Bonjour à tous, :D

Je me lance ce soir dans une nouvelle fic' autour de Saint Seiya (crédits de certains perso évidemment à maître Masami Kurumada) parce que je viens de retrouver ce chapitre dans mes documents donc pourquoi pas...? ;p je ne sais même pas encore quand et comment concrètement cette histoire va finir ! ^^ J'espère en tout cas que ça vous plaira, ça fait longtemps que je voulait écrire une telle fic'. Si ça plaît je m'y mettrais très assiduement ! ^^

Comme le titre le dit, donc, ce sera une fic' Omégaverse. L'Omégaverse est une AU (univers alternatif) dans lequel les hommes peuvent tomber enceint (yess). Il n'est pas toujours l'AU le plus populaire, mais il est quand même très souvent utilisé (surtout en anglais). Dans ce système, il y a en gros trois rôles principaux: Alpha, Beta et Oméga. Je vais essayer d'expliquer le plus possible tout cela tout le long de l'histoire pour ceux qui ne connaissent pas encore comment ce genre d'univers fonctionne, ainsi vous pourrez parfaitement comprendre ce qu'il se passe dans chaque scène sans vous sentir larguer. Et la section commentaire en ouverte si jamais il y a besoin de davantage de précisions !

L'histoire se déroule dans un univers moyenâgeux assez dérisoire où les catégories sociales sont plus que définies, et la modernité peine à croître. Se déplacer à pieds est plus souvent que par voiture, et les transports publics sont souvent bondés lorsqu'ils ne sont pas insalubres. Il existe déjà des choses modernes telles que les pistolets et les voitures, même s'ils ne sont alors qu'à leurs balbutiement. En fait, on pourrait facilement identifier cela comme une période de transition en le début de l'industrialisation et l'époque plus traditionnelle. Ce genre de moment sont souvent super intéressants à découvrir à mon goût :p

Enfin bon, voilà, je vous souhaite une bonne lecture ! :)


Lorsque le sac de cuir tomba sur la table, les trois gardes qui somnolaient là depuis sûrement le matin-même sursautèrent violemment et clignèrent lourdement des yeux. Ils se dépêchèrent ensuite de bomber le torse et de reprendre des airs moins ahuris tout en s'intéressant au visiteur qui venait de perturber leur moment de dur labeur.

- Qu'est-ce que vous voulez ? demanda l'un d'entre eux d'une voix rauque et légèrement ferme.

Le visiteur qui venait d'entrer sans aucune gêne dans leur base était mince, enveloppé dans une tenue de voyage en cuir claire largement recouverte de poussière. Il avait de plus une lourde écharpe brune sur les épaules qui servait de capuchon et qui remontait jusqu'à son nez, qu'il dû retirer en partie pour parler. Il dévoila ainsi son visage de porcelaine aux yeux des gardes il était incroyablement beau. Le jeune homme lui-même semblait le savoir car il se dissimulait sous une épaisse capuche ainsi qu'une cagoule et une expression faciale fermée dès qu'il était à l'extérieur. Il attachait de plus souvent ses cheveux de couleur herbe pour ne pas trop attirer l'attention.

- Je viens pour ma paie, dit-il d'une voix ferme qui contrastait horriblement avec ses traits fins et délicats.

- Quoi ?

Visiblement, le garde qui avait en premier prit la parole et que l'embonpoint envahissait, ne comprenait rien à ce que ce gamin aux immenses yeux vert étincelants voulait. Lorsqu'il reportait finalement son attention sur le sac de cuir tombé sur leur bureau, un de ses collègue se décida silencieusement à l'ouvrir, pour en sortir une petite couronne d'argent ternie, gravée sur presque toute sa surface.

- Qu'est-ce que…

Le gros garde, qui devait être le chef, s'empara alors avec précipitation de la couronne et la porta à la lumière de ses doigts tremblants. Ses petits yeux s'écarquillèrent après un examen un peu plus long de l'objet et l'homme ouvrit grand la bouche de surprise.

Près d'eux, le nouvel arrivant, dont les vêtements de voyage cernaient affreusement bien les courbes et autres détails voluptueux de son corps, croisa les bras et leur souria avec évidence.

- C'est…mais c'est le diadème d'Onarra ! comment l'as-tu trouvé, gamin ? c'est une relique perdu depuis bien soixante ans… !

- Il ne l'est plus maintenant, rétorqua le jeune voyageur d'un ton calme. Il y avait une prime pour celui qui le retrouvera, non ? je viens la chercher.

- C'est bien le diadème, chef, commenta un des gardes en se relevant de leur table, je reconnais la signature de l'orfèvre qui l'a forgée ! Là, regardez, c'est signé « Octavus »…c'est bien la vraie couronne.

Le gros garde dévisagea une nouvelle fois le diadème puis reporta son attention sur son jeune interlocuteur.

- Eh bien, si je me souviens bien cette prime est de dix mille pièces d'or…

- Onze mille cinq cent, précisa le voyageur en leur tendant une affiche de recherche parlant de la couronne, qui datait du mois dernier à peine.

- Oui, tu as raison, dit le garde, je suis d'avis de vous apporter cette somme il est clair que vous la méritez, mais nous ne disposons pas d'une telle somme dans nos quartiers. Rapport au fait que l'on emprisonne ici pas mal de criminels et qu'ils s'échappent plus souvent que l'on ne veut…en tout cas, il faudra venir avec moi au palais chercher la prime dans la caserne principale. Comme ça, vous aurez peut-être par la même la chance de croiser notre roi ou ses princes, ils vous féliciteront sûrement pour avoir retrouvé une relique si précieuse !

- Je me passerai des félicitations, moi je veux juste ma paie, grommela le voyageur en emboîtant cependant le pas du soldat en dehors de leur petite caserne.

C'était pour Shun un mécanisme il refusait toujours de rencontrer de nouvelles personnes, surtout lorsque celles-ci étaient aisées ou importantes, parce que dans ce cas-là, elles avaient les moyens de s'en prendre à Shun, de lui faire pression ou bien de le blesser, et c'était trop dangereux de s'extirper ensuite de leur emprise. Tant pis s'il se retrouvait seul, tant pis s'il semblait froid, irrespectueux et distant aux autres en agissant ainsi. Tant pis. Les autres l'avaient déjà tellement secoué, qu'il ne voulait plus faire attention à cela maintenant. Il était arrivé à un stade où, pour continuer de mener à bien sa vie, Shun l'Oméga se devait de vivre pour lui avant tout, sans essuyer le luxe de se faire des amis, ou de se poser quelque part. Au moins ainsi, il ne risquait rien et pouvait être tranquille.

Le garde le mena dans la banlieue de leur ville tout en continuant de lui parler de tout et de rien, et de sautiller sur ses petites jambes pour avancer à la même vitesse que lui. Cette ville était une des plus belles du pays, voire du monde. Juchée sur le flanc d'une montagne qui dominait des plaines herbeuses immenses et fertiles, elle était composée d'une panoplie de maisons de pierres blanchie à la chaux et de tourelles en fer lumineuses et couvertes de draperies colorées. Les rues étroites taillées dans la pierre étaient très propres et les gens souriaient. Habité dans Tokugawa était une fierté, les gens faisaient la file pour s'y trouver une place ou même y travailler. Les rues étaient souvent en pente ou couverte d'escaliers car la situation de la ville sur cette montagne ne permettait pas aux maisons d'être côtes à côtes, plutôt les unes légèrement au-dessus des autres, les constructions diverses poussaient selon une esthétique précise et soignée, entre les montons de pierre et les arbres de montagnes aux troncs noueux.

Le palais était un archipel de maisons aussi anciennes que superbes. C'était une véritable cité qui s'étendait sur le haut de la montagne et était protégée par d'imposants murs sculptés. La seule entrée par laquelle les citadins, les civils et les gardes pouvaient passer pour entrer dans le palais impérial était celle par laquelle le garde emmena Shun pour entrer. Il s'agissait de deux immenses portes en bois rouges aux poignées de métal qui étaient la plupart du temps laissées grandes ouvertes et très bien gardées. Les autres accès du palais étaient privés et lointains. Car le palais impérial était immense, vraiment, il s'étendait sur le sommet fleuri de la montagne sur dix bons kilomètres et gardait en son sein une ribambelle de personnes importantes et différentes qui avaient tous des quartiers et des zones réservées.

L'odeur de l'endroit donna mal au cœur à Shun, son odeur artificielle et métallique n'annonçait souvent rien de bon.

- Par ici.

Ils arrivèrent après avoir passé les portes du palais dans une cour remplie de sable où beaucoup de gens allaient et venaient, des maisons de différents gabarits les entouraient encore même si elles avaient maintenant un style bien plus prestigieux et leurs quartiers s'étiraient en ruelles denses et sombres où des calèches pouvaient tout de même passer. L'intérieur du palais était littéralement une seconde ville à l'intérieur de Tokugawa. On la surnommait d'ailleurs souvent ''La Petite Toku'' du fait de sa similarité architecturale avec le reste de la cité. Le gros garde entra dans une des maisonnées les plus proches des portes de la Petite Toku, et invita silencieusement Shun à le suivre. Ils arrivèrent ainsi dans une nouvelle caserne, bien plus décorée et propre que l'autre, où beaucoup plus de gardes évoluaient dans une activité et un dynamisme impressionnant.

Le guide de Shun, qui était seulement le chef de la caserne de soldats de son petit quartier, perdait beaucoup de sa superbe dans ce lieu aux plafonds hauts où ses supérieurs régnaient. Shun le surpris d'ailleurs plusieurs fois à baisser les yeux lorsqu'ils croisaient des gens souvent plus occupés à dévisager Shun et sa tenue de voyageur sale qu'à demander au gros soldat l'objet de sa venue.

Arrivés devant un comptoir grillagé, le garde frappa sur la devanture en fer du comptoir puis héla joyeusement le type au teint cireux qui y apparu alors.

- B'jour Joshua, que puis-je faire pour toi ? dit l'homme en secouant ses sourcils de surprise.

- Ce petit que tu vois là viens chercher une prime, annonça le gros soldat avec fierté comme s'il était méritant de l'exploit de Shun, figure-toi qu'il a ramené le diadème d'Onarra !

- Le…vraiment ? demanda l'homme à la peau grise. Mais c'est incroyable, comment a-t-il réussi ?

J'ai corrompu, enquêté, chassé, volé. Pensa rapidement Shun en levant les yeux au ciel.

De toute façon le nouveau garde ne semblait pas prêter directement attention à Shun, il parlait avec son ami et puis c'est tout.

- J'adorerais entendre l'histoire de sa quête ! tu crois qu'il voudrait bien venir un soir nous la conter ?

- Ce serait génial, approuva aussitôt le gros soldat.

- Je suis pressé en fait, trancha subitement Shun sur un ton aussi sec que le désert. Je veux juste ma prime.

Visiblement secoué que Shun lui parle aussi franchement alors qu'il faisait presque une demi-tête de moins que lui et le tiers de son poids, l'homme au teint grisé hésita un instant puis se tourna vers l'intérieur rempli de coffres que son comptoir grillagé gardait.

L'autre gros garde resta silencieux tout le temps que dura l'absence de son collègue, ne sachant pas quoi dire à Shun pour le mettre de meilleure humeur, pour qu'il cède à leurs caprices.

Il n'aurait de toute façon jamais trouvé les bons mots ces deux types étaient sans hésitation des bétas et ne faisaient pas peur à Shun. Les bétas étaient ce qui composaient la plupart de la population ils étaient attentifs, travailleurs, neutres, sympathiques, ennuyeux. Ils n'avaient pas à subir un fort dosage de phéromones ou d'hormones, ils étaient ce qu'il se rapprochait le plus des humains normaux. Ils ne pouvaient même pas se transformer.

Cependant le fait que Shun se trouve actuellement dans une enceinte gardée, pleine d'autres Bétas et peut-être même de quelques alphas rendait Shun indubitablement anxieux même s'il tentait de se mettre à l'aise comme il pouvait. Si jamais quelqu'un sentait son odeur d'oméga il était fort possible qu'il se retrouve bien vite enchaîné et vendu avant même la fin de la journée.

Les omégas sans maîtres, les sans-venins comme on les appelait, étaient souvent traités ainsi lorsqu'on les débusquait, quand ils n'étaient pas simplement violés. Tel était le bonheur d'être un oméga dans ce monde où la force physique, hormonale et caractérielle définissait tout. La nature douce et sensible d'un oméga, sans compter leur aptitude à enfanter –qu'ils soient mâles ou femelles- les transformaient en proie de choix pour toutes sortes d'abus que les plus forts aimaient orchestrés afin de se sentir puissant. Bien sûr, ce n'était pas une généralité, Shun savait qu'il y avait des bons alphas comme de mauvais omégas qui usaient de leurs phéromones afin d'attirer à eux la fortune et la richesse, cependant le jeune homme savait aussi qu'il n'avait personnellement pas la chance nécessaire pour rencontrer une personne bien attentionnée. Son caractère plutôt volcanique et ses talents en répliques acerbes et en combats en avaient déjà découragés plus qu'un lorsque cela ne lui avait pas tout simplement valut des coups. Dans un tel contexte, aussi valait-il s'éloigner du monde. Shun avait donc, depuis quelques années, décidé d'enfermer son cœur dans une armure de froideur et d'orgueil qui le protégeait contre les autres et leur envie de l'écorcher sans même s'en apercevoir.

En somme, cette vie plaisait à Shun, lui qui détestait l'imprévu ainsi il profitait d'une vie lisse et organisée qui ne le faisait plus faire cauchemars. Il vivait de ses quêtes et des primes qu'elles offraient, sa carrure fine et nerveuse ainsi que sa présence naturellement discrète d'oméga lui permettait de s'infiltrer, de voler, et de combattre avec rapidité et précisions. Ses faiblesses il en avait fait sa force et sa marque de fabrique. Il était peut-être le seul oméga combattant au monde, il s'en fichait bien, l'important était qu'il s'éclatait en démettant d'un revers les mâchoires moqueuses.

Shun était en train de se faire une note mentale pour se racheter des produits dissimulant son odeur –sa réserve s'amaigrissait beaucoup et sa période de chaleur avançait à grands pas- lorsque le soldat dans le comptoir grillagé revint enfin sans rien dire. Il portait un sac de cuir sombre frappé du sceau de la garde royale officielle de la ville, après un dernier coup d'œil à son contenu le garde tendit la sacoche à Shun qui ne prit même pas la peine de regarder à son tour le nombre de pièces qu'il y avait dans la besace. A la pesée, cette dernière renfermait bien la prime complète. Shun donna la couronne qu'il avait trimballé sur des centaines de kilomètres puis s'éloigna aussitôt d'eux.

Les deux gardes tentèrent bien de l'arrêter mais Shun en avait finis avec eux, alors il devait disparaître. Il glissa la bourse pleine dans un des petits sacs suspendu à sa ceinture puis sortit sans plus tarder de la grande caserne.

Une fois dehors le jeune homme se dépêcha de remettre en place son col sur sa bouche, il se doutait qu'il éveillerait trop de soupçons avec sa capuche relevée donc il n'y toucha cependant pas. Shun n'avait pas fait trois pas dans la cour qu'il se retrouva subitement bloqué par une foule abondante qui s'accumulait près des portes du palais.

Avant que Shun ne se pose davantage de questions des gens se mirent à applaudirent et à crier des hourras vifs tandis qu'une procession de cavaliers entraient par les énormes portes principales en rouge. La curiosité l'emportant, Sun s'approcha un peu pour mieux observer les cavaliers, leurs chevaux suants ainsi que leurs armures ternies pas la crasse et le sang. Ce devaient être des combattants revenant de mission, mais pourquoi crier ainsi ? ce genre de chose arrivait tous les genre en ce moment, surtout avec les rixe avec les rebelles des régions voisines. Subitement, les gens se mirent à crier « Longue vie au prince ! » et Shun compris.

Là, au milieu de la foule de cavalier, de lances et de gens se tenait un homme en armure blanche et argentée qui saluait la foule en souriant d'un air divin. Ses cheveux blonds et ses yeux glacés prouvaient à eux seuls qu'il appartenait à la famille royale, mais ses traits harmonieux et de sa mâchoire carrée le prouvaient également. Il ne pouvait être qu'un noble pour être aussi beau. Plus Shun observait le spectacle de cet homme avancer, plus le jeune home entendit son cœur battre dans ses tempes avec plus d'impétuosité. Shun se retrouva figé face à cette vue qui lui faisait autant d'effet qu'une éruption. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il avait simplement chaud et était confus, et il n'arrivait pas à détacher ses yeux du prénommé prince.

Cet homme arpentait la foule d'un regard plein de bonté et agitait amicalement le menton et la main afin de tous les saluer sans distinction. Puis, subitement, ce regard opalin se posa sur Shun avec la délicatesse d'une draperie en soie. Le jeune homme était au milieu d'une foule épaisse de soldats plus grands que lui, et pourtant Shun était certain que le prince le regardait lui. Aussitôt la rencontre de leur regard mis Shun à l'étroit dans sa propre cage thorathique et son pantalon, il avait du mal à respirer et même à penser. Ses instincts d'oméga lui hurlait furieusement de se jeter sur les pieds du prince pour une obscure raison mais Shun ne les écouta pas car ils avaient tendance à lui dire toujours n'importe quoi, il resta simplement là, à regarder ce prince droit dans les yeux jusqu'à ce qu'il ait une révélation qui ne fit que faire encore plus paniquer son pauvre cœur.

Cet homme, qui le dévastait pas sa seule présence était son âme-sœur. Son ''arkidian '' comme on disait communément si on voulait frimer un peu. Quelle rareté que deux âmes jumelles se rencontrent !

C'était limpide maintenant et Shun se surprenait à se demander pourquoi il ne l'avait pas compris plus tôt. En même temps, c'était la première fois que cela lui arrivait…en tout cas, ce prince était visiblement un alpha en plus de son âme-sœur.

Après un instant de peur froide et de confusion, Shun se surpris à se plaire à l'idée qu'il puisse enfin rencontrer la seule personne au monde que le Destin avait choisi pour l'accompagner et le protéger tout le long de sa vie. De par ses voyages et ses rencontres, Shun avait déjà eu l'occasion de voir les merveilles que l'union de deux arkidians donnait et cela avait toujours été très positif le bonne œil se pesait souvent lourdement sur ceux qui cédaient au Destin. Alors, peut-être était-ce la fin de sa malchance et de son isolement ? le début d'une nouvelle vie pour Shun, pleine d'amour et de plaisirs ?

Le jeune homme se complaisait peut-être dans une solitude et une froideur profonde au quotidien, cependant il n'était pas stupide et asocial au point de refuser l'aide lorsqu'elle était aussi providentielle et de si bonne qualité. Car Shun était tout de même un oméga, quelqu'un de sensible et d'émotif même s'il avait fort caractère, il prenait donc naturellement très au sérieux les émotions. Il savait que cet homme n'était pas comme les autres, et ne pourrait jamais lui faire de mal.

Alors, la rencontre avec son arkidian ou toute autre personne précieuse pour sa personne était tout un évènement pour lui, il y en avait si peu…

La seconde termina de s'écouler et Shun et le prince ne s'étaient toujours pas détacher du regard l'un de l'autre. La foule ne remarquait pas leur contact, continuait de scander aveuglément le nom du prince qui sonnait à chaque fois dans la poitrine de Shun avec la force d'un coup de tambour.

- Hyoga ! Hyoga ! Hyoga !

Hyoga… murmura en son for intérieur Shun.

Le prince le regardait toujours d'un air absent et intense à la fois, indifférent au bruit qui pulsait tout autour de lui. Son cheval avançait lentement, suivant les autres en file indienne. Tout ce contact se passait en quelques secondes à peine, mais cela semblait durer une éternité pour Shun.

Puis, subitement, le prince blond aussi beau qu'une statue de marbre talonnait promptement son cheval et reprit sa marche dans la foule. Il se détourna de Shun violemment et se remit à sourire comme un béat simplet en saluant les autres gardes qui pavaient son chemin.

Shun s'était franchement attendu à tout. A de la violence, à de la surprise, à du bonheur, du dégoût, de la colère, ou même de la peur, mais pas à ça. Non, pas à cette indifférence pure et parfaite comme si Shun n'existait pas. C'était vraiment le pire de tous.

Alors que la troupe du prince prenait le chemin ensablé en direction des profondeurs du palais, que la foule se dispersait peu à peu, Shun sentit sa tête se pencher en avant sous le poids de l'émotion. Il n'arrivait pas à y croire.

Pas. Possible.

Il eut un moment de blanc, même son cœur ne semblait plus savoir comment se remettre à battre, puis tout recommença doucement à fonctionner. Le souffle revint à Shun, même si c'était avec timidité. Il scruta les environs, les soldats si émus d'avoir vu l'un des princes, puis eut un rictus de dégoût.

Il était trop bête. Encore une fois, Shun avait cru que laisser son cœur à l'accès des autres était une bonne chose, mais apparemment, même avec son âme-sœur, cela ne marchait pas. Il avait trop la poisse pour ça. Encore une fois, Shun avait été éraflé.

Sentant ses yeux se mettre à le piquer à cause de sanglots soudain à l'idée que personne en ce monde, ne pourrait jamais l'aimer et le comprendre, Shun serra finalement résolument les mâchoires et les poings puis se tourna vers les portes du palais enfin vides.

Il la traversa à grandes enjambées, releva enfin sa capuche et prit le chemin de la sortie de cette foutue ville la plus proche.

Tant pis si personne ne voulait de lui, Shun savait cultiver la rancune et se servir de ses blessures pour redevenir plus fort, plus imperturbable. Il continuerait d'avancer. Seul peut-être, mais au moins toujours debout. Ses yeux se remplir de larmes à un point tel qu'il vu flou pendant un bon moment.

A suivre..