Bonjour mes amours ! :D

Attention. Il s'agit ici d'un texte court écrit (un outtake, un bonus, appelez ça comme vous voulez. :p) pour ma fiction Oxymoron desti. Toutefois, aucun spoil n'est présent, vous pouvez lire cette histoire tout à fait indépendamment. Pourquoi je la publie ici ? Parce que je sais que certaines personnes me lisent mais n'aiment pas le Dramione, et donc ne liront pas Oxymoron desti. Or, je dois vous avouer que je suis particulière fier de ce petit bébé, et j'aurais trouvé dommage de ne pas le partager avec d'autres, puisqu'il ne parle absolument pas de ce pairing.

Du coup, de quoi parle-t-il ? Il s'agit ici de l'historie de l'âme en peine. C'est une créature magique que j'ai inventée pour ma fiction longue. Je souhaitais trouver une créature qui évoque l'état dépressif dans lequel se trouve Hermione, et qui matérialise le danger auquel elle est confrontée. Et dans Oxymoron desti, c'est le lien qui permettra de rapprocher les deux tourtereaux-elles.

Pour la petite histoire, dans Oxymoron desti, l'âme en peine se nomme l'Anam arbait, "Anam" signifiant "âme" et "arbait", "peine". Je la décris comme une créature appartenant aux légendes de la magie noire. Personne n'a de preuve qu'elle existe réellement, donc. Sauf que... Eh bien, je vous invite à lire ma fic longue si vous souhaitez savoir ce qui arrive à Hermione ! mouhahah

Je vous conseille de vous armer d'un dictionnaire. Non mais franchement, je suis sérieux. :p Comme dirait mon amie BrownieJune, je me suis gavé. Il s'agit d'un conte, assez sombre, que j'ai tenté d'écrire dans un langage plutôt ancien. Bon courage ! :p

Une ambiance musicale que je vous suggère et qui m'a inspirée durant l'écriture de cet outtake : "2 Hours of Dark Music by Adrian von Ziegler", sur youtube
www . / watch ? v = mIrt5MkGpy0

Bonne lecture, j'attends vos avis ! :D

Merci à Cha' pour la correction, mais cette fois, je remercie également BrownieJune, MissPika42 et Elizabeth M. Holmes (allez voir voir leurs écrits, ça veut le détour ! Il y a des perles. Vous pouvez trouver certains liens dans mes favoris, mais je n'ai pas encore tout lu).

Illustration : "La Chapelle Pol", Laurent Lefeuvre.


Outtake 1

Légendes et contes de la magie noire

Par Mafelda Crefield (1332-1398), sombre romancière.

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L'on sait peu de choses de Mafelda Crefield. À son époque, elle écrivit de nombreuses histoires, toutes plus sombres les unes que les autres. D'aucuns disent que celles-ci se sont réellement produites d'autres aiment juste à se les raconter pour se faire peur. Aucune certitude n'a pu être établie quant à la nature de ses récits.

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La légende de l'âme en peine

Il était une fois une femme prénommée Éléonore, qui vivait dans des landes aussi sinistres qu'insignifiantes au premier abord. Elle était d'un jeune âge, mais elle était aussi aigrie qu'une dame usée par la vie. Il fallait dire que son nom à lui seul annonçait sa condition : malmenée et battue dans son enfance, Éléonore n'aspirait qu'à apaiser ses douleurs profondément enfuies.

Dotée d'une forte personnalité, farouchement indépendante et réclusionnaire, Éléonore se refusait à la compassion du monde. Elle était une femme de caractère qui aimait le pouvoir, considérant tous les moyens rémissibles, tant qu'ils étaient mus dans l'objectif d'asseoir sa domination sur la communauté magique. Nul sorcier ne se serait risqué à la provoquer en duel d'aucuns s'étaient fourvoyés et avaient perdu au mieux la vie, au pire la dignité et la noblesse associées à leur lignage. Par ailleurs, elle aimait à propager le mal autour d'elle, détruisant des vies par pur égayement.

Si tant Éléonore était engouée et assoiffée de prépotence, jamais elle n'aurait risqué de faillir à ses engagements pour satisfaire ses impulsions. Ses moindres faits et gestes étaient calculés avec la minutie de ceux qui savaient garder la tête froide en toutes circonstances.

Jusqu'au fameux jour de la joute avec Sire de Bebington. Ils avaient eu une querelle, sur laquelle le Sire lui-même ne s'était pas étendu, malgré l'évidence même de son triomphe, alors qu'il eût été le premier à pouvoir s'en flatter.

La raison de cette retenue tenait à un fait très frustre : celle que l'on surnommait la damnée s'était entichée de lui. Quoi de plus infâme pour ternir une réputation ! Le Sire de Bebington s'en défendait farouchement, peu enclin à accepter un tel déshonneur. Mais cela était sans compter l'opiniâtreté d'Éléonore la maudite.

Des années durant, elle s'acharna à le poursuivre, réclamant ses faveurs, déclamant son amour impérissable pour cet homme qu'elle admirait tant. Le noble sorcier ne savait plus que faire pour s'en dépêtre. Quel embarras ! Quel opprobre ! Il ne savait plus comment agir pour affranchir son image, qui avait été souillée par cette fâcheuse conjoncture.

Résolu à mettre un terme à cette situation incommodante, le Sire de Bebington décida de convoquer ses laquais, des elfes choisis pour leur dévotion à lignée la plus pure du pays. Il leur ordonna de présenter la maudite sur la place publique à l'heure où le soleil serait le plus élevé dans le ciel, au jour suivant, pour lui faire une annonce de la plus grande solennité.

En conséquence, le jour suivant, à l'heure où le soleil fut le plus élevé dans le ciel, les laquais avaient répondu aux désirs de leur maître. La maudite se tenait sur la place publique, aux yeux et aux vues des villageois avides de blâmes.

Icelle n'était point sotte. Elle était prise au collet, et elle le savait pertinemment. Sitôt avait-elle mis le pied à la place, à dire vrai. Néanmoins, sa vanité parla d'elle-même. Les prunelles larmoyantes, elle avait gardé la tête haute, tandis que le Sir de Bebington exacerbait l'abjection dont on faisait preuve à son égard. Toutes les épithètes possibles et imaginables la réprouvèrent et vinrent la tourner en dérision.

Ô ! Le Sir ne se pria pas pour avilir la maudite. Pire, il se plut tant et si bien dans son discours, qu'il se passionna à agiter la foule, oubliant l'objet de son emportement, se perdant dans vilenie. Et icelui disparut de la place publique sous les huées du peuple.

Des mois durant, elle sombra dans une prostration de plus en plus intense, de laquelle elle n'espérait plus sortir un beau jour. Il se disait d'elle qu'elle avait l'esprit et le cœur aussi noirs que l'escarbille, calcinés par son amour perdu. En désespoir de cause, elle mit fin à ses jours.

Au déclin du soleil, la dépouille de la damnée fut découverte à l'orée d'un bois alentour. Le village entier festoya jusqu'à la naissance du jour suivant, se croyant ôté de son embarras. Or, cela était mal considérer la maudite de s'en croire dépêtré.

Et pour cause, la défunte avait invoqué une magie très ancienne en mettant fin à ses jours. Il s'agissait d'un acte de magie noire fort méconnu, qui consistait en un rituel d'une complexité et d'une turpitude que nous ne nous abaisserons pas à décrire ici.

Ce soir-là, Éléonore fut dépossédée de la vie. Mais aussitôt que l'on sonna le glas, elle assiégea à la fois le monde des sorciers et le monde des moldus d'une manière qui portât à l'exécration.

Ce soir-là, l'Anam arbait naquit, mais ne vit jamais le jour. C'était une créature vouée aux Ténèbres, une âme en peine condamnée à errer éternellement entre deux mondes. Cependant, son pouvoir était aussi grand que sa noirceur. Chaque jour nouveau marquait l'exacerbation de son âcreté.

L'Anam arbait ne pouvait supporter les sentiments acrimonieux qui l'habitaient. Elle se refusait à pâtir seule de sa misère. La souffrance était sa damnation elle savait qu'elle trouverait l'accalmie dans la souffrance de hères.

Assurément, elle le fit. La créature propagea rapidement l'épouvantement en hantant le village les jours où l'orage tourmentait les cieux. Elle errait, quérant le malheureux qui subirait une affliction semblable à la sienne.

Et elle croisa la traverse de maints sorciers et moldus à la complexion neurasthénique, pour les soustraire à la vie, les menant à leur trépas éternel par la matoiserie. Nonobstant les mises en garde, les hères ne pouvaient guère s'extraire de l'envoûtement créé par l'Anam arbait, qui disposait de facultés de nécromancie.

S'agit-il d'un truisme ou d'un oiseux espoir, mais l'on prétendait que seules la Lumière et la félicité avaient la capacité d'inquiéter et de juguler l'Anam arbait.


Voilà, voilà. XD J'espère que la lecture n'a pas été trop complexe pour vous et qu'elle vous a quand même plu. N'hésitez pas à me faire part de vos difficultés ! Vu la complexité du langage, je ne voulais pas faire plus long, pour vous, mais pour moi aussi. Même moi je saturais, à force. Je vous rassure, je ne parle pas comme ça d'habitude, mon niveau habituel est dans la trempe générale d'Oxymoron desti, ici ça m'a coûté en temps et en recherche, plus que pour la plupart de mes chapitres. D'ailleurs, je remercie encore une fois Elizabeth M. Holmes, qui a su me corriger de façon très pointue. Mais je n'en attendais pas moins d'elle, elle a un niveau assez impressionnant, autant en français qu'en anglais.

Des bisous !