Disclaimer : L'histoire et les personnages de Naruto appartiennent à Masashi Kishimoto.

Titre de la fanfiction : Mémoires de Kazekage

Auteur : Ardell

Mémoires de Kazekage

Chapitre trois : Kazekage

Après ma rencontre avec Naruto, j'étais bien décidé à changer le regard que les autres portaient sur moi. Mais comment faire ? N'ayant jamais eu d'amis, ayant eu des rapport très froids avec Temari et Kankurô, j'ignorais totalement ce que je devais dire ou faire.

La première occasion se présenta lorsque l'on nous demanda de prendre chacun des élèves. Aussitôt qu'ils me virent, tous ces jeunes se reculèrent avec, dans les yeux, cette lueur de crainte que j'avais tant détestée dans mon enfance, et qui à présent me fatiguait. C'était écrit d'avance, personne ne voudrait apprendre quoi que ce soit avec moi...

Tous ? Non. Après une hésitation, une jeune fille s'approcha timidement. Lorsque je compris qu'elle m'avait choisi, je crus rêver... Elle s'appelait Matsuri et, c'était étrange pour une ninja, avait les armes en horreur. Je compris bien vite que quelque chose avait dû lui arriver, cependant, elle était là pour apprendre. Après un petit temps de réflexion, je lui proposais le jôhyô, qui était assez peu létal. Cela me faisait bizarre de m'entendre appeler Gaara-sensei... Au début, je l'avoue, j'étais hésitant et mal à l'aise. Cependant, bien vite, mon rôle d'instructeur me parut naturel.

Les autres élèves constatèrent avec étonnement que, non seulement je n'avais pas dévoré Matsuri, mais qu'en plus je l'instruisais ! J'entendis des murmures parmi eux.

Pendant les années qui suivirent, je fis de mon mieux pour ne pas me faire remarquer. Surtout ne pas déclencher une panique générale... Plus de coups de colère, plus d'assassinats intempestifs. Je devais me montrer irréprochable. C'était très difficile. Chaque fois que j'apercevais la crainte dans le regard de quelqu'un, j'avais cette envie de frapper... L'envie de leur arracher les yeux. L'envie, surtout, de hurler « arrêtez de me fixer comme cela ! J'ai changé, ou du moins j'essaye, je fais des efforts, rendez-vous en compte au moins ! ». Mais je restais muet. Je réalisais qu'il était bien plus facile de céder à la rage et de tout détruire que de rester de marbre, bien calme, bien sage. Cependant je me contraignais à la tempérance.

Je n'aurais jamais cru que tous ces efforts puissent porter leurs fruits. Un jour, je fus convoqué par les membres du conseil, qui dirigeaient le village depuis la mort de mon père. Ce qu'ils me proposèrent me laissa estomaqué. Kazekage, ils voulaient faire de moi le Kazekage !? J'avais secrètement rêvé de cette fonction, tout en me disant que c'était chose impossible pour moi. J'en rêvais, mais sans y croire vraiment. Ou alors cela aurait eu lieu dans très longtemps, une fois que je serai un adulte accompli. Or cela arrivait là, maintenant...

J'acceptais, heureux mais avec un peu de crainte néanmoins. Serai-je à la hauteur ? Puis je vis cette lueur dans leurs yeux. Ils ne me faisaient toujours pas confiance. S'ils m'avaient choisi, c'était uniquement pour m'avoir à l'œil, me surveiller, vérifier tous mes faits et gestes. Piqué au vif, je fus tenté de leur rendre le titre qu'ils m'avaient donné, par fierté. Cependant je ne dis rien et acceptai mon nouveau rôle. C'est que je voulais tellement faire quelque chose pour Suna, je voulais prendre soin de tout le monde... Le rôle de Kazekage était parfait pour cela. Je ne pus m'empêcher de penser à Naruto, qui criait à qui voulait l'entendre qu'un jour il deviendrait Hokage. Que faisait-il en ce moment ? Sans doute s'entraînait-il avec Jiraya-sensei.

Quant à moi, je prenais mon rôle très au sérieux. Hors de question que l'on puisse me reprocher quoi que ce soit.

Et il arriva. Cet homme blond sur son oiseau en argile. Nous avions parlé de l'Akatsuki à la dernière réunion, et je sus immédiatement qu'il en faisait partie. Ce manteau noir avec des nuages rouges... De plus, on ne voyait guère de volatile de ce genre par ici.

C'était l'occasion ou jamais de prouver que je pouvais défendre le village. De fait, il me fallut déployer une gigantesque vague de sable pour le protéger d'une explosion. Oui parce que ce ninja se battait avec des explosifs. Au début, je crus que je le neutraliserai facilement. Je dus me rendre à l'évidence, il était fort, très fort. Soudain une explosion retentit tout près de moi, dans ma forteresse de sable. Comment avait-il ?... J'étais touché, assez pour perdre connaissance. Mais avant cela... Je réunissais mes dernières forces et enlevais le manteau de sable de dessus le village. Surtout continuer à le protéger coûte que coûte ! Puis ce fut le trou noir.

Je ne sus jamais combien de temps dura cette inconscience. C'était le néant, et tout à coup, voilà que je distinguais une lueur tremblotante. Je vis une main devant mon visage. À qui était cette main ? Et ce visage, ce nez, cette bouche que je sentais ? Je mis un certain temps à comprendre que c'était les miens.

Brusquement on me toucha l'épaule et ce contact m'arracha à la torpeur qui était la mienne.

Naruto ?! Que faisait-il ici, que s'était-il passé ?

Des bruits autour de moi, des soupirs, des sanglots. Je tournai la tête et vis... Ce n'était pas possible... tous ces gens ! Tous ces gens de Suna ! Qui pleuraient, mais pourquoi ? Naruto me dit alors qu'ils étaient tous accourus à mon secours et je compris que ces larmes étaient des larmes de joie. De m'avoir retrouvé. Moi ! L'arme ultime, crainte et détestée ! À présent je ne ressentais plus la peur et la haine chez les autres mais un sincère bonheur de m'avoir retrouvé sain et sauf.

Lorsque je compris que la vieille Chiyo avait donné sa vie pour me rendre la mienne, j'ordonnais une minute de recueillement pour honorer sa mémoire.

Plus tard, nous rentrâmes à Suna et là encore j'eus une surprise, et de taille. Tous ces gens aux portes du village, qui attendaient et acclamaient leur Kazekage... Moi ! Si j'avais cru voir cela un jour... Je me souvenais de l'empreinte glacée que la haine et la solitude avait laissé sur mon cœur de petit garçon. Maintenant j'avais l'impression que mon cœur était en feu, tant cette chaleur humaine me réchauffait.

Naruto et ses compagnons retournèrent à Konoha, mais avant cela, je fis en sorte, avec mon sable, que nos mains se serrent, scellant ainsi notre amitié.

Maintenant je n'avais plus de démon à queue en moi. Je me sentais à la fois libéré et soulagé, mais en même temps, je craignais vraiment ce que l'Akatsuki pourrait faire avec tous les démons qu'elle chassait.

Il y eut cette réunion au sommet des cinq Kage. Comme j'étais le plus jeune, mes pairs ne me prenaient pas au sérieux. Je leur dis pourtant ce que je pensais. Qu'il fallait nous entraider.

Puis arriva cette chose de l'Akatsuki, nous annonçant que Sasuke Uchiwa était là, lui aussi.

Lorsque je me retrouvai en face de lui, je tentais de lui faire entendre raison. Cette haine dans son regard... C'était la même qu'il y avait eu dans le mien jadis. J'avais eu la chance de rencontrer Naruto, qui m'avait ouvert les yeux. Mais Sasuke, lui, avait fait partie de l'équipe de Naruto, et pourtant il s'était enfoncé dans les ténèbres sans hésitation.

Une larme m'échappa lorsque je compris que son cas était irrécupérable. Je pleurais pour lui, mais également pour tous les petits Sasuke et Gaara de la terre, enfermés dans leurs fausses croyances de haine et leur soif de vengeance... Celui que j'avais été avait disparu, mais Sasuke, lui, demeurait cet être empli d'exécration, de détestation de tout et de tout le monde. Je me rappelais la souffrance que j'endurais alors jadis, et de savoir que rien ne pourrait sauver Sasuke comme je l'avais été me fendit le cœur.

Madara Uchiwa vint ensuite nous parler de son plan "œil de la lune. Évidemment, tous les Kage lui opposèrent leur refus le plus total. Ce fut ainsi que fut déclarée la quatrième Grande Guerre Ninja.

Le Raikage devint le chef de l'Alliance Ninja. Quant à moi, je fus nommé commandant général de l'armée de cette alliance et aussi général de la quatrième division.

Les combats étaient rudes. N'eurent été que les Zetsu blanc, cela aurait pu encore aller, mais l'ennemi avait poussé l'audace et le cynisme jusqu'à utiliser la technique interdite de la réincarnation des âmes... Ce fut ainsi que nous nous fûmes forcés de combattre d'anciens ennemis, mais aussi d'anciens compagnons, des amis, des frères...

Je me retrouvais face au Kazekage quatrième du nom... Mon propre père. A cause de qui mon enfance avait été une longue suite d'isolement, de rejet et de haine. Néanmoins, cela faisait longtemps, que je lui avais pardonné. Après tout, il devait penser à la sécurité du village, et j'étais tellement instable à cette époque !

Ah mon dieu, mais, que me disait-il ? Voilà qu'il me racontait une fable selon laquelle, à ma naissance, non seulement ma mère ne m'avait pas détesté, mais qu'elle avait pleuré d'inquiétude de me voir si petit et si chétif. Une version où ma mère m'aimait de tout son cœur... Yashamaru... Yashamaru m'avait menti sur ordre de mon père, pour me tester. Et j'avais échoué à l'époque.

Ma mère m'aimait... elle m'aimait... Le sable qui me protégeait était la manifestation de son amour, quant à la voix que j'avais entendue jadis et qui me réclamait toujours plus de sang, c'était tout simplement celle du démon à queue !

Je ne pus retenir mes larmes. Ainsi, je n'avais pas toujours été exécré. Ainsi, à la première heure de ma vie, j'avais été aimé.

Mère, Naruto, je ne suis pas un monstre.

Je suis le Kazekage du village de Suna !