Chapitre 19 : retrouvailles avec papounet


Le Poudlard express s'approche de la gare, j'ai déjà rangé mon livre et ai le nez à la fenêtre comme un labrador trop impatient. Neville n'est pas avec moi, il a fait connaissance avec une deuxième année de Serdaigle qui connaît des plantes que lui ne connaît pas. Outré et insulté par cette information, il a décidé de mettre à jour ses connaissances.

Du coup je suis avec le trio d'or, qui me regardent avec un peu d'incompréhension. Je pourrais leur expliquer que je suis inquiète pour mon père mais je doute qu'ils comprennent. Donc je me tais. De toute façon le nouvel hibou de Ron, gracieusement offert par Sirius, fait trop de bruit pour que je me permette d'en rajouter.

Dernièrement, Miss Platine l'a met en sourdine. Je l'ai juste vu avec un mauvais rictus suite à l'annonce du départ de Lupin, je lui ai fais un croche pied et c'était finit. Je pense que si il était allé moufter auprès de Rogue, ce dernier aurait utilisé le prétexte a bon escient. Mais étant donné qu'il pense encore que Rogue m'apprécie, il n'en a rien fait.

Finalement, la gare arrive en vue. Je prends mes affaire, débite un simple aurevoir et sors me placer devant la porte.

- Hey, Elizabeth !

- Excellente, ta surprise.

Je tourne la tête vers les jumeaux et leur souris.

- Avec plaisir. Vos BUSES se sont bien passés ?

- On les a réussi, me répond George.

- Notre mère nous laissera tranquille.

- Ok, félicitations ! je souris, quoique surprise qu'ils aient déjà leur résultat

La conversation est pour moi terminée mais pas pour eux visiblement.

- Ron t'as invité ?

- M'a invité ? Je répète en arquant un sourcil. A quoi ? Son anniversaire ?

- Non, passer le mois d'août à la maison, répond Fred.

- On voulait tous t'inviter : Ron, Ginny, nous.

Je souris, ravie et hoche la tête.

- Je pense que ça se fera. Peut être pas tous le mois mais pourquoi les deux dernières semaines !

Nous sommes pratiquement arrivés, je vois même certains parents. Les jumeaux hochent la tête avec entendement.

- A bientôt alors, conclut Fred en s'éloignant.

Je souris et sors du train la première, la foule des parents dissimulent mon petit papa et j'étire le cou dans l'espoir de l'apercevoir.

- Hey, Elizabeth ?

Je tourne la tête vers Dubois.

- Oh ! Tu tombes à pique. Je voulais te dire au-revoir. Et te dire qu'à cause de toi tout Poudlard sait que je suis une midinette.

- Je ne suis pas vraiment responsable.., s'amuse-t-il.

Je fais la moue et croise les bras.

- Un peu quand même.

- Au-revoir, répond-il en posant ses lèvres sur ma joue.

Je rougis furieusement et le regarde rejoindre ses parents sans être capable de bouger. Je n'ai pas sentis cette électricité dont les fanfictions parlent. Mais je sens une douce chaleur m'envahir et j'aimerais qu'elle squatte mon ventre plus souvent.

Bon, peu importe. Je ne suis pas là pour (re)tomber amoureuse. Je remonte mon sac à dos et continue ma recherche.

Soudain, je l'aperçois. Un peu à l'écart, le nez en l'air dans l'espoir d'apercevoir sa fille, portant une veste ouverte sur une chemise (pas de pull, l'été est donc doux, excellente nouvelle). Je souris doucement et le regarde. Son regard n'est plus aussi triste, il est un peu mélancolique je crois. Mais pour le moment il est surtout concentré.

Je coupe court à sa recherche et m'approche.

- Hey, Johnny !

Il me rejoint en souriant, ouvrant les bras. Je réponds à son sourire. Il me prend contre lui et je peux désormais affirmer que je suis aussi grande que lui. Etrange.

Il prend mon visage dans ses mains et m'observe avec un sourire heureux.

- Tu as grandis, ma chérie.

J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on se voit, on s'est un peu plus rapproché.

- Ca vaut mieux, non ? Je ne compte pas rester aussi petite que Tyrion Lannister toute ma vie.

Il rit et embrasse doucement mon front. Wtf

Il connaît Tyrion ou il rigole à cause de l'euphorie des retrouvailles ? Je n'ai pas le temps d'analyser la question. Il prend ma malle et passe son bras autour de mes épaules.

- Allons déposer tes affaires. Tu verras ta chambre une autre fois. J'ai une surprise.

Ma belle mère ? Je fronce les sourcils.

- Quoi ? Mais.. Juste jeter un coup d'œil !

- Non, non, sourit-il avec amusement.

Je fronce un peu plus les sourcils mais n'insiste pas. Je ne sais pas quoi lui raconter. J'ai terriblement envie de lui parler de Sirius mais il m'engueulerait. Et je ne vois rien d'autres de palpitant à fonctionner. J'entre dans le taxi en fixant le sol, complétement partagée. Mon père voit bien que ça me travaille parce qu'il frotte doucement mon dos.

- Ca va, chérie ? Tu ne parles pas beaucoup..

- Je n'ai pas grand-chose à dire, je trie les informations.

Il arque un sourcil.

- Tu tries ? Pourquoi ? Il y a des choses à cacher ?

Calme ta parano.

Je le regarde et, prise d'une envie soudaine, j'embrasse sa joue.

- Tu m'as manqué, Papa.

Il me sourit et passe son bras autour de moi.

- Tu m'as manqué aussi, Elizabeth.

Nous arrivons en face d'un appartement un triste, avec beaucoup moins de charme que le 221 Baker Street. Mon père doit voir mon regard septique parce qu'il me dit gentiment:

- Ne t'en fais pas, l'intérieur est mieux.

- J'espère, je grogne en attrapant mes affaires pendant qu'il règle la note.

Je le suis ensuite dans l'ascenseur. Nous arrivons dans un couloir un peu gris et je fronce les sourcils en voyant la personne dans le couloir. Grande, fine, avec un costume trois pièces trop british pour être décrit sans que l'earl grey n'envahisse les narines, et un parapluie à la main. Mycroft nous attendait, visiblement.

- Mycroft ? Remarque mon père en fronçant les sourcils.

- Bonjour, Docteur. J'ai à parler à Elizabeth.. Et à vous, dit-il d'un ton grinçant.

Je me crispe. Par l'épée du Roi Arthur, c'est pas ce que je crois ?

Mon père nous fait entrer dans un petit salon sympa. La décoration est de trop bons goûts pour être uniquement l'œuvre de mon père. Je fais semblant d'y croire et passe les doigts sur le fauteuil brun. J'aperçois une cuisine plus ou moins équipée et une machine à café italienne. Mon père n'a pas ce genre de caprices.

- De quoi voulez-vous parler ? Fait mon père avec une mauvaise humeur clairement affichée.

- J'aimerais qu'Elizabeth cesse de tenir ma réputation au ministère, siffle Mycroft.

J'arque un sourcil et fais lentement volte face, misant tout sur un effet de style.

- Je vous demande pardon ?

- Ton petit.. Épisode de justice avec Black n'est pas passé inaperçu.

- Fudge est venu pleurer dans vos jupes ? Je demande en serrant les dents.

Mon père assiste à cet échange aussi sec que glacial, comme si il était à Wimbledon. Il finit par s'impatienter :

- De quoi parlez-vous ?

- Elizabeth a aidé un dangereux criminel responsable de la mort des Potter et de moldus à s'enfuir. Elle a ensuite plaidé en sa faveur devant le ministre de la magie, insérant dans la conversation.. Notre proximité.

Il a dit les deux derniers mots comme si ça lui brûlait la langue. Je serre les poings.

- Dites la vérité, Mycroft. Sirius Black était-il coupable ?

- Il a été jugé coupable.

Je me tourne vers mon père.

- C'est faux, il n'a pas eu de procès.

Je regarde Mycroft à nouveau.

- Alors ? Était-il vraiment coupable ? A-t-il fait tous les crimes dont on l'accuse, exceptée la fuite ?

Mycroft me regarde sans me répondre. Je serre les dents et m'avance d'un pas.

- Alors, Mycroft ?

- Non, en effet. Mais il a été jugé coupable.

Je me tourne finalement vers mon père.

- Ce pauvre homme a été jugé coupable alors qu'il n'a ni eu droit à un procès ni une enquête. Je l'ai aidé à échapper à une mort certaine. Un baiser qui lui aurait enlevé son âme. Et je dois t'avouer que selon le crime commis, j'aurais même pu aider un véritable criminel à y échapper.

- Elle a lancé un sort sur un professeur.

- BALANCE !

- TU AS FAIS QUOI ?

- MYCROFT JE SUIS HEUREUSE QUE NOUS SOYONS EN 2017. VOUS SAVEZ QUI EST FIER DE VOUS ? PETAIN ! CHURCHILL AURAIT HONTE !

Mycroft accueille mes cris et plaintes sans ciller et je me masse les tempes.

- Rogue. Rogue en veut à mort, dans le sens littéral du terme, à Sirius. Il ne voulait pas l'entendre et voulait le rendre aux détraqueurs, les aspirateurs à âmes. Et je crois que même si il avait entendu la version de Sirius, il aurait voulu la même chose. Je me suis interposée et il m'a fait mal en me poussant. Je lui ai jeté un sort pour l'arrêter.

Mon père hausse un sourcil.

- Il t'a fait quoi ? Rogue ? Celui qui est injuste ?

- Oui mais je crois qu'on est quitte. J'ai chialé parce qu'il m'engueulait devant Dumbledore et le ministre de la magie, il devrait plus m'emmerder.

- TU AS QUOI ?

- Papa c'était des fausses larmes.

- Tu sais pleurer sur commande ?

Je m'apprête à répondre quand nous entendons un raclement de gorge derrière nous. Nous faisons face à Mycroft qui nous fixe avec flegme.

- Nous nous sommes éloigné du sujet.

- Ecoutez Mycroft, il est vrai que je suis allée plaider en faveur de Sirius devant le ministre de la magie. Mais je n'ai en aucun cas invoqué notre proximité. Fudge a utilisé ses deux seuls neurones pour faire le rapprochement tout seul.

- Tu pourrais être renvoyé de Poudlard pour ce que tu as fais, me dit froidement Mycroft. Même emprisonnée à Azkaban.

Je soulève les épaules et regarde mon père en biais avant de répondre.

- J'ai fais ce que je trouvais juste. Je le referais. Je préfère pouvoir croiser mon reflet dans une flaque d'eau d'une prison qu'être incapable de le faire. Vous m'avez tous les trois appris à faire ce que j'aimais, ce qui me plaisais, peu importe les conséquences. Bon, en tout cas Papa et Sherlock. Mycroft vous m'avez appris pas mal d'autres choses utiles. C'est ça que je veux faire. Agir d'abord, réfléchir ensuite.

- La digne fille de son père, articule Mycroft avec un dédain qui me blesse véritablement.

Papa passe son bras autour de moi, hochant la tête.

- Vous n'auriez pas pu mieux dire. Vous connaissez la sortie.

Avec un reniflement dédaigneux, Mycroft prend congé. Je regarde la porte se renfermer puis regarde Papa qui ne me laisse pas le temps d'en caser une :

- Dire que tu ne savais pas quoi dire ! Je suis très fier de ce que tu as fais. Pas du fait que tu te fiches des conséquences, car c'est dangereux, ou que tu te fiches de lancer un sort sur un professeur. Mais je suis fier que tu aies défendu un innocent.

Je rougis et souris, puis tente l'air de rien :

- Dis Papa...

- Oui, ma chérie ?

Ok, ça se présente bien.

- Tu es assez fier pour me permettre d'allez chez les Weasley en août ?

Il me regarde, dépité.

- Elizabeth... On se voit déjà si peu..

- Ils t'inviteront à manger un soir ! Je baratine. Je t'appellerais tous les jours et te raconterai tous mes petits secrets.

- Ah oui ? S'amuse-t-il.

- Non. Mais c'est rigolo de faire semblant d'y croire.

- Bon.. On verra, soupire-t-il.

Je lui offre un sourire éblouissant. Il lève les yeux au ciel avec amusement.

Bon, assieds-toi. Je vais chercher ton cadeau !

-Oh oui, le cadeau ! J'avais oublié !

Je m'assois donc dans le fauteuil, le dos bien droit, ne frôlant même pas le dossier et essaie d'entendre où est-ce qu'il va fouiner pour trouver sa surprise. En général il met les cadeaux aux mêmes endroits. Sherlock et moi on allait toujours les chercher, voir ce qu'il nous offrait, les remettais et faisions semblant d'être surpris. Ca fonctionnait assez bien.

- Bref, peu importe.

Je sens qu'on me tapote l'épaule. J'ouvre les yeux et prends le paquet que Papa me tend. C'est assez léger, le papier est sobre. Il a l'air de venir d'un magasin. Vu l'œuvre d'art qu'on a fait avec le ruban, ça vient forcément d'un magasin.

- Je déchire comme une enfant le papier et dévoile un maillot une pièce noir. Plutôt joli, assez simple. Comme j'aime. Néanmoins, je ne comprends pas. Je lève les yeux vers mon père :

- On va au parc aquatique ?

- En quelque sorte. Ca s'appelle "Cavalaire sur mer".

Je fronce les sourcils.

- Connais pas. C'est nouveau ?

- C'est en provence.

Je plisse les yeux.

- "provence" ?

- C'est en France, Elizabeth. On part deux semaines en vacance ensemble.

J'écarquille les yeux et me lève d'un bond.

- Vraiment ?!

- Oui !

- Merci, papa !

Je souris de toutes mes dents.

- A deux ?

- A deux.

Toujours pas de belle mère à l'horizon.


EW : Mycroft aka la personne à qui il ne faut pas confier vos secrets

MH : Tu salis ma réputation

EW : En vous faisant passer pour un humain doté d'une éthique ?

MH : Oui

JW : Ne parlez pas à ma fille comme ça.

MH : Il défend sa fille, adorable.

EW : Ne soyez pas si cynique, ce n'est pas comme si votre adorable caractère vous permettait d'avoir l'air d'être un affreux personnage

MH : je te demande pardon ?

EW : Acceptée, trésor.