Coucou à tous, moi c'est Kuroshine ! Ceci est le premier chapitre de ma toute première fanfiction sur ce site. J'en avais déjà écris quelques unes sur un autre blog mais j'ai décidé de poster mes nouvelles fictions et chapitres ici. J'espère que cette fanfiction va vous plaire, bonne lecture !

Chapitre 1

Déjà plus de deux heures que je me tenais ici.

Deux heures assis sur une chaise en piètre état à écouter le discours chiant à en crever d'un type dont je connaissais à peine l'identité.

Ce que je fous ici? Pas la moindre idée!

Enfin si, j'en ai une – forcément – mais concrètement ma présence ici ne m'apporte gère plus qu'à un sourd assistant à une leçon de musique. Et le sourd ici, c'était moi.

Je suis en deuxième année de FAC de Lettres ici à Trost, petite ville près de Rose : la capitale. Mes amis, si on peut les nommer ainsi, n'étudient pas dans le même établissement que le mien. Ils ne comprennent d'ailleurs pas pourquoi j'ai décidé de me lancer dans une section littéraire.

''Tu vas finir à la rue, tu sais ?'' Me sermonnaient-ils à longueur de temps. Et quand bien même ils insistaient pour que je les rejoigne en FAC de Science, je salue d'ailleurs leur entêtement qui tournait presque au harcèlement à vrai dire, ceux-ci n'avaient pas eu raison de moi. Que voulez-vous, quand on aime quelqu'un, on le laisse partir ! Et ce que j'aimais, moi, c'était la lecture. Me plonger pendant des heures dans un monde imaginaire, seul, tranquille, quittant ainsi mon monde morose et sans ''vie''.

Alors quelqu'un peut-il m'expliquer ce que je fais ici, dans la vrai vie, écrasé sous une masse de gens, anxieux, ne désirant qu'une chose : me barrer ?!

Parce que oui, la FAC c'est surtout suivre des cours et non pas lire un livre comme au club de la bibliothèque. Détail qui n'est pas des moindres et qui, cependant, m'a étrangement échappé lors de mon inscription.

Enfin, quand je dis ''écrasé sous une masse de gens'', c'est un bien grand terme. L'université Trost était plutôt de petite taille et n'accueillait que deux-cent étudiants par classe. Mais croyez moi que deux-cent personnes autour de vous lorsque vous n'aimez pas forcément la foule, ça se fait ressentir.

D'autant plus que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des étudiants assistaient à chaque cours, à chaque heures, tous les jours – sauf les jours de repos et Dieu merci – tout au long de l'année.

Le pour cent restant ? Il a un nom : Levi Ackerman.

Ce type est tellement absent qu'il est devenu une icône dans ce bahut. Ce trait de caractère ne m'aurait pas dérangé si l'on ne m'avait pas obligé à venir le voir régulièrement afin de lui filer quelques notes. C'est un prof ' de lettres modernes qui a eu la richissime idée de me le demander, prétextant qu'il était naturellement doué et que ses capacités l'emmèneraient loin s'il travaillait réellement.

Et bien sûr c'est moi, Eren Jaeger, qui dois m'en charger.

Tandis que je divaguais encore dans mon esprit, le mouvement de certaines personnes se fit entendre : la fin du cours approchait. Il ne fallut que peu de temps avant que le prof ' se mette à marquer l'arrêt de sa leçon. S'ensuit une semi émeute de la part de mes voisins de tables qui devaient tout comme moi, attendre la sainte parole du ''vous pouvez ranger vos affaires''. Phrase ô combien libératrice après la célèbre :''on est arrivé''.

Hurlant intérieurement de joie, je me dirigeai néanmoins lentement vers la porte de sorti. Putain que ces heures de cours étaient chiantes ! Et dire que ça fait plus d'un an que j'y assiste… ridicule. Mais bon, ma journée était loin d'être terminée. En effet, je devais encore déposer mes notes chez un certain Levi. Et cela m'étonnait moi-même mais… jusqu'à présent c'était l'activité qui semblaot être la plus passionnante : preuve de la pauvreté de mon quotidien.

Alors que j'amenai pour la première fois mes cours à cet élève fantôme, j'appréhendai franchement sa rencontre. J'avais entendu dire qu'il était colérique et froid, qu'il ne parlait qu'à très peu de gens et qu'il avait la peau pâle et le regard ténébreux.

En ce moment j'avançai à petits pas dans les ruelles de Trost avant d'arriver devant un grand appartement. Je jetai un dernier œil au bout de papier que je tenais entre les mains et vérifiai l'adresse. Elle correspondait à celle qui était inscrite.

J'ouvris la porte du bâtiment et pénétrai dans ce lieu légèrement sinistre, un bruit de claquement sourd survînt derrière moi alors que j'avançai jusqu'à l'ascenseur. Le hall d'entré était peu éclairé et seul les lampadaires dehors dans la rue illuminaient légèrement la pièce. Je pus distinguer quelques sièges et pots de fleurs à droite de la cage d'escalier, en face d'une assez grande baie vitrée. J'entrai dans l'ascenseur avant d'appuyer sur le bouton correspondant au troisième et dernier étage. J'aurai pu prendre l'escalier comme toute personne encore valide mais il était dix-huit heures, la nuit avait englouti le ciel et la terre, et je n'avais pas envie de me fatiguer plus que nécessaire.

L'endroit où je me trouvais venait d'être nettoyé, preuve que cet appartement n'était pas un hôtel cinq étoiles mais ne ressemblait pas à un HLM pour autant. C'est fou à quel point l'ambiance dans un ascenseur est pesante, à un tel point que je commençais à me sentir anxieux quand à ce qui allait m'attendre à ce fameux troisième étage.

Ding

Je venais d'arriver à destination. Les portes s'ouvrirent et je tombai pile en face de l'appartement où je devais me rendre. Je pris une grande inspiration, le cœur légèrement battant, et me décidai à toquer à la porte.

Il ne fallut qu'une trentaine de secondes durant lesquelles je ne cessai de prier pour ma vie, avant que je n'entende les premiers pas émettant de la pièce. Un cliquetis aigu de clés tinta de l'autre côté lorsque le propriétaire des lieux déverrouilla la serrure. Un grincement sourd perça le long couloir de l'immeuble, mon hôte se tenait en face de moi.

J'eus un léger frisson lorsque mon regard croisa celui de mon interlocuteur, ou plutôt un grand frisson. Le regard que l'on m'avait décri et que je ne voulais plus quitter était loin d'être aussi ténébreux que ce que l'on disait. Il arborait deux yeux d'un gris profond, dénués de tous sentiments. En effet son regard semblait ténébreux mais… horriblement séduisant. Sans que je ne m'en rende vraiment compte mon cœur se mit à palpiter dangereusement dans ma poitrine. Ma respiration devînt saccadée, un souffle chaud sortait de ma bouche. Je n'arrivais plus à dévier mon regard du siens.

- « Oï gamin, qu'est ce que tu fous là ? »

Retour à la réalité, il venait de m'adresser la parole. Je sais qu'il est de sept ans mon aîné mais était-ce réellement nécessaire de m'appeler ''gamin'' ? Car oui, ce mec était plus âgé que moi mais suivait les mêmes cours, l'erreur venait du fait qu'il avait – soit disant – commencé ses études assez tard, à l'âge de vingt-cinq ans. Il avait donc vingt-sept ans, tandis que moi j'en avais tout juste vingt.

Mais bref, voyons le positif : j'ai pu décrocher mes yeux de lui, ce qui n'était pas gagné d'avance.

Je lui répondis avec le peu d'assurance et de lucidité qu'il me restait :

« Um… je dois te filer mes notes, le prof ' de lettre moderne à insisté pour que tu ais de quoi suivre les cours »

Oh Mon Dieu arrête de me fixer Ackerman, arrête !

- « Ah je vois, fait chier… »

Ce fut sa réponse : clair, nette et pas précise du tout ! Qu'est ce qui le faisait chier ? Qu'un prof ' place de grands espoirs en lui ? Que je me fasse chier à écrire mes notes en double et bien lisibles ? Ou qu'un ''gamin'' se déplace pour les lui ramener ?!

Je me mis alors à le scruter avec un regard plutôt noir. Celui-ci était nonchalamment adossé sur le cadre de porte, une clope à la bouche. Hormis ses yeux gris, il avait une chevelure noir corbeau et un teint extrêmement pâle. Je commençai même à me demander si ses absences à répétition n 'étaient pas dû au fait qu'il soit constamment malade, tant son visage était blanc.

Je le vis bouger lentement alors qu'il avait repris la parole :

« Rentres gamin, tu vas chopper la crève si tu reste là. »

Franchement, l'on ne m'avait fait d'aussi bel accueil depuis des lustres. Nan sincèrement, c'est ça sa manière d'inviter les gens chez lui ? L'accueil laissait à désiré mais était néanmoins efficace : je ne me fis attendre et pénétrai dans la pièce. Levi referma la porte en bois derrière moi et m'invita à déposer mes notes sur la table. Ce que je fis, sans rechigner. Je compris très vite à l'aura que dégageait cet homme, qu'il valait mieux obéir plutôt que de lui tenir tête ou de protester. Et ce peu importe la justification apportée.

Il s'assit en face de moi et prit du bout des doigts la première feuille criblée de notes. Levi l'étudia rapidement tout en tirant un coup sur sa cigarette qui émit une petite source de chaleur au bout, ainsi qu'une fumée odorante et épaisse. Celle-ci se diffusa dans toute la cuisine, envahissant ainsi mes narines, descendant directement dans ma cage thoracique et mes poumons. J'émis de légers toussotements, crachant de ce fait la substance étrangère. Je n'aimais pas fumer, je n'y avais touché qu'une seule fois, lors de mes études au lycée.

Ouais, j'ai été con…

Levi semblait avoir remarqué la gêne qu'occasionnait sa cigarette puisqu'il posa chastement son regard sur ma personne, il écrasa sans aucune remarque le bout de sa dose de nicotine dans un cendrier. Enfin, ''sans aucune remarque'', à part un ''Tss'' de mécontentement.

Je n'osai pas trop bouger ou entamer la conversation avec lui, non pas que j'avais peur mais… Cet élève fantôme m'intimidais, et surtout, m'intriguais… Je le scrutai un cours instant, le voyant remettre en place une mèche de ses cheveux derrière son oreille droite. Je le vis également hausser et arquer un sourcil, manifestant ainsi une quelconque incompréhension : mon écriture était-elle si terrible ?

Je me rapprochai de lui et vins m'asseoir à ses côtés afin de mieux cerner son problème de compréhension et de lui expliquer certains détails relatifs aux cours.

« J'arrive pas à te relire ici, c'est quoi ce que t'as marqué ? » questionna-t-il, en pointant du doigt un certain mot.

Je suivis la ligne de son doigt et constatai que le-dit mot n'était pas particulièrement illisible mais lui répondis tout de même :

« ''qu'il ressemble'', c'est du Balzac, affirmai-je, ''Le génie a cela de beau qu'il ressemble à tout le monde et que personne ne lui ressemble''. C'est une citation du livre ''Le Curé du village'', peut être que tu l'as lu mais ça m'étonnerais, ce n'est pas la plus connu de ses œuvres... »

Sans que je ne m'en rende compte je me mis à expliquer en détail les thématiques de cette œuvre, Balzac était l'un de mes auteurs préféré donc j'en connais un rayon sur sa bibliographie. Je griffonnai quelques anecdotes sur mes feuilles de cours qui étaient devenu les siennes, tantôt j'expliquai la méthode avec laquelle il abordait certains sujets, tantôt je racontai des anecdotes sur sa vie personnel, tant et si bien que je déviai ainsi sur d'autres auteurs.

Réalisant que je venais de passer cinq bonnes minutes à monologuer – bien que j'avais senti son regard posé sur moi – je me stoppai net et m'excusai d'avoir autant parlé :

- « Une fois que je suis plongé dans le monde de la lecture je n'arrive plus à en sortir, haha » riais-je, gêné.

Je sentis alors un souffle chaud le long de mon cou.

- « Tu m'as l'air nettement moins gêné lorsque tu parles de romans, hein gamin ? »

J'eus une forte palpitation, Levi venait de me chuchoter ces quelques mots à l'oreille. Son ton était légèrement moqueur, il avait un petit sourire aux lèvres un sourire malicieux. Je ne sais pas s'il se foutait de ma gueule – je pense que c'était le cas – mais ce que je savais c'est que ces simples mots avaient un effet sur moi auquel je ne m'attendais pas.

L'air chaud qui s'était échappé de sa bouche et qui était venu caresser ma gorge me procura une sueur froide le long de mon échine, je me raidis par réflexe et fermai les yeux. L'odeur qu'émanait Levi me parvînt directement, je humais ce parfum si particulier à grande bouffés. Celui-ci me fit totalement chavirer, bordel je suis en train de me comporter comme une vierge effarouchée ! Mon cœur tambourinait brutalement dans ma poitrine, ma respiration était saccadée, un intense désire montant en moi. Je fis ensuite une chose que je n'aurais jamais dû entreprendre : je cherchai son regard et finis par le croiser.

''Oh...mon...Dieu…'' étaient les seules mots que j'arrivais à rassembler.

Ses deux yeux gris argentés me fixaient profondément, j'avais l'impression d'être entièrement nu face à lui. Il avait un regard si… séduisant !… Une lueur lui traversait la pupille, ses yeux à demi clos, dénués de tous sentiments me faisaient trembler de plaisir et d'effroi : comment pouvait-il procurer à mon corps un tel effet avec un simple échange de regard ?! Là, à cet instant, j'avais horriblement chaud. Chaque pores de ma peau c'étaient transformés en une fournaise humaine. Je voulais sentir ses mains parcourir mon corps, ses yeux fixer chaque parcelles de celui-ci, ses lèvres contre ma peau, j'avais envie de lui ! Cette idée me glaça le sang et me fit frissonner, est-ce que moi, Eren Jeager, fantasmais sur une personne que je connaissais depuis à peine trente minutes?!

Sans que je ne m'en rende réellement compte, mon regard s'était rempli d'une luxure incontrôlable. Mes joues se tintèrent d'un rouge écarlate tandis que ma respiration se fit de plus en plus haletante. Ma réaction n'était absolument pas normal mais l'homme qui se tenait en face de moi émanait une aura si puissance et délicieuse qu'il éveillait en moi des réactions plus qu'étranges. Levi percevait mes gestes et m'invita indirectement à me rapprocher en me fixant d'un air provocateur, j'enfouis alors ma tête dans le creux de son cou, je pus ainsi renifler à pleines narines son odeur si aphrodisiaque. Ce geste nous fit basculer de nos sièges et nous laissa tomber au sol dans un grand fracas.

La froideur du parquet, qui contrastait avec la chaleur qu'émanait mon corps, me fit trembler une nouvelle fois, un faible gémissement sorti de ma bouche. Je me retrouvai sous lui, dos contre terre, ses genoux à côté de mes hanches et avec deux mains de part et d'autre de mon visage rougit de gêne. Le sentir aussi proche de moi m'excitai au plus haut point.

Je me laissai totalement submerger par cette nouvelle vague de chaleur et encerclai mes jambes autour de ses hanches. Je sentis alors ses mains se resserrer fermement sur les miennes, il répondit alors à mon geste et me fit sur un ton aguicheur :

« Eh bien, t'es plutôt chaud pour un livreur de notes, gamin… »

Je ne voulais pas lui répondre, je n'avais qu'une seule envie : qu'il embrasse sauvagement mes lèvres. Submergé par le plaisir, je me mis à le supplier du regard, je ne savais plus ce que je faisais, ni où j'étais mais je savais avec qui j'étais : la personne la plus séduisante de la planète… Une petite voix dans ma tête, que l'on appelle la raison, me hurlait de stopper net ses gestes, mais honnêtement… je n'avais qu'une envie et c'était – au contraire – de l'en encourager.

Soudain, une légère musique s'échappa de la poche de mon jeans : quelqu'un tentait de me joindre.

Mais bordel, qu'est ce que je fou, là ?!

Cette sonnerie fut comme un électrochoc et me ramena à la réalité : qu'est ce que j'étais – nan – qu'est ce que NOUS étions sur le point de faire ?! Je sorti en trombe, totalement paniqué, l'appareil de ma poche et regardai alors le nom de mon correspondant. Mikasa… ma sœur adoptive. Incapable de réfléchir clairement je décrochai.

- « Ah… Salut Mi…mikasa, ça, ça va ? » bégayai-je, ne sachant plus où me foutre.

Ma correspondante me répondit sur un ton interrogateur :

« Oui merci mais, et toi… ? Quelque chose ne va pas ? »

Oh non, pitié qu'elle ne me pose pas plus de questions, je suis vraiment pas dans la mesure de te répondre Mikasa ! Je priai intérieurement qu'elle ne se doute de rien… ce qui n'était pas gagné d'avance, Mikasa me connaissait par cœur et savait quand quelque chose me tracassait et ce que c'était.

Je lui répondis en prenant l'air qui me semblait le plus détendu :

- « Ah oui, tout va bi- Ahnn~ !... »

Oh pu...tain… Levi, qui était à nouveau au dessus de moi, venait de me tirer un gémissement long et rempli de plaisir. Il avait frotté son genoux contre mon bas ventre, à un lieu bien précis. Ma réaction suite à cet écart de ma part fût de plaquer une main contre ma bouche, maudissant le son qui venait de sortir de celle-ci.

« Eren, t'es sûr que tu vas bien ?! » paniqua Mikasa, à l'autre bout du fils.

- « Oui promis, je viens juste de me couper le doigt ! » répliquai-je sur un ton plus que gêné. Mouais… passable comme excuse, mais j'ai tout juste les moyens de répondre quelque chose d'à peu près plausible.

Alors qu'il y a quelques secondes je n'avais envie que d'une chose que Levi me touche, mon ressenti à présent était tout autre : je voulais m'échapper. Peu être était-ce lié au fait que j'avais totalement perdu la raison et qu'un coup de fil inattendu m'avait ramené à la réalité.

Si Mikasa ne m'avait pas appelé, que ce serait-il passé ? Et surtout, comment un inconnu avait-il réussi à me faire réagir ainsi ?

- « Tu me caches quelque chose, Eren ! » s'exclama-t-elle, décidée à obtenir une réponse de ma part.

Oui Mikasa, en fait je suis entrain de prendre mon pieds avec un inconnu! Pensais-je, sarcastique.

Bien sûr que je n'allais pas lui répondre ça mais franchement je ne savais pas comment et quoi lui dire. Je décidai de m'expliquer de la manière la plus honnête qui soit, sans lui donner trop de détails :

« Écoutes Mikasa, je vais bien. Je suis chez un ami et il a fait un faux mouvement qui m'a étonné. Promis, tu n'as pas à être inquiète... »

Je l'entendis soupirer à l'autre bout du fil, preuve que mon excuse – cette fois-ci – avait fonctionné. Elle baissait les armes à contre cœur, je savais qu'elle aurait voulu en apprendre plus mais que ma sincérité l'avait, d'un côté, rassurée.

- « Ton ami est un imbécile, mais au moins tu n'as rien… Je te crois pour cette fois mais saches que tu n'es pas débarrassé de moi pour autant. Je te laisse, tu as l'air ''occupé''. »

- « Merci haha…, riais-je nerveusement, à la prochaine Mikasa ! »

- « A la pro- »

Je n'entendis pas la fin de sa phrase et raccrochai directement. Je remis mon portable dans ma poche et croisai à nouveau le regard de Levi, toujours au dessus de moi. Il me fixait avec un regard dubitatif, je riais jaune :

- « Est-ce que tu peux t'écarter s'il te plaît ? » demandai-je, ou plutôt suppliai-je.

Il arqua un sourcil et me demanda simplement :

- « Pourquoi ? »

Hum… je sais pas… peu être parce que je veux pas me faire violer ?!

J'aurai pu lui répondre ça mais… je sentais qu'il ne fallait pas trop rire avec lui en ce moment et je n'avais d'ailleurs pas très envie moi non plus. Je répliquai alors de la manière la plus niaise qui pouvait exister :

- « Il se fait tard et je vais me faire gronder par ma mère si je tarde trop »

L'homme aux cheveux de jais afficha une expression qui voulait clairement dire : t'es sérieux, là ?!Et plutôt que d'exprimer clairement ses pensées il opta pour une réaction plus inattendu : il se décala bien sagement.

Au début je n'étais pas trop sûr de la manière dont je devais réagir : me lever et le remercier ou rester où j'étais en attendant de savoir s'il se foutait de moi ou s'il était sérieux. Mon hésitation choisit à ma place puisque je cogitai depuis une bonne trentaine de secondes. Mon hôte s'était déjà déplacé jusqu'à la porte d'entrée et s'apprêtait à l'ouvrir.

Je pris mon sac de cours qui se trouvait au pieds de la table, et ce depuis mon arrivé puis me dirigeai vers la sortie. Je passai à côté de Levi qui avait déverrouillé la porte en bois, dans un silence total.

- « Hum… merci pour l'accueil. A la prochaine, hein ! »

Oh mon dieu, Eren ! C'est possible d'être aussi niais ?! Tu veux pas lui faire un câlin non plus ?!

Je me dégouttais moi même, une réaction si enfantine était à l'extrême opposé de mon caractère ''normal''. Je n'avais qu'une seule envie c'était de me mettre un bon coup de poing dans la figure, histoire de me réveiller un peu.

Levi hocha simplement de la tête alors qu'il amenait une nouvelle cigarette à ses lèvres. Preuve qu'il se foutait totalement de ce qu'il venait de se passer; est ce que cet homme est humain ?! Aux vues de sa nonchalance je décidai de partir au plus vite, je me trouvais sur le pallier de la porte lorsque je sentis une légère brise sur ma chemise. Je me retournai vivement mais ne vis que Levi, toujours entrain de tirer sur sa cigarette. Je secouai la tête puis me hâtai vers les portes de l'ascenseur, j'appuyai sur un bouton et celles-ci s'ouvrirent directement. J'entrai pour la dernière fois dans ce lieu et entendis un bruit sourd provenant de l'appartement du noirâtre avant que les portes de l'ascenseur ne se ferment, concluant ainsi la soirée ''rencontre avec l'élève fantôme''.

Il me fallut trente bonnes minutes avant d'arriver chez moi, dans mon studio. Parce que oui, je ne vivais plus chez mes parents contrairement à ce que j'avais laissé entendre. J'ai quitté ma ville natale depuis un peu plus de deux ans afin de m'installer ici, à Trost, pour mes études. C'est pour cette raison que Mikasa, ma sœur, m'appelait presque tous les soirs afin de savoir si tout allait bien. Elle, était restée dans la maison de mes parents et étudiait là-bas afin d'être présente en cas de besoins.

Ma famille a toujours été là pour moi, à m'aider et à me soutenir, et quand je leur ai avoué mon souhait d'aller étudier dans une grande ville ils avaient été les premiers à se réjouir pour moi. ''Ne prends surtout pas tes décisions en fonction de nous, on saura se débrouiller !'' était la phrase qu'ils me bassinaient à longueur de journées. Et autant moi j'ai su me montrer un peu égoïste, autant Mikasa n'y était pas parvenu. Elle leur était bien trop reconnaissante pour pouvoir ''abandonner'' la maison familiale alors qu'eux l'ont élevé comme leur propre fille.

En effet Mikasa n'est pas ma sœur de sang mais je la considère comme tel, je l'aime plus que tout au monde. Elle est de quelques mois mon aîné et ne cesse de s'inquiéter pour moi. Son affection me touche beaucoup mais de là à m'appeler tous les jours… décidément il n'y a pas que mes amis qui me harcèlent !

Bref, après cette longue marche, je rentrai dans mon studio étudiant et m'affalai sur le lit. J'avais retiré mes chaussures et avait mis à chauffer des restes d'hier soir… pas très appétissant tout ça. Mais je m'en fichais pas mal car ce qui hantait mon esprit, c'était ce qui s'était produit chez Levi.

Son odeur si douce, ses gestes lents, son aura brûlante, tout me revînt à l'esprit à mesure que j'y pensais. Tant et si bien que je mis à émettre de longs soupires entre mes draps.

- « Et merde ! » me mis-je à hurler dans tout l'appartement et me levant sans crier gare.

J'étais entrain de me comporter comme une jeune adolescente prépubère qui fantasmait sur le grand et beau Bryan. À l'exception que Levi lui, était petit et… bon, j'avoue que son côté sombre lui donnait un charme incroyable. Mais ces réactions me répugnaient tout de même, je ne m'étais encore jamais comporté ainsi et ce n'est pas pour me plaire, au contraire. Je ne cessais de prendre de haut et d'un air supérieur les gens capables d'avoir des réactions totalement ridicules par ''amour'' et là je me comportai comme tel l'amour en moins.

Je sentis une légère vibration dans ma poche de jeans, j'associai directement cela à ma sonnerie de portable. J'avais reçu un message. Sûrement mon meilleur ami, Armin, qui demandait comment c'était passée ma journée. Je le pris en main et le déverrouillai avant de cliquer sur l'icône ''messages''.

Messages (1)

068866**** 21:06

Je tiquai à la vue de ce numéro, celui d'Armin était déjà enregistré dans mes contacts et son nom aurait dû s'afficher. J'en déduis que ce n'était pas lui l'expéditeur. J'ouvris le texto et me mis à lire :

068866****

Oi, gamin ! La prochaine fois que tu passeras à la maison, sois gentil, évites de me chauffer avant sinon tu risques de ne pas pouvoir repartir. Et si tu te demandes comment j'ai fait pour récupérer ton numéro je te conseillerai une chose : quand tu sors fais gaffe ou tu risques de te faire chourer quelque chose, comme ce qui se trouvai dans ta poche gauche par exemple…

21:06

Je paniquai, ce texto était sans aucun doute de Levi. Mais comment avait-il réussi à choper mon numéros ?! Je tapotai alors ma main à ma poche gauche, instinctivement, et écarquillai mes yeux.

Mon porte-feuille avait disparu. À l'intérieur se trouvait ma carte étudiante, bleue, vitale, d'identité, quelques billets et certainement mon numéros de téléphone. Je me souvins alors de cette brise que j'avais ressenti sous ma chemise sur le palier de porte de Levi.

Espèce de salopard…