AN: Bonjour chères amies (y'a t-il des chers?) Rincheuses. Après m'être bien marrée à écrire "Le complot" avec ma binôme de POI (Isatis2013), me revoilà dans un truc tout aussi détendu (comparé à mes dernières...).

J'avais envie d'emmener nos chouchou se reposer un peu et avoir le temps pour eux qu'ils auraient mérités.

Merci pour les commentaires que vous me laissez et qui me vont droit au cœur et me pousse à continuer à écrire.

Un merci particulier à Isatis2013 pour ton soutien, et ta correction ;)

Bonne lecture.

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John sirotait son café à la brasserie du coin en attendant l'arrivée de Root. Il regarda par la fenêtre, pensant à tout ce qui s'était passé ses derniers temps: leur course contre la montre pour sauver la machine, celle pour détruire Samaritain, les moments d'angoisses, les peurs lorsque Finch avait été blessé par balle dans la banque, lui qui avait faillit mourir aussi. Chacun avait échappé à la faucheuse de près. Mais aujourd'hui tout était différent. Samaritain était détruit, la Machine était repartie et eux étaient maintenant libres et en vie.

Il fut tiré de ses pensées par la hackeuse qui s'assit en face de lui, et vit Shaw prendre place également.

-" Salut John."

Il posa son café.

-" Bonjour les filles."

Une serveuse s'approcha immédiatement.

-" Bonjour, qu'est-ce que je vous sers mesdames?"

-" 2 cafés, une gaufre, et vos meilleurs pancakes, mettez-en une douzaine"

-"Très bien." Dit la serveuse. Shaw l'arrêta avant qu'elle ne parte.

-" Ca c'est pour moi."

La femme fit les gros yeux, surprise. Root se pencha vers elle.

-" Elle a fait pas mal de sport ce matin alors il faut nourrir la bête. Un café pour moi s'il vous plait"

Shaw roula des yeux. La serveuse partit et Root regarda John le sourire aux lèvres.

-" Alors qu'est-ce qui t'arrive? Tu as perdu Harry?"

John reprit son café.

-" Non, il est encore devant son ordinateur. Impossible de le sortir de là."

-"T'as pensé à lui planquer l'ordi? Ca marche pas mal avec celle-là" Dit Shaw en montrant Root.

-" Si je fais ça, je cours vers l'incident diplomatique."

-" Bon tu vas nous dire ce que tu nous veux?"

-" Est-ce que vous pourriez vous occuper des numéros pendant...disons une bonne semaine?"

Root élargie son sourire, posa ses bras sur la table et s'approcha de John.

-" Est-ce qu'Harold est au courant?"

Shaw regarda tour à tour John et Root, semblant ne pas comprendre ce que Root avait visiblement comprit.

-"Au courant de quoi?" Demanda l'ex tueuse.

Root ne lâchait pas John des yeux.

-" Il veut emmener Harold en vacances. Je me trompe?"

Shaw fixa John, qui haussa les épaules d'un air de dire "quoi?"

-" C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour qu'il se détende un peu après tout ça."

Shaw secoua la tête.

-" C'est une perte de temps la détente! Mais pour moi pas de problème, un peu plus d'action je prends."

-" On va s'en occuper John, t'en fais pas. Tu crois franchement qu'il va accepter de t'accompagner?"

-" Je ne vais pas lui laisser le choix."

La serveuse arriva avec les commandes. Shaw se jeta sur son petit déjeuner.

-" Hey, tu me laisse Bear." Dit l'ex tueuse.

-" Non, je le prends avec nous. Ca lui fera du bien."

Root attrapa son café et inclina la tête dans un geste de tendresse.

-" Oh que vous êtes mignons! Ils vont en vacances en amoureux avec leur bébé! C'que vous êtes choux."

John soupira, ne voulant pas rentrer dans le jeu de la Hackeuse.

-" Bon on est d'accord John mais dès que vous êtes rentrés tu te débrouilles pour qu'Harry accepte qu'on parte en vacances aussi."

Shaw se tourna vers Root immédiatement, la bouche pleine de pancakes.

-" Quoi? Moi j'ai pas besoin de vacances! Je suis pas d'accord."

-" Ma chérie, si je te dis Mojitos, plages, tapas?"

Shaw sembla réfléchir.

-" Deal!"

-" Et bien voilà qui est réglé. Vous partez quand?"

John sortit un billet de son manteau et le posa sur la table.

-" Demain."

Lendemain matin, dans le sous sol.

-" Ah Monsieur Reese."

Il ne l'avait pas vu arriver, mais finit par tourner la tête en attendant un bruit de roulettes. Il vit John habillé en short, polo et trainant une grosse valise.

-" Vous partez? "

La gorge de Finch se noua, ayant peur que l'homme au costume décide finalement de vivre sa vie sans lui.

-" Ouais. Et vous aussi."

Root et Shaw arrivèrent derrière lui.

-" Salut Harry. "

Elle déposa un baiser sur la joue de l'informaticien qui resta figé un long moment cherchant à comprendre ce qui se tramait.

-" Avez-vous reçu un coup sur la tête Monsieur Reese?"

-" Allez Harry, hop hop hop. Shaw et moi on va s'occuper des numéros. Allez-vous faire dorer la pilule un peu. Vous avez besoin de prendre des couleurs. Vous allez finir par faire peur aux murs à force de rester comme ça."

-" Qu'est-ce que c'est que cette histoire?"

John s'approcha.

-" Vous êtes enfermé là dedans depuis qu'on en a fini avec Samaritain. J'ai pensé qu'un peu de vacances nous feraient le plus grand bien. Et comme je sais à quel point vous êtes têtu, j'ai tout prévu. Les filles vont s'occuper, avec Fusco, des numéros,"

Il désigna la grande valise

-" J'ai fait notre valise, avec tout ce que vous avez l'habitude de prendre, réservé toute une partie de plage avec une maison au bord de l'eau. Nous seront seuls, et Bear vient avec nous."

Shaw grignota son sandwich.

-" La semaine prochaine c'est moi qui le prend."

Harold se tourna pour observer tout le monde.

-" Et si je refuse?"

John sourit sachant qu'il lui dirait sans doute ça. Il sortit un taser de sa poche et le fit grésiller.

-" Vous êtes sur de vouloir en arriver là Finch?"

-" Vous n'oseriez pas?"

Root s'approcha derrière lui et lui dit :

-" Profitez en Harry, il va vous cocooner. C'est pas adorable ça?"

-" Miss Groves, qui a dit que j'avais besoin d'être cocooné?"

Shaw caressa Bear.

-" Vous vous êtes regardé dans une glace récemment Finch? Vous feriez un carton pour la fête d'Halloween."

Finch fronça les sourcils et lança un regard glacial à Sameen.

-" Je vous remercie Miss Shaw."

Root fouilla dans son sac et en sortit un petit paquet. Elle s'avança vers Harold et le lui tendit.

-" Tenez, c'est de notre part. Un petit cadeau pour votre séjour. Mais ouvrez-le, l'avant dernier jour de vos vacances."

Harold regarda John, cherchant une réponse. Ce dernier haussa les épaules lui indiquant qu'il n'était pas au courant. Il attrapa le paquet et comprit tout de suite qu'il s'agissait d'un livre.

-" Bien, puisque vous vous êtes tous ligués contre moi, je suppose que je n'ai pas le choix. Puis-je savoir où nous allons Monsieur Reese?"

John siffla Bear, lui mit la laisse et la tendit à Harold. Il se tourna vers les filles.

-" Merci, et soyez sage!"

Root sourit.

-" Vous aussi les garçons. Vous nous raconterez!"

Finch se tourna vers elle.

-" Et par pitié, ne mangez pas sur mon système Miss Shaw. Appelez-moi s'il se passe quoi que ce soit."

John attrapa le bras de Finch pour le forcer à avancer avant qu'il ne change d'avis.

-" Pas de téléphone, ni d'ordinateur Finch. Nous allons être coupé du monde."

-" Quoi? Non, je ne suis pas d'accord!"

Ils finirent par partir. Mais Harold ne décrocha pas un mot de tout le voyage, quelque peu en colère de la manipulation de son associé. Il n'aimait pas être forcé à faire quelque chose et encore moins être coupé de tout.

Ils arrivèrent à la maison qu'avait louée John. Une maison de plage, avec deux chambres, le tout en bois, une terrasse avec vue sur la mer, et rien d'autre autour d'eux. Ils étaient seuls au monde. John posa leur valise, lâcha Bear qui renifla partout.

-" Qu'en dites-vous?" Demanda John en cherchant à le faire sortir de son mutisme. L'informaticien ouvrit la porte fenêtre pour aller sur la terrasse et regarder la mer en face de lui.

-" Je dois avouer que c'est magnifique. Mais je vous en veux. Alors laissez ma colère s'apaiser et nous en reparlerons après."

John s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule.

-" Je m'attendais à cette réaction, ce n'est pas grave. Vous allez voir, ça vous fera du bien à vous et à votre dos aussi."

Finch pivota pour le regarder. Comment savait-il que son dos le faisait terriblement souffrir? Il réalisa à quel point John le connaissait par cœur, à quel point il avait toujours été aux petits soins pour lui. Et aussi qu'il y a un mois, il aurait pu le perdre sur ce fichu toit. Il tenta un petit sourire.

-" Je sais ce que vous essayez de faire John, et je vous en remercie, même si je n'apprécie guère vos méthodes. Il aurait simplement fallut que vous me posiez la question vous savez?"

-" Vous auriez accepté Finch?"

Il ne répondit pas. John tapota sur son épaule en souriant et se tourna.

-" Allez, je vais aérer Bear. Ah, et Finch, j'ai mis votre maillot dans la valise si l'envie vous prend!"

Finch roula des yeux en entendant la taquinerie. Il vit disparaitre son agent et son chien sur la plage. Il sourit devant le tableau. John avait l'air...heureux. Et il l'était aussi. Il décida de rentrer et de se changer. La chaleur de Californie n'allait pas avec son costume trois pièces. Il ouvrit la valise et regarda ce que John avait prévu pour lui. Il fût troublé par le fait que John le connaissait si bien. Il n'aurait pas mieux fait sa propre valise. Il y avait tout ce qu'il aurait lui-même emporté, même des livres. Il attrapa son pantalon en lin et sa chemise légère et alla se changer.

John rentra et trouva Harold dans une tenue plus adaptée. Il ne put s'empêcher de le regarder de bas en haut.

- "Un souci Monsieur Reese?"

-" Non, c'est parfait."

Il regarda sa montre.

-" J'ai fait une réservation pour 19 heures."

-" Je constate que vous avez tout prévu."

-" Si je veux être sûr que vous vous détendiez et que vous ne m'en vouliez pas, j'avais plutôt intérêt."

Harold sourit. Ils allèrent dans un petit restaurant du bord de plage. Il n'y avait pas grand monde. L'établissement avait quelque chose de très chaleureux, très cosy. Finch observa John un instant qui ne cessait de gigoter sur sa chaise, faisant trembler la table avec sa jambe. Il s'arrêta de manger.

-" Vous avez l'air terriblement nerveux Monsieur Reese. Il y a un souci?"

-" Non, ce n'est rien."

-" Vous êtes sûr?"

John tenta tant bien que mal de retrouver une attitude plus détendue cherchant à leurrer son partenaire. Mais Harold n'était pas dupe. Il le voyait bien, quelque chose l'agaçait. Il tenterait de savoir quoi. John se leva pour aller régler l'addition et ils se dirigèrent sur la plage pour rejoindre leur maison. Personne ne dit mot. Harold observait la lune qui se reflétait sur la mer, se rendant compte que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas vue pareil spectacle et surtout retrouver une telle plénitude. Mais l'attitude de John lui paraissait étrange. D'abord le fait qu'il le force à partir en congés, la réservation pour être seuls, il réglait tout avant que Finch ne le fasse. Et surtout cette nervosité qui était apparue depuis le repas. Il brisa le silence.

-" C'est magnifique"

-" Oui. Pas besoin de lumière, elle éclaire tout."

Harold observa le visage de son partenaire pour y déceler quelque chose, mais John avait l'air plus détendu, plus serein. Il le vit baisser la tête et dire:

-" Je suis désolé Finch de vous avoir forcé à venir. Je réalise que ce n'était peut être pas approprié mais j'ai bien vu que votre dos vous faisait souffrir et puis, on n'a jamais véritablement eu de repos. Alors..."

Harold posa sa main sur son bras tout en continuant à marcher.

-" Non, c'est moi Monsieur Reese qui vous dois des excuses. Vous aviez raison. Quand je vois ce clair de lune, je m'aperçois que j'ai de la chance de pouvoir encore en voir un, et en votre compagnie. Ce qui n'aurait peut être jamais pu arriver si..."

-" Je sais." Le coupa-t-il. Le cœur de John battait la chamade. Il ne l'avait pas extirpé du sous sol pour rien. Il avait réfléchit depuis la fin de Samaritain, se demandant ce qu'il voulait faire par la suite et il avait pris sa décision. Le problème c'est qu'il fallait qu'il trouve le courage de le dire à son associé. Il attendrait demain soir peut être.

-" Alors ne voyez pas de l'ingratitude dans ma réaction de départ."

Ils arrivèrent devant la porte de la villa. John ouvrit la porte et Bear lui fonça dessus.

-" Doucement!"

-" Je vais aller lui faire faire un tour. Je crois que j'ai envie de profiter un peu de cette luminosité naturelle."

-" D'accord Finch. Je vais prendre ma douche. A toute à l'heure".

Harold attrapa la laisse et sortit.

John sortit de la douche quelques instants plus tard et resta en boxer. Il faisait encore chaud malgré l'heure. Il regarda à travers la fenêtre et vit l'ombre de son partenaire et du chien. Bear courant en rond autour de Finch qui lui était immobile, tourné vers le large. John eut un pincement au cœur devant l'image qui se tenait devant lui. Il savait que ce qu'il avait à lui dire pourrait sans doute détruire son amitié avec lui. Mais il lui devait la vérité, parce qu'il en avait assez de tout ça.

Le lendemain matin.

Harold se leva à 8 heures, prit sa douche, s'habilla, et fut surpris de ne trouver ni John, ni Bear. En revanche il trouva un petit déjeuner sur une petite table. Il sourit devant l'attention. John avait décidément très envie qu'il apprécie son séjour. Il choisit un livre dans la valise, attrapa le plateau et s'installa dehors sur la terrasse. Il respira les embruns de l'océan. Dieu que cela lui faisait du bien. Et ce silence, juste le bruit des vagues, quelques goélands. Un silence beaucoup plus reposant que celui du sous sol.

Une fois son petit déjeuner terminé il s'installa pour lire. Il ne vit pas passer le temps, il entendit Bear arriver et vit John.

-" Bonjour Finch. Bien dormi?"

-" Bonjour Monsieur Reese, très bien et vous?"

-" Ca va. Il fait déjà très chaud."

Il regarda la table avec le plateau.

-" Je vois que vous avez trouvé mon petit déjeuner"

-" Oui, merci John."

L'ex agent rentra sans rien dire. Et Harold le revit sortir quelques minutes plus tard, uniquement en bermuda de bain, la serviette sur l'épaule. L'informaticien tenta de contrôler son regard qui avait envie de se balader sur le corps à moitié nu de son associé. Il déglutit difficilement.

-" Je vais profiter de cette chaleur. Vous venez?"

-" Monsieur Reese, avez vous bien regarder la couleur de ma peau? Si je passe ne serait-ce que cinq minutes sous ce soleil de plomb, je risque de prendre feu."

Il pointa du doigt le torse de John.

-" Et vous devriez mettre une protection également. Le coup de soleil vous guette!"

John souleva un sourcil taquin:

-" Envie de me badigeonner de crème Harold?"

Finch secoua la tête devant la taquinerie. Cependant il réalisa que John avait un tube dans la main et le lui jeta. Il eut le reflexe de l'attraper au vol. Puis il vit John s'installer à coté de lui et lui tourner le dos.

-" Me suis déjà occupé de devant, mais je n'ai toujours pas trouvé le moyen d'en mettre dans le dos, alors puisque vous vous inquiétez de mon sort, si vous pouviez m'aider?"

Il regarda le tube.

-" Vous n'êtes pas sérieux John? Du Monoï?"

-" Quoi?"

-" Il n'y a pas pire pour attraper des coups de soleil. Je veux bien que vous ayez déjà la peau légèrement bronzée mais là vous courrez sérieusement vers la brulure."

John sourit en entendant les remontrances et l'inquiétude de son patron mais surtout sur le fait qu'il se soit attardé sur sa peau.

-" Finch, quand vous aurez fini de vous occuper de mes problèmes dermatologiques, peut-être que je pourrais profiter de la plage? Sinon laissez tomber, je ne mets rien."

Harold le retint.

-" Très bien, je vais vous mettre ça, mais ne venez pas vous plaindre après!"

John leva la main.

-"Promis."

Harold ouvrit le tube, mit l'huile dans ses mains et commença à la déposer sur le dos de son partenaire. L'odeur vint lui chatouiller le nez et exciter ses sens. Il s'attarda sur les épaules de John qui sourit sentant que les gestes de Finch étaient devenus plus lents, comme pour faire durer le plaisir. Mais il ravala son air taquin quand il sentit une main passer sur ses reins et glisser légèrement sous son maillot. Finalement ce n'était pas une si bonne idée que ça de demander à Finch. Puis la main remonta le long de sa colonne pour s'attarder sur ses omoplates. John sentait petit à petit qu'il perdait le contrôle de sa respiration. Il décida de couper court. Il se leva.

-" Ca devrait être assez."

Il tendit sa main pour récupérer le tube.

-"Merci Finch."

L'informaticien ne décrocha pas un mot, n'étant pas sûr d'avoir une voix qui ne le trahisse pas. Il tendit le monoï à John et lui piqua sa serviette de bain pour s'essuyer les mains.

-" Vous ne voulez vraiment pas venir? Ca vous ferez le plus grand bien un peu d'eau salée."

-" Peut-être plus tard."

John semblait déçu. Il tourna le dos et partit sur le bord de plage. Finch le suivit du regard, il sourit en remarquant que son partenaire avait pris un peu de poids depuis quelques temps. Mais cela ne semblait pas perturber son assurance. Il l'enviait parfois. Il retourna à son livre.

Quelques heures plus tard, John était sous la douche et Harold était en train de se changer pour aller souper. Il vit Reese sortir de la douche, en pantalon blanc, tenant sa chemise à la main.

-" J'ai besoin de vous Harold."

-" Le soleil vous a fait oublier comment boutonner votre chemise Monsieur Reese?"

-" Par pitié, garder pour vous le "je vous l'avais dit"."

Il se tourna pour montrer son dos à l'informaticien.

-" Oh seigneur!"

Le dos de l'ex agent était rouge écarlate.

-" J'espère que vous avez pris de quoi soulager cette brulure? "

Il lui montra la valise. Harold fouilla et y trouva un tube de biafine. Il l'ouvrit et déposa dans ses mains une quantité importante de crème. Il la posa sur les épaules de John.

-" Vous êtes bouillant! Votre peau absorbe immédiatement tout ce que je mets."

John soupira à la fois de dépit et de soulagement de sentir du frais sur cette brulure.

-"Monsieur Reese, vous devriez cesser de croire que vous avez encore vingt ans! Les bêtises ne sont plus de votre âge."

-" Ca va Finch, j'ai compris, dites le une bonne fois pour toute avant d'en être malade."

Harold reprit de la crème et massa délicatement le dos de son associé.

-" Ce n'est pas parce que je vais vous dire "je vous l'avais dit" que ca changera et votre état et votre stupidité! On va rester ici, vous n'allez pas supporter de porter un quelconque tissu avec ça."

-" J'ai connu pire. Ce n'est pas une rougeur qui va m'empêcher de profiter de tout ça."

Finch referma la biafine et secoua la tête.

-" Vous êtes une vrai tête de mule! Regardez où cela vous mène à chaque fois."

L'ex agent ne lui laissa pas le temps de rajouter autre chose, il enfila sa chemise non sans grimacer. Il attrapa les clés de la maison.

-" Allez allons-y."

Une fois au restaurant et à mi course de leur repas Harold se mit à rire sans pouvoir se retenir.

-" Je suis content de vous faire rire au moins!"

John se dandinait sur sa chaise et trafiquait sa chemise toutes les cinq minutes cherchant à soulager son dos.

-" Je vous avais prévenu."

-" Ca suffit Finch!"

-" Vous rêvez Monsieur Reese? Je ne vais pas rater une occasion pareille de me venger de toutes vos taquineries incessantes quand j'en ai l'opportunité."

-" Vous êtes diabolique."

Ils passèrent un agréable repas quand Harold s'aperçu que John recommençait à être tendu et à ne plus parler. Il lâcha sa cuillère et se redressa en fixant son partenaire droit dans les yeux.

-" John, peu importe ce que vous avez à me dire, faites-le."

L'estomac de Finch venait de se vriller en voyant le regard de son ami et sa mâchoire se crisper. John passa ses doigts sous son menton cherchant à trouver les mots. Harold sentit que ce qu'il allait lui dire aller sans doute lui faire du mal. Il prit un ton doux:

-" Monsieur Reese? Vous avez l'intention de me quitter, c'est ça que vous n'arrivez pas à me dire?"

Il fut soulagé en voyant les yeux de John s'agrandir, stupéfait.

-" Non. Bien sur que non Finch! Mais peut-être que ce que j'ai à vous dire risque de mettre en péril notre relation."

L'informaticien déglutit, angoissé de voir l'air si grave de John.

-" Vous m'inquiétez Monsieur Reese."

L'ex agent se frotta la nuque et se décida.

-" Harold, si je vous ai fait venir ici, dans un endroit tranquille, au delà du fait de vous détendre et qu'on prenne des congés, c'est parce que j'ai quelque chose à vous avouer."

-"Je vous écoute."

-" C'est pas très facile en fait..."

Il sourit timidement. Finch s'avança légèrement.

-" Vous savez que vous pouvez me faire confiance John."

-" Depuis la fin de tout ça, je me suis posé pas mal de question. Sur ce que j'avais envie de faire, du temps qu'il me reste à vivre. Parce que même si Samaritain n'est plus là, je sais qu'un jour un des numéros pourrait mal tourner."

Harold retint sa respiration craignant d'apprendre quelque chose de grave.

-"Je ferais tout pour qu'il ne vous arrive rien."

John sourit. Il attrapa son verre, but une gorgée et le fit tourner entre ses doigts pour s'occuper les mains. Signe évident de sa nervosité.

-" Enfin bref. Je sais que je veux continuer à travailler pour vous. Je sais que je vous veux à mes côtés autant de temps que je pourrais en avoir. Et puis... je me suis demandé dans quelle proportion je voulais vous garder. Et certaines choses ont fini par me sauter à la figure."

Finch fronça les sourcils cherchant à devancer les paroles de John pour comprendre ce qu'il allait lui avouer. Il le vit lever le visage et le fixer.

-" Harold, ce que j'essaye, maladroitement, de vous dire...c'est que... j'ai des sentiments pour vous."

Voilà, il l'avait dit. Il lâcha un soupir de soulagement, sentant un poids se libérer de son cœur. Mais un autre s'installa en cherchant une quelconque réaction sur le visage de son partenaire. Mais rien.

-" Moi aussi Monsieur Reese. Je ne vois pas en quoi cela pourrait altérer notre relation, c'est bien là la base de toute amitié."

John eut un sourire en coin.

-" Finch, je ne parle pas de ce genre de sentiments."

Blanc.

Il leva un sourcil pour lui faire comprendre. Et soudain le visage d'Harold sembla traverser toutes les émotions possibles et imaginables.

-" Oh!"

-" Voila. Ceux là."

Finch chercha à poser son regard partout excepté sur John, prit de panique. Ils restèrent un moment sans rien dire. Mais s'en était trop pour John.

-" Ne vous en faites pas, je ne vous demande rien. Je voulais juste que vous le sachiez."

Mais cela en fut trop pour Harold aussi qui s'essuya la bouche et posa sa serviette à coté de son assiette. Il s'appuya sur les accoudoirs de sa chaise et se leva sans un regard pour John.

-" Je suis désolé Monsieur Reese."

Et il prit la direction de la sortie.

-" Harold!" L'interpella John.

-" Harold, attendez!"

Mais c'était trop tard. Il préféra le laisser seul un moment pour digérer ce qu'il venait d'apprendre et pour digérer à son tour de s'être fait repousser. Il se leva et régla l'addition pour repartir sur la plage. Il marcha le long de l'eau, observant ses pieds nus frôler le sable. Il ruminait la conversation, cherchant comment il aurait dû, il aurait pu avouer ses sentiments différemment. Il chercha aussi à comprendre la réaction de Finch et ses conséquences. Il continua à longer la plage et finit par s'arrêter devant la maison. Pas de lumière, Harold n'était toujours pas rentré. John décida de faire sortir Bear et s'assit devant la mer. Il resta là de longues minutes quand il vit Bear partir en trombe. Il comprit que Finch était là. Mais il ne bougea pas, le regard toujours dans le vague quand il sentit une présence à ses côtés.

-" Vous permettez que je me joigne à vous?"

-" Faites ce que vous voulez, la plage vous appartient aussi."

Finch se pinça la lèvre en sentant le ton cassant de son associé. Il s'assit cependant très proche de lui et prit la même position; les jambes pliées, légèrement écartées et ses bras sur ses genoux. Bear vint s'allonger sur les pieds de John sentant son énervement.

-" Je tiens à m'excuser d'être parti comme ça tout à l'heure."

-" Décidément, vous ne faites que ça ces jours-ci."

-"Ne soyez pas désobligeant Monsieur Reese, s'il vous plait."

John attrapa une brindille à côté de lui et joua avec entre ses doigts.

-" C'est juste que je ne m'attendais pas à ce que vous preniez la poudre d'escampette. Vous avez eu peur que je vous saute dessus?"

-" John..." Souffla Harold pour tenter de désamorcer la tension de son partenaire.

-" Tout comme moi, je ne m'attendais pas à ce genre de déclaration. Honnêtement j'étais persuadé que vous alliez démissionner. C'était tout ce dont j'avais peur."

-" Alors pourquoi vous êtes parti comme ça?"

-" Je n'ai pas su comment réagir, ni comprendre ce qui était en train de se passer."

John changea de ton et en prit un plus doux.

-" Je sais qu'en plus d'être un homme, mon passé ne joue pas en ma faveur. C'est une première Finch, vous savez?"

Harold pivota légèrement la tête pour regarder son partenaire.

-" John, cela n'a rien à voir avec votre passé. Il ne m'a jamais fait peur. Je sais qui vous êtes et celui qu'on décrit dans vos dossiers n'existe pas pour moi. Je sais ce que vous valez. Et ce n'est pas ça."

Il sourit devant la franchise d'Harold. Il tenta une taquinerie.

-" Bon reste alors le fait que je sois un homme. Et si je porte des talons?"

Finch ricana.

-" Sauriez-vous seulement marcher avec?"

-" S'il ne vous faut que ça, je suis prêt à apprendre." Lui dit-il en souriant à son tour.

L'informaticien reposa son regard devant lui, puis sur ses mains.

-" John, vous vous êtes mépris sur mon attitude tout à l'heure. Je suis tellement surpris que vous puissiez ressentir quelque chose pour quelqu'un comme moi."

John le coupa.

-" Comment ça quelqu'un comme vous? Vous voulez dire quelqu'un avec un quotient intellectuel de la taille de Neptune? Quelqu'un avec un cœur de la taille de Jupiter? Sans parler que vous savez être sexy."

L'informaticien sentit ses joues chauffer.

-" Est-ce un moyen subtil de me montrer que vous êtes doué en astronomie John?"

-" Est-ce que votre question vous sert à masquer votre gêne? Ne le soyez pas Harold. Vous êtes quelqu'un d'extraordinaire. Et sexy. Je vous l'ai déjà dit non?"

-" Arrêtez ça!"

John se mit à rire franchement, suivi de l'informaticien. Ce dernier sentit un sentiment de bonheur l'envahir subitement. Une vague de chaleur qu'il n'avait pas connu depuis Grace. Un silence s'installa.

-" John?"

-" Moui?"

-" C'est réciproque."

Reese tourna immédiatement la tête pour vérifier si son partenaire était sérieux.

-" Pardon?"

-" Vos sentiments. Je les partage."

John ne sut quoi dire. Ils restèrent là silencieux quand soudain John éclata de rire. Harold se tourna pour le voir. Il se jura d'enregistrer à jamais cette image dans un coin de sa tête. Il n'avait jamais vu l'homme au costume rire de cette façon. Aussi librement, aussi franchement.

-" On est bien avec ça maintenant!"

Harold sourit à son tour comprenant que John était mal à l'aise. Il fut fier pendant quelques secondes d'être arrivé à mettre mal à l'aise le grand John Reese, l'imperturbable. Finch redevint sérieux.

-" Juste une chose."

-" Tout ce que vous voulez Harold." Dit John à nouveau sérieux lui aussi.

-" C'est une première pour moi aussi. Et... j'ai peur que... Grace."

Le visage de l'ex agent se referma immédiatement, comprenant qu'un grain de sable venait de s'immiscer entre eux.

-" Je ne vous demande pas de l'oublier Harold. Je n'oublierai pas Jessica non plus. Je sais que vous l'aimez encore. Et si... et si vous voulez retourner avec elle, je comprendrais."

-" Il y a longtemps que j'ai fait le deuil de ma relation avec elle. Oui, je l'aime et l'aimerai probablement toujours. Mais il m'est impossible de retourner avec elle."

John sentit un poids se libérer de sa poitrine mais savait qu'elle viendrait surement un jour ou l'autre se mettre entre eux. Parce que la différence entre lui et Harold était qu'il ne pouvait plus rien faire, que Jessica était morte. Alors que pour Finch... c'était une autre histoire.

-" Alors si vous êtes prêt à vivre avec son ombre... je le suis aussi."

-" Je suis prêt à prendre le risque pour vous avoir toujours avec moi."

-" Et si nous rentrions? Je commence à avoir froid."

-" Comme vous voulez."

John se releva suivit de Bear et de Finch. Il épousseta son pantalon pour retirer un maximum de sable. Harold fit de même et commença à se diriger vers la maison mais l'homme au costume lui saisit le bras.

-" Attendez"

Harold se retourna pour lui faire face. Il déglutit en sentant le regard de John dans le sien. Eclairé seulement par la lune. John posa sa main sur le cou de son partenaire et remonta doucement dans une caresse pleine de tendresse sur la joue de Finch. Ils se rapprochèrent et Harold posa ses mains sur les hanches de John qui passa son pouce sur les lèvres de son vis à vis.

-" Est-ce que vous me donnez l'autorisation?"

L'informaticien lui fit signe de la tête que oui. Lentement John s'approcha des lèvres d'Harold jusqu'à ce qu'elles se touchent enfin. Laissant un soupir s'en échapper. Le baiser se fit timide et tendre. Ils se détachèrent légèrement, Finch jouant avec la lèvre inferieure de John.

-" Harold..."

Il ne dit rien et continua son petit manège. John repartit à l'assaut toujours avec douceur, jusqu'à ce que Finch pose une main sur son épaule et que Reese s'écarte brutalement. L'informaticien réalisa immédiatement son erreur.

-"Oh pardon! Est-ce que ça va?"

John fit rouler ses épaules et chercha a décoller sa chemise pour laisser passer l'air.

-" C'est pas grave."

-" Vous voyez! Si vous m'aviez écouté..." Lui dit-il en faignant d'être très sérieux. Mais John s'approcha à nouveau et attira Harold contre lui.

-" Si vous croyez que ça va m'empêcher de vous embrasser."

-" Peut-être devrions nous rentrer?"

-" Vous avez peur que je dérape?"

-" Vous pourriez?"

-" Je sais me tenir... mais pas toujours."

Finch secoua la tête et se détacha pour rentrer dans la maison. Dès son arrivée, John retira sa chemise.

-" Oh la vache! Ca fait du bien."

Harold sourit. Il alla dans la salle de bain et récupéra le tube de biafine.

-" Allongez-vous je vais vous en remettre."

-" Attention Finch, vous jouez à un jeu dangereux, déjà tout à l'heure c'était limite."

Harold le poussa pour qu'il se dirige sur son lit.

-" Soyez sérieux cinq minute au moins."

-" Mais je suis sérieux! Vous croyez franchement que votre petit massage de ce matin m'a laissé de marbre? Bon tout à l'heure je ne dis pas, ça me brulait tellement..."

John s'exécuta cependant et s'allongea sur le ventre sur son lit. Harold ouvrit le tube et commença à appliquer la crème.

-" Hummmm... ça fait du bien ce frais."

-" Je n'en doute pas. Vous vouliez prouver quoi en me tenant tête comme ça?"

-" Mais absolument rien! Je ne pensais pas que j'attraperai un coup de soleil. Je n'en ai jamais eu de ma vie. Vous avez vu ma peau de bébé?"

Finch sourit. Il était incorrigible.

-" Et bien voilà le résultat. Vous allez devoir probablement dormir sur le ventre pendant quelques jours vu la rougeur."

John ne dit plus rien se laissant emporter par les mains qui s'occupaient de son état. Quand il reprit la parole sa voix était devenue plus rauque.

-" Vos mains sont un délice... on vous l'a déjà dit?"

Harold se sentit rougir.

-" Non."

L'informaticien arriva sur la chute de reins de son compagnon et fit comme la première fois, il laissa glisser le bout de ses doigts sous le boxer de John.

-" Harold... si vous continuez, je ne réponds plus de rien."

-" Un peu de tenue Monsieur Reese. Je vous pensais plus endurant que ça."

-" Vous êtes ma seule faiblesse, sachez-le."

Finch s'arrêta, ayant terminé. Il observa le dos de John, se rendant compte de toutes les marques qui parsemaient sa peau. Il savait d'où provenaient certaines. Il ferma les yeux pour chasser ces idées noires.

-" Voilà."

-" Merci."

-" Je crois que je vais aller me coucher."

John se retourna en prenant soin de ne pas appuyer son dos contre le lit et s'assit au bord.

-" Déjà? Je ne vais pas vous manger, ne vous en faites pas."

-" Vous me l'avez déjà dit. Mais j'ai bien peur de ne pas me faire suffisamment confiance."

John sourit.

-" Et pourquoi devriez vous vous retenir? Je n'y vois aucune objection en tout cas" Lui dit-il en le prenant dans ses bras. Il posa sa tête au creux de son cou pour y sentir son odeur et y déposer quelques baisers.

-" Cela fait beaucoup déjà pour aujourd'hui. La précipitation n'est pas mon fort. Et puis nous avons encore cinq jours à nous."

John continua ses baisers, passant sa main sous sa chemise et caressa son dos.

-" Vous êtes sûr?"

Il sourit devant l'astuce que John employait pour le faire plier.

-" N'avez-vous pas dit que j'étais têtu?"

-" Je sais comment vous faire craquer."

Mais il se détacha de lui et lui dit avec un sourire taquin.

-" Mais je ne vais pas griller toutes mes cartes déjà."

Il l'embrassa du bout des lèvres.

-" Bonne nuit Harold."

-" Bonne nuit John."

Il se leva pour partir dans sa chambre quand John l'interpella.

-" Finch?"

-" Oui?"

-" Vous pouvez rester dormir là si vous voulez. (Il leva les mains paumes ouvertes) Promis je garderai mes mains sagement avec moi."

-" Sans façon Monsieur Reese, étant donné que je suis persuadé que vous allez passer une mauvaise nuit, je préfère rester seul et dormir."

-" Vous êtes sans pitié."

Harold sortit de la pièce en riant.

-" Il fallait m'écouter."

John se laissa tomber en arrière sur le lit, déçu de ne pas avoir réussi à le retenir. Quand son dos se rappela à lui.

-" Oh bordel!" Hurla-t-il en se redressant et en gesticulant dans tous les sens pour tenter d'atténuer la douleur. De l'autre côté du mur Harold l'entendit et comprit qu'il devait s'être allongé du mauvais côté et il se mit à rire. Pauvre John.

La nuit allait être longue et difficile. Mais quelle importance, il avait peut-être gagné d'horribles brulures mais il avait aussi gagné le cœur d'Harold. Demain serait un autre jour.

A suivre...