Bonjour bonjour !

Il s'agit d'un cross-over qui mélange les mondes de One Piece et de Tara Duncan, du genre Humour/Aventure pour la première partie. (La seconde est encours, sous le titre "Tribulations d'un poussin sur Grand Line).

Tout est parti d'une réflexion sur les Familiers dans Tara Duncan. Et me voilà avec un bon gros bébé avec beaucoup d'éléments qui trouveront leurs explications plus tard, dans les autres parties. Mon dieu, dans quoi je m'embarque encore ?

Edit du 19/04/2019 : Je commence enfin à corriger ce bébé X). Il se peut que le style change un peu, parce que mon écriture a évolué, mais je ne toucherais pas à la trame de l'histoire !

Edit du 19/08/19 : ... Bon, j'avais laissé des erreurs et y'avait encore des choses à rectifier. Niveau cohérence, je veux pas faire trop de bêtises !

Disclaimer : One Piece appartient à Eichiiro Oda et Tara Duncan à Sophie Audouin Mamikonian


Chroniques d'une demi-elfe sur le Moby Dick

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Chapitre 1

La naufragée

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Un jour comme un autre sur le Moby Dick, Marco lisait tranquillement dans un des nid-de-pie, bien à l'abri des blagues de Thatch. Le soleil se dissimulait derrière les nuages chargés de pluie et il plissait parfois les yeux pour lire les petits caractères. Il finit par soupirer et referma son livre, avec l'intention de retourner dans sa cabine et de le continuer à la lueur d'une lampe. Mais, en laissant son regard errer sur l'horizon, un point noir dans les flots clairs et légèrement houleux retient son attention.

Il fronça les sourcils, intrigué. Cela n'avait pas l'air d'être un animal marin, ni un navire, ou l'ombre serait plus grande et ne semblerait pas à la merci des caprices de l'océan. Il posa son livre sur le sol du nid-de-pie, songeant qu'il le récupérerait plus tard, avant de descendre sur le pont. Il se dirigea droit vers Shirohige, qui s'était assis sur le pont pour prendre l'air. Celui-ci l'aperçut et lui sourit, reposant sa coupe de saké au sol. Le blond aurait pu râler que son capitaine abîmait sa santé, mais il savait par avance que cela serait vain. Puis, il y avait toujours ce point noir qui le chiffonnait.

— Que me veux-tu, fils ? lui demanda l'homme à la moustache.

— J'ai vu quelque chose d'étrange à l'horizon, Oyaji, je voulais ta permission pour aller voir ce que c'était, yoi.

— Tu as mon autorisation, mais fait attention à toi.

Marco ne désirait pas plus. Il le remercia d'un signe de la tête, puis se transforma en phénix et s'envola vers la tache que les courants poussaient vers le bateau. Il commença à planer au-dessus des flots comme un vautour, tentant de déterminer de quoi il s'agissait. Il jura mentalement quand il détermina que c'était une silhouette humaine qui était balloté par les flots. Il se rapprocha encore et estima que la taille était celle d'un enfant. Il se positionna à sa hauteur, battant des ailes pour rester en vol stationnaire, avant de la saisir délicatement dans ses serres. Il s'agissait d'une petite fille à première vue, s'il en jugeait par ses cheveux longs et ce qui avait dû être une robe bleue et argent, désormais en lambeaux, qu'elle portait.

Il se dépêcha de rentrer au navire et lorsqu'il se posa avec elle sur le pont, il envoya un de ses frères chercher une infirmière, tandis qu'il vérifiait son état avec des gestes rigoureux. Pouls stable, respiration normale, pas de blessures importantes apparentes, excepté des traces de liens sur ses poignets fins qui saignaient légèrement. Elle avait l'air d'être simplement évanouie. Il prit alors le temps de l'observer plus attentivement et leva un sourcil, légèrement étonné par son apparence.

Il lui donnait une dizaine d'années à vue d'œil, guère plus. Elle devait faire environ un mètre trente et avait la peau très sombre, presque noire, où se détachaient des veines argentées. Elle avait aussi de longs cheveux noirs emmêlés. Il repoussa sa crinière couleur charbon pour dévoiler les traits fins de son visage, soulignés par des sourcils argentés qui partaient vers le haut, ainsi que des oreilles légèrement pointues. Il n'avait pas besoin d'utiliser son sixième sens animal pour savoir qu'elle n'avait rien d'une naufragée normale.

Crystal, l'infirmière en chef, arriva à cet instant et il laissa passer la quarantenaire aux cheveux blonds nattés. Il lui communiqua ce qu'il avait pu relever et elle lui demanda d'amener l'enfant à l'infirmerie. Il s'exécuta, glissant ses bras sous le dos et les jambes de la petite pour la soulever et la porter contre lui. Il avait la désagréable sensation qu'elle était trop légère pour son âge supposé alors qu'elle pesait moins qu'un tonneau vide dans ses bras.

— Fils, c'est un naufragé ? demanda Shirohige alors qu'il passait devant lui.

— Oui, une petite fille. Pas d'autres corps à proximité, commenta Marco en hochant la tête.

Son capitaine lui signala qu'il préviendrait les commandants une fois que Crystal aurait terminé les examens. À chaque homme à la mer repêché qui n'était pas de l'équipage, ils déterminaient s'il représentait un danger pour l'équipage ou non. Et même s'il s'agissait d'une enfant cette fois-ci, il n'y avait pas de dérogation à la règle.

L'infirmière en chef lui ouvrit la porte de son lieu de travail et le commandant déposa la gamine sur un de lits vides avant de retourner au nid-de-pie. Il récupéra son livre, même si toute idée de le reprendre avait disparu. Il se posait plusieurs questions sur l'identité de la naufragée et surtout, de comment elle était arrivée en pleine mer, loin de toute île. Une navire de croisière qui avait sombré ? Il aurait dû alors trouver d'autres corps, peut-être des débris, à moins qu'elle n'eut été prise dans des courants.

Il dut attendre que Shirohige fasse appeler les commandants pour espérer avoir un début de réponse. Il prit la direction de la salle de réunion, s'asseyant à sa place à côté de son capitaine alors que ses frères arrivaient petit à petit. Crystal les rejoignit en dernier, le visage fermé. Visiblement, il n'y aurait pas de bonnes nouvelles.

— Oyaji, cette petite fille est visiblement déshydratée, sous-alimentée, et ce depuis deux, voire trois semaines, déclara l'infirmière. Il y a des traces de liens sur ses poignets et chevilles, ainsi que des ecchymoses et deux hématomes au niveau du ventre qui commence à dater.

Ce constat n'étonna pas tellement les commandants, même si cela donnait un aperçu plus noir que prévu sur la situation. Pour avoir ce genre de blessures, la naufragée n'avait pas dû être sur un bateau de croisière en tant que passager officiel, mais sans doute plus en tant qu'esclave. Marco vit Thatch serrer la mâchoire, frottant son cou dans un tic nerveux qu'il n'avait toujours pas perdu depuis que leur père l'avait recueilli. La traite d'êtres humains était un sujet sensible et une légère tension s'installa dans la pièce, alors que Crystal soupirait, posa ses mains sur le bord de la table pour se soutenir.

— J'ai fait aussi des test sanguins. J'ai pas réussi à déterminer son groupe, alors que normalement, c'est simple comme bonjour... Et son sang ne correspond à aucune race et pourtant, j'ai fait tous les tests possibles. J'ignore ce qu'elle est, mais ça ne ressemble à rien de connu.

Les commandants devinrent méfiants. Même si tout était possible dans le Nouveau Monde, avec l'étrangeté et la bizarrerie pour règles, ce cas de figure ne s'était encore jamais présenté à eux. Si la naufragée ne pouvait être relié à aucune race... Qu'était-elle donc ?

— Une expérience de Vegapunk, yoi ? tenta Marco.

— Je l'ignore, avoua l'infirmière en haussant les épaules. Ce n'est pas une cyborg ou un être mécanique, j'ai vérifié.

Shirohige fixa tour à tour ses commandants qui chuchotaient à voix basses entre eux, tentant d'émettre une hypothèse qui tiendrait debout. Ils n'avaient pas d'autres informations que les constatations médicales de Crystal pour l'instant. Ils ne pouvaient pas prendre de décision définitive pour le moment en l'absence de plus de renseignements. Il se racla la gorge pour obtenir l'attention des commandants, avant de croiser les doigts sur la table.

— Vous vous relayerez à son chevet. Si elle est effectivement une invention de Vegapunk, nous devons nous méfier et je ne prendrai pas le risque de la sous-estimer. Nous déciderons si elle est une menace pour l'équipage seulement à son réveil. Cela vous convient-il ?

Les commandants se regardèrent chacun à leur tour, avant d'acquiescer. Le second commandant, Frederick, voulut alors savoir :

— Et si elle n'est pas dangereuse ? Qu'est-ce qu'on fera d'elle ? On ne peut pas la garder sur le navire !

— Nous aurons cette discussion en temps et en heure, trancha Shirohige. Pour le moment, nous attendons son réveil. Marco, surveille-la en premier.

Le blond hocha la tête, puis se leva pour suivre Crystal jusqu'à l'infirmerie. Il prit une chaise et s'assit à côté du lit où se trouvait la naufragée, sa peau noire ressortant avec le blanc des draps. Il nota que la petite fille portait désormais un t-shirt bleu, sans doute bien trop grand pour elle. Mais au moins, elle n'avait plus ses loques qui ne répondaient plus à l'appellation de robe. Elle se retourna dans son sommeil, passant un bras en-dehors du lit. Il eut un pincement au cœur en voyant les bandages sur son poignet et il remit délicatement le membre sur le matelas. S'il mettait la main sur ceux qui avaient fait ça... À ses yeux, les jeunes enfants étaient intouchables. Même ceux de Big Mom et pourtant, vu le nombre de fois où il avait maudit sa famille, il aurait pu être tenté de se dire qu'il fallait éliminer le problème avant même qu'il n'en soit un.

Une heure passa, puis deux. Marco s'apprêtait à se lever pour que quelqu'un d'autre prenne sa place quand la fillette bougea et ouvrit doucement les yeux, les plissant sans doute sous la luminosité. Elle releva la tête et son regard trouva le sien. Avant même qu'il n'ait eu ne serait-ce que le temps d'esquisser le moindre mouvement, l'enfant se dégagea de ses draps et se réfugia contre le mur du fond de l'infirmerie, quelques mètres plus loin, totalement paniquée.

Le commandant se mit doucement à sa hauteur, présentant ses mains devant lui, plantant son regard dans les étranges iris de la fillette. Ses yeux étaient d'un bleu très clair, presque cristallin et sa pupille était verticale comme chez les chats. Il commença à lui parler doucement, pressentant grâce à son phénix qu'elle était totalement déboussolée et inoffensive.

— N'aie pas peur, je ne te ferais rien, yoi. Calme-toi, murmura-t-il sans la lâcher du regard.

La jeune fille se crispa encore plus contre le mur, tremblante et les yeux ronds comme deux soucoupes. Craignait-elle qu'il la frappe, ou quelque chose du genre ? Peut-être, il devait faire attention au moindre de ses mouvements pour ne pas l'effrayer d'avantage. Soudain un grognement bruyant retentit et elle plaqua ses mains sur son ventre, comme pour le faire taire.

— Tu as faim, yoi ? lui demanda l'adulte

Elle ne répondit pas, sa peur se lisant sur son visage des plus expressifs. À ce moment-là, le second commandant rentra et l'enfant baissa la tête, serrant ses mains sur le haut qui descendait jusqu'à ses genoux. Marco recula pour lui laisser de l'espace et elle sembla se calmer légèrement, relâchant sa prise même si elle avait encore l'air terrifiée.

— Fred, sors immédiatement, yoi, ordonna le blond

Son frère ne se le fit pas dire deux fois et il ressortit de la pièce aussi vite qu'il y était entré. Le blond quant à lui se releva en prenant son temps, tout en reculant pour que la gosse ne se sente plus acculée. Il lui demanda simplement de se remettre au lit, puis il sortit en fermant la porte. Il se retrouva nez à nez avec l'une des infirmières, Lorelei, qui avait l'air extrêmement mécontente.

— Commandant, il paraît que vous faites peur aux enfants maintenant ?

Le Zoan vit juste derrière la jeune femme son ami Frederick, et comprit que celui-ci avait dû mal interpréter la situation. Il répondit donc la vérité à l'infirmière.

- Non, à peine m'a-t-elle vu qu'elle s'est affolée. Elle a dû subir un traumatisme violent. Je ne crois pas qu'il soit bon que tu l'abordes maintenant. Elle a faim, alors je pensais lui amener un plateau-repas et voir ses réactions ensuite. Mais elle n'est pas dangereuse.

- Instinct de phénix ? voulut-elle savoir.

Il confirma pour rassurer la jeune femme. Son instinct aviaire n'avait encore jamais donné de raison de douter de lui, même s'il n'avait rien ressenti rien d'autre de particulier face à la petite fille. Il n'en avait pas eu le temps, trop concentré à ne pas l'effrayer un peu plus.

- Fred, surveille la porte de façon à ce que personne d'autre ne rentre, il ne vaut mieux pas la terroriser d'avantage, yoi. Lorelei, rapporte ce qui s'est passé à Oyaji. Moi je vais lui chercher de quoi manger, yoi.

Les deux hochèrent la tête et Marco partit vers les cuisines, son esprit centré uniquement sur l'enfant aux yeux étranges.