Akkarin jeta un regard dans le couloir et se tourna pour examiner celui derrière lui. Personne pour le moment. Mais que diable faisait Yikmo ?! Le mage noir devait bien l'attendre depuis une demie-heure ! C'était-il fait prendre ? Non, quand même pas. Chez les guerriers, on apprend à être plus discret que n'importe qui. Encore que... Yikmo n'était pas vraiment comme les autres guerriers. Ses méthodes d'enseignement étaient particulières. Tandis que le mage se perdait dans ses pensées, une ombre se glissa furtivement derrière lui.

*Quelques minutes plus tôt*

Le seigneur Yikmo devait marcher tout doucement pour ne pas faire de bruit sur ce parquet grinçant. Pourquoi n'y avait-il pas de tapis ?! Cela aurait été tellement plus simple ! Peut-être que leurs blagues s'étaient répandues comme une traîné de poudre et que les mages étaient au courant ? Bah ! Ca ne change pas grand chose ! pensa t-il en retenant un rire.
Il était enfin dans la chambre. Il sauta habilement par-dessus une pile d'habit et se fit léviter grâce à la magie. Dannyl et Tayend dormait à poing fermé et ne se doutait de rien. Yikmo aperçut alors le fameux tapis qu'il cherchait avant. C'est vrai que ça doit être plus confortable que sur le carrelage.
Le mage attérit précautionneusement à côté du lit et chercha l'objet de son larcin. La robe de mage de Dannyl se trouvait sur une chaise non loin de là où il était. Le guerrier étendit son bras et attrapa le vêtement. Il devait aussi prendre celle dans l'armoire pour que l'ambassadeur n'ait pas de quoi s'habiller. Comme ça, ils resteraient un jour de plus. Il y aurait encore un peu d'ambiance au salon nocturne.
Yikmo attrapa le reste des robes et sortis de la chambre. Il fallait encore une fois traverser le salon. Il l'aurait bien fait en lévitant mais des mages pourrait sentir un flux inhabituel de magie et venir voir ce qu'il se passait. Ce n'était donc pas une bonne idée. Néanmoins, la vitesse était de mise. Cela devait bien faire une demie-heure qu'il se trouvait ici et il fallait, à lui et à son collègue, décamper au plus vite pour cacher les robes.
Alors qu'il allait ouvrir la porte et sortir, il s'arrêta. Est-ce que c'était bien ce qu'il faisait ? Certes, Dannyl et Tayend resteraient le temps de retrouver les habits du mage mais... pas vraiment longtemps. Et puis, si on apprenait que c'était eux qui avait fait ça... les deux hommes seraient-ils très énervés contre eux ? Le seigneur Yikmo voulait que ls deux hommes restent encore un peu. Il n'avait pas envie de se retrouver à nouveau le seul à être un peu... marginal. En plus, il les aimait bien et n'avait pas envie de se fâcher avec eux.
Le mage soupira doucement et décida de seulement cacher les robes dans cette pièce. Il se dépêcha et sortit en regardant doucement dans le couloir. Personne à part Akkarin. Il se glissa hors de la pièce et aborda son compagnon. Yikmo le vit sursauter et se retourner brusquement.

Le seigneur Yikmo parut étonné de le voir si surpris. Il était difficile de le surprendre en même temps. C'était plutôt lui qui le faisait d'habitude. Akkarin ouvit la bouche pour demander ce qui lui avait prit autant de temps mais le mage lui fit signe qu'il expliquerait ça après.
Ils sortirent et allèrent s'asseoir dans la cour. Le mage noir jeta un oeil à Yikmo et crut voir de la tristesse dans ses yeux. Que lui arrivait-il ?
-Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Vous n'avez pas trouvé les robes de l'ambassadeur Dannyl ?
-Si, je les ai caché dans le salon.
-Je croyais qu'il fallait les mettre dehors. fit Akkarin en haussant les sourcils.
Un air maussade passa sur le visage du guerrier qui fint par lâcher :
-Je n'ai pas eut le coeur à les emmener dehors. Je... je n'ai pas envie qu'ils partent mais je ne veux pas non plus qu'ils nous détestent.
-Comment ça ? demanda le mage noir avec douceur.
Il commençait à s'habituer à prendre ce ton. Sonea aimait bien quand il lui parlait ainsi et cela semblait apaisant pour les gens dans certaines situations.
-Et bien. Cela aurait retardé leur départ et, vu leur situation, ça aurait été injustement compliqué pour eux. Juste parce que j'aimerais qu'ils restent encore un moment. Je n'ai pas le droit de faire ça.
-Pourquoi ne voulez-vous pas les laisser partir ? Ils nous rendront parfois visite.
-Je sais mais... je vais faire quoi moi en attendant. A part entraîner des novices, je ne fais rien de mes journées ! Je... je commence à me sentir seul. geignit le mage en prenant sa tête dans ses mains, les coudes sur les genoux.

Et voilà. Il l'avait enfin dit à quelqu'un. L'ancien haut seigneur posa une main amicale sur son épaule et lui sourit avec gentillesse.
-Vous pouvez passez chez nous de temps en temps. Bon, je vous avoue qu'il vaut mieux prévenir pour ne pas avoir de mauvaises surprises mais vous serez toujours le bienvenue. Sonea serait sûrement ravi que son professeur de combat vienne lui rendre visite !
-Vous... vous êtes sérieux ? demanda le mage en reprenant un peu espoir.
-Bien sûr ! lâcha Akkarin avec un demi sourire.
-Merci. Vraiment ! Je n'oublierai pas de prévenir quand je viendrai.
-Par contre, il va falloir qu'on arrête nos petites blagues maintenant. sourit-il doucement.
Le seigneur Yikmo parut un peu déçu mais accepta sans rechigner. Akkarin le retint encore quelques secondes.
"Je me suis bien amusé avec vous. On remettra ça dans quelques temps ?
Il vit le mage faire un sourire espiègle.
-C'est quand vous voulez Akkarin !