ME REVOILÀ BANDE DE GENS! (avec des envies violentes d'égorger quelques connards mais euh sinon ça va) (les connards vont crever demain, ça va être violent et dégueulasse) (J'AI LA HAINE ENVERS CES FILS DE PUTE VOUS AVEZ PAS IDÉE)

Enfin bref! Voilà donc la fin de cet OS-qui-n'en-est-pas-un (je gère du slip quand même), cette toute toute petite fic comme cadeau pour ma merveilleuse Zerikya. Même que je l'aime cette fille, vous n'avez pas idée à quel point. Câlin ma belle, je t'aime très fort (pis j'ai une forte envie de te pulvériser les côtes à coups de câlins sauvages) (OUAIS C'EST VIOLENT L'AMOUR)

Donc bon, voilà enfin la fin... Et j'vous préviens, ça déborde de fluffy. C'est chou, c'est mignon, ça dégouline de partout, c'est cool. Donc tadaaah.

.

Discalibur C'EST MES BÉBÉS À MOUAAAAAAH! Au milieu d'un univers qui appartient à J.K. Rowling :D


5. Midnight


Grand Hall du château de Poudlard, quelque part au Royaume-Uni, réveillon de Noël.

.

– Alleeeez, tu peux bien me dire…!

– Rooooh, répondit Tora avec un petit sourire à son ami trépignant, Adrian du calme… On dirait un gosse, sérieusement.

– Mais allez, allez, allez dis moi qui c'est! Siteuplééééé!

– Calme toi! De toutes façons, tu ne vas pas tarder à le savoir, ça serait con de te gâcher la surprise.

– Arf! J'en reviens pas que tu ne m'aies toujours pas dit avec qui tu allais au Bal, sérieux!

– Pauvre chou.

Tora s'amusait comme une petite folle. C'est que c'était plutôt drôle en fait de faire mariner son ami. Et puis, ce n'était pas méchant, elle savait qu'Adrian stressait pas mal à l'idée de retrouver sa cavalière et que harceler une nouvelle fois la belle adolescente de questions n'était qu'un moyen comme un autre de détourner son anxiété. Ça ne la gênait donc pas plus que ça, au contraire, cela la faisait même sourire.

Et puis… elle commençait à réaliser. Ça y est, elle y était, pour de bon, pour de vrai. Son cœur commençait à battre de plus en plus fort certes, mais le stress et l'appréhension qu'elle avait pu avoir s'étaient évanouis au fur et à mesure, se rapprochant peu à peu de ce Grand Hall, accompagnée de sa petite bande. Elle aurait été seule, peut-être que se retrouver d'un seul coup au milieu de ce hall majestueux, si bruyant, si agité, se mouvant en permanence, appelant, riant, chahutant en tous sens, aurait été un peu plus… oppressant. Encore que.

Mais elle n'était pas seule et mine de rien, avoir Adrian en mode surexcité qui n'arrêtait pas de papoter et de poser des questions lui permettait de ne pas trop se focaliser sur le Bal. C'était une vraie mitraillette, il n'arrêtait pas, ça faisait une sorte de petit bruit de fond permanent et quand il ne harcelait pas Tora sur son cavalier, il se rabattait sur Lucian mais comme ce dernier restait presque aussi taiseux que d'habitude, c'était son infortuné cavalier, Edward, qui essayait de lui répondre à chaque fois, trop poli.

Mais au moment où son talon noir d'obsidienne claqua sur le carrelage aux motifs sophistiqués de cette grande entrée du château, elle en oublia presque tout le reste. Elle y était. Et la personne qu'elle cherchait du regard devait probablement être déjà là. Benikyogai Benitsuki Amaikoddoku était là, l'adolescente à la chevelure écarlate était là elle aussi, sous ce grand hall majestueux, elle était là pour elle. Et de bonheur, oh, de bonheur, Tora laissa un court rire cristallin s'échapper de sa gorge fine.

Le problème? La repérer au milieu de cette foule bigarrée et agitée. C'est qu'en temps normal, ce Hall était déjà tout sauf petit mais alors rempli d'une multitude d'adolescents surexcités venant de trois pays différents, pour beaucoup cherchant leur cavalier ou cavalière et pour la quasi totalité d'entre eux, parlant et pépiant avec excitation… C'était carrément une autre paire de manche. Surtout qu'en plus, les adolescentes n'avaient pas vraiment de point de rendez-vous plus précis que le «Grand Hall». En fait, c'était Beni qui avait donné ce lieu de rendez-vous, dans une lettre (probablement parce que elle n'aurait jamais réussit à lui dire en face à ce que Tora s'était dit… pas que ça la gênait, au contraire, elle trouvait ça absolument adorable et elle chérissait précieusement cette petite lettre maladroite et bourrée de ratures).

Quand elle avait repris sa forme humaine devant elle, Beni avait… buggué, littéralement. C'était comme si son cerveau s'était d'un seul coup fait la malle loin, très loin. D'accord, Benikyogai avait des doutes, d'énormes doutes sur le fait que cet animal soit Tora Ogosoka mais… ça paraissait juste… tellement dingue que non, elle ne s'était pas du tout attendu à ça. Surtout que quand elle avait repris apparence humaine, forcément, elle n'avait aucun vêtement pour cacher ses magnifiques courbes. Et Tora l'avait compris très vite, rien de mieux pour mettre Beni très très très mal à l'aise que la nudité. Du coup, Beni avait passé le reste de la nuit les jours en mode homard léniniste et les yeux obstinément braqués vers le ciel étoilé, même si elle avait passé sa veste à Tora, histoire qu'elle n'ait pas trop froid et euh qu'elle soit pas toute nue quoi.

Tora avait un peu agi sur une impulsion, elle n'avait pas vraiment réfléchi au fait de révéler à Beni ce fait étrange par rapport à sa nature. C'était juste que… Elle ne se sentait pas de lui mentir, elle n'aimait pas ça. Elle voulait lui montrer tout d'elle-même, ne rien lui cacher, être elle-même. Alors, elle n'avait pas du tout réfléchi, elle l'avait juste fait. Elle n'avait pas pensé à ce que serait la réaction de Beni. En fait Benikyogai n'avait pas… elle avait juste buggué. Et elle avait été totalement incapable de prononcer le moindre mot, trébuchant à chaque fois sur les syllabes, sa gorge se bloquant, et ce jusqu'à ce que l'heure pousse les deux jeunes filles à retourner dans leurs dortoirs respectifs. Elle n'avait réussit à rien dire.

Le lendemain, Tora avait eut peur, très peur, peur que Beni ne veuille plus jamais la voir, peur qu'elle se sente trahie… peur d'avoir gâché ce petit quelque chose qu'elles partageaient. Mais c'est qu'elle, elle voulait plus que ce simple petit quelque chose. Elle avait eut tellement peur d'avoir tout gâché, tout foutu en l'air, qu'elle avait fini par éclater en sanglots silencieux contre l'épaule d'Adrian, quelque peu décontenancé. Pour une fois, le jeune homme s'était contenté de se taire, lui passant doucement une main un peu maladroite dans le dos, simple tentative pour la réconforter et lui rappeler qu'elle n'était pas toute seule.

Depuis cette nuit-là, même en se croisant dans les couloirs, Beni n'avait pas réussit à articuler le moindre mot et se mettait à paniquer de manière systématique en sa présence. Du coup oui, Benikyogai Benikyogai l'avait évité, pendant plusieurs jours. L'adolescente aux cheveux rouges s'en était énormément voulu mais c'était juste qu'elle ne savait pas du tout comment réagir, quoi faire, que penser… Elle ne savait pas du tout. Alors elle avait fait quelque chose qu'elle n'avait jamais fait de toute sa vie, elle avait fuit. Elle ne savait pas, elle ne savait pas, elle ne savait pas!

Tora, petit à petit, en voyant Beni s'éloigner totalement d'elle, sans un mot, sans rien, avec juste ce regard perdu, avait sentit quelque chose se glacer en elle. Tout ce qui lui semblait, c'est qu'elle avait fait du mal à cette fille qui était si magnifique, si forte, si brillante… Elle en était presque venue à la conclusion qu'il aurait mieux valut pour Benikyogai que Tora ne soit jamais entrée, ne serait-ce qu'un peu, dans sa vie. C'est qu'elle voyait bien la lueur de panique dans ses yeux bruns, cette manière dont ses épaules musclées se tendaient d'un seul coup… C'était comme tout le reste, ce qu'elle approchait, elle l'abîmait. Peut-être bien qu'elle était maudite après tout.

Alors, elle avait fait quelque chose qu'elle savait très bien faire, elle avait mis un masque, elle avait mentit, elle avait fait comme si tout allait bien. Comme si elle n'avait pas l'impression que le brasier allumé en elle par le rire de cette fille venait de se geler. C'était quelque chose qu'elle savait faire, oui, quelque chose dont elle avait l'habitude… Mais c'est la première fois que c'était aussi douloureux.

Et cette fois-ci, les choses avaient changé, ne s'étaient pas déroulées comme d'habitude. Le masque avait éclaté quelques jours à peine plus tard, il n'était pas resté en place bien longtemps. Il avait éclaté le jour où elle avait trouvé cette boîte pour elle devant les cachots, plus précisément. Une boîte avec un tigre en peluche tout blanc dedans et une lettre, une lettre pour lui souhaiter un bon anniversaire lui demandant si elle voulait bien aller au Bal avec elle. La lettre était bourré de ratures maladroites et elle avait repéré au moins sept fautes d'orthographe relativement balaises mais elle faillit se mettre à pleurer de bonheur.

Ce jour-là, à ce moment précis, Tora avait fait un serment. Il se trouvait que Benikyogai Benitsuki voulait bien d'elle. Oh bordel. Maintenant qu'elle savait ça, il était hors de question qu'elle laisse cette jeune fille sortir de sa vie. Les éléments pouvaient jouer contre elle, elle s'en fichait. Tout ce qu'elle voulait, c'était Beni. Et puis c'est tout.

Toute contente, comprenant que par l'écrit, cela semblait moins difficile pour elle, Tora lui avait adressé une lettre en retour, pour lui signifier son accord et lui dire qu'elle attendait avec hâte ce soir du réveillon de Noël. Une troisième lettre, de la part de Beni et toujours aussi bourrée de fautes, avait conclu pour le lieu de rendez-vous. Depuis, le sourire de Tora était redevenu éclatant. Et surtout, sincère.

Et ce Bal était venu, et voilà qu'elle y était. Tout ce qui lui manquait, c'était sa cavalière. On y était enfin. Calmement, le grand Lucian et son cavalier blond, Ed, s'éloignèrent pour rejoindre quelques amis du Poufsouffle. Peregrine, toujours aussi beau dans son costume clair, les salua rapidement d'un geste nerveux de la main, Serena le rejoignant, mignonne comme un cœur dans sa robe pailletée. Adrian lui se stoppa brusquement : il venait de repérer Cécile à une dizaine de mètres d'eux au milieu d'un groupe d'étudiants à la peau sombre.

– Tora. Regarde la… Non mais franchement, regarde la, elle est magnifique.

Cécile Boukman se tenait droite parmi ses amis mais elle attirait littéralement les regards malgré tout. L'adolescente était parmi les rares filles à arborer un tailleur-pantalon, un costume deux pièces probablement sur mesure à voir à quel point il pouvait épouser ses formes à merveille. Le tissu noir brillait doucement – du satin probablement, pensa Tora. La touche qui ajoutait grâce et élégance à sa tenue tenait simplement sur un détail, la couleur des revers : le revers des manches, relevées au niveau de ses coudes et celui ouvrait son beau décolleté visible était d'un doux bleu pâle rappelant celui du ciel. Une pivoine délicatement éclose de la même couleur ornait sa poitrine. Enfin, pour parfaire le tout, Cécile avait fait ôter la totalité des longues nattes noires qu'elle portait sur la tête. Résultat, une fine couche de cheveux crépus seulement était visible, mettant parfaitement en valeur la forme élégante de son crâne.

– … Wow. fut tout ce que Tora trouva à dire. T'en as de la chance p'tite tête. Elle est sublime.

– La vache, ce qu'elle est belle…

Yup. Et maintenant, faut que tu ailles la voir, mmm.

Maintenant?!

– Oui, Adrian. Tu es son cavalier, tu te rappelles?

– Ah. Ouais, ouais, ouais. C'est vrai. Mais putaaaain, le stress…!

– Allons, allons, du calme. Tout va bien se passer.

– Gni.

– … À ce point là?

– Tora. Je vais m'évanouir pile devant elle.

– Mais non andouille, tu ne vas pas t'évanouir, tu vas aller la voir, tu vas lui dire bonsoir, lui dire qu'elle est magnifique et tu vas passer une soirée merveilleuse. Okay?

– … Okay.

– Paaaarfait! Et tu sais quoi, j'vais même te dire qui est mon cavalier.

– Sérieux?!

Adrian Pucey, roi incontesté des ragots et rumeurs, toujours prêt.

– Sérieux. répondit Tora avec un sourire en coin.

L'un des avantages qu'il y avait à être capable de se transformer en un gros félin rayé, c'était que, même sous forme humaine, elle conservait un excellent odorat. Alors oui, peut-être qu'il y avait un peu trop de gens autour d'elle pour qu'elle puisse repérer Beni facilement – ouaip, même avec sa chevelure de viking sanguinaire – mais elle était plutôt douée pour repérer les odeurs et celle de Benikyogai, de fraises et de feu de bois tout à la fois, elle la reconnaîtrait à peu près n'importe où. L'adolescente se concentra quelques instants et… Trouvée.

– Et voilà. Juste là-bas, à gauche de la colonne de granit clair au pied de l'escalier, celui qui mène à la tour des Gryffondors.

Adrian plissa rapidement les yeux jusqu'à repérer la personne que lui indiquait son amie tandis que Tora sentait son cœur accélérer quelque peu son rythme. L'ayant repérée, il se redressa d'un seul coup.

– Oh.

– Eh.

– … Tu sors avec une Gryffondor, sérieux? Et j'ai rien crâmé, raaah, pile comme avec Lucian, j'me rouille putain…!

– Hem. En fait, techniquement, on ne sort pas ensemble mais…

– Naaaaan?!

– Enfin. Pas encore. Disons. Et maintenant, si tu le permets Adrian très cher, on a tous les deux des cavalières à aller voir. Il est grand temps d'y aller, tu ne penses pas?

– J'crois que t'as raison, ouais. Il est temps.

Le jeune homme respira un grand coup.

– Allez. Bonne chance ma vieille!

Puis Adrian s'élança d'un pas qu'il voulait assuré mais qui restait encore un petit peu maladroit. Tora elle, désormais seule, ferma un instant les yeux. Oh oui, il était temps d'y aller… Elle redressa la tête, relevant fièrement le menton qu'elle avait de gracieusement dessiné puis elle se mit à avancer, calmement et louvoyant avec élégance entre les divers élèves sur son chemin. Elle gardait ses beaux yeux gris parfaitement fixés sur la douce silhouette de Benikyogai, si proche, de plus en plus proche. La distance se rétrécissant entre elles, Tora finit par remarquer que sa future cavalière avait les poings fermés, crispés, et qu'elle fermait les yeux avec force.

Beni devait être anxieuse, probablement. Alors, pour annoncer sa venue et ne pas la surprendre, elle ralentit le rythme de sa marche et s'appliqua à bien faire claquer le talon d'obsidienne de ses chaussures sur le sol à chacun de ses pas.

– Benikyogai? appela t-elle doucement lorsqu'elle arriva enfin face à elle et l'adolescente fit un bond sur place à peu près digne d'un marsupilami (et que Tora trouva absolument craquant ceci-dit au passage).

Ce n'était pas que Tora l'avait surprise, lui avait fait peur, non, non, non, du tout, elle l'avait entendue arriver, c'était pas ça hein, mais euuuuh, enfin, sa voix pile poil devant elle et tout et tout et genre il y avait Tora Ogosoka devant elle et ça faisait beaucoup, okay. Avec son brusque bond, sans le faire exprès le moins du monde, elle avait envoyé voler ses cheveux rouge sang voler tout autour de sa silhouette gracile en filaments couleur de firmament. Qu'est-ce qu'elle était belle, avec ces épaisses fleurs blanches dans sa chevelure et son corps fin dans cette petite robe noire… Beni ouvrit timidement les yeux, tordant ses lèvres délicatement ourlées en une moue vaguement boudeuse et paniquée.

- Salut. fit elle, tordant ses mains dans à peu près tous les sens étant donné qu'elle ne savait pas du tout quoi en faire.

Elle avait les joues légèrement rouges et le regard quelque peu fuyant mais clairement, Tora la trouvait adorable. Beni en buggua un peu plus, se mettant à cligner des yeux à toute vitesse. Ben fallait dire que Tora était super belle quoi! (pis qu'elle avait un décolleté absolument démentiel aussi hein, et ça aidait pas à la concentration ça, ooooh non) Sûr qu'elle allait devenir aveugle d'au moins un œil si elle la regardait directement dans les yeux. Le sourire de Tora se fit un peu plus éclatant. Cette nana aux cheveux rouges était juste géniale.

– T'es jolie. finit-elle par lui répondre avec ses yeux gris pétillants de malice.

– Hahahagffff. bredouilla t-elle en réponse. Ouais ben euh, ben toi aussi. Voilà. Ta robe pète la race de sa maman.

Tora lâcha un bref éclat de rire et Beni manqua de perdre encore un ou deux neurones. Plus ou moins vexée et toujours un peu paumée, elle gonfla rapidement les joues, les poings sur les hanches.

– Rigole pas. marmonna t-elle, les yeux pétillants malgré tout.

– J'y peux rien. fit Tora avec un regard amusé, les yeux plissés et haussement des épaules faussement détaché. T'es trop chou.

– Gni gni gni. Chuis un viking sanguinaire okay?

– Un viking avec des fleurs dans les cheveux.

– Ouaaaais ben l'un empêche pas l'autre hein…!

– Oooh mais j'ai pas dit le contraire, ça te va super bien. T'es vraiment à croquer.

Et les joues de Beni gagnèrent à peu près trois teintes de rouge. C'était trop drôle.

– Bon… Prête? fit-elle avec un sourire au coin de ses lèvres épaisses.

– Yup! Eh, tu peux me tenir un truc steuplé?

Tora haussa brièvement un sourcil.

– Ouais, bien sûr, c'est quoi? lâcha t-elle en tendant la paume de sa main pour recevoir quoi que soit que Beni avait besoin qu'elle lui tienne un moment.

Sauf que l'adolescente en face ne lui donna rien du tout. Au contraire. Elle leva la main, mais celle-ci était vide, il n'y avait rien dans sa paume. Puis elle posa sa main dans celle de Tora.

– Voualà.

Elle avait les joues toutes rouges. Mais un grand sourire ornait ses lèvres, toute fière d'elle-même. Et honnêtement, heureusement que Beni était en train de regarder ses pieds (bug de cervelle, eh) parce que les joues d'albâtre de Tora étaient vaguement en train de rosir.

– On y va? demanda t-elle, le plus calmement possible en enlaçant doucement ses doigts avec ceux de sa cavalière.

Enfin, Beni releva les yeux vers elle. Et Tora était belle, tellement belle – non, plus que ça, elle était majestueuse – qu'elle se remit à cligner des yeux à toute vitesse. À ce rythme là, elle allait se péter un truc. Tora était là, en face d'elle et elle lui souriait, c'était à elle que ce sourire était destiné et à personne d'autre… Ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire presque béat.

– Un peu qu'on y va. On a des gens à impressionner pis j'ai pas foutu une robe pour rien bordel de merde.

– Allons les éblouir. chuchota Tora avec un sourire tout aussi magnifique.

.
.

.

– Franchement, je… C'est con à dire hein mais je pensais pas que tu savais danser.

Benikyogai Benitsuki rigola brièvement, s'attirant quelques regards surpris d'autres couples de danseurs. Quand les premières notes s'étaient élevées dans la Grande Salle aménagée spécialement pour l'occasion, à peine les trois champions s'étaient-ils élancés avec leurs cavaliers et cavalières que Beni avait saisit la taille de sa plantureuse cavalière d'un geste vif et s'était à son tour lancée sur la piste de danse avec un grand sourire faisant scintiller ses iris bruns. Tora, surprise, s'était toutefois laissée faire pour découvrir avec plaisir que non seulement Benikyogai savait danser mais qu'en outre, elle dansait magnifiquement bien.

– Ma Maman est une très bonne danseuse. expliqua t-elle avec un sourire en coin, plutôt contente d'elle-même. Elle m'a appris depuis que j'suis en couche culottes. J'sais tout danser j'crois, même la valse. C'est cool la valse. Par contre j'suis une brêle pour la danse du bide, laisse tomber.

– Attends, attends, la Mort-Dragon danse?

– Nan, nan, rigola à nouveau l'adolescente aux cheveux rouges, faisant voler une nouvelle fois dans leur sillage les tissus vert et noir de leurs robes entremêlées. Mon autre Maman, Sûuko Amaikoddoku. Elle son métier, c'est de fabriquer des baguettes.

– Putain. Elles sont badass tes mères.

– Ouaip! fit-elle en bombant le torse de fierté. Et hop!

Et d'un geste agile, elle releva le bras de Tora et la fit tourner sur elle-même en une volte parfaite.

– Wow!

Le geste l'avait prise par surprise, une fois de plus, mais c'était quelque chose qu'elle aimait. C'était Beni qui menait, elle se laissait faire, elle laissait son corps répondre à ses gestes et répondre au moindre de ses mouvements, au ballet gracieux de ses mains, aux pressions délicates de son bassin… Et Dieu qu'elle aimait ça.

– Tu es tellement belle… lui souffla d'ailleurs l'adolescente aux cheveux rouges à l'oreille lorsque le corps tout en courbes de Tora vint se coller contre le sien, plus fin.

– Tu devrais te voir Beni… Tu es adorable. Sérieux.

L'adolescente buggua vaguement sous le compliment et se mit à cligner des yeux à toute vitesse, une nouvelle fois, ce qui fit sourire encore plus Tora. Elle était vraiment adorable… et elle se sentait incroyablement chanceuse de pouvoir être ainsi capable de la faire autant rougir de la sorte avec un compliment aussi simple. C'était trop cool putain. Beni la regardait avec ses grands yeux bruns qui pétillaient littéralement à cause des multiples bougies qui ornementaient la Grande Salle et ses pommettes qui prenaient une belle teinte vaguement rouge. Très rouge. Elle pinçait les lèvres aussi, avec cet air caractéristique qu'elle prenait à chaque fois qu'elle se mettait à cogiter à toute vitesse pour savoir comment est-ce qu'elle était supposée réagir à cette soudaine explosion d'ovaires.

Benikyogai n'avait peut-être pas les traits élégants de Tora et son port tout à la fois altier et majestueux mais son visage était doux, agréable à regarder, harmonieux… Ses lèvres étaient fines, délicatement ourlées et vaguement purpurines, son nez était arrondi, un petit peu en trompette, ses pommettes étaient fières et légèrement rebondies, son front était haut et clair et ses cheveux, oh ses cheveux étaient tout simplement superbes, rouges comme un coucher de soleil flamboyant sur la ligne d'horizon, rouges comme le cœur d'un brasier vivant. Ils étaient longs et parfaitement lisses, glissant en un bruit soyeux autour de son corps fin qu'elle mouvait en rythme. Les pivoines blanches qui retenaient l'arrière de cette chevelure si peu discrète, maintenues et tressées entre elles grâce à des rubans dorés, les empêchaient de tomber sur son visage ou de la gêner un peu trop. Pour tout dire, Tora trouvait cette demie couronne de fleur absolument craquante.

Benikyogai profita d'un léger ralentissement du rythme de la musique pour rapprocher Tora d'elle, son bras s'enroulant un peu plus autour de sa taille pour mieux la guider selon de longues et lentes voltes voluptueuses suivant les notes sinueuses qui résonnaient au dessus de leurs têtes. Sa joue vint doucement se coller à celle de sa cavalière et elle savoura ce contact en fermant les yeux quelques courts instants. Il sembla que Tora apprécia ce contact également puisqu'elle referma un peu plus ses bras sur les épaules de Beni et vint tendrement déposer sa tête dans le creux de son cou, la laissant totalement mener la danse.

– Reste là, contre moi. J'aime bien… C'est que, euh, des fois j'suis timide. Là.

C'était aussi qu'elle aimait bien pouvoir la garder dans ses bras, rien que pour elle quelque part. C'était agréable de se dire que oui, elle était en train de danser avec Tora et que Tora, cette magnifique Tora Ogosoka était dans ses bras à elle. Beni en était heureuse, heureuse et fière, fière d'avoir finalement surmonté ses bugs de cervelle, fière de se trouver là, au beau milieu de la Grande Salle et de sa multitude de danseurs, fière de se dire que de tous les élèves présents, qu'ils soient de Poudlard, Abou-Simbel ou Bois Caïman, c'était elle, petite Benikyogai Benitsuki que Tora avait choisit pour l'accompagner au Bal. Du coup, oui, elle en rayonnait de fierté, bien évidemment.

D'un autre côté, elle restait Beni et du coup, ça lui donnait envie de tirer la langue à à peu près tout le monde histoire de bien les faire bisquer. Avoir Tora tout contre elle signifiait également que la tête de l'adolescente reposait sur son épaule à elle et que donc, elles ne se regardaient pas les yeux dans les yeux. Et ça l'arrangeait pas mal pour le moment parce que bon, elle risquait fort de perdre deux trois neurones de plus (déjà qu'elle en avait pas beaucoup…!) si elle voyait le visage de Tora en aussi gros plan. Pis ben euh, hem, elle sentait ses boobs contre elle aussi. C'était cool hein mais… pfiouuu. Voilà voilà quoi.

– D'accord… murmura doucement Tora. Moi aussi j'aime bien. J'crois même que je sens ton cœur battre là…

– Nan arrête tu déconnes?!

– Même pas. Il est à fond là, prêt pour les J.O.

– Putaaaain, mais j'vais finir cardiaque moi… Gné.

– Mais non, mais non…! rigola Tora, ce qui la fit se presser un peu plus contre Beni.

Dont le cœur loupa deux battements. Elle perdit aussi deux neurones.

– Ah mais si mais si! Tu t'es pas vue!

– À ce point là…? Oh le pauvre pitit cœur…

– Gna-gna-gna.

– Mais rassure moi… fit Tora avec un sourire en coin, sachant très bien que si Beni ne verrait pas ce sourire, elle l'entendrait parfaitement dans sa voix. Tu ne m'as pas demandé de t'accompagner au Bal juste parce que tu me trouves jolie?

– Hein?! Oh non! Non, non, non! C'est pas pour ça, j'te jure…!

C'était tellement drôle de la faire paniquer. Surtout que Tora la tenait dans ses bras, donc elle ne pouvait pas se barrer.

– C'est pas parce que t'es juste, genre, euh, superbe quoi et et et aaah…!

Tora s'écarta un tout petit peu, histoire de pouvoir la voir de face. Et le spectacle était magnifique, Beni avec ses grands yeux et ses joues rouges et son air un peu perdu.

– Pas que tu sois moche hein, non, j'ai pas dit ça, t'es belle hein, promis juré! Mais euh bah…

– Mais quoi? fit-elle, toujours un sourire en coin.

– T'es putain de canon. Mais euh ben je t'ai pas invitée juste passque t'es très belle…

Benikyogai respira un grand coup, histoire de se calmer.

– Alors dis moi. Tu m'as invitée parce que…?

Face à elle, un peu plus calme, l'adolescente finit par faire redescendre ses yeux bruns vers les siens, couleur gris-de-brume.

– Ben… Je sais pas vraiment pourquoi. J'en avais envie, c'est tout.

Elle observa un petit silence puis reprit, continuant leur danse lente sur la douce musique qui les accompagnait toujours.

– Je veux dire, tu es belle Tora. Pas que physiquement en plus. T'es grande. Pis t'es fière. Tu es forte et déterminée, presque implacable. Tu es à la fois belle et terrible. Tu souris et j'ai l'impression que tout s'illumine, t'sais, genre avec plein de loupiotes partout. Mais tu ne laisses personne empiéter sur ton domaine, sur ton territoire. Tu es forte et agressive et impitoyable et royale et tendre et douce et tout à la fois… Pis, je sais pas, mais quand je suis avec toi, c'est tout bête mais je me sens bien. Quand tu es là, j'suis capable de tout, tu vois? Ce n'est pas que tout devient facile, c'est juste que… tout devient possible. Avec toi, c'est peut-être toujours aussi dur de se battre contre vents et marées mais tu m'en donnes la force. Avec toi, ça en vaut la peine. Parce que t'es là.

Elle mordilla sa lèvre inférieure quelques instants, comme si elle cherchait ses mots. Tora elle, n'osa rien dire. C'était à son tour de sentir son cœur battre un peu plus fort et tout cela, oh tout cela lui paraissait irréel.

– C'est… Euh, attends, tu vois comment c'est juste avant un orage?

Un peu décontenancée mais trop émue pour parvenir à dire quoi que ce soit, Tora hocha la tête, les lèvres vaguement entrouvertes. Tout ça, c'était… c'était trop beau pour être vrai, n'est-ce pas? Cela ne pouvait pas être vrai… si?

– C'est calme, mais lourd. Les nuages sont là, tout gros, et sombres. Et, enfin, tout le monde le sent, l'orage est là et ça va claquer. Puis il commence à pleuvoir et d'un coup, bam…! La foudre tombe. C'est chouette l'orage… J'veux dire, vraiment. À chaque fois que je vois les nuages monter, devenir de plus en plus gros, je me précipite dehors. Surtout qu'on habite dans les Highlands, j'te laisse imaginer à quoi ça ressemble quand ça claque chez nous… C'est rare mais putain. Vu que le paysage est relativement plat, quand les éclairs commencent à tomber, on voit tout, c'est juste démentiel et magnifique. Et la foudre, oh putain… La foudre est tout le temps là, prête à tomber. Elle est dans les nuages, et d'un seul coup, elle apparaît, elle strie le ciel et tombe sur la terre avec fracas. La lumière jaillit, ça fait comme un flash qui éclaire l'ensemble du paysage d'une lumière irréelle et l'espace d'un instant… L'espace d'un instant, tu peux voir une beauté divine, impitoyable, fière et incroyablement forte. Une force de la nature.

Tora hocha une nouvelle fois la tête, ne voyant pas vraiment où est-ce qu'elle voulait en venir au juste.

– Eh ben pour moi, t'es comme la foudre.

Beni eut un petit sourire à moitié fini, l'air de dire «ouais désolée ça fait super con dit comme ça mais eh, ça marche».

– Tu es ma foudre Tora. On va dire que c'est pour ça que je t'ai invitée ce soir, eh.

Face à elle, les yeux de Tora s'écarquillèrent encore un peu plus. Un coin de larme perlait au creux de son œil, rendant son regard encore plus brillant qu'il ne l'était déjà. Lentement, la jeune femme s'arrêta de danser.

– Tora…? Kékekoi? demanda Beni, s'inquiétant aussitôt d'avoir dit quelque chose de travers.

Tora ne répondit pas tout de suite. Elle était, elle était… elle ne savait pas. Elle ne savait quoi dire, quoi répondre, c'était juste que… Mais elle savait de quoi elle avait envie, là tout de suite.

– Benikyogai Benitsuki. Est-ce que je peux t'embrasser?

À peine avait-elle prononcé ces mots que Beni buggua, ouvrit grand la bouche, mit une nano-seconde à capter puis éclata de joie et laissa un rire cristallin s'échapper de sa gorge délicate. Heureuse – tellement, tellement, heureuse – elle attrapa Tora par la taille, la souleva dans les airs et se mit à tourner, la serrant fort contre elle. Et doucement, tout doucement, Tora vint poser ses lèvres rondes sur les siennes, plus fines, en un baiser on ne pouvait plus tendre.

Lorsque Beni la reposa enfin au sol, elle avait les joues aussi rouges que ses cheveux et un sourire qui lui dévorait la moitié du visage. Tora lui posa un rapide bisou sur le bout du nez.

– La foudre hein… chuchota t-elle doucement en faisant glisser le bout de ses doigts sur les joues de l'adolescente face à elle.

Elle haussa vaguement les épaules avec un de ses sourires crétins, l'air de dire «bah, ça ptêt bizarre mais moi ça m'parle pis c'est cool alors hein…!».

– Dans ce cas là… Si je suis ta foudre, toi, pour moi, mmmm, tu serais ma flamme. Mon feu. Tu es, si brillante et lumineuse… Pleine de vie. Comme un feu au milieu de mes nuits.

– Eh. J'crois bien que je t'aime.

– Je crois bien aussi.

– C'est chouette hein.

– Oh que oui.

Et elles s'embrassèrent à nouveau, reprenant tranquillement le rythme de la danse.

.

.

.


.

CHUIS SUBTILE OKAY

(nan mais bon, voilà quoi, genre j'allais résister hein... donc oui, référence pas du tout lourde à Feu et Foudre, nan, nan)

Bon, y'a juste un truc qui me chiffonne parce que à un moment Beni dit un truc qui est complètement faux pour Feu et Foudre. (pour simplifier, elle évoque quelque chose qu'elle aime... alors qu'en vrai, dans Feu et Foudre, c'est sa phobie). Mais bon. Détaaaails.

UN IMMENSE MERCI À VOUS TOUS, VOUS QUI AVEZ LAISSÉ DES MESSAGES, SUIVI CETTE FIC, JE! VOUS! AIME! BORDEL! (merci à Plumel, à Taraimpératrice, à RedBlackSky, à Artemis, z'êtes absolument fantastiques, aux 36 personnes qui ont ajouté cette fic à leurs favoris et aux 40 followers et... ATTENDEZ DEUX SECONDES, 40 PERSONNES? MAIS J'VOUS AIME PUTAIN?)

FAITES PÉTER LES REVIEWS O^O/

.

Et un monstrueux merci à ma Zerikya... Merci d'être là, merci d'être à mes côtés. Merci de m'aimer. Je t'aime mon cœur.