se diriger vers eux. Une bouffée de colère commençait à monter en lui.
-Pourquoi vous ne jouez pas ? Demanda Weasley à Potter. Et lui, qu'est-ce qu'il fait là ?
-Je suis le nouvel attrapeur des Serpentard, Weasley répliqua Malefoy d'un ton hautain en se drapant dans sa robe. Et tout le monde est en train d'admirer les balais que mon père a offerts à l'équipe.
Avec satisfaction, il vit que Weasley contempla bouche bée les sept superbes balais qui s'alignaient sous ses yeux. Granger, quant à elle, se contenta de garder une expression fermée, le nez en l'air.
-Pas mal, non ? Dit Malefoy d'une voix doucereuse. Mais peut-être que l'équipe de Gryffondor va réussir à trouver un peu d'or pour acheter de nouveaux balais, elle aussi. Vous pourriez donner vos Brossdur 5 à une tombola. Il y a peut-être un musée que ça intéressera.
Les Serpentard éclatèrent d'un rire sonore.
-Au moins, aucun joueur de Gryffondor n'a payé pour faire partie de l'équipe, répliqua Granger sèchement. C'est pour leur talent qu'on les a choisis.
Malefoy perdit soudain de sa superbe. Il n'admettait pas qu'on lui parle sur ce ton, ni qu'on le ridiculise devant tout le monde. Cette Granger ne manquait pas de réplique, constata-t-il et une fois de plus, elle prenait la défense de Potter et Weasley. Avec une rage qui bouillonnait en lui, il cracha sans s'en rendre compte son venin :
-Personne ne t'a demandé ton avis, à toi, espèce de Sang-de-Bourbe.
Tout le monde laissa échapper une exclamation d'indignation. Flint dut s'interposer pour empêcher les frères Weasley de lui sauter dessus. Mais l'expression de Granger en valait la peine il avait frappé en plein cœur. Il éprouvait une satisfaction de méchanceté malsaine qui lui fit oublier pendant plusieurs secondes les sentiments qu'il éprouvait à son égard.
-Cette fois-ci, tu vas le payer ! Hurla Weasley en pointant sa baguette sur le visage de Malefoy.
Une détonation retentit alors dans tout le stade et un jet de lumière vert jaillit du mauvais côté de la baguette, frappant le rouquin à l'estomac et le projetant à la renverse.
-Ron ! Ron ! Hurla Granger. Ça va ?
Weasley ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais le seul son qui en sorti fut un énorme rot. Il se mit alors à vomir des limaces qui lui tombèrent sur les genoux.
Les Serpentard hurlèrent de rire. Drago n'avait jamais autant été amusé devant un tel spectacle et il tomba au sol à quatre pattes en hurlant de rire, le poing tapant le sol. Les larmes aux yeux, il regarda la bande de Gryffondor s'enfuir à toutes jambes.
La fin de l'année approchait et la nouvelle avait parcouru toute l'école entière : l'héritier de Serpentard avait à nouveau frappé. D'après la rumeur il s'agissait d'une double attaque qui avait eut lieue à proximité de la bibliothèque. Son cœur bondit de sa poitrine quand il entendit Pansy Parkinson dans la salle commune prononcer les paroles suivantes :
-Tout à fait ! C'est pour ça qu'ils ont annulé le match ! S'exclama Parkinson à une de ses condisciples, les yeux pétillants de ragots.
-Comment Potter aurait-il pu commettre cette attaque ? Il était sur le terrain de Quidditch non ?
-Ce n'est pas lui, d'après les rumeurs, il s'agirait de la sang-de-bourbe Granger et de la préfète de Serdaigle, Pénélope Deauclaire.
Drago laissa échapper sa plume des mains et renversa son encrier sur son parchemin. Plus tard dans la soirée, après s'être assuré que personne ne lui suivait, il se rendit à l'infirmerie. Il voulait la voir de ses propres yeux. Il se dirigea sur la pointe des pieds vers le lit situé au fond de la salle dont les rideaux étaient tirés. Le cœur serré, il vit le corps pétrifié d'Hermione étendue sur le lit de l'infirmerie. Son visage était raide et inexpressif. Il constata avec regret que son regard avait perdu toute la malice qui pétillait ses yeux marron.
Se laissant envahir par une envie irrésistible de la toucher, Drago lui caressa la paume de sa main aussi raide qu'une statue de cire. Si seulement elle avait compris son avertissement qu'il lui avait lancé quelques mois plus tôt ! Il avait pensé qu'elle aurait compris qu'il la mettait en garde…
La gorge nouée, il sursauta quand il entendit du bruit provenir du bureau de Madame Pomfresh et se pressa de quitter l'endroit. Les joues en feu, il ne cessait de revoir l'image de Granger étendue sur le lit. Pourquoi était-il venu ?! Pensa-t-il rageusement en se couchant dans les draps de son lit en baldaquin. Qu'espérait-il ? Pour quelle raison cette sang-de-bourbe l'obnubilait tant ?! Était-ce de l'amour, de l'amitié ou de la pitié ? Il ne pouvait le dire… Mais depuis la première fois où il l'avait rencontrée dans le Poudlard express, il ne cessait de penser à elle. Alors pour quelle raison se montrait-il aussi détestable ? La réponse lui vint aussitôt… car c'est plus facile. Refoulant avec acharnement ses sentiments, il se retourna dans son lit et ferma les yeux pour s'endormir.
C'était le festin de fin d'année, l'ambiance était plus que jamais festive et les élèves accueillaient avec joie la fin de cette longue année obscure. Jamais il n'avait connu un festin semblable : Tout le monde était en pyjama et les réjouissances durèrent toute la nuit. Il trouvait l'idée ridicule, mais rien ne pouvait entraver son enthousiasme face aux mets délicieux qui ornait la table. Les elfes s'étaient surpassés !
Tout le monde applaudit avec joie le discours du Directeur annonçant avec un large sourire le succès des bons soins prodigués par Madame Pomfresh et Madame Chourave aux victimes qui s'étaient réveillés le matin même. Explosant de joie, les élèves hurlèrent dans la salle dont les portes venaient de s'ouvrir à la volée. Il regarda le nouveau visiteur et vit Granger, le visage rayonnant de vie, ses yeux plus pétillants que jamais. Il laissa esquiver un sourire qui s'effaça aussitôt quand il la regarda courir vers Potter, ses cheveux ondulés se balançant derrière elle, le visage lumineux en criant à plein poumon :
-Tu l'as vaincu ! Tu l'as vaincu.
Elle se jeta aussitôt dans ses bras, un grand sourire aux lèvres et il sentit sont cœur se décomposé. Mais ce n'était rien comparer à sa poignée de main qu'elle échangea timidement avec Weasley. A leur expression gênée, il comprit qu'il existait plus qu'un sentiment amical entre les deux élèves.
Tout d'un coup, il eut l'envie de quitter la grande salle, de quitter Poudlard et de rentrer chez lui pour oublier tout ces sentiments qui jaillissaient en lui à la manière d'un volcan : de la peine, de la jalousie, de la rage, tout se mélangeait en lui. La fête ne semblait plus l'enthousiasmer à présent…
Il passa le restant de l'été à maudire Weasley, à détester Granger de tout son être et à nourrir une haine profonde envers Potter. Comme ils les détestaient tant tous les trois…
Trois ans plus tôt…
C'était la première semaine de cours qui entamait sa troisième année à Poudlard. Cette école tournait vraiment en ridicule, pensa-t-il dégoûté alors qu'il écoutait Lupin en cours de Défense contre les forces du mal. Cette semaine avait été chargée en émotion pour lui et avec satisfaction, il pensa à la colère de son père quand le Directeur lui avait appris que son fils unique avait été blessé à son premier cours de soin et créature magique donné par l'ancien garde-chasse de l'école. Le bras en écharpe, Il se délectait de leurs regards foudroyants que lui lançaient Potter, Weasley et Granger à chaque fois qu'ils se croisaient, un sourire narquois dessinant ses lèvres.
Appuyé contre le mur de la salle des professeurs, il regarda cet imbécile de Londubat lancer un sort sur l'épouvantard qui sortait de la penderie en prenant l'apparence de Rogue. Tout le monde éclata de rire lorsque leur professeur de potion se retrouva vêtu des vêtements de la grand-mère de Londubat. Ridicule… pensa-t-il hargneusement.
Un grand éclat de rire retentit dans la salle. L'épouvantard hésita, visiblement déconcerté, et le professeur Lupin appela alors:
-Parvati ! A vous !
Parvati s'approcha, l'air décidé. Rogue se tourna vers elle, il y eut un nouveau claquement et une momie enveloppée de bandelettes ensanglantées apparut à sa place. La momie au visage aveugle s'avança lentement vers Parvati en traînant les pieds, elle leva ses bras raides et...
-Riddikulus ! s'exclama Parvati.
Une des bandelettes tomba alors par terre et la momie se prit les pieds dedans. Déséquilibrée, elle tomba en avant et sa tête se détacha sous le choc en roulant par terre.
-Seamus, à vous ! lança le professeur Lupin. Seamus se précipita.
Avec horreur, Drago comprit que Lupin s'apprêtait à les faire, tous passer devant l'épouvantard. Avec affolement, Drago se demanda quelle forme prendrait l'épouvantard devant lui. Il est vrai qu'il éprouvait un certain mal aise lorsque qu'il se trouvait en présence de rats, mais était-ce sa plus grande crainte ? Non, réalisa-t-il. Il se trouvait effrayé à l'idée que quelqu'un découvre les sentiments qu'il avait nourris pour Granger dans le passé… et si l'épouvantard prenait sa forme devant tout le monde ? Drago commençait à sentir son estomac se nouer.
-Et toi Drago ? Lui demanda Pansy à voix basse tandis que Weasley tentait de garder son sang-froid face à une grosse araignée géante. Quelle est ta plus grande crainte ?
-Je ne sais pas, répondit-il vaguement en regardant Granger qui se trouvait au bout de la file.
Il jubilait en ce dernier cours de soin et créature magique : le verdict venait de tomber, l'animal sera condamné à mort très bientôt. Rien ne pouvait le voir plus heureux que de savoir cette sale bête décapitée. Il avait hâte de voir la tête de Potter, Weasley et Granger lorsque leur grand ami pleurnicherait la perte de son animal bien aimé. Il rentra au château après la fin du cours en compagnie de Crabbe et Goyle et leur donna un coup de coude lorsqu'il s'aperçut derrière eux cet imbécile raccompagner les trois Gryffondor. Ils restèrent à la porte du château pour écouter le reste de leur conversation :
-… Tout ce que je peux faire, c'est essayer de rendre Buck le plus heureux possible pendant le temps qu'il lui reste à vivre. Je lui dois au moins ça...
Hagrid tourna les talons et se hâta de regagner sa cabane, le visage enfoui dans son mouchoir.
- Regarde-le pleurnicher ! Jamais vu un type aussi lamentable, dit Malefoy. Et il est censé être professeur dans cette école !
Avec satisfaction il vit Potter et Weasley s'avancer vers lui d'un air menaçant, mais il ne remarqua pas Granger qui fut plus rapide.
CLAC !
De toutes ses forces, elle gifla Malefoy qui vacilla sous le choc. Stupéfaits, Potter, Weasley, Crabbe et Goyle regardèrent Granger lever à nouveau la main.
-Ne t'avise plus jamais de traiter Hagrid de lamentable, espèce de sale petit bonhomme !
-Hermione ! dit Weasley à voix basse en essayant de lui attraper la main avant qu'elle ne gifle à nouveau Malefoy.
- Laisse-moi, Ron !
Elle sortit sa baguette magique. Malefoy recula d'un pas tandis que Crabbe et Goyle le regardaient, décontenancés, attendant ses instructions.
-Venez, marmonna Malefoy.
Un instant plus tard, tous trois avaient disparu dans les sous-sols du château.
-Ne vous avisez de ne jamais raconter ça ! Ordonna Drago, les joues en feu à Crabbe et Goyle.
Déconcertés, ceux-ci approuvèrent d'un signe de tête et s'assirent sur les divans en cuir de leur salle commune. Drago passa le restant de la soirée seul dans le dortoir, honteux de s'être fait gifler de la sorte par une Sang-de-bourbe ! Que dirait son père ? Il aurait certainement eu honte de lui ! Jamais quelqu'un n'avait osé lui porté la main et encore moins une vermine pareille ! Une bouffée de haine monta en lui quand il revit l'image de la jeune fille le menaçant de sa baguette. Jamais il n'oubliera ça, se dit-il avec rage en caressant sa joue.
Deux ans plus tôt…
Drago montait les marches de l'escalier menant à la loge officielle du premier ministre. Depuis toute sa vie, il attendait impatiemment cet événement. Pour la première fois depuis de nombreuses années, l'Angleterre allait à nouveau accueillir la finale de la coupe du monde de Quidditch ! Il se retourna et vit par-dessus son épaule son père en longue discussion avec des membres influents du Ministère tandis que sa mère se tenait à ses côtés. Il releva les yeux vers marches qui lui restait à grimper jusqu'à la loge quand il reconnut un visage familier croiser son regard : Granger.
Décidément, pensa-t-il pendant qu'ils s'échangeaient un long regard, leur chemin finissait toujours par se croiser… A ses côtés, il ne fut pas surpris de voir Potter et Weasley qui entrait pour sa plus grande consternation dans la loge présidentielle. Que faisaient-ils dedans ?! Se demanda-t-il avec colère. Il essaya de contrôler sa mauvaise humeur à l'idée de revoir ses trois meilleurs ennemis.
C'était le soir du bal de Noel et tous les élèves de l'école frémissaient d'excitation devant cet événement tant attendu. Vêtu d'une nouvelle soirée de tenue provenant de la boutique la plus huppée du chemin de Traverse, Drago attendait patiemment Pansy à qui il avait donné rendez-vous dans leur salle commune. Accompagné de Crabbe et Goyle qui n'avaient pas réussi à se trouver de cavalières, Drago commençait à trouver le temps long lorsque Pansy arriva avec, pour son plus grand agacement, ses amies idiotes de Serpentard qui gloussaient constamment.
Il détestait quand elle agissait de cette manière, mais il dut reconnaître qu'elle était très élégante ce soir. Pourquoi avoir choisi Pansy plutôt qu'une autre de ces filles de Serpentard qui ne manquaient jamais de lui faire les yeux doux dans la salle commune ? Il n'en savait rien… Peut-être parce que depuis sa première année, il avait nourri des liens d'amitié assez ambigus avec elle ou encore parce que ses parents tarissaient assez souvent des éloges à son sujet. Bref, il avait demandé à Pansy de l'accompagner pour le bal de l'école et elle avait immédiatement accepté en sautillant de joie. Il lui tendit le bras pour la guider vers et arrivèrent bientôt dans le hall d'entrée quand il releva la tête vers le grand escalier de marbre du et la vit. Il en restait bouchée bée tant qu'il la trouvait magnifique.
Il aurait préféré mourir en cet instant plutôt que d'admettre que Granger lui coupait le souffle. A cet instant, il oublia la haine et le mépris qu'il éprouvait à son égard depuis des années. Il avait l'impression de revenir dans la peau de ce petit garçon de onze ans qui l'avait réconfortée dans les toilettes…
-Drago, tu viens ? Lui fit la voix de Pansy au loin.
-Oui, oui j'arrive, répondit-il en détournant aussitôt les yeux et en reprenant ses esprits.
Il avait toujours ses pensées embrumées par l'apparition de Granger et essaya rageusement de chasser cette image de sa tête. Comment pouvait-il se montrer aussi faible ! Comment pouvait-il se laisser dominer par ses émotions de la sorte ?! Lui, un Malefoy ! Vraiment, cette Sang-de-Bourbe n'en valait pas la peine. Il essaya de reporter son attention sur Pansy qui jacassait sans cesse et s'extasiait sur la décoration grandiose de la grande salle. Les murs étaient recouverts d'un givre argenté étincelant, et des centaines de guirlandes de gui et de lierre s'entrecroisaient sous le plafond parsemé d'étoiles. Les tables des différentes maisons avaient disparu, remplacées par une centaine de tables plus petites, éclairées par des lanternes, autour desquelles pouvait s'asseoir une douzaine de convives.
Enfin, tout le monde salua l'arrivée des champions accompagnés de leur cavalières sous une salve d'applaudissements. Visiblement, Potter avait réussi à se trouver une cavalière de choix et il dû admettre en voyant la sœur Patil qu'il avait bon goût. Il applaudit poliment sans trop de conviction même s'il aurait préféré huer l'arrivée de Potter quand il crut que son cœur allait s'arrêter de battre. Accrochée au bras de Krum, il reconnut Granger, un sourire éclatant aux lèvres. Une bouffée de colère monta aussitôt en lui. Que faisait-il avec elle ?! S'exclama-t-il dégoûté. Vraiment, il pensait que ce Viktor Krum avait un peu plus de jugeote pour se pavaner en tenant le bras de la Sang-de-bourbe Granger ! Mais une autre voix dans sa tête lui susurra à l'oreille que sa colère provenait d'une tout autre raison… Ignorant ce sentiment de jalousie qui lui perçait le cœur, il regarda passer le couple sous un regard noir. Il passa malgré lui le restant de la soirée à les épier danser, en leur jetant des regards flamboyants. Avec une amertume qu'il n'arrivait pas facilement à dissimuler, il constata qu'il n'était pas le seul ce soir à foudroyer du regard Granger et Krum…
Un an plus tôt….
Au cours de sa cinquième année, il réussit véritablement à chasser Granger de son esprit. Plus que jamais il se montrait détestable avec la Sang-de-bourbe, Weasmoche et Potter, ce qui effaça les sentiments puérils qu'il ressentait depuis sa première année. Au fur et à mesure que les jours passaient, il réussit à se convaincre que ce n'était que des moments de faiblesses passagères et lorsqu'il fut désigné membre de la Brigade inquisitoriale, il se délecta de son pouvoir et de l'emprise qu'il possédait sur les autres élèves de l'école. Mais plus encore, il pouvait avec impunité, enfin se venger de Potter… Jamais il ne s'était senti aussi digne d'être un Malefoy. Cette cinquième année lui souriait à pleines dents…