Hello ! (s'il y a quelqu'un ?). Voici donc le deuxième tome des années à Poudlard d'Etaine, qui se déroule en parallèle de la troisième année d'Harry Potter. Inconnu dans ce livre, encore une fois.

En achevant l'année précédente j'avais laissés quelques fils (plus qui laissés, d'ailleurs je ne l'ai pas fait très subtilement) sur la ressemblance d'Etaine à Voldemort et la spéculation sur leur lien. La nature n'en est pas encore dévoilée ici (révélation dans la troisième année d'Etaine), mais c'est principalement sur celui-ci que j'insiste dans ce tome. Je joue surtout sur les intrigues internes des Serpentard et les anciens partisans de Voldemort, même si Etaine reste toujours plus proche des Serdaigle.

Bonne lecture (et si d'aventure quelqu'un aurait la très généreuse mais rare et étrange idée de faire des reviews, je dois admettre que je ne renvoie pas d'écho)

Deux semaines qu'il cherchait, écumant tout Londres. De toute manière elle n'avait nulle part ailleurs où aller elle n'avait plus personne. Il était même allé jusqu'au ministère de la Magie se renseigner, ceux-ci le préviendrait si la jeune fille faisait usage de la magie. Mais jusqu'ici elle ne l'avait pas fait et il n'y avait aucune raison que cela change Suzanne Knightley, alias Etaine, n'était pas une écervelée. Cette fugue pouvait pourtant laisser croire le contraire. Il avait pu constater l'an passé la nette tendance à l'individualisme dont elle faisait preuve et était convaincu qu'elle n'avait pas fait appel aux étudiants de sa maison ni à quiconque. Il avait été assez proche d'elle l'an passé, malgré le fait qu'elle l'ait soupçonné d'être l'Héritier de Serpentard qui semait alors la terreur à Poudlard. Mais tout c'était bien fini et les étudiants étaient retournés chez eux. Et un mois après cela l'orphelinat Saint Raphael et Damien qui hébergeait la jeune fille l'avait contacté. C'était lui qui été allé chercher Etaine l'an passé et la directrice avait retenu son nom. La lettre qu'il avait reçue à l'Impasse du Tisseur (adresse où il envoyait toute personne qu'il ne souhaitait pas revoir) lui avait appris que son élève venait de fuguer en emportant avec elle cinquante livres en petite monnaie. Il avait appelé à plusieurs reprise de cabines publiques (il y avait bien longtemps que le téléphone de l'Impasse du Tisseur avait rendu l'âme) et avait fini par obtenir la communication. La directrice lui avait appris qu'une dispute avait eu lieu et que le lendemain Etaine avait disparu. On s'était aperçu quelques jours plus tard que les cinquante livres avaient fait de même. Il était simple de deviner que cette petite trainée les avait pris avec elle, lui avait confié la directrice. C'était en effet le genre de chose qu'Etaine aurait pu faire, à ce qu'il en savait. Mais ayant vu comment les choses se passaient à l'orphelinat il se doutait bien que la jeune fille n'avait pas été l'unique responsable.

La directrice n'avait aucune idée d'où avait pu aller la jeune fille et comptait sur lui pour la retrouver. Il se doutait bien que l'accueil qui lui serait alors réservé ne serait pas des plus amical et avait pris la décision de connaître d'abord les raisons qui avaient poussé Etaine à commettre ce délit, si délit elle avait commis… Malheureusement la jeune fille ne tenait visiblement pas à être découverte car le faisceau de pistes qu'il possédait était presque inexistant. Pourtant aujourd'hui il en tenait une. Dans les environs de King Cross on parlait d'une montreuse de serpent qui parvenait à faire faire à son animal des choses exceptionnelles, comme s'ils se parlaient. C'était ce dernier indice qui avait aiguillé Severus Rogue. Etaine Knightley était Fourchelang et très liée avec une petite vipère du nom de Saernel. Il avait saisi sa chance et entamé des démarches pour la rencontrer. Mais la montreuse s'était montrée plus glissante qu'une anguille et il n'y avait pas moyen ne serait-ce que de l'apercevoir. Il avait réussi à faire parler un garçon de cinq ans en lui offrant des sucreries.

-Elle fait des trucs incroyables, pas comme les tours de passe-passe au cirque. Tu lui dis de demander au serpent le résultat d'une multiplication et il te dessine le chiffre par terre. Il est très savant.

-Comment s'appelle-t-il ?

-Je sais pas, elle lui parle en sifflant, on dirait un vrai serpent quand on l'entend.

-Et elle ?

-Elle veut pas le dire.

-A quoi ressemble-t-elle ?

-Elle a des cheveux bruns très foncés, presque noirs, qu'elle fait toujours en tresse. Et des yeux comme le ciel d'orage. Elle dit que c'est un pouvoir qui vient de très loin dans sa famille.

-Où est-ce que je peux la trouver ?

-On peut pas la trouver, elle arrive quand elle veut et repart aussitôt après qu'on l'a payé.

Il n'avait pas pu continuer la conversation plus longtemps puisque la mère de l'enfant été arrivée, mécontente de trouver son fils avec cet homme étrangement accoutré. Mais la description qu'en avait fait le petit moldu ressemblait bien à Etaine Knightley, sauf pour la tresse. Il était néanmoins logique qu'elle se les attache si elle voulait non plus cacher mais montrer Saernel.

Il avait fini par trouver une autre gamine appartenant à un cirque qui lui avait arrangé un rendez-vous. Apparemment la jeune fille se joignait parfois à eux, apprenait à jongler et les aidait à préparer le spectacle contre quelques pièces. Elle avait par contre refusé de les suivre dans leur voyage quand ils repartiraient, soit deux semaines plus tard, disant qu'elle aurait alors un endroit où aller. On ne savait pas où elle logeait et elle s'était présentée sous le nom de Rose Cumbererd. Si Etaine en était réduite à cela c'est qu'elle avait cruellement besoin d'argent.

Il ne savait même pas pourquoi il n'avait pas remis cette affaire entre des mains plus compétentes mais ce qui était sûr c'est que la rue et la mendicité n'était pas pour une enfant de cet âge.

Severus Rogue s'assit sur un banc dans l'allée centrale d'un petit parc. Il ne lui restait plus qu'à attendre, peut-être la montreuse de serpent viendrait-elle, peut-être que non, cela ne dépendait plus de lui.

-Vous vouliez me voir ? demanda une voix derrière lui.

Le professeur de potion se releva et se tourna. C'était bien Etaine. Elle était vêtue de vêtements moldus qui lui rappelèrent les siens au même âge : un jean élimé trop court, un débardeur distendu qui avait manifestement été porté par quelqu'un de beaucoup plus large qu'elle. Elle avait aux pieds une paire de bottines noires usées et deux bracelets argentés aux poignets. Elle avait noué à la taille ce qui semblait une des robes noires de Poudlard. Mais ce qui le frappa surtout c'est qu'elle avait l'air fatiguée, elle était pâle sous son bronzage naissant et plus mince encore que lorsqu'il était venu la chercher la première fois. Malgré cela elle se tenait droit et son regard gris sombre plus fier que jamais. Ses cheveux avaient poussés et sa tresse lui atteignait le milieu du dos. Mais ils étaient en bataille et légèrement sales. De même pour ses mains fines de pianiste. Les bras croisés devant elle, ses bracelets lui donnaient un air un peu barbare renforcé par le fait que Saernel dressait la tête sur l'une de ses épaules.

-J'ai passé l'inspection ?

Il se rendit alors compte qu'il la regardait depuis au moins une minute. D'un geste de main il l'invita à s'asseoir à côté de lui. Elle sembla hésiter puis obtempéra.

-Pourquoi êtes-vous venu ? demanda-t-elle sans le regarder.

-On m'a prévenu.

-Je n'y retournerais pas.

-Je m'en doute, sinon se serait déjà fait vu ton état.

Elle éclata de rire.

-Vu mon état ? Il me plaît mon état comme vous dites, je n'ai de compte à y rendre à personne.

-Que s'est-il passé ?

-Rien qui ne vous regarde.

-Pourquoi être venu si ce n'est pour parler ?

-Je n'avais rien d'autre à faire et Liliane m'avait dit qu'un homme du nom de Severus Rogue voulait me voir.

-Tu mens bien, mais ça ne marche pas avec un légilimens.

-D'accord, soupira-t-elle, j'avais envie de voir quelqu'un de Poudlard.

-Pourquoi être venu ici ? Tu aurais pu louer une chambre au chaudron baveur.

-Le cousin a fait obstruction, il essaye de me déshériter et pendant ce temps je ne peux plus accéder à mon compte.

-Et si tu l'avais su, serais-tu quand même partie ?

-Ce n'est pas comme si j'avais eu le choix.

Le professeur de potion attendit qu'elle continue. Etaine finit par craquer.

-Il y a eu une dispute, comme d'habitude, une embuscade en règle je devrais plutôt dire. C'était la troisième depuis que j'y suis retourné mais cette fois Herbert, Caine et Soren avaient des couteaux. Ça a dégénéré et j'allais faire usage de la magie quand la directrice est arrivée à ce moment-là et ça n'a pas manqué. Ils ont aussitôt lancé leurs couteaux au loin, sauf Soren à qui je l'avais planté dans le bras. Comme s'il ne manquait que ça elle a vu Saernel qui mordait Herbert. J'avais deux choix : finir en centre de détention pour mineur et Saernel se faisait tuer ou m'enfuir.

-Avec au passage les cinquante livres disparues.

-Si j'avais su qu'elles étaient à portée de main je les aurais prises mais je n'ai eu le temps de rien emporter, j'ai sauté par-dessus le mur et j'ai couru.

Le professeur de potion la dévisagea, sa baguette discrètement pointé sur elle. « Légilimens » pensa-t-il. Les images l'envahirent aussitôt par flashs. Trois garçons arrivaient silencieusement par derrière dans une salle de classe vide alors qu'Etaine discutait avec le serpent. La jeune fille projeta son pied au dernier moment et il cueillit un de ses adversaires au menton. Les autres sortirent alors les couteaux dont elle avait parlé dont l'un ressemblait davantage à une machette. La Fourchelang, sifflante et éructante asséna un autre coup et d'une prise brisa le bras d'un des garçons qui hurla. Elle s'empara de son couteau et le planta dans le bras qui se tendait vers elle. Le dernier comparse se redressa et Saernel jaillit de sa chevelure pour le mordre au visage. Hurlant toujours de douleur, celui qui s'était fait planté un couteau dans le bras se précipita vers elle. La jeune fille l'esquiva mais le garçon au bras cassé la fit tomber. Le dernier se débarrassa de la vipère en la jetant contre un mur, son nez était quasiment en lambeaux. Le serpent lui mordit cheville, sifflant aussi bruyamment qu'Etaine. La Fourchelang évita un coup de couteau et dressa une main au-dessus de sa tête telle la serre d'un faucon comme elle l'avait déjà fait quand il l'avait vu lancer une boule de feu. A ce moment-là la porte s'ouvrit brutalement et la directrice entra.

-Cette fois c'en est trop, Suzanne, vous allez finir au centre de détention pour mineur ! hurla-t-elle sans parvenir à dissimuler une expression de triomphe sur son visage.

La jeune fille lança un sifflement et Saernel lâcha prise pour se projeter sur le bras qu'elle lui tendait. Etaine se jeta contre la fenêtre fermée, faisant éclater le verre et atterrit dans l'arbre. Elle retourna la tête vers l'orphelinat, une coupure au-dessus de l'œil, et sauta des branches par terre où elle se mit à courir. Fin du flash.

Il se trouvait dans une ruelle sombre et voyait Etaine s'avancer devant lui. Elle boitait légèrement.

-On trouvera un endroit, disait-elle dans le vide, ce n'est pas grave. Ce ne peut pas être pire que l'orphelinat.

Un léger sifflement émana de sa chevelure.

-C'est une bonne idée, sourit la sorcière, on va peut-être le faire. Pour l'instant il faut trouver à manger.

-Hé, gamine ! appela une voix.

Etaine se retourna, c'était un ivrogne.

-Ça te dirait dix livres ?

-Ouais, ça me tenterait, répondit la jeune fille qui ne semblait pas comprendre ce que l'homme voulait.

-Alors viens.

L'ivrogne l'entraîna dans une ruelle. Brusquement le pied de la sorcière jaillit et frappa l'homme entre ses deux jambes. Il se plia en deux et elle asséna un deuxième coup sur sa tête d'une barre en fer qui traînait sur le sol. Elle plaça deux doigts sur la carotide et attendit quelques secondes.

-Vivant, n'empêche ce n'aurait pas été une perte, constata-t-elle.

Elle prit alors les quarante livres que contenait le portefeuille.

-Qu'est-ce que tu veux manger ce soir Saer ? Fin du flash.

Le soleil commençait à peine à se lever. Rogue regarda autour de lui. Il était assis sur une branche d'arbre. Etaine était installé juste en dessous dans les habits chiffonnés et déchirés de l'orphelinat. Elle avait calée sa valise vide de manière à en faire un lit. La jeune fille s'étira et se releva.

-On pourrait s'installer ici, ce n'est pas très fréquenté.

Nouveau sifflement.

-Oui, tu as raison. Mais si on veut acheter les livres pour l'école il faut économiser, espérons que ce ne soit pas un nouveau Lockhart.

Sifflements.

-A Poudlard ? Pourquoi ? On peut se débrouiller sans eux, je n'ai pas besoin de leur aide. Je n'ai besoin de personne qui soit humain.

Elle se releva et glissa la valise dans la poche de la robe noire d'école qu'elle portait en couverture pendant que de nouveaux sifflements émanaient de sa chevelure.

-Il n'y a pas deux mois tu le soupçonnais d'être un mortel ennemi qui voulait m'envoyer à Azkaban et maintenant tu veux demander son aide ? De toute manière où veux-tu lui adresser une lettre ? Et pas moyen de l'envoyer, un hibou ça ne se trouve pas à tous les coins de rues.

La jeune fille descendit de l'arbre avec précaution et s'approcha d'une pierre sur laquelle séchait le débardeur qu'elle portait actuellement. Severus la suivit, reconnaissant le parc où ils se trouvaient : c'était celui où il lui avait donné rendez-vous. Etaine porta le haut à hauteur de visage et le renifla.

-Il ne sent plus la benne à ordure, non ?

Des sifflements se firent entendre.

-Ça ira alors. Pour le pantalon il doit surement y avoir un fripier dans le coin… marmonna-t-elle en regardant la déchirure qui s'étendait jusqu'à mi-cuisse.

Elle émit des sifflements et sortit un vieux lacet avec lequel elle s'attacha les cheveux. Fin du flash.

On était à présent devant la gare de King Cross. Severus Rogue aperçut un rassemblement à côté des places réservées aux taxis. Il s'approcha : Etaine captivait toute la foule avec Saernel, lui faisait écrire sur le sol des numéros ou désigner des personnes qu'elle décrivait. Le public applaudissait. Elle était vêtue de la même manière un peu barbare qu'aujourd'hui et semblait un peu fatiguée déjà. Des coups de klaxons retentissaient, montrant le mécontentement des chauffeurs de taxi. La Fourchelang semblait clôturer sa représentation car elle présentait son chapeau noir pointu dans lequel les spectateurs mettaient des pièces. Elle salua puis tourna le dos à l'attroupement et s'éloigna, discutant en sifflements avec Saernel. Fin du flash.

C'était la fin d'après-midi, le soleil éclairait un terrain vague occupé par une grande tente et de nombreuses roulottes. Le professeur de potion reconnut le cirque où il s'était déjà rendu dans l'espoir d'y trouver la montreuse de serpent.

-Rose ! cria une voix.

Rogue se retourna. La jeune fille qui lui avait arrangé son rendez-vous courait vers Etaine, occupée à fixer un montant.

-Oui ?

-Il y a un type qui te cherche.

-Bien, répondit-elle après quelques secondes en se redressant, où est-il ?

-Je ne sais pas, il est passé hier, il cherchait une montreuse de serpent alors j'ai pensé à Saernel et toi. Il a dit que si tu voulais le voir tu devais te rendre à trois heures de l'après-midi dans le parc de St Pancras Gardens, dans deux jours.

-Il a dit ça, c'est tout ? Il n'a pas cherché à me voir ?

Etaine semblait déconcerté.

-Si, mais on lui a dit que tu n'étais pas là.

-Il a dit son nom ?

-Il a dit que Severus Rogue voulait te parler.

-Rogue, Severus Rogue ?

-C'est une mauvaise nouvelle ?

-Disons que c'est une nouvelle inattendue, mais plutôt bonne à mon avis, bien que je ne comprenne pas pourquoi… A quoi ressemblait-il ?

Elle semblait prise d'un doute subite.

-Il était bizarre, habillé tout en noir, même avec une cape, les cheveux noirs et graisseux à l'épaule, le nez crochu, le teint cireux et les yeux noirs et froids. Pas franchement une tête sympathique.

-En effet, mais j'ai rencontré des gens qui avaient une tête sympathique et étaient de parfaits égoïstes. Fin du flash.

Le contact fut rompu quand Etaine détourna le regard.

-Satisfait de ce que vous avez vu ou voulez-vous davantage ? demanda-t-elle d'un ton de défi.

-Tu es capable de percevoir qu'on utilise la légilimentie contre toi ?

-Ça n'avait rien de compliqué.

Il la regarda de nouveau avec attention. La jeune fille s'était débrouillée mais elle était dans un piteux état, sa pâleur lui était désormais d'autant plus évidente qu'il savait par où elle était passé. Il sentit quelque chose lui chatouiller les côtes.

-Je ne suis peut-être pas occulmente mais je connais un moyen tout aussi efficace de vous empêcher d'utiliser la légilimentie.

Baissant les yeux il vit un couteau, le même qu'utilisait les élèves en cours de potion.

-Tu ne le feras pas, finit-il par dire, parfaitement calme.

-Vous ne savez rien de ce que je ferais ou non.

-Je te connais mieux que toi-même.

-Cela n'a rien de compliqué.

Le professeur de potion se laissa aller sur le banc.

-Cela fait combien de temps que tu n'as rien mangé ?

-Hier.

-L'argent a fondu si vite ?

-L'argent est économisé pour acheter les livres scolaires.

-Viens.

Après une hésitation la Fourchelang se leva et le suivit.