UNE VIE SECRETE

HORS DU COMPLEXE DE CHEYENNE MOUNTAIN.

Fan-fiction inspirée de la série STARGATE SG1 Le concept et les personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de MGM.

One shoot. Thèmes : science-fi, romance, érotisme. Ratting M

Résumé : Et si nous n'avions pas su tout ce qui se tramait entre l'équipe SG1 et le personnel du complexe militaire secret sous Cheyenne Mountain ? Et si nous n'avions pas remarqué ces petits détails entre deux d'entre eux ? Ces petits détails qui font toute la différence dans une vie. Ces petits détails qui peuvent sauver une vie.

Préface.

Si vous étiez, comme moi, un fan inconditionnel des voyages dans l'espace effectué par cette équipe légendaire à travers cet incroyable vortex antique, j'ai nommé SG1 et La Porte des Etoiles, vous aimeriez peut-être apprendre ce petit secret que personne n'avait jamais soupçonner.

L'acteur principal étant toujours et à jamais, la porte des étoiles, elle-même, ici nous nous attacherons aux personnages humains et relaterons ce qui vous a peut-être échappé. Si vous étiez attaché aux personnages, tous autant qu'ils soient, vous allez peut-être aimé apprendre les liens qui unissaient deux d'entre eux.

Remettons les choses en place, cela fait bien longtemps que tout cela s'est produit.

Aujourd'hui, le programme est suspendu sur Terre mais se poursuit au confins de l'univers, les Généraux Hammond et O'Neill sont en retraite, bien mérité Le Colonel Carter poursuit ses recherches dans un grand institue mais elle ne voyage plus au travers des étoiles. Le Professeur Daniel Jackson, qui était devenu un astre de pure énergie, un Ancien, était finalement revenu sur le plan terrestre pour couler des jours heureux puis redevenir Ancien et le valeureux Teal'c est rentré sur Chulack pour y gouverner son peuple avec de nouvelles valeurs, celle de la démocratie et de l'athéisme.

Si vous étiez, comme beaucoup, obnubilé par les relations ambiguës entre le magnétique Colonel O'Neill et son ravissant Major Carter, alors vous n'auriez jamais pu imaginer ce qui va suivre. Et si, vous vous attendez à ce que cette histoire tourne autour du Colonel et du Major, et bien n'allez pas plus loin. A leur première rencontre, oui, le Lieutenant Carter, à l'époque, avait beaucoup apprécié le Colonel. Lui aussi, avait beaucoup appris à ses côtés, même s'il paraissait exaspéré à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, il appréciait beaucoup son adjoint, mais leurs statuts de militaire les avaient obligés à mettre de côté certains sentiments qui auraient pu naitre.

Non cette histoire est tout autre mais c'est bien de Samantha Carter dont il s'agit. Là où tout le monde pensait qu'elle ne passait son temps que dans ses labos et devant ses ordinateurs, la réalité était bien différente. Samantha Carter avait une vie de famille et personne ne le soupçonnait.

Pour vous conter ces faits, revenons, au début des années 2000. Le programme est en pleine expansion, les équipes SG multiplient les sorties et les rencontres avec de nouvelles peuplades extra-terrestres.

Chapitre 1

Au creux de Cheyenne Mountain, au plus profond des sous-sol, l'équipe SG1 rentre de mission. Ils passent le vortex bleu miroitant et descendent la passerelle.

Le Colonel O'Neill est furieux, il est couvert de boue. Carter et Jackson ne cesse de bavarder sur leur découverte. O'Neill ronchonne, ce ne sont que des cailloux à ses yeux. Teal'c, fidèle à lui-même, observe la scène en silence.

Après une douche bien mérité et un check up à l'infirmerie, et après un briefing long et complexe, la troupe se dirige chacun vers ses quartiers. On est vendredi après-midi, leur prochaine mission est prévue pour le mardi suivant, ils sont donc en permission pour le week-end.

Un peu plus tard, dans le couloir qui mène aux ascenseur, O'Neill retrouve Carter. Devant les portes de la cabine qui mène à la surface, ils retrouvent Daniel. Quand les portes s'ouvrent, c'est le Docteur Fraiser qu'ils rejoignent.

Tous les quatre se retrouvent dans la cabine. Daniel à le nez dans des documents. O'Neill siffle nonchalamment. Carter et Fraiser échange un regard.

O'Neill : « Alors qu'avez-vous prévu pour le week-end mon cher Daniel »

Daniel ne relève même pas la tête et marmonne quelque chose d'incompréhensible entre ses dents. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent avec un petite « ding ». Daniel sort de la cabine et sans se retourner, leur lance « j'ai des traductions à finir, je reste là ».

Les portes se referment, O'Neill se retourne vers ses collègues, totalement atterré par son équipier.

O'Neill : Cet homme est dingue de vouloir rester enfermé ici. Bon Docteur et vous, que faites-vous ce week-end ?

Fraiser : Et bien je dois aller acheter le costume d'Halloween de Cassie. 13 ans déjà, c'est fini l'époque où elle me laissait lui confectionner des costumes de citrouille ou de canari. Et puis nous allons faire des décorations et des gâteaux certainement…

-Souvenez-vous, le Major Carter, dans la première année de mission Stargate, avez sauvé une jeune fillette de 7ans sur une planète en ruine. Elle l'avait sauvé quitte à mettre sa propre vie en péril. Et puis Cassandra était resté sur Terre, confié au Docteur Fraiser, qui comprenait son secret et sa situation et plus tard Janet Fraiser fut déclaré tuteur légal et adopta la petite. –

O'NEILL : Oh oui très bien, c'est vrai Halloween c'est dans deux semaines. Comment va Cassandra ?

FRAISER : Très bien je vous remercie. Elle grandit vite.

Le silence reprit le dessus. O'Neill déjà un peu vexé qu'on ne lui demande pas de précisions sur ses projets à lui, se rattrape avec Carter.

O'NEILL : Et vous Major, quoi de beau pour ce week-end ?

CARTER : Oh moi, j'ai des logiciels à mettre à jour, des données à analyser et des lignes de codes à déchiffrer.

O'NEILL : Oui je vois… comme d'habitude, la tête dans vos ordinateurs de malheurs…

Les portes s'ouvrent enfin sur un long couloir, ils passent tous les trois les grilles métalliques et signent les formulaires de sorties. Ils débouchent dans le parking sous-terrain, O'Neill monte dans sa jeep et part en vitesse. Fraiser monte dans sa berline et fait un clin d'œil à Carter qui elle, enfourche une moto noire, et démarre après les autres.

Sur la route, le Major Carter dépasse à toute vitesse les deux véhicules de ses collègues. Elle trace droit devant elle, sur des kilomètres et des kilomètres alors que le jour décline en milles nuances de couleurs.

A un carrefour, dans la ville la plus proche de Cheyenne Mountain, O'Neill fait un signe de la main à Fraiser qui tourne à l'angle. Lui continue tout droit. Il va pêcher dans la vallée. Quelques kilomètres plus loin, il ne voit pas la moto de Carter qui s'est stoppé et qui observe la grande route depuis un pont. Une fois que la jeep du Colonel a quitté la ville, Carter fait demi-tour et retourne en centre-ville.

A l'angle ou Janet a tournée, elle tourne aussi. Les lumières de la ville s'allument, la nuit tombe. Dans la rue où Janet s'est garé, elle se gare aussi.

Elle descend de moto, elle enlève casque et approche du perron. Elle ne frappe pas à la porte, elle entre. Dans le hall d'entrée, elle dépose ses affaires, sac, casque et blouson. Elle longe le couloir, elle suit le bruit de voix qui viennent de la cuisine. Elle s'appuie au chambranle de la porte, elle reste dans l'ombre et regarde la scène.

Janet est arrivée depuis peu, et a rejoint Cassandra dans la cuisine. La jeune fille, de 13 ans maintenant, à cuisiné toute la journée avec sa « baby-sitter » (qui est en fait une ancienne militaire chargée de sa surveillance, en toute discrétion, quand Janet travaille – Cassie, malgré son âge ne se plaint pas de sa baby-sitter, elle l'aime beaucoup et comprend qu'avec ses capacités qui évoluent de jour en jour, elle a besoin d'une surveillance) et la cuisine est dans tous ses états. La jolie jeune fille rousse, aux grands verts, montre le résultat à sa mère. Sur le plan de travail de l'ilot central, il y a trois plaques de cuisson avec des dizaines de petit sablé aux formes effrayantes et des cupcakes sanguinolents. Janet est impressionnée par les chauves-souris, les citrouilles et les fantômes en biscuit et embrasse longuement sa fille avant de croquer la tête d'une chauve-souris encore tiède. Elles n'ont pas encore remarqué Samantha Carter dans la pénombre du couloir de l'entrée.

SAM : J'espère qu'ils sont bons au moins ?!

Quand elles entendent sa voix, Janet et Cassie tournent la tête et leurs yeux s'illuminent. Cassandra contourne rapidement l'ilot et vient se jeter dans les bras de Sam. Elle l'embrasse et se réjouit de la voir.

CASSIE : Sam, tu es rentrée ! Génial, on va pouvoir finir notre partie d'échec, je n'ai pas touché aux pièces depuis la semaine dernière, je te jure ! Tu te souviens ? Fou en F5, ton cavalier en C6 et ta Tour en …

SAM : Oui, oui, Cassie, doucement, je me souviens, amène le plateau dans le salon, je te rejoins tout de suite.

La jeune fille, folle d'enthousiasme, part en courant dans la pièce adjacente d'où la douce lueur du feu de cheminée émane, et laisse Sam et Janet, seules dans la cuisine.

Sam ne bouge pas d'un centimètre, elle cale son épaule sur le cadre en bois de la porte et regarde Janet avec un sourire. Cette dernière s'approche de Sam, sans un mot. De plus en plus près, jusqu'à ce que leurs corps se frôlent, que leurs bras s'enlacent et que leurs lèvres se joignent.

Pour comprendre comment Samantha Carter et Janet Fraiser en sont arrivées là, il faut, en réalité, revenir encore quelques années en arrière.

Chapitre 2

Revenons donc quelques années auparavant, trois pour être précis.

Il y a trois ans, le Général Hammond avait organisé une somptueuse soirée de nouvel an. Ce n'était pas son genre de faire de telle manière mais son équipe en chef, SG1 et tout le corps militaire et scientifiques qu'il dirigeait avait réellement fait un excellent travail ces derniers mois et encore un fois la fin du monde avait été éviter.

Pour sortir du cadre austère de complexe sous la montagne, il avait organisé ce grand bal chez lui, dans sa grande propriété dans le Minnesota. Il avait fait venir du personnel et avait déjà régler tous les détails avant que les invitées n'arrivent.

Sur la prestigieuse liste d'invité, il y avait tous les militaires gradés, tous les grands scientifiques et tous les chefs de département du Projet Stargate. Bien évidemment, Le Colonel O'Neill, le major Carter, le Professeur Jackson, Walter, le technicien en chef de la Porte et Teal'c, l'extra-terrestre, avec une dérogation pour sortir de Cheyenne Mountain car tous les invités était déjà au secret, les familles savaient ne pas se poser de questions et le personnel engagé aurait bien trop à faire pour le remarquer.

Ce soir-là, Samantha Carte arriva seule en taxi, un peu gêné dans sa robe de soirée, plus habitué à l'uniforme de combat ou le tailleur réglementaire. O'Neill lui avait proposé de l'accompagner. Elle n'avait pas su déceler, comme d'ordinaire avec lui, si la proposition était amicale ou galante alors elle avait refusé. Cela faisait déjà bien longtemps qu'elle avait mis de côté ce semblant d'attirance et d'admiration qu'elle avait pour lui, sachant pertinemment que cela ne mènerait à rien.

Ce soir-là, tous étaient sur leur trente et un. Ce soir-là, tout scintillait de lumière et de reflet de bulles de champagne. Le buffet était excellent et gigantesque. Le Maitre de maison, le Général Hammond était un tout autre homme, au côté de sa femme et de ses petites filles, il affichait un sourire radieux qu'il était rare de voir sous la montagne. Ce soir-là, les militaires et les scientifiques avaient oubliés leurs uniformes et leurs blouses blanches. Ils étaient tous en tenues de soirées, smoking et longues robes. C'était le nouvel an. Le majestueux sapin de Noël à la décoration raffinée et traditionnel trônait encore en haut du grand escalier et quelques cadeaux étaient encore disposés au pied, quelques présents pour les enfants des invités du Général, comme Cassandra par exemple. Elle était là et jouait avec les autres enfants, comme une petite terrienne qu'elle n'était pas en réalité, et dans la salle de réception la fête battait son plein, quelques minutes avant minuit.

Ce soir-là, le Colonel O'Neill regarda le Major Carter avec une pointe de regrets et de remords au fond des yeux. Comme s'il savait, que s'il avait eu une chance un jour, cette chance était bel et bien parti. Etait-ce la mélancolie qui accompagne toujours les vieux célibataires au moment des fêtes de fin d'année ? Etait-ce la robe bleu profond, légèrement décolletée et parfaitement cintrée qu'elle portait ? Etait-ce cette malice qui brillait dans ses yeux plus que d'ordinaire ? On en le saura pas.

Je vous l'ai dit cette histoire n'est pas celle du Colonel.

Ce soir-là, le Professeur Jackson tenta une approche de séduction avec une jeune militaire avec qui il avait déjà bavardé au complexe. Il en fit de trop, il lui parla de l'Egypte, de ses chers hiéroglyphes et de ses dernières découvertes. Malheureusement, la jeune femme fut vite lassée, c'est son badge SG1 qui l'intéressait, c'était les missions dangereuses sur des planètes lointaines qu'elle admirait, pas les longues histoires sur l'Histoire des civilisations d'ici et d'ailleurs. Elle le laissa seul, mais là non plus, cette histoire n'est pas celle de Daniel.

Ce soir-là, Samantha Carter était intérieurement énervé, sans raison apparente. Elle qui était la plus diplomate de toute l'Armée de Terre, était ce soir victime de sa propre conscience qui se retournait contre elle. Elle observa longuement les couples et les familles d'invités. Beaucoup de militaire, beaucoup de scientifiques avaient réussi à lier travail dangereux sous contrat top secret et vie de famille, quand même. Elle enrage, en son for intérieur, elle enrage de n'avoir même pas un jour essayer. Trop concentré à résoudre tous les problèmes qui lui passait sous le nez, elle avait délaissé sa vie privée, et des soirs comme celui-là, une boule se nouait dans sa gorge sans qu'elle ne pût rien faire.

Ce soir-là, elle but plus que d'ordinaire. Et un peu plus tard ce soir-là, elle haussa le ton de la voix. Non pas contre plus gradé qu'elle, fort heureusement, mais contre un collègue scientifique dont elle détestait les conclusions sur chaque dossier qu'ils avaient eu en commun.

Au milieu de la nuit, sous le son de la musique classique, des rires et des joies, une voix, un peu trop haute, un peu trop sévère détonna dans l'ambiance. L'assistance chercha du regard qui osait s'énerver un soir pareil. Et tous remarquèrent le Major Carter au milieu d'un cercle de collaborateur ingénieur qui tentait de l'apaiser. Sauf bien évidement ledit Professeur qu'elle ne pouvait pas voir en peinture. Il soutenait sa thèse extravagante, lui-même un peu éméché, il se confrontait volontairement à elle. Le colonel O'Neill, comme un chevalier servant arriva sur les lieux en premier, après avoir vu le Général Hammond lui-même, prêt à intervenir. Il s'interposa, Carter le poussa et le dépassa pour garder bien en visu son interlocuteur qui s'était mis à énumérer une quantité de chiffre qui soi-disant prouvait sa théorie. Le colonel en avait déjà mal à la tête, une dispute de scientifique, il ne pouvait pas laisser faire ça.

Sans trop réfléchir, il se retourna et attrapa son Major par les hanches comme pour l'emporter de force avec lui mais il avait oublié, pendant un instant seulement, qu'elle était loin d'être un rat de laboratoire sans défense. En une fraction de seconde, Carter réagit à « l'agression ». Elle chope le bras qui l'encercle, se penche, pivote et retourne le bras du Colonel dans son dos, avant de le lâcher subitement, comme soudain consciente de son geste.

Il se masse le bras et son air le plus sévère s'affiche sur son visage. Elle ne baisse pas les yeux, elle a trop d'alcool dans le sang pour pouvoir raisonner correctement. A croire que le champagne n'a pas le même effet sur elle que la tequila ou le whisky. Elle n'aurait pas mis fin à la confrontation si Janet Fraiser, Docteur de son état, n'était venu à son secours.

Janet, ayant vue toute la scène de loin, s'était discrètement rapproché. Elle se poste devant Sam, à quelques centimètres d'elle et lui bouche la vue quelques secondes sur O'Neill et l'autre Professeur Finning. A sa vue, elle se calme. Janet avait ce pouvoir en tant que médecin et souvent confronté à des patients angoissés, elle sait, rien qu'avec son regard, apaiser les âmes, les faire rire, les convaincre ou bien les faire renoncer.

Sam baisse enfin la tête, elle laisse Janet lui prendre la main et l'emmener loin. Une fois hors de vue de l'assemblé, Janet la force à relever le menton mais le regard de Sam fuit très vite. Janet comprend qu'il est encore trop tôt et que le bruit de fond de la fête qui reprend est trop lourd. Elle l'emmène avec elle au premier étage par un escalier dérobé. Elles longent le grand couloir et au bout, elles entrent dans un boudoir, comme une véranda au grandes baies vitrées, puis une terrasse, une vue extraordinaire sur le jardin, les grandes plaines enneigées du Minnesota et le ciel immensément étoilé. Malgré le froid, Sam ouvre les portes et sort sur la terrasse. Pendant un long moment, elle ferme les yeux et respire l'air frais qui réveille ses poumons et son esprit. Elle ouvre les yeux, elle admire les étoiles, elle sent enfin le froid sur sa peau dénudé et le vent dans sa robe.

Elle se retourne, entendant le bruit d'une porte qui se ferme, c'est Janet referme la porte et s'avance ensuite dans le boudoir, elle regarde les étoiles sans sortir pour autant. Elle sent déjà le picotement du froid dans sa nuque alors elle reste à la porte tandis que Sam lutte pour ne pas claquer des dents, lutte pour remettre ses idées en place. Au milieu de la nuit, au milieu du froid, en robe de soirée, elle observe les étoiles, d'ici elles sont magnifiques. Elle prend conscience qu'elle membre d'Elite et que ces étoiles elle les connais et foule leur sol très souvent. Elle reprend ses esprits.

SAM : Qu'est-ce qui m'a pris ?

Janet sourit presque, heureuse que Sam se décide à parler, heureuse de voir que sa collègue et amie n'a pas totalement perdu la raison et bizarrement séduite par cette attitude un peu paumée que le Major Carter affiche rarement.

JANET : Je n'en sais rien, à vous de me le dire.

SAM : Je ne sais pas. Je bavardais et soudain je me suis mise à lui hurler dessus, je hais ce type, il est pire que Rodney, vous vous souvenez de Rodney ? Lui, il est pire ! Il n'y connait rien, il mélange tout, il se fou des règles de bases, il ne prend pas en compte toute les nouvelles théories qui nous force à remettre …

JANET : Sam, stop ! Je ne crois pas Finning soit le problème. Il est navrant je vous l'accorde mais vous avez déjà collaboré et su garder votre calme pourquoi réagir comme ça maintenant ?

Sam consent enfin à rentrer. Janet la laisse passer et ferme les fenêtres. Elles s'installent dans un grand sofa, l'une près de l'autre, la chaleur revient petit à petit dans la pièce aux lumière tamisé, aux murs-bibliothèques et la vue du ciel splendide par ces puits de verre.

SAM : Je crois qu'à la Base, il est très facile pour moi de me contenir, l'uniforme, le règlement, le privilège, la mission… mais ici, en privé presque, je n'ai pas pu me retenir, ce qu'il dit est absurde !

JANET : Sam ?

SAM : Oui ?

JANET : Finning n'est pas le problème. Comment vous sentez vous en ce moment ? J'ai remarqué ce soir que vous n'aviez pas l'air d'être sereine.

SAM : Ne jouez pas les psys avec moi Docteur !

JANET : Je ne joue à rien, je suis votre amie Sam.

Le ton calme et réconfortant de sa voix plongea Sam dans un étrange état pendant quelques secondes. Elle plongea ses yeux dans les siens. Elle y lit la sincérité, la bienveillance et l'amitié profonde. L'amitié profonde. Ce sentiment se transforme légèrement à ce moment précis de sa vie, comme une étincelle qui éclaire puis en un instant à disparue. Cela n'a duré qu'une seconde.

SAM : Ok, je … j'avoue peut-être avoir un peu abusé du champagne et être sortit de mes gonds un peu trop facilement.

JANET : Que vous hurliez sur Finning ça ne me choque pas. Mais que vous leviez la main sur votre Colonel. Ça c'est très étonnant.

SAM : Pour ma défense je n'ai pas réalisé que c'était lui qui tentait de m'emporter. Et puis même, lui ou pas, j'en ai marre de cette supériorité qu'ils affichent tous !

JANET : Qui ça, ils ?

SAM : Eh bien.

JANET : Oui ?

SAM : Les hommes. Oui les hommes, on a beau être surdiplômé, sur gradé, sur éblouissante et sur intelligente, non ils veulent avoir toujours raison, ils veulent gouverner leur petit monde et avoir le dernier mot quitte à ce que ce soit faux.

JANET : Oh je vois Sam, vous êtes peut-être un peu surmenée et la période des fêtes est parfois difficile à vivre malgré les lumières et la joie …

SAM : Janet, non ce n'est pas ça. Les fêtes, je les passe seules depuis longtemps, mon père, ce cher officier n'était pas souvent là, je ne déprime pas pendant les fêtes. Et je ne suis pas surmenée, le travail j'aime ça, ça m'est vitale, surtout avec le projet Stargate, c'est surprenant de jour en jour. C'est autre chose…

JANET : Il manque peut-être quelque chose dans votre vie ?

SAM : Je ne sais pas. Je n'ai jamais rien connu d'autre que l'école militaire et les études, les labos et les missions… je crois que je suis devenue une sorte de robot…

JANET : Non Sam, vous êtes plus que ça, voyons.

SAM : Je n'en sais rien après tout. Je me lève le matin avant même que le réveil ne sonne, et la première chose à laquelle je pense c'est savoir si mes séquences de codes ont évolué pendant la nuit. Je pars en mission et je n'appelle personne avant de partir, je ne préviens personne, je n'ai pas t'attache, si ce n'est mon père, mais il est avec Selmac maintenant, il a sa propre mission en tant que Tok'ra. Je fais bien mon travail, je m'investis et je risque ma vie, je suis entrainé pour ça et je le fais bien parce que je n'ai rien à perdre.

JANET : Sam arrêtez. Je ne peux pas vous laisser dire ça.

SAM : Pourquoi pas, ce n'est pas loin de la vérité, je suis devenue une automate, parfaite et efficace.

JANET : Je n'y crois pas. Un automate n'aurait pas cette lueur dans l'œil quand un nouveau défi apparait, quand il parait insoluble et que vous mettez tout en œuvre pour le résoudre. Je vous ai vu sauvez le monde de bout des doigts Major Carter, c'est votre humanité qui brille comme ça et qui vous donne la force de continuer à réfléchir quand tous les autres sont pris de panique et renonce.

SAM : Vous croyez ?

JANET : J'en suis sûr.

SAM : Merci. (Prononcé dans un murmure)

JANET : Et je vous interdis de dire que vous n'avez pas d'attache. Vous tenez à ma fille, vous tenez à Cassandra autant qu'elle tient à vous et je … je tiens à vous aussi… Alors ne répétez plus jamais ces mots…

A cet instant, Sam réalise qu'au fil de la conversation, dans l'intimité de ces états d'âmes tout juste avoués, elles s'étaient rapprochées. A présent, elles sont l'une contre l'autre, les yeux dans les yeux, marron doré contre bleu azur. Le regard légèrement paniqué, Janet ne bouge pourtant pas et soutient le regard de Sam pour lui prouver qu'elle ne lui ment pas. Sam ne peut détourner son regard, les paroles qui résonnent encore dans sa tête, la touche. Personne, depuis si longtemps, ne lui avait dit de tels mots. Elle hésite, elle a soudainement envie d'être plus proche d'elle. Elle a soudainement envie de se lié d'une manière ou d'une autre à cette femme. Elle perçoit en elle, une chaleur inhabituelle qui l'envahit, comme un vertige, comme une pulsion pratiquement incontrôlable. Elle avait juré sa haine des hommes il y a quelques minutes mais elle n'avait pas songé une seconde, que le réconfort dont elle avait besoin, se trouverai chez une femme. Elle se croyait perdu, seule à tout jamais mais une lueur d'espoir naquit juste pendant le temps que dura ce regard.

Janet et Samantha se regardaient, toute deux un peu hésitante, toute deux un peu frissonnante. D'instinct Sam se mordit la lèvre. Janet l'observa sans trop réaliser. Avait-elle, elle aussi, abusé du breuvage aux bulles fabuleuses ? Elle ne se posa pas longtemps la question, imperceptiblement, elle pencha la tête, elle amorça le geste que Sam se retenait de faire. Le regard se baladant entre les lèvres et les yeux, elles finirent par combler la distance entre elles.

Un baiser timide à ses débuts qui dans l'intimité feutré et romantique du boudoir, devint plus rude et passionné. Ni l'une ni l'autre n'avait jamais osé une telle chose, même pendant leurs plus délirantes fêtes d'étudiante. Ni l'une ni l'autre n'avait jamais eu l'envie ni l'occasion de gouter à ces délicieux baisers que sont ceux d'une autre femme. Ni l'une ni l'autre n'avait jamais ressenti un tel tourment. Un tourment mêlé d'angoisse et d'excitation, un vertige semblant figé le temps. Un moment grandiose dont on ose prendre plaisir que petit à petit.

Sous l'impulsion du moment, le baiser dura une éternité sans aucune maladresse, sans plus aucune hésitation que celles des premières minutes. Tendre et charmant est ce baisé entre ces deux femmes, dans leurs tenues de soirée sublimes, épaules et dos nus, parures de bijoux et joues empourpré. Dans le boudoir à l'allure de bibliothèque royale, sur un sofa style Louis XV, à la lueur des anciennes lampes et des étoiles, elles s'embrassent sans plus se soucier du reste du Monde, dans une scène semblable à celle d'une vielle pièce de théâtre quelque peu controversé.

Elles se séparent, un peu à bout de souffle, choqué de ce qui vient de se passer. Des bruits dans le couloir et elles s'éloignent un peu. C'est Daniel qui les chercher et qui avec toute sa discrétion fouille l'étage.

D'abord un peu honteuse, l'étincelle dans leurs yeux ne disparait pourtant pas, des sourires s'esquissent et le sang dans les veines se remet à bouillir. Sam à réellement envie de retrouver ses douces lèvres mais les bruits dans le couloir se rapprochent. Janet lui prend la main et la serre, assez fort pour faire comprendre à Sam que son intention a été comprise mais qu'il vaut mieux en rester là. A cet instant la porte s'ouvre et Daniel apparait, tout content de les avoir retrouvé et de voir Sam calmé.

Ce qui vient de se passer, à cet instant précis de l'histoire, ne se reproduira peut-être plus. Ni l'une ne l'autre ne comprenant vraiment ce que tout cela signifie. Ni l'une ni l'autre, pendant des semaines, ne s'avouant pas que ce baisé fut la meilleure chose qu'il leur était arrivé. Ce qui vient de se passer, va les hanter pendant toute la fin de l'hiver.

Chapitre 3

Le Major Samantha Carter, avait fait ses excuses au Général pour s'être emportée, elle n'avait eu besoin que d'un regard pour s'excuser auprès de son Colonel, par contre elle se refusa catégoriquement à jeter le moindre regard vers Finning. Au beau milieu de la nuit, elle n'accepta pas l'invitation à rester dormir dans l'immense maison et préféra partir en taxi pour dormir à l'hôtel.

Jusqu'à ce que l'aube de cette nouvelle année ne se lève, Sam resta immobile devant sa fenêtre à admirer le charme sauvage des plaintes et des montagnes du Nord recouverte d'un épais voile blanc. Elle repense à ce baisé. Elle se sent terrifiée autant que fascinée par cette nouvelle attraction, cette nouvelle vague de chaleur qui s'est affolé au contact de ses lèvres. Elle aime tout rationalisé, elle intellectualise tout ce qui l'entoure et pourtant là, elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas ce sentiment en elle. Elle décide, pour la première fois de sa vie, de ne pas chercher à comprendre et de laisser le temps faire.

Quand elle reprit le travail, elle évita consciemment l'infirmerie - Elle mit de côté ce souvenir non par honte mais par confusion. - Mais elle ne put y échapper lorsqu'au retour d'une mission, elle dû passer au check up. Elle déboula dans la grande salle d'infirmerie au 44ème sous-sol, en compagnie de Daniel et Teal'c - Le Colonel rechignait encore à passer au check up après chaque mission, le plus souvent il trouvait ça inutile - et Sam aurait été bien de son avis, si elle n'avait été blessée.

Au premier coup d'œil sur la troupe, le docteur Fraiser s'inquiéta. D'instinct, elle demanda à deux de ses collègues infirmiers de s'occuper de Daniel et Teal'c – mais ils étaient indemne - pour prendre soin elle-même du Major Carter, qui avait les mains pleines de sang et un garrot artisanal autour de la cuisse. Elle l'installe sur un brancard et tire les rideaux. Sans un mot, sans un regard mais les mains légèrement tremblantes, elle découpe le tissu de l'uniforme kaki autour de la cuisse ensanglanté de Sam. Cette dernière, grimace et serre les dents. Elle est un peu confuse, elle n'a pas été aussi proche de Janet depuis le soir du nouvel an, et il s'est déjà passé neuf semaines. Elle note l'air inquiet du Docteur à la vue de la blessure à nue. Sam veut la rassurer. Elle est plus angoissée par la proximité avec Janet que par l'importance de sa blessure.

SAM : Ce n'est pas grand-chose et j'ai pu arrêter l'hémorragie à temps je crois.

JANET : La ceinture à bien fait effet garrot oui, mais ça peut encore s'infecter, il faut nettoyer, recoudre … et un traitement carabiné d'anti-infectieux et ça devrait aller.

SAM : Allez-y soignez moi ça que je reparte !

JANET : Non ça ne sera pas si simple que ça, les chaires sont bien entaillées, il va falloir du repos le temps que ça cicatrise… j'espère que ça n'a pas atteint le muscle en profondeur, sinon il faudra de la rééducation… qu'est ce qui s'est passé ?

SAM : Une mauvaise manip.

JANET : Une mauvaise manip ? expliquez-moi ça ?

SAM : pas avant le briefing !

JANET : J'ai besoin de savoir comment vous vous êtes fait ça ?

SAM : Ok, Daniel à trouver une entrée cachée dans le Palais situé près de la porte des étoiles sur PXD769 alors nous l'avons suivi …

Janet écoute attentivement le récit en même temps qu'elle nettoie délicatement la plaie.

SAM : … dans les sous-sols du Palais, en toute apparence rustique, nous avons découvert des couloirs gigantesques verrouillé par les portes, d'abords en bois, puis en pierre, puis en métal puis vitrées avec des écrans de contrôle de plus en plus modernisés. Tout devenait de plus en plus sophistiqué au fur et à mesure que l'on déjouait les codes et avançait dans les tunnels.

TEAL'C : C'était une mauvaise idée. (Sa voix résonne au travers de la pièce, de l'autre côté du rideau, il entend le récit du Major et commente simplement comme à son habitude)

SAM : Ok, ça devenait de plus en plus complexe et on aurait dû faire demi-tour mais Daniel était tout excité et moi … moi j'adore les problèmes complexes… bref… j'ai cru déchiffré un code, j'ai franchi la porte et le piège s'est refermé sur moi. J'ai juste eu le temps de repasser la porte mais la lame métallique sorti du mur a eu le temps de me déchirer la cuis… Hmm…

Le Major sert les dents, le docteur vient d'anesthésier son membre et commence à suturer. C'est à ce moment que le Colonel O'Neill et le Général Hammond viennent aux nouvelles : Daniel et Teal'c sont libre de partir, en revanche Carter est assigné à l'infirmerie et ne doit pas en sortir jusqu'à nouvel ordre.

Le docteur Fraiser met tout le monde dehors, y compris le personnel médical et retourne auprès de Carter pour finir les soins. Une fois fait, elle installe Carter plus confortablement et la laissé se reposer. Elle lui a donner une batterie de médicaments qui commence à la shooter un peu. Janet reste auprès d'elle, sans dire un mot de plus que n'aurait dit un médecin. Rien de personnel, pourtant quand son rôle auprès de la patiente est fini, elle ne peut se résoudre à partir comme ça.

JANET : C'était risqué, qu'est-ce qui vous a pris ?

SAM : Rien de spécial, c'est comme ça, quand on joue parfois on perd.

JANET : Ce n'est pas un jeu !

SAM : Si, là-bas sur cette planète, ces tunnels, c'étaient un jeu. C'était clairement un labyrinthe construit par un fou sadique, une porte, une énigme, derrière chaque porte un piège. C'était … impressionnant et exaltant…

JANET : Impressionnant ? Exaltant ?

SAM : Je vous jure… je ne sais pas… je

JANET : Sam je ne vous reconnais pas en ce moment.

SAM : Je vous jure que je vais bien, je n'ai jamais été aussi bien. (Sa voix sonne faux, elle s'en rend compte, elle baisse les yeux)

JANET : le gout du risque ?

SAM : Oui.

Impulsivement, Janet posa sa main sur la joue de Sam, qui écarquilla les yeux et senti son cœur s'accéléré.

JANET : Ne prenez pas de risques trop inutiles, ce métier et ces missions SG sont déjà bien assez dangereuses en soi.

SAM : je sais. Je me suis laissé emporter…

JANET : Ce n'est pas la première fois…

Sam et Janet se regardèrent, le sous-entendu était clair et le souvenir du nouvel an fit surface. Un sourire timide sur les lèvres de Janet et un éclair brillant dans les yeux de Sam. L'instant s'en fuit, Janet s'excuse et prend congé.