Requiem
Me revoilà avec une toute nouvelle fic Clexa bien sur !
Désolée pour l'attente mais entre mes vacances plus qu'énergique, la rentrée qui ne m'a pas laissé en reste et un petit week-end a Copenhague durant lequel j'ai eu l'immense plaisir de rencontrer notre Heda préférée...
Autant vous dire que je n'ais pas eu une minute à moi. Mais heureusement, j'avais déjà entamé l'écriture de cette fic qui me trottait dans la tête depuis un moment : quelle aurait été la tournure des événements si les Skaikru avaient atterri sur Terre des années auparavant ?Si Clarke était née sur Terre et n'avait toujours connu que la vie rude qu'offrait ce monde post-apocalyptique ? Si le destin réunissait cette fille du peuple du ciel et celle du peuple des arbres, amenée à devenir le futur Heda ?
Une fic qui ne compte pas beaucoup de chapitres mais qui sont extrêmement longs, ça compense XD !
Cette fic est un slowburn clexa dont ce premier chapitre n'est qu'une intro de base à l'histoire.
ENJOY
Publication tous les dimanches (sauf contre indication)
Les phrases en italiques sont du trigedasleng
Il était une fois
Elle adorait cette période de l'année. Elle aimait entendre ses pas crisser sous son poids, elle aimait sentir les doux flocons sur le bout de son nez et l'humidité ambiante dans ses cheveux.
Elle marchait difficilement, par endroit la neige lui montait presque jusqu'aux genoux, et devait parfois jongler entre plusieurs branches lorsqu'elle s'enfonçait dans la forêt. Car malgré les recommandations de sa mère, Clarke aimait s'aventurer aux limites de leur territoire. Elle pouvait passer ses journées à vagabonder, zappant l'école bien volontiers. Clarke préférait largement crapahuter des heures dans la nature plutôt que de rester enfermée dans ce carcan métallique qu'était l'Ark. Toujours fascinée par de nouvelles découvertes potentielles, elle aimait fouiller, retourner, découvrir de nouveaux espaces, repousser les limites de l'interdit.
Parfois elle se faisait surprendre par la nuit et ne revenait à son camp qu'une fois les étoiles hautes dans le ciel, et se faisait bien souvent prendre par sa mère, comme aujourd'hui encore où elle avait échappé à la vigilance de Pike, l'un de leur professeur de survie, pour se rendre au bord de la rivière, limite de leur territoire. Elle aimait écouter l'eau ruisseler faisant craqueler la glace s'étant formée sur la rive. Parfois, elle arrivait à pêcher quelques poissons, amenuisant sa punition à son retour.
Mais ce qu'elle préférait était d'écouter… Ecouter ces bruits de l'autre coté de la rivière, bruits qui étaient différents ce qu'elle pouvait entendre chez elle : des coups, des cris, des grognements. Toutes ces légendes que l'on racontait sur ces barbares Trikru, qui semaient terreur et mort sur leur passage… Et pourtant, parfois, elle pouvait distinguer des chants dans un langage qu'elle maitrisait peu, des chants d'une douceur qu'elle ne connaissait que trop peu dans ce monde apocalyptique où chaque humain devait se battre pour survivre.
Elle s'arrêta alors au bord de l'eau et s'accroupit en jouant avec un bout de bâton pour titiller la glace formée au bord de la rive. Et soudain des coups retentirent, comme si l'on tapait quelque chose contre un tronc d'arbre. Elle se redressa alors et fronça les sourcils, essayant de discerner au loin entre les branches, un quelconque mouvement indiquant la présence d'un grounder à proximité.
Grounder… Elle n'aimait pas ce mot, et pourtant son peuple avait pris l'habitude depuis bien des années d'appeler tout homme vivant sur cette planète avant leur arrivée ainsi. Ce terme désignait, en règle générale, les hommes des peuples entourant le leur : les natifs, les terriens, peu importe… Pour Clarke, eux-mêmes étaient des grounders mais peu pensaient comme elle.
Et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle était souvent en marge de ses camardes. Elle faisait partie de ce que certains appelaient « la classe privilégiée » d'Arkadia : sa mère était médecin et son père était ingénieur, tous deux faisant parti du Conseil, ce qui plaçait leur famille dans les hautes sphères arkiennes. Et pour ces raisons, Clarke avait toujours vécu confortablement, ayant une éducation privilégiée… Elle fut alors affublée du surnom « Princesse » qui aurait pu être glorifiant mais qui, pour elle, reflétait ce qu'elle détestait plus que tout : sa différence.
Ainsi, toujours de son coté, peu encline à se mêler aux autres, elle était souvent seule et préférait se terrer en forêt.
De nouveaux coups retentirent et elle sursauta les sentant se rapprocher. Elle plissa les yeux et vit alors une ombre, une silhouette. Elle retint son souffle, surprise, avant de se cacher derrière un tronc, non sans laisser son regard curieux divaguer au loin.
Elle avait déjà vu des grounders, certains mêmes étaient venus dans Arkadia, au nom du Heda, le Commandant. D'autres échangeaient contre savoirs, des plantes médicinales entre autres, qui avaient largement aidé la mère de Clarke.
Et alors qu'elle voyait l'ombre s'approcher, elle distingua une forme fine, menue, c'était probablement une femme, non, une fille. Plus que curieuse, Clarke s'approcha un peu plus et c'est là qu'elle vit une jeune fille, vraisemblablement de son âge, brune. Clarke esquissa un timide sourire : elle qui n'était habituée qu'à voir et imaginer des grounders bourrus, massifs et tatoués, elle fut presque surprise de voir une fille si fluette, les cheveux tirés en arrière par des tresses méticuleusement coiffées. Clarke ne s'approcha pas plus car même si sa curiosité la titillait, elle avait quand même une certaine appréhension face à cet autochtone.
Puis, en un clignement d'œil, la silhouette disparue et Clarke fut presque déçue que cette rencontre s'achève aussi vite.
Puis soudain, un bip retentit à sa ceinture. Elle leva les yeux au ciel avant de prendre le petit appareil : c'était évidemment sa mère qui venait certainement de e rendre compte de son absence aux cours.
C'est donc au pas de course qu'elle retourna à son camp, gratifiant quelques ouvriers de sourires et signes de main, avant de passer les portes de leur camp.
« Hey Griffin ! » La petite fille se tourna alors et soupira d'aise en découvrant Raven, sa meilleure amie, la seule avec Wells, courir vers elle « Toi, t'as encore fait le mur ! »
Clarke roula des yeux avant de lâcher un petit gloussement « C'est pas la fin du monde. »
« Dis ça à ta mère, elle est furax tu sais. Tu devrais pas sortir comme ça toute seule, surtout en cette saison. »
« Je sais, je sais maman… » ironisa la blondinette
« Tu vas finir par te faire punir… T'as de la chance de pas être consignée dans tes quartiers. »
« Mon père ne peut rien me refuser. » sourit Clarke
Car, oui, c'était vrai : Clarke était tout pour son père. Elle était fille unique et ses parents la chérissaient plus que de raison. Son père peu présent lors des premières années de sa fille, ferait n'importe quoi pour elle, lui refusant peu de choses, et ne l'ayant jamais puni, en tout cas pour une longue durée.
Du coup, Abby, sa mère, passait pour le tyran de la famille, celle qui punissait, qui sermonnait… Mai toujours pour le bien de sa fille, évidemment, même si cette dernière ne s'en rendait pas encore compte. Du coup, les relations entre Abby et Clarke étaient assez tendues, au grand désespoir d'Abby.
« Tu devrais aller en cours, même si c'est chiant… Pike est lourd, mais ce qu'il dit est pas si bête… »
« Savoir allumer un feu avec des branches ou reconnaitre quels champignons sont comestibles… Très peu pour moi. »
« Ouais, toi t'es au dessus de ça hein Princesse, tu vas devenir docteur comme ta mère. »
Clarke grimaça avant de froncer le nez « Ca, ça reste à voir… »
Raven gloussa alors « C'est tout vu. »
« CLARKE GRIFFIN ! »
La petite fille se figea alors et fixa au loin la silhouette de sa mère, à l'entée du hangar. Elle ne pouvait encore distinguer son visage, mais le langage de son corps parlait pour lui : bras croisés, le pied tapotant le sol d'impatience.
« Euh ok, j'te laisse, à plus ! »
A peine Raven partie, Clarke imagina faire de même : courir sans se retourner pour échapper au courroux de sa mère. Mais, bien évidemment, ceci n'était qu'une douce illusion. Alors elle inspira un grand coup et prit un temsp infini pour rejoindre sa mère.
« Clarke… »
« Maman, je… »
« … Rentre ! »
Inutile de polémiquer ou d'essayer une quelconque excuse, elle n'en avait aucune, elle le savait. Elle baissa la tête, la rentra dans ses épaules et fit profil bas jusqu'à arriver à sa chambre.
La porte se referma derrière elle, dans un son métallique strident. Elle se retourna et vit sa mère, le regard noir, la fixer. Clarke déglutit alors.
« Assieds-toi. » Clarke obtempéra alors et s'assit au bord du lit, suivie de près par sa mère « Clarke… Sais-tu ce que tu portes au poignet ? »
Clarke toucha machinalement le bracelet métallique qu'elle portait depuis 5 ans maintenant « Oui. Un bracelet de survie. »
« Exactement. On appelle cela ainsi parce qu'ici, on survit Clarke. L'extérieur est dangereux, les grounders ne sont pas amicaux. Nous mettons ces bracelets à nos enfants pour nous assurer qu'ils sont en sécurité dans nos murs… et au-delà. Mais toi, miss Griffin, tu es bien trop loin des murs, et bien trop souvent. »
« … » Clarke baissa le regard et fixa les diodes lumineuses de son bracelet
« Il te géo-localise, il nous sert aussi à savoir comment tu vas : tes constantes, ton pouls, ton cœur, mais aussi ton taux de sudation, ta température, et l'environnement dans lequel tu es : chaud, froid, en manque d'air… Ce n'est pas une partie de plaisir Clarke, c'est nécessaire. Mais ce bracelet n'évite pas le danger. Quand tu franchis les limites de notre territoire, tu joues avec ta vie. »
« Je n'ais pas passé nos limites ! » argua la petite fille
« Clarke, tu n'étais pas censée sortir d'Arkadia. Tu devais être en cours. Je n'ais même pas été surprise quand Pike est venu me voir pour me dire que tu étais encore absente. »
« … »
« Clarke… Ne crois pas que je sois contre toi, et ton père est d'accord avec moi : tu dois cesser de fuir Arkadia sans rien dire, c'est dangereux. »
« Mais je reste à bonne distance, et j'apprends pleins de choses ! »
« Tu en apprendrais tout autant si tu daignais assister aux cours de Pike ! » Clarke allait répliquer mais elle ferma sa bouche alors « Clarke tu n'as que 10 ans… Tu as tout le temps pour découvrir l'extérieur. Mais tu pourras le faire correctement si tu apprends les bases ici. Pourquoi ne peux-tu pas faire comme tout le monde ? »
« Peut-être que j'en ais marre de survivre… Je veux vivre moi, j'ai pas envie d'avoir peur des grounders, j'ai pas envie de craindre le Heda. »
« Clarke Heda Seekah essaie de changer les choses. Il a envoyé quelques émissaires ici pour apprendre à mieux nous connaitre. Son règne ne fait que commencer, mais je suis sûre qu'il changera les choses un jour, il faut juste être patient. En attendant, tu pourrais apprendre aussi de ton coté. »
Abby aimait sa fille, elle ne savait simplement pas comment le lui montrer. Alors, à défaut d'avoir les mots, parfois, elle tentait quelques gestes affectifs. Elle glissa son index sous une mèche qu'elle remit derrière son oreille.
« Il est tard… Tu es évidemment privée de repas. Et demain tu m'accompagneras dans ma tournée. »
Clarke allait pour répondre mais se retint alors, sachant que la punition aurait pu être bien pire. Et en quelques minutes, elle se changea et se glissa dans son lit, bordée par sa mère « Maman… »
« Hm ? »
« Raconte moi encore… Comment s'était avant. »
Abby lui sourit, elle savait que Clarke adorait cette histoire, elle avait toujours été curieuse et friande des histoires du passé. Elle soupira alors et s'assit à ses cotés, la petite se calant la tête sur ses cuisses.
« Il y a 100 ans, la Terre fut ravagée par des attaques nucléaires mondiales. A l'époque la conquête spatiale était acquise et plusieurs missions avaient été mandatées… Alors quand les attaques eurent lieux, des milliers d'hommes survécurent parce qu'ils étaient dans l'espace, dans des stations. Impuissants face à la destruction de la Terre, ils décidèrent de rallier toutes les stations entre elles afin de s'unir pour survivre dans l'espace et former l'Ark. »
« Le jour de l'Unité. »
« Exact. Et durant des années, les hommes vécurent ainsi, à l'abri dans l'Ark, ils contemplèrent la Terre… Mais la vie dans l'espace n'était pas faite pour survivre longtemps, et bientôt les problèmes s'accumulèrent : le manque de place, le manque d'air… Il fallait trouver des moyens : limitation des naissances pour freiner la croissance de la population, et des peines de prison exemplaires comme l'éjection de l'Ark… » Abby stoppa son récit alors, le cœur lourd en pensant à son grand-père mort par éjection de la station « Et finalement, c'est la nature qui décida pour nous. Lorsqu'une ceinture d'astéroïdes menaça de frapper l'Ark et de la détruire, tous les plus grands ingénieurs se penchèrent sur la question et finalement, décidèrent de retenter leur chance sur Terre. Malgré encore quelques incertitudes, l'Ark retourna sur Terre… Non sans quelques pertes et fracas. »
« Et nous sommes ici. » sourit Clarke dont les yeux commençaient à montrer quelques signes de fatigue.
« Il y a 35 ans maintenant, l'Ark tomba sur Terre. Mais ce que nous ignorions c'est qu'il y avait des survivants aux attaques nucléaires, ceux que nous avons appelé les Grounders. Divisés en plusieurs clans et nations, nous avons du nous battre pour survivre dans cet environnement qui nous était devenu étranger et hostile. Nous avons du apprendre leur culture, leur hiérarchie… »
« Le Heda. »
« Oui. Nous avons appris qu'un homme était le chef de ces grounders, celui qu'ils appelaient le Heda, le commandant de tous. Ce dernier vivait à la capitale, Polis, et régnait d'une main de fer sur son peuple. Lorsque nous sommes arrivés, ils nous ont nommés les Skaikru, le peuple du ciel, et le Heda en place nous a octroyé des terres sur lesquelles nous pouvions prospérer, cultiver et élever. Notre peuple est fort et fier et nous avons réussi à construire une culture, un emblème sur les ruines d'une civilisation que nous avions perdue… Arkadia est née des restes de l'empire que nous avions bâti dans l'espace. »
Clarke sourit alors, elle aimait cette histoire, leur histoire : eux qui venaient de la Terre, mais qui finalement avaient migré dans l'espace pour revenir à leurs racines des années plus tard. Et aujourd'hui, 35 ans plus tard, le peuple du ciel était bien ancré sur terre.
« Bonne nuit Clarke. »
« Bonne nuit maman… Papa… »
« Il viendra t'embrasser quand il rentrera, promis. »
Rassurée, la petite fille sourit avant de glisser dans ses draps et de fermer les yeux.
Clarke ne le savait pas encore, mais dès le lendemain, elle qui pensait suivre les traces de sa mère avec un destin tout tracé, allait voir son destin bouleversé par une rencontre fortuite qui changerait sa vie à tout jamais.
TBC