Note : Tout d'abord, Mea Culpa Maxima pour avoir été si longtemps absent sur la toile. En ce moment, j'essaie de me reprendre en main niveau sport et culture. Du coup, j'ai moins de temps pour écrire. De plus, mes trois béta-lectrices principales n'ont pas vraiment pu beaucoup m'aider pour corriger ce texte. L'une a le nez plongé dans ses révisions pour le CAPES (croisons les fesses et serrons les doigts pour elle !), la seconde a des gros soucis de connexion internet depuis qu'elle a déménagé dans le fond du trou du cul du monde. Quant à la troisième, je ne pouvais décemment pas lui faire béta-lire le seul texte qui lui est dédié ! xD

Disclaimer : Le monde de la magie dans lequel évoluent mes héros appartient à JK Rowling et à elle seule. En revanche, Alienor, Milo et Scarlett sont des personnages originaux qui viennent toustes trois de mon imaginaire farfelu.

Crédits histoire :
À Chupee Chan, une fanautrice de folie (la meilleure que je connaisse). Elle est capable de me faire aimer n'importe quelle intrigue ou n'importe quel pairing, du moment que c'est elle qui tient la plume.
Cette histoire retrace les débuts de son personnage préféré dans le Cycle d'Ohenfeld.


Alienor Lantiem n'avait jamais réellement cru au destin.

Depuis toute petite, on lui certifiait qu'elle était spéciale, supérieure, unique ; qu'elle aurait une vie extraordinaire car elle venait d'une famille extraordinaire. On lui avait assuré que la magie qui émanait d'elle, et qu'elle tenait de ses parents, la rendait précieuse, importante, irremplaçable. Tous deux issus de prestigieuses familles de sorciers, son père comme sa mère avaient été bercés dans la doctrine sang-pur, laquelle spécifiait que la magie était puissance, et que les élus qui la maîtrisaient était voués à régner sur celles et ceux qui en étaient dépourvus. Tel était le destin d'Alienor : un grand projet au milieu duquel elle s'était retrouvée propulsée sans qu'on lui demande son avis. À peine avait-elle eu trois ans, qu'on la voyait déjà devenir la précieuse élue qui briserait le Code du Secret Magique et redonnerait aux magiciens la place qui leur revient au sommet de la Communauté moldue.

Cependant, toujours à trois ans, elle avait vu partir son père, du jour au lendemain, sans explications ni adieux véritables. Les mois qui avaient suivi, elle avait dû constater de ses propres yeux les douloureuse répercussions que le départ de Bryan Lantiem avait eu sur le corps, l'âme et l'esprit de sa femme, Mildred Lantiem, née McAllister. Encore trop jeune pour comprendre la signification du désespoir, Alienor ne fut pas épargnée par la violente descente aux enfers de sa pauvre mère. Alors qu'elle venait d'avoir quatre ans, elle fut forcée d'observer la femme qui lui avait donné la vie – celle-là même qui lui avait promis une vie de gloire et de richesses – perdre progressivement ses cheveux, sa fière stature, son assurance et son esprit.

Ce fut précisément à ce moment que la petite Alienor réalisa cette horrible vérité malgré son trop jeune âge : si vraiment sa famille avait été si extraordinaire par sa magie, alors elle n'aurait jamais dû éclater ainsi, de façon si brutale et inexplicable. Si vraiment le destin de cette petite fille de bonne famille était tout tracé par la magie qui émanait d'elle, alors pourquoi cette même magie ne lui avait pas permis de garder son papa et sa maman près d'elle ? Pourquoi avait-elle dû vivre chez cette tante hautaine et méprisante dont le mari progressiste était mort des mains de moldus trop zélés ? Pourquoi, si elle était si puissante qu'on le disait, n'avait-elle pas pu changer le cours des choses ?

Ainsi, avant même d'avoir cinq ans, l'esprit éveillé d'Alienor avait appris à se méfier des certitudes que tentaient de lui inculquer ses aînés. Certes, le vrai et le faux étaient bien trop difficiles à démêler pour une enfant de cet âge. Mais au moins, en se méfiant de tout et de tout le monde – même de sa plus proche famille – elle était persuadée qu'elle ne ressentirait plus d'aussi grande trahison que lorsqu'elle avait vu son père tourner le dos à sa mère. Cette méfiance et ce détachement avaient fait d'elle l'enfant le plus distant et le plus hautain de l'Histoire de la Magie. Considérant à tort cette attitude, inhabituelle pour un enfant, comme une preuve supplémentaire de la noblesse d'âme de la fillette, la famille d'adoption de cette dernière avait redoublé de zèle et d'insistance dans la préparation d'Alienor à son inéluctable destin.

Mais comme nous l'avons précisé au début de ce texte, la jeune Lantiem n'avait jamais considéré le destin comme une donnée fiable dans l'équation compliquée qu'était la vie d'une jeune sorcière de noble rang. Alors elle avait préféré ne compter que sur elle-même pour guider sa vie. Très vite, elle avait compris que vivre sous le rayon des Lumos maxima ne lui attirerait que des ennuis et la destinerait probablement au même sort que sa pauvre mère. Elle avait donc préféré se placer dans l'ombre de son cousin – tout aussi brillant qu'elle, mais bien plus arrogant, pour découvrir en toute furtivité les tréfonds machiavéliques et les sombres desseins de la famille McAllister. Jouant ainsi la carte de la sombre cousine effacée, Alienor avait donc vu et entendu bien plus de secrets que ces idiots finis qui agissaient en pleine lumière pour découvrir la vérité.

Ce fut à cette occasion que, quelques semaines après ses huit ans, la jeune Lantiem se retrouva en train de suivre son jeune cousin et la perfide sœur de ce dernier dans les bas-fonds des souterrains du Manoir McAllister. Alienor n'avait jamais aimé Scarlett, l'aînée des enfants de la tante Pretoria, cette « bonne âme » qui l'avait recueillie. Dès son plus jeune âge, la jeune fille au destin tragique avait su lire dans le regard de sa cousine plus âgée toute l'arrogance, la suffisance et la jalousie animant celle qui aurait tant voulu être l'élue. Elle aurait probablement vendu père et mère si cela pouvait l'aider à dévoiler les merveilles de la magie aux yeux de tous. Pourtant, ce jour-là, la jeune Lantiem savait qu'il lui était important de filer au train son cousin tremblant de peur et sa cousine gorgée d'assurance et d'ambition. Certes, la pénombre dans laquelle étaient plongés les souterrains du Manoir n'était pas rassurante le moins du monde. Mais elle savait que si Scarlett s'y était engouffrée, c'est qu'elle n'avait rien à craindre. Ainsi, au bout de quelques minutes à suivre ses deux cousins, elle finit par leur fausser compagnie, intriguée par une drôle de lueur qui émanait d'une pièce voisine.

Le visage animé d'une expression à la fois prudente et curieuse, la jeune Lantiem poussa lentement la porte et s'engouffra sans un bruit dans la pénombre de la pièce au milieu de laquelle luisait un inquiétant objet dont elle n'arrivait pas bien à définir les contours…

- Un livre ? murmura-t-elle à voix basse, lorsqu'elle fut à quelques pas de cette intrigante source de lumière.

L'esprit alerte, le corps tendu à l'extrême, tout son être lui hurlait de ne surtout pas toucher à cet ouvrage qui trônait sur un antique pupitre lequel semblait ne tenir que par magie. Cependant, était-ce la curiosité, l'audace ou l'inconscience de cette jeune fille si mystérieuse qui la poussa à ignorer son instinct ? Il est impossible d'apporter une réponse définitive à cette question. Toujours est-il que ce jour-là, à 16h48, alors que son cousin Milo fuyait à toutes jambes les sombres recoins de ce labyrinthe macabre, talonné par une Scarlett hilare, Alienor s'empara du grimoire intitulé « La maîtrise des forces les plus sombres ». Fascinée par l'aura de puissance et de mystère qui émanait de l'ouvrage, elle commença à tourner les pages, et s'arrêta net à un chapitre qui traitait du maléfice le plus sombre qu'elle eût jamais vu de sa courte vie.

- Les Ombres Tueuses ! lut-elle à haute voix.
Puis tournant encore un peu plus les pages de l'antique volume, elle laissa échapper un :
- Magnifique !

Non, Alienor Lantiem ne croyait pas au destin. Mais elle croyait en la magie. Car c'était bien Elle qui l'avait amenée à l'endroit précis où elle se trouvait à présent ; juste devant le grimoire qui allait, des années plus tard, lui permettre de maîtriser la plus grande botte secrète de son répertoire magique.


Note de fin : Voili voilou ! Ton OS récompense est enfin publié Chupee ! J'espère qu'il te plaira. Surtout qu'il n'a pas été béta-lu comme les autres. Je croise les fesses et je serre les doigts, comme dirait l'autre xD.

Annexes :
1 Précieuse, importante, irremplaçable : Cette idée de renforcement personnel me vient du superbe livre « La couleur des sentiments », dans lequel la bonne noire Aibileen répète ces mots à la petite Mae Mobley qui ne bénéficie malheureusement pas assez de l'attention de ses parents.

2 McAllister et Lantiem : ce sont deux familles de sang-pur inventées, qui ne figurent donc pas sur le registre des 28.

3 La magie est Puissance : Repris de « Harry Potter et les reliques de la Mort », c'est le slogan du nouveau ministère.
4 Mildred McAllister : sœur jumelle de Mordred McAllister, le papa de Scarlett, Vindicus et Milo
5 Mort de Mordred McAllister : Elle est dépeinte dans l'OS récompense « On l'appelait Scary », publié dans Les Genèses de Nevilli.

6 Vivre sous le rayon des Lumos Maxima : Inventé. Version sorcière de l'expression « Vivre sous le feu des projecteurs.

7 L'escapade d'Alienor dans les sous-sols du Manoir : Événement évoqué dans le tome 4 du Cycle d'Ohenfeld (« Le mystère des Animagi »).
8 Filer au train de Milo : J'en connais certaines (et certains) que ça n'aurait pas déplu xP.

9 Ne tenir que par magie : C'est souvent le cas dans le monde des sorciers.

10 La botte secrète d'Alienor : Pour la découvrir en live et en stéréo, il vous faudra attendre la publication des derniers chapitres du tome 5. Mais je peux vous assurer que ça vaut le coup ! :P

Dans le prochain chapitre : Bon bah finalement, la partie 1 des Genèses de Nevilli ne se terminera pas avec la Révélation Explosive dédiée à Lula Finnigan. Car oui, en allant jusqu'à la 100ème et la 150ème review, Chupee et Ty ont gagné toutes deux leur OS à elles. Du coup, après ce texte-là, un autre centré sur un personnage choisi par Ty clôturera définitivement cette partie des Genèses. Enfin… sauf si quelque réussit à atteindre la 200ème review. Mais ça, ce sera pas de sitôt. En attendant, je vous retrouverai pour ce dernier texte que je vais bientôt commencer à rédiger.