Voilà, c'est fini...

Alors petit avertissement pour ceux qui vont lire ce dernier chapitre. Les petits noms que Derek et Stiles se donnent au cours de leurs jeux érotiques dans ce dernier texte sont le résultat d'une relation parfaitement consentie entre adultes. Il est bien évident que cette fic ne cautionne absolument pas la pédophilie. Mais si vous vous sentez mal à l'aise lorsqu'un homme plus âgé est appelé par son amant plus jeune "daddy", ne lisez pas ce qui suit. Par ce warning, je respecte la décision de l'auteur qui avait voulu avertir les lecteurs de cette dernière évolution dans les relations de nos deux grands idiots préférés. Je sais que je spoile le contenu de ce chapitre mais je préfère être honnête.

Ah la la, ils vont me manquer. Sob.


Message de PumpkinSpy : Voilà, cette traduction ainsi que cette histoire ne m'appartiennent absolument pas. Si cette traduction vous rappelle quelque chose, c'est tout à fait normal, ceci est une traduction de Calliope83.

Calli a décidé d'accorder du temps à ses projets professionnels et de ce fait, elle a décidé de se retirer de la liste des auteurs. Malgré tout, elle ne voulait pas laisser ses traductions tomber dans l'oubli, surtout pas après le temps consacré mais aussi en pensant à ceux qui souhaiteraient relire une histoire qu'ils avaient aimé.

D'un commun accord, je reprends sur mon propre profil auteur ses traductions.


Bonus 2 chapitre 4

En vérité, Stiles ne s'attend pas à ce que Derek ait prévu quoi que ce soit pour fêter la date anniversaire du 19 juillet.

D'une part, ce n'est pas à proprement dire un anniversaire célébrant réellement un événement marquant, à part le fait qu'à cette date-là, Derek était venu chercher Stiles à l'aéroport. D'autre part, Derek n'est pas exactement connu pour ses initiatives romantiques. Et même s'il éprouve une affection sincère à l'égard de quelqu'un, il sera plutôt du genre à être réticent à manifester ouvertement son attachement.

C'est pourquoi, lorsque Stiles se réveille ce 19 juillet, il ne se souvient même plus que c'est la date butoir de leur anniversaire, alors que pourtant, c'est Stiles qui l'a lui-même fixée.

Derek n'est pas quelqu'un qui sort de son sommeil par paliers. C'est sans doute une particularité inhérente à sa nature de loup. En tout cas, à partir du moment où Stiles remue ne serait-ce qu'un muscle, Derek se réveille complètement, d'un seul coup. Stiles peut le deviner parce que même si Derek n'ouvre pas les yeux, sa respiration change. L'ensemble de son corps subit des modifications et se raidit.

_ Salut, dit Stiles, qui se tortille jusqu'à ce qu'il puisse se caler sous le bras de Derek et se blottir contre lui.

_ Bonjour, gamin.

La voix de Derek n'est pas d'habitude aussi profonde et basse mais, tous les matins, elle est râpeuse et grave et cela donne toujours envie à Stiles de se frotter contre son corps, ce qu'il fait d'ailleurs.

Derek ne dit pas un mot, se contente de rouler sur Stiles, de le bloquer sous lui et d'attraper ses deux poignets dans une seule de ses grandes mains. Stiles pense – en fait il espère- pendant un instant qu'il ne va pas s'embêter à prendre du lubrifiant, qu'il va juste le plaquer contre le matelas, le pénétrer et le pilonner en se montrant brutal et intraitable. Ils ont fait l'amour juste avant de s'endormir la veille au soir, donc c'est une hypothèse plausible. Derek pourrait juste se frayer un chemin en lui et prendre ce qu'il veut…

Mais, bien entendu, il ne le fait pas. A la dernière seconde, il attrape le tube de lubrifiant et Stiles ne sait pas s'il doit se sentir soulagé ou déçu. Il n'a pas de toute façon tellement le temps d'y réfléchir car très rapidement, Derek a enduit sa verge de gel et a jeté le tube sur le côté du lit pour positionner Stiles exactement comme il le souhaite : il pose ses jambes sur ses larges épaules , se penche en avant jusqu'à ce que Stiles soit presque plié en deux sous lui, jusqu'à ce que ce dernier ne puisse plus bouger du tout sauf pour enfoncer et pousser son sexe contre le gros ventre de Derek.

_ Chut, chut, chut, murmure Derek qui émet des sons apaisants, réconfortants et dénués de sens pendant qu'il s'aligne devant l'entrée de Stiles, qu'il pousse d'un seul coup sa verge dans son intimité, sans aucun préliminaire et sans beaucoup de délicatesse non plus.

Stiles, complètement immobilisé sous lui, ses jambes sur les épaules de Derek, ses poignets bloqués au-dessus de sa tête, jouit sans aucune retenue, très vite.

(-)

Derek n'est pas très sûr du protocole qu'il lui faudrait suivre pour fêter un anniversaire mais il soupçonne que, Stiles étant Stiles , il pourrait organiser n'importe quoi ce soir-là et le gamin réagirait tout de même comme si c'était la meilleure soirée qu'il ait jamais passée de sa vie.

Malgré tout, il veut faire les choses correctement pour Stiles – Stiles qui pourrait s'éclater dans le quartier de Crescent City (1) avec un jeune de son âge, quelqu'un qui écumerait en sa compagnie les bars gays dans le Quarter(2) avec d'autres jolis garçons, quelqu'un avec des abdominaux sculptés en plaquettes de chocolat, quelqu'un qui sourirait facilement . Stiles qui, pour des raisons qui lui échappent, a choisi Derek. Derek qui a dix ans de plus que Stiles, qui ne connaît rien à la vie nocturne de la Nouvelle-Orléans, Derek qui préférerait encaisser un crochet à la mâchoire plutôt que d'aller danser, Derek qui, la plupart du temps, dissimule son sourire et a pris deux tailles de jean depuis l'année dernière.

Mais c'est bien lui que Stiles a choisi et pas un autre, alors c'est important qu'il fasse les choses comme il faut.

Le problème, c'est que Derek n'est pas le genre d'homme à sortir le grand jeu. Il existe en principe beaucoup d'endroits romantiques à la Nouvelle-Orléans. Beaucoup de lieux magnifiques où prendre un verre, où aller dîner, des quartiers anciens et historiques qu'on peut visiter dans des calèches tirées par des chevaux , de jolis endroits où l'on peut se promener en amoureux. Mais Derek ne veut rien de tout cela. Stiles semble se foutre éperdument de l'argent de Derek et si ce dernier l'emmenait dans un endroit luxueux, il serait sans aucun doute beaucoup plus excité par la perspective de contempler son petit ami habillé en tenue de soirée que par le cadre à proprement parler du lieu où ils dîneraient. Depuis une semaine environ, Stiles a laissé tomber sa fixette sur les bretelles pour passer aux gilets de costume, et, pendant ses pauses au Café Call, il a envoyé par texto des photos de modèles variés de gilets, généralement accompagnées d'émojis coquins. Jusqu'ici, Derek a résisté – sérieusement, porter un vêtement dont la coupe épouse forcément les formes de son ventre n'est franchement pas génial- et tant pis pour le scénario lubrique que Stiles a pu élaborer dans sa tête. En plus, le fait de l'emmener dîner dans un endroit chic relancerait la discussion à ce sujet. Alors non, c'est hors de question.

Au bout du compte, il envoie un texto à Malia.

_ Nous allons fêter notre anniversaire et j'ai besoin de faire quelque chose de sympa avec Stiles. Mais pas question de sortir pour dîner. Alors quoi faire ?

Sa réponse est, comme de bien entendu, à la fois très utile et prodigieusement agaçante.

_ Pas de restaurant ? La nourriture n'est-elle pas la troisième personne la plus importante dans votre relation ?

Derek réfléchit. Elle lui tape sur les nerfs mais en même temps elle est attachante et en plus, elle n'a pas tort.

_ Je ne veux pas tomber dans le cliché du dîner chic avec tout le tintouin.

_ Alors cuisine pour lui. Ce sera adorable et tu pourras t'en mettre plein la panse comme il aime te voir le faire. Ce sera vraiment merveilleux. Cuisiner, c'est romantique.

Derek contemple son téléphone. Foutue Malia.

_ OPDD (Oh Putain de Dieu), tape-t-il.

C'est une expression qu'il a empruntée à Stiles et c'est un acronyme qui lui est très utile.

_ Ne fais pas la tête. Tout le monde est au courant. C'est ok. Fais-lui la cuisine. Il va adorer.

_ Peut-être, répond Derek.

Il est obligé de reconnaître que c'est une bonne idée.

(-)

Il ne parle pas de l'anniversaire quand ils sortent ensemble manger à midi. Ils traînent à table , prenant tout leur temps pour déguster des assiettes de poulet au curry vindaloo (3), accompagné de sauce saag crémeuse(4), plusieurs paniers successifs garnis de pains naan cuits du jour et tout chauds et de jolies petites verrines remplies de chutney.

Il ne parle pas de leur anniversaire l'après-midi, pendant qu'ils flânent le long de Magazine Street en pleine chaleur, lorsque les rues, alors paisibles, vibrent de lumière.

Il ne parle pas de leur anniversaire lorsqu'ils s'achètent, à leur stand préféré, dans les quartiers de la haute ville, des snowballs (5), sortes de pots de glace pilée arrosée de sirop. Ils s'assoient à l'ombre et contemplent la ville s'agiter alors qu'ils mangent vite leur glace qui fond, d'une façon qui ne se rencontre qu'à la Nouvelle Orléans et pas ailleurs. Stiles a pris une snowball au sirop arôme cheesecake à la fraise et la glace pilée, semblable à des flocons de neige, forme un cordon autour d'une boule de crème glacée à la vanille. La glace pilée de Derek est arrosée de sirop saveur praliné et son pot n'est pas seulement garni de la traditionnelle boule de crème glacée, il est nappé à part égale de crème glacée à la vanille et de sirop.

Il ne parle pas non plus de leur anniversaire lorsque Stiles lui donne sa snowball avant même qu'il en ait terminé la moitié. Pour lui être agréable, Derek la mange comme si c'était la sienne.

Lorsqu'ils jettent à la poubelle leurs pots vides, des touristes – leurs baskets confortables trahissent leur statut – s'arrêtent pour leur demander des renseignements.

_ Excusez-moi, est-ce que l'un d'entre vous saurait comment aller à – hum- Tchopitoulas ?

La touriste prononce ce mot en disant Tuh- choup- it- uh –luhs et Derek fait la grimace.

_ C'est Chop-it-too-las (6), dit Stiles, aimablement.

Il lui adresse un gentil sourire et pointe du doigt le bas de la rue. Ses indications sont claires et nettes, données comme s'il était du coin, et cela fait un peu sourire Derek, malgré son mépris pour les touristes, principe qu'il a érigé en règle.

_ Merci, charmant jeune homme, dit la femme, qui saisit déjà le bras de son mari et l'entraîne dans la direction que Stiles leur a indiquée.

_ C'est notre anniversaire, lance gaiement Stiles en lui faisant un sourire radieux. Puis il jette un rapide coup d'œil à Derek, comme s'il cherchait à vérifier combien ce dernier trouve incongru d'avoir colporté cette information indiscrète.

_ Oh !

La femme dodeline de la tête et sourit.

_ Les garçons comme vous peuvent faire de nos jours ce qu'ils veulent, n'est-ce pas ? Derek peut sentir sa mâchoire qui commence à se crisper mais la femme s'approche d'eux avec un sourire si sincère que son désir de lui labourer le visage à l'aide de ses griffes est tué net dans l'œuf. C'est si adorable, n'est-ce pas, Bill ?

Bill regarde successivement sa femme, Derek puis Stiles et acquiesce poliment.

_ Vraiment adorable.

La femme fixe Derek dans les yeux.

_ Vous allez emmener ce jeune homme qui est votre amant dans un endroit spécial ce soir, vous entendez ?

Et avant que Derek ait eu le temps de former une réponse, elle entraîne Bill sur le trottoir puis commence à marcher en pointant déjà du doigt ceci ou cela pour attirer son attention.

_ Tu as entendu ce qu'elle a dit ? Stiles lui sourit. Tu dois emmener ton jeune petit ami dans un endroit spécial ce soir.

Derek lève les yeux au ciel.

_ En fait, je pensais que j'allais ramener mon jeune mec à la maison et que je cuisinerais pour lui. Est-ce que c'est assez bien pour toi ? Nous autres, nous pouvons faire de nos jours tout ce que nous voulons, tu sais.

Sur le chemin du retour, Derek emmène Stiles faire un tour au magasin Rouse's.

_ Juste quelques trucs à prendre, dit-il, sa main nichée dans le creux du dos de Stiles, lorsqu'ils franchissent les portes automatisées et pénètrent dans le froid glacial de l'air conditionné du magasin.

_ Qu'est-ce que tu nous prépares ?

Derek ne cherche pas vraiment à lui répondre, il se contente de jeter des articles dans leur panier de courses. Des crevettes, des pâtes penne rigate, de la crème, du beurre. Une grosse miche de pain français et un carton à dix dollars de cette crème glacée pour bobos branchés qu'il aime tant.

Stiles lui adresse un sourire niais et affectueux au moment où ils vérifient leurs courses.

_ Mon petit doigt me dit que tu vas cuisiner …

_ Peut-être bien.

(-)

Lorsque Stiles glisse un œil dans la cuisine ce soir-là pour voir ce qui se trame, Derek est debout près de la plaque de cuisson. Il mélange quelque chose dans une casserole et son allure est d'une sensualité si ravageuse que Stiles en a le souffle coupé.

Derek porte des shorts de basketballeur et un débardeur blanc, il est pieds nus, décontracté, tient une cuillère en bois d'une main, une bouteille de bière à l'aconit brassée maison de l'autre. Ses vêtements sont à peu près d'une taille trop petits – pas suffisamment pour que ce soit inconvenant mais juste suffisamment pour mouler chaque gramme du poids qu'il a pris et qui capitonne d'une couche de graisse son torse – et il a l'air massif, épais de partout. Il se tient de côté de façon à ce que son ventre ne vienne pas frotter contre la plaque de cuisson pendant qu'il prépare le repas.

_ Ça sent rudement bon.

Stiles avance à pas feutrés et regarde dans la casserole.

_ Oh mince, ce n'est pas ta fameuse sauce tomate-basilic que tu nous prépares là ? C'est pour ça que tu as acheté les crevettes ?

Derek acquiesce, et l'espace environ d'une fraction de seconde, une fossette se dessine discrètement dans la barbe courte qui ombre ses joues.

_ Je parie que tu ne te souviens pas dans quelles circonstances tu as cuisiné cette sauce pour moi la toute première fois, dit Stiles, tout en entourant de ses bras la taille de Derek pour venir prendre en coupe, d'une manière totalement impudique, la courbe de son bas-ventre.

_ Je parie que je le sais, réplique tranquillement Derek.

Stiles cligne des yeux. Le ton de la voix de Derek montre qu'il est …. fier de lui ? Nerveux ? Stiles est plutôt efficace lorsqu'il s'agit de déchiffrer les humeurs de Derek, principalement parce que ce dernier est si inapte à les partager que Stiles doit se débrouiller pour les comprendre par lui-même. Mais cette fois, c'est un peu confus et complexe.

_ Ok alors, mon gros… Alors quand ?

_ A l'occasion de la pleine lune. Lors de la première nuit que nous avons passée ensemble. On s'était saoulé et on avait regardé le lancement de la saison des Tigres. Tu m'as donné à manger de la crème glacée.

Stiles prend Derek par les épaules et le retourne jusqu'à ce qu'ils se retrouvent l'un en face de l'autre.

_ Tu te souviens de tout ça ?

Il peut sentir un sourire se dessiner peu à peu sur son visage.

_ J'ai pensé que ce pourrait être un repas d'anniversaire sympa.

Stiles sent que son sourire s'élargit de plus belle.

_ Tu avais déjà tout prévu. Avant même que j'aie dit quoi que ce soit à ce couple de touristes.

_ Oui.

_ Tu t'es souvenu.

_ Oui. Est-ce que tu es déçu que nous ne sortions pas ce soir dans un endroit chic ?

Alors qu'il se remet aux fourneaux, Derek jette un coup d'œil par-dessus son épaule, l'air préoccupé.

_ Ce n'est pas trop tard. J'enfilerai tant bien que mal ce foutu pantalon de soirée qui me serre à mort et ces fichues bretelles si c'est vraiment ça que tu veux.

_ NON. Je veux dire… non. C'est parfait.

Stiles bondit au cou de Derek et dépose quelques baisers humides sur sa joue.

_ Toi, espèce de gros imbécile romantique ! Regarde-toi un peu !

_ Tu m'as dit que je devais prévoir quelque chose, rétorque Derek d'un air pince-sans-rire.

_ Oui mais c'est une intention si adorable ! Oh bordel, tu te rappelles cette nuit-là ? Oh mon Dieu, tu m'avais laissé te nourrir de crème glacée et j'ai cru que j'allais prématurément éjaculer sur ton ventre.

_ Du calme, gamin, dit Derek en s'éloignant du plan de cuisson pour aller prendre dans le frigo un cœur de laitue,pendant que Stiles trottine à ses côtés.

Stiles lève les yeux au ciel.

_ Non mais écoutez-le parler, celui-là. Ton but était de manger ton propre poids en pâtes et de me saouler.

_ Ça a marché.

_ Certes, mais je suis un garçon facile.

(-)

_ Tu peux y croire toi, que ça fait déjà un an ? demande plus tard Stiles, une fois que Derek a terminé de faire à manger.

Ce dernier vient d'apporter sa quatrième assiette de pâtes dans la salle de séjour. Il s'affale sur le canapé, et se penche suffisamment en arrière contre le dossier pour pouvoir poser son assiette au sommet de son gros ventre.

_ Non, pas vraiment.

Stiles est assis sur le sol, près du divan. Il se met sur les genoux pour tendre la main et flatter, sur le côté, le ventre bien rempli de Derek.

_ Combien pesais-tu quand je suis arrivé ?

_ Peut-être 113 kilos.

Stiles hoche la tête, caresse un peu l'abdomen de Derek.

_ Et maintenant ?

_ Tu veux vraiment le savoir ?

_ Oh oui, bordel.

Derek grommelle :

_ 130 kilos, gamin. Espèce de sale petit pervers à la mords-moi-le nœud.

Stiles peut vraiment sentir que sa vision se trouble.

_ Oh bon sang, c'est terriblement sexy.

_ Mmh mmh. Derek avale la dernière bouchée de son plat et tend son assiette à Stiles. Allez, cours mettre ça dans l'évier et va chercher la crème glacée, d'accord ?

Lorsqu'ils finissent par regagner la chambre à coucher, Derek est plein comme une outre. Il se sent aussi terriblement lourd et entravé dans tous ses mouvements. Il a mangé beaucoup, en partie parce que c'était bon, en partie parce qu'il était heureux et aussi parce que le voir manger rendait heureux Stiles. Mais à présent, tout ce qu'il veut, c'est attraper son gamin et le prendre, le défoncer sauvagement. Or il se sent presque trop bouffi pour tenter de le faire.

Il n'a même pas à se soucier de dire quoi que ce soit, de s'excuser pour avoir beaucoup trop mangé, ou encore d'expliquer que dévorer la moitié d'un gros pot de crème glacée n'était pas une bonne idée, ne serait-ce que pour son souffle. Stiles grimpe sur lui, caresse ses cuisses et commence à frotter son ventre.

_ Tu as l'air si beau.

Derek expire et déplace un peu son immense carcasse, enfonçant en avant son ventre, contre les mains de Stiles.

_ J'ai l'air de quelqu'un qui aurait avalé un ballon de plage.

Stiles lui sourit. De tout son être émane une séduction perverse et il effleure son ventre pour le faire onduler.

_ C'est vrai ? C'est super bandant.

Plus tard, une fois que Derek a suffisamment digéré pour pouvoir enfin bouger, il prépare l'entrée de Stiles tout doucement. Stiles chevauche ses doigts jusqu'à ce qu'il en perde la tête, claquant ses hanches contre lui, et gémissant. Derek finit par le prendre en pitié et le met à quatre pattes.

_ Baisse la tête, gamin. Les fesses en hauteur. Bien, juste comme ça.

Ce pourrait être une position humiliante car le visage de Stiles est enfoncé dans l'oreiller, et ses exquises petites fesses fermes et rebondies pointent vers le plafond. Mais Stiles n'agit pas comme s'il était humilié. Il agit comme s'il mourait d'envie de le faire de cette façon, comme si rien ne lui ferait plus plaisir que de laisser Derek faire ce qu'il veut de lui. Alors Derek le pénètre langoureusement, profondément, délicatement.

_ C'est ça, mon bébé garçon, tu es si bon pour moi.

Il continue à parler, à faire déferler sur lui un flot de louanges obscènes et Stiles geint et halète, il est si beau, si dépravé et si sublime sous Derek.

Derek le saisit par la nuque, le maintient bien en place, se délectant de la vue de sa cambrure d'une beauté stupéfiante, savourant la fragilité de son cou ployant sous sa large main. Et c'est alors que Stiles murmure :

_ Daddy, s'il te plaît.

C'est assez surprenant pour que Derek arrête ses va et vient. Mais si ses hanches ralentissent un peu, il maintient tout de même un rythme soutenu, poussé par la détermination de ne rien montrer de son trouble. La dernière chose qu'il souhaite, c'est d'envoyer le message que quelque chose cloche dans ce que Stiles vient de dire. Car pas du tout, bien au contraire. Il n'y a rien qui cloche bon sang. C'est un cadeau inespéré.

_ Bordel, gamin, qu'est-ce que tu viens de dire ? Redis-le, mon bébé, dis-le encore.

Derek sait qu'il le pousse à répéter ce mot alors qu'il devine que Stiles est certainement à deux doigts de pleurer –s'il n'a pas déjà éclaté en sanglots – mais il ne peut pas s'en empêcher. Il voulait obtenir ça de Stiles depuis si longtemps. Il l'avait déjà obtenu, dans ses faits, dans ses gestes mais il n'avait pas la confirmation verbale et tangible de cela.

_ Je … je suis désolé, je suis désolé… seulement… oh bordel, bordel…

Il est presque sûr que Stiles pleure. Derek peut le percevoir à travers le son de sa voix et il peut aussi humer l'odeur salée des larmes qu'il vient de verser.

_ S'il te plaît, Derek, s'il te plaît..

_ Non, s'écrie Derek, et sa voix devient caverneuse, prend une tonalité légèrement plus grave que ce qu'un humain, au sens strict du terme, est capable d'atteindre. Ce n'est pas exactement un grondement animal mais cela s'en rapproche. Il ondule des hanches, ses poussées sont lentes et constantes. Non, bébé, tu le dis. Dis le mot.

Il arrache un sanglot à Stiles et ce dernier exhale si fort des fragrances d'excitation sexuelle mêlées d'effluves de honte que Derek se sent arriver au bord de l'orgasme.

_ Dis-le. Appelle-moi Daddy et dis-moi ce que tu veux.

Entendre le mot prononcé par Derek en personne semble être le coup de pouce dont Stiles avait besoin pour se sentir libéré car ses halètements se transforment en lamentations.

_ Oh, Dieu, Daddy, Daddy, Daddy s'il te plaît, s'il te plaît, oh, bordel, Derek, prends-moi, je t'en prie !

_ C'est si bon à entendre, gamin. C'est si bon pour moi, c'est juste ce que je voulais entendre.

Avant que Derek ait pu l'encourager à le faire– et , à plus forte raison, avant même qu'il lui ait accordé la permission de le faire - Stiles gémit et jouit, brutalement, rapidement et son intimité se resserre si fort autour de la verge de Derek que la sensation en est presque douloureuse.

Lorsque Derek atteint l'orgasme un instant plus tard, et qu'il décharge sa semence en Stiles avec un plaisir violent, un plaisir qui est redoublé par le sentiment d'être le propriétaire exclusif de son corps, le gamin chuchote une dernière fois de plus le mot, l'exhalant dans un soupir si ténu que Derek soupçonne qu'il ne l'aurait même pas entendu s'il avait été humain.

(-)

_ Alors, sur une échelle de un à dix, c'était bizarre comment ? demande Stiles plus tard, alors qu'ils sont étalés de tout leur long sur les draps, le corps encore tout humide de la douche qu'ils viennent de prendre.

Derek lance un coup d'œil à Stiles et vide sa bière. Stiles, sans un mot, lui tend sa bouteille, une Abita aromatisée à la fraise, que Derek accepte avec un haussement d'épaules.

_ Quoi, tu veux parler de ce que nous faisons depuis un an maintenant ?

Stiles lui lance un regard scandalisé.

_ Tu n'as pas – nous n'avons pas – enfin, quoi, ce qui vient de se passer, nous ne l'avons jamais fait durant l'année précédente.

_ Et dis-moi, ça fait combien de temps que tu te masturbes en y pensant, hein ?

Stiles prend un air mortifié.

_ Je l'ai fait, mais pas toute l'année.

_ Bien sûr que non, concède volontiers Derek.

Il pose sa bière sur la table de chevet et roule sur le côté pour faire face à Stiles. Son ventre – boursouflé de pâtes et de sauce, de crème glacée et de bière – repose sur le matelas à côté de lui et semble exagérément gros. Derek glisse une main sur son abdomen. Il éprouve à la fois un vague sentiment d'embarras mais aussi une pointe de satisfaction.

_ Mais tu le fais depuis un bon moment, non ?

Stiles rougit, tend la main pour donner de petits coups dans le ventre de Derek, comme s'il essayait de trouver une source de distraction.

_ Stiles, ça va. Derek tend à son tour la main et attrape son menton pour qu'il le regarde dans les yeux. Je veux bien que tu le fasses. Je veux bien que tu m'appelles Daddy.

Les pupilles de Stiles se dilatent un peu, juste en entendant le fameux mot, et Derek ouvre largement ses narines, appréciant l'odeur douce et poisseuse de l'excitation sexuelle qui envahit la pièce.

_ Nous avons des pratiques sexuelles vraiment vachement tordues, finit par dire Stiles, en riant un peu et en imprimant une petite secousse au ventre de Derek.

_ Et pourtant, tu aimes ça.

_ Oh, bon sang que oui.

Stiles sourit, se tortille pour se rapprocher de Derek jusqu'à ce que sa tête repose sur sontorse large, aux muscles entrelardés de graisse.

_ J'aime tellement foutrement ça.

_ Moi aussi, gamin.

_ Il y a pratiquement un an jour pour jour, nous avons fait l'amour pour la première fois, dit Stiles, et sa voix est un peu assourdie parce qu'il promène langoureusement sa bouche sur les pectoraux potelés de Derek.

_ Ah, je suis sûr que tu tremblais comme une feuille ce soir-là et que tu t'efforçais de me donner à manger de la crème glacée sans en renverser partout.

_ Oh mon Dieu ! J'étais nerveux ! Et tu m'as arraché cette foutue cuillère des mains et tu as terminé le pot sans mon aide.

_ Je serais mort de faim si j'avais attendu après toi.

_ Tu n'as pas l'air de mourir de faim, dit Stiles en souriant et en tapotant de nouveau le ventre de Derek, tout en jetant une jambe par-dessus ses cuisses épaisses.

_ Tu t'es amélioré par la suite, concède Derek du bout des lèvres.

_ Je t'ai amélioré de 15 kilos, je dirais à vue de nez, dit Stiles, se redressant jusqu'à ce qu'il puisse chevaucher Derek .

Puis il se penche pour l'embrasser.

_ Joyeux anniversaire, Derek.

Joyeux anniversaire, gamin.


Voilà ! c'est la fin ! Je vous souhaite à tous et toutes de trouver le partenaire qui s'ajustera à vos fantasmes et qui vous saura vous rendre heureux comme les personnages de cette fic pas comme les autres !

Quelques notes:

Crescent City est un surnom parfois donné à la Nouvelle Orléans.

Quarter : abréviation du vieux quartier français.

Vindaloo : une des nombreuses déclinaisons du curry indien.

saag : sauce crémeuse à base d'épinards

Snowball : spécialités de glace pilée arrosée de sirop servies dans des petits cartons ronds avec une boule decrème glacée.

Tchoupitoulas : le nom de cette rue vient d'un dialecte indien (= ceux qui vivent près de la rivière) et est une desrues les plus anciennes de la Nouvelle Orléans (18° siècle).