Réponses aux reviewers anonymes :

Adenoide : Coucou ! On peut dire que tu as parfaitement résumé leur situation. Severus a fait beaucoup de sacrifices et en fera sûrement d'autres pour le bien d'Harry. Quant à Remus, voyons voir comment les choses évolueront pour lui.

Elendil : Tu l'as dit, ma belle. Romulus n'est pas prêt de finir d'en baver. Severus ne sait pas garder sa langue dans sa poche et puis c'est un ancien espion, il sait amadouer ses adversaires avec les bons mots. Sa relation avec Remus risque effectivement d'être…hum…électrisante ?

Juliana : Salut, ce n'est pas grave ma belle. L'essentiel c'est que tu continues de lire mon histoire, ça fait plaisir. En tout cas, bienvenue au 21ème siècle, ma jolie. Alors, ça fait quoi d'avoir un smartphone ? C'est quelle marque ?


Insoumis, Invaincus, Intacts

Chapitre 5

Cry

Cassandre regarda son petit-fils quitter brusquement la pièce et sortir du manoir en claquant fortement la porte derrière lui. Elle était chagrinée de le voir aussi malheureux et savait que sa présence n'allégerait en rien le poids qui pesait sur le cœur de l'ancien serpentard. Ce n'était pas à elle de courir après lui et de tenter de le réconforter. Elle n'avait rien à réparer puisqu'elle n'était pas responsable de sa souffrance.

Elle attendit dans le couloir pendant quelques minutes, fronçant les sourcils. Au bout de cinq minutes, elle poussa la porte du salon et trouva Remus, assis dans l'un des fauteuils, tenant son visage entre ses mains. Il avait l'échine courbée comme s'il portait toute la misère du monde sur ses épaules.

— Monsieur Lupin, claqua-t-elle d'un ton sec.

Remus sursauta et plongea son regard ambré dans celui de Cassandre qui le fixait avec un air froid sur le visage.

— Que faîtes-vous donc encore là ? lui demanda-t-elle.

— Quoi ?

Il était dérouté et ne comprenait pas où voulait en venir la vieille femme. Voulait-elle qu'il quitte le manoir Prince ? Il avait pourtant cru qu'elle l'acceptait dans sa demeure et qu'elle le considérait comme un membre de la famille Prince mais peut-être s'était-il trompé. Ou était-ce Severus qui avait décidé de le chasser et avait demandé à sa grand-mère de faire la sale besogne à sa place ?

— Si vous ne courez pas après lui, vous le perdrez, Remus, dit Cassandre. Vous avez la chance d'atteindre son cœur et peut-être même de l'avoir, alors ne vous comportez pas comme un parfait imbécile et courez après lui.

Cassandre avait repris une voix douce mais elle était de tristesse et d'amertume. Comme si quelque part, au fond d'elle-même, cela lui coûtait d'encourager Remus à conquérir le cœur de son petit-fils.

— Mais qu'attendez-vous donc ?! grogna-t-elle, exaspérée par son manque de réaction.

L'ancien maraudeur se leva d'un bond et inclina la tête vers son aînée avant de quitter la pièce presque en courant à la recherche du maître des potions. Cassandre l'observa s'en aller, un pincement douloureux au cœur. Elle espérait sincèrement que le lycanthrope saisirait cette chance et qu'il n'abandonnerait pas son petit-fils. Elle se demandait si elle avait bien fait de l'encourager à aller retrouver Severus à un moment aussi délicat.

Elle secoua la tête et inspira profondément avant de monter à l'étage pour rejoindre Harry. Elle n'avait plus qu'à attendre pour voir ce qui allait se passer entre les deux hommes.


Remus n'eut aucun mal à retrouver le maître des potions car il le retrouva grâce à son odeur. Un parfum qu'il avait appris à connaître au fil des années et qui lui avait manqué pendant toutes ces années de solitude à fuir ses semblables.

Le soleil se couchait dans un ciel d'été bleu clair strié de jolis nuages blancs. Les derniers rayons tombaient sur la gigantesque pelouse, la baignant d'une lumière pâle et rousse.

— Severus ?

Severus se retourna pour faire face au loup-garou et grinça des dents en dardant son regard onyx sur l'homme aux cheveux châtains clairs. Il était évident pour Remus que l'ancien professeur de potions lui en voulait toujours et que sa colère semblait être ranimée par sa seule présence. Pendant un millième de secondes, il voulut rebrousser chemin et laisser le brun tout seul, attendant qu'il soit calmé pour avoir une explication avec lui mais il se rappela les paroles de Cassandre et sut que s'il retournait dans le manoir, il perdrait Severus et ce, à jamais, car l'homme ne lui accorderait pas une seconde chance. Ce n'était pas dans sa nature.

— Que veux-tu ? siffla le brun.

— Je voudrais essayer de me faire pardonner…je…laisse-moi t'expliquer, s'il te plaît…bafouilla le lycanthrope, se perdant dans ses propos.

Il était confus et embrouillé. Il ne savait quoi dire ni quoi expliquer à l'homme. Il y avait tellement de choses qu'il voulait lui dire mais il n'arrivait pas à les faire sortir correctement et se contentait de bégayer comme un parfait idiot.

— Qu'y a-t-il à expliquer hein ? cracha Severus. Que vas-tu me dire ? Que tu m'aimes ?

— Mais je t'aime ! répliqua Remus. Je t'aime, Severus.

— Tu m'aimes ? ricana Severus avec mépris.

Le maître des potions renifla avec dédain et Remus sentit quelque chose se briser en lui. C'était douloureux et poignant. Cela lui fit mal de voir que Remus se moquait éperdument de ce qu'il pouvait ressentir pour lui, que son amour n'avait aucune valeur aux yeux de l'ancien serpentard. Il pouvait accepter le rejet et vivre avec mais certainement pas que l'on puisse se moquer des sentiments qu'il éprouvait car ils étaient vrais et sincères.

— Oui, je…

— Ne termine pas cette phrase, Lupin ! le coupa sèchement Severus, le fusillant du regard.

Malgré lui, Remus sursauta au ton employé par le maître des potions et frémit lorsqu'il rencontre les prunelles sombres de l'homme dont il s'était épris depuis l'adolescence. Il y avait tellement de colère et de haine dans les yeux de Severus qu'il crut percevoir un déchirement tout au fond de son être.

— Ne termine pas cette phrase car nous savons très bien tous les deux que tu ne m'aimes pas !

Severus fulminait de rage et l'air autour d'eux se transforma, chargé en métaux lourds, les privant presque d'oxygène. L'ancien serpentard avait les poings serrés, la mâchoire contractée tellement fort que Remus se demanda s'il n'allait pas la briser.

— Tu ne m'aimes pas, reprit Severus d'une voix forte, presque tremblante.

Oh non, où sont toutes les années passées

Et est-ce que tout ça a vraiment valu la peine ?

— Toi et tes amis, les maraudeurs, cracha-t-il avec rancœur, n'avez cessé de me martyriser pendant toute ma scolarité ! J'ai été votre cible uniquement parce que j'étais différent de vous ! Vous vous êtes amusés à m'humilier parce que j'étais un serpentard, parce que je n'étais pas un lion et que je ne rampais pas devant sa majesté saint Potter !

Toute la peine qui m'est tombée dessus

Tenir bon ne fais juste pas de sens

— Pourquoi ? Que vous avais-je donc fait pour mériter autant de haine de votre part ? Qu'avais-je donc fait pour être la cible privilégiée de vos farces ? Pourquoi ?

Mais la partie la plus dure quand on abandonne

Est de trouver sa voie

Pour découvrir qui l'on est

— Pourquoi ? hurla Severus, faisant tressauter le lycanthrope. Réponds-moi, Lupin ! Pourquoi ? Pourquoi m'avez-vous fait ça ? Si tu m'aimais vraiment, pourquoi les as-tu laissé me faire ça ? Si tu m'aimais vraiment, pourquoi n'es-tu jamais intervenu pour venir à mon aide ? Pourquoi participais-tu à ça ? Pourquoi restais-tu spectateur ?

La voix de Severus se brisa et des larmes au coin de ses yeux se mirent à glisser sur ses joues, provoquant une immense douleur chez l'ancien maraudeur en voyant l'état de détresse dans lequel se trouvait celui qu'il aimait.

Alors on va juste pleurer, pleurer

Sur une autre épaule

— Je n'avais que onze ans, Lupin ! Que onze ans ! Crois-tu que comme toi je ne souhaitais pas me faire des amis ? Crois-tu que comme toi je ne ressentais pas la solitude ? Que je ne savais ce que l'on ressentait lorsqu'on était seul ? Que crois-tu donc, Lupin ? Qu'avez-vous cru ?

Pleurer jusqu'à la fin

Ça ne peut juste pas être la fin

Et on va juste pleurer, pleurer

Pleurer jusqu'à ce que tout soit perdu

Severus laissait sortir tout ce qu'il avait sur le cœur, le regard brouillé par les larmes braqué sur Remus qui s'était figé alors qu'il déversait sa rage et sa peine.

— J'avais onze ans et vouloir être à serpentard ne voulait pas dire que je souhaitais devenir le prochain mage noir. Ne pas choisir gryffondor ne voulait pas dire que je méprisais les nés-moldus ! Vous l'aviez bien vu que Lily était avec moi ! Qu'elle était mon amie et que je la respectais ! Qu'aviez-vous donc pensé en me jugeant sur le choix de ma maison ? Ma mère avait été à serpentard et je voulais y être uniquement parce qu'elle y avait été et non pour être un mage noir ! Tout comme Potter qui souhaitait être à gryffondor parce que c'était de tradition chez lui ! Pourquoi m'avez-vous jugé si promptement alors que je n'étais qu'un gamin tout comme vous ? Pourquoi ? Pourquoi moi et pas Black dont la famille baignait dans la magie noire depuis des siècles ? Pourquoi Potter ne l'a-t-il pas jugé à cause de son nom ? Pourquoi a-t-il su voir au-delà et pas en faire autant avec moi ?!

Être fort depuis trop longtemps

Il est temps pour nous de passer à autre chose

Je suis tanné d'essayer de trouver pourquoi

Alors, je vais juste pleurer

Il avait hurlé la dernière question dans un sanglot étouffé, les larmes dévalant ses joues telle une cascade. Severus était en train de pleurer et c'était un spectacle que jamais Remus aurait cru pouvoir assister un jour. Pour tout dire, il aurait souhaité ne jamais voir l'homme dans un tel état car il en était la cause, il en était le responsable. Il était coupable.

— C'était l'enfer, Lupin ! Je n'avais d'échappatoire nulle part ! Entre mon père qui me battait chaque jour lorsque je rentrais chez moi et vous qui me harceliez tout le temps à Poudlard, c'était l'enfer sur terre ! La seule personne qui me permettait de croire en l'humanité n'était autre que Lily et je la remerciais chaque jour de sa présence à mes côtés car je pensais pouvoir compter sur son amitié mais même elle ! Même elle, elle a fini par m'abandonner ! Elle m'a abandonné et n'a jamais voulu me pardonner pour une malheureuse insulte, dite sous la colère, pour des mots que je n'ai jamais pensés ! À cause d'un seul écart, elle m'a enlevé tout ce qui me permettait de survivre, son amitié.

J'ai pensé à ma vie

Combien de temps j'ai perdu ?

Je suis prêt à laisser tout derrière moi

Laisser tout au passé

— Elle m'a retiré son amitié et ce fut encore pire que de vivre l'enfer au quotidien car il n'y avait plus de lumières dans les ténèbres, plus une seule issue de secours, poursuivit Severus, le front plissé par l'amertume et le chagrin. Elle ne m'a jamais pardonné mais Potter, lui ! Potter qui était exécrable et hautain, Potter qu'elle détestait et qui se servait de moi pour ses blagues, Potter qui se croyait meilleur que tout le monde ! Lui, elle lui a pardonné. Lily a pardonné toutes les méchancetés qu'il a pu faire mais moi…

Severus ricana douloureusement et réprima le sanglot qui obstruait sa gorge, l'empêchant de poursuivre.

— J'étais son meilleur ami ! cria-t-il soudain en larmes.

Mais la partie la plus dure quand on abandonne

Est d'essayer de trouver sa voie

Pour découvrir qui l'on est

— Nous étions amis et elle m'avait fait une promesse ! Elle a pardonné Potter pour tout le mal qu'il a pu me faire tout en sachant combien vos farces avaient un impact sur moi, tout en sachant à quel point vos blagues me faisaient souffrir ! Elle a accordé son pardon à Potter mais moi… moi… je n'ai été que l'imbécile dans tout ça, celui dont on se fiche éperdument, celui qui n'a pas de cœur et qui mérite toutes les souffrances qu'on peut lui infliger parce que c'est un serpentard et qu'il est bien trop intelligent pour son âge, parce que bien trop différent des autres, il finira par devenir un mage noir car il pratique la sorcellerie dite interdite, mauvaise !

Alors on va juste pleurer, pleurer

Sur une autre épaule

Pleurer jusqu'à ce que ce soit la fin

Ça ne peut juste pas être la fin

Et on va juste pleurer, pleurer

Pleurer jusqu'à ce que tout soit perdu

Être fort depuis trop longtemps

Il est temps pour nous de passer à autre chose

— C'était mon amie d'enfance, ma meilleure amie, la seule qui connaissait tout de moi et cela ne l'a pas empêché de m'abandonner, de pardonner à Potter et de l'épouser, me rayant complètement de sa vie, continua Severus avec aigreur. Potter a reçu le pardon et moi ? Et moi ? Pourquoi lui et pas moi ?!

Le maître des potions ferma ses paupières un instant avant de les rouvrir, ses yeux brillant de larmes. Il fit disparaître ses vêtements d'un sort et se retrouva complètement nu face au loup-garou qui écarquilla brusquement les yeux.

Severus s'approcha quelque peu de lui, se stoppa à un mètre pour que l'ancien gryffondor puisse avoir un meilleur aperçu de sa peau pâle.

— Regarde ! hurla-t-il avec rage. Regarde ce que vous avez fait de moi !

Remus porta ses deux mains à sa bouche pour étouffer le cri d'horreur qui voulut franchir ses lèvres.

— Est-ce donc la preuve de ton amour, Lupin ? le questionna Severus d'un ton sarcastique.

Remus eut un hoquet douloureux, le regard fixé sur le corps nu du maître des potions.

— Voici les marques de vos méfaits ! J'en porte les cicatrices et tous les jours, toutes ces marques sur mon corps me rappellent que je ne suis rien pour personne ! Qu'importe qui je suis, je ne suis rien pour qui que ce soit ! Ces marques sur mon corps me rappellent que l'amitié et l'amour ne sont pas des sentiments faits pour moi ! Vous m'avez condamné à la solitude et chaque jour quand je me vois dans la glace, je ne vois rien d'autre qu'une amère solitude. Je ne vois rien d'autre qu'un monstre ! Un monstre parce que c'est que vous avez fait de moi !

Remus secoua la tête et put sentir des larmes couler sur ses joues.

— Si tu m'aimais, Lupin, si vraiment tu m'aimais un tant soit peu, tu aurais empêché ça. Si tu m'aimais, tu ne serais pas resté passif et n'aurait pas regardé tes amis me faire du mal ! Si tu m'aimais, tu m'aurais défendu de leurs attaques ! Si tu m'aimais, tu te serais dressé face à eux pour me protéger. Si tu m'aimais, tu aurais pu empêcher tout ça. Tu ne m'aurais pas regardé me faire malmener par tes amis les maraudeurs. Tu te serais inquiété pour moi. Tu aurais essayé de briser ma carapace et tu m'aurais juré de toujours être là pour moi et tu aurais tenu ta promesse ! Si tu m'aimais, si vraiment tu ressentais quelque chose pour moi alors tu m'aurais empêché de sombrer, tu m'aurais délivré de la solitude, tu aurais pansé les blessures faites par mon père, tu aurais veillé sur moi et m'aurais empêché de prendre la marque du seigneur des ténèbres parce que tu m'aurais aimé et ça m'aurait suffi.

Severus darda son regard obscur plein de larmes sur l'ancien maraudeur et laissa parler son cœur, se délivrant d'un poids.

— Si tu m'aimais vraiment, je me serais donné corps et âme à toi et tu n'aurais jamais eu peur de te retrouver seul car je ne t'aurais jamais laissé tomber. Je t'aurais promis d'être toujours là et j'aurais tenu ma promesse, murmura-t-il.

— Severus, souffla Remus, abattu.

— On pardonne à tout le monde, Lupin, mais moi, qui me pardonnera ? Qui me pardonnera d'être un monstre ? Qui me pardonnera d'être devenu amer, cynique, acariâtre et sarcastique ? Qui me pardonnera d'être ce que vous avez voulu que je devienne ? Qui me pardonnera de m'être tourné vers la seule personne qui m'a montré un peu d'affection et qui m'a fait croire que j'importais pour quelqu'un ? Qui me pardonnera d'être un bâtard, Lupin ? Qui ? demanda Severus, la voix chancelante.

Je suis tanné d'essayer de trouver pourquoi

Alors je vais juste pleurer.

— Severus, je…je…

Remus ne savait quoi dire après de telles confessions et se sentit mal pour le maître des potions car tout ce qu'il venait de dire était juste. Il n'avait rien fait pour venir en aide par peur d'être rejeté par les maraudeurs même s'il n'approuvait toujours pas leurs actions. Il avait été un lâche et s'était caché derrière eux pour ne pas avoir à faire face à la réalité.

Il n'avait rien fait pour Severus, pour l'homme dont il était fou amoureux. Il l'avait regardé se faire malmener par ses amis et s'était toujours rassuré en se disant qu'il valait mieux perdre un amour qui était à sens unique plutôt que de perdre une amitié qui durerait toute la vie et c'était là où il avait eu tort.

Sirius avait trahi James et Lily puis il avait fini par tuer Peter et fut envoyé à Azkaban pour le meurtre de Peter et de douze moldus. Lui, il avait fini par retrouver sa solitude, pensant lorsqu'il était jeune que jamais il ne se retrouverait à nouveau seul car il avait désormais des amis.

La belle affaire ! Il s'était lourdement trompé et la seule personne qui l'avait sorti de cette solitude pesante n'était autre que l'homme qu'il avait inconsciemment fait souffrir adolescent. Severus, contre toute attente et malgré la haine qu'il vouait à Potter, s'était inquiété du sort d'Harry et avait mené une enquête sur sa vie pour savoir s'il était en sécurité chez son oncle et sa tante. Il avait mis tout en œuvre pour retirer Harry des mains des Dursley et avait engagé une procédure d'adoption pour adopter l'enfant. Un enfant qu'il aurait dû haïr à cause du mal qui lui avait été causé par le père de ce dernier.

Comme c'était ironique. C'était Severus qui prenait soin d'Harry tandis que lui n'avait jamais pris la peine d'aller voir le gamin pour prendre contact avec lui. Il était l'enfant de son meilleur ami mais bien trop aveuglé par sa propre souffrance, il s'était terré dans un endroit perdu et avait fini par, quelque part, abandonner le fils de James. Heureusement pour Harry, Severus veillait sur lui et s'occupait désormais de lui.

Severus qui aurait dû se désintéresser de leur malheur, avait pris sur lui et toutes ces années de peine pour leur venir en aide.

Severus, l'homme qu'il aimait et qu'il avait lâchement abandonné aux mains de ses amis, par peur de les perdre. Au final, il les avait tous bel et bien perdus et la seule personne qui restait, c'était Severus.

— Je te demande pardon, s'excusa Remus. Pardon pour tout, Severus. Je te demande de me pardonner. Si j'avais su…si je pouvais revenir en arrière…je…je suis désolé, sincèrement désolé. Pardonne-moi, je t'en prie. Pardon.

Severus essuya ses larmes d'un revers de la main et planta son regard dans celui du lycanthrope.

— Si tu m'aimes vraiment, Lupin, si tu m'aimes comme tu le dis alors montre-moi, dit-il.

— Quoi ? demanda Remus, dérouté.

— Montre-moi, répéta Severus. Montre-moi ce que c'est que d'être aimé. Montre-moi à quel point tu m'aimes. Fais-moi voir. Si tu m'aimes vraiment alors efface toutes ces marques ! Si tu m'aimes, fais-moi oublier toutes ces années de malheur ! Si tu m'aimes alors montre-moi ! implora-t-il en larmes.

— Je…je…

— Montre-moi, le supplia Severus. Montre-moi…s'il te plaît…montre-moi…

Remus se demanda à quel point il avait été aveugle sur l'état de Severus. Maintenant, aujourd'hui, il le voyait tel qu'il était vraiment. Fragile et brisé. Et il était responsable de l'état dans lequel se trouvait l'ancien professeur de Poudlard. Il l'aimait mais n'avait jamais su le montrer. Il disait l'aimer mais n'avait jamais rien fait pour lui.

Comment pourrait-il mériter cet homme après tout le mal qu'il avait pu lui faire ? Comment pourrait-il ne serait-ce que le désirer après tout ça ?

— …s'il te plaît, sanglota Severus.

Remus s'approcha à pas lent vers le maître des potions et sut que c'était sa seule et unique chance, qu'il n'y en aurait pas d'autre car l'homme ne se montrerait plus jamais aussi démuni face à qui que ce soit. Il ne lui offrirait pas de seconde chance alors il serait un idiot de ne pas la saisir et tenter de réparer ses erreurs.

Il tira le brun vers lui et le serra très fort dans ses bras. Severus se raidit instantanément dans l'étreinte, n'étant guère habitué à ce genre de contact avant de se détendre et de se laisser fondre contre le corps musclé du loup-garou.

— Je te demande pardon, Severus, murmura-t-il à l'oreille du brun. Si tu savais comme je suis désolé, comme je m'en veux. Pardon…je t'en prie, pardonne-moi. Pardon pour tout. Pardon.

Remus déposa plusieurs baisers sur la chevelure de Severus, murmurant des pardons entre deux baisers, des larmes au coin des yeux, la voix enrouée.

— Pardon…


Note de l'auteure : J'espère que ce chapitre vous aura plu. C'était plus une transition qu'autre chose, un petit moment entre mon Sevy d'amour et Remy chou.

Pour la chanson, sachez pour ceux qui ne la connaissent pas, elle est de Jason Walker et le titre n'est autre que : cry !

Bises et à la prochaine.