Quitter SkyFalls et atteindre LostWood.

Histoire Originale Autre Univers Thème Clexa

Personnages inspirés par THE HUNDRED CW TVSHOW. Ne sont pas ma propriété.

Réalisme. Monde actuel. Romance. Drame.

Ratting M

Résumé : Clarke Griffin fuit son passé sur les routes d'Amérique du Nord. Elle atteint les limites de Targhee National Forest mais ne peut faire demi-tour. Elle n'a plus aucune raison de se battre, elle veut juste oublier, peut-être même disparaitre. Mais c'était sans compter sur une rencontre au bord d'un lac. C'était sans compter sur l'espoir qu'elle mérite peut-être mieux dans la vie.

CHAPITRE 1 En fuite.

Au volant d'un puissant 4x4 noir, une belle et jeune femme blonde.

Sur une route déserte au milieu des bois, au milieu de la nuit, cette femme pleure et fuit son passé à toute allure. Au milieu du mois de février, l'air glacial envahit encore les terres où elle s'aventure. Elle essuie encore quelques larmes et cramponne le volant. Elle ne fera jamais demi-tour. Quitte à se perdre en allant de l'avant.

Elle a quitté sa ville natale, SkyFalls City, il y a quelques jours, à la hâte, sur le coup de la colère, en emportant le strict nécessaire. Elle a laissé ses souvenirs, ses photos, ses dessins, ses livres, elle a laissé son passé loin derrière. Elle roule sans aucune destination, elle dort parfois à l'arrière du véhicule dans un sac de couchage, parfois dans des motels à deux balles. Elle avale les bornes les uns après les autres. Elle s'arrête quand elle a faim. Elle s'arrête quand elle est fatiguée. Elle ne fait même pas attention au paysage qui défile et qui change sous ses yeux, elle roule le plus loin possible en ressassant sa peine et sa colère.

Puis au matin du cinquième jour, elle entre dans un petit village perdu au milieu d'une immense forêt, au pied d'un nouveau massif de montagne naissant. Elle s'arrête pour déjeuner. Elle repère un petit restaurant/cafétéria sur la grande et apparemment seule avenue du village. Sur la route, des magasins modestes : Ranger Store : quincaillier, bricolage, matériel de pêche et de chasse une épicerie, un maraicher, un boucher et un boulanger réunis sur l'autre trottoir un bar fermé à cette heure matinale Le Green Taverne un garage automobile encombré ; une vieille et belle bâtisse avec trois panneaux : Mairie, Poste et Police. Plus loin après un petit parc avec des jeux pour enfant et un grand espace de pelouse, il y a une école primaire, puis quelques rues mènent à des habitations s'enfonçant dans la forêt. Elle se gare, sort et respire profondément cette douce odeur fraîche de mousse et de conifères. Elle passe devant la place centrale du village, un arbre centenaire, gigantesque trône ici fièrement. A son pied, un large panneau de bois sculpté avec, au pied de celui-ci, encore un peu de neige :

THREE GREEN VILLAGE – END OF THE WORLD

CONTE D'ASHTON. IDAHO. US

TARGHEE NATIONAL FOREST

EMERALD LAKE RESERVE

Le village simple et accueillant, réconforte un peu la jeune femme en fuite. Elle sent la chaleur des rayons du soleil qui transpercent un instant les nuages et se posent sur son visage. Un petit bonheur dont elle profite mais le vent froid la pousse vite à rentrer se ravitailler. Une vielle dame l'accueil et lui sert du café bien chaud. Elle commande des pancakes, des œufs et du bacon. Elle meurt de faim.

Après avoir tout avalé, payé et remercié, elle remonte dans son véhicule et repart, droit devant elle. Un vieux monsieur, assis sous son porche, se demande où va cette charmante étrangère blonde. Sur cette route, il n'y a rien, au bout, on entre dans la Réserve Nationale, il n'y a que de la forêt, des massifs rocheux naissants et un lac dans la vallée.

Chapitre 2 Vers le Bout du Monde

A midi, la jeune femme s'arrête au bord de la route, sur un renfoncement de terre. Elle descend et contourne la voiture. A cette altitude le point de vue est superbe. Elle ne pense plus à rien. Elle regarde le vide devant elle, la montagne qui s'éloigne à perte de vue, la vallée en dessous, le lac scintillant sous les rayons solaires. Le vent a dispersé les nuages du matin, le ciel est grandiose. Elle laisse ses démons derrière elle quelques instants et contemple seulement la beauté de la nature.

Mais un bruit de sabot sur le chemin en terre qui longe la route, la sort de sa contemplation. Elle tente d'apercevoir le cavalier qui s'approche sur le chemin ombragé où il reste quelques vestiges de neige fondue par la fin de l'hiver. A quelques mètres, l'animal se stop, une jeune fille, la quinzaine, brune au visage parfait et aux yeux vifs, la toise du haut de sa monture. Elle adoucit immédiatement son regard face au visage désemparé et visiblement triste de la femme blonde accoudé à la vielle rambarde en bois de la corniche.

« Que faites-vous là ?

_ Rien

_ Où allez-vous ?

_ Nulle part

_ Vous êtes perdue ?

_ Non

_ Alors où allez-vous ?

_ Peu importe. Droit devant.

_ Il n'y a rien, droit devant, sur cette route. Vous devriez faire demi-tour.

_ Je ne peux pas faire ça. »

Le regard sans espoir, sans conviction de la jeune étrangère, trouble la jeune fille qui descend de cheval et s'approche doucement.

« Je m'appelle Octavia Blake » Elle lui tend la main.

« Clarke Griffin » Elle serre sa main et lui rend son salut.

« Si tu continues par-là, il n'y a rien tu sais ?

_ Ça m'ira très bien, je dois continuer d'avancer. Je dois aller plus loin enco…

_ Attends ! Sur cette route, au premier embranchement, il y a une Ferme où je vis avec mon frère. Ensuite deuxième embranchement, trois directions, la Reserve National, le Lac et l'Hôtel mais il est fermé en cette saison. Alors je te le redis, ne continue pas par-là …

_ Je n'ai pas le choix. Mais merci »

Clarke se dirige vers son 4x4, monte à l'intérieur et démarre. Elle se sent vide de sens, elle a entendu les paroles d'Octavia mais n'avait pas écouté. Elle se lance sur la route, obsédée par cette envie de fuir encore.

Sur la route elle croise le panneau « BLAKE FARM » et voit le chemin qui y mène. Elle continue. La route devant elle se rétrécit et la forêt se densifie. Bizarrement ça ne l'angoisse pas. Plus elle roule, mieux elle se sent. Petit à petit, ses démons s'estompent quelque peu.

Après quelques kilomètres, elle arrive au niveau du dernier embranchement. Trois voies, trois panneaux : « TARGHEE NATIONAL FOREST », « LOST WOOD HOTEL » et « EMERALD LAKE ». Sans trop réfléchir, elle suit la direction du lac.

Elle s'enfonce dans l'épaisse forêt verdoyante. Le chemin semble réellement mener au bout du monde et ça lui va très bien. Elle a mis des jours à mettre de la distance entre elle et son passé à SkyFalls, Michigan, elle n'avait pas de but alors elle continue, entêtée plus que jamais.

Chapitre 3 Le calme de l'Eau

Devant elle, après une heure de route sur un chemin de terre, les bois laissent enfin apparaitre le ciel. Le chemin se transforme en une large place à découvert puis en plage de galet et de sable gris, puis un lac, au reflet vert, s'étend jusqu' à l'autre rive, au pied d'une immense montagne.

Elle engage le véhicule au plus près avant de le stopper. Elle sort et respire profondément l'air vivifiant entre eaux et forêt, entre algues et mousse. Elle aperçoit un ponton au bord de la rive et s'y engage. Le bord de l'eau est encore gelé par endroit, la neige fond lentement. L'instant est parfait et elle s'apaise. Seule au milieu de la Montagne, au bord d'un lac, à la lisière d'une forêt, elle se sent en sécurité, loin de tous ce qui qu'il a y de mal dans sa vie. En cet endroit, rien ne l'atteint, comme si une barrière mystique chassait ses cauchemars et ses démons. Elle perd son regard dans les eaux, puis dans les cieux. Elle s'assoie au bout du pont, referme son manteau et met sa capuche. Le froid glisse sur la surface du lac, le vent surf sur les petites vagues. Elle aime cette vue, elle aime cet endroit. Elle en tombe amoureuse sans même en être consciente.

Mais elle sait, sans regarder sa montre, que le jour décline et que la nuit ici sera glaciale. Peu importe. Elle ne bouge pas. Elle n'a pas encore la force de repartir, si tôt après avoir trouvé un semblant de paix en cet endroit magnifique. Elle regarde le soleil disparaitre derrière la crête Ouest de la Montagne. Le ciel change ses couleurs en un balais grandiose et lentement les premières étoiles pointent leurs étincelles au-dessus d'elle. Elle grelotte à présent mais elle est tétanisée. Incapable de bouger. Incapable de raisonner. Incapable de se sauver d'elle-même.

Face au lac, elle n'a pas vu la silhouette qui marche le long de la plage. Elle n'entend pas les pas sur les marches en bois du pont. Elle ne sent pas la présence à deux-trois mètres dans son dos, jusqu'à ce que la brise lui apporte une odeur différente. Une odeur de cigarette.

Clarke se raidit soudainement. La peur s'amorce dans sa poitrine. Elle se retourne lentement. Une femme se tient sur le pont. Dans la nuit noire, seul l'incandescence de la cigarette au bout des lèvres éclaire faiblement un doux visage. Sa voix brise soudain le silence et Clarke sursaute malgré elle.

« Je vous ai apporté une couverture au cas où vous voudriez rester là toute la nuit »

Elle lui tend un énorme plaid en polaire brun. Clarke se relève mais reste immobile et ne dit rien. Elle essaie de voir les traits du visage de son interlocutrice mais la nuit est trop sombre.

« Ou bien vous pouvez rentrer avec moi. Vous allez mourir de froid en restant ici. »

Inconsciemment, elle fait quelques pas en avant. L'autre femme distingue son regard perdu et fragile alors elle s'approche et dépose la couverture sur ses épaules. Elle pose ensuite sa main dans son dos et l'incite à quitter le ponton. Au pied des marches, elle écrase sa cigarette dans une veille boîte de conserve rempli de sable, faisait déjà office de cendrier, puis tend la main vers elle. Clarke comprend et sort les clefs de voiture de sa poche pour lui confier. Elles marchent vers le véhicule et Clarke monte côté passager après que la femme brune inconnue, lui ai ouvert la portière.

Sans un mot, dans un silence étrangement confortable, elles font le trajet sur un chemin entre sable, neige et terre, sur plusieurs kilomètres avant d'atteindre une immense demeure sur la plage, éclairée dans la nuit par de nombreux lampadaires.

Chapitre 4 Un hôtel perdu dans la Montagne.

Clarke a le regard perdu dans le vague. Elle revient à la réalité lorsque le moteur cesse de tourner et qu'une portière claque. Elle ne bouge pas. Elle ne sait pas trop quoi penser. Elle ne pouvait pas rester au bord de l'eau alors elle avait suivi et fait confiance aveuglement. Sa portière s'ouvre et elle descend. Elle lève les yeux et comprend où elle est. Son 4x4 est garé près d'une Jeep vert bouteille sur un grand parking vide. Des grands lampadaires éclairent l'entrée d'une immense résidence fait de pierre et de poutre en bois. L'enseigne sculptée nomme l'établissement :

LOST WOOD HOTEL

Clarke Griffin se tourne alors vers la femme qui la conduit là.

« Je … je ne veux pas déranger. L'hôtel est fermé, m'a-t-on dit… je … je vais repartir, ne vous inquiétez …

_ Je ne vous laisse pas repartir. Vous êtes épuisé et frigorifié. Et il n'y a nulle part où aller. »

Clarke reste figé. Enfin, la lueur des lampes révèle la femme devant elle. Botte noires, jean, veste en cuir marron avec capuche et intérieur en polaire, large écharpe autour du cou, cheveux bruns retombant sur une épaule. Elle a la voix autoritaire et Clarke l'observe sans rétorquer. Son visage est celui d'un ange, les traits fin, la peau halée, les lèvres pleines et un regard intense et perturbant. Pendant quelques secondes interminables, les yeux bleu saphir de Clarke rencontre le vert amazone et sauvage de ceux de sa sauveuse. Ni l'une ni l'autre ne détourne le regard et une sensation étrange les traverse. La brune reprend enfin ses esprits et rompt le silence.

« Vous avez des bagages avec vous, mademoiselle ? »

Le ton de sa voix, comme un maitre d'hôtel aimable et professionnel, tire un sourire timide à la blonde. Elle hoche la tête en direction du coffre et ensemble, elles s'emparent des quelques sacs à dos et sacs de voyage, avant de se diriger vers la résidence. L'hôte ouvre les portes et laisse passer Clarke qui pénétré dans le grand hall d'entrée.

« Bienvenue à Lost Wood, bon en pleine saison c'est beaucoup plus accueillant ! »

Elle dépose les sacs et referme les portes. Clarke est émerveillé en un instant. Hall spacieux, splendides tableaux et tapis au mur, large comptoir de réception en bois sculpté et large escalier en bois travaillé qui mène aux étages. Sur sa droite quelques marches donnent sur un salon de 150m² au minimum, cheminée en pierre imposante, tête de cerf mâle empaillé qui trône sur la colonne, des grands canapés, des fauteuils et banquettes, des tables basses, des tablettes, des lampes art déco, un bar en bois, des étagères en verre, des miroirs. Plus loin à l'autre bout de la pièce, un passage entre des poutres en bois vers une salle à manger, une dizaine de tables apparentes devant une large baie vitrée. Clarke devine une terrasse et la vue sur le lac.

« C'est magnifique vraiment, qu'elle bel endroit… » soupire CLarke

« Merci » Répond simplement l'hôte.

Le lieu est chaleureux, beau, rustique et classique. Habile mélange de l'art de la décoration, de la nature environnante et du savoir-faire hôtelier. Clarke prend conscience de l'immensité de la demeure mais soudain la fatigue de son voyage la rattrape. Ses jambes la lâchent. La jeune femme brune fait quelques pas à temps pour la soutenir et l'assoir dans le canapé le plus proche. Elle s'agenouille à ses pieds, elle lui ôte sa capuche, dégage quelques mèches de cheveux et pose la main sur son front. Elle grimace. Elle dégage son poignet et prend son pouls.

« Otez votre manteau et allongez-vous sous la couverture. Depuis quand n'avez-vous pas mangé ?

_ Ce matin.

_ Okay, je vais préparer quelques chose…

_ Non ne vous embêtez pas…

_ Il se trouve qu'il est déjà 19h et que j'ai faim moi aussi ! Restes là, reposez-vous. Je reviens. »

Clarke s'allonge malgré tout et la femme s'éloigne puis reviens.

_ Au fait, je m'appelle Lexa… et ne t'inquiète pas, on est pas dans un mauvais remake de Shinning ! »

Clarke sourit difficilement car elle se sent faible mais elle sourit quand même et secoue la tête.

_ Très drôle ! Mais ça va, tu ne ressembles en rien à Jack Nicholson ! Moi c'est Clarke… merci de m'accueillir. »

Pour toute réponse, un léger sourire s'affiche sur son visage, puis elle s'éloigne de nouveau.

Clarke ferme les yeux quelques instants.

Chapitre 5 La chaleur du Feu

Elle a dû s'assoupir. Quand elle ouvre les yeux, elle voit les lueurs des flammes danser sur les murs te le plafond du salon. Un beau feu crépite joyeusement dans la cheminée. Elle se relève et s'installe convenablement. Sur la table basse, elle découvre, un grand plateau avec dessus, des assiettes sous cloche, un saladier fournit d'une salade, tomates fraiches et grain de maïs.

L'instant d'après, Lexa apparait avec deux verres et une carafe d'eau.

« Ha tu es réveillée. Ça va un peu mieux ?

_ Oui, je crois. Dit-elle en se massant les tempes du bout des doigts.

_ J'espère que tu as faim. Désolé mais en cette saison, les cuistots ne sont pas là alors tu devras te contenter de mes croques messieurs maison ! Sur ses paroles, elle soulève les cloches.

_ Merci vraiment et ça à l'air délicieux je t'assure… Et je meurs de faim, j'avoue !

_ Alors attaque ! Après je te préparerai une chambre pour la nuit. »

Clarke sourit timidement mais attrape ses couverts pour découper un morceau. Elle goûte. Son sourire s'élargit. Elle lui fait signe, la bouche pleine que c'est bon et qu'elle la remercie.

Lexa sourit à son tour et commence à manger. Le repas se passe en silence. Clarke regarde le plus souvent son assiette, parfois le feu vif qui avale les bûches sèches mais elle ne peut s'empêcher, brièvement, d'observer son hôte. Cette femme dégage quelque chose de spéciale, force et mystère, beauté pure et charme affolant. Clarke ne comprend pas cette sensation qui s'éveille en elle alors elle se serre de l'eau et boit jusqu'à plus soif.

Les assiettes se terminent, Lexa les emporte. Elle revient quelques minutes plus tard avec un tellière et des tasses assorties. Elle contourne le bar et rapporte un coffret en bois, renfermant une large variété de thé, puis elle repart. Clarke entend le bruit de ses sacs de voyages et des pas dans l'escalier en bois qui montent puis qui s'estompent. Elle fait son choix et laisse infuser le sachet, le regard encore perdu dans les flammes brûlantes qui la réchauffe.

Quand la brune revient, elle délaisse son fauteuil club en cuir pour s'installer sur le même canapé que Clarke, face à la cheminée. Elle se sert du thé et laisse refroidir. Elle porte son regard sur l'étrangère trouvée au bord de l'eau. Cheveux blonds cendré, ondulé, yeux bleus profonds comme l'océan, nez mutin, pommettes roses, les traits fatigués pourtant son visage à du caractère. Elle semble si fragile comme enveloppée sous une cape de mélancolie qui pèse lourdement sur ses épaules, comme un soldat blessé revenant de la guerre ou une âme en fuite des mains du Diable. Lexa la trouve belle malgré la tristesse et la fatigue. Elle se fait la remarque intérieurement qu'elle doit être sublime quand elle est heureuse.

Clarke sent ce regard insistant sur elle. Elle rougit, sans trop savoir pourquoi et boit son thé au jasmin sucré. Elle apprécie la compagnie discrète de son hôte. Sa présence et son silence, au milieu de la nuit, au milieu des bois, la calme et l'apaise. Ou bien est-ce les vertus de ce thé ?

Elle profite du moment simple, à la chaleur du feu, à la saveur du thé parfumé… et, elle ose le penser, à la douceur émanant de la belle brune. Pourtant elle est troublée, Lexa dégage de la dureté dans ses traits parfaits comme une distance qu'elle s'efforce de garder avec le reste du monde, mais de la douceur dans ses gestes et dans certains de ses regards. Elle se rend compte que c'est elle qui l'observe maintenant et que Lexa noie son regard dans sa tasse. Ses lèvres bougent et sortent Clarke de ses pensées.

« Clarke, je ne te poserai aucune question. Je ne veux pas savoir comment, ni pourquoi, tu as échoué sur ce pont. Tu m'en parleras, si tu le désire. Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil, je me trompe ?

_ Oui… Merci, c'est réellement très gentil de te part…

_ Tu restes ici tant que tu veux. Tu ne dérangeras pas, il n'y a que moi. »

Après avoir fini leur thé, Lexa se lève et incite Clarke à faire de même. Elle la suit dans le grand escalier. Au premier étage, un long et large couloir au murs boisés, orné de tableaux magnifiques, paysages réels et vertigineux, nature morte, portraits de Contes et de Duc d'un autre temps, scène de chasse… Tout le long du couloir, il y a des portes massives numéroté en couleur or. Au bout, Lexa ouvre la chambre numéro 16 à l'aide d'une clef magnétique. Elle allume et laisse passer Clarke en premier.

Elle entre dans une chambre spacieuse, moquette douce et beige, larges fenêtres aux rideaux assortit, lumières tamisées, lit immense à baldaquin avec des voiles blancs, couvre lit soyeux et énormes coussins, ses sacs sont posés dessus ; table de chevet avec ravissantes lampes, banquette face à la fenêtre, un bureau avec téléphone, papier à lettre avec entête de l'Hôtel, bouteilles d'eau Fidji, guides des environs, historique de la resserve naturelle et cartes des pistes de randonnées. Tout est parfaitement installé, prêt à recevoir les clients. Clarke devine que l'hôtel étant fermé, Lexa à préparer la chambre en vitesse rien que pour elle. Lexa lui ouvre la porte de la salle de bain, Clarke entre et ses yeux s'écarquillent. Carrelage blanc et frise brune, large baignoire à l'ancienne, vasque somptueuse, grand miroir, nécessaire de toilette, peignoir et serviettes blanches et épaisses à disposition.

« Wow cette chambre est magnifique… vraiment cet hôtel est …

_ Attends de voir tout ça au grand jour ! Ecoute… tu es en sécurité ici. Je suis juste à côté. Sur le mur du fond il y a une porte sans numéro qui donne sur mes appartements. Si tu as le moindre souci, viens frapper. Mais normalement, on passe de bonnes nuits ici, ce n'est pas hanté, je te le jure ! »

Clarke sourit. Elle y pense soudain, après la peine et la rage qui la ronge depuis des semaines, elle sourit sans effort, pour la troisième ou quatrième fois de la soirée. Elle sait que sont les mots de Lexa qui la soulage.

Elle s'assoie sur le rebord du lit, le regard flou, elle contient quelques larmes et arrive à prononcer un « merci » dans un murmure empli de sincérité. Lexa s'approche et sans trop savoir pourquoi cette étrangère la touche autant, elle caresse sa joue du revers de la main. Clarke relève la tête et Lexa la réconforte.

« Essaie de dormir. Demain ça ira déjà mieux. J'ai laissé des aspirines dans la salle de bain mais il me semble que la fièvre ne s'est pas installée. Je crois que je t'ai trouvé à temps. »

Elle s'éloigne et quitte la chambre. Clarke ôte ses vêtements et se glisse en sous-vêtement sous les draps.