Note : Bonjour à toutes et à tous ! Voici mon premier « texte récompense », pour Nina qui a écrit la dixième review sur ma longue fanfiction HP (Le Cycle d'Ohenfeld). C'est la première fois que je fais ça et, même si ce personnage m'inspire beaucoup, je suis très stressé à l'idée d'écrire une histoire sur un personnage que quelqu'un d'autre a choisi pour moi (même si, bien entendu, j'ai quand même eu le choix entre plusieurs :-). Bref, tout ça pour vous demander d'être indulgents, car je ne réussis pas toujours ce que je veux du premier coup.
Disclaimer : Les deux personnages Canons que je vais vous présenter là sont la propriété de JK Rowling et elle seule. Je ne fais que les emprunter pour les intégrer dans une histoire tout droit sortie de mon imagination et leur conférer le passé qui me plaît.
Crédits histoire :
A Nina, la SGR (Super-Guest-Revieweuse) aux pavés aussi délicieux que rafraîchissants !
Crédits Image : Cosplay de Pomona Chourave, par Li-Ren-Chan.
Alors que le mois d'août 1960 amorçait son déclin, la Grande-Bretagne connaissait son été le plus chaud depuis le début du siècle. L'air était si étouffant à l'extérieur, que l'on ne distinguait pas âme qui vive aux abords de ce petit village paisible du Yorkshire qu'un jeune chat errant observait du haut d'une colline surplombant les paysages environnants. Même à une heure si tardive de l'après-midi, les rayons du soleil d'août irradiaient encore les champs avoisinant la petite propriété que l'animal sauvage semblait avoir pris pour cible, en vue d'effectuer quelques menus larcins ni vu ni connu.
Sans faire le moindre bruit qui aurait pu trahir sa position, il s'élança à pas souples et rapides vers l'une des serres de la ferme qu'il convoitait. Pourquoi donc une serre ? Le poulailler de la petite exploitation était de l'autre côté du bâtiment principal. Aucun poulet, ni aucun autre volatile – d'un fumet si délicieux aux narines du petit félin – ne se trouvait à proximité. Il n'y avait que des légumes par là ! Des poivrons, des concombres, des tomates, des poireaux, des carottes, des navets et beaucoup – énormément même ! – de pommes de terre. Avions-nous là affaire à un chat végétarien ? Ce serait hautement surprenant !
Pourtant, il ne subsistait à présent plus aucun doute sur la destination finale de notre drôle de félin herbivore. Il semblait même tout à fait savoir où il allait, comme s'il avait déjà fait de nombreux repérages auparavant. Évitant deux rangées de pommes de terre où l'on avait posé un épouvantail visant à dissuader les voleurs à quatre pattes, il exécuta un léger bond au-dessus d'un piège tout à fait visible qui n'avait dû tromper personne. Ainsi fait, il fonça en direction de la serre la plus éloignée de la propriété, sans même prêter attention au chien pataud qui n'eut même pas le temps d'aboyer avant que le rôdeur fût hors de vue.
Satisfait de voir cette partie du plan se dérouler à merveille, le gracieux félin s'engouffra enfin dans cet endroit à la fraîcheur appréciable et entreprit d'y continuer sa minutieuse inspection. Pourtant, il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver l'objet qui expliquait sa présence ici. Les objets, en réalité. Car oui, ce qui intéressait au plus haut point ce drôle de chat, c'étaient bien ces salades bien vertes et aux feuilles intactes qui faisaient la fierté des occupants légitimes de ce lieu surprenant.
En effet, en cette période de canicule étouffante, la Ferme du Carré Vert était bel et bien la seule à proposer sur le marché des légumes frais et non carbonisés par ce soleil assassin qui brûlait toutes les cultures de Grande Bretagne depuis la fin mai. Elle tenait d'ailleurs son nom de cet énorme carré de pelouse verte et très bien taillée qui tapissait toute la propriété, hiver comme été. Jamais ces brins d'herbe si parfaits n'avaient changé d'aspect ces onze dernières années. Aux alentours, chez les voisins jaloux du jeune couple qui entretenait ces terres, on murmurait volontiers que les fermiers du Carré Vert étaient des tricheurs et utilisaient des produits chimiques pour parvenir à de tels résultats. Certains d'entre eux avaient même colporté les rumeurs selon lesquelles quiconque mangerait les fruits et légumes de ces imposteurs finirait avec trois yeux et huit bras. Mais pourtant, rien de ce qu'avaient trouvé les inspecteurs lorsqu'ils avaient analysé lesdits aliments n'avaient pu les amener à la conclusion si pratiques des Organismes Génétiquement Modifiés.
Évidemment, pensa le chat en se remémorant ces ragots qu'il avait entendus la veille. Ces artefacts qu'utilisent les moldus sont incapables de déceler la moindre magie même lorsqu'elle s'agite fièrement sous leur nez !
Car oui, le chat pensait. Comme vous l'avez sûrement deviné depuis longtemps, ce petit chat tigré aux yeux cerclés de noir n'était pas un animal ordinaire, mais bien une puissante sorcière aguerrie. Une sorcière enseignante, pour être précis. Elle s'était déplacée jusqu'ici dans un but bien précis et bien fastidieux, si vous vouliez son avis. A quelques mètres d'elle, une fillette lui tournait le dos. Elle était occupée avec plusieurs laitues récalcitrantes dont les feuilles jaunies juraient avec le vert éclatant qui tapissait le reste de la pièce. Bien entendu, une petite fille vivant dans une ferme et qui s'occupait de soigner les éléments malades de la plantation, cela n'avait rien d'étrange, ou de surprenant. En revanche, ce fut la manière dont elle s'y prenait pour ce faire, qui déstabilisa quelque peu la féline enseignante. Elle ne vit ni bêche, ni râteau, ni même un arrosoir à proximité de la fillette. Accroupie auprès de ces pauvres laitues souffrantes, la petite fille aux habits maculés de terre et aux cheveux touffus s'appliquait simplement à caresser les feuilles malades de ses petites mains potelées.
- Allez, ma jolie, je sais que tu peux le faire, dit-elle alors d'une voix paisible et encourageante. Fais-toi belle pour moi, ne veux-tu pas être belle ?
Les premières secondes, rien ne se passa, et le professeur déguisé en félin crut un instant être venu pour rien. Puis, peu à peu, les feuilles de la laitue en question reprirent des couleurs printanières et une posture digne des plus grands salons de l'Agriculture. Derrière elle, les yeux du chat tigré s'arrondirent de surprise et ses poils dorsaux se hérissèrent malgré elle.
- Voilà, ma belle ! C'est bien de ça que je parle ! Comme ça, tu es parfaite !
Pour la première fois depuis le début de l'été, Minerva McGonagall était contente d'avoir dû remplacer le professeur Noctulune au coussinet levé. En effet, si ce dernier – que la fonction de Directeur-Adjoint obligeait à effectuer la tâche ingrate de dénicher les futures recrues issues de familles ordinaires – n'était pas subitement tombé malade dix jours avant la fin de l'année scolaire, l'implacable enseignante n'aurait pu être témoin de cette surprenante prouesse magique qui se déroulait sous ses yeux.
Sans même prévenir la petite fille de sa démarche encore plus étrange que le rétablissement express d'une laitue malade, le professeur McGonagall reprit aussitôt sa forme humaine avec ses lunettes carrées et son chignon serré de cheveux bruns. Puis, le dos droit, le regard pénétrant et la voix sèche, elle s'adressa pour la première fois à celle qui serait son élève pour les sept années à venir :
- Savez-vous, jeune fille, que la pratique de ce genre de magie est très étroitement réglementée ?
Prise de court, la petite fille sursauta en poussant un cri perçant. Elle se retourna aussitôt, sans prendre garde à la laitue ressuscitée qu'elle piétina à moitié. Face à elle, une grande dame à l'air sévère semblait prête à la punir pour ce qu'elle venait de faire à l'instant-même.
- Il est strictement interdit, pour les sorciers de moins de dix-sept ans de lancer le moindre sort de Magie en-dehors de contextes très particuliers comme l'apprentissage de la Magie à domicile ou dans un établissement prévu pour.
Toujours sans voix, la fillette ne put rien faire d'autre que de trembler en observant cette curieuse apparition s'avancer vers elle d'un pas menaçant. Incapable de faire le moindre geste, la petite fermière se contenta d'observer les yeux perçants de cette redoutable femme cette dernière lui lançait un regard si brûlant qu'elle pensait pouvoir prendre feu à tout moment.
- Je vous souhaite le bonjour, jeune Pomona, dit finalement l'inconnue avec l'ombre d'un sourire. Je suis ici pour vous proposer une place à l'École de Magie de Poudlard, le meilleur établissement d'apprentissage de sorcellerie du monde. Qu'en dites-vous ?
A l'extrême bord de la crise de panique, la petite Pomona Chourave ne trouva rien à dire, incapable de faire cesser ce tremblement incontrôlable qui agitait ses lèvres. Pourtant, au milieu de cet océan de peur et d'incompréhension qu'avait provoqué l'apparition soudaine de cette inconnue, la fillette ne put ignorer l'élan d'admiration et de respect qu'elle ressentit aussitôt en voyant cette femme d'une implacable élégance s'avancer vers elle comme si elle était la réponse à un grand fléau. Et ce jour-là, le 16 août 1960 à 17h48, cette jeune fille de fermiers, toute replète, disgracieuse et maculée de terre qu'elle était, fit le serment de suivre cette grande dame aux prodigieux pouvoirs jusqu'au fond des enfers...
Note de fin : Voilà voilà ! J'espère que cela te plaira Nina. Je reconnais que je n'ai pas tellement centré le truc sur Pomona, et plus sur le Professeur McGonagall. Mais je t'avoue que sur le coup, j'ai pas trop réfléchi et je me suis mis à écrire en fonction de l'inspiration (d'ailleurs, j'ai eu du mal à finir…). Désolé, du coup, si ça ne correspond pas trop à ce à quoi tu t'attendais. La prochaine fois que tu gagnes un texte, j'essaierai de plus coller au personnage que tu demandes… :-S
Dans le prochain chapitre : Oui, j'ai décidé de rassembler tous les « textes-récompenses » que je compte écrire dans une seule histoire. Et le prochain, c'est celui d'Invictus. Je viens de trouver le thème (en écrivant l'OS pour Nina, tu peux la remercier ^^).
A bientôt, bises à tous. Et s'il vous plaît, participez aux défis et à la « Course aux Reviews », c'est super marrant, en fait, de faire ça. Merci à Chupee Chan de m'en avoir donné l'idée !
:-D